Les chaussettes de mamie [PV : Lise]

« … et là, alors que Monica prenais son thé tranquillement. Bon dieu que son thé est mauvais. Comment fait-elle pour encore le boire. Moi, si je pouvais encore le faire, je le cracherais à la tête des passants comme un lama. C’est tout ce qu’il mérite, le thé, pas les passants. Eux devraient brûler en enfers. Donc en buvant son immondice il y eu une chose incroyable ! Une grenouille à sauter sur sa table ! Tu te rends compte ! »

Oui, il se rendait parfaitement compte Ungus que cette vielle femme, qui le bassinait avec ses histoires qui avaient autant d’intérêt que le vide, était morte. Il l’avait littéralement vue sortir d’un pan de mur avec de passer au travers de trois étudiant qui n’avait pas réagi une seule seconde. Il avait sursauté lui en voyant cela. Grave erreur pour lui. Telle un rapace sur sa proie, la femme avait fondue sur lui. Il avait tenté de jouer la personne qui ne la voit pas, seulement fuir son regard brillant de quelque chose étrange n’avait que donner raison à cette vielle femme. Il était capable de la voir.

Mon dieu, si ça avait pu se stopper ici, cela aurait été magique, mais non. Il avait une seconde erreur monumentale. Il lui avait parlé, demandé de se taire alors qu’elle exprimait sa joie un peu trop fortement d’avoir enfin une personne qui pouvait admirer sa beauté disparue trop tôt du monde, selon ses propres mots. Depuis ça elle n’avait pas arrêté de lui raconter tout et n’importe quoi. C’était typiquement le genre de personne morte qui devrait être en club avec d’autres morts, justes pour faire du commérage et rien d’autre de toutes leurs non vie.

Il poussa un soupir las et se dirigea vers les cabanons avec le but ultime de faire sérieusement ses exercices d’aide à la maitrise de son don. Pour une fois il allait les faire plus que bien ses travaux tout seul. Seulement voilà, il avait marmonné, sans vraiment y faire attention, ce qu’il désirait faire et son interlocutrice avait senti la fin de son auditoire si rare. Ni une, ni deux il lui fallait un plan, avec un grand P, en arc en ciel s’il le fallait. Ce ne fut pas trop compliqué.

« Au fait, petit, peux-tu me rendre un service ? »

Le pas du garçon se stop. Il n’aime pas du tout les demandes des morts, mais instinctivement il n’arrive pas à être sourd à leur appel. Ça n’a rien à voir avec son don, juste qu’il les imagine tous un peu comme son papy, celui qui voudrait dire plein de truc à sa mamie pour qu’elle ne soit plus triste, grogner sur son père car il conduit trop lentement, le même qui fait semblant de border sa petite sœur. Un homme ayant vécus et souhaitant simplement continuer à vivre à travers d’autre. Il ne répond pas, la fixe juste et d’un point de vu extérieur ça fait comme s’il fixait le vide avec un intérêt profond, mais le lieu étant vide cela importe peu.

« J’ai besoin de dire certaine chose à ma petite fille.
- Si elle habite à l’autre bout du monde je ne fais pas le voyage.
- Non, non ! Elle est ici ! Dans cette école. Elle s’appelle Lise !
- Vous avez conscience j’espère qu’il n’y a pas qu’une seul Lise dans tout l’établissement et que je ne suis pas un annuaire connaissant tout le monde ici ? »

Si déjà il connaissait le minimum vital, il était heureux. Le fantôme fait mine de sautiller d’un pied sur l’autre, un peu comme si elle avait une forte envie d’aller au toilette, seulement les mort n’ont plus ce genre de besoin. Le finlandais soupire, secoua sa main devant lui avant de lui faire un geste ample pour lui indiquer devant lui.

« Passer devant, je vous suis. »

Sans avoir à lui le redire la morte pipelette pris le devant de l’expédition. En fait elle avait juste croisé une fille dans un couloir une fois, qu’elle avait entendue se faire appeler Lise et avait espoir de la retrouver pour jouer un peu. Ungus, en pauvre brebis donné en sacrifice suivant sans se poser plus de question, comme s’il était parfaitement normal et bien de suivre un mort ainsi. Elle le fit tourner autour des cabanons le temps de repéré sa proie, gros coup de chance elle la vue droit devant.

« C’EST ELLE ! LA ! »

Sa douce voie mielleuse comme tout fit grincer des dents l’encore en vie. Dans une tentative de rattraper celle qui avait mis la morte dans cette état il lui courut après. A moins que cela soit pour semer la mamie ? Qu’importe. CE qui importe c’est qu’il arriva essoufflé, les cheveux en batailles et le regard un peu vide face à la fameuse Lise.

« Ta grand-mère. Celle qui est morte.
- Les chaussettes ! Dit lui qu’elle doit assortir ses chaussettes avec ses sous-vêtements sinon elle ne trouvera jamais de pointure à sa taille. »

Il a un peu le regard bête en écoutant la formule de la morte avant d’hausser les épaules et de dire le plus naturellement du monde.

« Elle te fait dire d’assortir tes chaussettes avec tes sous-vêtements sinon tu ne trouveras jamais pointure à ta taille…. Oh, bonjour … Mon don me fait parler avec les morts…. Enchanté ! »

Il fit un immense sourire sur son dernier mot, comme si cela était le plus important de tous, comme s’il était parfaitement normal d’aborder les gens ainsi. Pauvre petite chose.