Sujet: There was a boy, a very strange enchanted boy. Sam 10 Mai 2014 - 0:39
Keep calm and... Keep calm
Sonera jeta un coup d'oeil à la cantine, juste un coup par la porte. Trop de monde. Trop de bordel. Pourquoi il fallait que les gens existent quand elle avait mal à la tête et qu'elle voulait dormir ? Elle soupira en claquant la porte peu délicatement, attirant tous les regards sur elle et sortit des murs du pensionnat. L'air frais lui ferait peut-être du bien, qui sait ? Le vent qui soufflait dehors fit claquer ses cheveux et ses froufrous mais elle brava quand même les rafales. Ca, pour avoir de l'air, elle n'en manquait pas... Elle posa son casque à têtes de mort sur les oreilles, sans pour autant mettre la musique et savoura la rupture avec le monde extérieur.
Son ventre grognait alors qu'elle se hâtait vers sa destination pleine de calme et de peur : la plage. Au moins là-bas, personne ne viendrait l'emmerder, Soni pourrait se reposer quelques temps en écoutant les vagues et en croisant les doigts pour que les morts ne viennent pas non plus lui parler. Ce n'était pas comme si leur voix était très bruyante, n'étant qu'un simple souffle pour la plupart, mais... Elle voulait du calme. Il faudrait qu'elle demande à Léo s'il avait un moyen de les faire taire sans leur gueuler dessus, ou juste de les renvoyer d'où ils venaient, peu importe l'endroit.
L'Italienne arriva enfin en vue de son pire cauchemar après Venise et son pas s'accéléra encore un peu plus, faisant bouger la boîte remplie de nourriture dans son sac. Elle s'était levée tôt pour préparer tout ça, juste parce qu'elle avait eu envie de sushis. Avec un sourire en coin, plongée dans ses pensées, Sonera se dit que ça faisait tellement manga, les bentos, mais elle s'en foutait un peu au final, parce que les sushis, c'était bon et elle pouvait s'en faire péter le bide n'importe quand, tant pis pour les clichés.
Une fois les pieds sur le sable, son regard glissa vers la mer, basse et lointaine et son souffle se coupa instinctivement l'espace de quelques secondes. Tant de masochisme en elle, elle qui se pissait dessus à l'idée de plonger la tête dans une piscine. Soni haussa les épaules, enleva ses chaussures pour profiter du sable sous ses pieds, ôta son casque et fut assaillie par une dame, d'un âge assez avancé à en juger par sa voix. Parce qu'elle ne pouvait pas juger de son physique, elle ne préférait même pas la voir, parce que les cadavres, ce n'était pas sa tasse de thé.
# Bonjour, petite demoiselle, vous aussi vous venez vous promener ? # Pourquoi ils sentent que je les entends... « Euh... Bonjour madame. Je viens manger et profiter du calme en fait. » Yo, je suis une bitch, désolée madame, j'ai juste pas la tête à ça. # Oh, pardonnez-moi alors. Bon appétit à vous, j'espère pouvoir converser avec vous un jour ! # « Vous savez où me trouver, de toute façon. Sur une île, j'irais pas bien loin. »
Soni ne saurait jamais si la défunte avait entendu sa dernière phrase, mais une chose dont elle était sûre, c'est que le gars qu'elle avait dans son champ de vision devait l'avoir entendue. Ouaiiis passons encore pour une schizophrène... Pour en avoir le coeur net, elle décida de s'approcher et à mesure que la distance qui les séparait se réduisait, la jeune femme haussa un sourcil. C'était le gars qui ne parlait jamais, tout le monde se foutait de sa gueule. C'était quoi son prénom déjà ? En fait, Soni se rendit compte qu'elle ne savait rien de lui, à part qu'il était tout seul tout le temps. La curiosité l'emporta sur son besoin de calme et elle se dirigea vers lui, un léger sourire sur les lèvres.
« Salut ! Ca te dérange si je m'incruste ? »
En fait, si ça dérangeait l'étudiant, tant pis, parce que Sonera avait déjà posé ses chaussures par terre, posé sa veste d'uniforme dans le sable pour s'asseoir dessus et... Elle s'était incrustée. La question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'elle l'avait vu sortit toute seule.
« Rassure-moi, tu m'prends pas pour une débile hein ? Enfin, j'veux dire... Je suis pas schizo... Enfin... Voilà, je parle juste avec les morts. Enfin c'est les morts qui me parlent et... Euh désolée, je t'envahis mon pauvre ! » Tant de enfin, dans ma phrase, il va vraiment me prendre pour une gourdasse. Elle gloussa doucement en sortant sa boîte à bouffe, pleine de sushis.
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Sujet: Re: There was a boy, a very strange enchanted boy. Sam 10 Mai 2014 - 2:41
En ce lieu, l'empyrée, parsemée de géants cotonneux monolithiques dérivant sereinement, flirtait avec un horizon d'azur que les rayons du midi ponctuaient de joyaux pâles ; un large ruban ocre de sable doux et chaud, lui aussi teinté de la lumière d'un jour radieux, venait souligner ce tableau à dominante céruléenne. Immensité, insignifiance paradoxale quant à cette nature et paix, telles étaient les composantes de l'âme d'une telle toile. Oui, Anders était à la plage. Sans doute aurait-ce été plus rapide de le formuler comme ça dès le début, mais le narrateur, vous vous en rendrez compte en le suivant, se laisse occasionnellement aller à un petit épisode de frime.
