Il fait à peine jour lorsqu'on arrive à la gare. Peu de circulation dans le pensionnat, les élèves sont encore au self à manger leur petit-déjeuner. Nous, on est allé dès l'ouverture parce qu'on doit pas traîner. Nous ? Moi et Olive. Drôle d'association. On a pour point commun la classe A mais je crois bien que ça s'arrête là. Je l'observe rapidement dans la pénombre matinale avant de lui indiquer d'un signe de la tête qu'il nous faut monter dans le wagon. En bon gentleman, je la laisse passer d'abord et on s'installe sur les sièges, face à face.
Le train s'ébranle dans un crissement métallique. Mon ordinateur portable repose dans son sac à côté de moi, ma valise est dans la partie bagages du wagon. Je tire un peu sur ma cravate et me mets à l'aise. Ma tenue du jour est un costume sombre de luxe. Pas très pratique pour voyager mais il faut que je sois présentable lorsque j'arriverai à destination. Je fouille rapidement dans ma poche et en sort une papier. Il s'agit d'une invitation à une soirée de gala de la part de mon père dans son manoir. La soirée a lieu ce soir. Derrière le papier, quelques mots griffonnés au stylo. J'espère que tu seras présent. Je glisse la feuille jusqu'à Olive et joint mes mains, les coudes sur la petite table qui nous séparent. « Tu sais ce que ça veut dire ? Qu'il va falloir te mettre sur ton trente-et-un ce soir. » Pourquoi avoir choisi Olive pour m'accompagner ? Je sais pas. J'aurais très bien pu demander à n'importe qui. On se connaît pas énormément mais quand même assez pour que je l'invite à m'accompagner à cette soirée. Ça nous permettra de mieux nous connaître. Et puis on ne provient pas du même milieu social donc cette expérience sera intéressante.
Je garde un air sérieux et donne le programme de la journée. « On descend au premier arrêt et on va à l'aéroport. Là-bas, on prend un avion pour Boston. Mon majordome nous attendra là-bas. On lui laissera nos bagages et on ira en ville t'acheter une tenue. Parce qu'il faut que tu sois présentable quand même. » Mes lèvres s'étirent légèrement, laissant apparaître un petit sourire en coin. Puis je pose ma tête contre la vitre et regarde le paysage défilé. Depuis que je suis arrivé au pensionnat, ça sera la première fois que je vais rentrer chez moi. En l'espace de quelques mois, j'ai l'impression d'avoir vieilli de quelques années. RED, RTP, mon changement de pouvoir, tout ça m'a tellement épuisé. Et puis il y a Ernest. Deux mois que la Jim's s'est passé. Deux mois que la plupart du temps, mes pensées sont focalisées sur lui. Je soupire longuement, je suis tellement épuisé. Épuisé de lutter. Lutter contre les rouges, lutter contre mes sentiments, lutter contre mon don dangereux. Alors je me laisse choir sur mon siège. Je consulte mon smartphone. Pas de réseau. Je le lance sur la table, légèrement dépité. Je regarde alors Olive, penseur. Elle est intrigante comme fille. Vraiment. « Shu disait dans une de ses rumeurs que tu avais fait de la prison. » Je fais mine de réfléchir. « Je me demandais juste si c'était vrai. » Curiosité.
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Sujet: Re: Get home • Olive Jeu 2 Oct 2014 - 15:18
Dernière fois que j’dis oui à un p’tit voyage avec un des mecs de ce pensionnat. C’est quoi c’te manie de me faire lever aux aurores ? Grognon malgré le programme qui s’annonce, ça passera certainement vite après un autre café que le gentleman qui m’accompagne prendra plaisir à m’offrir.
Affalée en travers de mon siège, jambes croisées, celle posée sur l’autre bat l’air dans un mouvement lâche, pas vraiment nerveux, mais pas totalement décontracté non plus. Tête baissée sur mon téléphone, mes doigts glissent sur l’écran, alors que mes yeux se lèvent de temps à autre sur mon voisin d’en face. Quelle idée de s’engoncer dans un costard pendant un voyage en train. I don’t get it. Lubie de richos ? Mes lèvres s’abaissent rapidement dans une moue qui indique que je ne m’attarde pas trop sur cette pensée. ‘Font c’qu’ils veulent.
Scott pousse vers moi un bout de papier. Téléphone verrouillé, je le pose sur mes cuisses. Ma poitrine se rapproche naturellement de la tablette qui nous sépare pour y jeter un œil. J’hausse un sourcil à la lecture du papier. Puis mon regard se porte dans le sien.
- Tu sais ce que ça veut dire ? Qu'il va falloir te mettre sur ton trente-et-un ce soir. - Bah quoi ? J’suis déjà prête. Mes mains se replient vers moi pour me désigner. Look dat dress.
Sourire narquois. Il fait un signe négatif de la tête que je décrypte facilement. Comme si ‘y avait pas moyen que j’y aille dans cette tenue et qu’il allait me montrer ce que c’est que l’élégance. J’incline la tête. On verra bien, Mister. Et j’hésite encore à en faire vraiment des tonnes pour qu’il galère à « relever le niveau » ou pas.
On a bien l’droit de s’amuser avec l’élite, non ?
Puis le très apprêté fils Newton ne se démonte pas, rappelant proprement et sûrement le programme. Je bombe la poitrine, fronce les sourcils -faussement sérieuse, deux doigts se lèvent près de mon front avant un jeté très militaire.
- Bien chef !
Un majordome quoi. La classe. Ça fait longtemps que j’en ai pas vu. Ça remonte à la Colombie. Sauf que ceux qui faisaient ce genre de boulot avaient un flingue à la ceinture.
- Comment il s’appelle celui qui va nous accueillir ? Edgar ? Norbert ? Ho, je sais ! Georges. Ou alors Eugène.
Je fais mon indécise en plaquant mon dos contre le siège, mais je ne m'éternise pas. J'm'en fous royal en fait.
