Sujet: You're the one that I want )> Cassandre Dim 25 Mai 2014 - 0:40
You're the one that I want
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Cause I want you, little girl.
Lester sent dans son corps la sensation de sa course et ferme les yeux. Lester sent dans son corps la sensation de sa course, et il sourie. Dans sa poitrine, l’euphorie s’installe comme une amie permanente. Ses semelles frappent le sol et soulèvent la poussière, et lorsqu’il exécute un virage, laisse un trace de caoutchouc sur le mur. Lester ne court plus, il vole. Et volent avec lui des sensations immenses. Lester joue avec le feu. Il convertit les objets sur son chemin en obstacles à franchir, il transforme la peur du danger en adrénaline, il frôle les gens en faisant de la distance qui les sépare un souffle d’air qui siffle à leurs oreilles. Ils se retournent, mais Lester est déjà loin. Lester pousse un cris de joie que personne n’a le temps d’entendre : la bourrasque qui les bouscule et trop forte. Lester à même le temps de faire un pas sur le côté et de courir à reculons. Il a même le temps de rire.
Il ralentit sa course en arrivant devant la boulangerie. Ses pieds trépignent et laissent presque entendre un crissement retenu. Rapidement, puisqu’il ne fait rien lentement, Lester retire les écouteurs de ses oreilles en chantonnant les dernières notes d’une musique interrompue et les glissent dans la poche de son blouson en cuir. Il fouille dans la poche de son jean (un vieux pantalon troué aux genoux qu’on l’a autorisé à conserver) et en sort une pièce. Il s’approche de la porte automatique, et au moment où celle-ci amorce son ouverture, il lance la pièce de toutes ses forces au travers du magasin.
Avant que quiconque ne l’ai remarqué, il a traversé l’espace. La pièce atterrit dans sa main, et Lester derrière le présentoir.
C’est ici que le rêve se brise. Lester était, jusqu’à présent, d’un incommensurable contentement, vis à vis de lui même et de la vie. Intrépide, il avait courut si vite que la tension, qui diminue lentement et cesse peu à peu de pulser, lui avait fait croire qu’aujourd’hui, il serait capable de tout affronter de façon positive. Il se trompait, bien entendu. Il fixe l’homme devant lui. Puis l’homme devant l’homme devant lui. Puis la femme devant l’homme devant l’homme, devant lui. Il ferme lentement les yeux, inspire profondément, expire bruyamment, et se félicite d’avoir soupiré assez fort pour que les gens, devant, notent son irritation. Car aussi vite qu’il bouge, les émotions de Lester défilent et l’irritation qui le tient aux tripes les trois quart du temps n’a pas attendu dix minutes pour bousculer ses convictions.
Après trois minutes, Lester frétille. Après cinq, il tape du pied. Après sept, il fait passer le temps en courant un bout à l’autre de la boutique sans que personne ne remarque ses déplacements. Après dix, il se retient de hurler quand soudain :
⁃ Jeune homme, c’est à vous. » ⁃ Ha ! »
Il sursaute presque et retient de justesse la remarque désobligeante qui semble vouloir franchir le barrage de ses lèvres. « Debguetteéhmtroiscrassantsme’ci. » Il fixe la boulangère qui ne réagit pas. Qui laisse trois immenses secondes s’écouler avant de prononcer avec une insupportable lenteur :
⁃ Je vous demande pardon ? » ⁃ Deux-baguettes-et-trois-croissants-merci. »
Lester répète, en articulant grossièrement et retient un cri de frustration en constatant la raison de ce temps si long passé à faire la queue. La boulangère, vieille et peu pressée, esquisse des gestes mesurés d’une lenteur exécrable. Lester juge dans un grognement que le temps aurait le temps de vivre trois apocalypse si on devait confier quoi que ce soit à cette femme. Enfin, elle dépose la commande sur le comptoir, il lui tend l’argent et, excédé, lui ordonne presque de garder la monnaie.
Attendre une seconde de plus qu’elle fouille dans son tiroir caisse est au dessus de ses forces.
Soulagé, il sort du magasin en se comportant normalement, freinant sa course mais marchant d’un pas rapide, et inspire profondément une fois dehors. Le magasin était sur le point de le rendre claustrophobe et lui a vaguement rappelé les heures passées en garde à vue, emprisonné dans une cellule de quatre mètres carrés où, sincèrement, il avait cru péter les plombs.