Anders était à la plage, donc. A l'heure où le soleil était à son zénith. Il s'était rendu là directement après son dernier cours de la mâtiné, ne s'octroyant qu'une halte sur la route quand sa gourmandise -plutôt que sa faim-, lui commanda de s'encombrer d'une pâtisserie. Il ne cherchait pas tant la solitude ; si ça avait été le cas, il aurait préféré s'enfermer dans sa chambre. Les raisons de sa présence lui demeuraient vagues. Il avait eu l'envie de venir, c'était tout. Mais au fond de lui il cherchait la compagnie à outrance, hors du pensionnat. Il voulait, l'espace d'un instant, pouvoir se poser là où les gens vivaient, parlaient, étaient libres sous un soleil éclatant, pour les écouter sur un fond d'océan, pour s'imaginer échanger avec eux. Notez que le jeune homme n'était pas spécialement d'un naturel timide. Comme souligné plus haut, le contacte, l’interaction, il s'en languissait. S'il l'avait pu, il aurait assaillit le premier étudiant venu pour discuter avec -parce que c'est plus ou moins ce que les jeunes font, aller les uns vers les autres-... Mais puisque une vicieuse magie enflait dans sa gorge comme une tumeur, changeant ses mots soit en beuglements, soit en murmures inaudibles... Il restait dans son coin et ne prononçait jamais rien. Au pensionnat, un comportement si inhabituel avait eu tôt fait de lui coller des étiquettes. "Snob", "associable", "abrutis", même "autiste". Mais peu lui importait. Au moins, comme personne ne l'approchait, il ne prenait pas de risque de briser des tympans. C'était sa consolation. Mais sur cette plage, ou quelque autre lieu public, s'isoler de la sorte n'était pas un comportement vu comme anormal et personne ne le pointait du doigt. En somme, tout allait pour le mieux. Jusqu'à ce que son attention se porte sur une jeune fille qui, très clairement, tenait une conversation avec un interlocuteur invisible. Il est d'usage dans une situation si cocasse de détourner poliment le regard, de faire comme si l'on avait rien vu ni entendu, ou de faire comme si tout était normal, et reprendre le cours de sa vie en prétextant avoir quelque chose à faire. Seulement, la seule réaction d'Anders avait été de rester planté debout orienté vers la fille, un sourcil levé en toute perplexité, surmonté d'un front plissé de circonspection. Oui, ce genre de visage qui trahit un état d'esprit tel que "Whaaat". Toujours selon les usages, il aurait été avisé pour la jeune fille de faire, au mieux, comme si de rien était ou, au pire, de se sauver de là en laissant son visage arborer de nouvelles teintes de rouge. Mais le concept même d'usage en société semblait s'en être allé prendre un verre au loin puisqu'elle s'approcha d'Anders, prenant l'initiative. Début du premier round. Dans le coin de gauche, le jeune homme venait déjà d'encaisser une première question. Il n'était pas sur ses gardes, laissé soucieux par le précédent monologue de la jeune fille, si bien qu'il ne put qu'ouvrir la bouche par pur réflexe. Il n'eut pas même le temps de prononcer quoi que ce soit puisque la furie estime qu'elle n'avait pas à attendre de réponse à sa question pour s'installer. Bien décidé à avoir son mot à dire -façon de "parler" ¹- le jeune homme s'apprêtait à riposter, mais voilà qu'un crochet interrogatif lui cloue le bec. S'il la prenait pour une débile ? A vrai dire il n'en savait rien, peut être s'intéressait-il plus au "pourquoi". Mais sa réflexion fut brutalement interrompue par un directe affirmatif. Nouvelle tentative de s'imposer par un vague geste de la main... Échec, voilà que s'était mis à pleuvoir sur le jeune homme une autre rafale d'affirmation. Il tenta bien de lutter, de faire mine d'ébaucher une réponse, mais le rythme que lui imposait son adversaire était bien trop soutenu. Ainsi fut-il largué en quelques secondes, battu à plate couture
Fin du round:
Improbable. Il lui fallut quelque secondes de répit pendant lesquelles il fixa l'impertinente d'un regard aussi troublé que niais. Il finit par cligner en soupirant, hochant lentement la tête l'air de dire "Ben mon pote". Il avait voulu le contacte, il l'avait. Mais comme à chacun de ces rares épisodes ou des possibilités de sociabilisation s'esquissaient, Anders devenait hésitant. Et si par accident il venait à lui casser les oreilles ? Et si ses manières de communiquer passaient pour de l'impolitesse, une lubie stupide ou du snobisme ? En fait, Anders était doublement hésitant : était-ce bien sage que de côtoyer une sorte de... Nécromancienne ? Il y avait peu de chance qu'elle blague sur son don puisqu'elle portait l'uniforme de Prismver. Elle était "spéciale", comme lui. Mais parler avec les morts, quoi... D'un autre côté, à se rappeler l'air dérangé qu'elle arborait pendant son monologue de tout à l'heure, on pouvait supposer que son pouvoir tenait d'avantage du handicap. Un point commun. Mais parler avec des morts, quoi ! Comme ça allait faire presque une vingtaine de seconde qu'une silence gênant planait, le jeune homme se tourna pour fouiller dans son sac derrière lui jusqu'à en extraire une tablette tactile de petite taille des plus basiques, générique, sans même une option wi-fi puisqu'il s'agissait d'un matériel prêté par le pensionnat. Il la fit quitter son mode veille avant de pianoter avec habitude sur le clavier virtuel sans plus se soucier du potentiel mal-aise de son interlocutrice. Il n'y avait pas si longtemps, un étudiant qui était venu lui parler s'en était en allé furieux lorsqu'il avait cru que le jeune homme pianotait sur sa tablette pour bien lui signifier qu'il l'ignorait. Il se hâta donc et présenta l'écran sous les yeux de la jeune fille : - Dans l'ordre : non, ça ne me dérange pas, et de toutes façons tu es déjà là. Je ne te prend pas pour une débile, mais c'est peut être parce que j'en ai pas eu le temps ! Avait-il tenté tant en guise d'humour que de revanche. Parler avec les morts, c'est un peu effrayants dit comme ça. Enfin, ça l'est encore plus si c'est eux qui viennent te parler, comme s'ils étaient des Pokes. A son tour, il ne voulut laisser que peu de temps à la jeune fille pour répondre. mais comme il devait écrire... Il fallait qu'elle joue le jeu : - Quant à m'envahir, maintenant que tu es posée autant que tu restes. Une pause. Et je ne parlerais pas de ce dont j'ai été témoins, là, à l'instant. De toutes façons, je ne peux parler, alors tu es tranquille, acheva-t-il en pensant d'abord que si elle s'était approchée, c'était pour s'assurer qu'Anders n'allait rien cafter.
¹ : vous noterez la double blague de "son mot à dire" et de "façon de parler" qui, dite dans le contexte d'un personnage qui ne peut guère l'ouvrir, est tout à fait drôle d'après le narrateur.
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Sujet: Re: There was a boy, a very strange enchanted boy. Sam 10 Mai 2014 - 15:40
Keep calm and... Keep calm
Le pauvre gars... Sonera s'était vraiment approprié l'espace autour de lui sans lui laisser de répit pour se battre - tant pis s'il voulait devenir dresseur - ou en placer une et elle s'en rendit compte quand elle eut fini de le noyer sous sa logorrhée. Et puis, c'était l'étudiant qui parlait jamais, et s'il partait sans demander son reste, la laissant là, lui collant un vent encore plus gros que celui qui faisaient claquer cheveux et vêtements dans l'air ? Elle ignorait s'il était timide, asocial ou juste... Ah si, elle en avait entendu parler en fait, mais Soni aimait s'interroger inutilement. Apparemment, il pouvait juste pas parler. Etrange... Baaah elle pouvait bien parler pour deux s'il le fallait !
Mais il semblait troublé, le p'tit gars. Bah alors, il savait pas ce que c'était de tomber sur Sonera. Elle pouvait se montrer aussi envahissante et bavarde que calme et asociale, et dans le cas présent, c'était la première occurrence qui était tombée. Curiosité oblige, surtout ici à Prismver, avec tous ces gens différents. Il fallait qu'elle sache, qu'elle stalke ou juste qu'elle parle avec les gens et puis s'il avait pas été seul, elle aurait tracé son chemin. Peut-être ?
