Sujet: Gravity ▬ ft. Solveig Lun 29 Juin 2015 - 11:55
Gravity
feat. Solveig Odegard
Il y'a plus d'agitation ces derniers jours à l'infirmerie. Un peu plus d'une poignée d'élèves sont présents, c'est plus d'habitude. Posé, l'infirmier vague d'élève en élève pour s'assurer de leurs rétablissement, de leurs prises en charge. La plupart ne viennent que pour des blessures légères, des maladies pas très graves... ou imaginaires -excuses récurrentes pour échapper aux cours-. Le sourire mince, tu en rassures même certains mais tu as toujours cet air distant. Détaché et désintéressé, comme-ci cette situation n'arrivait pas à te toucher, à t'atteindre.
L'une des expériences de Loïs à entraîner la perte de contrôle des pouvoirs des élèves et les incidents se multiplient dans le pensionnat, amenant avec eux des dégâts matériels et forcément des blessures. Et t'es là pour ramasser les pots cassés. Tu ne sais même pas pourquoi tu n'as pas encore était dire des quatre vérités à cette sorcière, la ramener ici, lui montrer les dégâts que pouvait causer ces lubies que tu jugeais pour le coup, idiotes. Un gamin avait failli se faire brûler au 3ème degré avec un pouvoir devenu fou. Il aurait été transporté hors du pensionnat en tant que grand brûlé et son propre pouvoir aurait perdu les pédales dans l'hôpital de l'île. Empêchant son rétablissement et celui d'autres patient là bas.
Une catastrophe en somme.
Personne ne le sait, pas même l'élève concerné, à part toi, ta fatigue et la caféine dans les veines qui te tient à peu près debout. T'as remonté le temps, t'as empêché que les deux élèves se rencontrent et fait en sorte qu'un adulte annulant les dons soit dans les parages au moment opportun. Mais tu ne peux pas tout prévoir, Esteban. Tu ne peux pas être ici, dans le futur et le passé. Quelque chose va finir pas t'échapper, par déraper. Et savoir que ces situations dangereuses sont crées par quelqu'un du personnel te révolte au fond de toi. Mais tu n'as pas encore pointé ton nez dans les bureaux de l’administration pour savoir comment eux, ils géraient tout ça. Si du moins ils essayaient de le faire.
Ce poste d'infirmier t'occupes presque tout ton temps depuis quelques jours et d'un certain coté, c'est mieux pour toi Esteban. C'est égoïste. Parce que tu ne pense plus à ses souvenirs que tu n'as plus, à ses anti-dépresseurs que tu prends sans trop savoir pourquoi, à ton pouvoir, ni à cette solitude qui te tue à petit feu. Il n'y a plus que ce présent, dont tu ne fais pas vraiment parti. Comme une anomalie.
Une anomalie qui répare les pots cassés, c'est presque comique.
Tu laisses tes pensées vagabonder alors que tu regardes les registres de l'infirmerie recueillant les entrées et les sorties des élèves. Le lieux reste assez calme, ordonné comme toujours, malgré les discutions des élèves présents. Comme ils ne semblent pas victime de la potion, tu as lâché du leste, baissé ta vigilance. Une chevelure bleu, une silhouette fine et assez grande apparaît dans l'encadrement de la porte. Tu l'as déjà reconnu quand tu te rapproches d'elle pour l'accueillir.
- Solveig ?
Une habituée de l'infirmerie si on pouvait le dire ainsi. Tu la jauges des pieds à la tête et lui fait signe d'avancer vers l'un des lits de l'infirmerie, toujours ce sourire mince s’immisçant sur tes joues, rassurant.
-Tu t'es blessée ? Je vais regardé ce que tu as, installes-toi.
Pas de ''bonjour'', ni de ''comment ça va'' à l'infirmerie, parce que ça va toujours mal, souvent, quand on met les pieds ici.
Sujet: Re: Gravity ▬ ft. Solveig Mer 1 Juil 2015 - 23:13
It's hurt (my feeling)
Suite à un "léger" incident avec son pouvoir, Solveig avait fuit était allée méditer dans une salle isolée du cinquième étage. Oui, c'était illégal, mais de un elle s'en fichait, de deux elle n'avait pas grand chose à craindre de Tartiflette (même si son don déconnait... risqué en fait, ça) et de trois elle supposait que le Directeur avait d'autres chats à fouetter en ce moment. Et elle tenait à être seule. Assis en tailleur, la jeune fille essayait de se rappeler les conseils et exercices de détente et de respiration que lui avait enseigné un professeur de pouvoir... il y a déjà quelques années. Mais las, son don restait... bizarre. Imprévisible. Pourtant, ce n'était pas la même...sensation que quand une allergie, une maladie ou des émotions trop forte perturbait son contrôle. Incompréhensible. Et cela l'irritait. La norvégienne avait désormais normalement acquit une maitrise quasi-parfaite de son don, comme elle l'avait prouvée lors de son extravagante danse sur glace à la Jim's de Noël dernier. Elle devrait désormais être en A, mais mettre un pied dans la classe la plus élitiste de l'école, quitter ses amies de B (notamment sa très chère Chan qui avait volontairement abandonnée les privilèges de la classe violette) était au-dessus de ses forces. Et la membre de WIP aux cheveux turquoises n'avait aucun intérêt dans la compétition ou les passe-droits des A. Pourtant désormais, son pouvoir virait au chaotique. Pas qu'elle ne le maitrisait plus... Elle pouvait encore le déclencher à volonté et s'amuser avec la direction ou l'intensité de la gravité... Mais soudain, à intervalle aléatoire, tout s'écroulait et l'un de ces paramètres (ou plusieurs) changeait brusquement.
