Le matin, le calme, le silence. Moment merveilleux lorsque tout se passe comme on le souhaite. Le mince corps d'Apolline chavirait de tout son poids sur son épais matelas, au chaud, sous la charge pesante de sa couverture qu'elle avait soigneusement monté jusqu'aux épaules. La tête posée sur l'oreiller, les yeux clos. Elle semblait si calme, si sage et si douce. Plongée dans le monde merveilleux des rêves où se mêlent réel et irréel, imaginaire et mensongère. Instant sacré qui n'était qu’éphémère. Car lorsque son réveil sonna, un grognement digne d'un ours affamé sortit de la fine bouche de notre belle endormie. Elle ouvrit lentement un œil, puis le deuxième, en les refermant aussitôt; la lumière du jour lui était difficilement supportable. C'est donc après une lutte interminable contre les quelques rayons de soleil qui traversaient les rideaux, qu'elle décida d'élancer son bras à la recherche du réveil. Un fois le silence revenu, Apolline ouvrit ses grands yeux noisette. D'un geste machinal, elle s'étira et poussa la couverture en quelques coups de pieds qui vint s'écraser sur le sol. Elle se glissa hors de son lit, et attrapa le jogging qui traînait sur sa chaise pour l’enfiler difficilement. Car oui, pour Apolline, le réveil était une torture quotidienne.
Balayant la pièce du regard, elle constata avec une joie immense que la cabane était vide. Elle alla donc directement prendre son café, profitant de l’absence de son colocataire pour déjeuner en paix. Chose faite, elle pris une douche, et troqua son pyjama contre une mini jupe, ses éternelle bottes et un vieux t-shirt gris délavé qui lui arrivait presque aux genoux. Sans prendre le temps de se coiffer, elle passa devant le miroir de sa salle de bain pour arranger sa mine fatiguée. Puis, après avoir effectué un tas de mimiques devant sa glace, Apolline saisit son sac et claqua la porte de sa cabane. La vérité était que le samedi, Apolline n’avait rien à faire de sa journée. En général, elle passait sa matinée à dormir jusqu'au midi, puis elle préparait le repas pour son colocataire, et regardait les séries américaines tout le reste de l’après-midi. Jusqu'au soir, où elle sortait enfin voir le monde extérieur et ses environs. N’allez pas vous demander pourquoi, vous ne trouverez jamais de raison valable à une telle flemmardise. Cependant, aujourd'hui, elle avait besoin de changement. Apolline avait besoin de respirer.
C’est comme ça qu’elle emprunta la route du parc, et se retrouva perdue au beau milieu de la foule. Ne trouvant rien de mieux à faire que de s’asseoir sur un banc, elle commença à observer le monde qui l’entouraient. Enfants, parents, couples, étudiants; tous se réunissaient ici, pour profiter du beau temps. Tous semblaient si heureux, qu’elle en aurait presque eut la nausée. Tous, à l’exception d’une personne. Son attention se focalisa immédiatement sur le jeune homme en question. Il était grand, très grand. Son regard sérieux lui donnait un air de bad-boy, ce qui la captiva un bon moment. Elle lui trouvait un certain charme, ne sachant pas vraiment si elle le trouvait mignon, ou si sa carrure lui donnait un style particulier. Son visage était si parfait. Le regard d'Apolline dériva lentement sur la cigarette qu’il tenait entre ses lèvres, ce qui eut l'effet d'une douche froide. Ses cigarettes ! Elle les avait complètement oubliées. Cherchant désespéramment son paquet, elle fouilla son sac à mainte reprise, le vidant de son intégralité. Perdant patience, elle se rendit compte qu'elle avait laissé son paquet sur son bureau. Lasse, elle se laissa tomber contre le dossier du banc. S'il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'était bien d'avoir à demander aux autre. Elle se sentait toujours redevable, et elle ne le supportait pas. Mais ne voyant pas d'autre solution, Apolline prit son courage à deux mains, se leva, et alla à la rencontre du beau brun ténébreux.
Sujet: Re: ▬ NICE TO MEET YOU Mar 26 Aoû 2014 - 21:23
Nice to meet you
Bonnet noir vissé sur la tête, tee-shirt noir, veste grise, jean déchiré, baskets noires trouées. L'image que m’envoie le miroir est celle d'un voyou. Clairement. Je souris à mon reflet. Suis-je vraiment un voyou ? Ce sera une éternelle question pour moi. Pas pour les autres. Ils préfèrent se contenter de l'image que je leur montre sans chercher plus loin. Les autres sont comme ça : ils ne voient pas au-delà des apparences. Société d'aveugles. Ils ne comprennent pas qui je suis vraiment. Il ne comprendront jamais.