Il se souvient d’ailleurs vaguement de s’être jeté sur les barreaux en hurlant, une fois, fou de frustration. Lester est un animal dont la cage est le monde.
Alors qu’il s’apprête à remettre les écouteurs dans ses oreilles, une voix lui fait lever la tête.
⁃ Toi. Je t'ai vu dans mon rêve hier. Je trouve que Nostradamus est un peu trop pompeux comme surnom tu sais ? Si on appelait comme ça tous les voyants on en finirait pas. »
Nostradamus se retourne. Il se retourne lentement. Il se retourne plus lentement qu’il ne la jamais fait depuis qu’il a son nouveau don. Et lentement, il toise la jeune fille de la tête aux pieds. Il la toise parce que sa remarque est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
⁃ Qu’est ce que ça peut te faire ? »
Lâche t-il, le ton peu amène. La forme du visage, la couleur des cheveux, et surtout le regard, lui disent quelque chose. « Je ne sais pas ce que tu as vu hier soir, mais je te conseille sincèrement de l’oublier. » Sa voix vibre comme une menace.
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Sujet: Re: You're the one that I want )> Cassandre Dim 8 Juin 2014 - 17:08
You're the one that Iwant
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Elle tournait, tournait, faisant voler les pans de sa robe jaune. Le casque sur les oreilles et la bande son de Hairpsray à fond elle déambulait dans les couloirs en rigolant. On était mercredi et qui disait mercredi disait comédie. Elle avait prévu de revoir Wicked pour la dixième fois mais bien sur impossible de retrouver le dvd dans sa valise. Oui Elle avait du le laisser à Lilja la dernière fois qu'elles s'étaient vue. Il y a bien longtemps. Mais tant pis. Alors Cassandre avait passé un ruban dans ses cheveux, rajouté quelques paillettes sur ses paupières et avait enfilé ses talons roses préférés. Cassandre aimait l'extravagance, Cassandre aimait ce qui était flashy, ce qui était voyant : un jupon de tulle rose et une robe parfaitement cintrée, ses bras et son dos nus laissant apparaître ses nombreux tatouages. Oui, Cassandre voulait marquer, elle voulait qu'on se retourne sur son passage et qu'on lui lance des grands cris, des sourires, des salutations. Cassandre ne voulait pas être oubliée, jamais ne passer inaperçue. Pourtant aujourd'hui Cassandre était seule. Elle avait beau envoyer Baby partout porter des messages demandant aux gens de l'accompagner en ville, personne n'avait répondu. Olympe était invisible comme toujours tandis que Spencer semblait être occupé à faire les yeux doux à Ulysse. Ca faisait mal de penser à ca et Cassandre augmenta un peu plus le volume pour ne plus s'entendre penser. Alors finalement elle était partie seule, prévenant Ruthel qu'elle quittait l'établissement seule et que tout irait bien. Oui, tout irait bien. Les rues étaient bondées, il faisait beau et chaud et Cassandre ne put s'empêcher de se sentir à l'étroit. C'est pas qu'elle avait peur, juste qu'elle préférait éviter de se retrouver propulsée contre un inconnu et de devoir observer une partie passé ou future de sa vie. Ca arrivait de plus en plus, dans les couloirs de l'école, en classe, la nuit. Et Cassandre était fatiguée. Tellement fatiguée. Pour se remonter le moral elle décida de s'acheter une glace. Bien sur son médecin râlerait parce que c'était pas dans son régime, que c'était trop sucré, que c'était pas dosé. Mais après tout si elle devait crever demain autant profiter à fond de la vie pas vrai ? Alors au lieu d'une boule elle en avait pris trois : framboise, vanille et pâte d'amande et soudain elle s'était sentie beaucoup mieux. Et puis Cassandre l'avait vu. Il était là sans être là et puis il s'était arrêté. Elle avait baissé ses écouteurs, trop surprise pour parler. Elle savait qui il était. Elle l'avait vu plusieurs fois, de nombreuses fois dans ses rêves. Son enfance, toujours. Et Cassandre l'avait cherché. Parce qu'au fond ils étaient pareils. Et qu'elle étouffait de ne pouvoir partager son don avec quelqu'un. Mais maintenant il était là, devant elle. Alors Cassandre avait parlé. « Toi, je t'ai vu dans mon rêve hier. Je trouve que Nostradamus est un peu trop pompeux comme surnom tu sais ? Si on appelait comme ça tous les voyants on en finirait pas. »
Oups. C'était sorti tout seul. Et vu la tronche qu'il tirait maintenant il était pas très content et elle avait visé juste. Et puis il avait parlé. Sa voix, elle l'entendait enfin. Haussant les épaules, elle croqua dans cornet avant de répliquer :
« Oh. Je n’oublie jamais rien. Tout ce que je vois reste graver dans mon crâne. J'ai le passé et l'avenir de tellement de gens en tête, si tu savais ; Mais suis-je bête, tu sais très bien ce que je veux dire. Pas vrai Nostra ? »
Et elle lui tendit sa main libre.