Blessée dans sa fierté, Solveig n'arrivait pas à se concentrer et la méditation ne servait à rien. D'autant plus que ça ne semblait avoir aucun effet sur les "sautes d'humeurs" de son dons. Depuis qu'elle était là, elle avait mis une fois la salle en apesanteur et une autres fois transformé un des murs en nouveau plancher, ce qui l'avait envoyée bouler de splendide et douloureuse manière... Son lézard, craintif, finit par revenir, apportant à sa maitresse perturbée un téléphone portable d'où elle pu se connecter au réseau du pensionnat et suivre les messages des autres élèves et de certains professeurs. Confirmant une annonce du Directeur, il semblait que le phénomène soit général. Génial. Comme s'il n'y avait pas assez de problèmes dans l'établissement...
Jouer avec le portable irrita sa main, lui arrachant un petit cri de douleur. Cette dernière était hâtivement bandée avec un mouchoir, qui commençait à être bien rouge. Zut, sa blessure c'était ré-ouverte. Soupirant, elle décida qu'il était désormais assez tard et qu'elle pouvait se risquer à l'infirmerie. Si ça saignait encore, c'était que la coupure était plus profonde que prévus et elle n'avait pas sa trousse de premier secours sur elle, pour une fois.
La norvégienne sortit donc de la salle. Marcher au sol était à la fois bizarre et peu naturel. Marrant comme on s'habitue à l'impossible en fait... Mais elle n'osait pas réactiver sa gravité inversée pour l'instant. Trop risqué. C'est pour ça qu'elle avait tué le temps toute seule et essayait de reprendre le contrôle de sa magie. Solveig craignait par dessus tout de faire mal aux autres. Heureusement, il n'y avait personne dans le couloir... Arrivée devant l'escalier, elle hésita. Prendre l'ascenseur ? C'était risqué de rencontrer d'autres élèves et de rester bloqué. Ou pire, si jamais elle démultiplié le poids de tout le monde dans le capricieux appareil. Descendre à toute blinde les escaliers ? Elle pourrait renverser quelqu'un et si son don s'activait dans une direction aléatoire, bonjours les chutes... Soupirant, elle ouvrit donc une fenêtre du cinquième étage et... sauta. Activant sa magie, elle chuta lentement sous une gravité lunaire, atterrissant gracieusement dans la cours.
"Pourquoi j'ai fait ça..." marmonna-t-elle pour elle même, vaguement troublée. "C'était inutile, dangereux et stupide." Avec son don en mode random, ça aurait pu tourner à la catastrophe. Bravo pour la sorcière analytique et logique... Son esprit finit par lui souffler la réponse : c'était certes tirer le diable par la queue mais s'était un moyen de se rassurer, de se prouver qu'elle pouvait encore maitriser cette magie, lui imposer sa volonté et non l'inverse... Bon sang, une vraie attitude orgueilleuse. Elle allait finir en A, c'est sûr.
Frissonnant à la fois à cause de risque prit, de ce qu'il indiquait sur son mental à la fois troublé et arrogant et à cause de la voute céleste au dessus d'elle, Solveig se hâta pour re-rentrer et se diriger vers l'infirmerie. Elle nota, de manière presque détachée, que le mouchoir enroulé autour de sa main était désormais rouge vif. Bientôt elle sèmerait d'inquiétantes gouttelettes carmin sur son chemin... Oui, visiblement elle était plus blessée qu'elle ne le pensait. Curieusement, la douleur n'était que le moindre de ses soucis, tout son esprit étant tendu vers le problème posé par son don. Pensive, elle ouvrit la porte du dispensaire, sans même frapper. Après tout, elle venait tellement souvent ici que c'était presque chez elle.
L'odeur de l'éthanol, de la menthe et autres effluves médicinales la frappa, amenant un petit sourire sur son visage... Qui disparu bien vite. Alors que l'infirmier l'accueillait distraitement, la demoiselle avait noté que d'autres élèves étaient présent dans l'office. Zut. Elle aurait aimé être seule, pour deux raisons : ne pas risquer de faire de mal à quelqu'un avec son pouvoir qui pouvait agir sur une grande zone et... ne pas devoir étaler sa faiblesse soudaine aux yeux d'autrui. Ce dernier point était d'une parfaite mesquinerie, et le pire c'est qu'elle en avait totalement conscience tout en ne pouvant le nier.
"Tu t'es blessée ? Je vais regardé ce que tu as, installes-toi." poursuivait Esteban, la ramenant sur terre. Elle acquiesça de la tête et en bonne habituée, suivit l'infirmier pour la consultation. De fait, elle le connaissait un peu, bien que leurs échanges avaient été jusque là plutôt réservés au domaine médical. Solveig le considérait comme un homme bon, tranquille mais qui avait parfois une étrange tristesse dans le regard. Le plus intriguant chez lui était son don spatio-temporel. A cette pensée, un sourire vint aux lèvres de la B, qui imaginait déjà Chan déblatérer là-dessus.
Une fois assise (et constatant qu'elle était désormais presque aussi grande que lui. Finalement ça faisait en fait un moment qu'elle n'avait pas été blessée ou malade), Solveig en vint au but de sa visite. "Oui. Une coupure." confirma-t-elle en levant sa main entourée de son bandage de fortune imbibée de sang. Au passage, cela révéla que son autre bras était copieusement râpé et couvert de bleus. "Je ne sais pas trop pourquoi, mais mon don a déconné."