Après avoir échanger quelques joutes verbales à Anshu et avoir entendu le dernier jeu de mots d'Orest à propos de mon prénom, je sors de la demeure princière. Après avoir habité une cabane, puis un bungalow, c'est étrange de se retrouver dans un dortoir avec des personnes de la même classe. Des personnes qui partagent la même ambition, celle d'écraser tous les autres. J'allume une cigarette et la coince entre mes lèvres. Pas de missions pour aujourd'hui apparemment. Je peux me balader tranquillement, faire ce que je veux toute la journée. J'avise un distributeur. Un bon café ne me fera pas mal. En fouillant mes poches, je me rends compte que j'ai plus un sou. Tant pis, j'ai une solution pour ce genre de situation. Cinq minutes et un distributeur cassé plus tard, j'ai mon café chaud dans la main.
En ce samedi matin, il y a pas mal de monde au parc. Je trouverai bien quelque chose à faire. J'avise un banc occupé par deux gamins. En évoquant mon statut de S et après avoir fermé le clapet à l'un, j'arrive à les faire fuir. Être un S, ça n'a décidément que des avantages. Je m'assois sur le banc, m'y affale. Faire régner sa loi, c'est tout un art. Il fait plutôt bon. D'ordinaire, je déteste le climat méditerranéen : trop de pluie, pas assez de soleil. Mais aujourd'hui, le temps est pas mal. Mon regard se promène de personne en personne. Il est assez divertissant de regarder le monde tourner alors qu'on ne bouge pas. Des enfants en train de jouer, un étudiant en train d'examiner un manuel, un homme en train de faire son jogging. Un couple se tenant la main. Je soupire, lâche un petit nuage de fumée. Trop ordinaire. Trop ennuyeux. Mon regard suit le couple. Ce serait amusant de bousculer ces deux tourtereaux puis de briser leur couple. Quelques paroles venimeuses, une bagarre : de quoi remplir ma matinée. Un début de sourire apparaît sur mes lèvres tandis que je finis mon café.
« Excusez-moi, auriez-vous une cigarette s’il vous plaît ? » Interrompu dans mes pensées, je me tourne brusquement vers l'origine de la voix. Je déteste être dérangé. Mes sourcils se haussent d'étonnement quand mes yeux rencontrent ceux de la jeune femme. Longs cheveux bruns, yeux bleus, habillé d'un tee-shirt gris délavé, une mini-jupe et des bottes. Elle n'est pas comme les autres filles, qui passent leur temps à poster des photos d'elles sur Instagram. Il y a quelque chose en elle qui m'attire. En plus, elle est plutôt mignonne. Bon ok, elle est très mignonne. Elle s'est déjà assise sur le banc sans que je m'en rende compte. Je fouille les poches de ma veste avant de trouver mon briquet et mon paquet. Je lui les tends. « Tiens. Et tu peux me tutoyer, tu sais. » Je lui lance un sourire bienveillant. Quand je veux, je peux être sympa. Un long silence plane entre nous deux, silence pendant lequel je finis mon café avant de jeter le gobelet en plastique à la poubelle. Je ne trouve pas que le silence est gênant ; peut-être que elle si. Finalement, je prends la parole. « Tu devrais pas rester ici. Je suis pas un type bien. » Non, je suis le pire de tous les diables. J'espère qu'elle restera, malgré mes paroles. Je me tourne vers elle, en espérant de nouveau croiser ses yeux bleus pour m'y perdre.
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Sujet: Re: ▬ NICE TO MEET YOU Mer 27 Aoû 2014 - 4:48
Nice to meet you
Apolline se mordit les lèvres. Depuis quand abordait-elle les inconnus de manière si naturelle ? Ça ne lui ressemblait absolument pas. D’autant plus qu’à présent, le beau brun ténébreux la dévisageait. Perturbée par ses yeux sombres, elle leva furtivement son regard sur lui. Mais voyant qu’il n'était pas prêt de détourner le sien, elle baissa immédiatement la tête pour regarder avec un soudain intérêt ses doc marteens, regrettant presque de lui avoir adresser la parole. Quelle idée, pensa t-elle, tu aurais du lui rentrer dedans, ça aurait eut plus de gueule.