« Moi c'est Cassandre. Je suis contente de te rencontrer enfin. Ca commençait à me soûler de penser que t'étais peut être juste un ancien élève à Prism' et que je t'avais loupé ! »
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Sujet: Re: You're the one that I want )> Cassandre Ven 8 Aoû 2014 - 11:47
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Lester ne dit rien. Il fixe la jeune femme avec la certitude qu’il se trame quelque chose dont il n’a pas envie de faire parti. Pourtant, il a simultanément la sensation que personne ne va lui demander son avis et qu’il ne pourra pas y échapper. Machinalement, une semi grimace, sourire morbide esquissé sur ses lèvres rouges, déchire son visage pâle.
Lui, ne pas pouvoir échapper à quelque chose ?
Il hésite à ignorer Cassandre. Il serait si simple pour lui remettre négligemment ses oreillettes, sélectionner le premier morceau sur son ipod et faire demi tour. Il rejoindrait l’école avant qu’elle n’ai réagit à ce brusque départ. Il amorce le geste, lève les mains vers ses oreilles et s’interrompt.
- Lester. Je m’appelle Lester. » Lâche t-il froidement en abandonnant sa décision. Il ne tournera pas le dos à Cassandre, qui a piqué sa curiosité.
Par nature, Lester ne parle pas de lui. Par orgueil, il considère que ses problèmes, s’ils tombaient au creux d’une oreille malveillante, pourraient causer trop de mal : sa réputation reste l’une de ses priorité fondamentale. Alors, face à Cassandre, face à ses mots, à ses connaissances et son air défiant, il se sent en danger. Lester glisse les mains dans ses mains et s’appuie sur un pied. Il pose sur Cassandre un regard dissident, et semble voir à travers elle. Irrespectueux, il fabrique avec virtuosité un air de s’en foutre qui lui assure un certains recule sur ce que la jeune fille va lui annoncer. Ses lèvres sont serrés et son corps tendu. A chaque instant, chaque fibre tendue se prépare à la course.
En silence, il toise Cassandre, la jauge, en prenant garde à ralentir ses mouvements pour qu’elle puisse percevoir chacun de ses gestes, théâtraux, préparés.
- Bon. »
Ce n’est pas le genre de Lester de tergiverser. Plus vite les faits seront exposés, plus vite ils en auront terminé. Il faut absolument qu’il s’assure que la demoiselle condamne à tout jamais ce qu’elle pense savoir de lui. Qu’elle comprenne réellement ce qu’elle risque à raconter quoi que ce soit.
- Je ne vais pas mentir et tenter de te faire croire que je ne suis pas celui que tu penses, il est probable que tu saches quelque chose mais je te jure que tu as intérêt à la fermer. » Il sert les dents, conscient qu’il est inutile de démentir la jeune femme. Il a été médium, il sait à quoi ressemble une vision.
Il sait qu’on n’oublie pas un visage.
Et dans un éclair, le souvenir le frappe et l’assaille. Un flash et le visage de Cassandre apparaît au détours d’un souvenir douloureux qu’il refoule comme un tenterait de se débarrasser d’une araignée : avec terreur et surprise. Lester chancèle et pâlit, fixe Cassandre et ses traits se contractent brutalement. Bravement, il repousse la vision et l’enfouie le plus profondément possible dans sa mémoire. Bravement, il fait face à Cassandre.
- Je ne sais pas ce que tu veux ni ce que tu cherches en venant me narguer mais je te déconseille de jouer à ça. Je pourrais te casser une jambe sans que tu saches que c’est moi. » Lester ne sait pas exactement pourquoi il la menace. Il a noté sa main tendue et à refusé de la prendre. .