Elle soupira, donnant presque malgré elle des détails qui mettaient à mal sa fierté. "Je marchais tranquillement dans un des couloirs du quatrième..." commença Solveig, passant automatiquement sous silence le fait qu'elle déambulait au plafond. Les adultes n'aimaient généralement pas ça. "Puis soudain, mon pouvoir a... dérapé, passant le couloir sous une forte gravité... orientée vers les vitres. J'ai, sans le vouloir, balancé un buffet à travers et je me suis coupée avec les éclats... Et puis d'un coup, tout est redevenu normal." Et cette fois pas la moindre excuses d'une maladie ou d'une allergie... Bon, apparemment, si elle en croyait les rumeurs et les annonces de l'administration, ce n'était pas sa faute... Mais tout de même. Plus que la coupure à sa main, c'était une entaille à sa fierté de B. Sans parler des dégâts, elle qui s'enorgueillissait de faire partie de WIP, ceux qui réparent et non détruisent...
Elle déglutit alors que l'infirmier remplissait son office et examinait sa main. "Et...hum.... Mon pouvoir est resté instable depuis. J'avais prévus de m'isoler le temps que le Directeur ou quelqu'un trouve un remède ou un truc, mais comme ça c'est remit à saigner... Me voilà." Alors qu'elle poursuivait ses explications, Solveig fut interrompue par une petite bille écarlate qui voleta devant son champs de vision. Puis une autre, minuscule. La suivant du regard, Solveig constata que sa main saignait encore... Et que le liquide vermeil suintant de sa plaie s'envolait désormais en gracieux sphéroïde poisseux. Alors que son corps était soumit à une gravité normale, la norvégienne se rendit compte qu'une zone de gravité nulle était en train de se déployer autour d'elle. Malgré elle. "Faen i helvete !" jura-t-elle en norvégien. "C'est repartit ! Désolé docteur, j'ai... j'ai aucune idée de comment arrêter ça !" Son "moniteur mental" était bloqué, la laissant juste constater le déploiement incontrôlé de son don, sans pouvoir l'en empêcher. Par chance, la zone était pour l'instant petite... Mais elle grossissait, heureusement lentement, et n'allait pas tarder à englober Esteban et une petite portion de l'infirmerie...
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Sujet: Re: Gravity ▬ ft. Solveig Jeu 9 Juil 2015 - 21:53
Gravity
feat. Solveig Odegard
Des perles vermeilles s'échappent de la plaie de Solveig, venant entacher le carrelage de l'infirmerie. La jeune fille vient s'asseoir sur l'un des lits, tout en expliquant la raison de sa venue... "Je ne sais pas trop pourquoi, mais mon don a déconné" et tu as déjà, malgré toi cette petite alarme qui s'allume dans un coin de ta tête. Un pouvoir de gravité instable, ici, dans l'infirmerie. La situation peut être dangereuse, tu le sais. Mais tu laisses Solveig continuer, croyant que ce pouvoir vous laissera quelques minutes de répits.
C'est peut être trop optimiste de ta part, Esteban.
Tu sens la gêne dans ses tournures de phrases, dans sa voix qui se fait basse, dans son regard qui n'ose te regarder bien en face. Alors que Solveig est ici un peu chez elle et qu'elle n'a aucune excuse à te faire. Tes yeux essaient de chercher les siens, d'établir le contact alors que tu lui prêtes une oreille attentive. Mais rien n'y fait.
Lassitude, inquiétude et cette colère qui gronde au fond de toi.
Un autre victime de cette fichu potion, encore un accident. T'as envie de grincer des dents, cette élève aurait pu avoir bien pire en perdant le contrôle d'un pouvoir comme le sien. Vague cillement, elle te montre son bandage recouvert de sang et tu remarques que l'autre est accablé de coups et de bleues. Défaisant le bandage grossier soigneusement, tu devines la chute avant même d'entendre la suite... Surtout avec sa manie d'utiliser son pouvoir à tout va, tu as peu de souvenir d'une Solveig marchant au sol, dans la foule des étudiants.
Assis sur un tabouret devant elle, la main de Solveig au creux de l'une des tiennes, tu appliques les compresses pour retirer le sang. La plaie continue de saigner, au bout de la deuxième compresse gâchées, tu peux mieux te rendre comptes des dégâts. Tes yeux remontent vers elle, un brin suspicieux et tu la coupes dans son récit.
- Tu n'as pas mal ? Les blessures aux mains sont assez sensibles normalement.
Et Solveig ne semble pas vraiment éprouver la douleur ou du moins ne l'énonce pas, complètement lancé dans son discours, surement trop perturbée ou choquée par ce qui vient de lui arriver. Et la douleur vile, risque de se pointer en contre-coup.
- Et...hum.... Mon pouvoir est resté instable depuis. J'avais prévus de m'isoler le temps que le Directeur ou quelqu'un trouve un remède ou un truc, mais comme ça c'est remit à saigner... Me voilà. - Tu as bien fait de venir ici, tu as besoin de points de suture Solveig. Tu t'es bien entaillé la main... Je reviens, je vais chercher ce qu'il faut pour mieux nettoyer ta plaie et...
Le reste de la phrase reste en suspend, perturbé par quelque chose qui est entré dans ton champ de vision avant de voler vers le plafond. Solveig laisse échapper un juron étranger que tu ne comprends pas. Ce que tu crains est en train de se passer sous ton nez, ton cœur a un loupé alors que tu sens que l'adrénaline s'agite dans tes veines... Une élève perd le contrôle de son pouvoir, ici. Les gouttelettes de sang volent une à une vers le plafond, alors que Solveig est bien posé sur le lit. Instinctivement, ton corps et ta tête se sont levés, suivant le mouvement.
- C'est repartit ! Désolé docteur, j'ai... j'ai aucune idée de comment arrêter ça ! … Et lui non plus.