L'Italienne observa le jeune homme fouiller dans son sac, alors qu'elle engloutissait un premier sushi avec les doigts. Elle n'avait pas de baguettes, autant se démerder comme elle pouvait. Il finit par sortir une tablette de son sac. Bah... Il fait quoi ? Soni haussa un sourcil blond, intriguée. Il voulait l'ignorer ou bien ? Il sembla taper sur sa tablette rapidement, comme s'il composait un message, lui laissant le temps de remanger encore un sushi. Puis il lui tendit son instrument d'ignorance. Qui n'en était pas un, finalement. Elle parcourut donc le premier message en souriant. Il avait de l'humour au moins, pour quelqu'un qui ne parlait pas.
« Hey c'est pas très gentil ! Enfin, je suppose que c'est légitime comme remarque... » Puis ses yeux bruns effleurèrent rapidement la suite et revinrent sur l'étudiant, qui lui reprit la tablette avant qu'elle n'ait pu lire la phrase entière. Alors elle vint s'asseoir à côté de lui, posant sa boîte à bouffe sur ses petites jambes, de manière à pouvoir lire ce qu'il écrivait en direct.
« Pour les morts, je les vois pas, donc ça va, ça pourrait être pire. Par contre ouais, pour les pokes, c'est juste... Chiant. C'est comme quand tu joues à Pokémon et que tu marches dans les hautes herbes, tu te fais attaquer n'importe quand ! Quoique Final Fantasy IV irait mieux à... Oups je pars loin. »
La suite de ses paroles apparurent alors sur l'écran. Heureusement qu'il écrivait vite, sinon Soni aurait risqué de s'endormir. Elle ne réagit pas à l'invasion, se contentant simplement de sourire et attendit la fin de ce qu'il écrivait. Ca lui rappelait ses conversations Skype avec son frère, avant Prismver, quand elle parlait et que lui écrivait.
« - Et je ne parlerais pas de ce dont j'ai été témoins, là, à l'instant. De toutes façons, je ne peux parler, alors tu es tranquille. - Baah même si tu allais le gueuler sur tous les toits, beaucoup de gens le savent. Déjà que je suis pas normale sans les morts, ça doit pas beaucoup étonner. »
Une rafale de vent vint les frapper de toute sa force, manquant de faire s'envoler la nourriture, le précieux, le Saint-Graal de Sonera et elle rattrapa la boîte dans un réflexe plein de hargne en grognant contre la nature, comme si elle pouvait y changer quelque chose. Si au moins elle avait eu un pouvoir "naturel", là elle aurait pu, mais non, elle parlait avec les morts, youhou. Elle reporta son regard sur le jeune homme et se dit qu'il ne semblait pas avoir à manger et poussée par sa générosité, lui tendit la boîte.
« Tiens, si t'as faim, tu peux en prendre, j'ai fait deux fois trop de sushis t'façon. Et au fait, moi c'est Sonera, et toi ? Mon carnet de stalker manque d'informations, j'en ai peur. Et je vais pas te donner les surnoms dont t'affublent les imbéciles qui jugent vite. »
Comme si ça ne lui arrivait jamais, à Soni... Elle haussa les épaules comme si ça suffisait comme explication et chercha sa boîte de gâteaux dans son sac, en attendant les réponses du garçon. Si on enlevait toute la nourriture de son sac de cours, généralement, il paraissait vraiment vide. Et ce coup-ci ne manqua pas de confirmer la règle.
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Sujet: Re: There was a boy, a very strange enchanted boy. Dim 11 Mai 2014 - 0:36
Pour être légitime il l'était, son petit trait d'humour. Non content que ça ai fonctionné, Anders avait laissé fleurir un sourire sur son visage. Sourire qui, à la mention de référence si geeko-nostalgiques que Pokémon ou Final Fantasy, s'élargit d'avantage. Alors certes, la jeune fille s'était montrée brusque de prime abord, mais les quelques mots échangés traçaient déjà d'elle un portrait tout à fait sympathique. En somme, elle avait su mettre Anders si à l'aise en si peu de temps qu'il se sentait déjà prêt à s'ouvrir et à se donner corps et âme pour tisser un lien solide avec la jeune fille. Peut être qu'un tel engouement pouvait paraître curieusement soudain, mais vous savez, quand vos trois précédentes années n'ont été qu'une lande de solitude au ciel gris qu'aucun rayon d'un soleil ami ne venait percer, et lorsque vous ne pouviez envisager autrement votre avenir que seul... Vous pouviez être prêt à vous rattacher à quiconque daigne vous adresser la parole. Même si ladite personne avait des pouvoirs quand même sacrement glauques. Bien décidé à entretenir cette conversation qui prenait des allures de trésor pour lui, Anders recopia le mot "normale" après que la jeune fille l'ai prononcé avant de le cerner d'un trop plein de guillemet en grimaçant, pour finir par l'effacer. "Normal(e)", ça n'était vraiment pas un mot qu'il aimait, d'abord pour toute sa relativité puisque la normalité n'est en fait qu'un terme générique employé uniquement par le plus grand nombre pour se conforter dans l'idée d'être partie intégrante d'un groupe, aussi conventionnel, futile et vide de sens soit-il, ensuite pour la connotation péjorative de son antonyme qui fait que l'on vous pointe du doigt pour toujours mieux vous exclure, vous qui n'étiez pas "normal". Et donc, si Anders s'est contenté de mettre "normale" entre guillemet avant de l'effacer, c'est qu'expliquer tout ça à l'écrit aurait pris bien trop de temps. Et la jeune fille aurait peut être trouvé ça un poil barbant. Mais il ajoute tout de même : - La normalité n'a plus aucun sens. La magie existe pour de vraie, même si dans certains cas -pour nous citer- elle nous encombre. Alors à partir du moment où des types comme nous peuvent voler, cracher du feu, parler aux morts, ce genre de trucs... La normalité elle est bien loin.
Quand il fut question de partager le repas qu'on lui proposait, Anders accepta d'avantage pour signifier toute son envie d'échanger que par faim. Et peut être aussi par curiosité, parce que les sushis, il n'en avait presque jamais mangé. Et même si leur goût s'éloignait des saveurs Anglaises, le jeune homme demeurait tout à fait capable de les apprécier. En plus, ils étaient rendus meilleurs puisque savourés en plein soleil, à même le sable, face à la mer, et en belle compagnie ; mais avec modération. On ne peut plus serein, donc, Anders ne se précipita pas pour répondre cette fois : - Je m'appelle Anders Blenner. Sans oublier de prononcer le S à la fin. C'est Anglais, tu t'en doutes. C'est sympa de partager, mais je n'ai rien à te proposer en échange, désolé. Il laissa s'écouler un petit instant, puis effaça la ligne après qu'elle ai été lue pour en recommencer une nouvelle au propre : - C'est fun de t'entendre parler d'un jeu comme Pokémon. C'est quelque chose qui a vraiment fait le tour du monde. Quelle que soit la version, j'ai presque toujours commencé avec les starters de type eau ou plante,précisa-t-il de bout de ses doigts qui dansaient avec une frénésie nouvelle sur l'écran tandis qu'il était bien trop content de pouvoir souligner un détail si banal. En parlant de tour du monde, d'où est-ce que tu viens ? Sonera ça ne sonne pas Anglais. Il laissa le temps à la jeune fille de répondre avant de poursuivre avec le même intérêt, leur proximité rendant leur interaction aisée : - Si tu ne veux pas parler de ça je comprendrais, moi même ça me dérangerais, mais ton pouvoir, il fait quoi exactement ? Tu peux choisir avec qui parler ? Ou tu peux au moins... Modérer le nombre de personnes qui te parlent ? Comment ça se passe, quand tu te fais Poke ? Certes, un don en relation avec les morts mettait le jeune homme un peu mal à l'aise. Mais s'il voulait en savoir plus, c'était pour saisir, pour être rassuré dans le meilleur des cas, de sorte à mieux comprendre Sonera qui lui avait fait la gentillesse de l'aborder de manière si singulière.
