Accueil d'un nouveau colocataire

Zack posa ses valises sur le sol et relut le petit papier qu'on lui avait donné: "studio 3". Enfin ! Il allait vivre dans un de ces studios réservés aux professeurs, son rêve depuis que son ancien enseignant lui avait donné le gout de la philosophie. Il agrippa a nouveau la poignée de son sac, se maudissant d'acheter autant de livres. Oui car parmi les trois bagages que possédait notre ami, deux étaient remplis de divers ouvrages, en particulier de ceux de Freud, un auteur que Zack appréciait tout particulièrement. Doucement, ne voulant pas trop arrivé en avance, il se dirigea vers son studio. Espérons que ces colocataires aiment l'art et le café; ainsi il serait comblé.
Arrivé devant la porte, il frappa. Ce fut un jeune homme plutôt grand, à la chevelure d'ébène qui lui ouvrit. Visiblement le philosophe l'avait dérangé pendant son ménage, ce dernier semblait un peu essoufflé.

- Vous devez être Zack je présume ? Bienvenue dans le studio 3. Je me nomme Lloyd Scott Aaron mais appelez moi Lloyd, ce sera plus simple. Pour le moment, je suis seul mais nous sommes déjà trois dans ce studio mais je vous en prie rentrez, ne restez pas sur le pas de la porte. Je vous prie d'excuser cette précipitation mais j'étais en plein rangement pour votre arrivée. Voulez vous du thé ? Du café peut être ?

Une vraie pile électrique ce Llyod, Zack ne s'ennuierait visiblement pas avec cet homme, espérons que les deux autres soient plus calmes. L'accent du jeune homme indiquait qu'il était d'origine anglaise, dommage, notre ami aurait bien voulut un colocataire allemand pour pouvoir parler avec lui. Il entra dans le studio après l'invitation du jeune homme.

- Effectivement, je suis Zack. Je prenais bien un café s'il vous plaît.

Le blond regarda autour de lui, ça semblait plutôt bien rangé, bon pas assez à son gout, le jeune homme étant très maniaque, mais ça allait. Il posa avec soulagement ses valises dans l'entrée et s'assit à table. Enfin, il était chez lui. Cette sensation était très agréable. Attendant patiemment son café, il parcouru la pièce du regard. C'est donc à ça que ressemblait un studio de prof, il n'avait jamais mis les pieds dans ce lieu si privé. La table était plutôt grande, il pourrait corriger ses copies ici. C'est décidé, Zack ne ferrait pas l'ermite ! Sa timidité l'empêche souvent de s'ouvrir aux autres, il n'y a que quand il parle de philosophie que ce défaut disparait. Quand le brun revint avec son précieux breuvage, l'allemand tenta d'engager la conversation.

- Merci Llyod. Et... euh, vous enseignez quoi ?

On ne l'avait pas renseigné sur les autres. Ce qui n'aidait pas trop le jeune enseignant, c'était un peu banal comme début de conversation, mais il fallait bien commencer quelque part ! Et pour Zack, ce petit bout de phrase était un exploit.

Alors comme ça il était prof de bonne manière, une matière tout à fait louable mais qui n'avait pas trop de succès. De toute façon les cours facultatifs sont rarement suivis avec assiduité, pourtant un petit cours obligatoire ne ferrait pas de mal à certains, surtout aux E, et un peu aux D, Zack était un des seuls D a ne pas s'en foutre des cours. Il apprit par la suite qu'il y avait un Allemand parmi cette joyeuse troupe, il sourit à Llyod, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas parlé dans sa langue maternelle. Bon, que l'un porte des lunettes, il n'en avait que faire. Cependant, il pourrait confondre les siennes avec celles de son colocataire. Déjà qu'il oubliait souvent ses binocles, mais la. Son interlocuteur lui indiqua que la population de ce studio était exclusivement masculine. A vrai dire, Zack n'en avait que faire. Il ne voyait pas pourquoi ça le gênerait aussi. Il n'avait qu'une hâte, rencontrer les autres enseignants et découvrir sa chambre. Il avait toujours rêvé d'être ici. On pouvait lire un sourire enfantin sur son visage, un peu comme celui qu'on a à Noël.

- J'ai hâte de tout découvrir, et de rencontrer tout le beau monde qui habite ici. Et ce n'est rien pour l'accueil. Au contraire cela met de bonne humeur. Vous êtes loin du stéréotype de l'horrible colocataire.

Zack eut un rire léger, mais il reprit vite son calme. Il attendait que Llyod lui énonce les règles de la maison. Que ce dernier se rassure, le jeune allemand avait l'habitude de vivre en communauté, il avait grandit dans un foyer, où bien naturellement y était établit un grand nombre de règles. Espérons juste qu'il n'y ait pas de couvre feu, notre ami est assez nocturne er aime se promener tard le soir, ou lire pendant des heures. Dieu bénisse le café. Il craqua ses doigts et repositionna ses lunettes correctement, ah, maintenant il voyait encore mieux. Quoiqu'il faudrait qu'il refasse faire ses verres. Maudite vue. Le blond observa quelques secondes le brun. Ce dernier dégageait une aura de confiance, ce devait être agréable d'avoir cours avec lui. Les deux hommes se ressemblaient légèrement, espérons que les autres soient comme ça.

Ce professeur était vraiment charmant, calme et drôle. Un peu comme Zack, suât que Zack était surtout calme. Il posa sa tasse vide sur un dessous de verre et prit place sur le canapé. Il continuait de regarder Lyod avec le même sourire qu'il adressait à ses élèves. Cet homme voulait tout faire pour qu'il se sente bien dans sa nouvelle demeure. Il ne voulait pas le stresser plus que ça.

