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 Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant.

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Anonymous
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MessageSujet: Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant.   Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant. 1400359500-clockLun 4 Aoû 2014 - 1:03

On s'connaît ?


Qui disait passage en B disait passage à l’étage supérieur, à de nouveaux “privilèges”, du matériel plus résistant, plus beau. Sauf que ça ne plaisait pas vraiment à Sonera qui, malgré son éducation bourgeoise, aimait la simplicité des choses - sauf dans ses habits, évidemment. Or au quatrième étage, tout devenait déjà si classy, presque mondain. Ici, ceux qui “fument la moquette” seraient bien heureux, au contraire de la jeune demoiselle qui se sentait mal à l’aise. Désormais, elle devrait passer ses journées ici, avec des gens qui regardent les autres de haut. Enfin, surtout les A. Et la seule référence sur laquelle Soni se basait vraiment, c’était Léocade. Autrement dit, pas un excellent exemple… Elle n’aimait définitivement pas ça.

Elle sortit de sa classe en soupirant, sentant déjà bien la différence entre la C et la B. Ici, Soni ne pouvait plus beaucoup bavarder avec ses camarades et surtout avec Nolan. Sécher les cours, c’était le même combat : avec sa meilleure maîtrise, la fatigue était de moins en moins présente. Elle se disait que finalement, elle aurait du batailler plus pour rester en C… Tant de questions et de problèmes qui tournaient et retournaient dans sa tête depuis quelques jours, à tel point que la jeune fille ne voyait pas où elle mettait les pieds, trop occupée par ses pensées.

Est-ce qu’elle allait s’éloigner de ses copains des classes dites “inférieures” ? Est-ce que eux allaient la voir comme une pestiférée ? Parler avec les morts n’arrangeait pas le côté “pestiférée” de la chose mais Sonera avait déjà vécu cette mise à l’écart à cause d’une augmentation de classe. Un ricanement amer s’échappa de ses lèvres rougies, tandis qu’elle marchait sans but dans le quatrième étage. Oh oui elle se souvenait bien, il y a deux ans de cela, quand elle était arrivé. Le petit Gaby, un copain proche. Qui finalement s’était révélé un vrai baratineur puisqu’après son “level up” en classe B puis A, il ne lui avait plus jamais adressé la parole et ne lui accordait plus un seul regard quand ils se croisaient.

Nouveau ricanement, bien vite arrêté par l’ombre d’un corps qui se détacha sur la moquette. Soni allait passer outre l’individu qui se dressait devant elle quand quelque chose l’incita presque à relever les yeux du sol duveteux. Ne tombons tout de même pas dans l’excès de la rencontre trop habituel du “je te fonce dedans, coucou on parle ?”... En détaillant la silhouette du garçon plutôt petit - qui par rapport à elle semblait géant, - l’Italienne aurait préféré passé son chemin, finalement.

Tiens salut, on s’connaît ?

Quand je parle du loup, je finis par le trouver apparemment… C’était totalement gratuit, comme le rictus ironique sur ses lippes maquillées au Chanel, mais Sonera n’avait pas pu s’en empêcher. Bien sûr qu’ils se connaissaient, Gabriel et elle.


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MessageSujet: Re: Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant.   Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant. 1400359500-clockLun 4 Aoû 2014 - 1:45
❝Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant.❞
Sonera di Gregorio. « Ces longues journées s'enflammeront dans un brasier. »

Cela faisait bien des années que Gabriel Oswald ne pensait plus à son passé. Toutes les trahisons qu’il avait subies durant son enfance, toute la bêtise humaine qu’il s’était prise dans la figure. Plus jamais, plus jamais cet adolescent à peine sorti de l’enfance n’accepterait que quelqu’un lui dicte sa conduite. Lui parler n’était pas un dû, c’était un droit. Et lui seul décidait de sa pérennité dans le temps, quitte à froisser l’égo de certains. Ce ne serait ni la première, ni la dernière fois que quelqu’un lui reprocherait. Et si on le qualifiait de beau-parleur, qu’à cela ne tienne, il en tirerait les conclusions nécessaires. Jamais, de toute sa vie, Gabriel ne se souciait du bien-être des autres. Quelle perte de temps, quelle perte d’énergie pour lui qui devenait chaque jour un peu plus important au sein du Pensionnat Prismver. Il sentait arriver la consécration de tous les efforts entrepris depuis des années. Quelque part, au fond de lui, il le sentait masturbant ses petites cellules intellectuelles. Son ambition démesurée, sa mégalomanie passagère, tout cela ne serait bientôt plus une fiction.

