Ashton St John ~ Death Note

La classe A est pleine d'êtres inférieurs, mais au moins, ils sont un poil au dessus du reste.
Et certains tentent même (vainement) de s'améliorer. C'est le cas de la P'tite Lise. J'aime bien l'appeler comme ça, car cette gamine se trimbale à presque vingt centimètre de plus que moi et porte bien son nom de famille. Elle dispose d'un don banal de brutasse qu'elle travaille sans cesse à améliorer. Tout le monde ne peut pas être un génie comme moi, ce que je ne manque pas de lui faire savoir. Et ça l'horripile. Rien ne m'est plus plaisant que de me faire insulter par une gamine névrosée quand je me moque de son sérieux et de sa diligence. Reste à espérer qu'elle ne me verra jamais bosser, sinon j'ai pas fini d'en entendre parler...
En plus, pour coller avec son don de barbare, elle a le vocabulaire d'un charretier. Bien sûr, elle n'est pas trop conne, vu que la classe A dispense aux élèves une formation prestigieuse et qu'elle y consacre tant d'efforts. Comme toutes les gamines de son âge, elle s'essaye au cynisme et au sarcasme, et a une pointe d'humour noir de bon goût, ce qui fait qu'il est amusant de la titiller. D'autant plus que je n'ai rien à craindre de sa violence vu mon pouvoir. Je n'arrête d'ailleurs pas de le lui rappeler pour l'emmerder (et pour qu'elle ne s'en servent pas, justement. Même si bleus et os brisés se réparent, ce n'est pas particulièrement agréable de ce faire tabasser).
Elle se rabaisse (alors que comparer aux autres incapables de cet établissement, y'a de la marge) et semble parfois déprimé. Oh, que j'exècre les gens comme ça : qui n'ont aucune estime de soit, ne reconnaissent pas leur succès et ne savent pas profiter de la vie ! Où ceux qui joue les faux-modeste, bien que ça n'a pas l'air d'être son cas...
Il arrive qu'on se clash, le plus souvent verbalement, pour des sujets les plus futiles et comme deux mâles alpha (la demoiselle n'est pas la quintessence de la féminité) s'affrontant pour prouver notre supériorité. Ou comme deux gamins. J'adore lui faire perdre son calme jusqu'à ce qu'elle brise du mobilier et que je puisse donc la re-vanner sur son manque de maîtrise malgré ses efforts.
Puéril ? Mais bien sûr !

Chose étonnante pour une gamine, et ce qui justifie qu'elle soit sur mes petits carnets au lieu d'être une banale victime, c'est qu'elle s'intéresse à deux domaines qui m'agréent : l'histoire militaire et les comics/mangas.
Le premier domaine est intriguant, surtout pour une fille de son âge. Moi même, j'aime les conflits, la tactique et la stratégie, en bon Nabotléon. Quand on arrête de ce balancer des piques, ils arrivent qu'on discute un peu là dessus.
J'adore la troller sur la prétendu lâcheté et incompétence de la France, juste pour qu'elle m'inflige la liste des succès militaires des bouffeurs de grenouille... Et qu'elle voit à la fin, mon sourire en coin quand je lui balance un anecdote sur justement une de ces batailles et qu'elle se rende compte que je les connaissais déjà...

Le second domaine est tellement commun désormais, qu'il est presque galvaudé. Le moindre ado qui a lut One Pièce et téléchargé quatre animes (pas facile ici, pensionnat de merde) se prend pour un otaku, de nos jours. Et avec son physique de grande perche taciturne, ses lunettes de taupe et ses cernes de déchet qui ne sait pas quand aller au lit, Lise pourrait correspondre au stéréotype.
Mais sa passion semble sincère et elle a semblé intéressée par le cosplay, me lançant des remarques acides mais intriguées quand j'ai paradé dans mes tenues.
Il m'arrive même de faire preuve de mansuétude et d'échanger un comics ou un manga avec elle. Bien sûr, j'inspecte ensuite longuement et devant elle chaque page de ceux qu'elle me rend, "au cas où tu aurais déchirée une page avec ta force incontrôlée de butor".

