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 Obsession Δ Indiana

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MessageSujet: Obsession Δ Indiana   Obsession  Δ Indiana 1400359500-clockDim 17 Aoû 2014 - 13:11

obsession

Il a encore eu tout faux.
La colère de l’échec au ventre, sa main raye la formule d’un mouvement sec, la couvrant d’une épaisse couche de graphite noire. Un soupir agacé file d’entre ses lèvres, et il lâche son crayon pour passer ses mains couvertes d’inscriptions dans ses cheveux - il se prend la tête. Ca lui prend la tête. Décidément il ne comprend pas. Et il n’aime pas ne pas comprendre. Terry est loin d’être du type colérique, mais là, tout de suite, il avait une soudaine envie de tout foutre en l’air.

Bonk.

C’est son crâne qui se pose sur la table toute blanche et toute lisse de sa salle de cours, alors qu’il expire doucement toute la pression qu’il s’inflige. Des semaines qu’il utilise le moindre instant, la moindre pause pour avancer ses recherches - en vain. Les cours vont reprendre dans 28 minutes exactement,et le voilà là, seul sur sa table avec pour seul repas sa propre déception - géniale ta vie Terry.

Oh, il a envie de fumer aussi. Comme quoi on peut toujours trouver pire.

De longues minutes passent, marquées par le tic tac inaudible de l’horloge accrochée au dessus du tableau - et il reste là, l’esprit perdu dans le labyrinthe de ses pensées. Qu’est ce qui n’allait pas dans ses théories ? Est-ce que ce qu’il entreprend est seulement possible ? Il aurait peut être besoin d’aide, mais jamais ô grand jamais il oserait en demander. De peur de déranger, comme toujours. Et puis, il a cette chose au fond de lui qui lui demande d’accomplir ça par lui même. Pour une fois, juste pour lui - quitte à être égoïste. Il a conscience que le temps presse, et qu’il ne peut pas abandonner. Il voit les classes qui commencent à s’entre-déchirer, et avec l’ouverture de ce club par Arsène … Il a la nausée. Parce qu’il la voit, la violence physique qui s’implante en Prismver comme un parasite, et ça le terrifie. Ca l’a toujours terrifié, plus que le regard et le contact des autres. C’est pour dire.

Une minute plus tard, il est redressé sur sa chaise, cigarette en main. Pas le droit de fumer en salle de cours ? Personne n’en saura rien, et puis il n’y aura qu’à ouvrir les fenêtres. Il bascule sa tête en arrière, crachant sa fumée vers le plafond d’un blanc proche de son esprit.

Ses recherches sont en train de le bouffer. C’est un fait. Les cernes qui s’étalent sous ses yeux sont les preuves qu’il ne compte plus ses jours avec des nuits complètes ; les écritures sur ses mains soulignent le fait que tout ça le prend bien trop à coeur. Tout ça vire à l’obsession. Mais Terry ne voit rien, Terry s’oublie comme d’habitude. Le travail avant tout. Le bien des autres avant le sien.
Gueule toujours en l’air, il ferme les yeux. Il imagine Prismver de nouveau en paix, lorsqu’il aura trouvé la solution. Il imagine tous ses élèves rongés par leur don indésirable enfin libres. Et il s’imagine différent, lui aussi, son don retiré. Oui sa recherche pourra sûrement en sauver. Même rien qu’une personne, ça lui irait. Même si elle ne le remercie pas, ça lui irait. Parce qu’il aurait enfin servi au bonheur de quelqu’un, lui le transparent inutile.

Et cette seule pensée suffit à lui accrocher un semblant de sourire sur le visage, à lui procurer ce minuscule éclat de bonheur.

Une seule personne suffirait.
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MessageSujet: Re: Obsession Δ Indiana   Obsession  Δ Indiana 1400359500-clockLun 25 Aoû 2014 - 12:19
- Qu’est-ce que tu fous encore, l’intello ?

Réminiscence.

Indiana se tient là, sur le pas de la porte qu’il n’a eu qu’à pousser sans que Terry ne le remarque. Ses bras musclés sont croisés, son regard glacial brûle le jeune professeur. Fixation.

La caractéristique d’un dominant est qu’il aime sentir l’effet qu’il fait au dominé.
Et Edgard a toujours été ce dominé.

