Familles à l'honneur
Prédéfinis forum
Prismver
Course des maisons
Hamamelis
Dracunculus
Vinca
Mini News
23.12 Horoscope magique disponible ici
RP libres
Ajouter mon RP - Pas de RP en cours
Le Deal du moment : -67%
Carte Fnac+ à 4,99€ au lieu de 14,99€ ...
Voir le deal
4.99 €

Partagez
 

 Coffee.

Aller en bas 
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockLun 20 Jan 2014 - 23:27



« « Bolton... 8. Mais il y a du progrès, ne vous découragez pas. »

Le brun haussa un sourcil, levant son regard noir sur la prof. Depuis son retour, tous prenaient des pincettes. Tout le personnel semblait gentil, attentionné, optimiste. Anormalement enjoués. Ca lui donnait la nausée, sachant qu’avant sa mort, il se faisait engueuler dans tout les sens, s’était même fait viré trois fois du pensionnat. Il soupira, chassant bien vite cet agacement pour reporter son attention sur sa copie. C’était vrai, il y avait du progrès. Drew avait légèrement plus la tête aux études, quand il prenait la peine de poser les pieds en cours. Car on ne l’y voyait pas toujours. Ses humeurs étaient terriblement changeantes, lui-même avait du mal à savoir. Savoir qui il était devenu.

En fait, pour tout dire, il avait l’impression... d’être devenu plus fort. Beaucoup plus fort. Pas seulement parce-qu’il avait survécu à la mort elle-même. Mais, c’était comme si il avait évolué, grâce à eux tous, mais tout en abandonnant ses démons dans sa tombe. Comme si, de tout cela, n’en était ressorti que le positif.

Peut-être n’était-ce qu’une illusion. Peut-être que le moindre faux pas, qu’il soit avec Anshu, Sarah, ou encore Selwyn allait le faire replonger. Mais aujourd’hui, il se sentait serein. Serein, et heureux. Comme avant. Comme avant que Sarah ne le quitte. Mais il avait changé. Il se sentait plus fort. Plus fort que le Drew que Sarah a détruit, ce jour là, en lui annonçant leur rupture.

Sortit de ses pensées, le brun reporta son attention sur le lézard qui venait de grimper sur sa table. Un instant. Il déglutit, inspira, et prit le petit mot, en toute connaissance de cause.

Sarah a écrit:
Si je n'avais pas eu le courage - ou la folie - de t'envoyer ce LMS, je n'aurais jamais eu le droit à des explications ?

Et le silence. Immobile, il relu quatre fois le LMS, bien qu’une seule fois ait suffit pour qu’il en comprenne tout le sens. Il garda le ptit papier en main, posant son coude sur la table, prenant le bas de son visage dans sa main, réfléchissant. Il prit le temps, s’offrant de longues minutes de réflexion. La vérité, c’est qu’il ne savait pas quoi faire, vis à vis d’elle. Il avait repoussé Selphie dès son arrivée, par LMS. Il avait rompu avec Selwyn, dès qu’elle était venue le chercher à la gare. Et il était allé retrouver Anshu dans ses draps.

Non, Sarah demeurait la seule inconnue de l’équation qu’était son retour. Il avait voulu la voir, lui expliquer, s’excuser. Le lendemain, il avait voulu lui envoyer un LMS d’Adieu. Et le surlendemain, il s’imaginait jouant avec ses nerfs, replongeant avec elle dans cette spirale de ténèbres qu’ils s’étaient employés à faire tourner depuis leur rupture. Mais impossible de se décider. Tant et si bien que, depuis un mois qu’il la croisait dans le couloir du troisième étage, il se gardait bien d’une quelconque réaction. Le temps de se fixer. Le temps d’être sûr.

Drew a écrit:
Et bien je suppose qu'on ne saura jamais, du coup. Café ?
Sarah a écrit:
Ceci est une très très mauvaise idée. Café.

Un sourire s’esquissa sur ses lèvres. Paradoxale. Aventureuse. Ambiguë.

Complexe.

Il saisit ses affaires alors que la fin du cours, 17h30, sonnait. Il avait donné rendez-vous à Sarah 30 minutes après. Le peu de temps qui leur était offert était volontaire. Qu’ils n’aient pas le temps. Pas le temps de réfléchir. Pas le temps de rebrousser chemin. Pas le temps de regretter.

Pour sa part, il eu le temps de troquer son uniforme pour un costard, cravate noire, impeccable. Oh, ce n’était pas pour être élégant auprès de Sarah. Pas que. Drew affectionnait grandement les costumes. Il les portait très bien, recevant toujours pléthore de compliments. Tant et si bien qu’à force, il avait adopté le point de vue de Barney Stinson sur la question, et en portait un à la moindre occasion.

Il était désormais sur la grande place de la ville, une main dans la poche, fumant son éternelle cigarette, juste à côté du café. Calme, serein, son regard d’une profondeur infinie glissant sur les silhouettes qui ne faisaient que passer. Jusqu’à s’arrêter sur une silhouette.

Inspiration.

codage par Palypsyla sur apple-spring Couleur Drew : #57514D
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockMer 22 Jan 2014 - 17:44

you make me wanna die.


sit down it's just a talk



Réel ou pas réel ?

Ma santé mentale se réduit en lambeaux. Et les voix qui passent dans ma tête crépitant comme de vieilles radios mal réglées -  réelles ou pas réelles ?
Drew est en vie.

C’est là la rumeur qui occupe le pensionnat – et par extension mon cerveau – depuis que je suis revenue de mes vacances de Noël, à Londres.  J’ai d’abord cru à une hallucination de ma part – ce qui aurait été une possibilité. Mais les visions ne durent pas si longtemps. Et ne semblent pas si concrètes. Et ne se transforment pas en un doute si perçant qu’il s’empare de vos entrailles.  J’ai eu le temps d’analyser et de comprendre la situation – j’ai même eu le temps de voir sa silhouette passer dans les couloirs. De cligner des yeux une centaine de fois, de m’enfermer dans ma chambre, d’écouter du Emilie Autumn – j’ai eu un mois. Un mois tout pile.

Tout ça va finir par me tuer.

Le message était clair. Il ne venait pas me voir, il ne me contactait pas – il ne voulait plus de moi dans cette nouvelle vie.  C’était là du moins ce que j’en avais conclu, et au fond, je comprenais. Au fond, j’en étais presque heureuse pour lui. Il s’était enfin détaché de moi, comme je lui avais demandé ce soir au McLaren’s -  et même si pour ma part, je trainais toujours notre histoire, ce n’était là que mon problème. Il aurait disparu, j’aurais pleuré, il ne serait pas revenu, je me serais relevée.

Et je n’aurais jamais eu à continuer de vivre avec cette douleur déchirante et enivrante.

Magique insipide petite vie lalala.

C’était vraiment trop mal me connaître. Un mois à avoir peur, un mois à réfléchir – il était évident que j’allais de me rejeter dans la gueule du loup.  Trop de curiosité malsaine en moi. C’était donc sur un coup de tête que j’avais écrit d’une main tremblante ce message, et envoyé Harry en première ligne.  Le regrettant de suite au passage.

Mon dieu qu’est ce que j’ai fait. Je vais mourir.

Il avait répondu si rapidement que j’avais cru perdre mon cœur à tout jamais – et il ne m’avait pas rejetée. Et il m’avait donné rendez-vous. Et il ne me restait qu’une demi-heure.  Et j’étais terrifiée.
J’eu juste le temps de prendre une douche afin de calmer le sang qui battait dans mes tempes, et d’enfiler un pull assez large qui cachait plus ou moins les kilos que j’avais perdu depuis. Eternel collant et short noir, chaine d’argent.  Un peu de maquillage. Les docs enfilées sans chaussette. Tout paraît si parfait quand surfait.

Je me mis en route, avançant lentement, clope au bec. Il fallait vraiment que je me calme. La douche n’avait pas suffi, apparemment.