Je ne désespère pas de la convertir vraiment au cosplay, j'ai déjà quelques idées de costume qui pourrait s'avérer amusant de lui faire porter...
Probablement un costume d'une militaire d'anime. Oh, si je pouvais seulement la convaincre de faire Perrine Clostermann de Strike Witches ! Non pas pour contempler à demi-nue ce corps qui ne présente aucun intérêt pour moi, mais rien que pour voir si elle oserait (et au bout de combien de temps on nous enverrait en retenu).
Et cela me donnerait une réputation de lolicon, ce qui n'est pas pour me déplaire : cela mettrait les autres encore plus mal à l'aise.

Normalement, Ashton n'aurait pas vraiment prêté attention à la jeune Destiny. Trop timide, trop effacée pour le flamboyant obèse violet.
Mais alors qu'il l'observait par ennuie, se demandant comment utiliser cette jeunette et ses cheveux roses bonbon dans le cadre d'un déguisement obscène, il commença à remarquer des choses...
Ce malaise, cette attitude cassante qui ne cadrait pas avec sa gueule de Fluttershy... Un esprit brillant mais isolé, solitaire.
Ce regard fuyant, presque hanté, ce refus du contact... L'isolation dans le monde imaginaire, cadré, des jeux vidéos. Oh, Ashton savait lire les signes, il les connaissait bien lui-même.
Lui aussi, avant la découverte de son don, il avait été à la limite de l'hikikomori. Lui aussi (bien qu'il ignore ce parallèle avec la jeune fille), il avait été brimé par ses "camarades" de classe...

Destiny était donc une sorte de reflet plus jeune (et plus svelte, belle, femme et... plein d'autres trucs pas pareils) de lui-même.
Un rappel honteux et acide de ses anciennes (actuelles ?) faiblesses.
Deux choix possible alors : tendre une main secourable à une jeune fille en train de se noyer, d'étouffer, agir un bon senpaï et briser sa paranoïa et son isolement.
Ou l'enfoncer. Effacer ce parallèle malsain en la faisant sombrer d'avantage... Pour se prouver que lui, il avait dépassé ça, car il était un esprit supérieur.

C'était cette dernière voie putride qu'il avait choisie. Également par curiosité, pour expérimenter, pour "jouer" avec l'esprit et l'avenir d'une jeune fille, de quelqu'un d'autre. Pour voir ce qu'il aurait pu arriver si lui aussi avait sombrer dans l'isolement, la fuite dans l'imaginaire rassurant des mondes informatiques... En gros, pour se rassurer, même s'il ne l'avouerait jamais.

L'influence d'Ashton sur Destiny est pernicieuse, indirecte et malveillante.
Il amplifie les rumeurs, citant souvent hors-contexte les phrases d'asociale méprisante de Destiny.
L'odieux obèse essaye de la faire passer auprès de ses camarades comme encore plus hautaine et misanthrope, voire méchante, qu'elle l'est réellement.
Ashton ne va pas jusqu'à inciter à la brimade ou l'acharnement contre elle, non... Il ne veut pas la pousser au suicide non plus. C'est plus subtil. Il veut qu'elle ressente le poids du regard suspicieux des autres, leurs méfiance... Pour l'isoler encore plus, l'enfermer dans ce cercle vicieux d'éloignement, pour la pousser encore plus vers sa retraite informatique.

Et en bon membre du club informatique, Ashton la fournit en drogue électronique.
Toujours là pour lui offrir une nouvelle cartouche pour sa console (mais jamais là pour lui proposer une partie à plusieurs), toujours là pour la conseiller sur une nouveauté ou au contraire une rareté (encore mieux : elle ne pourra pas discuter avec grand monde).
Ashton ne connait pas encore pour l'instant les goût exact de la demoiselle, mais une fois qu'il les aura cerné, il espère petit à petit la pousser vers des jeux de plus en plus extrême et dérangeant (et dieu sait que l'archipel nippon regorge de tout et n'importe quoi).
Ironiquement donc, les deux A se sont rapprochés à cause de ça. Et oui, avec son attitude provocatrice, son culot éhonté et brutal, sa manie de se mêler de la vie des gens, Ashton est également une sorte d'exemple pervertie d'un ex-otaku ayant dépassé le stade du repli sur soi...