- P’tain, j’me sens comme Julia Roberts dans Pretty Woman ! Mais attention. Tu m’fais porter un truc ringard et j’te nique tes espoirs de briller en société. J’peux être scandaleusement gênante quand j’veux. Alors conservons l’indécence pour... Je papillonne des cils en réfléchissant deux secondes, puis mon sourire s’étire soudainement. La somme que ta carte bleue va débiter pour m’habiller.
Étincelle de provocation dans le regard. Ça va ? J’suis aussi exigeante et arrogante que les meufs de ton monde ? Raah, j’m’échauffe-là. Cette salope de Cendrillon sortira peut-être plus vite que prévu.
Le calme revient, comme si un ange pouvait passer dans notre wagon. La blague. Ou alors faudrait pas que j’sois dedans. Ayant découvert en même temps que Scott que nous n’avions plus de réseau, mon attention se reporte indubitablement sur lui.
Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à être mous du g’noux et dépressifs ces temps-ci ? Secouez-vous les couilles, bordel ! À la différence d’Ernest, Newton junior sait faire la conversation. Alors, c’est en papotant comme il faut qu’on devient milliardaire ? Question candide qui a traversé mon esprit. Alors on va garder le silence sur ça, se contentant de l'hypothèse qu'on apprendra peut-être vraiment quelques tuyaux utiles en passant.
- Shu disait dans une de ses rumeurs que tu avais fait de la prison. Je me demandais juste si c'était vrai. Un sourire, une seconde dans le vide. - Elle dit pas que des conneries. Ça aurait dû être pour 2 ans, mais j’ai fait moins. J’suis sortie pour bonne conduite et grâce à d’autres… avantages.
Léger soubresaut de sourcils -if you see what i mean-, je ne me défais pas de mon sourire. Mes bras glissent sur la tablette et mon menton vient se poser dans la paume de ma main.
- J’suppose que c’est un détail à faire tomber aux oubliettes pour ce soir. Mais t’as le droit d’être curieux. J’ai pas vraiment grand chose d’important à cacher.
Ma tête quitte une seconde ma main qui s’ouvre et balaye l’air pour mimer le fait qu’il peut se lâcher. C’est open-bar du côté des p’tits secrets de la famille Cruz.
- Vas-y. Fais-toi plaisir. Demande c’que tu veux.
Mais j’raconterai qu’une fois.
... Et le petit chariot de snack et boissons chaudes arrivant à notre hauteur, je commande un café bien serré, aux frais de Monsieur bien entendu.
[#663333] codage par Junnie sur apple-spring. Modifié par Lix. Thks ♥ Re-bidouillée par moua. // j'espère que ça te va 8)
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Sujet: Re: Get home • Olive Dim 12 Oct 2014 - 15:53
Get home
Elle me demande le nom de mon majordome et je souris. C'est vrai que posséder un homme à ses ordres n'est pas donné à tout le monde. C'est la preuve d'une position plutôt haute dans la société. Et quand on est milliardaire, il n'est pas difficile de se payer ce genre de services. Olive finit par ne plus s'intéresser au prénom de mon majordome et je ne réponds pas à sa question. Elle a l'air plutôt aux anges. Je suis content que ce voyage excite sa curiosité. Parce que sans elle, je m'ennuierai probablement à mourir. « P’tain, j’me sens comme Julia Roberts dans Pretty Woman ! Mais attention. Tu m’fais porter un truc ringard et j’te nique tes espoirs de briller en société. J’peux être scandaleusement gênante quand j’veux. Alors conservons l’indécence pour... La somme que ta carte bleue va débiter pour m’habiller. » Mon sourire s'élargit. Glissant ma main dans ma veste, j'en sors ma carte bancaire et la montre. Cette étincelle de provocation me plaît bien. Elle me rappelle vaguement Ernest. « Faudrait d'abord voir si tu mérites que ma carte se vide pour toi. » Comme si ma carte pouvait se vider. La fortune de mon père est telle que j'aurais beau dépenser sans compter, je pourrais jamais être à découvert. L'avantage d'être riche.
Lorsque je lui pose la question de la rumeur, elle répond de manière spontanée et franche. Deux ans de prison. Personnellement, je préfère avoir un casier judiciaire inexistant. Mais bon, ça montre une chose : elle est sûrement en conflit avec l'autorité. Heureusement pour elle, son séjour en prison a été plus court que prévu. "Grâce à une bonne conduite et d'autres avantages"… Si j'étais d'humeur dragueuse, j'aurais dit quelque chose du genre "j'aimerais bien que tu me montres ces avantages". Mais là, je crois que je suis trop fatigué pour lancer mes répliques à deux balles. Alors je me contente d'écouter ses paroles en gardant un air sérieux.
J'ai gagné le droit de demander ce que je veux sur elle. Ça me plait bien, parce que je suis un mec curieux. Je me penche en arrière pour mieux m'appuyer contre le siège. Le chariot de snack passe et Olive prends un café. À mes frais, évidemment. Après tout, c'est moi qui invite donc c'est moi qui paie. Je prends un verre d'eau. On nous donne nos boissons. Je bois une gorgée d'eau en silence puis repose mon verre. Je me frotte les yeux tout en parlant. « Alors Olive, qu'est-ce que ça fait de voyager avec le mec le plus beau gosse et le plus fortuné de Prismver ? » Je souris parce que ce que je viens de dire est totalement narcissique. La question est probablement stupide mais j'ai besoin de l'humour pour m'occuper pendant le voyage et faire abstraction de toutes les choses qui me prennent la tête depuis quelques temps. Je passe ma main dans mes cheveux pour les recoiffer, même s'ils ne sont pas décoiffés car j'ai mis du gel ce matin. C'est une sorte de tic que je ne peux pas m'empêcher de faire.