Il y a beau avoir une immensité de sensibilité en Indiana, des éclats sublimes, des merveilles enfouies, il aime ça. Jouer le monstre. Le prédateur. Il fixe le professeur Clayton intensément, un fin sourire aux lèvres. Il la sent d’ici, la tension qu’il insuffle à travers ses muscles. Il l’entend d’ici, son coeur qui s’est mis à battre un tout petit peu plus vite. Il le voit, l’éclat sauvage qui anime ses pupilles vertes.

La proie a relevé la tête.
La proie a vu la bête.

Quel délice de sentir qu’on fait de l’effet à une personne. Quel qu’il soit, elle n’y est pas insensible.
Indiana n’est qu’un gamin perdu et effrayé qui a besoin d’attention. Il la cherche, il la trouve, s’en empare au creux de ses poings. Trésor. Le trésor d’un enfant qui a trop violemment perdu tout ses repaires. Alors il se les crée. William était son idéal. Emma était celle qui gonflait son égo tel un ballon pour atteindre le précédent.

Et Terry était la pierre sur laquelle il prenait violemment appuie pour sauter. La pierre sur laquelle il abattait toute sa force. La pierre sur laquelle il atterrissait violemment, y écrasait tout son poids, et le poids de tout ce qu’il portait. N’ayant jamais aucun remord à la fissurer.

Il s’est approché, le monstre. Il n’est pas bien grand, mais est une véritable masse de muscles. Terry a pu juger de sa puissance d’adolescent, il ne peut qu’imaginer la force de l’adulte qui grouille, fourmille sous ces muscles. Son regard de givre court sur le bureau, d’une froideur telle qu’il pourrait transpercer toute matière de milles piques. Contraste absolu, la rougeur de son visage. Chair brûlée, rougeoyante. Il est lave, il est givre.

Mordant.

- C’est quoi tout ça ?

Sa main glisse sur le bureau qu’il contourne, effleure le papier. Le bourreau touche les travaux d’un autre, caresse le savoir du bout des doigts. Savoir qu’il n’a pas, qu’il n’aura jamais. Indiana est un homme de pulsions, de sensations. Un soldat ayant la fleur au fusil. Un artiste, un guerrier. Une peinture de milles couleurs, mais le Savoir n’y est pas.

Il n’a pas l’intelligence. La réflexion. La patience. Le recul. Il n’est pas programmé pour ça.

Il y a posé les coudes, sur le bureau. Habité par le calme, la bête se tient tranquille, observe les écrits. La brute s’intêresse aux travaux de l’intello. Mais pour combien de temps, à ton avis, Terry ?

Tu les vois, ces yeux de milles cristaux qui se lèvent sur toi, maintenant.
Combien de temps, Terry ? Peux-tu calculer quel répit il va t’offrir ? Peux-tu formuler l’équation de ses réactions ? Prévoir son comportement comme on prévoit la trajectoire d’une comète ?

Peux-tu l’étudier lui, Terry ?




Août.

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MessageSujet: Re: Obsession Δ Indiana   Obsession  Δ Indiana 1400359500-clockLun 25 Aoû 2014 - 18:27

obsession

Il ne l’avait pas senti approcher - et ceci malgré l’habitude. Pour une proie, Terry manquait cruellement d’instinct.

« Qu’est-ce que tu fous encore, l’intello ? »

Ses yeux s’ouvrent, son regard le percute. Emeraudes tremblantes et saphirs givrés se rencontrent, se repoussent. Il inspire, et l’air vient brûler ses poumons, alors que ses rêveries meurent dans un souffle. Brutal le  réveil, hein Terry ? Il ne s’attendait pas à le voir là - de tous les lieux ; et de tous les moments. N’était-il pas censé travailler ? Troublé, touché - ses poings se serrent, posés sur la table. Il a un temps d’adaptation, juste le temps de le voir s’approcher, près, bien trop près. Adrénaline. Sa soudaine nervosité lui donne envie de rire - il est dans sa classe, avant un de ses cours, et c’est limite s’il se fait pas engueuler par le cuistot. L’ombre d’un sourire amer file sur ses lèvres.

« Je travaille. Dans ma classe. »
Il se sent obligé de répondre à cette question sans intérêt.
Il se sent obligé de répondre, comme pour montrer qu’il a une voix lui aussi. Et qu’il n’a plus peur de l’utiliser.