J’étais une boule de nerfs. A fleur de peau. Naviguant entre la colère violente – pourquoi ne m’avait-il pas prévenu avant qu’il était en vie, pourquoi m’avait-il laissé le choix d’accepter son invitation, pourquoi ne me laissait-il même pas le temps de fuir, pourquoi ne m’avait-il pas rejeté, imbécile imbécile  - et une joie teintée de tristesse. J’allais le revoir. Remplacer ces souvenirs déformés par un vrai visage. Observer sa poitrine se soulever et respirer doucement.
Mes pas s’accélèrent alors que l’excitation s’empare de mes membres, et je balance la clope au passage – fuck le développement durable – mes mains viennent se serrer en poings dans mes poches.

Il était là.

Et tout en moi pense que c’est un fantôme qui se trouve planté devant le café de la place – et l’envie de me jeter sur lui pour vérifier si je ne passe pas à travers jaillit en moi avec fulgurance.  Le frapper, pleurer, et aller écouter si son cœur bat – mon corps en tremble de rester plantée là, immobile. Figée.
Au fond, il a beau être mort et être revenu, notre lien reste le même. Affreuse inertie.

C’est tremblante d’une irritation fébrile que je franchis la distance qui nous sépare, m’arrêtant à hauteur de son épaule, ne le regardant pas dans les yeux. Pas tout de suite. Son odeur vient m’étourdir, et je serre les lèvres. Âcre fumée et café amer. Il avait mis un costume qui lui allait à la perfection, mais qui n’arrivait pas à me faire penser à autre chose que son corps froid dans ce cercueil.

J’avale ma salive.

« Allons y, il fait froid dehors. »

Je rentre dans le café sans me retourner, me dirigeant vers un coin de la salle qui fait fumoir – qui est comme par hasard totalement vide. Je m’assied, enlève manteau et écharpe, et pose mes mains à plat sur la table. Mes ongles se crispent aussitôt sur le bois. Le voilà en face de moi. J’inspire. Relève la tête.

Et nos yeux se croisent pour la première fois depuis ce jour où il m’avait fait ses adieux. Et je me perds dans ses abysses en même temps que je me noie dans le souvenir. Puisque c'est ce que tu veux, je disparais de ta vie. Sois heureuse. La phrase qu’il m’avait lancée alors résonne dans ma tête, et je sens mes yeux devenir humides. Tu n’as pas intérêt à pleurer Sarah.

Tu as déjà versé trop de larmes de tristesse pour cet homme.

Je me mords la lèvre, cligne des yeux, ravale mes frissons qui dansent sur ma peau, durcit mon regard. Question. J’ai tant de questions – et j’ai tellement peur des réponses.

« Alors. Tu veux bien m’expliquer ? »

Tu veux bien me prouver que tout ceci n’est pas un rêve ?

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockJeu 23 Jan 2014 - 0:43



Elle s’approcha. Elle regardait ailleurs. Et elle se précipita à l’intérieur, se réfugiant dans la chaleur rassurante du café. Lui n’avait pas détaché son regard d’elle. Et en quelques secondes, il avait renoué avec ses traits oubliés. En quelques secondes, les souvenirs avaient refaits surface, des plus récents, au plus anciens. Même ce gros pull ne lui était pas inconnu. Il inspira profondément, la suivant dans le bar, écrasant sa cigarette dans un cendrier de la terrasse.

La cloche tinta, la porte claqua. Chaleur. Drew déboutonna d’une main sa veste de costume, suivant Sarah des yeux pour l’accompagner jusqu’à l’endroit de son choix. Il y ôta sa veste pour la déposer proprement sur le bout de la banquette, s’y glissant finalement en desserrant légèrement d’un doigt le noeud de sa cravate. Un regard sur la table, une seconde de répit, avant de poser les yeux sur elle. Dire qu’il n’était pas nerveux serait mentir. Mais il se sentait étrangement bien. En paix avec lui-même, et ça, c’était déja gigantesque.

« Alors. Tu veux bien m’expliquer ? »

Il détourna le regard, sortant de ses poches son paquet de Lucky et son porte-monnaie qui l’encombraient, les jetant sur le côté de la table. Il poursuivit de sa voix basse, lente et grave, le regard ailleurs.

« Mon don a... continué. Même une fois dedans. »

Pause, le temps que le serveur vienne prendre leur commande. Comme à son habitude, ce fut un Irish Coffee pour Drew, qui reprit une fois le serveur sortit de la salle, posant son regard dans le sien.

« J’y ai passé 5 jours... Inconscient. Et je me suis réveillé. ... Et... - il détourna le regard quelques brèves secondes - deux jours éveillé à l’intérieur. Je crois, je sais pas trop... »

Drew avait un regard indéchiffrable, d’habitude. Il était impossible à cerner, parce-que son regard était impénétrable. Et pourtant, à cet instant, alors qu’il évoquait le temps passé conscient dans son cercueil, on lisait très aisément la lueur terrifiée qui brillait encore dans ses yeux à l’évocation de ce souvenir atroce. Il posa de nouveau les yeux sur elle.

« Nemesis m’a retrouvé grâce à un gosse qui a repéré mon don. Et je suis resté deux mois enfermé chez mes parents. Ils préparent leur déménagement. Ils vont vendre la maison. Je peux pas retourner vivre là-bas. »

Nerveux, il fait tourner son zipo dans sa main. Savoir que ses parents devaient vendre la maison par sa faute était difficile à assumer. Il haussa finalement les épaules, jetant son briquet plus loin.

« Enfin, c’pas comme si j’avais prévu quoi que ce soit. »

Baîllant légèrement, il posa ses coudes sur la table, se frotta doucement le visage dans ses mains, baissa la tête pour en passer une dans ses cheveux, sur sa nuque, relevant les yeux sur elle ensuite en se laissant tomber sur le dossier de la banquette.

« Et... J’suis pas venu te voir parce-que je savais pas quoi faire vis-à-vis de toi. »

Avoua t-il en toute simplicité, récupérant finalement son zipo pour le tripoter de nouveau, les yeux dessus. C’était tellement délicat. Avec Sarah, ça avait été le bonheur absolu, et puis, la chute aux Enfers. Ils avaient fini par se haïr, quand l’accident foudroyant l’avait tué. D’après Nemesis et ses parents, Sarah était à l’enterrement. Frissons. L’idée qu’elle ait vu son cadavre lui faisait froid dans le dos. Il leva les yeux sur elle, posant cette fois son regard dans le sien, plus profondément que les regards évasifs qu’il lui offrait depuis le début de son explication. Il l’observa quelques secondes, et déglutit, baissant de nouveau les yeux sur le zipo. Elle avait été à l'enterrement. Et elle était venue ici, malgré ça.

« Et, pour la cérémonie... merci d’être v... »
« Et voila pour vous les amoureux ! »

Les tasses se posent, et le serveur disparaît, abandonnant Drew et Sarah dans ce silence atroce.



« ... venue. »

codage par Palypsyla sur apple-spring Couleur Drew : #595959
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockLun 27 Jan 2014 - 20:33

you make me wanna die.


had I known how to save a life


Nos regards s’attirent et se repoussent comme des aimants. Insoutenable. J’ai beau sentir l’air passer dans mes poumons, j’étouffe.  La nervosité reste terrée comme un putain de prédateur dans mon cœur – mon cœur qui bat si fort que j’aurais juré pouvoir voir mon pull trembler.

Inspiration.

Chaque seconde qui passe est un mélange de crainte et d’excitation. A chaque coup d’œil, je glisse sur son visage,  m’imprégnant de chacun de ses détails qui m’avaient cruellement manqués.  Serrant de plus en plus les lèvres. Je suis vraiment idiote,  j’ai encore bien du mal à admettre que tout ça est réel – il devait se montrer convainquant. Les basses de sa voix font vibrer chacune de mes cellules, et je continue de griffer la pauvre table en acajou qui ne demandait rien de tout cela. Sa voix. Je ne pouvais pas trouver les mots pour exprimer à quel point elle me touchait. Elle était si différente de celle qui me hantait, de celle que j’avais voulu recréer à partir de ces morceaux de souvenirs déformés.