Je jette un coup d’œil à ma montre. Dans une demi-heure, on devra descendre du train. Ensuite on devra aller à l'aéroport pour décoller pour Boston. « Si tu veux, tu peux me poser des questions. Je suis sûr que tu es une fille curieuse. » Je lisse du plat de ma main ma cravate. Je pourrais répondre à n'importe quelle question. Enfin, je pense.
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Sujet: Re: Get home • Olive Sam 18 Oct 2014 - 21:45
- Alors Olive, qu'est-ce que ça fait de voyager avec le mec le plus beau gosse et le plus fortuné de Prismver ? - J'sais pas il est où ? Mon regard vient le piquer. - Non mais sérieusement, c'cool. Cherchez pas, les compliments et la flatterie verbale ne font pas partie de mon dictionnaire. 'fin pas comme ça et pas aussi tôt. Le voyage ne fait que commencer darlin'. J'me dis juste que ce mec est peut-être un peu con de vouloir fréquenter une ex-taularde-chapardeuse-slash-arnaqueuse-en-puissance. Ou alors il aime juste avec jouer avec le feu. C'est un être humain comme les autres, doté de couilles qui plus est. J'crois qu'il faut pas trop lui en vouloir.
Le café dégringole dans ma gorge. Ça brûle. C'est parfait. Mes lèvres en redemandent dans un claquement. Je m'enfonce dans le siège, jouant à faire tournoyer le liquide noirâtre dans le gobelet.
- En plus, la nana va grave abuser de lui et il va y voir que dalle. Ça ça va être marrant.
Le bout de ma langue apparaît entre mes dents. Narquoise.
- J'déconne. J'sais m'tenir quand même. J'te ferais pas un coup de pute alors que tu rinces pour me faire venir. (c'est pas uniquement ça qui m'a convaincue de venir) C'est que ma compagnie peut valoir son pesant d'or. Donc heureusement que t'es milliardaire.
Clin d’œil. Mon visage file vers la fenêtre, nouvelle gorgée de café.
- Si tu veux, tu peux me poser des questions. Je suis sûr que tu es une fille curieuse. Sa phrase me fait vriller un regard incisif sur lui. - Juste un détail... Techniquement, c'est pas toi le riche. C'est ta famille ou ton père, non ? Tu vas hériter ? Faut t'épouser ? On fait un détour par Vegas ? J'connais l'église parfaite. Et j'ai même Elvis dans mes contacts.
Rieuse. Mes mains viennent tapoter sur la tablette, puis je finis le café cul-sec. Le nez dérive une seconde vers le couloir. Comme si ça allait m'inspirer.
- Au fait, t'as pas un truc pour Ern' ? J'connais rien de vos histoires si il y en a eues, mais... Ma main se lève et mes doigts le pointent désignant ses yeux, puis lui dans son ensemble. Y a un p'tit truc différent quand il est dans le coin. On dirait un de ces ptits jeunes aux hormones en ébullition. Ça palpiterait pas un peu sous la ceinture ? Et ailleurs ?
Popopo. Délicatessens... qui permet de ne pas voir le temps filer. Dans moins de dix minutes, on embarquera dans un autre lieu. L'immersion ne fait que bousculer.
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Sujet: Re: Get home • Olive Dim 19 Oct 2014 - 22:32
Get home
« J'sais pas il est où ? » Je prends une mine faussement vexée. Je n'ai pas oublié que son principal mode de communication, ce sont les petites piques verbales comme celle-ci. Je sais que ce n'est pas méchant ; enfin, je suppose. « Non mais sérieusement, c'cool. J'me dis juste que ce mec est peut-être un peu con de vouloir fréquenter une ex-taularde-chapardeuse-slash-arnaqueuse-en-puissance. Ou alors il aime juste avec jouer avec le feu. C'est un être humain comme les autres, doté de couilles qui plus est. J'crois qu'il faut pas trop lui en vouloir. » Un sourire amusé apparaît sur mon visage. Olive est une fille divertissante. J'écoute la suite de ses paroles sans me départir de mon sourire. « En plus, la nana va grave abuser de lui et il va y voir que dalle. Ça ça va être marrant. J'déconne. J'sais m'tenir quand même. J'te ferais pas un coup de pute alors que tu rinces pour me faire venir. C'est que ma compagnie peut valoir son pesant d'or. Donc heureusement que t'es milliardaire. » Ahah, je ne sais pas pourquoi, je sens que je vais dépenser beaucoup d'argent cet après-midi. Ou plutôt qu'elle va me faire dépenser beaucoup d'argent. Ce n'est pas grave comme je suis milliardaire. Je pose ma tête dans ma main, le coude appuyé sur la tablette.
« Juste un détail... Techniquement, c'est pas toi le riche. C'est ta famille ou ton père, non ? Tu vas hériter ? Faut t'épouser ? On fait un détour par Vegas ? J'connais l'église parfaite. Et j'ai même Elvis dans mes contacts. » Je ne peux pas m'empêcher de laisser échapper un rire discret. Son obsession pour l'argent m'amuse beaucoup. C'est comme si je suis juste une carte de crédit très remplie. Je me redresse, joins mes mains et fournis quelques explications. « Techniquement, c'est exact, ce n'est pas moi le riche. C'est mon père. À sa mort, je reprendrai toutes ses affaires et hériterai de sa fortune. » Ce n'est pas pour tout de suite. Mais ne pas avoir encore hériter de sa fortune ne m'empêche pas de profiter de son argent. Je m'étire et un bruit de craquement retentit. « Si tu veux partager avec moi, faut m'épouser. Mais je n'ai pas l'intention de me marier avec qui que ce soit. » Sauf Ernest s'il me le demandait. Immédiatement, une image se forme dans la tête. J'imagine Ernest face à moi, un genou à terre, me faisant une demande de mariage. Chimère. Je sais que jamais ça n'arrivera. Pour détourner mes pensées de lui, je me concentre un peu plus sur la conversation. « En fait, ce n'est pas mon vrai père. J'ai été adopté. » C'est quelque chose que je n'ai jamais partagé avec qui que ce soit. De toutes façons, Olive s'en serait rendu compte une fois arrivée chez moi en regardant les portraits familiaux accrochés dans le salon. Elle est intelligente comme fille.