Et savourant d’avance le dessein de ses propres projets, il aborda cette journée sous un jour particulièrement positif, nonobstant d’une violente dispute intégrée à la réminiscence du passé. Des tragédies comme il en arrivait tant dans ses relations sociales. Son contact avec les autres était à la fois complexe et superficiel, il se plaisait à parler, mais il se lassait vite du moment qu’il possédait quelque chose. Pouvait-on le qualifier d’éternel incompris ? Qu’importe. En passant le seuil de cette porte qui le séparait des couloirs, vêtu d’un uniforme tellement propre qu’il en paraissait neuf, il partit conquérant aux abords de sa salle de cours, conscient qu’une nouvelle matinée de travail s’offrait à lui. Oui, s’offrait. C’était un cadeau pour lui de pouvoir fouler la Classe A comme il en rêvait depuis si longtemps. Quatre ans passées à remuer ciel et terre pour retrouver son sacro-saint prestige. Quatre ans passées à subir les railleries des autres au prétexte qu’il était un minable. Il était maintenant un conquérant, un loup alpha. Et il entendait bien le leur montrer.
Matinée banale, cours banal, mais des regards suspicieux. Des bruits de couloir circulaient depuis maintenant quelques jours. L’insubmersible Gabriel Oswald serait rentré dans la politique de Prismver, et aurait fondé un groupe de réflexion politique aux caractéristiques élitistes. Presque personne n’osait lui en parler en face, mais c’était sur certaines bouches, sur certaines lèvres, et il aimait qu’on parlât de lui ainsi. Anti-RED, cela pouvait se comprendre. Il ne connaissait pas beaucoup de monde, en A, qui s’associait aux actions terroristes d’une bande de frustrés émotionnels. En revanche, anti-WIP, cela en étonnait plus d’un.

Que Gabriel Oswald soit un apparatchik des temps modernes, peut-être. Il savait ce qu’était la Guerre des Classes, lui qui sombra en B puis en C avant de se reprendre. Mais pourquoi tenait-il temps à maintenir un système anxiogène ? C’est la question qu’on lui posa à plus d’une reprise, qu’il balaya d’un revers de main en commentant le verbe cynique « C’est comme ça que je m’en suis sorti ». Pour lui, le pacifisme était une forme d’asservissement. Une faiblesse lâche et patentée, viciée de toute part par les dérives d’un système bienpensant à la morale béniouiouiste. La mission de Reckoning Tea Party devait permettre de préserver le statu quo ante bellum, mais plus encore, rendre une légitimité à l’administration désavouée de toute part. Lutter aussi quelque part contre le Ranker, instillant son poison mortel à de pauvres biches innocentes – bien que cela n’émouvait pas spécialement Gabriel.

Des tonnes de raisons justifiaient son engagement. Des tonnes de contraintes nécessitaient maintenant d’être résolues. Et peut-être qu’au détour du couloir, lorsqu’il croisa son ancienne amie, Sonera, il vit en elle un futur qui allait maintenant plus loin que leur ancienne relation. Oswald ne savait pas trop expliquer pourquoi il avait coupé les ponts. Par ennui ou désintérêt peut-être, mais il ne revint jamais vers elle. Maintenant qu’il y voyait intérêt, après une bref bousculade, peut-être se montrerait-il plus chaleureux ?