Une envie profonde de s’enfuir lui agrippa les tripes lorsqu’elle croisa son regard pour la seconde fois. Bouche bée, elle ne savait comment réagir. Deux option s’offraient à elle : rester le pauvre garçon manqué qu’elle était, ou jouer le jeu comme une parfaite fille l’aurait fait. Reniant la seconde idée, elle attrapa le paquet qu’il lui tendait, en le remerciant d’un large sourire. « Tiens. Et tu peux me tutoyer, tu sais » Sourire qui se dissipa aussitôt. Le tutoyer ? Elle l’aurait pu, sans aucun problème. Apolline et les bonne manières, ça faisait deux. Elle l'aurait fait, oui, s'il avait arrêter de la fixer. Les regards à longs termes la mettaient mal à l'aise.
« Pour quoi faire ? » Réaction typique de sa part. Elle ouvrit le paquet, attrapa une cigarette, et le lui retendit. Cette fois-ci, elle le fixait de son habituel regard. Provocateur. Mais elle reporta vite son attention sur sa cigarette, qu'elle alluma. « Tu devrais pas rester ici. Je suis pas un type bien » La petite brune souffla, et lui rendit son briquet. Elle l'observa. Il ne paraissait pas si fou que ça, à croire que la mise en garde était plus destinée à se la jouer bad-boy. Cependant, quelque chose semblait réellement dangereux chez lui. Quelque chose d'étrange.
Apolline fronça les sourcils. Elle ne s'était pas imaginé une seule seconde qu'il puisse lui arriver quelque chose, pas avec ce type là. Il semblait bien trop spécial. Mais après mûre réflexion, elle préféra rester sur la défensive. « Je sais me défendre si besoin.. » L'avertit-elle en rapprochant sa cigarette de ses lèvres « .. mais je doute que tu veuille me faire quoi que ce soit de mal intentionné. ». Cette foix-ci, le ton de sa voix prenait un air amusé. Elle lui sourit, et souffla sa fumée en direction de son visage.
Sujet: Re: ▬ NICE TO MEET YOU Mer 27 Aoû 2014 - 12:36
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« Pour quoi faire ? » Sa réaction me fait sourire. Son regard se fait provocateur et je la fixe. Elle a l'air d'avoir du caractère, beaucoup de caractère. Elle me plaît beaucoup, cette fille. Elle prend une cigarette de mon paquet et me le tend. Je le range. « Je suis pas un prof, donc t'as pas besoin de me vouvoyer. » Moi-même, quand je m'adresse à quelqu'un, j'ai tendance à le tutoyer. Pour ce qui est des profs… depuis que je suis arrivé au pensionnat, il y a trois ans, je n'ai pas vu beaucoup de profs. Et en général, ça finit en colle quand j'en vois un. Je suis pas un ange, moi.
Après mon avertissement, elle m'observe et me rend mon briquet. Je le range dans ma poche de veste avec mon paquet de cigarettes. Ses sourcils se froncent et je reporte mon attention sur mes mains. « Je sais me défendre si besoin .. » Je souris, amusé. Peut-être vraiment se défendre si jamais je l'attaque ? J'en doute. À moins qu'elle ait un don comme le gars de RED, Gautier. Là, par contre, j'aurai du soucis à me faire. « .. mais je doute que tu veuille me faire quoi que ce soit de mal attentionné. » Son ton devient amusé. Elle sourit et moi je ne peux pas m'empêcher de redevenir sérieux, juste pour voir si ça va la déstabiliser. Tester les gens, c'est ma spécialité. Mais intérieurement ça me fait sourire que quelqu'un pense que je ne veux rien faire de mal attentionné. Peut-être que je n'ai pas l'air aussi méchant que je le pense. « On sait jamais. » Pas d'affirmation, pas de négation. Juste un doute, que je laisse planer. Je sens sa fumée sur mon visage et je ne peux m'empêcher de comparer le souffle à une caresse. Oulà, voilà que je deviens poétique.
« Je m'appelle Apolline. » Voilà l'heure des présentations venue. Je regarde la foule, distrait. Le prénom trotte dans ma tête pendant quelques secondes. Apolline, Apolline… quelle nationalité ? Française, peut-être. Je fourre mes mains dans les poches de ma veste et parle sans la regarder, les yeux toujours fixés sur la foule. « Moi c'est Nikolaï. Mais tu peux m'appeler Niko. » Je me retourne vers elle, l'air toujours sérieux. « Et avant que tu me poses la question, non je ne suis pas russe mais ukrainien. » Je préfère prévenir parce que ça m'énerve, les gens qui pensent que je suis russe. Je ne peux pas m'empêcher de penser à l'Ukraine ; et je me dis que les quartiers pauvres de Kiev me manquent beaucoup. C'était mal famé et dangereux ; mais tout ce qui est dangereux m'attire.