« Au fait, t'as pas un truc pour Ern' ? J'connais rien de vos histoires si il y en a eues, mais... Y a un p'tit truc différent quand il est dans le coin. Ça palpiterait pas un peu sous la ceinture ? Et ailleurs ? » Mes muscles se crispent légèrement. C'est si visible que ça ? Je soupire. J'essaie de l'oublier et elle, tout ce qu'elle trouve à faire, c'est de faire de lui un sujet de conversation. Olive ou l'absence totale de délicatesse. « Il s'est rien passé. Enfin si, on a couché ensemble à la Jim's. Mais on était bourrés. » Bourrés peut-être, mais assez sobres pour s'en souvenir en tous cas. Je croise mes bras sur la tablette et m'y affable. C'est la première fois que j'en parle à quelqu'un. Même à Alessandra avec qui je suis plutôt proche, je lui en ai pas parlé. Parce que j'ai honte d'être comme une pucelle amoureuse de son acteur préféré. Je crois que je suis complètement désespéré. En même temps, la dernière Jim's c'était fin juillet et depuis le temps je n'ai toujours pas réussi à le sortir de ma tête. « Je crois que je suis amoureux. » C'est marmonné entre les dents, comme si cela relève d'un grand effort de l'avouer.
J'enfonce ma tête entre mes bras. Je reste dans cette position un moment. Le train s'arrête et une voix annonce l'arrêt. Je relève la tête et fait signe à Olive qu'on doit partir. On prend nos bagages et descend du train. Ici, la gare est beaucoup plus remplie qu'à Prismver. La foule est dense et pour ne pas perdre Olive, je prends son bras. En quelques minutes, on atteint notre taxi. « L'aéroport est à une dizaine de minutes de la gare. » La voiture démarre. On est assis à l'arrière. La place du milieu nous sépare. Je me tourne vers elle pour l'observer et reste silencieux pendant un moment. Je me demande pourquoi elle a bien voulu venir. Ça se trouve, elle a l'intention de me voler mon argent. Vu sa cupidité, ça ne m'étonnerait pas. « Si tu pouvais éviter de répéter ça à Ernest, ça m'arrangerait. » Mais genre, vraiment beaucoup.
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Sujet: Re: Get home • Olive Mer 22 Oct 2014 - 16:40
- En fait, ce n'est pas mon vrai père. J'ai été adopté. - T’étais orphelin ? Ils t’ont adopté ‘y a longtemps ? C’cool, t’es tombé dans LA famille qu’il fallait apparemment. Lucky you~
Tout le monde n’a pas cette chance. Mais j’hausse les épaules, feintant l’indifférence. C’est vrai que j’aurais pas cru ça en le voyant, mais on est des milliers orphelins dans le monde. Est-ce qu’il a connu ses parents biologiques ou pas ? J’me demande. Mais je garde ma question pour plus tard. Il aura peut-être envie de se confier. Et ça me pose pas de problème de l’écouter. Surtout quand les sujets deviennent aussi croustillants.
- Il s'est rien passé. Enfin si, on a couché ensemble à la Jim's. Mais on était bourrés. Je hoche la tête. Ça arrive. - Je crois que je suis amoureux. Ah. Ça ça l’est moins. - Sérieux ? À ce point-là ? Bah merde alors. Il t’a rendu accro le coquin.
Mais pas le temps de poursuivre. Nous sommes déjà arrivés. C’est qu’on voit pas vraiment le temps passé avec un type pareil. Il y a pas vraiment de risque que je m’ennuie alors. Mais c'est que c'est un vrai bourreau des coeurs notre Erny. Ils craquent tous leurs slips pour lui. J'suis sur le cul qu'un mec comme Scott soit aussi dans sa toile. Mais ça peut être cool pour eux. J'en sais rien.
Scott me chope le bras comme si j’étais une enfant capable de me perdre au milieu de la foule. Je roule des yeux, mais le laisse faire, malgré le ridicule de la situation. J’le dépasse d’une dizaine de centimètres. Mais si ça l’fait se sentir mieux, plus homme, et toutes ces conneries, vas-y mon chou, joue au gentleman. Ça change.
Et le réseau revient. Alléluia. Mon téléphone accapare mon attention. J’ai enfin des nouvelles de Miami. Ho et c’est pas rose. Faudra que je passe quelques coups de fil tant que je peux. Ou pas. Faudrait peut-être pas… Non, si.
- Si tu pouvais éviter de répéter ça à Ernest, ça m'arrangerait. Mon visage tourne vers lui, sourcil arqué. Puis c’est mon corps qui vrille vers lui, en enfonçant mon épaule dans le siège en cuir. - J’suis peut-être une salope, mais faut arrêter de croire que je m’intéresse aux histoires de cœur des gens. Cette merde-là, j’vous la laisse volontiers. Mais… Pourquoi tu veux pas qu'il le sache ? What's the point ? T’as pas pensé à lui en parler TOI ? J’sais pas au moins t’aurais les idées claires. Soit ça marche et vous roucoulez comme des pigeons. Soit tu peux passer au suivant. Mon regard le détaille de haut en bas crument. Au lieu de te morfondre.
Je me redresse après une œillade au chauffeur qui a zieuté dans le rétroviseur central.
- Z’aimez vraiment vous torturer pour que dalle. Il t’a pas appris ça ton milliardaire de père ? Tu veux, tu prends. Ou au moins t’essaye.
Ma tête fait un signe de tête négatif, blasée.
- Et m’sors pas « c’est plus facile à dire qu’à faire », c’est l’excuse des flippés d’la vie. Si ‘y en a d’autres qui y arrivent, pourquoi pas toi. Franchement qu’est-ce qui te manquerait ? À part un peu plus de testostérone pour porter tes balls ? Ts. Confidence is sexy. Et ça joue grave dans la balance, Scott. J’croyais que t’en avais plus que la moyenne. Tu vas m’décevoir si ça continue.