« Oh ! Sonera ! Bien sûr que oui, nous nous connaissons. Nous avons partagé la même classe par le passé ! » Le plus grand des baratineurs ? Peut-être. Mais le sourire qu’il venait de lui décrocher respirait la bienveillance. « Comment vas-tu depuis le temps ? À cause du décès de mon père… J’ai eu beaucoup de difficultés et j’ai cru bon de ne pas imposer trop de souffrances à mon entourage. Mais maintenant ça va mieux, alors dis-moi. Rattrapons le temps perdu ? »

Ce qu’elle ne savait pas, ne pouvait pas lui faire de mal, n’est-ce pas ? Puis, au fond, ce n’était pas vraiment un mensonge. Pour Gabriel, son père était mort.
Même si, bien sûr, il restait vivant quelque part au loin…

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MessageSujet: Re: Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant.   Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant. 1400359500-clockLun 4 Aoû 2014 - 16:58

On s'connaît ?


Gabriel Arthur Oswald. Le petit prince mais pas celui de Saint-Exupéry. Si seulement il l’avait été, tout le monde en aurait été bien gratifié. Sonera avait encore le goût amer de l’abandon sur la langue et cette amertume se ressentait dans ses pensées et son comportement. De toute sa minuscule hauteur, alors qu’elle venait de le frôler, elle le toisa sans s’excuser. Impolie ? Oui. Mais surtout rancunière. Jamais pour longtemps si on lui donnait les bons arguments mais à cause de ce qu’elle avait vécu avant Prismver, être rejetée parce qu’elle était “bizarre”, l’avait rendue bien plus sensible à ce qu’avait fait Gabriel.

Oh ! Sonera ! Bien sûr que oui, nous nous connaissons. Nous avons partagé la même classe par le passé !

C’est gentil de t’en rappeler… Soni ne connaissait pas le pouvoir de Gabriel, il ne l’avait jamais dit à personne, de ce qu’elle se rappelait mais cela lui importait peu qu’il puisse entendre ses pensées. Après tout, elle avait été profondément blessée par ce comportement totalement dénué d’intérêt alors pourquoi se montrerait-elle gentille avec lui ? Et puis c’était quoi ce sourire Colgate à deux francs six sous ? Il voulait tourner dans une pub de dentifrice ou charmer son public ? Pour le coup, le public était loin d’être sous le charme, résidant seulement en la personne de Sonera.

Ah oui, je crois me rappeler. Gabriel, n’est-ce pas ? demanda-t-elle d’un air de sainte nitouche qui ne devait tromper personne.
Comment vas-tu depuis le temps ? À cause du décès de mon père… J’ai eu beaucoup de difficultés et j’ai cru bon de ne pas imposer trop de souffrances à mon entourage. Mais maintenant ça va mieux, alors dis-moi. Rattrapons le temps perdu ?

Tu veux que je te passe de la crème dans le dos, pauvre petit chou… Soni mourait d’envie de hurler au jeune homme que c’était un ramassis de conneries mais après tout, qu’en savait-elle ? Peut-être était-ce vrai ? La mort de son grand-père français l’avait laissée dans un état de dépression avancé, Gabriel avait possiblement vécu ça aussi. Ce n’était que maintenant que la jeune demoiselle réalisait à quel point elle ignorait tout de ce petit prince soi-disant désinteressé, serviable et tout ce qu’il s’en suivait concernant les vertus dont un homme était potentiellement doté. Nope. Dans sa tête, la blonde fit table rase de tout ce qu’elle venait de penser pour laisser la place à une immaturité débordante. Non, elle ne le croirait pas. Il n’avait jamais eu l’air très bouleversé à son passage en B.

Quel temps perdu ? Le seul temps qui se perd est celui que tu uses pour mes devoirs, présentement.

Sonera savait que Gabriel avait le bagout d’un politicard, mais s’il voulait parler comme un aristo, alors elle aussi allait se battre à armes égales. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Sauf si bien sûr, on perdait et dans ce cas, on avait l’air d’un bien bel abruti. Elle avait conscience également d’être agressive sans aucune vraie raison mais c’était plus fort qu’elle, ce petit sourire insouciant qu’il affichait la rendait folle. La jeune fille inspira longuement pour tenter de se calmer et lâcha une phrase pour détendre l’atmosphère. Son atmosphère en tout cas…

C’est vraiment étrange de passer de l’étage basique des C à celui des A et B...