Finalement, je m'étire et me tourne vers elle. « T'es en quelle classe ? » Une seconde d'hésitation. « Moi je suis en E. » Non, ce n'est pas un mensonge. Juste un semi-mensonge. Après tout, officiellement pour l’administration, je suis en E. Le rang S n'est qu'officieux. Je sais pas pourquoi je mens. Sûrement parce que j'en ai l'habitude. Et puis si je lui dis que je suis en S, elle va certainement partir en courant. Quoique.
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Sujet: Re: ▬ NICE TO MEET YOU Jeu 28 Aoû 2014 - 23:10
Nice to meet you
« Je suis pas un prof, donc t'as pas besoin de me vouvoyer » lui dit-il, mais Apolline n'avait aucune envie de le tutoyer. Ce gars devait avoir trois ans de plus qu'elle, et il ne semblait pas si angélique que ça. Elle le prévint tout de même qu'elle savait se défendre. Mais il se contenta de répondre par un « On sait jamais », chose qui confirmait son impression d'origine. Elle savait pertinemment que si elle continuait sur cette lancée son petit jeu allait vite l'agacer. Il était mignon, mais dangereux.
« Moi c'est Nikolaï. Mais tu peux m'appeler Niko.. Et avant que tu me poses la question, non je ne suis pas russe mais ukrainien. » Il aurait pu être chinois, mexicain ou américain, Apolline s'en fichait éperdument. Elle n'allait pas le juger à sa nationalité, loin de là. Mais le fait qu'il précise avec agacement ce détail la fit sourire. Nikolaï. Ça lui allait plutôt bien. En même temps, au point où elle en était, vous auriez pu lui dire qu'il s'appelait Bernard, le résultat aurait été le même.
Elle tapota de son index la cigarette, dont une nuée de cendre s'échappa. Le beau brun semblait si captivé par la foule, qu'elle commença à se demander si sa présence l'ennuyait. Après tout, ça ne l'aurait pas étonné. Passer du temps avec une gamine, c'est pas ce qu'il y avait de mieux à faire en ce beau samedi d'été. C'est d'ailleurs pourquoi elle se demanda ce que lui, il fichait ici.
Il se tourna vers elle, et il lui demanda en quelle classe elle se trouvait. Immédiatement coupée dans ses pensée, elle manqua de sursauter. Apolline tourna son visage vers lui, pour le fixer, se demandant ce qu'elle pouvait lui répondre. Quoi, moi ? Je fais partit de la classe des éternels branleurs, tu sais, les E, pensa t-elle. Mais elle préféra s'abstenir et tirer à nouveau sur sa cigarette. « Moi je suis en E » finit-il par admettre. Automatiquement, Apolline haussa les sourcil, et souffla rapidement sa fumée pour sourire de façon moqueuse « T'es vraiment en E ? Je l'aurais jamais cru. Je veux dire.. » Elle le dévisagea, et le regarda de haut en bas « Tu n'as pas l'allure d'un élève de classe A, ça c'est certain, mais de là à dire que tu es en E, tu me semblait plus nocif que ça. » Elle rit, et avoua à son tour qu'elle était en E.
Ce qui l'étonnait le plus, c'est qu'elle n'avait jamais entendu parler de lui. Elle ne l'avait pas non plus croiser dans les couloirs, sans quoi son visage lui aurait semblé familier. Cette rencontre la troublait. Sans s'en apercevoir, elle le fixait, et avec un sérieux imperturbable. Lorsqu'elle s'en rendit compte, elle reporta sa cigarette jusque ses lèvres, et articula « C'est la première fois que je te vois dans le coin, et le prend pas mal hein.. » Elle souffla « .. C'est pas que ça déplaît. Au contraire. Ravie de te rencontrer, Nikolaï. ». Elle sourit à nouveau.
Sujet: Re: ▬ NICE TO MEET YOU Sam 30 Aoû 2014 - 23:11
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Quand je lui demande sa classe, elle a l'air d'hésiter. Mais lorsque je lui avoue que je suis en E, elle se dépêche d'expulser sa fumée pour sourire de façon moqueuse. Mes yeux se rétrécissent et je prend une mine faussement vexée avant de hausser les épaules. Des remarques sur ma classe, j'en subi depuis trois ans. Enfin, maintenant je devrais plus en avoir, vu que je suis en S. « T'es vraiment en E ? Je l'aurais jamais cru. Je veux dire.. » À la question, je hoche vigoureusement la tête de manière affirmative. D'ailleurs, c'est la première fois qu'on me demande un truc comme ça. D'habitude, à mon comportement, les gens me casent tout de suite dans la « classe des nuls, des rebelles et des brutes sans cervelle ».
