WEIGHT OF LIVING. [Ft Nephilim]

Feeling like Icarus. ∆ Courant mai IRP.

Après une longue journée de cours, la tête prête à exploser. C'était un festival d'élèves débiles aujourd'hui. Il doit bien être dix-huit heures, et je n'ai pas envie de m'enterrer dans mon studio. Jamais trop parlé avec mes colocataires pour le moment, on ne se croise que très rarement. Je déambule dans les couloirs à la recherche d'un endroit où me planquer. Je soupire longuement, avant d'être prise d'une irrésistible envie de fumer. Me dirigeant vers l'extérieur, je tire une cigarette de mon paquet, fait crépiter les flammes et aspire une bouffée réconfortante de nicotine. C'est dingue comme ça fait du bien.

Tout le monde se jette dehors comme si leur vie en dépendait, ils rient tous aux éclats, ça m'énerve. Je grommelle dans mon coin, les dévisageant sans gêne. Quelques élèves me reconnaissent, je vois leurs messes basses, et ils filent. Je me demande ce que je vaux en tant que prof. Parce que ça me ferait chier d'être détestée, quand même. Je me doute bien que je suis pas évidente à vivre, mais je n'aime pas l'échec. En même temps, ils ont qu'à être plus dégourdis avec leurs dix doigts. Bande de morveux estropiés. Leur bonheur me tue.

Je traîne des pieds lentement jusqu'aux studios. J'ai pas vraiment d'autre endroit où aller, en fait. Je fouille frénétiquement dans mon sac à la recherche de mes clés, elles tombent. Me penchant pour les ramasser, un juron sort de ma bouche. Lorsque je me relève, je fais face à une porte qui ne mène pas chez moi. Je me creuse la tête quelques secondes pour me rappeler en quoi le numéro me dit quelque chose, puis ça fait tilt. Il me semble que Nephilim m'avait dit qu'il habitait là, si je me trompe pas. Tiens, Nephilim. Est-ce qu'il est là ?

J'hésite un peu, j'ai l'air d'une cruche plantée là. En même temps, si tu frappes pas tu sauras pas. Et puis merde, j'ai tellement pas envie de me retrouver seule dans ce studio trop petit. Mes petits doigts viennent à la rencontre de la porte, toquent trois fois contre le bois. C'est seulement maintenant que je réalise qu'il est peut-être pas tout seul dans ce studio, que je vais peut-être me retrouver face à une parfaite inconnue. Tout ce dont j'ai pas envie quoi. Je soupire, regrettant mon geste. Alors que je m'apprête à faire demi-tour et fuir rapidement, j'entends qu'on ouvre dans mon dos. Faisant volte-face, je le vois. Léger sourire désolé, pardon de  déranger tout ça.

- Ah, salut Nephilim.

Je marque une petite pause, haussant les épaules comme pour lui montrer que je viens sans but précis. C'est vrai que je me sens conne, maintenant. Allez, continue ma vieille. Tu viens pas de le sortir de ses occupations pour rien !

- Je savais pas vraiment quoi faire, alors euh.. Voilà.

Niveau élocution, zéro. J'ai l'air maligne comme ça !

H.S : Tadam ♥