Pas sûre que sa façon de réconforter et motiver les troupes soit la meilleure. Mais l’intention y est. P'tain pire que des gonzesses.
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Sujet: Re: Get home • Olive Ven 24 Oct 2014 - 21:29
Get home
« T’étais orphelin ? Ils t’ont adopté ‘y a longtemps ? C’cool, t’es tombé dans LA famille qu’il fallait apparemment. Lucky you~ » « Mon père m'a adopté quand j'étais tout petit. Je ne me souviens pas de mes vrais parents. » Ça fait bizarre de dire "vrais parents". Pour moi, c'est comme si mon père adoptif est mon vrai père parce que c'est lui qui m'a élevé. Chanceux, on peut dire ça comme ça. C'est plus que de la chance, c'est un miracle. Quand je lui réponds à sa question sur Ernest, elle fait un petit commentaire. Accro n'est pas un mot assez fort pour décrire mes sentiments. C'est bien pire que ça. C'est tellement puissant que je me demande comment je fais pour ne pas lui sauter dessus quand je le croise.
Nous voilà dans le taxi. Mes doigts s'entremêlent nerveusement tandis qu'elle répond à ma demande de ne pas le dire à Ernest. « J’suis peut-être une salope, mais faut arrêter de croire que je m’intéresse aux histoires de cœur des gens. Cette merde-là, j’vous la laisse volontiers. Mais… Pourquoi tu veux pas qu'il le sache ? What's the point ? T’as pas pensé à lui en parler TOI ? J’sais pas au moins t’aurais les idées claires. Soit ça marche et vous roucoulez comme des pigeons. Soit tu peux passer au suivant. Au lieu de te morfondre. » Ce serait tellement facile. Passer au suivant. Tourner la page. L'oublier. Je passe ma main sur mon front avant de me frotter les yeux, en pleine réflexion. Elle a peut-être raison. Le problème, c'est que je suis quasiment sûr que ce n'est pas réciproque. Alors pourquoi me blesser à l'entendre le dire de sa propre voix ? Autant rester à distance et attendre que ça passe. « Z’aimez vraiment vous torturer pour que dalle. Il t’a pas appris ça ton milliardaire de père ? Tu veux, tu prends. Ou au moins t’essaye. » Je tourne la tête vers elle et hausse les épaules. Plus facile à dire qu'à faire.
Avant que je puisse ouvrir la bouche, elle hoche négativement la tête, l'air blasée. « Et m’sors pas "c’est plus facile à dire qu’à faire", c’est l’excuse des flippés d’la vie. Si ‘y en a d’autres qui y arrivent, pourquoi pas toi. Franchement qu’est-ce qui te manquerait ? À part un peu plus de testostérone pour porter tes balls ? Ts. Confidence is sexy. Et ça joue grave dans la balance, Scott. J’croyais que t’en avais plus que la moyenne. Tu vas m’décevoir si ça continue. » Je lève les yeux au ciel, l'air désespéré. Je ne sais pas si Olive est la bonne personne à qui s'adresser pour chercher du réconfort. Probablement que non. « Ça va, j'ai assez de testostérone, t'inquiètes pas pour ça. C'est juste que… » C'est juste que quoi ? Je crois que le petit speech d'Olive fait son effet. « Je sais pas. Je verrais quand on rentrera au pensionnat. » Pour l'instant, je suis indécis. Mais peut-être que ce petit voyage me permettra de me décider. Le taxi s'arrête : on est arrivé à l'aéroport. Je paye l'addition et on descend nos affaires. De nouveau, on traîne nos bagages. L'ambiance me rappelle un peu Prismver pendant les vacances d'été : tous ces dialectes parlés autour de nous fait penser aux touristes qui viennent visiter l'île. Je conduis Olive à travers le bâtiment jusqu'à un comptoir où se trouve une hôtesse. Cette fois, je ne la tiens pas par le bras mais je vérifie tout le temps qu'elle me suit bien. Ce serait bête de la perdre maintenant.
Je montre les billets à l'hôtesse et elle nous conduit à notre avion. « Jet privé. » Ça suffit comme explication. On monte dans l'avion, range nos affaires. On prend place sur nos sièges tout confort. C'est parti pour quelques heures de vol. Olive est installé face à moi. Une hôtesse vient nous demander si on souhaite quelque chose à boire. Je commande un verre d'eau, comme dans le train. Je fixe intensément Olive et finit par ouvrir la bouche. « Tu t'y connais toi, en histoires de cœur ? » Je sors mon smartphone pour le mettre en mode avion. « Je suis sûr que t'as jamais eu de copain. » Je ne le pense pas vraiment, c'est juste de la provocation. Je frappe dans mes mains et la montre du doigt, comme si je venais d'avoir une révélation. « Je sais ! T'es encore vierge. » Bon, là c'est exagéré. Mais il faut bien qu'on s'amuse un peu, non ?
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Sujet: Re: Get home • Olive Lun 27 Oct 2014 - 22:11
- Tu t'y connais toi, en histoires de cœur ? Je hoche la tête négativement. - Nop. Et pas envie de m’y connaître. - Je suis sûr que t'as jamais eu de copain. Et là c’est l’inverse. Je dodeline de la tête en souriant avec malice. - Hein-hein. Raté. Just some dude plus ou moins intéressants… Ma langue claque. Évitons de dévoiler la beauté du bas-monde à l’élite, il risquerait d’aimer. - Je sais ! T'es encore vierge. Je pouffe de rire. Main sur le ventre. - Oh god. Ça me touche qu’on puisse me voir comme ça. Hahaha ! Excellent ! Mais je reprends mon sérieux d’un seul coup. Incisive. Si seulement c’était sincère.
Je me dandine dans le siège confortable et croise mes jambes.