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MessageSujet: Re: Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant.   Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant. 1400359500-clockMar 5 Aoû 2014 - 1:50
Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant. Tumblr_n9lk4ky3wh1sjgg2yo3_500

Avant on se connaissait, mais ça c’était avant.
{Fe Sonera}.

   
   
   


D’un point de vue relationnel, Gabriel avait peut-être sous-estimé l’ampleur de la rancune de son ancienne amie. À la regarder, cette boule de colère frustrée paraissait faire sauter le couvercle tel une cocotte-minute sur le point d’imploser. Cela ne présageait rien de bon. Il devait absolument apaiser les foudres de sa colère d’une manière ou d’une autre, il en allait de la bonne tenue de ses projets. Oui. À aucun moment Gabriel Oswald ne s’était soucié du désordre émotionnel de Sonera. Comme il le disait si bien, il s’en battait la verge avec une casserole. Ce qui lui important dans le moment présent, c’était d’engager une argumentation pour la pousser à rejoindre Reckoning Tea Party. Les autres questions lui suscitaient un semblant d’ennui, une forme de lassitude relationnelle qu’il retrouvait chez la plupart de ses fréquentations, à ceci près qu’il savait maintenant pourquoi il avait préféré couper les ponts avec cette demoiselle.
Il ne pourrait jamais lui dire, du moins, pas maintenant, mais il la trouvait proprement insupportable avec son cynisme de gamine. Son hypersensibilité digne des grands dramaturges du XXème siècle… ou des dramas queen insupportables à la puérilité redondante. L’envie de la foutre par terre lui prit comme par sadisme, s’instillant dans tous les pores de son esprit. Il avait vraiment envie. Mais il se contint, conserva son sourire figé presque flippant tellement il s’efforçait de lui préserver un semblant de naturel.

« Tu sais… Je ne te demande pas d’accepter. Je ne te demande même pas de comprendre. Petit Prince a grandi. » Il ferma les yeux et modifia quelque peu son sourire de sorte à ce qu’il soit plus léger. Il retrouvait enfin la maîtrise de ses émotions et il redevint un étudiant lambda aux allures bienveillantes. « En tous cas, tu es rayonnante. » Lâcha-t-il sans prévenir.

Entre deux répliques, Gabriel Oswald savait comment flatter. Il jouait avec le compliment comme on jouerait avec un ballon. Une forme de nécessité impérative pour sa propre survie, pensait-il. De toute façon, il n’avait pas de comptes à lui rendre. C’était purement gratuit, une forme de générosité altruiste qu’il tentait de se donner. Elle aussi, visiblement, cherchait à éviter la confrontation. Ce serait la bonne technique. Chaque fois que quelqu’un lui posait des questions sur lui, il répondait une phrase énigmatique du type « Ah, tu sais, je ne sais pas quel âge à cet arbre et cela ne me dérange pas. Mais je sais juste qu’il est unique. ». Oui, ce devait être à cause de cela qu’il était catalogué parmi les gens bizarres de Prismver. D’une manière presque lunatique, il passait des excentricités aux phrases inquisitrices, loufoques, décalées, voire complètement grossières sans changer de ton. Il restait bien souvent monotone, comme si l’annonce d’un décès, d’une naissance ou d’un échec scolaire lui procurait la même réaction.

« À qui le dis-tu… Je suis bien content d’avoir réussi mes examens et d’être retourné dans ma classe initiale. Et je suis terriblement heureux que tu aies pu évoluer toi aussi. Peut-être même que tu finiras en A, qui sait ? » L’adolescent lui lança un petit clin d’œil. Avec beaucoup d’aplomb, il s’approcha d’elle pour entamer un contact visuel. Il voulait se servir de ses yeux comme d’un miroir vers l’âme, il allait mettre toute sa concentration à profit de son pouvoir.