Mes yeux se troublent alors qu’il commence ses explications, et alors que le serveur vient prendre commande, je mets un temps avant de me rendre compte de la présence de mes cordes vocales. Je balbutie ma commande, un mokaccino, et retourne fixer mes mains alignées sur la table,  m’accordant de temps en temps le droit de sombrer dans ses pupilles insondables. Le contact ne dure jamais longtemps, cependant.

Je sais que ce que je vais entendre va mettre tout mon être à mal. Je sais que je ne pourrais pas empêcher des larmes de couler. J’espère avoir au moins la décence d’attendre qu’il ait fini.

« J’y ai passé 5 jours... Inconscient. Et je me suis réveillé. ... Et... deux jours éveillé à l’intérieur. Je crois, je sais pas trop... »

La peur qui suinte de chacun de ses mots, accompagnée de la terreur pure transparaissant dans ses yeux me glace le sang. Tout ça l’a brisé. Il s’est fait avalé par les ténèbres, et lorsqu’il a voulu retrouver la lumière, tout était trop tard. J’ouvre la bouche mais reste paralysée. Les rouages de mon cerveau se mettent à tourner.

5 jours.

Les réminiscences de ce jour en Ecosse m’assaillent, et je me laisse porter, voguant entre ces pans de douleur pure laissés sur le chemin. Images malsaines, images déchirantes marquées au fer rouge. Je cherche à compter. Combien de temps étais-je restée là-bas ? Pour combien de temps les parents de Drew m’avaient-ils proposé leur hospitalité ? La nausée me prend alors qu’une possibilité s’immisce dans mon esprit. Je n’étais pas restée au bout, j’avais fui, ne supportant pas cet endroit, cette pierre gravée, cette robe noire et ces larmes trop pures autour de moi.

Si j’étais restée, l’aurais-je entendu ?
Si j’étais restée, aurais-je pu le sauver ?

Moi qui me sentais coupable de déjà tous les malheurs de sa vie et de sa mort, c’était plus que je ne pouvais supporter – une de mes mains vient griffer maladivement l'autre en silence. La rage que j’ai envers moi-même me submergeant.  Crier. Je veux exploser.

Mais je m’étais promis de tenir jusqu’à la fin de son explication.
Ses mots s’enchaînent, reflets d’amertume et de douleur, et je le fixe sans le voir, trop occupée à serrer les dents pour étouffer les hurlements compulsifs de mon cœur. Le sang qui bat à mes tempes m’assourdit – et je ferme les yeux.

« Et... J’suis pas venu te voir parce-que je savais pas quoi faire vis-à-vis de toi. »

Bouffée d’air dans mon apnée émotionnelle. Rouvrant doucement les yeux, je chuchote d’une voix rauque.

« Décidément, on ne sait jamais quoi faire de moi. » J’essaie de rire mais n’y arrive même pas, ayant perdu jusqu’à ma capacité à mentir.

Je prends une grande inspiration, essayant de chasser le mal de mes veines et de le remplacer par cette douce odeur de café qui commence à flotter dans la pièce. Je remarque alors que mes ongles sont toujours plantés fermement dans ma peau, et que sur celle-ci commencent à s’étendre de grandes striures rouges.
Je les cache vite sous la table.

« Et, pour la cérémonie... merci d’être v... »
« Et voila pour vous les amoureux ! »

Silence gêné.
Le serveur avait vraiment de quoi gâcher l’ambiance, celle là n’étant déjà pas des plus folles. Lis un peu l’atmosphère, ducon.

« ... venue. »

Je n’arrive pas à empêcher le chagrin s’emparer de mon regard, et je baisse la tête, me cachant de sa vue.
Les pensées recommençant à bourdonner.

« Désolée. » - Sanglot étouffé. « Si je n’avais pas été aussi lâche, j’aurais pu te sauver. J’aurais pu … te sortir de là … avant … que …. » Les mots meurent  dans ma gorge, et les larmes me montent aux yeux - je mords ma lèvre pour noyer la plainte sourde qui essaie de s'échapper de ma gorge.

Larmes. Je les essuie aussi furtivement que possible, passant mes paumes sur mes joues. Je ne voulais pas rendre ça plus difficile que ça ne l’était déjà. Toujours sans oser relever la tête, je m’empare de la tasse posée devant moi, la portant à mes lèvres. Recomposant un semblant de calme sur mon visage tremblant.

Le liquide me brûle la gorge. Et malgré la crème, le sucre, et le chocolat – il reste amer.

Si amer.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockVen 31 Jan 2014 - 21:19




Troublée. Il avait face à elle une Sarah faible. Perdue, tourmentée. Malmenée par un flot de sentiments, en pleine tempête. Et ça se voyait. C’est ce qu’il observait dans ses yeux, lorsqu’il posait les siens sur elle. Elle avait l’oeil humide, les lèvres infimement agitées de spasmes. Il la voyait déglutir difficilement, la gorge probablement prise de sanglots. Et, signe absolu, elle baissa les yeux. Sarah baissait les yeux.

Lui la fixait, pourtant. Impassible, un masque de neutralité sur le visage. Mais son regard, habituellement si pénétrant, semblait cette fois vide. Le regard dans le vague. Il regardait Sarah sans la voir. Sans vouloir la voir. Sans vouloir voir cette faiblesse qu’elle ne montrait qu’à peu de gens. Cette faiblesse qu’elle avait, par sa faute à lui. Elle avait affronté l’handicap de son père. Son anorexie. Marwin. Elle était enfin débarassée de Drew, et voila qu’il revenait, revenait s’ajouter à ce tas merdique qu’était l’illustration de sa vie, depuis quelques temps. Il détourna les yeux à cette pensée, pliant sous la faiblesse. Il déglutit, et légèrement nerveux, inspira en portant son paquet de cigarettes à sa bouche, en glissant une directement entre ses lèvres. Il était devenu accro à cette merde en même temps qu’il était devenu accro à Sarah. Mais se séparer d’elle ne l’avait pas fait arrêter, bien au contraire.

Un rapide coup d’oeil sur son visage alors qu’elle essuyait rapidement une larme apparue au coin de l’oeil. Il tira une taffe, bloquant par la suite son souffle longtemps. Très longtemps. Elle porta sa tasse, tremblante, à ses lèvres, tandis que lui la fixait toujours, indéchiffrable. Il savait que le revoir allait lui faire du mal. ... Et réciproquement. Ils le savaient tout les deux, et pourtant, ils étaient là. Ils luttaient. Luttaient contre leur mal. Mais pour quoi ? Y’avait-il de la lumière au bout du tunnel ? Ou n’était-ce encore qu’un puit, avec comme destination finale la gueule écrasée au fond du trou ? Il n’en savait rien. Honnêtement, il avançait totalement à l’aveugle. Et Drew avait horreur de ça. Il était toujours maître de tout. Maître de la situation, maître de lui-même. Mais pas cette fois. Souffle empoisonné, il s’abreuva de caféine, calmement, soufflant quelques mots avant de porter la tasse à ses lèvres, le regard ailleurs.

« Calme-toi. »

Elle était à deux doigts de pleurer, et la voir ainsi commençait à lui-même lui nouer sensiblement la gorge. Il fallait qu’elle se reprenne. ... Mais pouvoir parler à un être cher que l’on pensait mort... Il ne parvenait même pas à imaginer ce que ça faisait. Il déglutit, reposant les yeux sur elle. Finalement, à cet instant, il eu l’impression que cette distance qu’ils s’imposaient était débile. Si il était à sa place, faisant face à quelqu’un dont il avait douloureusement eu à faire le deuil, il aurait voulu, plus que tout, l’étreindre. Sentir que tout est réel. C’est ce que tout ses proches avaient fait. Tous l’avaient pris dans leur bras, l’avaient de nouveau pleuré, cette fois de joie.

... Mais pas elle. Et elle semblait crever sur place.