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Sujet: Re: There was a boy, a very strange enchanted boy. Lun 12 Mai 2014 - 1:39
Keep calm and... Keep calm
Des fois, Soni préférerait entendre les pensées des gens plutôt que les morts, parce que ça devait être plus intéressant, plus vivant (si si, vraiment) et bien plus utile que se taper la discut' avec des macchabées. Et dans le cas de cet individu bel et bien vivant, elle aurait bien aimé. Puisqu'il ne pouvait pas parler de vive voix, il aurait pu "parler" dans sa tête. Le regard perdu sur la mer, elle se dit que cette expression était débile et il valait mieux qu'elle reste enfermée dans son petit crâne blond.
Son regard fut attiré par les doigts de l'élève qui sembla vouloir écrire un mot. "Normale" ? Mais il ne continua pas ce qu'il allait dire et effaça le tout. Si les paroles à haute voix étaient aussi simples, un petit control + z pourraient les effacer aussi sûrement qu'un poing dans la face vous faisait mal. Sauf si vous étiez insensible, auquel cas, passez directement à la suite. Mais finalement, il tenait à s'expliquer sur son idée de "normale" et de normalité apparemment. Il parlait pas mais il semblait réfléchir au moins. Magnifico ! Quelqu'un qui a un cerveau !
« Bah j'ai attendu ma lettre pour Poudlard en priant d'être "anormale" et maintenant, je pleure toutes les larmes de mon petit corps pour redevenir ce que j'appelle normale... » Combien de fois Sonera avait réellement pleuré à cause de ça... Mais ça, sa fierté lui interdisait de le dire sincèrement. C'est une fille certes, mais elle aime pas pleurer ni qu'on le sache.
Après avoir sorti son dessert, et celui du garçon s'il en voulait, Soni fut encore obligée de bouger et se mit en tailleur, dos au vent, pour éviter de devoir manger des sushis au sable mais toujours de manière à pouvoir lire ce qu'écrivait Anders. Maintenant qu'il l'écrivait, son prénom lui revenait en mémoire. Le gars en D, ouais. Et le reste suivit avec. Le pourquoi de son mutisme, c'était son pouvoir. Banshee apparemment, de ce qu'on lui avait dit. Même les morts l'entendaient. À la fin de la tirade du jeune homme, elle haussa les épaules en souriant.
« T'inquiète donc pas, Anders sans oublier de prononcer le S à la fin, fit-elle malicieusement, j'ai rien demandé en échange. Je cuisine pas pour qu'on me remercie, je le fais parce que j'aime ça. C'est cool de pouvoir les partager avec quelqu'un. » Même si à la base, je recherchais pas vraiment la compagnie...
Mais dans l'état actuel des choses, Sonera ne pouvait pas dire qu'il était de mauvais compagnie parce que son calme, elle l'avait. C'était con à dire, dommage pour lui aussi, mais le mal de tête de l'Italienne ne risquait pas trop d'empirer. Avant qu'elle ne s'en rende compte, Anders avait fini de lui écrire un message et celui-ci la fit sourire. Un PokéPlayer donc... Par politesse elle attendit la fin de son autre phrase. D'où elle venait hein...
« Pareil pour le starter, surtout quand on commence par un champion roche/sol... C'est moins chiant ! Et c'est élémentaire mon cher Watson -bien que Watson n'ait jamais dit cette phrase, étant une pure invention d'un quelconque imbécile, - je viens d'Italie. Quoique Sonera, c'est espagnol, enfin, je vais pas disserter sur mon prénom, Soni ça suffit bien. »
L'Italienne reprit un instant son souffle, étonnée de parler autant. Eh, il fallait bien meubler le silence malgré sa céphalée pour le moins ennuyeuse, donc elle parlait pour deux, en espérant que ça ne dérange pas l'étudiant. Bah, si c'était le cas, il lui aurait déjà dit de la fermer, non ? Puis elle lut au fur et à mesure ce qu'Anders écrivait, par-dessus son épaule. Haha ce sujet... Non pas que ça la dérangeait beaucoup d'en parler, juste qu'elle ne savait jamais comment expliquer. Elle prit une inspiration avant de tenter une réponse.
« Baah... Il... Me permet d'entendre et parler avec les morts ? Avec une oui-ja board, j'arrive à "invoquer" un ou des esprits en particulier oui, et les autres ne peuvent plus répondre. Mais je le fais pas souvent, c'est assez gourmand en énergie on va dire. Donc la plupart du temps, comme je te disais, ils popent un peu au hasard, même en pleine nuit... Donc des fois plutôt que parler, je dois leur gueuler dessus pour qu'ils se taisent. »
C'est pour ça que je ressemble à un panda, eut-elle envie de rajouter. Mais elle s'abstint au dernier moment. Ca devait assez bien se voir sur sa peau de porcelaine, ses affreux cernes. Soni engloutit à nouveau un sushi et soupira en faisant une petite moue. Elle hésitait à lui demander ce qu'il en était pour lui, parce qu'elle ne le connaissait qu'à cause des rumeurs et des autres, or l'avis des autres n'était que rarement fiable, distordu par tous les bords parce qu'on changeait à sa fantaisie le caractère de quelqu'un. Alors avec une petite expression gênée, elle osa enfin prendre la parole.
« Et toi alors ? J'ai entendu dire que tu étais un... Ou une banshee ? C'est pas beaucoup mieux que le mien, moi j'entends les morts, toi tu préviens des accidents. Ouais, c'est limite mieux le tien en fait, parce que y'a l'espoir de vivre quand même. »
Alors que Sonera, elle, elle ne pouvait plus prévenir personne, juste panser les blessures invisibles des morts, qui se plaignaient pour la plupart des regrets de leur vivant. Même si elle gardait le contact avec toute la famille Di Gregorio et autres branches de la généalogie jusqu'à trois cents et quelques années en arrière.
