En avant la musique !

Aujourd'hui était un jour stressant pour toi, Claudio. En effet, ton premier cours devait avoir lieu et tu te demandais si tu aurais des élèves et comment ils seraient. Seraient ils attentifs, seraient ils perturbateur ? Tant de questions dans ta tête mais tu essayais de gérer tout cela même si ce n'était pas simple.
Tu étais arrivé par le train. Un petit tour à Rome simplement pour rassurer tes parents que tu allais débuter tes cours à prismver. Évidemment, ta mère était tellement émue qu'elle ne pu s'empêcher d'user de son pouvoir donc ce fut en homme qu'elle t'enlaça. Tu te souviens avoir eu un instant de surprise avant de sourire et de la rassurer en la serrant tout contre toi. Oui Claudio, tu as beau avoir 26 ans, tu seras toujours un enfant de 10 ans pour ta mère.
Quoi qu'il en soit, hop dans le train ! Tu avais hâte mais en même temps tu étais stressé de te retrouver dans une classe ou tu serais obligé de faire cours. Allez rassure toi ! Tout se passera bien, tu en es sûr ! Il faut juste que tu y croie dur comme fer et tout ira bien !

Claudio : « Que le trajet est long ! Le train ne peut il pas aller plus vite ! »

Tu te dis qu'à vol d'oiseau tu pourrais peut être alors plus vite que le train mais... Si c'était pour arrivé inconscient au pensionnat ce n'était pas la peine. D'ailleurs, tu t'imagines déjà la tête de tes collègues qui allaient voir un Rossignol battre faiblement des ailes et s'écrouler sur le sol, dans une volute de fumée pour devenir un type inconscient, à moitié à poil – en caleçon plus exactement – sur le sol. À éviter donc.
Mais tu ne peux pas t'empêcher de sautiller sur place. Un vrai gamin. Rappelle toi que tu es professeur Claudio alors arrête d'agir comme un élève de première année ! Heureusement, tu as assez de jugeote pour écouter ta conscience et tu finis par te calmer mais il y a quelque chose qui te manque : la musique. Inconsciemment donc, par réflexe, tu te mets à tapoter tes cuisses effectuant des gammes comme si tu te trouvais devant un piano.
Faire ce genre de chose te rassure. Tu te sens moins stressé mais tu as toujours aussi hâte d'arriver. Encore une heure et le train s'arrêtera à la gare, tu en es persuadé. Soudain, tu te met à bailler : oui, tout ce stress inutile a fatigué ton corps et tu te dis qu'un petit somme sera le bienvenue. Tu te cale donc contre ton siège et, fermant les yeux, tu ne tardes pas à t'endormir.
Cependant, ton sommeil ne dure pas longtemps puisque le train annonce son arrivé à la gare rapidement :

Claudio : « Arrivi eccomi infine ! »

Tu es tellement heureux que ton premier réflexe fut de parler dans ta langue maternelle, c'est à dire l'italien. Tu ignores cependant si on te comprend mais cela n'a pas d'importance alors tu sors du wagon avec tes valises et tu rentres au pensionnat. À peine le temps de saluer quelques uns de tes collègues que tu dois déjà te mettre au travail.
En effet, pour ce premier cours apparemment, elles ne sont que deux demoiselles. Ce n'est pas beaucoup mais au moins, tu pourras te familiariser avec ton nouvel environnement. Tu es gai comme un Pinson malgré le fait que tu puisse te transformer en Rossignol. Cependant, tu ne tardes pas à  avoir un problème de taille mon cher Claudio : mais où est donc passé cette salle de musique ? Heureusement, pas le temps de déprimer que tu vois deux donzelles discuter entre elle. Poliment donc, le sourire aux lèvres, tu les accoste en leur demandant :

Claudio : « Scusatemi ragazze. Sapreste o trovatevi la sala di musica ? Oh pardonnez moi... Excusez moi jeunes filles. Sauriez vous ou se trouve la salle de musique ? »

Avec un peu de chance, ces jeunes filles comprendraient l'italien mais... Par pitié Claudio... Tu n'es pas en Italie alors essaie de parler normalement la prochaine fois

Les deux jeunes filles semblaient comprendre l'italien et même le parler. Des compatriotes donc ? Tu étais si heureux que tu manquais de sauter de joie mais, ce n'était pas quelque chose à faire malheureusement. La première demoiselle te demanda – dans ta langue maternelle – comment tu allais, indiquant que la salle de musique était juste à coté d'elle. Au moins, le point positif serait qu'une de tes deux élèves était quelqu'un de serviable.
La deuxième demoiselle te salua également, te souhaitant la bienvenue également en italien, ce à quoi tu ne pus t'empêcher de répondre :