Tes neurones s'activent avec un train de retard devant une telle situation, les lèvres pincées tu te sens démunis. Incapable de venir en aide à cette élève. Tu reprends la parole calmement, tout en te rapprochant d'elle. T'as jamais perdu ton sang froid, tu ne le ferra pas maintenant.
- Essaie de rester calme, d'accord Solveig ? Mets-toi au fond du lit... sous-entendu : le plus loin possible des autres. Et laisse la compresse sur ta plaie, je vais rester avec toi.
T'appuis la compresse contre le dos de sa main et tu t'assures qu'elle la garde ainsi. Puis, tu fais volte face vers le reste de la pièce où d'autres personnes vont bientôt être touchés par la bulle d'anti-gravité. Presque impassible, tu élèves la voix.
- Quelqu'un est en train de perdre le contrôle de son don, ici. Je vais vous demander de gagner le fond de la pièce... ou de partir, pour ceux qui le peuvent.
Ton regard se porte sur un élève, bien trop proche de Solveig, avec une jambe cassée qui semble un peu interloqué de cette intervention. Tu ne pourras pas mettre tout le monde en sécurité.
- Toi, va aux bureaux des surveillants ou dans la salle des profs, dis-leur qu'on a besoin d'un annulateur de don à l'infirmerie en urgence. L'élève hoche la tête, ballant. Dépêche toi.
Sec, dur. Tu n'as pas vraiment de personnes sérieuses sous la main. Deux élèves peuvent sortir, les autres restent à leurs places. Ta réaction est peut être excessive, peut être que le don de Solveig s'est déjà calmé... Ou peut être qu'il va mettre sans-dessous l'infirmerie.
- Tu vas bien Solveig ?
Doux espoir dans cette question, mais tu vois bien dans sa posture que ça ne va pas mieux, au contraire. Cela semble s'emballer. Tu te remets sur le tabouret, en face de l'adolescente.
- Quelqu'un devrait arriver, ça va aller Solveig, ton pouvoir reviendra peut être même à la normal avant.
Tu dis ça ... mais tu ni crois pas Esteban. C'est juste pour la rassurer, pour te rassurer.
Les douces et agiles mains d'Esteban se mirent à l’œuvre et commencèrent à examiner la blessure avec expertise. Solveig se laissa faire en silence. Même si elle était une "cliente régulière" (moins ces derniers temps) de l'infirmerie, elle n'avait guère l'habitude que l'on s'occupe d'elle et ressentait un poil de gêne. La neutralité et l'insensibilité apparente de Solveig sembla rendre un poil perplexe Esteban. "Tu n'as pas mal ? Les blessures aux mains sont assez sensibles normalement." s'enquit gentiment l'infirmier. Évidemment, maintenant qu'il attirait l'attention de la jeune fille dessus, la douleur dans sa mains se réveilla, lui arrachant une grimace. Avant cela, Solveig était tellement en colère (et honteuse) contre elle même et la perte inexpliquée de sa maitrise si durement acquise qu'elle n'y avait guère prêté attention... ça et ses premiers soins improvisés.
La B réfléchit un instant, avant de répondre. Esteban était là pour la soigner, autant le prévenir. "ça va." grogna-t-elle. "La coupure est nette. Cela fait mal, mais c'est gérable si on y pense pas trop. Et...euh... J'ai aussi prit quelques antidouleurs qui trainaient dans ma trousse de secours. Si ça marche pour les règles douloureuses, ça doit aussi fonctionner pour les coupures." Typique de la norvégienne, sans tact, purement factuelle. De plus, le léger dédain qu'elle affichait à propos de l'état de son corps pouvait inquiéter les adultes, surtout les soignants.
"Tu as bien fait de venir ici, tu as besoin de points de suture Solveig. Tu t'es bien entaillé la main... Je reviens, je vais chercher ce qu'il faut pour mieux nettoyer ta plaie et..." commença l'infirmier une fois la mains ensanglanté examinée, avant que quelque-chose ne le perturbe. La demoiselle aux cheveux turquoises grimaça à l'évocation des points. Même si elle savait serrer les temps et encaisser la douleur (la force de l'habitude), se faire recoudre n'était pas particulièrement joyeux et agréable. Mais d'un autre coté, le concept quel l'on puisse la raccommoder comme un banal vêtements (et que ça marche en plus, que son corps se répare plus facilement après ça) était en soit fascinant. Regarder les mains expertes d'Esteban nettoyer la plaie et la soigner occuperait au moins son esprit fébrile...
Et puis, ce fut le drame : le pouvoir de la B se remit à déconner, déployant lentement mais inexorablement une zone de gravité nulle autour d'elle, sans qu'elle ne puisse rien à faire. Cette impuissance la fit jurer, alors que, surpris et peut être un peu fasciné, Esteban suivait des yeux les gouttelettes de sang qui virevoltaient.
"Essaie de rester calme, d'accord Solveig ? Mets-toi au fond du lit... Et laisse la compresse sur ta plaie, je vais rester avec toi." conseilla calmement l'adulte, assurant son rôle malgré la magie imprévue qui se déployait devant lui. La jeune fille paniquée acquiesça et obéit sans discuter, serrant les dents. Elle était assez futée pour comprendre ce que voulait dire l'infirmier. Et de toute manière, elle était (quasiment) toujours calme. L'infirmerie était pleine de bouteilles en verre, de matériel médical délicat et d'élèves blessés... Si elle envoyait tout ça voltiger dans tout les sens et se cogner entre eux, ce serait un désastre.
