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 burn the witch ∆ lenzo

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MessageSujet: burn the witch ∆ lenzo   burn the witch ∆ lenzo 1400359500-clockVen 13 Juin 2014 - 20:11
You girls need to learn to fight. When witches don't fight, we burn.
Can't we just have a little fun?
burn the witch

Ils étaient des bêtes, traquées par de cruels chasseurs, fuyant tant bien que mal la menace. Le bruit de leurs pas qui résonnaient dans les ruelles désertes se mettait au diapason avec celui de leurs cœurs qui se cognaient douloureusement contre les parois de leur cage osseuse. L’air de la nuit était frais et mutilait presque leurs gorges qui cherchaient désespérément un peu plus d’oxygène pour tenir le coup, ne pas s’arrêter de courir. Il n’y avait personne à cette heure ci qui pourrait venir en aide aux deux adolescents et la seule réponse qu’ils pouvaient obtenir, c’était l’écho de leur propre course. On entendait la meute derrière eux hurler et grogner à la vue du gibier qu’elle poursuivait. On entendait la haine gronder, affamée. Et pour une fois, ils étaient la proie.

L’angoisse forçait les muscles, moteur de ses efforts. Depuis quand n’avait-il pas ressenti cette mise en danger ? Longtemps. Depuis qu’il avait quitté les rangs des intouchables en arrivant ici, depuis qu’il avait une raison de craindre le noir et les ruelles dépeuplées, depuis qu’il avait cette étiquette, celle qui précisait qu’il était “différent”. Si seulement il l’avait fermé, si seulement il avait fait profil bas, si seulement il connaissait cette ville, si seulement cette scène se passait à Londres où il savait toujours aller, à ce moment là il saurait quoi faire. Mais trop tard. Les cors ont retentis et la chasse aux sorcières est ouverte.

Il la voit commencer à fatiguer et décide de saisir sa main pour qu’elle suive la cadence. Pas le temps de souffler, pas encore. L’adrénaline lui donne des ailes, assez d’énergie pour les entraîner son amie et lui vers un endroit sûr. Elle manque de trébucher, il la relève comme il peut. Ses poumons lui brûlaient et sa respiration se faisait de plus en plus erratique et sifflante. Les cris rauques et les pas précipités derrière eux se faisaient de moins en moins prononcés. Et si c’était son souffle paniqué qui couvrait les bruits ? Mais il fallait qu’ils s’arrêtent.

Au tournant d’une ruelle, il plaque son dos contre la devanture d’une boutique poussiéreuse, fermée par un rideau de fer qui tinte à nouveau lorsqu’il oblige son amie à s’arrêter et à s’y adosser à son tour. Silence. Il la voit lui lancer des regards emplis d’incertitude et plaque sa main sur la bouche de la jeune fille lorsqu’elle inspire pour s’apprêter parler.

- Chhht… On attend.

Oeillade inquiète à leur gauche, puis à leur droite, à leur gauche de nouveau. Les lampadaires donnaient une allure surréaliste à la scène, éclairant l’endroit d’une lumière trop blanche et insuffisante. Rien que la présence rassurante des immeubles, ces énormes monstres de verre qui les surplombaient. Les rues étaient sombres. Sombres et vides. Ils avaient semé les chasseurs.
Il lâche la main fébrile de la blondinette et pousse un long soupir, posant sa tête contre la grille derrière lui et fermant les yeux. Le sang battant au niveau de ses temps, le cœur au bord des lèvres, il finit par éclater de rire.

