En avant la musique ! [PV Geneviève De L'Isle]

J'avais traversé toute l'école avec cet énorme étui sur le dos. S'il avait été vide, j'aurais pu m'en accommoder mais non. Il y avait en son sein un instrument tout aussi gros que l'étui, ma contrebasse. L'instrument faisait presque ma taille et faisait presque quinze kilos. Il m'arrivait bien souvent d'avoir délaissé le violon pour cet imposant instrument.
Mon sac à main dans les bras, j'avançais tant bien que mal, perché comme toujours sur une paire de talons hauts.

Après plusieurs longues minutes de calvaire, j'arrivais enfin à l’ascenseur qui, Ô, surprise était une nouvelle fois en panne. Il allait sérieusement falloir qu'ils pensent à changer cette satanée machine.
D'un air blasé et las je me dirigeais vers les escaliers. Dieu merci, la salle de musique était au premier étage. Ma seule récompense serait d'entendre le doux bruit du frottement de mon archer sur les cordes de ma contrebasse.

J'arrivais enfin. Je poussais la porte de la salle qui comme pour s'excuser du poids de mon instrument et de l’ascenseur encore obsolète, était vide. J'étais seule. Quel bonheur.
Pour pouvoir passer la porte, j'avais du porter l'étui à bout de bras. Je posais délicatement mon fardeau sur une table et fit claquer les loquets qui maintenaient jusqu'à présent mon étui clos. Un sourire sur les lèvres, je retirais le divin instrument des son cocon.

Installant tout ce qu'il me fallait, je finis par aller chercher mon archet. Je le posais sur les cordes et fis chanter l'instrument. Six Suites, de Bach. Divin.

Le morceau achevé, je déposais la contrebasse à mes côtés et m'asseyais sur une chaise non loin. Je prenais la bouteille dos que j'avais pris soin de sortir de mon sac à main. J'étanchais ma soif et à peine la bouteille replacé, quelqu'un entrait.

Je me retournais pour voir de qui il s'agissait. Elizabeth Rosenbach. Cette sale petite hypocrite qui trompait tout le monde avec son petit jeu. Elle était en classe de musique. C'était donc son droit de venir ici mais pourquoi fallait-il que ce soit pendant un moment où je m'y trouvais.

Elle entra et se stoppa à quelques mètres de chez moi.

« Excuse moi de te déranger Geneviève mais j'ai un message de la part de la professeur de musique qui nous concerne toute les deux. »

La professeur de musique ? Je n'étais même pas en filière musique. De quoi pouvait-il s'agir ? J'avais déjà assister à des cours de musiques quand je n'avais pas cours mais c'était bien tout.
Je me levais tout en m'assurant que mon instrument ne craignez rien. Je me positionnais face à mon interlocutrice.

« Dis moi tout. »

Je la décrivais de haut en bas. Un sourcil arqué et un sourire en coin. Puis je lui tournais le dos pour aller m’asseoir sur le bord d'une table.

Elle avait au moins compris que son petit manège ne fonctionnait pas sur moi. Elle effaça se stupide sourire de sa stupide face et enfin elle me donna une explication.
Il fallait donc que je travail avec elle pour qu'elle puisse obtenir une bonne note ? Je souris. Il allait falloir qu'elle me cire bien les pompes pour que je lui rende un tel service.

Bien, pour répéter il lui fallait son instrument et effectivement savoir quand la torture prendrait fin serait éventuellement une bonne chose à savoir. J'acquiesçais avec un sourire suffisant.

« Vas. »

Elle sortait de la salle et je retournais à mon instrument dont je m'emparais. Triste nouvelle. Pourquoi fallait-il que ce genre de chose arrive lors de moment de joie ? Je devais me détendre. Ne pas penser à cette demeuré. Juste jouer. Jusqu'à son retour. Je baissais le bras, un air désolé.
Elizabeth allait devoir me rendre service si elle voulait sa note. Je devais définir ce dont il s'agirait.
Je reposais l'archet sur les cordes de ma contrebasse et me lancé dans une improvisation endiablée. Il fallait le dire, j'étais pleine de talent.

Alors que je jouais encore, cette pimbêche fit son retour m'interrompant dans mon morceau. Ah, ce que je pouvais détester ça.

« Oui j'avais bien entendu que tu étais de retour, pas la peine de me le faire remarquer. »

Elle était exaspérante ! Une vile petite menteuse, hypocrite et terriblement fausse. Ne pouvait-elle pas se montrer tel qu'elle l'était réellement ? Ah, sérieusement, cette fille.
Elizabeth posait ses affaires non loin des miennes et attachait ses cheveux. Elle faisait quoi ? Elle voulait avoir l'air plus sérieuse ? Plus impressionnante ? Hm, laisses moi rire. J'esquissais un sourire mauvais. J'allais lui en faire baver à cette petite garce.
Je fis claquer ma langue sur mon palais et repris mon improvisation. Mais je m'arrêtais quelques secondes après. Ce que je faisais me semblait tellement plus fade depuis qu'elle était de retour.
Sans même prendre la peine de me lever, je lui posais une simple question :

« Et j'y gagne quoi à t'aider ? Un petit point bonus ne suffira pas à me combler. »

Délicatement, je posais mon archet sur la table non loin de moi et ma contrebasse contre cette même table. Je me relevais et me dirigeais à nouveau vers elle. Le dégoût se lisant sur mes traits. Il fallait qu'elle sente l'écart entre nous.