Il baissa les yeux, cillant. Il voulait se lever, faire le tour de la table, et l’étreindre. Absorber sa peine, sa douleur. La soulager. ... Mais il n’osait pas. Un mur invisible les séparait, une véritable forteresse. Parce-qu’ils s’étaient fait trop de mal. Parce-qu’ils ne pouvaient plus revenir en arrière. Et, parce-que, il n’avait pas la force de la voir éclater en sanglots.

Gorgée nerveuse alors qu’il la fuit encore une fois du regard. Une main tripotant son zippo, l’autre tenant du bout des doigts sa clope, il fixait cette dernière, pensif. Il avait envie de lui dire des dizaines de choses. Et, à la fois, rien ne venait. Tout était trop confus. Il ne savait ce qu’il fallait faire ou dire,il ne savait même pas quoi penser. Il finit alors par couper court à toute pensée, soufflant nerveusement une nouvelle bouffée de poison, s’humectant les lèvres, son regard se déplaçant à divers endroits de la table ou de ses mains.

« Ecoute... J’ai plus envie. J’veux plus te faire du mal. J’étais jaloux, j’en crevais... Fallait que je te fasse souffrir, j’en avais besoin... Tous, il fallait que je vous fasse du mal... Mais je veux plus. » Il s’arrêta quelques instants, sans lever les yeux, chercha les mots. « ... Je ne suis plus jaloux de Marwin. Et je ne t’en veux plus. » Il leva les yeux sur elle, parce-que, ces mots, c’est probablement ceux qu’elle espérait plus que tout. « Je ne t’en veux plus, de rien du tout. » Et il continua rapidement, baissant les yeux avant de pouvoir voir la moindre de ses réactions, concentré. « J’ai conscience du mal que je fais. J’ai demandé à Selwyn et Selphie de m’ignorer. Je ne veux plus rien avoir à voir avec elles. Et... je pensais essayer de faire la même chose avec toi... Mais finalement j’ai pas tenu bien longtemps... » Admit-il avec un faible sourire, déviant sur elle un regard très bref. « Mais si tu préfères qu’on ne se connaisse plus, je le respecterai. » Il déglutit, levant de nouveau les yeux sur elle, plongeant son regard dans le sien. « ...Et si non... Alors j’aimerai qu’on reparte à zéro. Enfin... à six. Mais en mieux. »

Six. Six mois passés ensemble. Six mois à s’aimer passionnément. Repartir à six, et mieux, elle pouvait facilement comprendre ce que cela signifiait. Cela voulait dire reprendre après leur rupture, comme si cette dernière s’était bien passée. Comme si lui n’avait pas plongé dans les abysses, et comme si elle ne l’y avait pas suivie, rongée par les remords. Repartir à six, c’était tenter d’ignorer tout le mal qu’ils s’étaient faits. Reconstruire leur amitié. Blanchir ce lien noirâtre, si puissant, qui les unissait depuis ce jour là.

« ... Si c’est possible... »
codage par Palypsyla sur apple-spring Couleur Drew : #595959
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockMer 5 Fév 2014 - 16:22

you make me wanna die.


the saints can't help me now, the ropes have been unbound


Calme toi.

Je sais. Je sais que je dois stopper la course folle de mon cœur qui déchire mes côtes, je sais que je dois arrêter les larmes avant qu’elles ne brûlent définitivement mes joues.

Je sais que tout ça ne fait que rendre les choses plus difficiles – pour lui comme pour moi.

Je tente de calmer ma respiration désordonnée,  avalant le café à lentes gorgées, me concentrant sur son arôme, sur le bruit de la cuillère qui tinte, sur nos respirations furtives, et sur l’odeur âcre de ses clopes, auxquelles je m’étais essayée juste après sa mort. Haut le cœur.  Rien que d’y repenser, mes mains tressaillent de nouveau. Putain Sarah, t’es vraiment faible dès qu’on en vient à lui.

Faible.

Sa voix recommence à s’élever avec douceur, teintée d’un sentiment qui avait disparu de nos conversations. Honnêteté. C’était le moment. Le moment d’ouvrir les cœurs, d’arracher les points de suture pour écarter les balafres. De tout faire tomber. De laisser librement mon sang faire des roues dans mes veines, et de me livrer à cette passion, fauve hurlant, qui m’avait embrasée, qui m’avait éteinte – et presque tuée. Qui l’avait tué lui. Saigné à blanc le Prince. Qui nous avait tous pris dans ses bras de mort et de larmes. Deux respirations, et mes yeux se pendent à son visage baissé. S’écrasent sur la courbe de sa mâchoire serrée. Aimantés.

Ils ne cilleront pas, ils ne laisseront rien paraître jusqu’à la fin, et j’avale ma salive avant d’écouter, figée. Aussi droite que le peux, secouée de tremblements intempestifs, j’écoute ces mots qui ne pouvaient arriver qu’en rêve. Bloquant ma respiration j’attends que tout s’effrite et tombe dans un enfer paradisiaque – où seul résonnerait sa voix m’accablant de reproches. Mais rien ne vient.

Le rêve n’en est pas un Sarah, il serait vraiment temps que tu paies un peu plus attention.

Je ne t’en veux plus, de rien du tout. Lèvres qui s’entrouvrent, manque d’air. Moi, je m’en veux toujours Drew. Encore plus maintenant qu’un cruel soulagement mêlé de satisfaction vient s’emparer de ma poitrine. J’ai demandé à Selwyn et Selphie de m’ignorer. Je ne veux plus rien avoir à voir avec elles. Tu as fait en sorte que ça ne se passe pas comme avec moi, qu’elles ne se fassent pas bouffer par ce sentiment imparfait et douloureux. Qu’elles n’aient plus jamais à se sentir incomplètes. Alors pourquoi, pourquoi ? Et... je pensais essayer de faire la même chose avec toi... Mais finalement j’ai pas tenu bien longtemps... Pourquoi ? Mes lèvres forment un pâle et triste sourire, alors que des bribes de souvenirs heureux me reviennent en mémoire. Au fond, c’est sûrement eux qui le rongent et le tuent.

Bonheur de malheur.

Alors j’aimerai qu’on reparte à zéro. Enfin... à six. Mais en mieux.

Foutu bonheur de malheur.

« Je. … » Ma voix se bloque, et je mords ma lèvre inférieure, frissonnant. Le sang bat à mes tempes, et les émotions grondent sous ma peau. Compulsif.  J’ai tant de choses à dire que tout s’emmêle, et il se passe le temps d’un silence avant que je me reprenne, me re-concentrant sur son visage – mon cœur est une horloge qui vient violemment sonner les douze coups de minuit dans ma cage thoracique.

« J’étais venue ici plus ou moins préparée à me séparer de toi, et à arrêter de pourrir ton existence comme je l’ai fait cette dernière année. J’en ai marre d’être un obstacle pour toi – pour toi et le Prince, je veux juste que ça cesse. Je n’en peux plus. C’est pour ça que je m’étais dit qu'après cette conversation, je disparaitrai bien tranquillement et que je ne me mêlerai plus de vos affaires.» Je porte la tasse à mes lèvres, buvant doucement, la reposant dans un silence assourdissant. Voilà la détermination dans laquelle j’avais forgée ma cuirasse pour venir l’affronter. Faible. Fragile. Un frisson,  et voilà qu’elle se fissure, ma foutue armure, et que le vertige me heurte de plein fouet.

« Alors pourquoi ? »Les mots s’étranglent dans un reproche teinté de colère. Envers lui, envers moi, envers l’Humanité toute entière.
Terreur simple.