"Quelqu'un est en train de perdre le contrôle de son don, ici. Je vais vous demander de gagner le fond de la pièce... ou de partir, pour ceux qui le peuvent." commanda Esteban, péremptoire. Entendant l'infirmier ordonner l'évacuation, un rouge brulant envahit les joues de la jeune fille alitée (enfin, pas vraiment, en zéro-G, elle flottait un peu entre les couvertures et le lit). Génial, elle allait hériter d'une réputation de danger public au don incontrôlable. Bah, c'est pas comme si elle se souciait de sa réputation, mais les gens allaient encore la fuir et l'isoler. Et c'était désormais plus...gênant pour elle, depuis que Chan l'avait entrainer vers la sociabilité et qu'elle s'impliquait dans WIP (oh oui, géniale, une membre de WIP qui détruit des trucs et provoques des catastrophes).
"Tu vas bien Solveig ?" demanda Esteban, revenant auprès de sa patiente après avoir envoyer des élèves chercher de l'aide. La moue dubitative de la jeune fille répondit pour elle même. Mais son esprit analytique embraya, offrant une réponse circonstanciée à l'infirmier. "Physiquement, la douleur reste... tolérable." l'informa-t-elle d'une voix néanmoins tendue. "Le... reste est plus désagréable. D'habitude, je perçois l'utilisation de mon pouvoir un peu comme le cockpit d'un avion ou d'une navette spatiale. Plein de boutons et de réglages à affiner finement, mais une merveille de précision... Là, c'est comme si j'étais dans la soute enfumée d'un navire propulsé au charbon. Plein de rouages, volants, manivelles et de pistons sales, huileux ou coincée, des jauges noircies sur lesquelles je ne peux presque rien lire..." Elle soupira, ne sachant pas si Esteban pourrait comprendre sa métaphore et l'incroyable frustration matinée de honte qu'elle ressentait.
Malgré ses efforts, elle ne pouvait que retarder l'extension de la zone d'effet de l'antigravité. Déjà quelques crayons, des pansements et divers petits objets s'envolaient au moindre souffle d'air pour dériver nonchalamment dans la pièce.
"Quelqu'un devrait arriver, ça va aller Solveig, ton pouvoir reviendra peut être même à la normal avant." continua l'infirmier d'un ton rassurant. Mais la norvégienne ne voulait pas être rassurer. Elle voulait retrouver le contrôle de son don, maintenant ! Se blesser elle-même, elle s'en fichait (un peu, la B n'était pas non plus adepte du sado-masochisme), mais il était hors de question de provoquer un désastre pour les autres.
C'était effroyablement frustrant, alors qu'elle avait atteint une maitrise de son pouvoir qui pouvait sans nul doute la propulser en A quand elle le voudrait. Curieusement, on aurait dit que l'infirmier voulait se rassurer lui-même autant qu'elle. Elle y réfléchit. Oui, ça ne devait pas être un poste facile. Déjà être confronter à la souffrance d'autrui demandait une certaine force d'esprit et de détermination. Mais ici, c'était aussi se retrouver confronter à l'inconnu, à un inconnu qui pouvait blesser et de manière totalement inattendu.
Elle maitrisait (en temps normal) une des quatre forces fondamentales qui régissent l'univers. Une loi fondamentale, qu'elle pouvait bafouer ou soumettre à ses caprices. Pas étonnant que quelqu'un balise un peu quand ça déconnait. A son tour, elle tenta de rassurer Esteban, qui avait la gentillesse de rester avec elle et de tenter de l'apaiser au risque de se retrouver prit dans la zone de son don fou. "Oui. Surement." déclara-t-elle, forçant visiblement sur le ton assurée. Son habituel ton logique et froid pris la suite. "Et puis, c'est que de l'anti-gravité. C'est plus dur de se blesser en gravité zéro. Cela aurait été bien pire si j'avais changé l'orientation de la gravité, propulsant tout le monde et les étagère au plafond ou contre un mur." Avisant que l'infirmier s'était approché d'elle, la norvégienne essaya de le prévenir des effets de son don. Il y avait peu de chance, à moins d'être astronaute, qu'il y ai déjà été confronté.
"Oh, attention ! Vous allez entrer dans la zone d'effet." l'avertit-elle, sa bulle de G-zéro continuant de s'étendre. "Cela peut s'avérer... perturbant pour les gens. Moi j'ai l'habitude, mais si vous avez un truc contre le mal des transport, genre de la scopolamine, je vous conseille d'en prendre : vous allez perdre tout vos repères et votre oreille interne va vous faire ressentir ça violemment, vous risquez de vomir. Désolé pour ça." Elle se demandait si Chan publierait un truc là dessus dans les Breaking News... Genre "une élève de B" fout le boxon à l'infirmerie et la transforme en vomit comet. Non, c'était plutôt du genre de Shu, comme accroche.
Bon. Comment arrêter ça, plutôt que d'attendre l'hypothétique arrivée d'un Annulateur ou que ça s'arrête tout seul ? Solveig avait plusieurs idée, dont peu d'agréables. "Si jamais ça empire...Hummm... Je pense que mon don s'arrête si je suis inconsciente. Il ya trop de paramètre à gérer pour un cerveau dans le coltar." déclara-t-elle d'une voix hésitante, évitant de regarder Esteban dans les yeux. Ce qu'elle sous-entendait était à la fois simple et complètement à l'encontre du sacerdoce d'infirmier (ou même d'adulte responsable). Si Esteban levait la main sur une élève et l'assommer (chimiquement ou d'une manière plus... physique), ce bordel s'arrêterait. Ce ne serait pas agréable, loin de là, mais la norvégienne pensait que l'infirmier devait être mit au courant de cette... solution du dernier recours.
