Sujet: I close my eyes until I see Mar 24 Fév 2015 - 13:18
C'est la pluie de mi-saison qui tombe sur tes épaules. Le côté trop frais pour vraiment te sentir bien. Pour pouvoir sortir dans ton gilet. Tes mains recoiffent tes cheveux alors que tu fixe la surface du lac qui s'ondule au rythme des gouttes. Peut-être mieux aurait il valu de reporter. Peut-être que sans cette fine averse c'aurait été plus agréable. Peu importe. Peu importe.
Alors tu respires, ferme les yeux. Et attends. Ca ne t'as jamais dérangé d'attendre.
Tu sors de ton sac une pièce de Beckett. Le livre est un peu abîmé, et sûrement l'eau qui va s'y verser ne va pas l'aider à se remettre sur pied. Mais ce n'est pas grave. Tu connais trop bien les ambiances moroses, les incertitudes et l'oubli. Alors même si tu aimes ces feuilles liées entre elles, le sens compte plus. Beaucoup plus.
Peut-être ne viendra t-il pas ? Légère angoisse. Un nœud dans ta gorge. Peut-être qu'il ne fait pas assez beau, peut-être se lasse t-il de ces petites rencontres au coin du lac ? Innocentes et sans engagements. Tu ne demandes rien d'autres que quelques instants en sa présence. Rien de platonique, encore moins de romantique. Une légère admiration te traverse le crane quand tu le vois. Et tu ne saurais mettre le doigt sur ce pourquoi, sur ce comment.
Frustration. Beckett te détend. Absurde. absurde absurde absurde.
Mais au bout de quelques pages, de quelques minutes, tu finis par claquer la couverture cartonnée entre tes doigts, tournant le dos au lac pour espérer apercevoir une silhouette. Puis tu finis par le voir arriver. Tu te redresse lentement, prend ton temps. Peut-être que s’asseoir par terre n'était pas l'idée la plus ingénieuse. Alors tes mains essuient tes fesses pour en enlever la boue.
Quelques secondes à l'attendre. Et quelques pas vers lui.
Tu lui adresses un sourire à peine visible. Sûrement parce que tu ne sais pas faire mieux que ça. Qu'un rictus au coin des lèvres, qu'une fossette au creux de la joue.
Hey comme dans un soupir par ta voix trop douce. Au final le temps ne t'as pas rebuté ?
Qu'il ne s'en aille pas. Qu'il ne soit pas venu juste pour te dire qu'il repartait. S'il vous plait.
(HJ : pardon. C'est mon premier RP avec Joy et du coup il faut que je me trouve un peu. Promis ça s'améliorera.)
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Sujet: Re: I close my eyes until I see Ven 27 Fév 2015 - 2:22
• Février • Orest et Joy se voient au lac, de temps à autres, plutôt rarement. Ce n'est rien de plus que de l'amitié pimentée de curiosité, et pourtant, Orest l'admire pour sa maturité et l'apprécie pour la curiosité qu'elle éprouve à son égard.
Il ne savait pas pourquoi il avait accepté puisqu’il était loin d’être de bonne compagnie. Oh, bien sûr, Orest était sociable, il n’avait simplement pas confiance en lui. Pas depuis qu’il avait passé de longs mois égoïstes à se venger sur des élèves qui ne lui avaient rien fait. Il y avait des dizaines de personnes qui lui avaient demandé pourquoi, pourquoi lui, le type si sympa, si ouvert, avait basculé de l’autre côté. Même après s’être offert ce nouveau départ, même après avoir eu cette nouvelle chance, l’oubli qui avait troqué sa mauvaise réputation pour celle d’un nouvel élève un peu paumé, il ne comprenait pas. Pourquoi ? Pourquoi ne pas être simplement normal ? Il avait longtemps cherché à savoir, durant ce mois qu’il avait passé seul - Quinn et Lukas pour seule compagnie. Il avait été incapable de savoir ce qui l’avait lui-même poussé à changer, à abandonner tout espoir alors que, avec le recul, tout lui semblait si facile d’accès.
Foutaises - il n’avait pas souffert tout ce temps pour rien. Mais cette fille lui avait fait changer d’avis.
Il ne la connaissait pas, et à vrai dire, il soupçonnait que ce fut réciproque. Joy Ericksen, élève de classe B, contrôle du temps et une couleur de cheveux plus que surprenante. C’est tout ce qu’il savait d’elle, de celle qui le rencontrait de temps en temps au lac, juste une fois, un peu de temps pour échanger. Orest éprouvait l’envie de se confier, d’apprendre à la connaître, comme une relation épistolaire à visages ouverts. Elle avait beau ne rien savoir de lui, elle avait la curiosité, l’envie, cette humanité qui lui échappait. Il l’intéressait et ce seul fait parvenait à lui rendre le sourire. Peu importe le temps. Peu importe la pluie. Il viendrait, et, capuche de sa veste rabattue sur son visage, il traversait la cour. Ce genre de rencontres simples, cette simplicité lui redonnait l’envie de se battre, l’envie que tous ses proches l’avaient déjà poussé à retrouver.
Alors oui, Orest viendrait. Il viendrait à chaque fois.
Elle était douce, Joy, comme sa voix, ses sourires, la relation qu’elle lui offrait. Il n’avait pas envie de brusquer les choses, le concept d’amitié simple et innocente sonnait comme un renouveau, trop fragile pour qu’il se risque à le forcer. Il croisa son regard, lui rendit son sourire. Orest n’était pas doué pour ça, c’était peut-être maladroit, ou au contraire, parfaitement adressé - il n’en savait rien. Il se risquait à être naturel, par respect, par envie, au nom d’une force qu’il retrouvait.
« Très bien, tu n’as pas confiance en mon assiduité ? Ok. J’me casse. »
Il fait mine de repartir mais pivote sur son pied, 360 pour se retrouver de nouveau face à elle. Les mains toujours dans les poches, il s’approche, garde sa gestuelle enfermée plutôt que d’exposer toute la gêne qu’il ressentait. Parfois, Orest ne savait pas comment agir, et il riait. Il riait, parce que plutôt que la violence, ça avait toujours été un moyen efficace d’évacuer.
« Tu sais j’me demande souvent ce qu’on peut bien me trouver d’intéressant. Mais je suppose que je dois pas chercher à comprendre. »
Sourire amusé, il tient son lézard dans ses mains qu'il caresse. Les bestioles étaient de très bonne compagnie, parfois, quand on était seul.
« Je t’ai déjà demandé ce que tu pensais des tensions entre classes ? »
•• darkred - Code par Lix ••
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Sujet: Re: I close my eyes until I see Ven 27 Fév 2015 - 18:11
C'est assez fou comme tu as envie de sourire quand tu le vois arrivé. Bien sûr tu n'as rien fait de tout cela. Peut-être ton père aurait dû te dire que c'était une bonne chose. Peut-être aurait il simplement dit que les émotions positives peuvent être montrées, que tu serais une toute autre personne. A la place de ça, tu garde tout en toi. Tu voudrais être comme la pluie et un peu plus libre. Un peu plus vivante et impulsive.
Mais quand il fait ce demi tour tu te dis que tu aurais dû simplement dû lui dire. Je suis heureuse que tu sois venue. C'aurait été plus vrai. Une fois encore peut-être aurait il mieux fallu que tu saches exprimer toutes tes émotions. Mais non non non.
Au final il est resté. Tes doigts serrent un peu plus ta veste devant ta poitrine. Comme si c'était un éclat de rire. Rapide.
Tu l'écoute parler. Ecouter est peut-être quelque chose que tu sais faire mieux que le reste. Empathiser, essayer de comprendre. Le silence, ton silence, est un monde, un sanctuaire. Ton silence est ce qui te défini. Même si tu n'en penses pas moins. Tu pourrais lui sortir des dizaines de choses que tu trouves intéressantes chez lui.
Il sourit. Il rit. Qu'importe si c'est faux il en est capable. Il parle, s'exprime. Et en un sens, il vit. Tu le sens plus intelligent que ce qu'il veut laisser croire. Tu le sens parfois vibrer sur les choses. Tu le sens humain.
Parce que juste le fait que quelqu'un soit capable de se remettre en question attire ta sympathie.
Et puis il est venu. Il est venu à chaque fois. A chaque fois à ce même endroit. Juste pour toi. Sans que tu ne lui donne la moindre raison. Sans que tu ne sois quelqu'un. Et il t'accepte malgré ta distance, Tes silences.
Mais avant que tu ne puisses dire quelque chose, que tu trouves comment formuler ces idées, il te demande ton avis. Sur quelque chose de plutôt simple. Sur quelque chose de la vie quotidienne. Et tu ne ressens pas le besoin de remonter le temps pour lui dire. Lui dire tout ce que tu penses de lui. Parce que dans le fond tu te dis que peut-être il sait. Et que ce n'est pas ta voix qui lui changera les idées.
Pas grand chose, en fait. Tes yeux se froncent légèrement. J'aime faire partie de l'élite, mais pas au point de cracher sur les autres, parce que si tout le monde pouvait être au sommet, ça te conviendrait, en vérité, je voudrais juste pouvoir travailler tranquillement, vivre dans tes bouquins, vivre dans ce silence de cathédrale, et pas dans cette cacophonie, plutôt que d'avoir à être prise à partie dans une guerre.
Peut-être n'est ce pas les bons mots. Parce que la vérité est que tu te fous bien de qui sont les meilleurs tant que tu sais que tu peux continuer d'apprendre. Tu te fous bien que les gens autour de toi se détestent. Tant que toi tu ne te fais pas embarquée dans ces histoires sans queues ni têtes.
Et toi ? Les tensions, la compétition ?
Tu fais quelques pas en avant, le dépassant, pourquoi ne pas discuter en marchant plutôt que de subir cette pluie juste en se regardant dans le blanc des yeux ? Tu tournes ton visages vers lui. Oh, Joy, si seulement tu savais sourire.
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Sujet: Re: I close my eyes until I see Jeu 5 Mar 2015 - 10:53
• Février • Orest et Joy se voient au lac, de temps à autres, plutôt rarement. Ce n'est rien de plus que de l'amitié pimentée de curiosité, et pourtant, Orest l'admire pour sa maturité et l'apprécie pour la curiosité qu'elle éprouve à son égard.
L’avis d’Orest sur cette guerre des classes relevait presque de la blague. Si l’expression rien à foutre pouvait s’exprimer d’une façon infiniment plus forte, elle lui collerait parfaitement sur ce sujet. Après toutes ses mauvaises actions, il s’était dit qu’il ne s’attarderait plus sur toutes ces conneries, et même si Victoria faisait de son mieux avec sa classe, ce ne serait pas son cas. Il avait littéralement tourné le dos à toutes ces histoires, et ce qui avait été autrefois une excuse, voire un moyen d’aller mieux n’était à présent plus qu’une connerie de laquelle il prenait plaisir à rire. Oui, Orest était inquiet - en permanence.
Mais que pouvait-il faire ? Un nouveau, sportif, fort - mais un nouveau aux antécédents violents qui menaçaient de sortir n’importe quand. Un nouveau qui avait fuit le mal qu’il avait fait, sans pour autant pouvoir échapper à cet endroit, à ces gens, son pouvoir, et à l’amour qu’il ressentait. Jamais il n’y était parvenu. Il était toujours resté auprès de ces gens, il les avait toujours regardés, nostalgie - et mille fois, il avait désiré leur rendre leur souvenir, à chacun d’entre eux. Ces proches, qu’il aimerait confronter à son passé et à tout le mal qu’il avait fait.
Pour espérer être honnête - juste un peu plus. Pour espérer être vu dans son entièreté.
« Et toi ? Les tensions, la compétition ? »
Dans ses pensées, il fut presque surpris d’entendre la question. Il se rendit compte de l’impolitesse dont il avait fait preuve en n’écoutant qu’à moitié ce qu’elle lui disait et se donna un temps pour y penser. Joy était quelqu’un de raisonnable, ça se voyait au premier coup d’oeil. Humble, travailleuse... il était loin d’avoir ces qualités, bien que sa façon de penser n’était pas si éloignée que la sienne. Il aimerait pouvoir vivre normalement, c’est tout. Sans avoir à rendre de compte ou à s’impliquer dans tout ça. Juste un peu plus de normalité. Pourquoi n’y avait-il pas droit ? Lui, le sportif banal, populaire, le cliché ambulant, lui qui aimait rire, qui vivait dans le revu et les impressions, lui, si simple, enfermé par ses propres sentiments sans pouvoir les dompter.
« J’y fais pas gaffe. C’est pas mon truc… même les pouvoirs à la base. Je préfère la normalité et le quotidien. »
Haussement d’épaules, sourire franc, il cesse de mentir et parle comme il aimerait, enfin, parce que cette fille semble ne pas prêter attention à tout ça. Peut-elle ? Peut-elle comme Nova le pouvait ? Peut-elle comme il ne sait si Victoria pourra ? Peut-elle, comme personne n’a pu, le voir dans toute sa monstruosité. « Sérieux, faut qu’on se voit plus souvent. D’ailleurs, pourquoi le lac ? Y’a plein d’endroits. Le manga café en ville, la boîte de nuit… paraît que y’a même un sexshop. » Il pouffe de rire, glisse ses mains dans ses poches. Ça l’amuse lui, ces blagues simples, ces blagues qu’ont fait tous - ce tous dont il aimerait être. Ça l’amuse de penser qu’il puisse être, juste un peu, ne serait-ce qu’un peu ordinaire. « Si j’avais fait des choses terribles… effrayantes, dans ma vie, si j’étais différent de ce que tu penses, tu viendrais toujours me voir comme tu le fais ? » Juste assez pour croire ; juste assez, pour vivre.
•• darkred - Code par Lix ••
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Sujet: Re: I close my eyes until I see Ven 6 Mar 2015 - 11:47
Dans le fond ça te rassure. Ca te fait même du bien. De savoir qu'il recherche la normalité, la paix. Tu avais presque eu peur de sa réponse. Qu'elle soit totalement en désaccord avec la tienne. Et que d'un coup il se lasse de toi. A la place, tu te sens un peu plus proche. Pas de manière évidente, mais depuis que tu es ici, tu n'as croisé que des personnes heureuses d'avoir ce brin de magie en elles. Ces personnes qui voulaient être spéciales, uniques. Toi tu voulais seulement être toi. Te surpasser toi même, mais juste avec ce que tu étais : Quelqu'un de fondamentalement normal.
Jamais tu n'avais été sincèrement heureuse de remonter le temps. Ca te rendait des services dans tes études, dans tes doubles shifts. Ca te rendait service pour quand tu oubliais un article en caisse, mais rien de plus. Ce n'était pas du bonheur. Et en temps normal, en dehors de cette île, c'était même plutôt un fardeau. Quelque chose que tu aurais préféré avalé au fond de toi et oublier.
Alors tu penches le visages vers lui. Même si tes lèvres ne s'étirent pas, ton visage s'illumine un peu. Ta main vient attraper le bout de tes cheveux machinalement avant de redescendre le long de ton corps. Moi aussi penses tu en hochant la tête. Moi aussi, je voudrais être normale.Je comprends murmures tu.
Et le clapotis de la pluie sur la surface du lac.
Tu aime sa facilité à parler. Comme s'il pouvait tout dire. Comme s'il pouvait tout faire. Pour toi chaque mot est compté, calculé. Alors quand tu es aux côté d'Orest, tu essayes de ne plus penser aux syllabes. De te dire que si tu manques un mot, ce n'est pas si grave. Que la justesse d'expression n'est pas fondamentale. Et que seule l'émotion, le ressenti compte.
Alors bien sûr, ça te touche quand il formule l'idée de vouloir te voir d'avantage. Toi qui pensait presque que tu étais sa BA du mois.
Quand tu veux. Tu t'arrêtes dans ta marche pour lui faire face. Et même où tu veux.
Et enfin tu souris. Ca te libère. Pas vrai ?
Pourtant ça devient plus dramatique. Plus personnel. Alors que vous n'aviez fait que survoler vos vies. Vous connaître sans vraiment vous connaître. Vous écouter sans parler de choses importantes. Tout devenait sérieux, réel d'un coup. L'idée de rendez-vous occasionnel sans témoins sans amour sans désir sans concret venait de s'évaporer pour laisser place à un moment privilégié.
Tu ne gardes le silence qu'une seconde. Pour trouver les mots exacts. Parce que c'est important. Parce que tu ne peux pas dire un simple oui, un simple non. Tu dois lui dire. Mais surtout pourquoi. Pourquoi rien n'est gave.
Tes dents passent sur ta lèvre et tu joues avec tes doigts.
Bien sûr. Tu marque une pose d'un instant, une demie seconde. Bien sûr je continuerais à venir te voir. Ici ou ailleurs. Tu es qui tu es parce que tu as fais ces choses. Et je ne t'apprécie pas pour l'idée de toi. Mais pour toi. Qui que tu sois.
Tu voulais faire au mieux, au plus vrai du premier coup. Ne pas te donner la chance de remonter le temps pour arranger les choses. Tu voulais être normale. Sans pouvoir. Pour être toi même. Quelqu'un de bien. Tu voulais faire au mieux, ne pas tricher. Pas comme ça. Pas avec lui.
Et peut-être c'est parce qu'il laisse entrevoir cette petite lumière, ce petit morceau de lui que tu fais la même chose. A ta manière.
Pour le lac... tes mots ne se cherchent plus. Ils sortent. Bancales. Je t'ai proposé ici parce que les gens viennent rarement ici. J'ai pas besoin que tu vois qui je suis devant tout le monde. J'ai pas besoin de voir qui tu es pour les autres. Je. Comment dire. Tu m’apaises en un sens. Et même si je suis quelqu'un de plutôt pragmatique, je crois, ou du moins je pense que quelque chose sensiblement pareil aux auras existent et. Et la tienne m'attire. Alors ici, il n'y a personne qui te jugera. Je ne te jugerais pas.
Comme si c'était une preuve. Comme si c'était la preuve que tu continuerais de venir l'attendre au bord du lac. Ou n'importe où ailleurs. Peu importe ce qu'il a pu faire.
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Sujet: Re: I close my eyes until I see Mar 31 Mar 2015 - 1:14
• Février • Orest et Joy se voient au lac, de temps à autres, plutôt rarement. Ce n'est rien de plus que de l'amitié pimentée de curiosité, et pourtant, Orest l'admire pour sa maturité et l'apprécie pour la curiosité qu'elle éprouve à son égard.
C’est nouveau pour toi Orest, tout ça. C’est nouveau de voir les choses comme elles le sont vraiment. C’est nouveau de croire en cette humanité que tu as toujours rejeté. C’est nouveau de vouloir tous ces liens que dont tu désirais sans cesse ne pas dépendre. Nouveau d’attendre davantage de ce que tu pensais n’avoir même pas à essayer. Nouveau d’aimer tout ça. Nouveau d’apprécier. De savoir. D’espérer. De donner. Nouveau dans ce monde d’humains dont tes désirs enfouis t’avaient sans cesse expulsé. L’entrée en est si proche, pourtant, enfermée dans de simples sentiments ; dans un concept aussi simple, affreusement banal qu’une amitié.
La banalité Orest, ta pire ennemie. Ta pire ennemie depuis qu’elle t’a laissé tomber. C’était pas censé être une part de ta vie, tout ça. T’étais pas censé finir comme ça, juste avec une femme, des enfants et une vie photocopiée. C’était tout ce que tu voulais Orest. C’était même ce que voulait Dame Nature avec ce caractère du boloss pervers tellement cliché. T’étais pas censé finir les poings serrés autrement que par l’impatience, le corps empli d’un rouge autre que le ketchup d’un gosse renversé. Une vie simple, sans problème. Encore moins celles provoquées par les désirs d’un esprit torturé.
Une vie que tes désirs ont fait tomber en éclats. Une vie que ton traumatisme a achevé de balayer. Une vie que cette souffrance a décidé de t’enlever. Une vie, si c’est ainsi qu’on peut la qualifier.
Tout ça alors que la réponse était si proche. Tout ça alors qu’il te suffisait de lever la tête pour voir les sourires amicaux et les mains encore tendues de ces personnes prêtes à croire en ta gentillesse cachée. C’était pas terminé Orest, t’as juste abandonné avant d’avoir même essayé. T’as juste succombé à ton propre désespoir parce que t’étais incapable de relever les bras pour te battre contre toi. Tu pouvais pas t’affronter alors t’as juste cogné ce qui venait. Fracassé le matériel et le vide à défaut de combattre tes propres soucis.
Peut-on vraiment justifier ça, Orest ? Peut-être vraiment partager tout ça avec une fille rencontrée au lac et la confiance offerte par quelques mots que tu as tant désiré ? C’est ce qu’il a envie de croire, le garçon perdu. Le garçon qui cherche, qui continue de croire et d’aimer ces gens qu’il a tabassé. Le garçon violent, prisonniers de ses instincts et remords qu’il espère maintenant avoir surpassé. Le garçon qui aimait, trop lâche pour se sacrifier. Celui qui était parti en quête d’une réponse qui se résumait à la seule amitié.
« Je suis un ancien S. » C’est dit trop fort, la voix doutant presque de la vérité si longtemps cachée. La vérité que toute une école en proie à la terreur a pu oublier. « J’ai un passé douloureux qui m’a marqué. Pour moi, surpasser les autres est comme une addiction. Je ne pouvais placer ma confiance nulle part, j’avais peur de tout ce qui m’entourait. Je doutais de tout le monde à commencer par moi. J’ai appris l’existence des S et c’était comme une opportunité pour me hisser tout en haut de la pyramide. C’était surtout une façon de soulager ce désir brûlant. »
La main posée sur son torse, se désignant. La plupart des gens trouverait ça stupide, sans le moindre doute. Être en proie à ses propres envies, être incapable de décider de ce que l’on veut, se faire guider par ce dont l’on a besoin - l’inverse d’un processus naturel auquel chaque humain est plié. Peut-être que c’est juste de la faiblesse, Orest. Tout un raisonnement idiot pour masquer à quel point t’es fragile. T’as plus envie de savoir, juste de te dire que tout est fini - que ce nouveau départ te redonne la chance de surmonter ce à quoi tu as autant peiné à subvenir.
« J’ai toujours ce désir au fond de moi. Je me bats contre, en permanence. Mais maintenant j’ai décidé de le surpasser. Si tu ne te rappelles pas de moi c’est parce que… j’ai fait appel à quelqu’un pour que je sois effacé de la mémoire des gens de l’île. »
Soupir, la tête relevée vers le ciel, mains posées sur tes hanches.
« Je comprendrai que tu aies peur. J’ai fait peur à beaucoup de gens. Si ça se savait, on me renverrait sûrement de suite. Maintenant, Joy, tu me connais mieux que n’importe qui. A l’exception d’une personne. Alors dis-moi. Qu’est-ce que tu penses de moi ? »
•• darkred - Code par Lix ••
so sorry du retard ;;
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Sujet: Re: I close my eyes until I see Mar 31 Mar 2015 - 11:25
Qui étais tu pour juger ? Qui étais tu pour dire que ce qu'il avait fait été bien ou mal ? Personne. Personne. Et tu le savais très bien. Et même si tu le voulais, tu ne pourrais pas. Parce que ce qu'ont fait les gens t'importent peu. Ce qu'ils sont, ce qu'ils vont faire. C'est ça qui met de la chaleur dans ton coeur, qui te donne envie de croire. Tu ne vis pas dans le passé. Bien sûr, tu sais que personne n'a un parcours sans faute, pas même toi qui a tant essayé. Mais tu essayes chaque jour d'être un peu meilleure. D'être un peu plus forte. Ou simplement réelle. Tu essayes un peu plus d'être toi en oubliant toutes les choses que tu as faites de travers.
Alors tu ne le jugeras pas. Tu ne te le permettrais pas.
Le fait est que tu sens. Tu sens les gens. Pas d'une manière empathique ou réelle. Mais tu as l'impression que certaines personnes sont faites pour s'entendre et pas d'autre. Comme lorsque que quelqu'un commence à développer une attraction pour une autre : Il n'y a rien qui l'explique, mais ça arrive.C 'est physique, chimique. C'est palpable et pourtant totalement subjectif, spéculatif, mais c'est là. Sans trop savoir pourquoi ou comment.
Alors ces quelques mots. Je suis un ancien S ne te font pas peur ni ne te choque. Il y a juste cette petite chaleur, étrange. Un battement qui rate. Ce n'est pas tout à fait du bonheur ou de la surprise. Peut-être quelque chose entre les deux.
Parce que tu ne t'y attendais pas. Tu pensais n'être qu'une parmi tant d'autre. A peine amie, à peine connue. Tu ne pensais pas qu'il avait cette confiance en toi.
Et il y a quelque chose qui fond dans ton corps. Un peu lourd un peu dur. Un peu doux un peu tendre. Tu l'écoutes jusqu'au bout. Parce que ça t'intéresse. Vraiment. De le connaître.
Tu as peur de tes propres gestes en ce moment. Parce que tu ne les connais pas. Peut-être fondre dans ses bras. Juste pour dire que ce n'est pas rgave, peut-être simplement caressé son visage comme tu le fais avec ton frère. Mais non non. Tu te rapproches simplement, cherches son regard trop haut pour l'atteindre. Tu as presque froid avec la pluie qui a trempé ton corps. Mais tu n'y prête pas attention. Tu essayes juste de croisé son regard pour qu'il sache que tu ne mens pas.
Je pense toujours la même chose. Tu cherches encore, encore. Je pense que peu importe ce que tu as pu faire. En un sens, tu as changé. Les mots te font défaut. Juste par le fait que tu essayes de te racheté. Ta main se pose sur son épaule sans que tu y fasse vraiment attention. Je pense que tu es quelqu'un de bien. Et malgré tout les secrets dans lesquels tu te blottis, tu essaye désespérément d'être vrai, d'être meilleur que ce que tu pensais être? Sur le coin de tes lèvres appariait un sourire. Discret. Presque imaginaire. et je pense que ça fait de toi une quelqu'un de bien.
Presque ton visage s'illuminerait derrière tes mèches mouillés. Tu le lâche, en te rendant compte du contact, pour renverser tes cheveux en arrière. Comme pour s'ouvrir.
On a tous fait des choses dont on est pas fiers. J'ai essayé de prendre un nouveau départ. Et même si ça n'a pas marché, j'ai essayé. Alors pourquoi j'aurais peur de quelqu'un qui a réussis là où j'ai échoué ?
Tu ne pensais pas, L'apprécier autant. Avoir autant confiance en lui. Parce que pour la première fois tu t'ouvres vraiment. Avec des mots, avec des gestes.
Tu ne pensais pas, L'apprécier autant.
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Sujet: Re: I close my eyes until I see Mar 7 Avr 2015 - 14:56
• Février • Orest et Joy se voient au lac, de temps à autres, plutôt rarement. Ce n'est rien de plus que de l'amitié pimentée de curiosité, et pourtant, Orest l'admire pour sa maturité et l'apprécie pour la curiosité qu'elle éprouve à son égard.
Ce qui est certain, c’est que si on t’avait dit qu’elle réagirait comme ça, tu te serais confié plus tôt. Dans cet instant privilégié, dans le silence de ce lac égaré, dans ce moment dangereux, en tête à tête, couverts par la distance et l’isolement - protégés par cette confiance mutuelle que votre solitude exigeait ; dans ce moment, seuls, ce moment bridé par une vague de pensées versatiles et emplies de doutes - un sourire gagna ton visage loin de toute la torture qui, habituellement le tiraillait. Elle avait gagné ta confiance. Aussi simplement ça - effacé l’animal dissimulé.
Et pourtant, il était là, le souvenir de ce jour sombre. A peine un mois plus tôt, la peau des poings déchirés, ton propre sang giclant - le souvenir des mois dorés d’une obscurité pourtant sans égale. Ces temps de faiblesse, maintenant surpassés - ces temps qui pourtant, avaient fini par te rattraper. Naïveté de croire les avoir surmontés ; arrogance d’espérer pouvoir si simplement les balayer - force de penser à continuer la bataille contre cette culpabilité. T’es pas fort Orest, juste tenace. T’es pas mauvais, bourré de bons côtés - et après avoir vécu le pire en espérant changer, tu te rends compte que tu l’es vraiment. De ces héros que tu as toujours admiré ; avec, peut-être pas la force, mais les valeurs que toute l’horreur effectuée n’a pas su effacer.
« Merci. » Et pourtant, la force se trouvait là, si proche ; dans ce quotidien pour lequel tu t’étais battu, dans cette monotonie que tu fais maintenant tout pour fuir. T’as continué de te battre pour un combat déjà achevé - avec pour seule réelle bataille d’enfin tout lâcher. Ça a toujours été ton problème Orest, lâcher les choses. Arrêter de douter, de t’améliorer et de vouloir changer - arrêter cette perpétuelle remise en cause accentuée par cet amour pour un regard d’une exigeante presque impossible à satisfaire. « Tu peux pas savoir, ça me fait plaisir. »
Tu peux pas imaginer à quel point ces quelques mots ont suffit à le remettre sur pied. Il ouvre ses bras, t’y serre avec force - maigre remerciement pour toute la confiance redonnée. C’est réciproque, une amitié logique longuement créée. Le contact se termine, la distance de nouveau présente - seulement physique cette fois. « J’ai… Je vais y aller, j’ai quelque chose à faire. » Il jette un regard à ses mains légèrement abîmées, effrayé lui-même. Il commençait déjà à partir, sans y réfléchir davantage, mais se figea dans son propre mouvement - comme si quelque chose manquait. Au fond de lui, il savait ; c’était juste la lâcheté - la fuite à laquelle il n’en finissait pas de se fier. Une lâcheté qu’il était las d’écouter. Demi-tour, son regard se plongea dans celui de son ami ; son visage, décontracté, couvert d’un sourire - ses mains tâchées de rouge qu’il n’avait même pas dissimulé. C’en était fini de douter, de penser aux regards. « Écoute, en D, on est du genre fêtard, je pense que tu le sais. J’aimerais bien t’inviter à l’une d’elles, si ça t’intéresse. J’ai envie de me changer les idées après toutes ces tensions, eeet... tu peux inviter des amis, je le ferai aussi. Si tu en as envie. » Merci Joyce Ericksen, d’avoir tant cherché à le connaître. L’aider à s’assumer, sans démolir sa nouvelle identité.