« Je ne sais pas trop ce que tu penses de toutes les gabegies des groupuscules RED comme Entropy… J’ai suivi cette histoire de loin et j’ai été étonné d’apprendre que la Classe E foutait encore la merde. » Oswald détourna les talons, feignant de repartir vers sa propre classe avant de s’arrêter dans sa course pour observer le paysage.

Une équation difficile se posait à lui. Il devait parvenir à faire entrer dans son groupe quelqu’un qui le détestait. Une façon pour lui d’accomplir l’un des Douze Travaux d’Hercule. Dans les circonstances présentes, la tâche lui paraissait aussi ardue que veine, mais peut-être que les arguments émotionnels ne suffiraient pas ? Gabriel se laissa un temps de réflexion. Il l’écoutait toujours, il ne partait pas. Elle devait peut-être être contente de le revoir, au fond ? Qu’il daignât lui adresser la parole. Sans rien en savoir, le britannique restait flegmatique tandis qu’il admirait le ciel. Oui, cette journée allait être belle, il en était persuadé. Malgré quelques nuages, il finissait toujours par réussir. Cette fois-ci n’allait tout de même pas faire exception à la règle.

« Je suis gay. »

HJ : Gabriel n’avait pas osé en parler à quiconque au moment de leur rencontre, mais il est tout-à-fait possible que Sonera l’ait sue toute seule par ses propres moyens, vu la manière dont il a traité son ex dans la presse.
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MessageSujet: Re: Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant.   Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant. 1400359500-clockJeu 7 Aoû 2014 - 19:08

On s'connaît ?


Sonera le savait parfaitement, elle était puérile et trop entêtée pour ne serait-ce qu’entrevoir qu’elle avait tort de faire ça, mais il s’agissait de ce qu’elle considérait comme un abandon là, alors elle était intransigeante. Gabriel ne se poserait sûrement jamais la question de savoir si ça l’avait blessée, ni même le pourquoi du comment parce qu’elle le connaissait un petit peu tout de même, il ne se souciait pas de ça. Elle tenta tout de même de reprendre sa bonne humeur naturelle pour tenter de faire bonne figure, malgré cette “deuxième impression” plutôt ratée. S’il y avait une chose qu’elle détestait, c’était se mettre quelqu’un à dos - sauf les deux cons en E, le frère et le pote d’Anarchy - et dans le cas de Gabriel, c’était déconseillé, lui et son verbiage de politique.

Quand celui-ci prononça l’expression “Petit Prince”, Soni ne put s’empêcher de sourire. Elle lui avait donné ce surnom à l’époque où ils se fréquentaient encore et aujourd’hui, elle ignorait pourquoi. Le personnage de Saint-Exupéry était doux, gentil et sincère. Elle ne doutait pas de la douceur de Gabriel mais des deux autres qualificatifs…

En tous cas, tu es rayonnante.

Sourire beaucoup plus faux sur les lèvres de l’Italienne. Mais ses paroles ne l’étaient pas, elles.

Je peux en dire autant de toi Gabriel, tu es enfin à ta place et ça se sent !

Oh oui, il était parfaitement à sa place, Gabriel. Dans l’élite, chez ceux qui ne se sentaient plus pisser lorsqu’il s’agissait d’utiliser son pouvoir. Anarchy lui avait parlé de son abruti de frère qui maîtrisait parfaitement son don, sans pour autant lui révéler ce dont il s’agissait mais au moins, lui restait humble… Et ne pommadait pas le dos du premier passant pour obtenir ce qu’il voulait, surtout ! Ces compliments après un silence total depuis près de deux ans, Soni les digérait mal, elle n’y croyait pas vraiment. Mais peut-être qu’il était sincère ? Non… Impossible. Le combat entre le pour et le contre faisait rage dans son esprit et elle n’aimait pas devoir trancher de cette manière.

Quand Soni lâcha qu’elle se sentait bizarre après son passage en B, Gabriel ne comprit pas son vrai ressenti. Il sembla même comprendre le contraire puisqu’il annonça tout naturellement qu’il était heureux d’être retourné en A. Son petit encouragement, accompagné d’un clin d’oeil, lui aurait presque fait grincé des dents si elle ne s’était pas retenue juste à temps. À son tour elle lui servit un petit sourire contrefait et répondit tout naturellement :

Je ne compte pas atteindre la A. Je voulais rester en C malgré la nette amélioration de ma maîtrise. Je préfère rester avec des gens que j’apprécie, humbles et travailleurs.