Apolline me dévisage, me regarde de haut en bas. Je suis son regard, attends la suite de ses paroles. « Tu n'as pas l'allure d'un élève de classe A, ça c'est certain, mais de là à dire que tu es en E, tu me semblait plus nocif que ça. » Elle rit et je souris. Peut-être qu'elle devine que ce n'est pas totalement vrai. Elle avoue qu'elle est en E. Ça m'étonne légèrement mais pas plus que ça. Je retire un instant mon bonnet pour passer ma main dans mes cheveux et le remets sur ma tête. Étrangement, je me sens un peu mal de lui avoir menti. Même si ce n'est pas vraiment un mensonge. « En fait, je suis en S. » Je me mords la lèvre. C'est sorti tout seul, spontanément. C'est bien la première fois. Je me tourne vers elle et lui adresse un sourire maladroit.
Apolline me fixe avec sérieux. Ça en est presque perturbant. Je souffle un dernier nuage de fumée et jette ma cigarette par terre avant de l'écraser avec ma chaussure. Je pensais que j'allais m'ennuyer au parc mais en fait pas du tout. «C'est la première fois que je te vois dans le coin, et le prend pas mal hein.. » Je garde les yeux fixés au sol, là où gît le cadavre de ma cigarette. « .. C'est pas que ça déplaît. Au contraire. Ravie de te rencontrer, Nikolaï. » Je relève la tête, étonné. C'est bien la première fois que quelqu'un est ravi de me rencontrer. Ses mots résonnent étrangement dans ma tête tandis que je les ressasse. Finalement, je lui rends son sourire. « Moi aussi je suis ravi de te rencontrer, Apolline. Et appelle-moi Niko. » Niko. C'est comme ça que mes amis m'appellent. Si elle m'appelait par mon surnom, cela signifirait qu'on soient amis, non ? Mes mains s'emmêlent et je les bouge, ne sachant quoi en faire maintenant que mon café et ma cigarette sont finis. « D'habitude, les gens ne sont pas ravis de me rencontrer. » En même temps, je fais pas en sorte qu'ils le soient.
Je souris et croise mes bras derrière ma tête. J'ai envie de lui poser plein de questions. Je crois que je suis d'humeur curieuse aujourd'hui. « Parle-moi un peu de toi. » Je le regarde, guette chacune de ses réactions. Analyser les gens, c'est mon passe-temps préféré. « Hum… tes passions, tes hobbies, ce que tu veux. »
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Sujet: Re: ▬ NICE TO MEET YOU Dim 31 Aoû 2014 - 0:59
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Elle en était sûre. Apolline était certaine qu'il lui avait mentit. C'est pourquoi elle le fixait silencieusement, scrutant chacun de ses faits et gestes. Nikolaï n'avait rien d'anormal. Il semblait calme, enlevant son bonnet pour passer sa main dans ses cheveux. Comment pouvait-elle penser du mal de lui ? « En fait, je suis en S » Voilà exactement pourquoi. Elle fronça frénétiquement les sourcils, changeant soudain d'expression. S'il était en S, c'est qu'il était forcément plus dangereux qu'elle ne l'aurait pensé. Voilà pourquoi tu n'es pas un type bien, pensa t-elle. Elle le fixa de façon à lui faire comprendre que la nouvelle ne l'enchantait pas plus que ça. Il se mordit la lèvre. Il lui sourit. Il semblait gêné. Et naturellement, le visage d'Apolline se détendit. Que pouvait-elle faire face à ce sourire si craquant ? Absolument rien, elle se sentait démunie.
Il n'était pourtant pas son style, plutôt frêle aux airs maladifs, le teint pâle. Il était tout ce qu'elle détestait, et elle le savait parfaitement. Que pouvait-elle bien lui trouver ? Elle n'en savait rien. Mais elle se sentait bien, là, assise sur ce banc. « Moi aussi je suis ravi de te rencontrer, Apolline. » A son grand étonnement, elle fut soulagée. Au fond, elle avait peur qu'il se lasse d'elle, et qu'il s'en aille, comme si de rien était. Elle n'avait vraiment pas l'habitude d'aller vers les autres. « Et appelle-moi Niko. » Il lui sourit à nouveau. Prise d'un soudain soupire, elle sentit l'agacement monter en elle. Elle se demanda ce qu'il l'énervait le plus : le fait qu'il insiste pour qu'elle l'appelle par son surnom, ou le fait qu'il parvienne à la déstabiliser. Peut-être les deux. Quoi qu'il en soit, le silence s'installa à nouveau.
