just living is not enough, one must have sunshine, freedom, and a pretty flower || Camélia

Les serres. Petit paradis fleuri niché à l’arrière du pensionnat, domaine des jardiniers en herbe ainsi que des amoureux de la nature. L’air est pur, l’ambiance est paisible et c’est la raison pour laquelle tu apprécies ce lieu. Sa simplicité et paradoxalement sa richesse. Tu affectionnes ce silence, cet air pur quand bien même tu préfères passer ton temps en compagnie d’autres personnes. De temps à autres, tu aimes bien te retirer un peu et te retrouver seule en compagnie de la solitude. Solitaire comme le renard, l’instinct qui le réclame. Juste un petit moment seule, s’il-te-plaît, où tu te détaches du monde. Tu te laisses entrainer par le vent, tu te laisses guider par tes désirs, tes désirs de t’engouffrer dans les feuillages masquant les rayons de soleil.

Certains lieux te rappellent tristement Harrison, ainsi que la fois où il t’a sortie des griffes de dangereuses plantes détraquées par un don mal contrôlé. L’une des nombreuses fois où il t’a sauvé la vie.
Tes yeux montent au ciel, pensive quelques secondes. Tu tournes la page centimètre par centimètre, à ton rythme effréné, mais tu continues d’avancer. Il n’est pas question d’arrêter. Tu chéris ces souvenirs que tu ne voudrais que l’on te retire pour rien au monde. Il n’est pas question que ça te freine. La tête haute, tu continueras de retourner ici malgré les blessures.

Au bout d’un certain moment, tu atteins une petite clairière où se sont établies quelques plantations particulières, où la lumière est moins filtrée par les feuilles d’arbre. Des fleurs plus rares, quelques fruits et même quelques légumes. Sans regarder aux alentours, tu te permets de dérober une, deux, trois fraises bien rouges poussant gentiment sur leur arbuste fruitier. Tu les dégustes avec plaisir, bouchée après bouchée en esquissant un sourire atteignant tes oreilles si elles étaient restées humaines ; ta queue s’agite, exprimant ta gaieté. Tu ne crains pas réellement les conséquences du diabète, le repas étant trop peu consistant – de toute manière, tu as sur toi de quoi t’injecter de l’insuline. Puis, intrigués par le bruit des branches, tes oreilles se redressent et tu te retournes vers une jeune fille à la chevelure de flammes. Sans aucune honte, tu détailles ses outils destinés au jardinage, tu déduis qu’elle doit l’avoir intégré à ses passe-temps. Un sourire germe sur tes lippes, attendant sa réaction.




HRP : C'est super court mais j'espère que ça te va
Date : Début juillet

S’accordant avec l’atmosphère des lieux, un joli champ de camélias fleurit sur les joues de la jeune fille, et les petits doigts de l’étudiante s’enracinent nerveusement les uns aux autres. Comme c’est surprenant. Tu t’attendais à quelques réprimandes de sa part, quelques reproches pour avoir touché aux plantations fruitières, et pourtant, Aisha, tu vois ses yeux fuir ton regard comme on éviterait celui de la mythique Médusa. Comme si ta simple présence éblouissait les iris de cette pauvre jeune fille qui s’empresse de sortir son matériel pour prendre soin des plantes. Un vouvoiement de politesse, une proposition d’aide, pas un seul regard échangé. Un rire sonore et élégant répond à la timidité maladive de la jeune fille.

– Oh non, du tout ! Ce serait fâcheux que je m’égare après cinq années sur cette île. J’étais seulement venue me promener en ces lieux. L’ambiance est si paisible et les fruits que l’on y récolte ici sont si doux que je ne m’en lasse pas. lâches-tu si simplement.

Tes lèvres s’étirent pour marquer ta remarque malicieuse ; la douce et tendre jardinière réagira-t-elle à cette petite révélation ? Cela t’amuserait davantage que d’être semblable à une représentation divine à ses yeux, quand bien même l’image est flatteuse et appropriée pour une Kitsune comme toi. Tu te glisses entre les feuillages et laisses ta gigantesque queue caresser bruyamment les plantes que tu longeais. Te rapprochant d’elle pendant qu’elle fait ses petites affaires, tu observes les feuilles qui tombent à ses pieds avec délicatesse et grâce. À peine à quelques centimètres de l’adorable rousse, tu te penches vers elle, les mains jointes derrière toi ; le silence se brise une nouvelle fois.

– Dis-moi, je te fais tant d’effet pour que tu ne veuilles pas même m’adresser un regard en rougissant ~ ? J’ai rarement rencontré des personnes aussi timides que toi. ricanes-tu.

De la gauche, tu te faufiles à sa droite délicatement, les pas muets et discrets.

– Pourquoi avoir si peur ? Je ne pense pourtant pas dégager quelque chose de dangereux. Ou bien serait-ce le cas avec tout le monde, petite tomate ? demandes-tu de façon intrusive et d'une voix mielleuse.

Et tu ne sembles pas même honteuse d’insister.




HRP : J'espère que ça te va ♥
Date : Début juillet