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Sujet: Re: There was a boy, a very strange enchanted boy. Lun 12 Mai 2014 - 21:24
Ainsi donc, Sonera aurait préféré s'amputer de son don. Anders en resta discrètement perplexe. Il ne concevait pas vraiment l'idée qu'on puisse vouloir se priver de la seule chose qui permettait l'accès à un monde qui défie la raison à grand renfort de magie. Rêveur, grand amateur de bons livres de fantasy et de science fiction, Anders ne comprenait sincèrement pas qu'on veuille retourner dans un monde tristement banale ou "Norme" ne rime pas avec magie. Prismver était un univers nouveau avec ses caractéristique propre, où chacun était libre d'exister au travers d'une superbe singularité qui le spécifiait. Ainsi, même si son don était pour l'heure un handicap, Anders n'aurait voulu pour rien au monde s'en défaire. Il préférait réussir à l'adopter. D'un autre côté... Le jeune homme pouvait comprendre qu'il devait y avoir plus... Sain pour l'esprit comme singularité que de parler avec les morts. A y penser sérieusement, ce devait être un handicap vraiment traumatisant qui pouvait vous pousser à la folie ou à vous jeter par une fenêtre. Ou au moins à vous priver de sommeil, à en juger les cernes de la jeune fille qu'il ne remarqua que maintenant. Heureusement pour le jeune Anglais, il n'eut guère le temps de se perdre dans une telle réflexion puisque son interlocutrice avait repris la parole. A présent, il pouvait constater toute la gentillesse de l'Italienne qui, c'était à présent certain, n'attendait pas de recevoir lorsqu'elle donnait. Ça n'avait l'air de rien comme ça, ou du moins ça avait l'air d'être une valeur naturellement adoptée par tout le monde, mais il n'en était rien. Prenez pour exemple quelque célébration stupide comme Noël, et essayez vous à ne pas offrir de cadeau à la personne qui vous en donne un. Vous verrez le profond mal-aise -voir même la colère- que ça pourrait générer. Rien que l'idée vous a dérangé, avouez.
A mesure qu'elle s'exprimait, Sonera dépeignait d'elle une image de plus en plus précise. Et comme il était dans l'incapacité de parler, Anders profitait d'un sens de l'écoute accru, si bien qu'il pu conclure... Que la jeune fille était une tête en l'air. Si, si : "Et c'est élémentaire mon cher Watson -bien que Watson n'ait jamais dit cette phrase, étant une pure invention d'un quelconque imbécile". Bien sûr que Watson n'avait jamais dit ça, nouille, pensa le jeune homme, puisque c'est à lui que cette phrase s'adresse directement. Tu le dis clairement toi même ! Moqueur comme il pouvait l'être, Anders ne put se retenir de pouffer... mais coup de chance pour lui, son rire fut absolument muet plutôt que d'être aussi agréable que le bruit d'une fusée au décollage. Ouf. Il en profita d'ailleurs pour décliner le dessert qu'on lui offrait en se posant cette question existentielle : comment quelqu'un qui mangeait autant pouvait rester mince ? Le jeune homme parvint à se reprendre bien vite, son intérêt à nouveau piqué au vif par les nouvelles informations qu'on lui livrait. Il écrivit même : - Tiens, j'avais toujours pensé que les Ouija Board n'étaient que des babioles pour les andouilles crédules, préluda-t-il avec son humour mordant à lui. Si ce que tu me dis est vrai, ça voudrait dire que leur inventeur était quelqu'un qui pouvait vraiment parler avec les morts comme toi ? A moi que ça n'est été qu'un profiteur ignorant et qui n'était pas au courant des pouvoirs de son jouet. Ou peut être que tu me fais marcher, ajouta-t-il en toute fin en tapant nonchalamment de sorte à souligner ses doutes sans paraître maladivement sceptique. Il marqua ensuite une pause. Parler de son handicap ne l'enchantait guère parce qu'il devait faire avec toute la journée. D'un autre côté, le don de Sonera était autrement plus handicapant et elle avait pourtant fait l'effort d'en parler. Et elle daignait faire l'effort de meubler une conversation majoritairement unilatérale. Il prit donc sur lui : - En fait, on ne dit pas que quelqu'un est une Banshee, mais qu'il a le pouvoir des Banshee. Si j'étais vraiment une Banshee, crois moi, on ne m'approcherait pas. Et je serais une femme. Donc j'ai juste le pouvoir des Banshee. Ça consiste surtout en une modification des cordes vocales, et l'ajout d'un genre d'instinct qui tu pousse à ressentir un drame imminent et hurler pour avertir ceux autour de toi. En fonction du niveau, on peut ressentir un accident plus ou moins grave, plus ou moins loin, et hurler plus ou moins fort en parvenant à lutter contre l'instinct qui te pousse à le faire. Dans mon cas, je ne peux que crier pour quelqu'un qui s'apprête à se blesser assez gravement, sans pouvoir m'en empêcher, dans un petit rayon. Et là où ça n'est plus drôle, c'est que même sans danger ma voix est complètement ruinée. Sur un mot comme "Bonjour", la première syllabe peut n'être qu'un murmure et la seconde assez audible pour faire mal aux oreilles. Ça m'a plusieurs fois valu des surdité temporaire, et c'est plutôt douloureux. Et franchement agaçant. Alors je me tais. Il avait écrit le dernier mot avec un triste fatalisme, soupirant discrètement. Il estimait avoir été le plus précis possible quant aux spécificité de son talent, mais ça ne l'empêcha pas de se relire pour sécurité. D'ailleurs, pour bien souligner à quel point ce pouvoir pouvait lui pourrir la vie -et la gorge, et les oreilles-, il supprima son paragraphe après que la jeune fille l'est lu mais ne laissa que la ligne "Et franchement agaçant." Puis, bien décidé à recentrer la discutions sur un autre sujet que quelque chose qu'ils subissaient tous deux, Anders en vint à "parler" de sa vie d'avant, sans transition : - Tu faisais quoi avant de te trouver ici ? En cours, j'imagine, mais à côté je veux dire. Moi je faisais un peu de sport. Du kendo, tu sais, avec les épées en bois. Tu dois sans doute connaître, quand je te vois avec tes Bentos, je me doute que tu dois en savoir pas mal sur le Japon. C'est un sport populaire là-bas. Tandis qu'il écrivait, Anders en était venu à repenser à ces séances. Qu'il s'y était senti bien ; si l'on excepte ce jour on son don s'est révélé, évidemment. C'est donc avec un peu de nostalgie qu'il poursuivit : - On avait un prof là bas, aussi Anglais que moi hein, mais qui insistait lourdement pour qu'on l'appelle Sensei. Nous, on trouvait que ça faisait trop... Immersif. Craignos. Mais il était sympa et on progressait bien. Et toi, donc ?