- Putain, on a eu chaud…

Les jambes un peu tremblantes, il se laisse glisser contre la grille pour finir assis en tailleur à même le sol. Il lève les yeux vers Lenzo, lit la même euphorie dans ses iris. Choppant son paquet de clope dans la poche de son jean noir un peu usé, il coinça le filtre entre ses lèvres et craqua une allumette. La flamme éclaire une seconde un visage vidé de ses couleurs à cause de la course, traversé d'un sourire satisfait. Ça avait été horrible, terrifiant, carrément excitant. Ça lui rappelait les conneries qu’il faisait avant de débarquer sur cette île. Il aimait ces situations périlleuses dans laquelle il se mettait, les courses poursuites qui en résultaient parfois, et les fous rires qui venaient après, une fois en sécurité. En sécurité, pour l'instant.
hrp ∆ le genre de rp à lire et à écrire en écoutant l'OST de Durarara!! tmtc
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MessageSujet: Re: burn the witch ∆ lenzo   burn the witch ∆ lenzo 1400359500-clockDim 15 Juin 2014 - 2:50
burn the witch ∆ stan & lenzo
Combien de temps déjà. Aucune idée. Temps, espace et distance inquantifiables, abolis, désagrégés. Elle court depuis qu’ils l’ont lâchée dans ce dédale de cauchemar. Cauchemar ? Vraiment ? Mon cul ! La réalité. La survie. Lutter. S’adapter. Courir. Trouver le passage. La cheville qui se tord. Poids du corps déséquilibré vers l’avant. Une main la retient et c’est reparti. Est-ce que ça s’arrêtera à un jour ? Est-ce qu’elle veut vraiment que tout cela s’arrête ? Cœur marteau-piqueur. Section rythmique Speed Métal. 150 beat per minute. Option basse. Comme le martèlement hypnotique d’une double grosse-caisse. Ses omoplates se plaquent violemment contre le rideau de fer et le temps s’arrête.

- Chhht… On attend.

Alors elle se tait. Debout. Elle ne voyait plus les halos lumineux des lampadaires défiler au rythme de leur course effrénée. L’ampoule vacillante de l’un d’eux éclaire son visage d’une pâleur inquiétante, encadré par une cascade couleur vanille. On entend le bruit du cuir qui s’étire lorsqu’elle se redresse, tirant sur son blouson, le bruit des poumons qui se vident lorsqu’elle expire doucement, mais pas celui de la meute qui les poursuivait il y a quelques minutes auparavant. Elle lève la tête et son regard se pose sur l’unique fenêtre encore éclairée, au dernier étage d’un building qui les surplombait. Une. Deux. Trois secondes. La lumière s'éteint. Ils étaient les seuls intrus dans cette ville endormie.

- Putain, on a eu chaud…

Qu’est-ce qu’il leur serait arrivé si ils n’avaient pas couru assez vite ? Elle n’a pas envie d’y songer. Mais oui, ils avaient eu chaud. Sourire. C’était ce qu’ils voulaient non ? Quoi d’autre. On ne viole pas le couvre-feu et on ne sort pas de l’enceinte de l’établissement pour faire une promenade de santé. Strictement interdit. Et pourtant, ils l’avaient fait. Ils avaient fait le mur, tenté de rentrer en douce dans les nightclubs du centre ville, avaient croisé la route d’un groupe de jeunes peu recommandables. Les élèves de Prism ne sont pas la bienvenue partout et ils avaient voulu s’en assurer. Ils avaient pris de gros risques. Poussée d’adrénaline cherchée et amplement méritée.

- Ça se voyait direct qu’ils voulaient en découdre, il leur manquait une raison de nous sauter dessus ! Et toi tu fais le mec trop chaud en précisant qu’on vient de Prism et qu’on les étale quand ils veulent alors qu’ils sont dix et qu’on est deux. T’es vraiment con…

Lenzo lève les yeux au ciel avant de venir s’asseoir en tailleur en face de Stanislas, vote à l'unanimité de ses membres éreintés. Elle fait mine de s’en plaindre mais elle doit avouer que c’était plutôt amusant, et loin d’être surprenant.