Quand Indy effleure le papier - le précieux papier de toutes ses réflexions, il se raffermit. Ses lèvres comme sa mâchoire se serrent, tandis qu’il avale sa salive. Il a encore le goût de l’échec, de la colère - ce qui lui donne une étrange sensation de puissance. Plus même, de courage. Ses yeux retrouvent une fois de plus celui du cuisinier, qu’il fixe. Il n’a plus peur. Il n’aura plus jamais peur - surtout pas de lui.

C’est comme une carapace qui le recouvre, lui et ses faiblesses. Une armure forgée par les poings et les coups d’Indy. Une carapace acquise dans la violence.

« C’est quoi tout ça ? »
Indy désigne ses notes, irremplaçables notes. Terry réprime un sourire, et laisse échouer son regard sur les écritures, véritables hiéroglyphes. Un rêve - a-t-il envie de répondre. Un jolie rêve, qui commence à lui tourner à la tête, et à se transformer en lubie. Un moment d’absence, de pur flottement s’écoule, et il détourne les yeux des formules et des questions.

« Quelque chose que tu es incapable de comprendre. »
Dans une autre bouche, ça aurait pu sonner comme mauvais ou insultant. Mais il l’avait dit toujours si doucement, ses lèvres presque étirées, une tristesse furtive au fond des pupilles.
Ses recherches, son rêve, c’était la seule chose qui lui appartenait - et personne n’était en mesure de comprendre. Personne n’était en mesure de ressentir. Et sans qu’il arrive à le concevoir, tout ça lui flanquait une douloureuse sensation.

Sans se presser, il étend ses mains, rassemble les feuilles, et ferme le carnet sur lequel est marqué SH en grosses lettres noires. Concentré sur sa tâche, il lui est bien plus simple de parler. S’il ne craint plus Indiana autant qu’à l’époque, la glace de ses pupilles reste intimidante. De même que cette marque de douleur qui déforme son visage - et que Terry prend soin d’ignorer. Ce serait indiscret, impoli - et même s’il est loin d’apprécier Indiana ....
ll n’ira jamais l’observer pour satisfaire une curiosité mal placée. Il n’ira jamais le scruter comme le font les autres, et leur regard cruel. Traiter quelqu’un comme une bête de foire le mettait mal à l’aise ; il ne connaissait que trop bien le poids de la pitié et des moqueries. Trop sensible Terry - pas assez froid pour ses ambitions scientifiques.

« Et toi, qu-qu’est ce que tu fous encore, Peters ? » Emphase, ses sourcils se haussent dans sa grotesque imitation du cuisinier.
Courage ou inconscience, il s’emmêle sûrement les pinceaux, Terry. A moins qu’il ne fasse exprès de briser les limites qu’il s’imposait autrefois, qu’il efface enfin ces longues années à être la proie. Le sacrifié, le silencieux. Il respire, et relève le nez de son cahier - de manière à montrer. A montrer le lac sans fond qui ondule dans ses pupilles - gorgé de résolution, de douceur, et de curiosité.

Il lui a posé une question. Une toute petite question.
Et il attend sa réponse.

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MessageSujet: Re: Obsession Δ Indiana   Obsession  Δ Indiana 1400359500-clockLun 25 Aoû 2014 - 19:36
- Je travaille. Dans ma classe.

C’est qu’il en est fier, le petit agneau, de la parcelle d’herbe qu’on lui a accordé. Mais ça ne fait pas de toi un loup, Terry. Essai donc de te donner confiance. Oui, lève le menton. Affronte son regard. Ca lui plaît, à Indiana, de te voir poser un pied dans la cour des grands. Ca lui plairait que tu ai les épaules.
Elles n’en seraient que plus plaisantes à écraser.

- C’est quoi tout ça ?
- Quelque chose que tu es incapable de comprendre.

Il le fixe, Indiana. Piqué. Il en souffre, de son manque de culture. Son manque de maturité. Son manque de savoirs, de connaissances. il souffre de tout ce qu’il n’a pas, ne voit pas ce qu’il possède; insatisfait. William l’a lâché, et avec lui, tout s’est envolé. Il ne lui reste que sa rage, à Indiana. Que ses poings, que ses crocs.
Et cette sensibilité sans égale. Celle qu’une personne comme Terry ne devrait jamais découvrir. Quoi que.