« J’ai peur Drew. Parce que je sais que je n’y arriverai pas. Parce que je sais que j’ai beau avoir perdu 5 kilos, regretté jusqu’à vouloir mourir plus d’une centaine de fois – parce que je sais que malgré ça je n’ai pas changé. Je suis restée moi. Toujours aussi dégueulassement possessive quand on en vient à toi ! » Cri, larmes de rage – rage qui le transperce du regard. Regarde, regarde comme je me hais et comme je me suis toujours haïe – regarde la vraie, la pitoyable Sarah qui t’a détruit en Reine et qui maintenant rampe vers toi à la force de ses ongles sur le sol.  « Je sais que je finirai par tout gâcher, je sais que je recommencerai à te faire souffrir, et malgré tout je sais que jamais je n’arriverai à vivre ma vie sans toi. Tellement méprisable. » Haissable, je n’ai toujours pas la décence de baisser les yeux et d’essuyer les larmes, ni de stopper cette colère profonde venant de mes entrailles. Mes ongles plantés dans mes bras, les serrant, les griffant – c’est la mise à nu du putain d’animal que je suis. Orbes plus noires que l’encre.

« Tu m’as toujours laissé le choix. Que ce soit pour le rendez-vous d’aujourd’hui ou le soir où mon cœur était encore en train de vaciller entre Marwin et toi. Toujours. Et encore maintenant, tu me demandes de choisir, comme si ce n’était pas assez. Comme si … »

Un souffle sur la flamme de la bougie. Ma voix s’éteint aussi rapidement qu’elle s’est mise à brûler. J’ai maintenant froid, me recroquevillant de plus en plus sur mon siège. Je baisse la tête.

« Je veux juste que tu sois heureux Drew. Tu peux m’utiliser comme tu le souhaites, je ne dirai rien. Parce que quoi que tu fasses, je serais toujours celle qui te dois quelque chose. »

Elle était là, la vraie Sarah. Prostrée au fond d'une chambre sombre. Elle attendait que l'ange à qui elle avait arraché les ailes lui offre la rédemption.
Elle avait beaucoup d'espoir, la vraie Sarah.
Beaucoup trop d'espoir.

don't make me choose, i've got too much to lose - don't make me choose, i've got too much to fuckin' lose

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockDim 9 Fév 2014 - 0:02



E
lle ne veut plus être un obstacle. Elle ne veut plus lui pourrir la vie. Voila un point sur lequel ils sont d’accord. Drew l’écoute calmement, l’observe. Il redécouvre ses traits. Sa voix. Son parfum. Elle. Il la redécouvre humaine, alors qu’elle n’est plus qu’un amas de haine et de frustration. Non, désormais, il y a d’autres choses en elle. D’autres nuances. Et comme toujours, Drew essai de les voir. De les comprendre. Et comme souvent, il ne parvient pas à lire clairement en elle. Pas aussi bien qu’avec les autres. Parce-que Sarah lui est trop semblable. Elle est son âme jumelle, féminine. Et, de même qu’il ne parvient à lire en lui-même, à savoir qui il est, il a du mal à lire en elle. C’est ainsi. Avec Sarah, ça a toujours été compliqué. Et ça le sera toujours. Parce-que tout les deux ne sont qu’un sac de noeuds, et qu’ensemble, ils n’en deviennent que plus compliqués à démêler.

« J’ai peur Drew. Parce que je sais que je n’y arriverai pas. Parce que je sais que j’ai beau avoir perdu 5 kilos, regretté jusqu’à vouloir mourir plus d’une centaine de fois – parce que je sais que malgré ça je n’ai pas changé. Je suis restée moi. Toujours aussi dégueulassement possessive quand on en vient à toi ! »

Un frisson lui électrise les bras alors qu’il baisse vivement les yeux, déglutissant en silence. Il serre la mâchoire et ça se voit, c’est son signe de nervosité par excellence. Parce-qu’elle a parlé de kilos perdus, et Drew connaît mieux que tout le monde l’enfer qu’a été son anorexie. Parce-qu’elle a parlé de suicide et que Drew connaît mieux que beaucoup ce dont elle est capable de faire. Et parce-qu’en quelques secondes, elle a fait apparaître au grand jour toute la souffrance qu’il provoque en elle. Mais c’est probablement sa dernière phrase qui lui a fait baisser les yeux. Possessivité. Attachement. Sentiments ? Ses dents s’écrasent les unes contre les autres, tandis que son regard noir se noie dans son café. Il n’aime pas qu’elle fasse preuve d’attachement. Il ne supporte pas qu’elle lui dise ce qu’elle ressent pour lui. C’est plus simple quand elle lui crache dessus, quand elle le méprise. Car Drew a beau être un colosse invincible, si quelque chose pouvait le faire flancher, ce serait bien les sentiments de Sarah à son égard.

Mais elle n’en a plus. Plus d’amour. Hein, Sarah ? Mais parfois, il doute. Parfois, il craint qu’elle ne l’aime encore. Parce-que ce serait simplement la pire chose qu’il puisse arriver. Chassant cette pensée de son esprit, comme pour conjurer le sort, il saisit nerveusement sa tasse qu’il porte à ses lèvres, toujours sans un regard pour elle. Quelques secondes de répit, le temps de retrouver son assurance.

« Je sais que je finirai par tout gâcher, je sais que je recommencerai à te faire souffrir, et malgré tout je sais que jamais je n’arriverai à vivre ma vie sans toi. Tellement méprisable. »

Sa tasse se pose avec force sur la table. Jamais je n’arriverai à vivre ma vie sans toi. Il cille, ne parvient pas à déglutir, sa gorge prise. Jamais je n’arriverai à vivre ma vie sans toi. Des mots qu’il a espéré. Des mots qu’il s’imaginait, pleurant sur le sol de sa chambre, se tailladant la peau pour la voir désespérement se reconstruire. Parce-que la plaie de son coeur, elle, ne se reconstruisait pas. Sarah l’avait tué, et ces mots, si ils avaient été dits à cette période, auraient eu un tout autre effet. De l’espoir. De l’amour. Drew aurait peut-être retrouvé la lumière, par la simple pensée qu’au moins, il ne serait jamais séparé d’elle.

Mais non, elle avait décidé de jeter ces mots là, maintenant, comme entre le fromage et le dessert, comme un cadavre à la mer. Et blessé qu’elle n’ait pas conscience de l’impact de ses mots, Drew reste silencieux, se contentant de son regard transperçant. Celui qui vous pénètre, qui vous perfore, sans que vous ne puissiez y lire quoi que ce soit.

Et elle achève en disant qu’il lui a toujours laissé le choix. Que désormais, c’est à lui de choisir. Qu’il est libre. Qu’elle sera toujours là. Alors c’est ça, la happy end ? Sois heureux avec Anshu, soyons amis, je serais toujours là pour toi ? ... C’est tout ? C’est si simple ? Plus de haine, plus de souffrance, plus de torture ? Non. Ca sonne faux. Y’a un problème quelque part. Ca peut pas juste se finir comme ça. Leur histoire ne peut pas avoir d’happy ending.

... C’est pourtant lui qui l’a demandé. Qu’ils repartent à zéro, comme de bons amis. Il lève les yeux sur elle. Ses yeux du noir le plus intense, où iris et pupilles se noient dans les abysses les plus profondes. Regards. Une seconde. Deux. Et l’odeur de clope. Et l’odeur du café. Et le parfum de Sarah. Et les mains masculines  de Drew, aux veines dessinées en relief. Et la même évidence qui traverse leurs pupilles. Ca peut pas être si simple.

Et le sourire. Vil. Cruel.

« Embrasse-moi. »

Ange démoniaque.
codage par Palypsyla sur apple-spring Couleur Drew : #595959
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockDim 9 Fév 2014 - 13:00

you make me wanna die.


if you could only see the beast you've made of me

L’art de regretter.

Peut être l’une des seules formes de talent dont je suis dotée – faire chier les gens mis à part. A peine la colère est-elle redescendue au bas de mon ventre que le remord monte le long de ma gorge. Putain Sarah. Quelle idée de lancer les mots qui te dévorent sans penser aux conséquences. Tu venais de te promettre d’arrêter de le blesser pourtant.

Et pourtant, au regard de cette machoire serrée et de ces phalanges blanchies, je me rends compte de la violence avec laquelle s’écrasent mes paroles. J’avale difficilement ma salive. On était là pour ça non ? On savait que ça allait être difficile. Je ferme les yeux, prête à encaisser des mots qui ne feront qu’augmenter ma peine.