C’est toujours comme ça avec Stan. Il lui répète de pas s'inquiéter, parce que tout va bien se passer, et il l’entraîne dans des emmerdes bien pire que celles dont elle n’avait pas à s’en faire. Avant d’arriver à Prism, elle aurait évité ce genre de personne comme la peste, non pas comme une petite fille bien sage mais comme quelqu’un de conscient et réfléchi. Elle avait peur de se lancer, de se blesser, d’être déçue. Juste une fois pour essayer, pour voir ce que ça faisait de n’en faire qu’à sa tête. Et au final, ce n’était pas grand chose. Elle avait longtemps admiré ce garçon, sa manière de penser et son mode de vie, comme si rien n’était important mais qu’il fallait profiter de chaque seconde. Il n’y avait rien pour elle dans l’existence bien rangée qu’on lui avait promis. Elle l’avait su au moment où elle avait atterrit dans la classe des faibles après son tout premier examen lors de son admission. C’était peine perdue, elle n’avait nulle part où aller. Jusqu’à ce que Stan débarque dans sa vie et qu’il lui fasse comprendre qu’elle avait le droit de faire des caprices.

Elle étouffe un rire en le voyant s’allumer une clope. Le mec vient de se taper le sprint de sa vie et il est déjà en train de s’en griller une. Vient son tour, elle prend le filtre entre ses doigts, encore un peu tremblants, pour le porter à ses lèvres et inspirer doucement. Les volutes de fumée se frayent lentement un chemin entre ses lippes pour finalement s’élever et s’estomper dans le calme plat de la nuit. Elle lui rend le bâtonnet juste après et pose ses avant bras sur ses genoux, un peu voûtée.

- On va passer la nuit ici ?
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MessageSujet: Re: burn the witch ∆ lenzo   burn the witch ∆ lenzo 1400359500-clockDim 22 Juin 2014 - 5:04
burn the witch

- Ça se voyait direct qu’ils voulaient en découdre, il leur manquait une raison de nous sauter dessus ! Et toi tu fais le mec trop chaud en précisant qu’on vient de Prism et qu’on les étale quand ils veulent alors qu’ils sont dix et qu’on est deux. T’es vraiment con…

Un sourcil se hausse, la fossette se creuse, et il a presque l’air moqueur rien qu’un instant. Comme si il allait admettre que malgré leurs dons, ils n’avaient aucun moyen de se débarrasser de ces gens, qu’ils étaient bien faibles en comparaison…
Mais au fond il le sait. Il aurait suffit d’un déséquilibre, d’une chute, et ce groupe de jeunes les aurait attrapé en vol. Lenzo ne maîtrise pas assez son don pour faire quoi que ce soit, et lui, il n’aurait jamais réussi à tous leur ordonner de les laisser tranquille. Trop fatiguant, la moitié serait restée lucide, et ça n’aurait fait qu’attiser la haine. Ils auraient fini en miettes, gisant dans un caniveau ou dans une impasse. Pour ça qu’il n’en rajoute pas et qu’il préfère se taire.

Il a conscience de les mettre en danger parfois, mais lorsque Lenzo l’accompagne il se pose cette limite à ne pas dépasser, pas encore, il est beaucoup trop tôt. Les escapades, les embrouilles, les courses poursuites, ils avaient le droit de s’en amuser. Mais la haine, les coups, la douleur, les insultes qu’on vous lance quand on a fini de vous tabasser dans une ruelle déserte et sordide... il n’a pas envie qu’elle assiste à tout ça, encore moins à ce qu’elle s’y habitue. Et le fait de voir ses doigts trembler lorsqu’il la laisse tirer une bouffée de tabac sur sa clope ne fait que le conforter dans cette idée. Si ces mains tremblent alors qu’ils les avaient semé, qu’est-ce que ça aurait été si ils n’avaient pas couru assez vite ?

- On va passer la nuit ici ?

Elle lui rend sa cigarette, ce bâtonnet empoisonné que certains appellent les ‘clous du cercueil’. Stan porte alors le clou à ses lèvres, se répétant sa rengaine habituelle, comme quoi d’ici le jour où il aura les poumons trop encrassés, on aura sûrement trouvé un moyen de soigner le cancers et toutes ces merdes comme on soigne un rhume. Faut être positif dans la vie.