Claudio « Grazie per la vostra informazione, signorina. Così venite anche dall'Italia? Sono felice di vedere che i miei primi due alunni della giornata sono italiane. Ciò mi fa caldo al cuore »

En gros, tu étais entrain de leur dire que tu étais heureux que les tes deux premières élèves de la journée étaient italiennes, ajoutant même que cela te faisais chaud au coeur et tu remerciais la première demoiselle pour le renseignement car c'était quand même grâce à elle si tu avais pu trouver la salle de musique rapidement. Puis, soudain, voilà que tu remarques la deuxième donzelle qui ne te quitte pas des yeux, un sourire étrangement charmeur aux lèvres, qui te fais rougir comme un adolescent... Herm... Calme toi Claudio ! Rappelles toi que tu es juste là pour leur apprendre la musique et le chant !
Tu secoues alors la tête, comme si tu voulais chasser de ton esprit quelques mauvaises pensées – en même temps, même si ta fonction ici est celle d'un professeur, tu restes un homme - et tu pousses, une première fois, la porte de la salle de musique. Tiens... Elle était fermée ? En même temps, c'est normal Claudio puisqu'il n'y a eu aucun cours de musique à part le tien. Que tu pouvais être idiot par moment... Tu t'empresses alors de fouiller dans ta mallette pour trouver les clés pour ouvrir la porte.
Une fois celle ci ouverte, tu la pousse et tu t'effaces, regardant les deux demoiselles :

Claudio : « Ve ne prego, signorine. Entrate ed installatevi »

Toujours dans ta langue maternelle – trop heureux d'être tombé sur deux jeunes demoiselles italiennes comme toi – tu les invitaient à entrer dans la salle et à venir s'installer où elles le veulent. Toi, tu te diriges directement vers le piano, manquant toujours de sautiller comme un enfant, émerveillé comme si cet instrument était ton cadeau de Noël.
Cependant, mon cher Claudio, n'oublies pas que tu es ici pour travailler et enseigner. T'amusant à jouer un air rapide au piano, juste pour vérifier que celui ci est bien accordé, tu t'arrêtes puis tu t'adresses aux deux jeunes filles, en Anglais cette fois :

Claudio : « Je serais plus que ravi de continuer ce cours en Italien, mais je n'enseigne malheureusement que la musique et le chant. Merci encore une fois d'assister à ce premier cours de la journée, mesdemoiselles. Je me présente : Professeur Claudio McLeoni. Piaciuto di fare il vostro incontro, signorine »

Que tu es incorrigible, Claudio ! En même temps, tu as une circonstance atténuante dans le sens où tes deux jeunes élèves sont italiennes donc tu peux te permettre cet écart de conduite mais fais quand même attention la prochaine fois parce que tu n'auras sûrement pas la chance de tomber que sur des élèves habitant le même pays que le tien.
Toujours devant ton piano, tu as plus que hâte de commencer ton cours, surtout que la première demoiselle – la brunette – t'avais dis qu'elle avait également hâte que ce cours reprenne. Cependant, il te manque deux informations de taille : les noms de tes deux charmantes élèves. Soit. Tu leur demande donc, dans un sourire :

Claudio : « Avant de commencer ce cours, j'aurais quelques questions à vous poser, notamment sur vos noms et sur vos instruments de prédilection. Dites moi tout : comment vous appelez vous et quels sont les instruments que vous préférez »

Allez maintenant c'est à toi de jouer, Claudio ! C'est ton instant de gloire

Te voici impressionné. Les deux jeunes filles semblaient être tellement passionnées par la musique donc tu pouvais sans aucun doute partager ta passion avec elles. De plus, ce n'était pas tous les jours que tu rencontrerais des compatriotes donc cela te rendais encore plus heureux, tellement que tu avais le comportement d'un enfant, ayant même les étoiles dans les yeux.
La brunette se présenta en premier : Lena Gabrielle Moncalieri, mais elle te disais de l'appeler Lena et, apparemment – vu qu'en bon italien tu comprenais évidemment ta langue – elle venait de Florence, tandis que l'autre demoiselle, appelée Céleste Di Marzio ne t'avais pas donné ce genre d'information mais après tout, tu ne vas pas lui en vouloir à cause de cela, n'est ce pas ? Quoi qu'il en soit, toujours devant ton piano, tu t'adressais, en premier, à Lena :

Claudio : « Sono originario di Roma, personalmente, Signora Lena, ma ho avuto l'opportunità di andare a Firenze che è una città magnifica »