Embrasse moi.

Incompréhension. Je relève la tête, perdue. Et le sourire qui m’attend sur son visage finit de tordre mes boyaux d'angoisse. Frissons le long de ma colonne vertébrale, je cligne des yeux plusieurs fois pour essayer de comprendre. Pourquoi ? Je n’arrive plus à cerner l’homme qui se trouve devant moi – la distance, la haine, la peur nous ayant rendus étrangers. Le mal dans ma tête tambourine à mes tempes.

Je venais de lui dire qu’il pouvait me demander ce qu’il voulait, c’était bien ça ?
Soit.

Je me penche brusquement au dessus de la table, ma main glissant à l’arrière de sa nuque pour rapprocher son visage du mien. La chaleur de son cou contre ma paume brûle, et j’y viens planter mes ongles pour m’empêcher de reculer –  de m’enfuir de ce contact tant désiré et redouté. La course de son sang dans ses veines termine de me faire réaliser qu’il est en vie. Nouveau coup au ventre.

Toujours en vie, avec ses ailes déchirées, son cœur torturé, et son sourire. Tordu, menteur, calculateur – sourire créé par les coups et blessures que je lui avais infligées.

J’ai arrêté nos visages à quelques centimètres l’un de l’autre, nos souffles s’entrecoupant dans un silence de mort. Mort ? De vie plutôt. J’arrive à sentir cette fièvre froide qui s’empare de mes lèvres tremblantes. Les yeux troublés, rivés aux siens, je continue de me demander pourquoi. Il ne m’aime plus. Il ne peut plus m’aimer. Et moi ? Est-ce que j’en ai envie ? Mes sentiments envers Drew était un chaos sans fin ni nom qui ne cessait de m’empoigner et de me réduire à l’impuissance. De l’amour ? C’était impossible. N’est ce pas ? Je n’en savais rien. Je n’en savais plus rien. Est-ce que ce baiser m’aiderait à y voir plus clair ?

J’ai peur. J’ai beau tenir sa nuque entre mes griffes, je suis terrifiée - et ceci depuis que j'ai reçu une réponse à mon LMS - je suis proie de l’ange déchu. Son sourire est  ce qui glace mon sang, et son souffle est ce qui distord mon âme. Je fléchis.  J’ai donné de nombreux baisers à de nombreuses personnes – ils n’ont plus d’importance pour moi. Je suis capable d’en donner  à un inconnu dans la rue pour un pari – mais là tout est différent, tout est sentiments. Quand je pose mes lèvres sur celles de Marwin, tout se déchire et s’enflamme dans le brasier du désir. Quand ce sont celles de Drew … Oubliées. Oublié jusqu’au goût de ses lèvres, l’arôme de sa peau – pensée interdite dont je n’ose me rappeler. De peur de me laisser bercer par l’obsession.

J’aime Marwin, et Drew aime le Prince. Ceci est un test, une cruelle punition. Le temps de ma réflexion, et l’espace entre nos lèvres a considérablement diminué. Attirées et aimantées – presque plus rien ne les sépare – à part mon hésitation. Mon front se pose contre le sien. Visages qui passent dans mon coeur.

« Tu n’as pas le droit de me demander ça. » Un murmure presque contre ses lèvres, et la main qui le retenait jusqu’alors glisse mollement le long de son cou avant de retomber avec un bruit mat sur la table. Reproche à l’air de supplique, la colère brisée faisant vibrer ma voix dans les graves.

Les tremblements ont repris le contrôle de mon corps. Et le pire dans tout ça, c’est que je n’arrive même pas à savoir si ces spasmes sont de la peur ou du désir.

« Pourquoi tu me demandes ça ? » Recul, contact qui disparait avec une lenteur cauchemardesque. Mes yeux restent accrochés aux siens, bornés et effrayés.  Toujours penchée sur la table, toujours accrochée à ce qu’il se trouve sous mes mains, je reste, animal à l'affût.

Peut être par fierté. Je suis faible, blessée, et je ne vole plus très haut. Mais je vole quand même.

Sûrement par folie. My mind is crushed, my credibility is fucked.


Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockDim 9 Fév 2014 - 14:21



I
ntense. Elle lui saisit violemment la nuque, bondissant sur lui comme une lionne, tandis que son sang à lui se transforme en lave, brûlant l’intégralité des veines de son corps. Et ce coeur qui cogne violemment sa poitrine. Vivant. Il inspire avec force, la dévore du regard, et ricane doucement devant son hésitation. Il ricane devant leur souffrance. Devant leur désir. Devant leur obsession écoeurante. Car ils sont obsédés l’un par l’autre, c’est une évidence.

« Embrasse-moi. » Répète t-il, terrible enfant joueur, insouciant, terrible tentateur, emmerdant.
« Tu n’as pas le droit de me demander ça. »
« J’ai tout les droits. »

Un souffle, une provocation. Yeux mi-clos, il fixe ses lèvres, qui jamais n’ont été si proches que depuis leur baiser d’adieu. Il les a tellement désiré. Il les a tellement regretté. Mais que représentent-elles, aujourd’hui ?

La torture. Le besoin de continuer à se faire du mal, pour ne pas s’oublier. Il venait d’apparaître, angélique, proposant de tout reprendre à zéro. Il avait hissé le drapeau blanc, il voulait la paix, l’amour. Et, à peine quelques secondes après, cornes de diable sur la tête, il recommence. Tentation, péché. Mi-ange, mi-démon. C’est ce qui fait toute la complexité de ce personnage. C’est ce qui broie les coeurs, c’est ce qui fait couler les larmes. C’est ce qui fait battre les coeurs.

Il existe des personnes disparues  dont les proches disent qu’ils étaient un mystère éternel. Qu’ils sont morts seuls, sans que personne n’ait réussi à les comprendre. C’est indéniablement ce qu’il arrivera à Drew, quand la mort voudra bien de lui. Car même elle, il semble qu’elle ne l’ait pas compris.

C’avait pourtant été clair. Au moment ou il avait percuté, au moment ou il l’avait percuté, ce camion, il avait saisi la baguette d’Anshu. Pointée sur le coeur. Qu’elle le perfore. Qu’elle le tue. Mais Dame Mort n’avait pas compris, et n’avait pas accepté qu’il se joue d’elle de la sorte. C’était pourtant clair. Anshu l’avait tué. Et c’est bien Anshu qui a son coeur, aujourd’hui.


« Pourquoi tu me demandes ça ? »
« Parce-que je m’emmerde, Sarah. »

Confidence. Son ton est sec, la queue du diable claque avec force sur le parquet flamboyant des Enfers. Il s’ennuie, le diable. Et que fait le diable lorsqu’il s’ennuie ? Il détruit.

La distance entre leurs lèvres disparaît, tandis qu’il vient, simplement, lécher sa lippe inférieure, qu’il mordille, le regard ardent. Frissons. Court-circuit. Jouissance. Les prémisces d’un baiser qui détruirait tant. Il détruirait leurs coeurs. Leurs mémoires. Leur amour propre. Leur souvenirs heureux. Leurs souvenirs malheureux. Sarah et Marwin. Drew et Anshu. La fidelité. Le désir de revenir à une vie saine. Un baiser qui ferait régner le chaos le plus total. N’est-ce pas ce qui nous fait vivre, Sarah ? Et, le sourire narquois, ses yeux perforant les siens, à à peine quelques centimètres les uns des autres, il vient glisser sa cigarette entre ses lèvres.

« ... Vous êtes tous devenus faibles. »

Crache t-il. Pour elle. Pour Anshu. Parce-que sa mort et son retour les a affaibli, alors que lui en est ressorti plus fort. Plus fort et plus vivant que jamais. Parce-que lui n’a rien perdu, il a tout gagné. Il a gagné le sentiment d’être immortel. Il a gagné l’abandon de Sarah, d’Anshu, de tout le monde.

