Sujet: probably 110% different |Mateo| Mer 2 Avr 2014 - 20:29
Probably 110% different
feat : Mateo R. Alvárez
Everybody has a private world where they can be alone
La plage. Elle n'avait pas prévu d'y aller, non. Mais au final ça s'était imposé, comme une évidence. Elle n'avait ni maillot, ni serviette, juste un jogging et un sweat à capuche, noir, toujours noir. Peut être qu'elle aurait chaud, peut être pas, mais c'était toujours mieux que d’exhiber ce corps monstrueux. Elle n'avait pas envie aujourd'hui. Elle s'était réveillé ce matin avec des courbatures partout, des bleus, un peu, et juste un souvenir de vide. Que c'était-il passé hier soir ? Elle n'en savait rien, juste qu'elle avait du se mettre suffisamment mal pour tout oublier. Machinalement Clove passa la main sur la boursouflure de sa cicatrice. Elle détestait les trous de mémoires. Lorsqu'elle était arrivée sur la plage elle avait enlevé ses chaussures pour sentir le sable sous ses pieds, c'était agréable, des petits trucs de la vie qu'elle appréciait toujours autant. Elle s'installa dans un coin, tranquille, à l'ombre, la musique à fond dans les oreilles. C'était parf ait. Clove tira de sa poche le joint qu'elle s'était roulée en se levant ce matin et l'alluma. Elle aurait pu très bien faire sans, elle le savait, mais la tranquillité qu'elle ressentait l'oppressait, elle n'avait pas vraiment l'habitude. Après tout elle était comme ça, incapable de savourer trop longtemps la normalité, elle se devait de tout faire foirer. En quelques secondes elles était partie, the doors dans les oreilles : crawling king snake, et le monde s'illuminait. Elle ressentait le vent, elle ressentait le sable, elle ressentait la mer, puis tout s’atténua, tout s’étouffa, et elle eu l'impression de suffoquer. Clove inspira longuement avant d'expulser un nuage de fumée. Quand est-ce que tout avait commencé ? Hein ? Sans doute après son arrivée à Prismver, quand elle s'était rendu compte que tout devenait insurmontable. Il y avait d’abord eu la cigarette, l'alcool, puis l'herbe. Maintenant même l'herbe ne lui suffisait plus, elle prenait des anti-dépresseurs au petit déjeuner, des somnifères au goûter et de l'ecstasy quand tout déconnait. Combien d'argent dépensait-elle là dedans ? Des sommes monstres, tout ce qu'elle gagnait à ses combats y passait. Mais pour sa tranquillité d'esprit elle était prête à tout. Charles aurait crisé s'il savait ; Il devait savoir de toute façon, c'était son frère après tout. Et il savait toujours tout. Clove rouvrit les yeux lorsque sa chanson se termina, lorsqu'il ne lui resta plus qu'un mégot entre les doigts. Elle l'écrasa dans le sable puis le remit dans sa poche, c'était pas son genre de polluer la planète avec ses conneries. Elle allait fermer les yeux à nouveau quand des voix se firent entendre. Franchement. On pouvait pas avoir la paix deux minutes ? Elle n'avait pas envie de se coltiner une foule d'ado en folie, immatures et superficiels. Elle voulait être seule. Rabattant sa capuche sur sa tête Clove se redressa rapidement, levant la tête pour voir d'où venait ce bruit. Un gars. Et Clove se dit que ça risque d'être amusant.