Continuez la phrase par “contrairement à vous, les violets.” Sauf que Sonera n’était pas si bête que ça. Le jeune homme saisirait sûrement le sens sous-jacent des paroles mais elle ne souhaitait pas une guerre ouverte. Il se mit alors à soutenir son regard et elle regretta de ne pas avoir mis ses lentilles rouges pour le fusiller un peu plus. Elle se contenta donc d’un léger rictus neutre. Si tant est qu’un rictus puisse être neutre…

Je ne sais pas trop ce que tu penses de toutes les gabegies des groupuscules RED comme Entropy… J’ai suivi cette histoire de loin et j’ai été étonné d’apprendre que la Classe E foutait encore la merde.
Etonné, vraiment ? Peut-être que c’est parce que personne ne les écoute aussi. Moi aussi, ça me foutrait en rogne si on m’ignorait.

Et puis Sonera savait qu’il feignait d’être étonné. Pourquoi le serait-il après tout ? Même en suivant de loin, tout le monde se doutait que l’anarchie créée par Entropy ne s’arrêterait pas là. Pourquoi auraient-ils cessé toute activité, quand leurs revendications plutôt pacifiques n’avaient pas été entendues ? Elle haussa un sourcil blond et l’observa s’éloigner puis s’arrêter. Il ne savait pas ce qu’il voulait ou bien ? La jeune demoiselle allait tourner les talons quand l’assertion de Gabriel la stoppa net. Non pas qu’elle soit bien surprise par ce genre de penchant, qui semblait frapper la majorité du pensionnat. Non, c’était juste le côté soudain de la nouvelle. Il pensait qu’elle allait compatir ? Le tabasser pour ça ?

Moi pas, désolée on est en concurrence mon cher, répliqua-t-elle du tac au tac avec cynisme.Espérons qu’il ne se vexe pas. Sinon j’ai entendu de ton groupe là, ou ton club. Tu penses vraiment régler les choses avec du thé et de la parlote ? Je pensais que tu étais plus incisif que ça Gabriel, du moins pas aussi idéaliste que WIP.

Ce groupe l’intriguait. Il ne servait pas les idéaux de Sonera mais il avait piqué sa curiosité. Alors pour entretenir la conversation - et faire croire à Gabriel qu’elle était heureuse qu’il lui reparle, même si au fond, elle aimait qu’on ne l’ignore pas, - elle avait décidé de l’interroger là-dessus.

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MessageSujet: Re: Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant.   Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant. 1400359500-clockLun 8 Sep 2014 - 1:13
Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant. Tumblr_n9lk4ky3wh1sjgg2yo3_500

Avant on se connaissait, mais ça c’était avant.
{Fe Sonera}.

 
 
 

Cette pauvre petite Sonera apparaissait de plus en plus pitoyable aux yeux de Gabriel Oswald. Il éprouvait une pitié indicible à son égard, un sentiment de jugement condescendant qui commençait à transparaître tout son être plus elle osait lui résister. Il détestait qu’on lui résiste, qu’on use de cynisme avec lui. Ces comportements intolérables, ces pratiques inacceptables l’irritaient au plus haut point, alors qu’il les utilisait lui-même pour satisfaire ses propres intérêts. Et cette hargne, cette voix qui lui disait de frapper, d’agir, de la détruire, de la mettre à terre, le britannique la contrôla et il n’en parut absolument rien.
Non, ce serait bien trop facile, bien trop simple. Sonera di Gregorio avait choisi son camp. Mais il était encore trop tôt pour se débarrasser d’elle. Il devait penser à la Guerre des Classes avant tout, au potentiel soutien qu’il pouvait perdre s’il laissait ses sentiments irrationnels prendre le dessus.