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Sujet: Re: There was a boy, a very strange enchanted boy. Mar 13 Mai 2014 - 1:41
Keep calm and... Keep calm
Soni avait pour habitude de réfléchir après avoir parlé, parfois même pendant ses phrases et ça lui arrivait de s'arrêter en plein milieu de ce qu'elle disait pour se corriger, s'excuser ou autre. Surtout quand elle sortait des sous-entendus à la con qu'elle aurait préféré garder pour elle. Et encore une fois, ça n'avait pas raté. Elle venait de penser à sa petite référence littéraire à propos de Holmes et Watson... Non, y'a un truc qui... Le rire muet d'Anders la laissa perplexe un instant, alors qu'elle réalisait ce qui n'allait pas dans sa phrase. Donc il savait rire, contrairement à ce que disaient les rumeurs. Elle fut bien heureuse de ne pas y prendre garde, à ces ragots venimeux et fit un petit sourire gêné pour toute réponse. Au lieu de dire Holmes, l'Italienne avait dit deux fois Watson... De l'art de passer pour une vraie blonde, leçon 1...
Puis vinrent les questions à propos de son pouvoir à elle. Sonera tenta d'expliquer du mieux qu'elle put en essayant d'être claire et pas trop effrayante et apparemment, le jeune homme capta à peu près ce qu'elle voulait dire, écrivant directement sur sa tablette. Les ouija board... Pour les andouilles crédules ? Il fallait qu'elle réagisse ! En haussant un sourcil, elle ne put s'empêcher de répondre.
« - Je suis une andouille qui sait se servir correctement d'une Ouija Board ! Ca m'arrivait de faire des parties rien que pour la frime... - Si ce que tu me dis est vrai, ça voudrait dire que leur inventeur était quelqu'un qui pouvait vraiment parler avec les morts comme toi ? A moi que ça n'est été qu'un profiteur ignorant et qui n'était pas au courant des pouvoirs de son jouet. Ou peut être que tu me fais marcher. »
Il se stoppa et Soni le regarda avec un air faussement outré, bientôt remplacé par un petit sourire en coin. Ce gars avait de l'humour, autant en profiter.
« Tout à fait, je te prends pour une andouille crédule ! Et je suis une schizophrène aussi, prends garde à toi très cher. Et c'était peut-être aussi un vieux fou qui pensait entendre la voix des morts. »
Elle haussa les épaules, n'étant même pas sûre à 100% de quelle proposition était la bonne. Peut-être la réponse D, qui sait ? Puis elle observa Anders, alors qu'elle lui demandait ce qu'il en était, à propos de son pouvoir à lui. Lui non plus, ça n'avait pas l'air de l'enchanter, alors Soni lui laissa le temps de réfléchir et celui d'écrire sans lire par-dessus son épaule. Ca conférait peut-être plus d'intimité, de réflexion et de... Quelque chose à l'étudiant, si elle le laissait tranquille pour écrire. Alors en attendant, elle prit un un mini-muffin dans le récipient spécial "gâteaux" et le dévora en un rien de temps en regardant la mer. Elle semblait s'être rapprochée depuis tout à l'heure et une pensée horrible vint effleurer l'esprit de la petite femme. Et si elle remonte trop vite, et qu'on est pris dedans ? Comment on va faire hein ? Et... Oh si ça arrive, peut-être qu'Anders pourra prévenir... C'était pas très fin comme pensée, mais au moins, ça la rassura un peu et elle put se remettre à respirer.
Le jeune homme avait fini d'écrire et elle lut rapidement pour ne pas trop le gêner, s'il voulait écrire quelque chose, et elle réagit à mesure de son "post". Ca faisait vraiment conversation virtuelle...
« J'avoue, si t'étais une vieille bonne femme décharnée qui chiale toute la journée, je t'aurais sûrement pas approché, moi qui cherchais un peu de calme... » Modification des cordes vocales hmm... « Et si... Je veux me couper les veines volontairement ? » Petit temps de réaction et elle secoua la tête, gênée. « Oublie, c'était nul. » Mais peut-être qu'au moins, il pourrait se contrôler, qui sait ? Elle lut la suite, contente que sa curiosité soit apaisée, un peu du moins. Au moins, maintenant, Soni savait pourquoi il ne parlait pas et elle comprenait un peu mieux. « Tu m'étonnes que ce soit agaçant ouais... À côté, je suis pas vraiment à plaindre. »
Alors il se tait, et se prend des remarques désagréables de gens qui ne cherchent pas à le connaître. Le monde était bien mal construit et une bouffée de compassion monta en Sonera. Si elle s'était vraiment écoutée, elle aurait pris Anders par le cou, l'aurait forcé à poser sa tête sur son épaule et l'aurait câliner. Sauf que bon, c'était légèrement un presque-inconnu et si elle faisait ça, elle risquait de passer pour une grande folle. Ce qu'elle était, mais bref. L'Italienne reporta son regard sur la tablette car il avait recommencé à s'exprimer dans sa manière bien à lui. Elle le laissa finir et réagit ensuite.
« Oooh sérieux, du kendo ? Ca doit être trop cool ! Se fighter comme des samouraïs et tout ! » La suite des paroles d'Anders arrivèrent et cela fit sourire Soni. « Je vois bien le genre oui, mais les Occidentaux respectent les traditions martiales j'ai l'impression. Au judo ou au karaté, tu les vois toujours saluer, faire un temps de silence, tout ça... Mais au moins, tu sais à peu près te défendre. »
Quand ce fut son tour de parler, Soni hésita. Ce n'était pas vraiment dans ses habitudes de parler d'elle, de l'avant-Prismver, parce que finalement, ici elle était bien. Et puis elle jugeait sa vie peu intéressante, mais puisqu'Anders avait commencé, autant continuer.
« J'ai fait de la gym de mes quatre ans à mes dix-sept ans, mais à la fin, c'était lassant. » Et ça explique aussi ma taille de microbe... « Et sinon je fais du violon. Je devais aller au conservatoire de Paris et au lieu de ça, j'ai atterri ici. Et je faisais de la cuisine aussi, j'en fais toujours en fait, je crois que ça se voit assez! »
À raconter tout ça, Sonera pensait vraiment que c'était ennuyeux pour Anders, mais aucun sujet ne lui venait vraiment à l'esprit, là maintenant. Juste une question qui lui revenait tout le temps en tête. Plus qu'une simple question en fait, c'était une requête qu'elle n'osait pas formuler pour ne pas le mettre mal à l'aise mais... Finalement, ça sortit tout seul.
« Est-ce que... Hem... Tu pourrais essayer de parler ? » Et d'enchaîner rapidement, un brin de rouge aux joues « Mais si tu veux pas, c'est pas grave hein, je comprendrais ! En fait... Oublie, c'était un peu con de ma part. »
Elle ramena ses jambes contre son buste et posa son menton sur ses genoux, perdant son regard sur l'horizon bleu.