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Sujet: Re: You're the one that I want )> Cassandre Sam 30 Aoû 2014 - 16:17
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Il a un côté un peu usant, Nostradamus. Mais il en faut bien plus pour faire fuir Cassandre. Cracher sa haine ou ses peurs, elle tendra les bras et la joue, pour mieux accueillir la peine de son interlocuteur. Mais tout avouer ne semble pas être le genre de Nostradamus – Lester – drôle de prénom. Cassandre lui offre un sourire renversant, satisfaite d'avoir remporté la première manche.
« C'est mieux Lester. Même si j'aimais bien Nostra. Ca en jette. Comme Cassandre. Tu trouve pas ?? Haha. Prophétie, Nostradamus, Cassandre... La blague. »
Fin de phrase marmonnée dans sa barbe, Cassandre mord dans sa glace et se brûle les dents. Petit cri de surprise, elle se donne une légère tape sur le crâne pour faire passer la douleur. Deuxième bouchée, moins gourmande. Elle savoure. Levant les yeux elle croise le regard doré de Lester, elle voit son regard, son mépris, et ça la frappe en plein dans la poitrine. Oh, elle le connaît bien ce regard, elle le déteste tellement. Elle aimerait lui arracher les yeux des orbites. Mais à la place elle se rapproche, répondant à son dédain par un sourire flamboyant. On ne joue pas à ça avec elle. On ne peut pas labattre. Parce que la détresse coule sur sa peau, comme l'eau sur la toile cirée. Imperméable aux remarques. Et puis c'est des mots qui s'enchainent. Violents. Et Cassandre ne comprend pas. Pourquoi une telle réaction ? Pourquoi un tel rejet pour un simple don ? Enfin. Pas si simple que ça. Elle soupire, oublie un instant sa glace, trop attristé. Elle voudrait répondre, le rassurer, l'apprivoiser. Lui dire, t'en fait pas Lester, à deux on peut tout surmonter, même les visions les plus horribles. On peu s'aider toi et moi, on peut s'aimer. Mais alors qu'elle va répliquer, le visage de Lester se transforme. Fugace. Mais elle sait. Il a vu, il se souvient. Quelque chose du genre. Elle connaît se sentiment par cœur, à chaque coin de rue, à chaque réveil, chaque visage, chaque jour. Et la colère s’adoucit un peu. Dernier regard à sa glace, elle va la jeter à la poubelle sans un remord avant de se planter devant le jeune homme. « Eh. Zen. Tu sais, j'irais rien dire. Pas besoin de me menacer. Et heu...J'ai pas vraiment besoin qu'on me casse une jambe steuplé ? Jpense que je suis déjà assez pété comme ça ? »
Elle aimerait le toucher, prouver qu'elle ne lui veut aucun mal, un peu comme un petit chat apeuré, lui caresser la tête pour lui dire que tout va bien se passer.
« T'as vu quelque chose pas vrai ? Tu m'as déjà vu non ? Comme moi je t'ai vu ? »
Elle inspire doucement, le cœur lourd. Foutu cœur. Elle sait bien ce qu'il a du voir, ce qu'ils voient tous quand elle est là. Même douleur, même terreur. Fin.
« Ca fait mal pas vrai ? Tellement mal. Et personne pour comprendre ce que ça fait, ces flashs incessants dans ta tête, toutes ces images, toutes ces horreurs. S'il te plait Lester. Ne me repousse pas... Je sais pas si j'arriverais à continuer sans partager. »
Suppliante maintenant, elle a perdu son beau sourire. Et dans ses yeux noisettes, les premières larmes apparaissent.
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Sujet: Re: You're the one that I want )> Cassandre Dim 19 Oct 2014 - 22:00
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C’est une sensation étrange que de se retrouver face à quelqu’un qui semble vous connaître plus intimement que n’importe lequel de vos amis. Lester fait des allers-retours nerveux entre ses possibilités, car il lui faut faire un choix. Rapidement, il évalue sa situation, sans succès. Cassandre est mystérieuse, secrète, incongrue. Elle danse avec ses certitudes. Son sourire, éclatant, souverain, sublime, le tétanise une fraction de seconde, puis passe sur son visage et s’enfuit à la vitesse de l’éclair. Il lui a semblé voir au travers d’elle une vieille amie capable de le comprendre.