- Mais ça ne me dérangerait pas de l’être à nouveau. Y a pas de honte. Et se faire déflorer, c’est quelque chose que vous ne pourrez jamais piger les mecs. Une sensation unique qui vous restera inaccessible. … Comme tout un tas d’autres choses.
Le regard pétillant, envahissant, mes lèvres se pincent avec malice. Puis je tique.
- Mais au fait, du coup, t’es complètement de ce bord-là ? J’enfonce ma langue dans ma joue, indécente. Ou t’es ouvert des deux côtés ? La classe incarnée. Surtout quand j’y mets du mien. J’peux te présenter des gens si tu veux. C’est quoi ton style ? Parce qu’Ernest est unique en son genre, faut l’reconnaître. T’as pas d’autres tentations dans le viseur ? Ou même des connaissances qui t’intriguent juste comme ça et dont tu sous-estimes l’attrait ?
Œillade taquine fortement appuyée. Je fais une percée dans son regard avant de rejeter mon attention sur mon téléphone. Le mode avion est activé. Je le balance sur le siège d’à côté. Et je m’enfonce dans le mien, menton relevé. Soupire las.
- P’tain on est enfin hors de cette île avec du réseau disponible et non, faut que j’sois bloquée sept heures dans un avion. … Bon j’te préviens, j’vais récupérer les heures de sommeil que tu m’as volées pour me faire décoller si tôt.
Mon regard dérive sur l’intérieure de l’avion, observatrice des moindres détails inutiles. Mes yeux émeraude se balade sur l'hôtesse de l'air. Bien roulée. Mais je tique sur quelques éléments, sa transpiration, ses pupilles dilatées. Et ça c'est pas du stress vu comment elle se tortille. Newbie dans le milieu. Pauvre petite mule, va. Mais c'est vrai que les jets privés sont le meilleur plan pour jouer à ça. Espérons que ça craque pas en plein vol.
Je fais comme si de rien n'était, retroussant mon sourire vers Scott.
- Je ne remets pas en cause ton compte en banque, ou celui de ton père, mais je parie que tu ne sais même plus à quoi ressemble un billet de banque. Ça fait combien de temps que t’as pas mis vraiment la main sur ce petit papier vert présidentiel ?
Mes doigts se frottent mimant l’oseille qu’on peut se délecter d’avoir en main.
- Je n’ai peut-être pas été adoptée par un milliardaire mais je suis quand même certaine d’en avoir manipuler plus que toi. … À ton avis, 30 boulettes de coc’, ça fait combien ?
Et si la leçon s’inversait avant même qu’elle n’ait commencée ? Ah oui, pour l’instant, elle sort de son bocal l’Olive, donc faut pas s’attendre à ce qu’elle parle d’autres choses que de fesses et d’argent. À la rigueur, elle pourrait épiloguer sur la réserve de whisky qu’elle est persuadée que le père de Scott possède et dans laquelle elle fera la razzia. Faut juste retourner à la civilisation et y aura peut-être de l’espoir. Ou pas.
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Sujet: Re: Get home • Olive Ven 31 Oct 2014 - 21:57
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« Oh god. Ça me touche qu’on puisse me voir comme ça. Hahaha ! Excellent ! Si seulement c’était sincère. Mais ça ne me dérangerait pas de l’être à nouveau. Y a pas de honte. Et se faire déflorer, c’est quelque chose que vous ne pourrez jamais piger les mecs. Une sensation unique qui vous restera inaccessible. … Comme tout un tas d’autres choses. » Je hausse un sourcil, curieux de savoir ce à quoi elle pense lorsqu'elle dit "un tas d'autres choses". Ma main vient gratter mon menton. « Bof, il paraît que ça fait mal. » J'ai entendu un tas de filles dire ça. Je ne sais pas si c'est vrai. La discussion dérive ensuite sur mon orientation sexuelle. « Mais au fait, du coup, t’es complètement de ce bord-là ? Ou t’es ouvert des deux côtés ? » « Je suis ouvert à tout, moi. » « J’peux te présenter des gens si tu veux. C’est quoi ton style ? Parce qu’Ernest est unique en son genre, faut l’reconnaître. T’as pas d’autres tentations dans le viseur ? Ou même des connaissances qui t’intriguent juste comme ça et dont tu sous-estimes l’attrait ? » Je bois une gorgée d'eau, le temps de réfléchir. J'avoue que mon esprit est tellement accaparé par Ernest en ce moment que je n'ai jamais songé à regarder ailleurs. Je passe toutes mes connaissances au crible mais là, tout de suite, je suis attiré par personne en particulier. « À part Ernest, personne ne m'intéresse. » Mes mains viennent lisser ma cravate. Quant au style, c'est assez difficile à dire. Je suis plutôt du genre à regarder cas par cas pour voir si une personne me plaît. « J'ai pas de style particulier. Ça dépend vraiment de la personne. »
« P’tain on est enfin hors de cette île avec du réseau disponible et non, faut que j’sois bloquée sept heures dans un avion. … Bon j’te préviens, j’vais récupérer les heures de sommeil que tu m’as volées pour me faire décoller si tôt. » Plainte d'Olive. Je souris. Moi, la grasse matinée, ce n'est pas trop mon truc. Je préfère le lever aux aurores. « T'avais un coup de fil à passer ? » J'aurais pu envoyé un message à mon père pour lui dire que je suis sur la route, tant pis, le téléphone est déjà en mode avion. « Je ne remets pas en cause ton compte en banque, ou celui de ton père, mais je parie que tu ne sais même plus à quoi ressemble un billet de banque. Ça fait combien de temps que t’as pas mis vraiment la main sur ce petit papier vert présidentiel ? » Je réfléchis. C'est vrai que ça fait un moment que je n'ai pas touché un billet. « Je sais pas. Longtemps parce que j'utilise tout le temps ma carte bancaire. » Par contre, je sais encore à quoi ça ressemble. Mon père a un coffre-fort rempli de dollars. Il ne faut mieux pas le dire à Olive sinon la soirée va se transformer en chasse au trésor. Je le sais parce qu'elle est très obsédée par l'argent. En fait, depuis le début du voyage, ça doit être le sujet de conversation qui revient le plus.