« D'habitude, les gens ne sont pas ravis de me rencontrer. » Elle explosa de rire, brisant le calme olympien avec brutalité hors du commun. Elle trouvait un certain amusement à cette coïncidence qui au final était un point commun assez rare. Voir, le fait qu'il l'avoue avec autant de franchise, c'était tout simplement énorme, selon elle. N'importe qui se serait abstenue de sortir ce genre d’aveux. Mais lui, il lui disait naturellement, et elle aimait ça. « Quelqu'un de sensé ne m'aurait pas donné de cigarette.»
Quoi qu'il en soit, lorsqu'il lui demanda de lui parler d'elle, elle n'en fut qu'enchantée. Après tout, quitte à faire passer le temps, autant le faire en faisant connaissance. Elle lui dévoila son plus grand sourire, et commença. « Voyons-voir, mes passions.. je ne crois pas en avoir. En revanche j'adore jouer au basket.» Début fracassant, elle se sentit gênée. Elle ne savait plus quoi dire. « Je n'ai pas de hobbies en particulier, finalement. J'aime faire un tas de trucs..» Désespérée, elle soupira. S'il y avait bien une chose qu'Apolline ne savait pas faire, c'était bien parler d'elle. En vérité, elle détestait parler d'elle. Elle se sentait idiote, et ennuyante à mourir. Et elle avait surtout peur qu'il fuit. Elle refusait de se dévoiler aussi facilement. Aller ma vieille, il faut bien que tu te confie à quelqu'un d'autre qu'à ton cousin. Tu fais pitié là. Elle reprit alors « Je suis américaine. Je viens de New York. J'ai déménagé en France à mes cinq ans, puis je suis revenue aux Etats-Unis pour mes seize ans.». Elle se stoppa. Jusque là, elle n'abordait pas les sujets sensibles. Mais rien que d'y penser, elle sentait son estomac se nouer. Elle poursuivit « J'ai jamais vraiment su que j'avais un pouvoir, jusqu'au jour où j'ai accidentellement manqué de tuer la copine de mon meilleur-ami.» Elle se racla la gorge. Dans la catégorie délicatesse, elle finissait dernière. « Une force de titan, tu parles d'un don..Pour une fille, c'est pas ce qu'il y a de mieux.»
Sujet: Re: ▬ NICE TO MEET YOU Lun 1 Sep 2014 - 0:07
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L'entendre rire me fait sourire. Je n'ai pas l'habitude de faire rire les gens mais ça me fait plaisir quand même. Apolline prétend qu'une personne sensée ne lui aurait pas donné de cigarette. Je renifle et regarde le ciel. « Je vois pas qui pourrait refuser de donner une cigarette à une jolie demoiselle. » Je me retiens de rire. Ça a beau être implicite, je viens de lui faire un compliment. Compliment sorti naturellement de ma bouche et qui est vraiment pensé. D'ordinaire, je ne fais jamais de compliment ou si j'en fais un, il est souvent ironique ou faux. Cette fille… même si je la connais à peine, il est évident qu'elle a quelque chose de spécial. Moi qui est sensé être un élève dangereux, un dur à cuire sans foi ni loi, elle me transforme littéralement en agneau. C'est déconcertant même si je ne le montre pas. Pour l'instant, je trouve ça plutôt amusant. Une nouvelle facette de ma personnalité que même moi je ne soupçonnais pas.