- Peut-être.

Il lève la tête pour regarder les immeubles qui s’élevaient loin au dessus d’eux, soupirant un geyser de fumée opaque. Ici ou ailleurs, qu’est-ce que ça change… Deux Enfants Perdus, ennuyés d’obéir à cet imbécile de Peter Pan, préférant traîner jusqu’à pas d’heure, s’inviter dans des nightclubs et fumer du crack dans une contre-allée plutôt que d’aller jouer avec cette cruche de Wendie et les indiens.
Sauf que Lenzo a l’air d’attendre une réponse. Elle devrait savoir, à force, que Stan est loin d’être du genre à faire des projets et des promesses. Plutôt du style à improviser en toute circonstance. Il reporte enfin son attention sur la jeune fille, attentif et concerné, comme si il se souciait réellement de ce dont elle pourrait avoir envie.

- Tu préférerais qu’on retourne jouer au chat et à la souris avec nos potes de tout à l’heure ?

Sourire. Un million de minuscules fourmis semblaient arpenter ses jambes désormais, souvenir agaçant du sprint qu’ils s’étaient tapé il y a quelques minutes. Il grimace lorsqu’il se lève tant bien que mal et sans aucune grâce pour s’étirer et soulager son corps ankylosé. Coinçant le filtre entre ses lèvres, il tend les bras quelques secondes avant de les laisser tomber mollement le long de son corps. Et l’espace d’un instant il guette, en alerte, bien que la ville soit plus silencieuse que jamais. L’air de rien, il observe l’allée étroite à leur gauche, qui se prolongeait sur une quinzaine de mètres avant de se diviser en un croisement à quatre branches; puis il vérifie à leur droite, où la ruelle répétait le même schéma mais à cinquante mètres d’eux cette fois ci. Il fait quelques pas vers le croisement le plus proche. Une taffe et il garde la clope entre ses doigts. Regard vers la ruelle adjacente. Personne.

- Ils flippaient. Ils essayaient de le cacher derrière une haine à peine crédible mais ça se voyait dans leurs yeux. T’avais remarqué, toi ?
Il se tourne alors vers Lenzo, toujours assise en tailleur à dix pas de lui.
» Ils nous détestent parce qu’on leur rappelle que ce sont des minables, et qu’ils resteront des minables toute leur vie. Parce qu’on a un truc en plus qu’ils auront jamais. C’est des jaloux. J’allais pas faire profil bas et cacher ce qu’on est pour faire plaisir à ces gens là.

Il se disait qu’il n’aurait pas dû en rajouter, et pourtant, il avait besoin de justifier son comportement vis à vis du danger. Et il fallait que Lenzo comprenne, qu’elle voit bien que ce n’étaient pas à eux d’avoir peur, surtout pas.

- La face qu’ils ont fait quand j’ai ordonné à leur pseudo leader de se renverser sa canette de bière sur la gueule…

“J’aurais dû l’obliger à s’écraser sa clope dans l’œil.” Il ravale sa rancœur et l’étouffe dans un ricanement narquois. Il sait que s’énerver contre ces gens là est et restera vain mais il ne peut pas s’empêcher de vouloir leur renvoyer leur haine à la figure, les rabaisser, leur faire aussi mal qu’ils veulent les faire souffrir. Mais mieux vaut en rire.
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MessageSujet: Re: burn the witch ∆ lenzo   burn the witch ∆ lenzo 1400359500-clockDim 6 Juil 2014 - 3:50
burn the witch ∆ stan & lenzo
- Tu préférerais qu’on retourne jouer au chat et à la souris avec nos potes de tout à l’heure ?
- Nan merci, ça ira...

Elle lève distraitement la tête vers le sommet des grandes tours surplombant la mer anarchique des immeubles - pâtés de maisons, quartiers - surface trouée à intervalles réguliers par les cavités des cours intérieures baignées d’obscurité. Un immense damier, quadrillé par le système veineux des artères clignotantes, pulsant le flux de la transhumance automobile. La ville.