"Sinon..." poursuivit-elle, toujours aussi mal à l'aise. "Vous savez que je suis allergique à tout un tas de trucs. C'est noté dans vos fiches. Et que quand je suis malades ou allergiques, mon don déconne. On pourrait essayer de faire...euh... dérailler la déconnade actuelle par un autre." C'était une solution un peu random, mais elle avait là encore le mérite d'exister. Mais bon, c'était comme enfoncer un gros tournevis au hasard dans un moteur emballé pour peut être l'arrêter. Pas gagné.
"Enfin..." termina-t-elle. "Je pourrais essayer de... compenser. Je peux générer deux zones de gravité modifié. Actuellement, il n'y en a qu'une qui est active et qui foire. Peut être que je pourrais activer la seconde au même endroit, pour la contrebalancer et restaurer une gravité normale. Mais si ça se trouve, la deuxième va déconner aussi et ça va empirer le truc... C'est pour ça que je ne l'ai pas déjà tenté."
La norvégienne avait désormais abattu toutes ses cartes. Elle aurait été seule et pas blesser (sa main commençait à lui faire vraiment mal, les manga que lui avait prêté Chan montrait parfois des héros qui s'auto-mutilait pour rester concentrer en se focalisant sur la douleur. Et bien elle pourrait désormais lui dire que c'était très con comme idée), sans risque de mettre en danger quelqu'un, elle aurait déjà tenté la troisième option.
InvitéInvité
Sujet: Re: Gravity ▬ ft. Solveig Jeu 13 Aoû 2015 - 21:29
Gravity
feat. Solveig Odegard
Posé bien en face d'elle, t'écoutes l'élève alitée qui te décris comment le contrôle de son pouvoir se trouvait altéré et comment elle le percevait désormais. La métaphore utilisée était assez parlante, bien que tu n'y étais pas particulièrement adepte. Un flou total dans le contrôle et les rouages de son don. T'es bien content que tu sois pas touché par ce truc. La tension dans la voix de Solveig est palpable alors que des petits objets semblaient s'envoler près de vous. Tu sens pas si ce truc va se propager davantage ou si ce cela se calme. Tu connais pas des masses ce pouvoir. Tu vois rien a part quelques babioles qui volent, à tes yeux c'est un danger invisible, intangible, impossible à combattre.
C'est probablement dangereux pour toi, mais t'as pas envie de reculer Esteban.
- Et puis, c'est que de l'anti-gravité. C'est plus dur de se blesser en gravité zéro. Cela aurait été bien pire si j'avais changé l'orientation de la gravité, propulsant tout le monde et les étagère au plafond ou contre un mur. Oh, attention ! Vous allez entrer dans la zone d'effet. Cela peut s'avérer... perturbant pour les gens. Moi j'ai l'habitude, mais si vous avez un truc contre le mal des transport, genre de la scopolamine, je vous conseille d'en prendre : vous allez perdre tout vos repères et votre oreille interne va vous faire ressentir ça violemment, vous risquez de vomir. Désolé pour ça
Génial. Ok, maintenant c'était l'élève qui te prescrivais des médicaments, le monde ne tourne pas rond dans ce bahut. Mais tu prends le conseil en considération. Juste de l'anti-gravité, ça aurait pu être pire et ça peut toujours s'empirer. Faudrait peut être que tu révises tes cours de physique Esteban, cet abruti de Valdemar pourrait te servir à quelque chose pour une fois.
- Du scopolamine, oui... Je vois que tu connais bien les effets indésirables de ton don, je te fais confiance Solveig.
T'avais jamais eu le mal des transports, mais ton corps n'était pas aussi habitué aux phénomènes d'anti-gravité que la norvégienne. Alors t'avais déjà bougé vers le tiroir adéquat, fouinant quelques instants, calme. Avant de saisir ce qu'il te fallait et d'ingérer la dose. Juste par précaution, bien que tu étais contre l'utilisation de médicament à tout va.
Tu servirais pas à grand chose si jamais tu tombais soudainement malade, Esteban.
Alors que tu revenais vers elle, l'adolescente avait repris la parole, visiblement gênée... Et tu ne fus pas sûr de comprendre ce qu'elle sous-entendait. Ou du moins, tu préférais occulter cette solution. Tu ne comptais pas assommer l'une de tes patientes ou l'une de tes élèves. C'était contre tes convictions et ta morale. Elle énumère toutes les façons qui pour elle pourrait arrêter son don… et y'en a vraiment aucune qui te plait Esteban, ça t'inquiéterait même d'être réduit à ça pour arrêter son don. Quitte à choisir, tu préfères largement attendre et te mettre en danger.
- Je ne comptes pas lever la main sur toi Solveig et encore moins t’assommer avec ce que je peux trouver dans cette infirmerie. Sous-entendu : médicaments et objets compris. Pour l'instant ton don ne me semble pas très dangereux, tiens-moi au courant si tu sens que ça devient plus virulent.
Mais en voyant un flacon d'aspirine voler doucement à terre et glisser quelques instants tu te dis qu'il y'a de forte chance pour que tu le devines avant même qu'elle s'en aperçoive.
- Quand à la question des allergies... Je ne suis vraiment pas convaincu. Rajouter de la fumée et des rouages ça ne va t'aider à y voir plus clair pour reprendre ta métaphore. Et tu restes allergique, cela ne sera pas bon pour toi, ce n'est pas qu'une question de don ici. Dans le pire des cas, tu peux rentrer en état de choc à cause de ton allergie et finir à l'hôpital avec ton don qui t'échappes.
Scénario catastrophe que tu as déjà permis d'éviter, alors tu vas pas gentiment le reproduire.