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Sujet: Re: There was a boy, a very strange enchanted boy. Mar 13 Mai 2014 - 21:14
Tiens, le courant passait vraiment bien. Si Sonera avait l'ouverture d'esprit nécessaire réagir à l'humour d'Anders autrement qu'en tentant de l'étrangler, elle était définitivement sur la même longueur d'onde que lui. A partir de là, même si le jeune homme ne la connaissait que depuis quelques minutes, il était sûr qu'elle deviendrait une vraie amie. Mais la suite fut autrement plus troublante, plus sombre du moins. Anders pouvait certes comprendre que l'on puisse trouver ça intéressant de connaître les limites de son pouvoir, mais de là à demander si ça pouvait marcher avec un suicide... La soudaineté de la question avait de quoi déstabiliser également. D'un autre côté, passer ses journée à côtoyer des morts pouvait être ce qui vous poussait à poser de telles questions. Aussi loin qu'il se souvienne, Anders n'avait hurlé que pour des accidents qui allait se produire, pour quelque chose qui n'était pas de la volonté de la victime. Il avait parfois aussi hurlé sans raison. Mais pas pour quelqu'un qui s'apprêtait à se faire volontairement du mal. Quoi que, peut être que les hurlements injustifiés étaient justement destinés à prévenir un suicide ? Il n'y avait jamais réfléchi précisément et ne le ferait sans doute pas aujourd'hui. En revanche, il jugea bon de revenir sur la dernière déclaration de la jeune fille : - Tu restes à plaindre, si, parce que comme moi et d'autres, ton pouvoirs t'ennuis plutôt qu'il ne t'aide. Il fronça et précisa : enfin, je ne dis pas que tu dois forcement attirer la compassion et la pitié, attention. Mais j'ai tout à fait conscience que c'est tout à fait légitime pour toi d'avoir des moments de mou. A bien y réfléchir dans ton cas c'est peut être pire parce que tu n'as aucun moyen pour être au calme et seule quand tu veux l'être. De mon côté si je ne veux pas me blesser les oreilles ni celles des autres, je n'ai qu'à me taire et c'est réglé. Toi tu ne peux pas choisir de les faire taire les voix, de ce que j'ai compris. Une pause. D'ailleurs c'est plutôt impressionnant que tu ai l'air d'aller si bien avec une telle particularité. D'autres auraient sans doute été plus fragiles. Faut dire que ça te touche directement là, fit-il en mettant un index contre sa tempe, alors qu'une tête c'est quand même conçue pour qu'on puisse s'y trouver seul. Même si Anders était loin de faire d'idéaux si bêtement humains que le courage ou la force des lignes de conduite absolues, il demeurait profondément impressionné par la personne de Sonera en elle même. Il fallait quand même avoir une volonté terrible pour rester soi alors que même l’intimité de votre esprit était foulée du pieds par des importuns décédés ! Dans son cas, il en était sûr, il n'aurait sans doute pas tenu bien longtemps contre quelque chose qui venait de son propre esprit.
Après que la discutions se soit recentrée sur des sujets plus conventionnels, le jeune homme ne put s'empêcher un sourire fugitif quand Sonera évoqua les capacité à se défendre d'Anders. En fait, il était capable de se défendre... A partir du moment où il avait en main une solide branche ou quelque barre. En dehors de ça, hormis quelques très vagues notions de désarmement d'arme blanche, son niveau se résumait à agiter ses bras en espérant que ça puisse suffire. Son seul atout résidait dans un calme notoire que des entraînements passés à recevoir des coups de bambou pouvaient vous inculquer. Mais il jugea bon de ne pas dévoiler tout ça. S'il pouvait se permettre un tout petit peu de frime en la compagnie de Sonera, pourquoi s'en priver ? Quand furent évoquées les passions de la jeune fille, Anders s'en trouva intéressé plus qu'elle ne pouvait le croire. Surtout au niveau du violon. Aussi loin qu'il s'en souvienne, il avait toujours trouvé que les musiciens avec une classe internationale, intersidéral, interdimensionnelle, intertemporelle, interréalité. Et si d'autres qualificatifs aussi grandioses et éloquents que ceux-ci étaient passés par la tête de l'auteur, ils se seraient trouvés là ! La musique, quoi ! Qu'elle soit douce, énergique, triste, euphorique, tranquillisante, epic ; qu'elle soit jouée à l'ancienne, au piano, au violon, à la harpe, ou qu'elle soit jouée à la moderne via les machines et l'informatique, elle restait un puissant vecteur de culture et de fun. Et même s'il n'exprima pas un point de vue si tranché, l'immense sourire qui s'étala sur la face du jeune homme parla pour lui.
Puis un confortable silence avait fini par s'installer. Peut être que ce genre de blanc pouvait gêner les gens, les mettre mal à l'aise parce qu'ils pensaient qu'ils n'avaient pas su entretenir la conversation... Mais Anders savait les savourer parce qu'il composait quotidiennement avec. Il avait même remarqué plusieurs sortes de silences -oui-, et celui qui s'imposait là n'était, pour sûr, qu'un calme transitoire, paisible, mais que les interlocuteurs emploient parfois pour trouver le courage de poser une question qu'ils jugent gênante. En ça, Anders avait vu juste : - Désolé, commença-t-il doucement après un temps de réflexion, mais ça n'est vraiment pas une bonne idée. Non pas que je ne veuille pas spécialement faire entendre mon petit brin de voix, c'est juste que je sais pertinemment que ça va mal finir. Soit rien du tout ne va sortir, soit ma voix va claquer si fort qu'on en aura mal aux oreilles. Et puis ça va vraiment attirer l'attention. Il soupira, ouvrant de grand yeux en hochant doucement la tête pour souligner qu'il s'envisageait présentement toute l'énormité du son qu'il pourrait produire par accident. Genre, vraiment. Et je ne tiens pas à te casser les oreilles. Quoi que ce serait de bonne guerre puisque tu assailles les miennes depuis tout à l'heure ! Et vlan ! C'était sorti comme ça, sous le coup d'une violente impulsion de taquinerie, de malice, de fourberie, de camaraderie. Le jeune homme s'était même levé d'un bond, avec la rapidité de celui qui sait esquiver les coups après trop de mauvaises blagues faites. Il feignait même une posture méfiante, comme s'il s'attendait que Sonera en vienne au mains pour lui faire payer telle insolence, le bougre. Oui, il était aussi différent que ça des rumeurs qui couraient sur lui.
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Sujet: Re: There was a boy, a very strange enchanted boy. Sam 17 Mai 2014 - 15:56
Keep calm and... Keep calm
Sonera sentit que sa très mauvaise blague sur le coupage de veine était légèrement mal passée. Ce n'est pas comme si elle pensait vraiment à le faire, elle n'avait aucune raison de mettre fin à ses jours et elle trouvait ça débile, ce choix. Débile et égoïste. Elle haussa les épaules pour s'excuser, comme si ça suffisait et elle lut le long pavé que venait d'écrire Anders. Encore une fois, haussement d'épaules, un peu moins assuré. C'était plus pour signifier qu'elle supportait bien le tout.
