[/!\ FESSES] the first time ✿ LUKAS ♥

Allez savoir ce qu’Heath lui a dit. Allez savoir.
Allez savoir pourquoi il l’a plaquée contre le frigo et est désormais en train de lui rendre son baiser avec mille fois plus d’intensité.

Il les a laissé tomber, Lukas, ses démons. Ils sont par terre, ils rampent, ils agonisent - il n’en a plus rien à faire. ...Ou du moins c’est ce qu’il voudrait croire.

La vérité, c’est qu’au contraire, ils sont bien là: ils tourbillonnent dans son esprit, l’aveuglent, le font dévorer les lèvres de Mackenzie, sa main puissante fermée en poing sur le frigo, la seconde sur la taille de la jeune fille. Et ça lui suffit pas, à Lukas, ça lui suffit pas à se pardonner de ne pas avoir assez donné à Quinn. Ca ne lui suffit pas à se pardonner d’être un lâche, un faible, un trouillard, une victime.  Si il bouillonne quand ses lèvres dérivent des siennes pour s’attaquer à sa mâchoire, plonger dans son cou, c’est parce-qu’à la chaleur émanant du corps désireux de Mackenzie se joint sa propre rage. Il est en colère, Lukas. Il a toujours été en colère.

En colère contre lui-même.

Et il veut s’exorciser, le démon; il a capturé ces lèvres comme une bénédiction, une absolution - et il en veut plus. Il veut qu’elle l’embrasse encore, qu’elle le touche, qu’elle le caresse. Il veut plonger dans l’océan sans savoir nager, il veut se jeter dans la cage aux lions en ayant la phobie des animaux.

Il veut vaincre sa peur, Lukas. Ici et maintenant.
Il ne veut plus avoir peur. Plus maintenant. Plus jamais.

Et il l’a sous estimée, l’attraction des corps, le désir, la chaleur... d’une fille. Il l’a sous estimée, Mackenzie. Il a sous estimé sa poitrine contre son torse, son souffle, ses lèvres frémissantes, ses mains sur son corps, sa cuisse qui se soulève contre sa hanche - il a tout sous-estimé.

... C’est ça, Heath ? C’est de ça que tu parlais...?

Ce n’est pas un vertige, ce n’est pas perdre pied, c’est juste la fièvre qui grimpe. Il a chaud, Lukas. Quand il serre sa robe sur sa taille, qu’il colle son bassin contre elle pour que le contact sous sa ceinture se fasse plus appuyé. Quand leurs regards se croisent, et brûlent.

Il n’a pas envie de réfléchir, alors bêtement, repart à l'assaut de ses lèvres, terrorisé à l’idée d’arrêter, à l’idée que ça se brise et que de nouveau, il fuit, se renferme, se laisse de nouveau dévorer par cette peur qui le bouffe depuis qu’il a sept ans.

Il en a assez. Il est fatigué, il est épuisé de craindre tout ça. Le moindre contact, une main dans la sienne, une étreinte, un baiser sur la joue. Il n’en peux plus de frissonner, se tendre, se pétrifier. Il veut juste être libre, Lukas. Il veut juste briser les chaînes et découvrir les merveilles dont lui a parlé Heath. Ces merveilles que tous vivent, et que lui craint.

... Ces merveilles que Quinn a vécu avec d’autres, qu’elle a voulu lui partager, et qu’il a été trop faible pour les accepter.

Et il en a la rage, Lukas. Alors il s’accroche à cet espoir que, peut-être que si il fait le grand saut, il sera libre, enfin. ... Et que ce soit Mack ou n’importe qui, qu’importe; il veut juste se libérer.

Alors vas-y, Mack, dévore-le comme il te dévore. Il en a besoin, bien plus que beaucoup de garçons de son âge, bien plus que tous les autres vierges qui veulent simplement découvrir LA chose. Lukas, il a dix milles verrous en lui, dans son coeur, dans sa tête, dans son corps.  Et c’est toi qu’il a choisi pour essayer d’en déverrouiller quelques uns. Alors fonces, Mack - pour une fois, Taz te freiner pas. Pour une fois, il grognera pas, il te repoussera pas.

Pour une fois, c’est lui qui réclame. Et à croire que c’est proportionnel à toutes ces fois ou il vous a rejeté, il réclame beaucoup.

C’est pour ça qu’il l’a légèrement soulevée, sa cuisse, la tenant contre lui, son avant bras sur le frigo et ses lèvres sur les siennes. Et il l’embrasse intensément, profondément, collant son corps contre elle comme il joue avec sa langue: envieux.

« S’cuse-moi... » C’est soufflé lors d’une oeillade furtive, mais ça ne l’empêche pas de retourner à l’assaut de ses lèvres aussitôt; en inclinant sa tête de l’autre côté et sans lui laisser le temps de répondre. « Je... » Et il s’interrompt lui-même, enchaînant les baisers mouillés, capturant, suçant et mordillant ses lèvres avec un appétit certain.

Et une détresse qui l’est encore plus.