Avec un sourire plein de mauvaise foi, Oswald la regarda avec attention. Ce petit échange de flatteries hypocrites le rendait presque heureux, tellement elle jouait mal la comédie. Viser petit pour se satisfaire dans la médiocrité ? C’était son choix, mais sa bave ne devait pas atteindre ses propres mocassins, oh ça non. Le petit pique sournois de sa deuxième réplique ne manqua pas à ses oreilles.
« Je comprends. Le facteur qualité n’est pas toujours déterminant, très honorable lady. Cela étant, si tu voulais rester en C, rien ne t’y empêchait. » À quoi ça servait de se plaindre alors qu’on avait soi-même pris la décision ?

La suite de ses propos l’enjoua beaucoup moins. Gabriel savait rester maître de lui-même, sa grande contenance le rendait aussi froid qu’un robot dans certains cas. Ne sachant pas comment réagir, il resta aussi figé qu’un robot, sans ciller, sans dégager la moindre émotion, la moindre approbation, la moindre dénégation.
Elle était donc une chevalière de la bienpensance ? Quelle déchéance. Le londonien l’imagina au milieu des gothiques, hippies et autres pacifistes complètement défoncés de W.I.P et cette idée l’amusa intérieurement.

« Le problème est plus vaste que cela. » Répliqua-t-il avec un petit rire presque innocent. Tout ceci se passa avant l’aveu de son homosexualité.

Elle devait vraiment lui en vouloir, d’une rancune maladive pour être aussi hargneuse même sur une question aussi importante. Quel âge pouvait bien avoir cette guenon dans sa tête pour lui répondre ainsi ? Si elle voulait jouer aux bonnes âmes charitables, Sonera devait peut-être commencée par faire preuve d’un petit peu plus d’empathie auprès des autres, et surtout de ses ennemis. Elle risquait autrement de s’en mordre les doigts.

« Tu comprends maintenant pourquoi je ne te l’ai pas dit, je m’attendais à cette réaction condescendante et dédaigneuse. » Fit-il avec une pointe d’agressivité, pour feindre l’agressivité post-blessure. Ce n’était pas dit avec l’ironie de son petit sourire patelin habituel, non. Il s’était cette fois-ci montré vraiment affecté par ses propres. C’était peut-être le cas d’ailleurs ? Lui-même n’en savait rien. L’abysse de son esprit l’intriguerait toujours. C’était un endroit inconnu aux mille et une facettes. Reposant son regard sur la chevelure blonde de son interlocutrice, il la considéra soudain un instant. Elle avait entendu parler du RTP ? C’est qu’elle se tenait au courant, la petite Cunégonde. Enfonçant ses yeux dans les siens, un sourire radieux remplaça son masque blafard.

« Sonera… Tu me connais, non ? Crois-tu sincèrement que nous sommes juste en train de bitcher dans le dos des autres avec du thé ? Si tu me pensais plus incisif, moi je te pensais beaucoup plus lucide et perspicace. » Relevant sa manche pour regarder la montre Rolex attachée à son poignet, il redescendit vers son ancienne amie. « Reckoning Tea Party. L’association des meilleurs cerveaux de cet établissement, peu importe leur classe, qui dans leur complémentarité ont un dénominateur commun : celle de l’honnêteté intellectuelle. Un même but nous rassemble : préserver les acquis de Prismver qui sont menacés par des terroristes en couche-culotte armés de pistolets à bulles. Tu vois, Sonera. » Balança-t-il en montrant sa salle de classe. « Nous n’avons rien contre les E. Mais nous pensons que la violence n’est pas une solution, mais un chantage. Et nous l’exprimerons très clairement, bien assez tôt. » Le garçon s’approcha d’elle et lui fit un énorme câlin.

« Tu m’as manqué… Mais ça, tu ne le croiras jamais. Tant pis. » Il se recula, la regarda et soupira. « Navré pour ce petit élan d’affection. »
HRP > Mon retard est impardonnable.
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MessageSujet: Re: Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant.   Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant. 1400359500-clock
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Avant on se connaissait, mais ça, c'était avant.
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