« Bah c'est pas comme s'ils parlaient H24 non plus. Malheureusement, c'est la nuit qu'ils parlent le plus. A part la dame de tout à l'heure, ici il n'y a personne. Enfin tu vois quoi. Je les vois pas mais ma grand-mère me dit qu'ils ont bel et bien "un corps" dans notre monde. Ils me parlent comme toi tu... Comme quelqu'un me parle. »
La petite reprise de Soni n'avait pas du échapper à Anders et elle se sentit un peu mal d'avoir fait ce genre d'erreur. Puis elle se mit à raconter sa vie, après avoir écouté celle du jeune homme. Un kendoka, tant de claaaasse ! À côté, elle faisait pâle figure avec ses occupations de midinette. M'enfin, grâce à la gym pendant tant d'années, elle était devenue souple et pouvait se tordre dans tous les sens. Ou presque... Quand elle évoqua la musique, cela sembla plaire au D, vu son sourire. Finalement, les gens devraient creuser un peu plus... Parce qu'il est cool comme gars.
« Je te jouerai un morceau si tu veux. En ce moment j'apprends un thème de Legend of Zelda. Encore un autre en fait... »
Et le silence retomba entre eux. Pas un silence gêné ou celui où les gens se jaugent, savoir quand ils peuvent se sauter à la gorge - non, ce silence, Soni le réservait à Léocade, c'était son exclusivité, - juste un silence agréable, comme quand... Quoi d'ailleurs ? L'Italienne n'en savait rien mais elle aimait bien ce petit répit, parce qu'elle n'était plus vraiment seule. Pas comme avant. Et sa question vint d'elle-même, parce qu'elle avait traversé son petit esprit. Apparemment, Anders ne voulait pas parler, parce qu'il écrivit sur sa tablette.
« Ah... Bah tant pis, un jour je t'entendrais parler ! Et... Hey oh ! »
Sonera venait juste de lire sa dernière phrase. "Quoi que ce serait de bonne guerre puisque tu assailles les miennes depuis tout à l'heure !" Elle gonfla ses joues, un peu vexée et voulut lui mettre un petit coup de poing dans l'épaule. Seulement sa petite menotte ne rencontra que le vide puisqu'il s'était déjà levé. Elle tenta de faire de même, le seul problème étant ses pieds nus enfoncés dans le sable. Comme à chaque fois, son inconscient lui disait de les enterrer sous tous ces petits grains et quand elle tenta de se remettre debout, le résultat fut brillant : elle se retrouva rapidement et brutalement le postérieur dans le sable.
« Heureusement je suis pas bien grande... Mais toi alors... Tu vas comprendre ce que c'est une Italienne mécontente ! »
Bon en fait, Soni se contenta seulement de lui jeter une petite poignée de sable sur le pantalon en guise de vengeance, en le regardant avec un petit sourire en coin. Sable qui lui revint rapidement dans la face, à cause du vent contraire. En effet, elle était blonde... La jeune femme déterra ses pieds et réussit finalement à se mettre debout, pour avancer en sautillant vers Anders, un grand sourire sur le visage. Puis elle leva les yeux vers lui, à s'en faire mal au cou, tout en posant son petit poing fermé sur son ventre, sans pour autant le frapper.
« Ma vengeance sera terrible, petit scarabée. Je torturerai tes oreilles à chaque heure du jour et je te torturerai toi pour entendre ta voix... Oh la classe, en rimes quoi ! Bref... Tu veux pas te rasseoir ? T'es grand, j'ai mal au cou rien qu'à te regarder. »
L'Italienne se frotta les yeux à cause du sable qui y était entré et attrapa la veste d'Anders en la tirant doucement vers le bas, pour lui signifier de s'asseoir. La pique du jeune homme la faisait sourire, et ça la rendait toute contente de savoir que les gens se trompaient sur son cas. Après tout, elle n'aimait pas forcément beaucoup les autres, malgré sa bonne humeur apparente. Les vieilles habitudes avaient la vie dure et revenaient souvent au galop quand elle tentait de les chasser. Mais lui, il était cool comme gars, et puis malgré son léger handicap, il discutait pas mal.
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Sujet: Re: There was a boy, a very strange enchanted boy. Sam 17 Mai 2014 - 22:29
Revancharde, la jeune fille s'était vicieusement emparée d'une poignée de sable qui, au terme d'un geste plus instinctif que gracieux, s'était mis à décrire une belle parabole dans les airs pour, semblait-il, finir droit sur le garçon. Mais quel ne fut pas le désarrois de Sonera lorsque le vent du karma tourna pour lui renvoyer sa poignée de grain en un funeste nuage aveuglant. Une scène digne d'un bon anime amusant, avec ce petit moment de latence qu'elle mit à profit tant pour chasser le sable de son visage que pour se figurer que son idée n'en était pas une bonne. Excellent. Anders en avait même pouffé, produisant un son nasal contenu bien peu gracieux. Loin de voir sa détermination se flétrir par un revers météorologique -aussi fourbe fut-il-, l'endiablée avait sautillé avec une énergie toute démoniaque jusqu'au jeune homme pour lui coller symboliquement son poing contre le ventre. Jeu auquel il daigna se prêter, beau joueur, supposant qu'il pouvait bien offrir cette petite victoire à sa camarade après qu'elle se soit vu servir du sable en guise dessert. Il avait quand même eu un très bref sursaut au contacte, bien peu habitué à un tel proximité physique. S'en suivit ce qui, pour l'Anglais, sonnait comme une agréable preuve d'amitié, sinon d'attention. Qu'on lui casse les oreilles à longueur de journée ? Qu'on le taquine semaine après semaine rien que pour l'entendre ouvrir le bec ? Dieu, mais il n'attendait que ça ! Ainsi, ému et flatté par tant de bienveillance à son égard, Anders eut un large sourire idiot ; si ample qu'il manqua de peu de lui rougir les joues. Il s'empara de sa tablette : - Tu peux toujours essayer, on verra bien lequel de nous deux perd patience avant l'autre, lui montra-t-il. D'ici là, tu pourras toujours me faire écouter ce morceau de Zelda. Plein de bonnes musique dans cette franchise ! Plein d'entrain, il ajouta volontiers : je te ferais voir une ou deux passe d'arme en échange, si ça te tente. A condition de retrouver un Shinai. En revanche, quand Sonera lui intima de retourner au sol, il secoua la tête. En guise d'excuse, il pointa son pouce en direction de l'école, avant de taper plusieurs fois son index sur une montre imaginaire à son poignet. Lui même bien triste de devoir mettre fin à ce délicieux échange, il produisit une petite grimace désolée mais vaguement souriante. Pour lui, les cours allaient bientôt recommencer et même s'il n'était pas un fou de travail, il ne séchait pas. Pas encore, du moins. Il resta là un moment, ne voulant que rester encore un peu, mais finit par secouer sa main en un simple mis touchant Coucou. Ainsi se dit-on au revoir ou bonjour en Angleterre, sans mettre l'accent sur le contacte.
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Sujet: Re: There was a boy, a very strange enchanted boy.