Un Griffon dans un Parc, c'est normal ?

Chouette ! Encore quelques jours et c'était le week end ! Tu pourrais peut être faire quelques projets de jeux avec Noëlle, avec Nirvana qui étaient en classe C comme toi, où aussi avec Rigane, la grande madame de classe A, la seule qui était gentille avec toi et qui ne te faisais pas peur parce qu'elle avait un pouvoir génial : le pouvoir du génie !
Pourtant, tu n'osais pas leur demander de venir jouer avec toi. Dans ta tête tu te disais que peut être que Noëlle avait déjà prévu quelque chose... Et Estefan alors ? Tu aurais pu lui demander à lui ? Heu... En y réfléchissant, ce n'était peut être pas une bonne idée parce que la dernière fois que tu étais parti en vadrouille, pensant découvrir les passages secrets du pensionnat, tu t'étais retrouvé perdu dans les ruines et tu avais demandé à Estefan de venir te chercher :

Max : « ça veut dire que je passerais le week end tout seul ?... »

Avec de telles pensées tu te demandais vraiment si ça valait le coup d'attendre le week end aussi impatiemment. Tu n'étais plus tellement sûr tout d'un coup mais, en même temps, le week end c'était toujours mieux que les cours non ? Et puis, quand on avait ton âge, on savait toujours comment s'amuser donc ce n'était pas totalement grave.
Pourtant, avant de penser à parler de week end, il fallait qu'on se remette dans le contexte. Tu étais encore en semaine et tu avais toujours des cours à suivre, notamment les cours de maîtrise de pouvoir et les deux professeurs qui te l'enseignait étaient assez effrayants de ton point de vue. L'un était trop autoritaire et tu avais toujours l'impression qu'il allait te punir et l'autre, même si vous aviez le même pouvoir... Il était quand même assez impressionnant à regarder.
Heureusement cependant, tu n'avais plus que deux heures de cours avant le fameux et attendu week end :

Max : « Allez Maxi ! Ça va passer vite hein ? »

Question rhétorique évidemment car l'époque ou ta peluche pouvait parler était révolue. D'ailleurs, elle pouvait parler grâce à Rigane et son pouvoir du Génie. Au départ, tu devais avouer que c'était assez bizarre d'entendre Maxi parler mais, finalement, ça te plaisais assez parce que tu étais au moins sûr qu'il t'écoutais.
Maintenant qu'il était redevenu une peluche de lapin bleu tout à fait normal, tu sais qu'il continuait à t'écouter mais il ne pouvait plus te parler. Soudain, une remarque de ton professeur. Il fallait dire que tu n'avais pas encore bien compris la notion de discrétion lorsque tu t'adressais à ta peluche, surtout en plein cours.
Heureusement cependant, un élève de ta classe leva la main à se moment là, attirant le professeur à lui :

Max : « Ouf... J'ai eu chaud ! »

Murmuras tu assez bas pour que personne ne t'entende. Deux heures plus tard, enfin, la sonnerie retentit et tu bondis littéralement de ta chaise, serrant Maxi tout contre toi pour ne pas le perdre, prenant également ton cartable sous le bras, tu te dirigeas à l'extérieur de l'établissement, dans le parc, plus exactement.
À partir de là, regardant tout autour de toi et t'apercevant que tu étais seul, tu eus un petit sourire :

Max : « Au moins là je pourrais me transformer sans que personne ne le sache ! »

Sitôt dit, sitôt fait. Un petit Griffon, moitié oisillon moitié lionceau apparut à la place du petit garçon que tu étais et tu commenças à battre des ailes pour t'amuser mais tu ne remarquas pas que, contrairement à ce que tu avais pensé, tu n'étais pas seul dans ce parc

 « Nablahblahblahblah. »

« Tiens-toi bien jeune homme, ou je te donne une claque. »

Bien que tu aies l’air très attentif, le dos droit et les fesses bien vissées sur ta chaise, en réalité, ton cerveau n’est déjà plus qu’une grosse flaque grise dans ta boîte crânienne altéré par ton cours sur les exponentielles. Tu as beau poser des questions, mais tu as l’impression que tu n’as compris qu’un pauvre dixième que les autres ont entendu. Enfin, en te retournant, tu remarques que certain n’ont même pas eu la patience d’attendre d’arriver à leur cabanon et bavent déjà sur leur bureau. Finalement, y’aura toujours pire que toi dans la vie, faut pas croire. Et même ceux qui sont agacés par tes questions constantes n’osent pas rouspéter, de peur de se faire crusher par tes poings éclair. (TANTANNNN)

Allez, encore deux petites minutes et tu seras enfin libre, mon coco, ce sera le week-end, tu pourras partir avec tes amis, faire la fiesta, boire quelques verres tranquille, lire un bon livre avec une petite bouteille de vin, écrire des poèmes dans le parc, étendu dans l’herbe… La cloche sonne ; oui, enfin libre ! Même si l’enthousiasme te saisit soudainement, agite tes jambes robustes et t’empresse de partir, par politesse envers ton enseignant. Parce que t’es poli quand même, et que c’est toujours les gros flemmards qui s’endorment en classe qui sont les premiers à partir.

Quand tu sors, tu évites habilement les malades mentaux qui filent à toute allure dans les couloirs, en fait tu prends leur rythme et tu fonces toi aussi, en criant un énorme LIBERTAAAAAA (parce que tu peux être un sacré fouteur de merde aussi, quand tu veux) tu descends les escaliers – en évitant de renverser qui que ce soit, pas comme CES ALIENES DU CERVEAU qui descendent les escaliers à quatre pattes comme des bonobos d’Asie ; d’ailleurs tu en as cogné un au front, ça lui apprendra les bonnes manières – et tu sors du bâtiment, respirant l’air frais et pur de la libertéééééé.

Te voilà déjà en dehors des bâtiments scolaires, ces bâtiments gris prison au béton gêolier, et tu fonces devant toi comme un énergumène – pardon, comme l'énergumène que tu es – en direction de ta cabane et de ton lit et d'un bon livre. Mais en fait, non, tu es bête, qu'est-ce que tu fais, tu passes par le parc, pour aller aux cabanes des 16 ans, c'était de l'autre côté, non mais tourne à gauche mon coco, qu'est-ce que-

« SANTO DIO ! »

Au moment où tu tournais le visage vers la gauche – GPS intégré messieurs mesdames vous pouvez pas faire mieux – tu t'es rendu compte qu'à ta droite se trouvait...une chose que...enfin, un truc inhabituel, quoi. Ouais. Maintenant que tu t'es arrêté, ce truc se tient juste devant toi, à quelques dix mètres. Un joli plumage, doré, un bec scintillant et des pattes postérieures aux griffes acérées... Un griffon, comme celui des vieux récits de nombreuses mythologies ? Ouais, après tout, pourquoi pas ? Depuis ton arrivée ici, tu avais vu des vertes et des pas mûres. Et même si c'était la première fois que tu voyais une créature mythologique dans l'enceinte du pensionnat, bah... Au fait, était-ce vraiment un animal ? Le seul animal dont tu connaissais l'existence était le fameux lézard du directeur, mais... Tu te rapproches doucement.

" *raclement de gorge* Hum, bonjour ?"