« Vous m’emmerdez, Sarah. » Cette fois, c’est le mépris qui se lit dans sa voix, dans ses mots. « J’ai voulu crever, Sarah. Mais j’ai pas réussi. » Et l’honnêteté est révélée. Drew avoue, Drew se confesse. Confessions intimes, murmurées à son semblable, la Diablesse qui voulait être Ange. « Je m’emmerde profondément. Rien ne m’amuse. Rien ne m’étonne. Mais je suis obligé de vivre. Alors, putain de merde, rendez-moi vivant. » Une demande. Il voudrait voir Anshu brûler le pensionnat, mais il est trop attaché aux gens qui y sont. Il voudrait voir Sarah hurler, frapper Marwin, se droguer, se taillader la peau, se suicider. Il voudrait voir Jim s’écraser la gueule sur le pavé. Il voudrait voir Morgan briser du poing toute la frustration qui l’entrave.

Il voudrait que, tout le monde, comme lui, se laisse aller, se déchaine, se jette corps et âme dans la Passion.

Mais non. Il est seul. Parce-que tous ont une vie. Une vie réelle, des attachements. Des choses concrètes. Ils ont des notes en cours, des amis, des amours. Ils ont une vie. Mais Drew n’en a plus, de vie. Elle s’est brisée en même temps que son corps, quand ce camion l’a percuté de plein fouet. Elle s’est brisée en même temps que son coeur sous l’impact de la baguette d’Anshu.

Alors, tel un diable solitaire, invisible aux yeux des Hommes, il erre, erre dans sa peine, erre dans sa frustration, erre dans les ombres. Il sème le chaos comme il le peut, mais le chaos ne sera jamais si grand qu’il le voudrait. Homme de Passion, il trouverait sa place à la guerre, il survivrait entre les coups de feu, et répandrait la mort. Mais ici, il n’est rien, rien de plus qu’une bête en cage, une bête qui montre les crocs. Une bête qui n’en plus de tourner en rond tandis que les clowns répandent le rire et les sourires, dans cette belle vie qui caresse Prismver, jour après jour.

Il n’en peut plus.

« Déchets que nous sommes. » Conclu t-il, aussi âcre que la fumée qui s’échappe de ses lèvres, tandis qu’il se laisse tomber sur le fond de la banquette, jetant son regard mort à travers le verre glacial de la fenêtre.
codage par Palypsyla sur apple-spring Couleur Drew : #595959
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockDim 9 Fév 2014 - 16:50

you make me wanna die.


i'll be dead before the day is done


Parce-que je m’emmerde, Sarah.

Mes yeux s’ouvrent alors qu’il vient mordre ma lèvre, loup sautant enfin sur sa proie.  Electrique extasie.  J’aurais voulu me débattre, j’aurais voulu reculer – j’aurais voulu me pencher, aspirer,  avaler son rire, lui tirer un soupir, éteindre son regard – j’aurais voulu tout faire. Mais mon corps reste figé, sans réaction, alors que les engrenages de mon cerveau se décident enfin à tourner. A remettre les choses en place. A comprendre dans quel piège j’étais tombée – sur quelle toile d’araignée avais je posé les pieds.

Une discussion pour tout arranger ?

J’avais été bien trop conne d’avoir eu tant d’espoir – l’espoir que le Drew d’antan, le Drew que j’avais tué, aie subsisté, quelque part dans le cœur en cendres de cet homme. J’avais raison. Drew est mort, et il ne reviendra pas.  Je ne connais pas ces lèvres sur les miennes – elles n’ont donc pas le droit d’atteindre mon cœur.

Gèle ton sang. Durcit ton regard. Fille de glace, donne-moi confiance en moi –une fois de plus s’il te plait.

... Vous êtes tous devenus faibles.
« Nous l’avons toujours été. » - Plus de tremblements, plus d’hésitations, une voix égale qui sort du plus profond de ma gorge. Les larmes ont séché sur mes joues en stries rouges, mascara coulant. Peintures de guerre. Nos visages sont proches, nos yeux se défient, se testent et se détestent. Ma langue vient lécher ma lèvre inférieure désormais inoccupée. Ce n’est plus l’heure des gentils pourparlers – je me pare alors de mes armes en fermant définitivement mon cœur.

Deux prédateurs tournant autour d’une proie qui n’existe plus – qui n’a même jamais existé.

Ses confessions acerbes et méprisantes claquent sur sa langue, et s’abattent sèchement dans l’atmosphère. Mis à nu tel que moi un peu plus tôt, nous nous enfonçons tous les deux dans la laideur. Longtemps, j’ai voulu réparer mes erreurs et pousser cet homme vers le haut. Longtemps je me suis accrochée à lui, l’entraînant au contraire bien vers le bas. Même séparé, il est resté à mon contact, s’accaparant, parasitant mes défauts et démons.  Passion. Un problème de jeune fille ressenti au plus profond de ma chair – maladie mortelle et étouffante, il l’avait contractée par ma faute, et ne pouvait plus s’en libérer. N’en pourrait jamais plus.  Elle continuera chaque jour à sucer ses os, à aigrir son sang. Le rendant si sublime et si dangereux à la fois. Moi et le Prince avions donné naissance à un monstre des plus parfaits.

Chaque phrase me mutile – et pourtant, chaque phrase manque de m’arracher un sourire cruel et âpre. C’est toujours cette même folie qui éclate et qui résonne dans mon cœur de verre. La fumée qui sort de sa bouche emplit l’air, et je respire, la laissant s’engouffrer dans ma gorge avec une étrange satisfaction. L’heure d’aller au combat.

Déchets que nous sommes.

Ma main vient agripper le nœud de sa cravate si parfaitement attachée, le tirant vers moi, étranglant, soumettant.  Lui jetant un regard de pierre où la lave ne demande qu’à couler. Sourire caustique, le premier du rendez-vous, le premier de notre réunion, le premier qui marque le début d’une souffrance aussi violente que jouissive.

« Vivant ? Tu veux te sentir vivre ? Mais qu’est ce que la vie Drew, si ce n’est pas l’attente et langueur de finir dans un cercueil, au fond d’un trou ? » Serpent glissant qui vient sinueusement glisser ses lèvres le long de son cou, de sa mâchoire, remontant jusqu’au creux de son oreille. « J’ai dit que tu pourrais m’utiliser comme bon te semble. Nous y voilà Drew. Que serais-je pour toi ? Celle qui mourra pour qu’enfin tu puisses te sentir vivant, son cadavre entre les bras ? Ou celle qui te tuera définitivement ? » Qui détruira l’autre en premier, qui portera la poids d’une vie supplémentaire par pur égoïsme ? J’embrasse sa machoire, passant de ma main libre une main dans ses cheveux de jais. Pulsion - mouvement brusque, mon étau quitte la cravate pour aller s’emparer de son visage, mes griffes venant se planter dans ses joues. « Quel suspens insoutenable, tu ne trouves pas. » Ironie et cynisme craché à sa figure.

Je me défais lentement de lui, lui ôtant la cigarette de ses lippes pour la porter aux miennes. Inspirant lentement, et lui soufflant au visage.

Je déteste être cette garce cruelle, menteuse et destructrice  mais c’est ce que je suis. Je déteste être moi, mais c’est ce moi qu’on aime. Et si je ne suis qu’un être qui cherche de l’amour pour combler son cœur vide de sens, je serais alors ce que je déteste.

« Contente que tu soies en vie Drew.  » Ainsi je pourrais continuer à te détruire, et à te posséder, ainsi mon obsession continuera à prendre vie.

Tout ce que je déteste. Agissant comme la meilleure en se sentant comme la pire. Ultime sourire, je me lève, écrasant la clope dans le cendrier de verre au milieu de la table.