Quand je lui demande de me parler d'elle, elle a l'air ravie. Son sourire est resplendissant. « Voyons-voir, mes passions.. je ne crois pas en avoir. En revanche j'adore jouer au basket. » Des souvenirs de matchs de NBA regardés en Ukraine me reviennent. Quelques visages floues de basketteurs aussi. Pas de noms par contre. Le basket, c'est pas mon sport préféré. J'y ai joué quelques fois en cours de sport mais pas plus. Elle a l'air gênée. Je lui adresse un petit sourire encourageant. « Je n'ai pas de hobbies en particulier, finalement. J'aime faire un tas de trucs.. » Un soupir franchit ses lèvres. Apparemment, parler d'elle n'est pas un domaine où elle excelle. Moi c'est pareil alors je compatis. « Je suis américaine. Je viens de New York. J'ai déménagé en France à mes cinq ans, puis je suis revenue aux Etats-Unis pour mes seize ans. » Des images des États-Unis me viennent à la tête cette fois. Statue de la liberté, Empire State Building, MacDonald's, Starbucks. Un jour, j'aimerai aller aux USA, quand j'aurai un boulot et de la thune. Faut déjà que j'arrive à sortir de cette école avec un diplôme. La France, ça me parle moins. La tour Eiffel, Paris. Les États-Unis me font plus saliver. Sûrement le rêve américain. « J'ai jamais vraiment su que j'avais un pouvoir, jusqu'au jour où j'ai accidentellement manqué de tuer la copine de mon meilleur-ami. » Ouh, dur. Là, je me dis que j'ai de la chance d'avoir un don qui n'affecte que moi. Elle se racle la gorge et conclue. « Une force de titan, tu parles d'un don..Pour une fille, c'est pas ce qu'il y a de mieux.» C'est sûr. Mais bon, à Prismver, on apprend à maîtriser nos pouvoirs. Enfin, on est sensé apprendre à les maîtriser. Je porte la main à ma cicatrice au niveau de mes lèvres. « C'est sûr que c'est pas le meilleur don du monde mais faut faire avec. » Je gratte le sol avec mon pied, le regard fixé sur ma chaussure. « Moi j'ai le don d'invisibilité. Pas le plus chiant tu me diras, sauf que je le maîtrise pas du tout. » Dommage parce que je trouve ce don hyper cool. J'aurais bien voulu être un espion. Je soupire.
Je fourre mes mains dans les poches de ma veste et m'affale. Dans ma tête, je me répéte chacune de ses paroles. D'ordinaire, j'accorde peu d'attention aux autres personnes lorsque je fais des rencontres. Mais là, ma curiosité devient presque incontrôlable. J'ai tellement de questions qui me brûlent les lèvres. « J'aurais bien voulu être américain. » Mes parents auraient pu être riches. J'aurais pu être quelqu'un d'autre. Peut-être que si j'avais été américain, je ne serais pas le méchant. Après tout, tous les américains sont des gentils. J'ai envie de rire de ma naïveté mais je me contente de sourire. « J'ai toujours vécu en Ukraine alors tu vois… » Je me tourne vers elle. « … les USA, ça m'envoie beaucoup de rêve. » J'hoche légèrement la tête pour accompagner mes propos. En fin de compte, je suis comme tous les gamins : la tête pleine de rêves.
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Sujet: Re: ▬ NICE TO MEET YOU Lun 1 Sep 2014 - 11:53
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Jolie demoiselle. Apolline cessa de sourire sous le compliment. Elle aurait du être ravie, rougir et rire comme une délurée; comme l'auraient fait la plupart des filles normales. Mais sa seule réaction fut un visage décomposé. Elle imposa un nouveau silence, durant lequel elle se demanda pour quelle raison elle ne ressentait rien. Cela ne lui faisait ni chaud, ni froid. A vrai dire, elle n'avait pas l'habitude d'être complimentée, habituée aux remarques affectives de ses amis, qui la qualifiaient de "bonhomme miniaturisé". C'est ce qu'elle préférait, de toute façon.
Elle ouvrit la bouche, prête à renchérir pour se défendre, mais aucun mot ne sortit. Elle était abasourdit. Non seulement cela venait d'un inconnu, mais en plus, cela le faisait rire. Que fallait-il en penser, qu'il se moquait d'elle ? Sans aucun doute. C'est pourquoi elle se dit qu'il valait mieux arrêter les bonnes manières, et lui montrer qui elle était vraiment. Elle se racla la gorge, et lança « C'est pas ce qui me définit le mieux. », mécontente. Il fallait bien que tu ai un défaut, niko.. Et bien évidemment, la déception s'empara de sa poitrine. Rencontrer un garçon, discuter avec lui, recevoir un compliment. C'est exactement ce qu'elle redoutait le plus en abordant des personnes. Elle ne savait jamais si c'était sincère, ou si l'ironie accompagnait la flatterie, et ça l'irritait.
« C'est sûr que c'est pas le meilleur don du monde mais faut faire avec. » répondit-il les yeux fixés sur ses pieds. C'est donc ce qu'il pensait de son don ? Elle n'était pas surprise. Là, au moins, elle savait qu'il était franc. Elle se détendit, levant les yeux au ciel. Qu'attendait-elle de lui, au fond ? Un mauvais garçon ne serait pas resté à ses côtés, ne se serait pas intéressé à sa vie. Il se serait contenté de disparaître, après l'avoir lamentablement humiliée. « Moi j'ai le don d'invisibilité. Pas le plus chiant tu me diras, sauf que je le maîtrise pas du tout. » Ironie du sort, cette fois. Elle haussa les épaules, et posa ses yeux sur lui.