- Très drôle… »
Dit Lester. Sa voix lui semble lointaine et comme dissimulé derrière un épais écran de fumée. Il réalise avec un léger malaise que son absence de conviction est due au regard de Cassandre. Ses yeux cherchent en silence une ouverture dans sa carapace et le jeune homme se prend à trouver quelque chose dans ses traits, dans sa façon de bouger doucement les mains quand elle parle, comme une caresse sur les mots, rassurant. Il étouffe un vague malaise qui l’étreint, montée de fièvre sporadique et garde contenance en fronçant les sourcils, toujours plus amère qu’un bloc de béton.
Il voit qu’elle bat en retraite un court instant, et se demande pourquoi il se sent se besoins absolue de l’insulter, de la menacer, de s’en faire une ennemie quant tout lui indique qu’il lui faut absolument la gagner à sa cause. Peut être est-ce ce sentiment refoulé, inconscient d’être presque prisonnier de ses deux grands yeux moqueurs, qui font face à ses mots avec un semblant de rire au fond des prunelles. La pensée ne lui effleure même pas l’esprit, et Lester se cantonne dans un mépris absurde qui l’aide à garder contenance. Au fond, une petite voix lui souffle qu’il est ridicule.
Lester ne comprend pas pourquoi Cassandre est venue le voir. Il ne croit pas en l’altruisme, n’espère pas de la part des autres un intérêt social qu’il n’a lui même jamais connu. Aller vers les autres pour faire connaissance, peut être : il l’envisagerai de certaines personnes. Mais Cassandre joue avec des arguments beaucoup plus lourd qu’une simple introduction amicale. En guise de « bonjour, comment tu t’appelles », elle lui sert la pire menace de son existence. Incapable de déterminer si elle se joue de lui ou fait preuve d’une rare inconscience –le mot gentillesse ne lui viendrait même pas à l’esprit- Lester sonde du regard le joli visage en forme de cœur, les paupières pâles et les longs cils papillonnant de la belle étrangère.
Lester pâlit silencieusement. Son mur de glace fond quand son sang se glace. Toute son enfance, il a craint ça.
- Tu m’as vue… » Lester parle très vite. « Ne dis rien. Je ne veux pas savoir. » Dans sa voix explose une panique qu’il a du mal à contenir et inconsciemment, il recule comme pour se protéger de ce que Cassandre pourrait lui dire.
Pourtant ses mots ne sont pas dirigés contre lui et il y sent la même terreur, le même désespoir, la même solitude qu’il a connu et qu’il connaît encore lorsque, au beau milieu de la nuit, il se réveille en sursaut dans son lit, trempé de sueur et haletant, harcelé par d’anciennes visions qui le tourmentent. A nouveau, Lester pince les lèvres, gagné à nouveau par son charme de brique qui lui dicte l’insensibilité en toute circonstance. Pour une fois, il réfléchit longuement et prend son temps avant de répondre.
- J’essais d’oublier ça. Je ne peux pas… » Il fixe Cassandre et se voit à sa place. Il reconnaît si fort la douleur qui l’étreint qu’il ne trouve pas les mots pour lui dire non. Ses yeux sont désespérément secs, son esprit descend une pente abrupte. Lester ne s’est pas sentie aussi bouleversé depuis longtemps. « Je ne suis pas sur de pouvoir partager. » Ce n’est pas un refus catégorique et sans le vouloir, il laisse la peur transparaître dans sa voix.
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Sujet: Re: You're the one that I want )> Cassandre Mer 22 Oct 2014 - 12:43
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Il s'emballe Lester. Elle sait, elle voit. Son regard change de direction, pour se tourner vers le refus. Il a peur Lester. Peur de ce qu'elle pourrait lui cracher au visage. La vérité. La vraie vérité. Celle que seulement quelques élus connaissent. Doucement elle s'avance, réduisant la distance entre eux à quelques pauvres centimètres. Elle ne dira rien Lester. Elle ne dira que ce que tu veux entendre. C'est tout. Et si tu ne veux rien entendre, elle ne dira rien. Alors en réponse à cette panique apparente elle lui donne un léger coup de poing dans le bras.