Mais Ashton (malgré ses envies perverses) évite soigneusement de donner trop dans l'amitié avec Destiny (et ce même si l'idée d'être un jour sa bouée de sauvetage le flatte). Par exemple, elle doit être la seule jeune fille auquel le gros n'a jamais proposé un cosplay (impudique ou non).
Juste pour l'isoler un peu plus, pour susciter un peu plus de méfiance...

Ce qu'il manque à une drama-queen, c'est un flamboyant-king assez tordu pour la suivre. Quelqu'un pour lui donner la réplique, la soutenant (ou l'enfonçant) tout en rajoutant de l'huile sur le feu, l’entraînant dans un ballet codifié plein de verve et de fureur, dans une folle représentation théâtrale, à la fois géniale et ridicule.
Tel est Ashton pour Candice.
Deux paons fait pour la lumière des projecteurs de la vie. Seuls, ils sont déjà mémorables. Ensemble, ils sont légendaires. Et ils font ça naturellement en plus, sans y pensait, tel deux pièces d'un puzzle provocateurs, tel deux réactifs chimiques imprévisibles.

Tout les deux sont unis pour la passion du cosplay.
Mais il ne sont d'accord sur rien (volontairement ! Enfin, du moins pour le petit gros, mais il soupçonne que c'est pareil pour son homologue) et défendent bec et ongle leurs avis, causant d'incroyable scène de ménages au club de couture (aka "l'antre des cosplayeur").
Deux opposés, deux similarités, matière et antimatière qui se croisent, s'affrontent, explosent dans un joyeux charivari.
Entre eux, la moindre broutille peut d'un coup dégénérer en brise de bec (amicale certes, mais bruyante et exubérante), le moindre détail peut être monter en épingle à cheveux.

Tout les oppose, tout les réunit.
Candice est gracieuse, précieuse. Ashton est rendre-dedans, volontiers vulgaire.
Ashton adore dire du mal, bitcher (avec ou surtout sans raison) et appuyer volontairement là où ça fait mal. Il adore faire monter en épingle l'autre, qui le lui rend bien. Il se fout ouvertement de ses préférences pour les beaux garçons et aime étaler sa richesse devant l'amatrice de luxe, n'hésitant pas à financer de sa propre poche les costumes du club comme si cela ne lui coutait rien. Le gros poussah n'hésite pas à déclarer : "Même pour un banal cosplay, il ne faut pas hésiter et y aller à fond niveau qualité des tissus, rejeter toute compromission."

Elle le traite de gosse arrogant et sans goût (c'est dans ses gènes, il est anglais, il ne comprends rien à l'Art et à la Mode). Il la traite de bouffeuse de grenouille, et n'est-ce pas des rides qui apparaissent quand elle fronce les sourcil de dégoût à force de mater son corps de non-Apollon ?
Elle le juge obscène, vulgaire et diantre, mais a-t-il bien mit du déodorant ce matin ?
Il la juge superficielle, artificielle et inconstante et, ma chère mais est-ce du toc que je vois à vos jolies doigts de fée ?

Il s'amuse à la démonter quand elle ramène sa science (souvent inexistante)...Ou au contraire à la soutenir pour embrouiller davantage autrui. D'ailleurs malheurs à la pauvre victime qui se retrouverait entre les deux A, ou pire, qui serait la cible de leur attention à tout les deux.
Bref : il la cherche et il la trouve, déclenchant une tornade d'enguirlandage et de mesquineries qui laissent pantois les spectateurs, à la grande joie du petit obèse (et, le croit-il, de la jeune femme).