- Vous savez, le fait qu'un de nos cohabitant soit allemand me réjouis grandement. Excusez moi par avance mais vous aurez souvent affaire à la langue de Goethe maintenant.

Et aussi, avec un infirmier, rien de grave ne pourrait leur arriver pensa t'il. Il se cala dans le canapé en observant une nouvelle fois le studio, ce dernier était grand. Il pourra facilement y ranger sa collection sans fin de livres en tout genres. Il fut soudain sortit de ses pensées par le brun, ce dernier lui posait un tas de questions en tout genre. Zack devait tirer une drôle de tête. Il était assez tête en l'air. Bien sur, il pouvait retenir les citations philosophiques d'un parfait individus, mais il pouvait oublier la question que vous venez juste de lui poser. Il fronça les sourcils et essaya de retenir le plus d'informations possibles dans son petit cerveau pleins à craquer.

- Alors, pour vous rassurez, j'ai grandit dans un foyer. J'ai l'habitude de la vie en communauté, de faire le ménage et autres tâches ne me dérangent pas. La cuisine c'est à vos risques et périls, à moins que vous ne disposiez de conserves. Enfin que puis je ajouter d'autre... Je n'aime pas qu'on touche à mes travaux, et à mes livres sans mon autorisation. Et sinon je pense que c'est tout. Ah oui, si vous faite du bruit pendant que je fais un essais philosophique, je perdrais toutes mes manières.

Le jeune homme c'était livré, plus qu'il ne faisait d'habitude. Mais bon, son colocataire était très bien élevé. Il ne devrait, normalement, ne pas lui poser trop de questions sur son passé. Ce dernier était trop douloureux. Il aurait bien besoins de voir un psy un de ces quatre.

Ce colocataire était décidément fort agréable. Il posait des questions certes, mais elle ne dérangeaient pas le blond. Vive les bonnes manières. Il lui expliquait comment allait se passer leur vie en communauté, bien entendu qu'il ferrait des efforts pour ne pas tout le temps parler allemand. Sauf quand il s'énerve contre ses copies, il aime insulter en allemand. Mais c'est très rare. Soudain, le brun lui parla de ses ouvrages, le jeune homme fut tout de suite intéressé, il lisait vraiment tout. Puis Llyod parla de son pouvoir, qui était génial ! Il pouvait donner vies aux histoires ! Un sourire enfantin put se lire sur le visage de l'allemand. Cela voulait dire que le brun pouvait donner vies aux oeuvres de Shakespeare ! Molière ! Il tenta de contenir son émotion fasse à cette annonce. Il avait envie que le jeune homme lui montre tout de suite ses talents, mais il se retint, de peur de paraitre mal poli. Il failli même ne pas entendre la question de ce dernier. Son pouvoir, ah oui.

- Mon pouvoir, c'est de ressentir les oeuvres. Comment paraître clair... Ma perception artistique me permet de comprendre l'artiste mieux que quiconque. Ce qui fait que je peux avoir des fous rire ou des crises de larmes devant un livre ou un tableau sans que vous ne le compreniez vraiment.

Ce don avait la capacité de le rendre particulièrement ridicule en public, il avait du mal a transmettre ses émotions, et était également un piètre artiste, ce qui le faisait grandement souffrir. Il ne savait pas jouer, pas dessiner, il n'avait aucun don musical. Il arrivait cependant à bien manier la plume, ses textes étaient toujours magnifiquement écris.

- Je suis hélas un artiste très médiocre. Et nos collègues, quels sont leurs pouvoirs ?

Il est vrai que ces deux hommes l'intriguaient, il allait tout de même partager le même toit qu'eux, il avait hâte de les rencontrer, pour voir si ils étaient comme Llyod, ou totalement différents. Deux clones du brun ne l'aurait pas dérangé, il aimait la compagnie de ce jeune homme, il était posé, bien élevé et sympathique. Zack ne dirait pas nom à un petit cours de bonne manière pour perfectionner les siennes. Il admirait la tenue de son colocataire, en échange il pourrait par exemple, lui donner un cours de philosophie ! Seulement s'il en avait envie évidemment.

Oh mon dieu, Llyod n'aurait pas pu lui faire plaisir ! S'il avait été un peu plus amical, il lui aurait sauté au cou sans hésité, mais il se retint de le faire. Llyod aurait pu prendre peur.  Et en plus ils allaient visiter le studio, le jeune homme allait enfin découvrir sa chambre ! Tant de joie en une seule journée. Bien sur cette joie, Zack essayait de la contenir. Seul un sourire digne du joker pouvait se lire sur ses lèvres. Le plus dur allait être de choisir quelle oeuvre choisir.  Il se dirigea vers son sac remplit de livres et le fouilla. "Roméo et Juliette", non, ses réactions étaient trop étranges avec cette pièce. "Hamlet" ? Idem. Il mis quelques minutes à trier ses oeuvres, puis sortit un petit livre de son sac. "Cyrano de Bergerac", il adorait cette pièce, mieux, il l'aimait ! Surtout Cyrano. Cet homme, quel poète.

- Si ça ne vous dérange pas, j'aimerais que vous rendiez cette pièce vivante. Et excusez moi pour mes pleurs ou mes rires.

Il posa le petit livre sur la table du salon, mais resta debout, après tout ils allaient visiter le studio. Zack était un vrai enfant, il trépignait d'impatience. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été aussi heureux. Se tenant bien droit, il attendait que Llyod fasse le guide.