« Eh mec. Je ne dirais rien. Je pense qu'on a plus ou moins la même philosophie sur ce point la. Si tu veux savoir, je te dirais. Sinon j'emporterais ce que j'ai vu avec moi dans la tombe. Heureux ? »
Parce qu'elle sait ce que ça fait Cassandre. Cette intrusion dans la vie des autres. Elle a l'impression d'être une voleuse de futur. Ouai. Une putain de voleuse. Elle voit des choses qu'elle aimerait taire, se crever les yeux plutôt que d'assister ça. Mensonges, trahisons, tromperies. Tromperies. Elle tourne les talons, faisant voler ses jupes et ses soucis avec. Regarde Lester, fait comme elle, met la panique de côté et profite du reste. C'est tellement simple comme ça tu sais ? Mens toi à toi même. Voile toi la face sur la réalité imminente. Et tu verras tout ira mieux après.
« Comment oublier ? C'est impossible tu sais ? Tous les jours, pour le reste de ta vie ça te poursuivra. Désolé d'être pessimiste, mais c'est comme ça non ? »
Petit rire étranglé. Elle reçoit son refus en pleine poitrine. Il n'est pas définitif. Pas net. Mais ça fait mal quand même. Lester, si tu savais comme elle a besoin de toi. Surtout en ce moment quand tout son monde se détruit petit à petit. Alors Cassandre s'agrippe. Cassandre refuse de lâcher. « Je ne dirais rien. J'ai juste besoin de savoir qu'il y a quelqu'un. Quelqu'un dans ce monde de merde qui est capable de comprendre ce que ça fait. Tous ces flashs ininterrompus. Ces vérités qu'on préférerait oublier. »
Lentement, elle attrape sa main, caresse silencieuse, elle glisse ses doigts entre les siens et serre. Un peu. Pour calmer les tremblement. Cassandre craque. Un peu. Beaucoup. Elle se sent seule. Si proche de la fin. Et personne pour la soutenir. Ça la réveille chaque nuit, cette vision d’hôpital. Toujours différente mais même but explicatif. La fin. La mort. Raclement de gorge, elle chasse les sanglots et lève la tête, enfilant son masque préféré : celui de l'innocence et de la vie. « Dis Lester ça te dit de m'accompagner faire les boutiques ? Genre je voulais m'acheter des dvd mais personne était libre pour sortir avec moi, et ça m'arrange de savoir qu'un élève du pensionnat est là avec moi. Au cas où il se passe quelque chose. »
Au cas où mon cœur lâche, j'aimerais bien que tu sois la.
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Sujet: Re: You're the one that I want )> Cassandre Jeu 1 Jan 2015 - 13:07
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Lorsque pour la première fois Lester avait été confronté à une lecture prématurée du future, il en avait fait une fièvre épouvantable pendant six jours. Allongé au fond de son lit, au fond de son crâne troublé par des images vaporisées par sa confusion mentale, il avait été bien incapable d’analyser le phénomène qui le frappait. Aujourd’hui, lorsqu’il repensait à cette époque (dont il avait par ailleurs un souvenir très précis), il enviait quelque peu l’océan d’inconscience dans lequel son incapacité à mettre des mots sur ce qui lui arrivait le plongeait au quotidien. Tout était plus simple lorsque ses visions étaient encore envisagées comme un simple trouble d’ordre mental. Tout était plus simple lorsqu’il pensait que c’était simplement lui qui inventait des histoire, et pas la vérité qui s’immisçait dans sa tête.
Une fois qu’il avait compris ça, tout avait changé. La vie avait perdu son imprévu, terni sa saveur, les hommes et les femmes étaient devenus sujets d’épouvantes. Il ne pouvait prévoir l’instant où, si son regard se posait sur quelqu’un, un flash aveuglant allait lui transpercer le crâne pour redéfinir précisément devant ses yeux la vie prochaine de ce royal inconnu. Et toujours, la phrase se terminait par le point d’orgue : la mort, la mort, la mort. Lester ne voulait pas de ça. Petit, il était d’un caractère positif, agréable, il avait sur les événements un coup d’œil serein. Un peu comme semblait l’avoir Cassandre en face de lui, mais il ne pouvait s’empêcher de voir au travers de son sourire un petit quelque chose de figé qui lui certifiait que la jeune femme ne souriait pas par plaisir, mais par devoir. Ses yeux, eux, reflétaient la terreur et l’angoisse d’un don beaucoup trop grand pour elle.