Et ils étaient au milieu de tout ça, et elle se demanda alors où est-ce qu’elle aurait aimé être, là tout de suite. Elle se sentait minuscule, assise à frissonner dans cette ruelle déserte. De toute façon ils n’ont nul part où aller. On ne se sent pas si mal ici. On se sent même bien. Se perdre dans cette mégapole endormie lui donne des envies de vivre à toute allure. Elle ressent de nouveau le besoin de courir à toute vitesse à travers ces dédales de ruelle, ça lui arrive souvent lorsqu’elle passe du temps avec Stan.

Ça ne lui était jamais venu à l’esprit de se demander où était vraiment sa place, et ce mec lui avait ouvert les yeux. C’était peut-être malsain, sûrement dangereux, mais elle l’avait senti dès les premiers mots échangés. Ce désir communicatif d’exister, d’avoir un minimum d’influence sur le monde. Chez Stan, cela s’exprimait par sa soif de contrôle et de possession, son ambition poussée à l’extrême. Lenzo, elle, cherchait encore comment elle pourrait changer le court des choses. Avant d’arriver à Prism, elle ne songeait jamais à ce qu’elle allait bien pouvoir faire d’elle. En intégrant la classe des E, elle comprit qu’en continuant comme ça, elle ne deviendrait pas grand chose. Alors elle avait décidé de suivre Stan, en attendant de savoir quelle voie prendre.

- Ils flippaient. Ils essayaient de le cacher derrière une haine à peine crédible mais ça se voyait dans leurs yeux. T’avais remarqué, toi ?

Elle ne l’avait même pas vu se lever. Son attention se reporte sur Stan, alors qu’elle entend une intonation qui questionne. Oui, il lui semblait avoir perçu la peur dans le regard des jeunes qu’ils avaient provoqué. Stan et elle ne sont pourtant pas si effrayants et monstrueux que ça...

- Ils nous détestent parce qu’on leur rappelle que ce sont des minables, et qu’ils resteront des minables toute leur vie. Parce qu’on a un truc en plus qu’ils auront jamais. C’est des jaloux. J’allais pas faire profil bas et cacher ce qu’on et pour faire plaisir à ces gens là.

On lui avait toujours appris à être fière de ce qu’elle était, tout en restant humble et bienveillante. Naïve, en somme. Et il fallait qu’elle se fasse à l’idée que ces gens qui les détestaient n’en avaientt rien à faire de sa gentillesse, qu’ils n’auraient aucune pitié, et ce même si ils s’étaient montré agréables et polis, même si ils avaient fait “profil bas”. On lui avait toujours appris à s’écraser, et c’était dur parfois de voir la réalité en face lorsque vous la découvriez à travers le regard de quelqu’un comme Stan, qui toise le monde de manière hautaine et hargneuse.

- La face qu’ils ont fait quand j’ai ordonné à leur pseudo leader de se renverser sa canette de bière sur la gueule…

Sauf que comme d’habitude, ce garçon a le chic pour lui faire retrouver le sourire, même en temps de crise. Ça lui donnait envie de croire qu’il existait malgré tout une faille dans le système et qu’ils pourraient un jour s’y engouffrer, pour s’échapper de ce monde où tout n’est que conflit. Elle lève la tête vers Stan et plonge son regard dans le sien, passant d’un saphir arrogant à l’autre. Sa risette s’estompe et un sourcil se hausse, alors qu’elle relève un peu plus le menton.

- Ouais, ‘fin franchement je m’attendais à un peu plus d’originalité de ta part...

Critique ponctuée par une moue où l’on perçoit une pointe de déception. Ses membres désormais reposés réclament un minimum d’activité et elle entreprend de se lever, se balançant d’un pied à l’autre une fois debout. Elle ne tient pas en place, véritable pile électrique, Lenzo sent de nouveau l’envie irrépressible de bouger, de courir à toute vitesse à travers les ruelles. L’euphorie de l’heure tardive et la sensation d’être intouchable, comme si le fait d’être dehors là maintenant rendait tout accessible.