Ola Claudio... N'avais tu pas dis que tu éviterais de parler italien... D'ailleurs, lorsque Lena t'avoue qu'elle joue du violoncelle et qu'elle a pris des cours de chant, tu es impressionné et cela te donne envie d'écouter la jeune fille même si tu remarques qu'elle n'a pas son instrument avec elle. Un instant, tu es légèrement déçu mais tu te rappelles que la musique n'est pas le seul cours enseigné à Prismver et qu'emporter tout le temps un violoncelle avec soi, dans les autres cours, est un peu encombrant.
Cependant, à peine t'es tu adressé à Lena que tu sens de nouveau le regard de Céleste sur toi et tu remarques également la démarche légèrement sensuelle qu'elle adopte pour aller s'installer à sa place avant qu'elle ne prenne la parole, se présentant et avouant qu'elle jouait du piano et du violon depuis peu, sa mère lui ayant également donné des cours de chant.
T'interrogeant légèrement sur le regard que Céleste donnait à Lena, sans vraiment comprendre au départ – même si tu avais l'impression d'être un premier prix dans un concours – tu souris à Céleste en prenant la parole, faisant bien attention, cette fois, de parler en Anglais :

Claudio : « Je vois. Vous avez donc toutes les deux de l'expérience dans le domaine de la musique, si je comprends bien. Voudriez vous bien me faire l'honneur d'une démonstration ? Céleste, je vous invite à prendre place devant le piano en face du mien. Quant à vous, Lena, andate a cercare un violoncello che deve essere sistemato nel piccolo cagibi che si trova vicino alla pedana e venite a raggiungermi poi. Amerei farmi un'idea dell'esperienza che ave »

Doucement Claudio... On va déjà croire que tu fais du favoritisme en acceptant de parler dans ta langue maternelle qu'avec une des deux italiennes, même si, évidemment, c'était totalement faux. En tout cas, la chose qui était sûre était que tu invitais Lena à aller chercher un violoncelle qui devait être rangé dans un petit cagibi près de l'estrade où ton bureau se trouvait, invitant en même temps Céleste à venir te rejoindre, sur le deuxième piano que comptait la salle.
D'ailleurs, en attendant que les deux demoiselles t'obéisse, tu te lèves et les regarde avec le même sourire sur son visage

BAM ! Le bruit que fait le plafond qui te tombes sur la tête. Heureusement, ce n'est qu'une métaphore Claudio donc ce n'est pas la peine de regarder en l'air, le plafond est toujours bien à sa place et ne risquera pas de bouger aussitôt. En fait tu es un peu surpris parce que tu ne t'attendais pas à ce que Lena te reprenne. Enfin... C'est quand même de ta faute un peu, Claudio... Italien ou Anglais, il faut choisir la langue que tu pratiques et la tenir jusqu'au bout.
Soit tu leur parles italien à toutes les deux ou tu leur parles en anglais. D'accord, tu as compris la leçon, tu leur parleras en anglais comme ça tout le monde pourrait comprendre. Cependant, tu gardes un instant le silence tandis que Céleste s'installe sur le piano en face du tien, jouant un petit air que tu trouves beau mais... Mélancolique et légèrement triste sur le bord. Aussitôt, tu veux en savoir plus parce que tu as toujours appris que la musique reflétait l'âme du musicien. Tu vas pour lui poser la question mais, apparemment, la jeune italienne avait déjà prit les devants en t'avouant qu'elle avait écrit ce morceau pour sa mère quand elle était à Naples.
Heureusement, Lena ne tarda pas à revenir avec un joli violoncelle en main et, en toi même, tu te dis que la demoiselle avait bon goût en matière d'instrument. Tu lèves alors le visage vers Céleste, la fixant de ton regard émeraude avant de lui répondre, d'un sourire rassurant :

Claudio : « Le morceau que vous m'avez proposé est, magnifiquement bien interprété, signora. Je trouve juste cela dommage qu'il reflète autant de mélancolie et de tristesse, cependant. Est ce vous qui l'avez écrit seule Céleste ? Parce que je trouve cela impressionnant l'expérience que vous pouvez avoir en étant si jeune. Vous avez dû y passer un certain temps pour vous perfectionner, j'imagine »

En effet, tu es impressionné mais en même temps, un peu triste que la jeune italienne t'ai proposé un tel morceau. Tu ne sais pas pourquoi, mais tu aurais imaginé quelque chose de plus joyeux, de plus vivant, surtout venant de Céleste qui semblait être une jeune personne pleine de vie. Comme quoi... Il ne fallait pas se fier aux apparences en fin de compte.
Lena proposa ensuite à sa compatriote et camarade de l'accompagner et, en même temps, elle te demandais si elles devaient jouer quelque chose de compliqué. Ola... Toi qui pensais pouvoir prendre la peine de leur expliquer quelque chose... Voila qu'elles voulaient commencer par quelque chose de compliqué : elles mettaient donc déjà la barre assez haute.
Cependant, ta voix retentit alors que tu leur expliques :