Les documents sont rangés, mis à l'abri. Il les a suivi des yeux, Indy, comme un enfant désireux de posséder ce que l’on range sous son nez. Et privé de l’objet de sa curiosité, il reporte son attention sur Terry.

Séduisant. Il a toujours cette allure de jeune premier. Toujours des lunettes - combien Indy en a t-il brisé ? - toujours ce petit quelque chose qui le met pourtant à l’écart. Il n’est pas juste le binoclard du premier rang. Il est plus que ça. Il a toujours été plus que ça.
Comme Indiana a toujours été autre chose qu’une brute sans cervelle.

Quelque chose en plus.

Mais ils ont accepté leur rôle, chacun, ils ont joué le jeu. Le cycle, la chaîne alimentaire - chacun avait sa place. Est-ce immuable ? Bien-sûr que non. Le temps change les gens.

- Et toi, qu-qu’est ce que tu fous encore, Peters ?

Sourire. Il le dévore du regard, carnassier. Et après deux, peut-être trois longues secondes, il se redresse d’une main sur la table, inspirant.

- Je suis venu voir ce que les années ont fait de toi.

Il penche la tête, fronce le nez.

- Simple curiosité.

Et il fait machine arrière, contourne de nouveau a table pour, cette fois, venir du côté du professeur. Doucement.

Et il ne cesse de l’observer. Il a cette lueur dans les yeux, ce désir de rébellion, la même qu’autrefois. Pourtant, quelque chose a changé. Il ressent plus de force. Plus de détermination.
Un désir de fierté. Apparence ou réalité ? Joueur, curieux, Indiana s’approche.
Indiana va chercher sa réponse.

- Tu parles mieux, on dirait.

Peut-être que ces quatre ans ont donné à Terry de l’assurance, une situation, une consistance, une fierté. De la force.Et toi, Indiana ? Que t’on apporté ces années ?

Il y a eu le bonheur. L’amour, les voyages, les cultures, la découverte, l’art, la sensibilité, la musique, les couleurs, les chants, les religions, les langages.
La vie.

Et puis, plus rien.

On lui a pris William. On lui a pris ce qui rendait ce monde vivable.
Et désormais, Indy n’a plus que le goût des cendres dans la bouche. Un visage brûlé, un optimisme évaporé. Un coeur desséché. Et il court après William, il court après la vie. Il l’a suivi sur cette île, dans cette école, jusque dans son bungalow. Cours, cours après, Indiana.

Finalement, sommes nous si différents, Terry ?

Il aime le croire. Il a besoin de se rassurer. Besoin de ne pas être au bas de la chaîne alimentaire.
Besoin de ne pas se sentir au fond du gouffre.

- As-tu enfin compris que nul n’est supérieur à toi ? Que nul n'est en droit de te faire souffrir comme je l'ai fais ?

Paradoxe - il empoigne les cheveux de Terry, prend appuie de son autre main sur la table, se penche au dessus de lui.

Le force à lever les yeux vers lui.

- Ou es-tu toujours le moucheron qu’on écrase par simple plaisir d’en avoir le pouvoir ?

Sa main se radoucit. La prise se lâche. Il glisse ses doigts dans ses cheveux, en observant la forme, les douces ondulations. Sa main glisse sur la peau douce de la joue du jeune homme. Regards. Une toute petite tape, elle en serait presque affectueuse. Regard attendri.
Sourire rongé de sarcasme.

Et vif comme la flamme, il s’empare du dossier d’une main ferme et s’écarte du bureau, recule, fixe Terry.

Game.

- Est-ce que tu te souviens de mon don, Clayton ?

Embrasement. Par sa simple volonté, Indiana pourrait réduire en cendres ce que contient ce dossier. Il l’agite doucement en l’air, fixe le professeur.

- Montre-moi que mes coups n’ont pas été vains.

Dis-moi que je t’ai donné de la force, Terry. Dis-moi qu’à toi, je t’ai apporté quelque chose.
Dis-moi que je ne suis pas rien.

Please.



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MessageSujet: Re: Obsession Δ Indiana   Obsession  Δ Indiana 1400359500-clockLun 25 Aoû 2014 - 23:58

obsession

Curiosité hein ?
Décidément, vous êtes biens liés l’un à l’autre, même si ça vous dégoûte. Même si ça vous effraie.