- Moi à ta place j’en aurai obligé un à cogner l’autre pour semer la confusion et foutre un beau bordel, ce genre de truc.

Lenzo fait quelques pas, shoote distraitement dans une canette et la regarde ricocher sur le bitume pour heurter bruyamment le rideau de fer. Elle s’arrête, dévisage à nouveau Stan, une pointe de provocation dans la voix.

- Mais bon tu t'es défilé, c'est dommage...
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MessageSujet: Re: burn the witch ∆ lenzo   burn the witch ∆ lenzo 1400359500-clockDim 10 Aoû 2014 - 14:44
burn the witch

- Moi à ta place j’en aurai obligé un à cogner l’autre pour semer la confusion et foutre un beau bordel, ce genre de truc.

Stan imagine la scène. Deux secondes le temps de donner l’ordre, trois secondes le temps que l’un d’eux commence à cogner l’autre, vingt bonnes secondes de confusion. L’autre en question se défend, riposte et commence à taper sur le premier. Baston générale. Jusqu’à ce qu’il y en ait un qui comprenne. Et ils auraient eu une raison de plus de-
Sursaut. Le corps qui réagit aussitôt, shoot d’adrénaline, il lâche sa clope, prêt à détaler au premier signe de danger confirmé. Son regard se reporte sur la source du bruit qui l’avait tiré de ses pensées. Le rideau de fer qui semble encore résonner, après que Lenzo ait shooté une canette dedans.

- Mais bon tu t'es défilé, c'est dommage…
Petite Lenzo qui joue les dures. Il se contente de hausser un sourcil, lui rendant son sourire hautain.
- Dommage ? Et la suite t'y as pensé ?

Sans attendre de réponse, Stan fait vite les quelques pas qui le séparent de Lenzo pour se jeter sur cette dernière. Il la chope par la taille et la soulève. Poids plume. Il la porte comme un sac sur son épaule, tourne, la voit se débattre et se plaindre, l’entend éclater de rire ensuite. Deux gamins perdus au milieu de la ville, qui jouent encore malgré l’heure tardive.

- UNE MUTANTE, J’AI UNE MUTANTE !!

Et ils crient, se chamaillent. Elle donne des coups de poings faiblards contre le dos de Stan, le fait tituber à force de trop remuer. Euphorique, il va finir par tomber si ça continue. Un dernier tour et il finit par la poser au sol, à bout de souffle. Il la pousse doucement pour lui faire perdre l’équilibre après lui avoir donné suffisamment le tournis, la regarde se rattraper comme elle peut, bien ridicule. Sourire. Oubliée, l’angoisse de tout à l’heure. Et leurs voix résonnent dans les ruelles désertes, heurtent les murs pour envahir tout le quartier, il entendrait presque ses mots lui revenir en écho.

Inconscients.

Fini de jouer, il met ses mains dans les poches de son jean, haussant à peine les épaules. La tête basculant en arrière, il admire les étoiles artificielles de la ville, le ciel factice créé par les buildings.

On se sent si petit ici, comme désorienté. Il se demande ce qu’ils sont venus chercher, si il y a vraiment quelque chose pour eux dans ce bahut et ses environs, si ça ne serait pas mieux de partir plus tôt que prévu. Il abaisse son regard sur Lenzo, entrouvre la bouche, inspire, près à lui parler de tout ce qu’ils pourraient avoir si ils décidaient de faire leurs valises. Derrière elle, surgissant des ruelles adjacentes, des silhouettes un peu trop familières. On les a réciproquement reconnus. Avortés, les rêves. Il bouscule Lenzo, plus brusquement que tout à l’heure, la force à avancer, lui donne de l’élan pour les premiers pas dans la direction opposée.

- LENZO COURS !!
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