« J'aurais bien voulu être américain. J'ai toujours vécu en Ukraine alors tu vois… les USA, ça m'envoie beaucoup de rêve. » Il aurait voulut être américain. Elle aurait voulut connaître autre chose que la ville monumentale qu'était New York. Mais elle n'avait pas été à sa place. Elle n'avait pas vécu en Ukraine. Elle avait eu une vie digne d'une adolescente promise à un avenir brillant. Elle se sentit soudainement égoïste. Elle se demanda même comment elle avait pu se dire que sa vie était, ne serait-ce qu'une seconde, merdique. Il se tourna vers elle, tout sourire. Il l'attendrit. Et elle ne pu s'empêcher de sourire à nouveau.
« C'est pas si mal. Il faut juste aimer la foule, les embouteillages, le bruit et.. » Elle se sentit nostalgique. Parler de sa ville natale éveillait en elle des sentiments qu'elle avait oublié. Elle revoyait les buildings, la vue qu'elle avait depuis son appartement « La vie est complètement différente là-bas. Mais une fois qu'on a fait le tour, c'est comme partout. Il faut surtout savoir s'adapter. » Et puis elle revit Paris. Là, ce fut un tout autre décor. Une toute autre impression. « Je sais qu'on ne se connaît pas si bien que ça. Mais si un jour tu veux connaître New York, je serais enchantée de te faire visiter la ville. »
Sujet: Re: ▬ NICE TO MEET YOU Lun 1 Sep 2014 - 22:03
Nice to meet you
Quand je lui fais un compliment, son visage se décompose. Bah mince alors, je pensais que ça lui ferait plaisir. Mais peut-être le fait que je me retiens de rire après le compliment lui fait douter de ma sincérité. « C'est pas ce qui me définit le mieux. » Je fais la moue mais mes yeux sont rieurs. Puis je prends l'air le plus sérieux du monde et réponds. « Moi je trouve que si. » Je dis ça alors que je la connais à peine. Je tente de garder mon air sérieux mais il y a quelque chose d'amusant. Sûrement le fait qu'elle n'ait pas l'air très réceptive à la flatterie.
« C'est pas si mal. Il faut juste aimer la foule, les embouteillages, le bruit et.. » New York. Je ferme les yeux, m'imagine un instant perdu au milieu de la foule, entouré de gratte-ciels. Des taxis jaunes, diverses conversations de touristes en plusieurs langues composant un brouhaha assourdissant. Le mouvement, le bruit. Tout ce que j'aime. J'ouvre les yeux pour la fixer. Si un jour je m'y rends, New York devrait me plaire. «La vie est complètement différente là-bas. Mais une fois qu'on a fait le tour, c'est comme partout. Il faut surtout savoir s'adapter. » Je veux bien le croire. S'adapter n'est pas un problème en soi ; tout n'est une question de temps. « Je sais qu'on ne se connaît pas si bien que ça. Mais si un jour tu veux connaître New York, je serais enchantée de te faire visiter la ville. » Je souris. « Ça me ferait très plaisir. » Je la trouve très sympa de proposer ça alors qu'on se connait à peine. « Si tu veux un jour visiter Kiev, je serais ravi de te servir de guide. Même si c'est pas la meilleure ville touristique du monde. » Enfin, surtout depuis qu'il y a des tensions avec la Russie.
Je regarde le ciel. Le soleil est maintenant déjà bien haut. Un coup d'oeil à ma montre et l'heure m'indique que je dois rentrer à la demeure. La déception se peint sur mon visage. Il faut maintenant que je quitte Apolline mais je n'en ai pas très envie. Mais bon, faut pas que je fasse trop attendre Shark s'il a une mission à me donner. Je me lève, me tourne vers elle. « Bon, je dois y aller. » Pas de précisions sur le pourquoi. Elle doit bien se douter que je ne m'en vais pas de mon plein gré. Ça me déçoit vraiment de devoir partir. J'aurais bien voulu parler un peu plus avec elle. Je me penche au dessus d'elle. Pendant un instant, nos visages sont très proches. Je savoure la proximité avant de lui murmurer. « On se reverra bientôt. » Promesse murmurée au creux de l'oreille. Je recule de quelques pas, lui fais un rapide clin d'oeil avant de m'en aller. J'aime déstabiliser les gens mais elle, ce n'est pas pareil. D'habitude, je le fais pour agacer les gens. Mais là, je le fais pour qu'elle réfléchisse, pense à moi ; au moins autant que moi je penserai à elle.