Claudio : « Allons mesdemoiselles, essayons de commencer par des morceaux simples, voulez vous. Rien ne sert de commencer par quelque chose de compliqué au départ parce que, sinon, j'ai bien peur de ne plus rien avoir à vous apprendre, à part si vous souhaitez volontairement placer la barre haute, tout de suite, mais en tout cas je vous félicite de proposer à votre camarade de vous accompagner, Lena. J'ai hâte de vous entendre jouer, toutes les deux. Dites moi simplement ce que vous souhaitez interpréter et la salle est à vous  »

Peut être ces deux jeunes filles souhaitaient elles t'impressionner, chose totalement absurde puisque tu l'étais déjà. En effet, toi qui avait commencé à apprendre la musique récemment, tu étais toujours en admiration pour ceux et celles qui avaient la passion de la musique dès le départ. Toujours debout, tu te déplaces légèrement pour te retrouver à ton bureau derrière lequel tu t'assois en posant tes mains sur la table. Peut être noteras tu cette démonstration ? Bien sûr que non. Après tout, même si tu as un devoir de résultat, tu es surtout là pour encourager et féliciter tes élèves.
Leur faisant un léger signe de tête, tu les encourageaient donc à commencer

Une douce musique commença à envahir la salle et tu fermas les yeux, comme pour mieux t'imprégner de la mélodie ambiante. Les deux demoiselles te faisaient une proposition intéressante si bien que tu n'eus rien à dire sur le choix de la musique qu'elles voulaient te présenter.
Céleste commença alors par jouer au piano. La demoiselle avait les yeux fermés, ne semblant pas vouloir regarder la partition, comme si elle connaissait déjà le morceau par cœur. Quant ce fut Lena qui la rejoignit avec son violoncelle, la dimension augmenta d'un cran et tu n'avais pas rouvert les yeux comme guettant la moindre impureté dans leur jeu. Pourtant, il fallait bien avouer que tu étais ébahi, impressionné.
En plus, la musique qu'elles te proposaient était calme car le jeu du piano était doux. Quant au violoncelle, il mettait un peu de saccades mais les deux instruments s'accordaient vraiment bien et tu te dis que le choix de Lena avait été audacieux. D'ailleurs, pendant toute la démonstration, tu gardas le silence.
Que dire de plus ? Tu avais l'impression que ces deux demoiselles connaissaient déjà tout sur l'art de la musique si bien que tu pensais ne plus rien avoir à leur apprendre. Alors tu restas sagement assis sur ta chaise, en face de ton bureau et tu écoutas. Plusieurs minutes plus tard cependant, le morceau s'arrêta en douceur et les deux demoiselles posèrent leurs instruments. Ce fut d'ailleurs à ce moment là que tu t'autorisas à rouvrir les yeux.
Un grand sourire s'afficha sur ton visage alors que tu applaudis de bon cœur tes deux élèves en les félicitant :

Claudio : « Magnifique prestation mesdemoiselles ! Magnifiquement bien interprété qui plus est. Lena votre choix du morceau était judicieux. Quant à vous, Céleste, votre légèreté au piano est impressionnante ! Franchement, je n'ai presque rien à dire à part vous répéter que je suis impressionné. Je comprends maintenant ce que vous vouliez dire par commencer par des morceaux difficiles donc mesdemoiselles je n'ai qu'une question : accepteriez vous d'interpréter une musique d'un compositeur italien ? »

Non parce que Franz Schubert avait beau être un compositeur connu, tu te rendais compte que sa nationalité faisait tâche dans le fait que vous étiez tous les trois italiens donc tu aurais aimé, dans la mesure du possible, que ces deux jeunes filles interprètent une musique de votre pays. Dis donc, quelle exigence Claudio..
D'ailleurs, cela te donna une idée : oui parce qu'il ne fallait pas oublier que tu avais un rôle de professeur tout de même Claudio et qui disait avoir un tel rôle signifiait donner des exercices à tes élèves. Toussotant légèrement, tu pris la parole :

Claudio : « Bien à présent que j'ai pu me rendre compte de l'impressionnant duo que vous pouvez former, j'aimerais vous entendre jouer en solo. Par exemple, Lena, pouvez vous, s'il vous plait, interpréter ceci : Luigi Boccherini - Complete Cellos Concerto ?Morceau exclusivement prévu pour violoncelle. Évidemment, comme cette version est longue, je ne vous demanderais pas de l'interpréter en entier. Quant à vous Céleste, votre exercice sera celui ci : Ludovico Einaudi – Primavera, morceau exclusivement prévu pour piano. Bonne chance mesdemoiselles. À vous de décider qui d'entre vous commencera en premier »

Que tu avais hâte de les entendre !