Une réserve s’empare de Terry alors que le cuisinier contourne son bureau pour venir le rejoindre dans son espace personnel. Faire éclater sa bulle privée. D’accord, il n’a plus peur de lui parler ou de soutenir son regard - mais il reste fidèle à lui même. Le coeur au bord des lèvres dès qu’on s’approche un peu trop près de lui.

« Tu parles mieux, on dirait. »

Merci c’est gentil. Mais il voit le malaise, il voit la lueur malsaine danser dans les yeux de l’australien. Celle qui le possède parfois - souvent en sa présence.
Terry ne s’est jamais dit qu’Indiana était né con et arrogant - il a bien du mal à imaginer que quelqu’un puisse naître foncièrement méchant. Il se doute qu’il y a du bon, quelque part en Indy. Caché, enterré. Derrière les coups, derrière la cruauté - il y a un but, il y a quelque chose de bien plus noble qui se construit. N’est-ce pas ?
Il l’espère. Parce que c’est cette pensée qui l’a aidé à tenir pendant toutes ces années, lui, l’homme profondément bon. Qu’importe qu’il se fasse écraser, si c’est pour aider à la construction d’un homme, au bonheur de quelqu’un. Qu’importe qu’il oublie de vivre si c’est pour permettre aux autres de goûter à cette Vie, cette si belle Vie.
Qu’importe s’il n’existe pas, spectateur de sa propre vie.
C’est ce qu’il s’était dit, toutes ces années, l’envie de comprendre le but de tout ça, l’envie de voir la fin, le résultat de cette longue et éprouvante expérience étant la seule chose qui le faisait avancer.

Mais quelque chose avait changé. Une forme d’égoïsme, aussi laide soit-elle à ses yeux, lui avait crié de vivre. Et il s’était donc mis en route - sans savoir comment faire. Apprendre à vivre, c’est tellement plus compliqué que d’apprendre à compter.

Sa main est déjà sur lui, et un frisson lui parcoure l’échine. Une peur pire que toutes les autres, un dégoût, un effroi venu du plus profond de son coeur, de son corps. L’air s’est bloqué dans ses poumons, en même temps que la nausée lui est montée à la gorge. Il ne veut pas qu’on le touche. Il ne veut pas qu’on le rende réel, visible, vulnérable.

Sa tête bascule en arrière, et il ne ferme pas les yeux - confrontant la glace, derrière la paroi sûre et lisse de ses lourdes lunettes. Le sang bat à ses tempes alors que les mots du cuisinier résonne à ses oreilles.

Est-ce que c’était ça son but ?
Est-ce qu’il essayait de lui faire comprendre quelque chose depuis tout ce temps ?

Les mots se bloquent dans sa gorge alors que la main de l’australien glisse sur sa joue, avec une douceur qui finit de le paralyser. Cette tendresse malsaine lui rappelait quelque chose, quelque chose d’enfoui, quelque chose qui lui donnait mal au crâne. Pourquoi ? Quitte à choisir, Terry aurait préféré qu’il le frappe. Il palît, et sa respiration a un raté ; et le voilà contraint à fermer un instant les yeux pour reprendre son calme, reprendre le contrôle. La carapace Terry - les émotions bien enfouies.

Indiana est déjà loin, son carnet en main.
Le temps semble se figer alors que sa menace tombe, fatale. Il ne peut rien faire.
Encore bloqué dans la peau du gamin apeuré, du gamin prostré.
Il ne peut rien faire ?

Ses phalanges craquent sous la pression de ses poings qui se serrent sur la table. Et tout d’un coup, c’est l’émeraude de ses yeux qui se durcit, qui devient vraiment pierre.

« Je ne te conseille pas de faire ça. » Les mots détachés, froids, mais chargés d’une force nouvelle, inconnue. Persuasion. Un don si puissant une fois bien maîtrisé - ce qui était son cas. Un don qui peut soumettre des masses, des montagnes. Un don qu’il a toujours eu des scrupules à utiliser.

Mais pas aujourd’hui, pas alors qu’il, parmi tous, le défiait.

« Tu vas me redonner ce carnet, Peters. »
Un frisson lui parcoure la nuque alors que son regard n’a pas décroché de celui de l’homme. Il tend sa main, il attend - le bout de ses doigts picotant. C’est de la puissance, dans son sang. De l’autorité dans sa voix. Une présence qui crie, qui hurle un simple mais ô combien grisant je suis là.

J’existe. Je brise cette chaîne alimentaire qui n’a plus lieu d’être.

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