- J'aurai bien tester la dernière solution si on était pas à l'infirmerie. Même si tu contrôlais la deuxième zone il y'a des chances pour que du matériel sans endommagé, non ? Et les personnes à coté aussi du coup. Si jamais ça déparait vraiment, il y'a une autre solution qui consiste à utiliser mon pouvoir. Je t’emmènerais à un moment où il n'y a personne à l'infirmerie pour blesser personnes d'autres et tu pourrais essayer de rééquilibrer les zones là bas... Mais si jamais ça empire les choses, on ne sera qu'à deux.
Et tu risques de modifier le cours de l'histoire en rendant une infirmerie sans dessus-dessous.
- Je vais écrire un LMS a l'un de mes collègues qui pourrait nous aider. ... Et pense à bien tenir la compresse Solveig, je vais t'en donner une nouvelle d'ailleurs.
Trop près surement quand tu viens lui redonner une compresse. Et tu sens que ça va plus, pas à en tomber par terre certes. T'as ton ventre qui se retourne là, pour un peu tu dirais que t'as des nausées... Génial, t'as du rentrer dans la zone d'anti-gravité, fais chier. Mais tu fais mine de rien pour l'instant, reprenant tes distances en posant tes fesses sur le tabouret, passant une main sur ton visage. Soupire lourd, avant de te mettre effectivement à écrire ce putain de LMS.
Esteban écouta patiemment la jeune fille aux cheveux turquoises exposer sa frustration et décrire son don, son fonctionnement et les inconvénients qu'il générait dans le cas présent. Il avait l'air un peu mal à l'aise, mais il écouta poliment Solveig et tient compte de ses recommandations.
"Du scopolamine, oui... Je vois que tu connais bien les effets indésirables de ton don, je te fais confiance Solveig." La jeune fille eut un rictus amusée. "Oh, vous savez, on apprend vite sous le stress. Une fois, j'ai voulu passé un exam important alors que j'avais de la fièvre... Mauvaise idée : j'ai mis la salle en apesanteur, comme maintenant. Les autres et le professeur n'ont... pas apprécié. L'ennui avec le vomi, même sous forme d'étrange sphéroïdes flottant, c'est qu'il est répugnant... Et ça fait réaction en chaine." La norvégienne secoua la tête, chassant cette vision peu ragoutante de son esprit. Pas la peine de rentre encore plus malade Esteban.
La B se concentra, essayant encore une fois (et vainement) de contrer la lente mais inexorable progression de sa bulle d'anti-gravité. Elle était une expérimentatrice, à la logique parfois tordus ,et depuis qu'elle était à Prismver, elle avait longuement joué avec sa magie, une fois celle-ci maitrisée. Une maitrise qui s'était enfuit... Après tant d'effort, tant de soirée passé dans son coin, isolée pour ne faire de mal à personne pendant qu'elle tentait de plier une des lois fondamentale de l'univers à sa volonté... Tant de chutes, de bleus, de situations rocambolesques... Tout ça pour rien ? Tout ça pour devoir recommencer ? Et si son don était désormais totalement incontrôlable ? Serait-elle condamner à rester confiner à Prismver ? Serait-elle envoyait dans la classe de l'échec, la classe E ? Oh l'ironie, elle qui prônait l'égalité et le soutien aux rouges !
Elle chassa ces idées noires, se concentrant sur le doux visage d'Esteban qui essayait de la rassurer, qui restait malgré tout en sa présence, malgré les risques, malgré son impuissance. C'était certes plus ou moins son métier, mais c'était tout de même plaisant, apaisant d'avoir un adulte à son chevet. C'était même un peu troublant pour la jeune fille qui était généralement une solitaire et qui savait s'occuper d'elle-même.
Ce dernier resta silencieux un petit moment, alors qu'elle exposait certaines des ses idées pour essayer d'améliorer la situation. "Je ne comptes pas lever la main sur toi Solveig et encore moins t'assommer avec ce que je peux trouver dans cette infirmerie. Pour l'instant ton don ne me semble pas très dangereux, tiens-moi au courant si tu sens que ça devient plus virulent." Ah, le serment d'Hippocrate, sans doute. Elle aurait dû s'y attendre. La norvégienne n'avait aucun scrupule à expérimenter sur elle-même ou à proposer parfois des solutions un rien extrêmes. Ce devait être son sang viking qui parlait.
Elle acquiesça néanmoins, signalant par là qu'elle avait bien compris toutes les réticences de l'infirmier. Très bien, elle allait se montrer patiente et espérer qu'ils trouveraient une solutions qui ne risquait pas encore d'empirer le truc.
Et Esteban avait raison : si son don restait bloqué sur une zone de gravité zéro, même si c'était gênant et inconfortable, ce n'était normalement pas très dangereux. "C'est vrai que ça pourrait être pire : on pourrait être coller au plafond, pesant deux fois notre poids et enfouis sous les fournitures médicales qui nous seraient tomber dessus. Là, c'est juste... gênant et bordélique." Pour se rassurer elle-même et l'infirmier, elle ajouta sur un ton espiègle (forcé, mais bon, l'effort était là) en regardant tout plein de petits objets et boules de poussière flotter autour d'eux : "J'crois que j'ai gagné une séance d'aide à ranger l'infirmerie. Mes colloc' sont devenus des maniaques du ménage à cause de ça : rien ne vaut l'anti-gravité pour faire sortir des trucs oubliés et pas rangés."
