InvitéInvité | Sujet: it's time to begin •• NATHAN. Lun 20 Oct 2014 - 0:11 | | it's time to begin#
ft. nathan#
T'en as marre, de toutes ces conneries. Marre de chialer tous les soirs, marre de t'énerver sur tes amis sans raison. Marre d'avoir l'impression d'être inutile, d'aggraver les choses. Tu peux pas t'empêcher de t'en vouloir mais c'est plus forte que toi, tu réfléchis jamais. T'as jamais été douée pour ça, et maintenant que t'as une classe entière sur les épaules, tu veux partir, fuir une nouvelle fois et ne jamais revenir. Tu pourrais la jouer Reine des Neiges et t'enfermer dans un lieu secret, y aurait probablement personne pour te retrouver, personne pour te chercher.
T'es toute seule, tu l'as toujours été. La seule différence maintenant, c'est que tu t'en rends compte. Que t'as conscience de cette profonde solitude, et qu'elle te déchire peu à peu. T'as besoin de tes anciennes accroches, t'as besoin de te sentir soutenue. T'es faible Anarchy, t'es qu'une putain de faiblarde ; elle a raison Pandora, sans les autres t'es une merde. Et c'est dans cet état d'esprit lamentable que t'en viens à penser à Nathan, à regretter tous tes actes. Tous tes discours dont tu pensais pas un mot, toutes ces tirades dépressives et blessantes. Il avait besoin de toi et t'as pas été là, normal qu'il te rende la pareille.
Dents serrées, rythme cardiaque purement et simplement affolé, tu griffonnes une invitation et la lui envoies, sans penser une seule seconde qu'il accepte. Oui, tu t'attendais à un non dur, à un refus sans appel. Tu t'attendais à ce que ce putain d'Oswald le manipule toujours, tu t'attendais à ce qu'il te haïsse trop pour vouloir simplement te revoir. Regarde c'que t'es devenu Scarlet, regarde la loque que t'es. Ces cernes, c'est les mêmes qu'à tes seize ans. T'es retournée à la case départ, et tu peux pas avancer.
C'est cette pensée qui te motive à effacer les traces de larmes sur tes joues. C'est cette envie de remonter, de briser les règles, qui te fait sourire. Relève-toi, prouve-toi que t'es plus qu'une E déprimée. Après une douche brûlante, tu te prépares, histoire de revoir ton cher bro' en étant un peu plus présentable. Mais après une bonne semaine à rien foutre, à traîner comme une âme en peine dans ta chambre, à tourner en rond dans la cage que tu t'es créée toute seule, c'est dur de paraître fraîche et disposée.
Alors malgré tes efforts, t'as une tronche de cadavre. Un teint purement livide, des yeux vides et des cheveux en bataille. Fuck la vie, tu sors habillée avec un jogging et un t-shirt Zelda. Ton sweat ouvert, ta capuche sur le crâne et un air de zombie collé au visage, tu te glisses habilement dans une foule d'élève, la traversant en bousculant des gosses sans même t'excuser. Silencieuse, légèrement désespérée et, surtout, plongée dans la musique délivrée par tes écouteurs.
T'avances dans la ville sans réfléchir, après avoir fixé un lieu de rendez-vous. Rien de tel que les quartiers vivants de nuit pour une demande comme celle que tu t'apprêtes à faire. Le stress s'empare de toi à l'instant où t'y repenses. Qu'est-ce que tu vas lui dire, quand tu le verras ? Comment il va réagir ? Est-ce qu'il va être sympa ? Est-ce qu'il va refuser ? T'en sais rien, et ne pas savoir c'est un truc qui t'horripile ; tu voudrais tout savoir, tu voudrais participer à tout juste pour être au courant de chaque chose qui se passe à Prismver. C'est pour ça que tu stalkes les Bns, pour ça que tu dévorais les rumeurs de Shu. Et en partie parce que t'aimes juger les gens que t'as créé Prismver's Utopia.
Un frisson parcourt ta colonne vertébrale, serpent vicieux se glissant dans ton cou pour susurrer à tes oreilles des paroles décourageantes. S'il découvre que c'est toi qui l'a traité comme ça, comment il va réagir ? Est-ce que tu devrais t'excuser ? Non, tu t'excuses jamais, toi. Enfin, que quand t'as vraiment l'impression d'être coupable, et c'est pas le cas. Un peu sur les nerfs à cause de la pression, tu finis par t'asseoir sur un muret et à l'attendre, les mains fourrées dans les poches de ta veste désormais fermée.
Tu fermes les yeux quelques instants, répétant mentalement ton texte. Comment lui dire, que lui dire ? Tu saurais même pas par où commencer. C'est peut-être pour ça qu'en le voyant, t'arrives pas à sortir un mot, au début. Tu dis rien, tu l'observes pendant quelques minutes. Et puis tu tiltes en voyant son faciès. Ah euh. Salut. Pauvre conne. ... Ca va ? Bon euh. Je sais pas trop par où commencer, ni comment dire ça ou comment te faire comprendre différentes choses. Tu te mords la lèvre inférieure et fixes le sol, un peu gênée malgré tes efforts.
Disons que.. J'en ai marre. De tout ça. C'est n'importe quoi, on s'est pas engueulés on s'est carrément insultés. Et franchement, plus j'y pense plus ça me dégoûte. C'est pas entièrement ta faute, j'ai ma – grosse – part de responsabilité là-dedans. Alors j'veux... Qu'on recommence à zéro. Qu'on se découvre de nouveau, et qu'on fasse pas les cons cette fois. Tu lèves un regard presque effrayé vers lui, le plus dur vient. Sooo... Est-ce que euh. Tu voudrais. Venir avec moi à la Jim's ?
Et tu lui tends nerveusement ton ruban, sans oser le regarder. Bordel de merde. |
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