De bas en haut, Lester la regarde. Elle a des joues pâles, rehaussés de rose. Elle a une silhouette fine, et de long cheveux splendides qui balayent ses épaules. On voit sa gorge blanche et quand elle parle, son souffle semble trop court. Définitivement, elle semble frêle. Et Lester sait ce qui se passe à l’intérieur, au niveau des organes, parce qu’il l’a vue allongée sur le sol agitée de long spasme convulsifs tandis que son cœur l’abandonne.
- J'emporterais ce que j'ai vu avec moi dans la tombe. Heureux ? »
Les mots le heurtent en le sortant de cette pensée qui le hante car par à coup, à la place de Cassandre, il voit son cadavre.
- T’es pas encore morte ! » Dit-il très vite sans réaliser qu’elle parlait de lui. Il fronce vaguement les sourcils et prend conscience de son erreur. Lentement, il secoue la tête. « Super heureux. » Tente Lester, impavide. Il récupère rapidement l’œil méprisant et le ton cynique qui ont fait de lui l’un des types les plus pédants de l’école. « Ouais. Impossible. » Il fui brièvement son regard et pince les lèvres. Si fines et si pâles qu’elles semblent totalement disparaitrent.
Cassandre ne comprend pas, ou ne veut pas comprendre. Lester connaît, et comprend ce qu’elle vit, mais ne veut plus l’assumer. Désormais il n’a plus qu’un don : ce lui d’aller vite, et il enfoui tout le reste sous une épaisse couche de faux souvenirs qui lui garantissent un semblant de stabilité. Presque personne ne sait qu’il a été un jour Nostradamus, très peu comprennent réellement la portée de ce surnom qui le suit partout comme une sclérose. Silencieusement, il dévisage Cassandre, incapable pour l’instant de se dire que, peut être, le destin a placé la jeune femme sur son chemin pour qu’il accepte cette partie de lui qu’il a été. Il comprend ce qu’elle demande, un soutient, une oreille, simplement quelqu’un qui soit là pour elle dans un drame qu’elle ne peut partager avec personne d’autre. Au fond de lui, il lui en veut un peu d’avoir cette chance, d’avoir trouvé quelqu’un de semblable. Il lui en veut que cette personne, ce soit lui. Il lui en veut de lui retirer ses œillères. Il ne réalise pas qu’il est toujours Nostradamus et que Cassandre peut l’aider autant qu’elle a besoins d’aide.
Du coup il ne répond pas, et se soustrait lâchement à sa demande désespérée. Il a besoins de calme, et de silence pour réfléchir. Son cerveau implose. Il fixe Cassandre de ses yeux glacés qui semblent juger le monde entier et ne dit rien. Cassandre cache sans doute son désaroi. Il n’en sait rien, il a peur de faire parti d’elle comme elle semble faire parti de lui, implicitement. Elle ne se démonte pas. Elle dissimule sous son masque forgé sa douleur, et il le voit, lui, parfaitement au travers de son regard. La sincérité lui échappe. Lester hausse les épaules.
- … Ok. » Il ne peut pas refuser. Faire un tour avec elle alors qu’il lui a plus ou moins refusé son appuie, c’est sa seule manière de se rattraper. Et pourtant, sans qu’il s’en rende compte, une force invisible le pousse vers elle alors même qu’il dégage rapidement sa main de la sienne. Lester n’est pas très physique dans ses rapports et cette promiscuité trop rapide le met profondément mal à l’aise. Il ouvre la marche sans sembler se soucier de savoir si Cassandre la suit, mais il la sent à son niveau, tout prêt. Très légèrement, il ralentit le pas, tâchant d’ignorer la frustration instantanée qui le traverse au simple fait de devoir aller lentement. Il hésite, le regard braqué devant lui et fini par lâcher, brûlé malgré tout par cette question insidieuse qui lui parcourt les entrailles : « Tu en as vue beaucoup ? » Il parle des morts.
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Sujet: Re: You're the one that I want )> Cassandre Ven 15 Mai 2015 - 15:30
Pas de réponse depuis au moins trois mois, le rp est archivé (mais l'un de vous pourra MP un membre du staff pour le récupérer. ~)
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Sujet: Re: You're the one that I want )> Cassandre