« Je n’ai peut-être pas été adoptée par un milliardaire mais je suis quand même certaine d’en avoir manipuler plus que toi… À ton avis, 30 boulettes de coc’, ça fait combien ? » « 30 boulettes de quoi ? » Coc'. Cocaïne je pense. De la drogue. Je suis amateur dans ce domaine-là. En fait, les drogues ne m'intéressent pas du tout. C'est comme la cigarette. Quand t'es sportif, t'évites de te bousiller la santé avec ce type de conneries. Mon visage vient se réfugier dans ma main et un soupir franchit mes lèvres. « Me dis pas que tu prends ce genre de conneries ? » Je hausse finalement les épaules. « Nan, en fait, je m'en fous. » Je jette un coup d’œil à l’hôtesse qui ne fait que de me regarder depuis tout à l'heure. C'est pas que ça me gêne. Je lui fais un clin d’œil et ses joues deviennent toutes rouges. Ça me fait sourire. Mes yeux reviennent vers Olive. Je suppose qui lui faudra plus qu'un simple clin d’œil pour que la faire rougir. Je me penche un peu en avant. « Parles-moi un peu de toi. Je veux dire : tes hobbies, ton film préféré, ton but dans la vie. Ce que tu veux. »
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Sujet: Re: Get home • Olive Lun 3 Nov 2014 - 12:38
Je dodeline de la tête lorsqu’il précise que tout dépend des personnes. Au feeling quoi. Comme tout le monde donc. Ça ne nous avance pas, mais bon. - T'avais un coup de fil à passer ? - J’en ai plusieurs à passer. J’ferais ça plus tard.
Je souris en l’entendant dire qu’il ne sait plus à quand remonte la dernière fois qu’il a vu un billet vert. Rien d’étonnant.
- 30 boulettes de quoi ? Me dis pas que tu prends ce genre de conneries ? Nan, en fait, je m'en fous.
Mon sourire carnassier s’étire. Il n’est vraiment pas drôle et pas si curieux que ça. 25 000 gars. Juste 25 000 dollars avec 30 petites boulettes de pure poudre blanche. Je ne sais pas ce que son père fait exactement, mais je suis sûre qu’il passe des heures à bosser alors que pour ça, l’offre et la demande sont tellement simples à contrôler que c’est de l’argent facile. Quoique un peu risquer. Il faut sécuriser certains paramètres avant tout, mais c’est plus que réalisable. Surtout quand on a un don comme le mien. Mais je tique en pensant à Johnny et je l’efface immédiatement de mon esprit. Mécontente. La mauvaise humeur qui revient comme un boomerang.
- Ok. J’dirais rien.
Mon visage se détourne une seconde vers le hublot, s’attardant sur la pointe de l’aile du jet. J’inspire. Moins de sept heures dans une carlingue… Pas que j’ai peur de l’avion, j’suis peut-être un peu claustro depuis la prison. Déjà que je ne suis pas d’une nature très patiente alors si en plus, je suis confinée dans un endroit sans moyens de sortie, ça me met les nerfs en pelote. Et cette tension se trahit toujours dans mes longues jambes qui s’agitent frénétiquement et inconsciemment.
Du coin de l’œil, je sens Scott se pencher vers moi et mon regard émeraude se pose sur lui. - Parles-moi un peu de toi. Je veux dire : tes hobbies, ton film préféré, ton but dans la vie. Ce que tu veux. Ohw jesus. Banalités. C’est vrai qu’on est censé avoir ce genre de choses à son actif. Tout adolescent normalement constitué doit pouvoir dire ce qu’il aime faire, regarder ou écouter. Too bad que je ne puisse pas vraiment répondre à tout ça. À moins que je n’invente. Mais flemme. - Sorry. J’te passerais mon CV un autre jour.
En aucun cas je cherche à faire ma mystérieuse sauvageonne. Mais il n’y a rien d’intéressant à dire de toute façon et surtout rien qui ne le regarde. Je m’enfonce un peu plus dans le siège en cuir après avoir trouvé le bouton pour déplier le repose-pieds.
- Comme j’te disais, faut que j’ai le teint frais pour faire bonne impression dans ta famille. J’suis peut-être une ingrate la plupart du temps, mais je peux faire un effort pour faire bonne figure. Tant que tu me laisses dormir en paix. Y aura pas de problèmes. J’abaisse un peu violemment le store de l’hublot. Réveille-moi une heure avant qu’on atterrisse.
Et c’est calée dans ce luxe qui ne m’appartient pas que je vais dormir de tout mon long pendant de longues heures d’affilées. Ce qui est en fait une chose très rare quand on connaît un peu le rythme de ma vie nocturne.
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Sujet: Re: Get home • Olive Dim 9 Nov 2014 - 15:22
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« Sorry. J’te passerais mon CV un autre jour. » Le coin de mes lèvres se relèvent. Ce n'est pas un sourire mais ça y ressemble. Je l'observe tâter son siège à la recherche d'un bouton. « Comme j’te disais, faut que j’ai le teint frais pour faire bonne impression dans ta famille. J’suis peut-être une ingrate la plupart du temps, mais je peux faire un effort pour faire bonne figure. Tant que tu me laisses dormir en paix. Y aura pas de problèmes. Réveille-moi une heure avant qu’on atterrisse. » J'espère qu'elle saura bien se tenir. Il ne devrait pas y avoir de problèmes. Il lui suffira d'éviter tous les sujets de conversation dont on a parlé. « Pas de problèmes. » Je ne lui accorde pas plus d'attention. Ça se voit qu'elle a besoin de se reposer un peu. Alors je mets mon casque Beats et enclenche la musique. Sept heures de vol, c'est long. Même si mon père est un homme d'affaires, je n'ai pas l'habitude des voyages.