« ‘Vais aux toilettes. »

Passer de l’eau sur mon visage en cendres. Respirer. En espérant qu’à mon retour, le démon aura disparu, et que celui que j’ai aimé soit assis à sa place, regardant par la fenêtre. Yeux du rêveur à la mélancolie tatouée. Espérant toujours toujours – anticipant le plaisir de voir de nouveau un projet brisé, une douleur passer.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockLun 10 Fév 2014 - 12:24



« Vivant ? Tu veux te sentir vivre ? Mais qu’est ce que la vie Drew, si ce n’est pas l’attente et langueur de finir dans un cercueil, au fond d’un trou ? »

Ca le prend. La Peur. Le Noir. L’enfermement. Ses cris. Ses hurlements. Le manque d’oxygène. Sa peau qui frappe le bois. La peur nait dans son ventre, remonte dans sa gorge. Haut le coeur, alors qu’il ne laisse paraître qu’un cillement, et une absence de quelques secondes dans le regard. Et les lèvres de Sarah viennent jouer contre son mâchoire. Qu’est-ce que tu fais, Sarah ? Tu es trop faible pour ça. Et avec la Peur, se sont ses anciens démons qui ressurgissent. Le manque de Sarah. Le manque de ses lèvres. De son rire. De son corps. De son bonheur. La Souffrance de sa perte. Ils ont peut-être pleuré lors du deuil. Mais Drew était mort bien avant cela. Drew est mort le soir ou la femme de sa vie a décidé de l’abandonner pour un autre. Vertige. Ses démons étaient restés enfermés dans son cercueil jusqu’alors. Il n’avait pas le droit de les libérer. Plus maintenant.

Brutalité. La main ferme de la jeune femme tirant sur sa cravate, le mettant dans une position inconfortable alors qu’elle dépose des baisers sur sa peau. Le dévore. La main de Sarah dans ses cheveux le fait frémir. Réminiscences. Traiter Sarah de faible, c’était avoir oublié. C’était oublier l’effet qu’elle lui faisait, qu’elle lui faisait toujours.

« Celle qui mourra pour qu’enfin tu puisses te sentir vivant, son cadavre entre les bras ? Ou celle qui te tuera définitivement ? » Tendres mots d’amour. Sarah, Anshu, Drew. Ils étaient maudits. Condamnés à vivre dans la souffrance, condamnés à l’infliger. Ils n’étaient pas de ce monde. Ils étaient les trois Démons. Les trois Démons s'entre-déchirant, mais se comprenant mieux que personne. « Quel suspens insoutenable, tu ne trouves pas. » Il ne répond pas. Il l’embrasse du regard. La tue du regard. Troublé. Il a les oreilles qui sifflent violemment. Il a sous estimé Sarah. Quelle erreur grotesque.

Et elle le lâche. Et elle s’enfuit. Bien sûr, qu’il va la suivre. Immobile, il fixe la porte derrière laquelle elle vient de disparaître, les traits durs. Alors il se lève, et marche vers la porte. Et à chaque nouvelle seconde, c’est l’anticipation. La scène à venir se déroule dans sa tête. Parce-que c’est toujours pareil. Parce-qu’ils se connaissent par coeur. Il va entrer. Venin. Rage. Mépris. Eclat. Tout ça va leur éclater à la gueule. Il va la coller au mur, et l’embrasser avec hargne. Ou peut-être est-ce elle qui le fera d’abord. Et, pris dans le feu de la Passion, ils vont se faire du Mal, en se faisant du Bien. Il va la dévorer. Elle va le tuer.

Et il en crève. Debout, face à la porte, sa main est posée sur la poignée. Il fixe le bois sans le voir, son esprit jouant la scène à venir. Il va l’asseoir sur le lavabo. Lui écorcher la cuisse, lui dévorer le cou. Il va mourir sous ses baiser, sous son souffle. Le simple contact avec son corps va le tuer à petit feu. Et il va beaucoup trop aimer.

Sourire. Grande inspiration. Et il lâche la poignée.

« Tu me comble, Anshu. Je n’ai pas... d'intérêt à aller voir ailleurs. » Son coeur cogne fort contre sa poitrine. Il n’aurai jamais cru qu’une autre personne pouvait le sauver. Si il était entré dans ces toilettes, il serait mort. Mais sa grande faiblesse, Anshu, vient de se révéler être aussi sa plus grande force. Et la tête haute, respirant avec force, il se détourne de la porte. Il retourne à la table, prend sa veste et sort, jetant sur le bar les piécettes nécessaires pour payer les deux cafés.

Le jeu continue, mais les règles changent. Que fait la Reine, lorsque les deux Rois de l’échiquier s’allient ? Il serait sage de capituler.



[Terminé pour moi ♥ MERCI. ♥]
codage par Palypsyla sur apple-spring Couleur Drew : #595959
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clockLun 10 Fév 2014 - 14:52

you make me wanna die.


life's an irrational obsession.


Lumière blafarde, coulis de l’eau.
Je frotte mes joues avec une hargne compulsive, essuyant les traces des larmes qui n’auraient pas dû couler – féroce, en colère. J’aurais aimé que mon masque disparaisse dans l’eau claire, mais il est encore trop collé à mon visage, que je ne peux que griffer une fois de plus. C’est toujours dans ces situations que me faire mal me fait du bien. Comme autrefois, comme lorsque que j’allais m’accroupir au-dessus de cette foutue cuvette pour aller vomir, pour me brûler la gorge, pour me sentir propre. Lavée de toute impureté, toute souillure. Je lève la tête pour voir mon visage livide et marqué se refléter dans le miroir.

Tu es vraiment laide Sarah. Mais c’est comme ça que tu t’aimes.

Grande inspiration, mes doigts se resserrent autour du lavabo, et je ferme les yeux. Silence.  Aux aguets, prête à bondir. Ma retraite n’avait laissé que très peu de choix à Drew – au nouveau Drew, au Drew brisé. Soit il venait, soit il fuyait – le premier cas étant fort peu probable, mais ne savait-on jamais. Calcul, manipulation. Les plans de mort défilent dans ma tête, mes griffes crissent sur la porcelaine.  Suspension.  Les battements de mon cœur et le gargouillis de l’eau étant les seuls sons qui résonnent dans la salle vide, j’ai peur. Une minute de plus. Puis deux.

La tension descend tout doucement, me faisant baisser les épaules et soupirer. Faible sourire dans le miroir, et je passe une main dans mes cheveux, avant de me diriger nonchalamment vers la porte, que j’ouvre.

La musique jazz du café parvient à mes oreilles, et je me dirige lentement vers la table. Vide. Disparu. Mon cœur se crève comme un ballon, tombant en léthargie. Et sur le moment, je suis incapable de dire si c’est du soulagement, ou tout simplement du vide. Cœur aussi pourri et creux qu’un tronc rongé par le temps, les pluies et tempêtes.

Etourdie, sonnée, je sens à peine mes jambes qui sortent du café contre ma volonté – somnambule éveillée ; et c’est seulement lorsque j’arrive aux portes du pensionnat, après avoir tant marché, après avoir senti le vent cingler et fouetter mon visage encore humide que mon cœur se décide à battre à nouveau.

Boum. Douleur sourde. Boum. Tremblements.

Qu’est ce que tu as été conne Sarah. Tu pensais pouvoir trouver une solution. Tu pensais pouvoir trouver un arrangement où vous auriez tous les deux été satisfaits hein ? – tu savais pourtant que c’était impossible, et que quoique vous fassiez, aucun de vous n’aura ce qu’il veut de l’autre.

La mort de Drew avait été pour moi le début d’un cauchemar, et je pensais que de par son regard dans le mien, il y aurait enfin mis fin. Idiote. Le cauchemar ne s’est pas terminé, il n’a fait que recommencer – et ses yeux désormais reviennent me hanter. Rouvrant la blessure à vif.

Pour maintenant et à jamais.


--------------------------------------------------------

Merci pour ce rp gngngngn ♥


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Coffee.   Coffee. 1400359500-clock
Revenir en haut Aller en bas
 
Coffee.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Cup of coffee
» Hello there...want some coffee ? // PV.JASON
» coffee table jazz — delphia

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: RPs :: Fini m'dame-
Sauter vers: