Hey, what did you expect? [Dhakwan A. Bachour]

JE DÉTESTAIS MON COURS DE THÉORIE ! C'était vraiment le cours qui me plaisait le moins. Théories et techniques de la communication appliquées aux médias et groupes sociaux. Rien que l'énoncé du cours me donnait la migraine. Et je sortais de huit heures de cette magnifique UE obligatoire dans mon parcours de Communication à Prismver. Autant dire que j'avais les neurones complètement desséchés et que j'avais grand besoin de me changer les idées. Remettant mon foulard rouge correctement autour de mon cou. J'avais toujours préféré mettre le ruban des filles plutôt que la cravate des garçons. J'avais réussi à faire passer cela plus ou moins bien, et je le retirais dès que je croisais un enseignant qui n'était pas d'accord avec ce choix, prétextant que j'avais encore égaré ma cravate. Un petit mensonge de rien du tout qui m'arrangeait bien. Et puis avoir ce ruban me permettait de jouer encore et toujours sur l’ambiguïté que j'imposais aux autres. Fille ou garçon, pas mal de gens se posaient la question. Car malgré mon prénom clairement masculin, mon apparence troublait cette certitude quant à mon véritable sexe. Et c'était un petit jeu dont je ne me lassais pas. Au final, seules les personnes réellement proches de moi connaissais le fin mot de l'histoire. Et les enseignants qui avaient accès à mon dossier scolaire.

Je savais que j'étais une de ces personnes qui gênait beaucoup les autres. Les gens n'aimaient pas ce qui sortait de l'ordinaire. Quoique, dans une académie pareille, que pouvait-on qualifier d'ordinaire ? Et voilà que je partais philosophe... Ce cours avait réellement une mauvaise influence sur mon petit esprit chétif... Je sortis de ma poche un mot que j'avais envoyé à une amie en cours, grâce à mon don. Le bout de mes doigts était légèrement coloré de rouge bordeaux. J'avais un peu abusé. Les taches n'allaient pas partir de si tôt. J'aurais de la chance si elles disparaissaient dans la nuit. C'était vraiment contraignant comme désavantage. Mais bon, je n'avais pas encore trouvé le moyen de m'en défaire.

Le mot se retrouva dans la poubelles et je poussais la porte des toilettes des mecs afin d'aller me rafraîchir un peu. En entrant, je tombai nez à nez avec trois des personnes qui me supportaient le moins. Ils me lancèrent tous un regard froid, qui me fit sourire légèrement. J'adorais les faire tourner en bourrique. Même si souvent, je m'étais retrouvé la tête la première dans une poubelle pour avoir osé leur tenir tête. J'avais souvent eu un peu trop de gueule... Ils me fixèrent pendant de longues seconde comme des merlans frits avant que l'un d'eux me donne un coup d'épaule pour que je dégage de de sa route afin qu'il sorte d'ici. Et avec sa force et contre ma petite carrure, je fus projeté à terre. Je me cognai la tête contre une des portes des toilettes, ce qui me sonna légèrement. Les trois garçons s'en allèrent en ricanant.

- C'est ça casse-toi connard !

Je doutai fortement qu'il m'ait entendu, mais tant pis. Je grondais doucement de douleur et passais une main à l'arrière de ma tête. Génial, il m'avait fait une bosse ce con ! C'était vraiment ma veine...

Quelque chose a touché son oreille et ça là fait sursauter. Sursauter au point où il s'est réveillé. Enfin. Son lézard avait décidé de l'éveillé avec sa langue dans son oreille, comme dans un certain dessin animé -d'ailleurs, c'est après avoir vu cette scène qu'elle s'y est mise-. Dhakwan regarde son lézard qui lui donne un LMS, un LMS anonyme et écrit bizarrement mais les LMS de cet anonyme le faisait toujours sourire sans vraiment savoir pourquoi et sans savoir qui il était. Il regarde son réveil et file dans la salle de bain pour prendre une douche et se coiffer. Même s'il allait être un peu à la bourre, il n'allait certainement pas aller plus vite que la musique. C'était son petit rituel après tout.

Il attrapa son sac et son lézard avant de filer vers sa classe. Oui, il avait bien prit son lézard parce que c'était marrant de recevoir des LMS en plein cours. Bon, c'est vrai, parfois il se faisait prendre et il avait une heure de colle mais parfois, ça en vallait le coup et puis, il n'était plus à une heure de colle près pour tout dire. Il s'installa sur son bureau au moment même où le professeur arrivait, il avait eu de la chance ... pour une fois. Le professeur, d'ailleurs était surpris de le voir et l'exprima à haute voix :

"Tiens, Mister Bachour nous as fait l'honneur d'apparaître avant le début des cours, va-t-il pleuvoir aujourd'hui ?"
"Rho vous êtes pas gentil Monsieur, je suis pas tout le temps en retard quand même, si ?"
"Sur mes heures de cours lorsque c'est la première, tu es TOUJOURS en retard."

Et la classe à explosé de rire tandis que Dhakwan "boudait". C'était toujours comme ça effectivement. Enfin, pour la classe de Dhakwan, pour les autres, pas forcément et ce n'était pas que grâce à lui, il y en avait d'autres qui étaient vraiment cool et qui aimaient faire rire leurs camarades. Enfin bref, le cours commença ainsi et ainsi de suite. La journée se passa globalement bien même si, avec un tel soleil, Dhakwan aurait bien fait un tour dehors ou sur un cheval ou bien aller nager un peu. Quand on est né et qu'on a grandit dans un grand domaine comme lui, il est difficile de le retenir.

Finalement, après huit heures de cours, il était libre. Libre de faire ce qu'il voulait mais avant, il y avait une urgence. Les toilettes. Oui, c'est très sexy mais c'est naturel après tout. Heureusement qu'il n'était pas si loin des toilettes que cela. Cependant, avant qu'il ne puisse ouvrir la porte, cette dernière s'est ouverte avec des mecs complètement hilares mais qui n'ont pas toucher Dhakwan parce qu'il était aussi costaud qu'eux, probablement. Il à hausser des épaules avant de rentrer dans les toilettes pour se figer complètement. Une des personnes qu'il appréciait beaucoup et qu'il considérait comme une amie était par terre. Evidemment, il s'est précipité vers elle et s'est baissé pour être à sa taille :

"Hey, est-ce que ça va ? Tu as mal quelque part ? C'est les mecs qui sont sortis qui t'ont fait ça en plus de t'entraîner dans les toilettes ? J'vais leur péter le nez à ceux là mais avant, je vais t'aider à te lever, tu veux bien ? Enfin, si tu peux aussi bien entendu."

Oui, Dhakwan était inquiet et en colère. On ne faisait pas ça à ses amis(es), il allait leur montrer de quel bois il se chauffait car, foi de Dhakwan Ayachi Bachour il allait leur faire du mal. Il s'est relevé et il a tendu sa main à sa jeune ami, toute urgence totalement oublié.

Je tentais vainement de reprendre mes esprits alors que dans ma tête, un pic vert semblait avoir élu domicile. Je poussai un nouveau grondement de douleur. Heureusement, je ne m'étais pas cogné au coin de la porte, donc je n'avais pas de blessure ouverte. Je n'aurais donc pas besoin d'aller à l'infirmerie. À moins qu'une personne ne m'y traîne. Une personne comme celle qui venait d'entrer dans les toilettes et qui s'était précipité vers moi pour m'aider. J'entendais son ton inquiet mais également énervé envers les étudiants qui s'en étaient pris à moi. J'ouvris doucement mes grands yeux bleus pour les fixer sur Dhak, que je mis un temps à reconnaître. Il me fallut du temps pour reprendre un minimum contenance et capter que je me trouvais face à un de mes meilleurs amis, si ce n'est mon meilleur ami. Je connaissais ce grand dadet depuis mon arrivée ici, et des fois heureusement qu'il était là. Complice de mes farces, confident, compagnon de glande, c'était une des personnes avec qui j'avais le plus d'affinités ici. Je savais que je pouvais tout lui dire. Même si des fois je n'osais pas.

De toute manière, je n'osais pas parler de moi tout court. Je ne voulais pas parler de mon passé. Je ne pouvais tout simplement pas regarder par-dessus mon épaule. Tout était derrière moi, je ne voulais me rappeler de rien. Des fois, lorsque je me réveillais en sueur dans mon lit après un cauchemar, des images de mon passé affluaient dans mon esprit sans défense. Et je les refoulai avec violence, m'en donnant parfois même mal à la tête.

Reprenant mes esprits pour de bon, je posais ma main dans la sienne et me relevais. J'entendais encore les rires des trois abrutis dans le couloir. Serrant les doigts de Dhak entre les mains une seconde, je le lâchais avant d'ouvrir la porte, de foudroyer les trois cons et de lancer au visage de celui qui avait osé me foutre à terre un bout de savon dur abandonné sur le rebord d'un des lavabos. Dhak voulait peut-être leur péter la gueule, mais j'avais pas besoin d'attendre qu'il se décide. On ne me touchait pas comme cela, du moins pas sans que je me venge. Les cheveux hérissés, je croisais les yeux du jeune homme qui s'était retourné vers moi et qui faisait craquer ses doigts.

- Wil'... Espèce de p'tit con, tu vas le payer, et c'est pas ton petit ami qui va t'aider, gronda l'étudiant en gelant son poing pour le rendre dur comme du diamant.
- C'est ça, essaie juste de me toucher !

Je le défiais du regard en me tenant droit. Je n'allais certainement pas me laisser faire par un abruti pareil. J'avais une trop grande fierté. Pourtant, je n'aurais pas dû faire une telle bêtise. J'avais entraîné mon ami dans une emmerde. Je me baissais au bon moment afin d'évier le coup de poing. Mais ma colère revint rapidement lorsque je vis que cet abruti venait de congeler une de mes mèches de cheveux. Je vis rouge. Je détestais qu'on touche à mes cheveux de la sorte ! Je me tournai vers mon ami, déterminé à venger ma pauvre mèche.

- Dhak, on leur pète la gueule et je t'invite à manger.

Des fois, ça faisait du bien d'être en E, je pouvais parfaitement assumer d'être violent !