Je sors mon ordinateur portable et enchaîne les activités. Jeu, travail, film. Je n'ai pas sommeil, du coup je m'occupe comme je peux. Mes yeux sont fixés sur mon écran et ma tête bouge au rythme de la musique. Ma tête finit d'ailleurs par se caler contre le mur nonchalamment. Finalement, le temps passe vite. C'est finalement à quelques minutes de l’atterrissage que je réveille Olive. « Hey, debout, on atterrit bientôt. Je ne t'ai pas réveillé avant parce que t'avais l'air de bien dormir. » Je range mon ordinateur portable tout en me demandant si elle a rêvé durant son sommeil. Et si c'est le cas, de quoi. À mon avis, ce serait un rêve où elle se baignerait dans une baignoire de billets verts. Cette pensée m'amuse. Le pilote fait ses recommandations pour l'atterrissage, nous bouclons nos ceintures et l'avion finit par se poser sur la piste.
On descend de l'avion. Je regarde ma montre et fait un rapide calcul avec le décalage horaire. Six heures de décalage, à Boston c'est le début de l'après-midi. Ça fait un moment que je ne suis pas venu ici. Ça me fait bizarre. On traverse l'aéroport jusqu'au parking où mon majordome qui récupère nos affaires. Deux belles voitures sont garées côte à côte. De l'une sort mon chauffeur tandis que mon majordome range nos bagages dans l'autre. « Je vous ai apporté votre voiture, monsieur Newton. » Je tourne autour, effleurant du bout des doigts la carrosserie. Je le remercie et il me demande si je veux qu'il nous emmène. Je lui réponds de manière négative. J'ai envie de conduire. Je rentre à l'intérieur de la voiture pendant qu'Olive prend place côté passager. C'est une belle BMW de couleur grise. Je démarre et roule en direction du centre-ville. En une dizaine de minutes, on y arrive. Je trouve une place de parking et m'y gare. On descend avant de rentrer dans une boutique de vêtements de luxe. La vendeuse nous accueille avec un large sourire. Je me tourne vers Olive. « Je vais t'aider à trouver ta tenue pour ce soir. Il te faut une jolie robe. Comme ça tu ressembleras à une vraie lady. »
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Sujet: Re: Get home • Olive Mar 11 Nov 2014 - 16:14
C’est la voix de Scott qui me tire de ma rêverie. J’ai dû tourner sur moi-même comme d’habitude. Comme toutes les nuits. Il paraît que j’ai le sommeil agité. Surtout quand je n’ai pas pris un p’tit truc avant pour m’aider à tomber dans les bras de Morphée. Je me bats même dans mes rêves. Je me débats. Souvent pour vivre, survivre. Courir pour la vie. La mienne. J’arpente souvent les rues de Miami sous une chaleur plombante. Je poursuis quelqu’un ou je suis poursuivie. Tout dépend. Mais il semble toujours que ce soit le dernier jour. Je vis dans ce rêve comme si c’était le dernier jour. Et que je ne pouvais rien faire d’autre qu’y aller. Extrême. Dans chaque geste, chaque muscle en action. Tout ce que j’y fais est aveuglant d’intensité.
Mon monde change en fonction de mon environnement. Depuis Prismver, les visages de ceux que je côtoie se mêle à ceux d’avant. Seul John pourrait rester le lien entre passé et présent. Noeud. Et ça fait chier.
C’est à cet instant que mon regard tombe sur la silhouette de Newton qui s’échappe de son siège. Tendue. Je souffle en m’étirant comme pour me sortir ce type de la tête. Ce fumier qui m’a fait aller en taule. La hargne dans les jambes, je quitte mon siège, pleinement réveillée. Pas le temps. Jamais le temps de comater. Passe à la suite.
D’ailleurs j’imite le même geste que Scott lorsqu’il redécouvre sa voiture.
- Nice. Même si j’kiffe les vieilles caisses, j’avoue que la tienne me plaît.
L’avidité pétille dans le regard. Il va devoir s’y faire. Il est riche. Je vais désirer tout ce que je vais voir avec lui. Femme de péchés. J’aurais bien roulé un peu plus, fenêtres baissées juste pour voir de quoi est fait Boston. Mais on arrive vite. La devanture annonce tout de suite la couleur. Mon sourire s’étire, bourrée de cette confiance qui me permet de nager comme un poisson dans n’importe quelle eau. Dos droit, poitrine gonflée, j’emboîte le pas de Scott.
- Je vais t'aider à trouver ta tenue pour ce soir. Il te faut une jolie robe. Comme ça tu ressembleras à une vraie lady. - Chuuut. Faut pas le dire. C’est déjà assez obvious que tu es Richard et moi Julia Je me pends à son bras, blagueuse.
La vendeuse nous guide dans la boutique, suivant les quelques indications de Scott sur ce qu’il souhaite, l’ambiance de la soirée. Je lorgne déjà sur certains fringues. Une main glisse sur les tissus, faisant tinter les cintres sur le portant. Il doit quand même se douter que je n’ai pas vraiment besoin de lui pour rentrer dans ce genre d’endroit et dévaliser leur stock. Surtout pas avec un don comme le mien. J’écoute distraitement ce qu’ils se disent alors que je note dans un coin de ma tête que je devrais plus souvent me permettre des incursions de ce type.
Mes pas m’ont séparé de Scott quelques instants, le regard accroché aux émeraudes en vitrine. Et je sens leurs regards reluquer ma silhouette. Main sur la hanche, je les rejoins, rivant mes émeraudes dans ceux de la vendeuse.
- Ouais j’suis pas anorexique. Vous êtes sûre de pouvoir trouver un truc qui m’aille ?
Je me dandine sur mes pieds. La langue sortant entre mes dents. Le défi est lancé !
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Sujet: Get home • Olive 
Mar 30 Sep 2014 - 19:14
