Nouvelle année, nouvelle chambre, même si ça a tardé avant qu'ont puisse avoir notre chambre de grand. C'est la même que l'année dernière, on est toujours quatre dedans, mais la différence c'est qu'on a l'impression que c'est plus classe. A la base je ne sais même pas si on a le droit de repeindre les murs et de changer la disposition, mais vu que je m'en fout plus que je m'en inquiète ça ne me pose pas de soucie. Si j'avais était une bonne élève je serais allez voir la secrétaire pour lui demander l'autorisation, mais je ne suis pas une bonne élève. Là au moins je n'ai pas le remord de me dire que je fais quelques choses de mal, juste la crainte de me faire engueuler.
Maiwenn - "Tu t'occupes de déplacer les lits et de débarrasser les meubles et moi je s’occupe de la musique et de tout préparer pour peindre les murs. Synchronisation des montres, tu vérifies que ton bleu de travail est bien attaché et c'est partie."
C'est fou comme il me suffit de mettre un bleu de travail que j’attache à la taille, un t-shirt d'Haytan et un bandana sur la tête pour devenir une Rosie. J'ai l'air d'une professionnelle, mais au fond je ne suis qu'une amatrice en terme de décoration. Toute mon expérience je ne le dois qu'a une seule et unique personne, Valérie Damidot. Je viens d'apliquer le scotch sur les murs, le pinceau est trempée dans le pot de peinture et .... Complicated d'Avril Lavigne passe à la radio. Si seulement je n'étais pas une fille, je ne serais pas en train de me lover contre Haytan en chantant comme une pouffe dans un pinceau qui envoie de la peinture n'importe où.
Maiwenn - "TELLLLLLLL ME ! Why do you have to go and make things so complicated ? I see the way you're acting like you're somebody else gets me frustrated ... Life's like this you, and you fall ! And you crawl ! And you break ! And you take ! What you get ! And you turn it into ... honesty and promise me I'm never gonna find you fake it ... No no no"
Marquer son territoire. Ouais avec Maiwenn on aime mettre notre touche personnel par ci par là pour dire : C'est à nous alors passes ton chemin jeune ignorant. On impose , on expose, on explose l'art. Deux jumeaux qui revisites la déco. Maiwenn dirigeait les opérations.
- "Tu t'occupes de déplacer les lits et de débarrasser les meubles et moi je s’occupe de la musique et de tout préparer pour peindre les murs. Synchronisation des montres, tu vérifies que ton bleu de travail est bien attaché et c'est partie."
Droit comme un poireau je fais s'entrechoquer mes chaussures entres elles, puis j'hurle :
- Chef oui chef !
Je vérifie l'heure de ma montre avec celle de ma soeur, puis je jette un coup d'oeil sur mon bleu de travail et hop c'est parti. Ouais bon pas besoin de me le faire remarquer, j'sais très bien que c'est moi qui me tape le gros du boulot, pis en plus si Maiwenn s'occupe de la musique y a de quoi avoir peur. Je commence par déplacer le lit de Maiwenn quand soudain mes oreilles perçoivent un truc vraiment pas cool. Une chose qui te donne envie de t'enfoncer une clé à molette dans la gorge, ce fléau : Avril Lavigne. Complicated passait à la radio, quoi de mieux pour ne pas me mettre dans l'ambiance. Alors je commençais à grogner dans mon coin, mais Maiwenn était tellement à fond dans c'te merde qu'elle ne daignait m'écouter. Elle se collait contre moi en chantant mon dieu c'est une honte qu'elle connaisse les paroles. Mais à y regarder de plus près c'était vachement comique de la voir se dandiner comme ça et foutre de la peinture au large. Alors j'empoigne à mon tour un pinceau que je plonge dans la peinture et là je me met à chanter des mots inexistants et à me trémousser comme un manchot, puis je commence à secouer ma crinière :
Deux adolescents, deux gamines qui s'excitent sur le dernier tubes du beau gosse en vogue, voilà à quoi on ressemble. Une chance que personne n'ait eu l'occasion de nous voir sinon ça n'aurait fait que plonger notre côte de popularité en flèche si tenté que l'on en est une d'ailleurs. Après quatre minutes d'intense libération et de honte absolue, je ne peux que constater le carnage que je viens de faire. De la peinture sur les murs, mais pas que, sur le plafond le sol, les meubles et Haytan le pauvre. Cela dit l'effet peinture tatouage ne lui va pas si mal, ça lui donne un côté rebelle en place homosexuelle tout droit sortie d'un l'une des auteurs de Clamps. Je fais un pas en arrière, deux pas en arrière et je plisses les yeux en l'observant. Une toile se dessine sous mes yeux, mon seul neurone artistiques vient de s'éveiller et voit dans ce chaos de peinture la naissance d'une œuvre fantastique.