Pourtant, il n'y a pas de haine entre les deux A (alors qu'Ashton aime haïr son prochain). Il y a un étrange respect mutuel, un accord disharmonieux entre la belle et l'obscène. Il y a entre eux rivalité, engueulades et drama, mais étonnamment une certaine complicité.
Car il y a une chose qu'apprécie Ashton, c'est qu'elle n'est pas terne.
Candice est donc l'une des rares personnes que le gros A aiderait vraiment, si nécessaire.

Ah, Kieran ! Mon apprenti, mon disciple, mon Padawan... Petit connard plus futé qu'il n'en a l'air.
Notre rencontre fut une fulgurance, online bien sûr à s'exploser la tronche sur un jeu de stratégie et à se balancer des insultes les plus vulgaires qui soient.
Qu'elle ne fut pas ma surprise de découvrir que le gars qui m'avait donné autant de fil à retordre (ok, j'ai perdu, mais j'voudrais bien voir votre APM si vous aviez mes doigts boudinés et mes bras si courts) était en fait qu'un petit gosse de A. Et qu'il était comme moi un parfait connard.
Enfin, il en prenait la douce voie. J'imagine que c'est pour cacher son intellect (des discutions que j'ai eut avec lui, je sais qu'il est moins bête qu'il ne le montre), ce faible, alors qu'il devrait en être fier et écraser de suffisance tout ces pauvres attardés qui sont en A juste parce qu'ils ont un pouvoir facile à utiliser. Hein ? Oui, j'en fais parti.
Bien qu'il soit jeune, je me suis approché de lui et ai commencé ma campagne pour en faire un "ami", quand j'ai appris son don splendide.
Curieusement, j'en suis venu à l'apprécier (et encore plus curieusement, ça à l'air réciproque) : comme notre Reine, il est mature pour son âge (même s'il joue au con, mais en ça je le pardonne, voir l'y pousse ayant le même travers) et il a des conversations plaisantes sur la Science, les jeux vidéos, la Guerre des Classes et comment tirer avantages et amusement de tout cela.
Bien évidemment, je ne peux m'empêcher de ressentir parfois de joyeuse bouffée de haine contre ce traficouilleur de mémoire... Il arrive presque à me suivre quant on se bâfre au self pour pas laisser la moindre pâtisserie aux E. Et sans prendre un gramme, ce petit con alors que le moindre gâteau me donne un nouveau bourrelet.
Et alors que je m'autoproclame génie, j'en viens à me demander si malgré son jeune âge il ne serait pas presque aussi malin que moi. Et sans efforts apparents.
Et en plus, ce p'tit con a négligemment lâché qu'il faisait de l’Aïkido. Genre j'veux être balaise et musclé et tomber des nanas... Y'a des jours où j'ai envie de lui donner un coup de bedaine négligemment au passage, dans l'escalier, pour voir si les marches du pensionnat lui fermerait pas sa gueule d'amour.
Mais non.
Je vais faire mieux. Pour l'instant le gosse joue à la petite peste. Il est temps que je le prenne en main et le fasse passer à la vitesse supérieure.
Avec tout ce qui se passe en ce moment, ça pourrait être l'occasion de monter ma propre secte mon propre groupe.  La Team Konnard. Avec un K, ça fait plus kikoo.     

Quam ob rem id primum videamus, si placet, quatenus amor in amicitia progredi debeat. Numne, si Coriolanus habuit amicos, ferre contra patriam arma illi cum Coriolano debuerunt? num Vecellinum amici regnum adpetentem, num Maelium debuerunt iuvare?

Sed si ille hac tam eximia fortuna propter utilitatem rei publicae frui non properat, ut omnia illa conficiat, quid ego, senator, facere debeo, quem, etiamsi ille aliud vellet, rei publicae consulere oporteret?

Quo cognito Constantius ultra mortalem modum exarsit ac nequo casu idem Gallus de futuris incertus agitare quaedam conducentia saluti suae per itinera conaretur, remoti sunt omnes de industria milites agentes in civitatibus perviis.