Maiwenn - "Je suis entrain d'ouvrir mon esprit à un plan spirituelle supérieur, je ... Fait l'ascension ! Pousse toi Haytan, tu va briser ma fibre artistique !"
Je trempes le pinceau dans la peinture bleu et là je m'envoie sans me soucier de savoir si je fais ou non des dégâts. Un coup de pinceau sur le mur, un autre sur le plafond. Je relies les taches entre elle comme on le fait avec un dessin numéroté. Les murs, le sol et la peinture ne sont qu'un support, pour profiter pleinement de mon œuvre il faut savoir se placer au bon endroit. Poussant un lit dans un coin, j'invites Haytan à venir me rejoindre dessus et pencher la tête sur la droite tout en regardant un point précis contre un mur. Toute fière je lèves les bras en m'écriant.
Maiwenn - "PIKACHU !"
Et effectivement, c'est bien pikachu qui se dessine à moitié sur le mur et le sol de la chambre. Reste à savoir si ça valait vraiment le coup de pourrir toute la chambre pour ça et si on peut considérer cela comme un éveil spirituelle.
Maiwenn a interrompu notre rite sur cette chanson merdique pour me pondre une de ces idées :
- "Je suis entrain d'ouvrir mon esprit à un plan spirituelle supérieur, je ... Fait l'ascension ! Pousse toi Haytan, tu va briser ma fibre artistique !"
Attention qu'est-ce qu'elle va encore bien pouvoir nous pondre ? Une chose immonde qu'on devra par la suite recouvrir de peinture pour pas faire fuir nos colocataires ? Ou alors une merveille digne de Maiwenn ... dans tout les cas ça serait pas grandiose. Donc j'attendais qu'elle finisse son truc, me posant par terre en la regardant, essayant d'examiner et de deviner ce qu'elle était entrain de faire. Mais j'avais du mal à voir se qui se tramer, pour moi c'était des points qu'elle reliait sans aucune logique, puis quand elle eu finit elle m'invita à m'assoir à côté d'elle et elle s'écrie :
- "PIKACHU !"
Après un bon moment à fixer le mur j'ai aperçu le fameux Pikachu :
- Ah ouais ... et tu comptes le garder ?
Je me lève et commence à prendre un pinceau et le plonge dans la peinture et je fais de même que Maiwenn, je place des points un peu partout et je les relis entre eux. Ensuite j'observe et là je me dis que ça ressemble vraiment à rien.
Je secoue la tête et m'approche d'Haytan en posant une main sur son épaule. Bien que n'étant pas aussi nul que lui au niveau artistique, je peux comprendre le vide qu'il doit ressentir devant si peu de création. Ce qu'il vient de faire n'est pas ... Mes yeux s’écarquille à mesure que j’observe cette chose sur le mur, puis il se plisse et là je réalises. Comme avec Pikachu, tout est une question de point de vue. Je prend le pinceau des mains d'Haytan et je ne donnes que deux coups contre le mur telle Zorro, qui signe de son initiale. Je me retournes et je lui rend son pinceau avec le plus grand sérieux du monde.
Maiwenn - "Trois croix, je crois que c'est moi qui gagne."
Quand on est au cours du typhon on a rarement l’occasion de se rendre compte des dégâts qu'il a pu causer. Maintenant que je me poses, avec les mains sur les hanches forcément, je remarques que l'on a quand même fait n'importe quoi. La peinture destiné pour le mur a finit sur les lits, sur le sol et au plafond. Ça va nous prendre un temps fou à tout nettoyer et sans compter qu'il va falloir ensuite faire la peinture et cette fois sans faire de bêtise. C'est bizarre que je n'ai pas de peinture sur moi, un coup d'oeil vers Haytan et lui aussi à tout évité ... Pour le moment.
Maiwenn - "Attend t'as un peu de peinture sur le visage ... Juste là."
Quoi de mieux pour lui montrer que prendre un pinceau et lui écraser sur le nez en ricanant comme une gamine de huit ans.