Esteban avait également une idée à soumettre à la B. "J'aurai bien tester la dernière solution si on était pas à l'infirmerie. Même si tu contrôlais la deuxième zone il y'a des chances pour que du matériel sans endommagé, non ? Si jamais ça déparait vraiment, il y'a une autre solution qui consiste à utiliser mon pouvoir. Je t'emmènerais à un moment où il n'y a personne à l'infirmerie pour blesser personnes d'autres et tu pourrais essayer de rééquilibrer les zones là bas... Mais si jamais ça empire les choses, on ne sera qu'à deux. " Intéressant. Très intéressant ! Une lueur intriguée s'alluma dans le regard de Solveig, balayant en un instant son auto-apitoiement pour laisser place à son esprit analytique. Ce n'était pas tant la proposition de l'infirmier qui l'intéressait, mais le rappel de son don hors-norme. Elle soupesa mentalement la proposition, alors qu'une partie de son cerveau se remplissait de question sur la magie de l'adulte.
Pouvait-il aller dans le passé et dans le futur ? Si oui, comment marchait les paradoxes ? Effet papillon et/ou ligne temporelle divergente, réalité parallèle. Le futur pouvait-il être modifié, le passé changé ? Si oui, quelle tentation cela devait être ! Comment Esteban gérait-il tout ça ? D'ailleurs, comment restait-il sur Terre lors d'un voyage dans le temps ? Solveig était bien placé pour savoir que l'univers n'était qu'un ballet immuable et frénétique. La jeune fille mourrait d'envie de poser mille et une question à l'infirmier, son regard brulant de curiosité.
Mais la raison lui souffla que pour l'instant, mieux valait garder l'idée d'un voyage dans le temps comme une solution de dernier secours. La norvégienne avait lut assez de SF et de livres de physique pour savoir qu'on ne plaisantait pas avec le temps. Sans parler de l'état actuel des pouvoirs des élèves du pensionnat. Elle savait qu'elle n'était pas la seule touchée. L'équipe enseignante était-elle seulement épargnée par ce chaos ?
"C'est envisageable, pour ne pas dire tentant. Mon pouvoir n'a pas d'effet sur le temps, à moins que j'arrive un jour à générer l'équivalent d'un trou-noir." répondit-elle finalement, dédiant un sourire à l'infirmier. "Par contre... Est-ce sûr ? Pas que je doute de votre maitrise, mais avec les événements actuels... J'ai pas envie de me retrouver chez les dinosaures, pas sans la maitrise de ma magie."
La jeune fille était diablement intriguée tout de même. Presque à souhaiter que ça empire, justement, rien que pour avoir l'occasion de voyager dans le temps. Sa tête était déjà pleine de question et d'hypothèse... A un point qu'elle relâcha inconsciemment le peu de contrôle qu'elle avait sur sa magie et que la zone de gravité nulle se mit à grossir plus vite.
"Je vais écrire un LMS a l'un de mes collègues qui pourrait nous aider. ... Et pense à bien tenir la compresse Solveig, je vais t'en donner une nouvelle d'ailleurs." l'informa Esteban, toujours au petit soin malgré son inquiétude. Elle n'écoutait qu'à moitié, toute à sa réflexion, son esprit notant juste la gentillesse de l'infirmier. Elle n'avait même plus mal à sa main, tellement la situation lui avait fait oublié. Et bien sûr, au moment où elle y repensa, la douleur se rappela à son bon souvenir et la norvégienne grimaça.
Quand l'infirmier se rapprocha, elle pu voir que son visage avait viré au verdâtre et que malgré ses efforts visibles, il n'était pas à l'aise en zéro-G. Pas encore malade, mais ça en prenait doucement le chemin... N'ayant pas envie de se faire vomir dessus par le soignant, Solveig lui donna quelques conseils. Cela lui permettrait en plus de ne pas penser à sa main.
"Définissez un bas arbitrairement, généralement vers là où vous regardez : cela normalisera un peu la sensation de chute-sans-tomber. Essayez de faire de petits gestes : ici, toute action à une réaction. Les objets, quelque-soit leur dimension, n'ont pas de poids, vous y compris. Pour arrêter une trajectoire, il faut une force dans l'autre direction. Rien ne tombe, et seul l'air réduit la vitesse. Oh, et vous allez peut être avoir des céphalées : en l'absence de gravité, le sang et les autres fluides corporels se dirigent vers la tête. Evidemment, pas d'aspirine : il ne faut pas rendre le sang plus fluide qu'il ne l'est déjà."
Mais à force de ne plus y penser, Solveig avait relâchée le peu de contrôle qu'elle avait sur son pouvoir. Un tintement délicat attira son attention, la ramenant à la réalité. Sa zone avait progressé à son maximum théorique, englobant désormais toute l'infirmerie. C'est des bouteilles en verre dans une armoire, qui désormais flottaient et oscillaient paresseusement... Et si ça ne s'arrêtait pas ? Dans le passé, que ce soit sous le coups d'une émotion forte ou au contraire d'une maladie ou d'une allergie, Solveig avait parfois dépassé ses limites. Et si son don perturbé, muté, n'en avait plus ? Si elle passait tout l'étage en gravité nulle ? Toute l'école ? Petit à petit la panique la gagnait à nouveau, alors qu'elle se concentrait, luttait tant qu'elle pouvait pour reprendre le contrôle... En vain.
L'élève acquiesa timidement quand tu lui fais comprendre que tu n’emploieras pas la force pour arrêter son pouvoir.
- C'est vrai que ça pourrait être pire : on pourrait être coller au plafond, pesant deux fois notre poids et enfouis sous les fournitures médicales qui nous seraient tomber dessus. Là, c'est juste... gênant et bordélique."
Imaginant la scène, t'esquisses un sourire malgré toi, en sachant pertinemment que ce genre de situation pourrait arriver dans les secondes qui suivent.
- J'crois que j'ai gagné une séance d'aide à ranger l'infirmerie. Mes colloc' sont devenus des maniaques du ménage à cause de ça : rien ne vaut l'anti-gravité pour faire sortir des trucs oubliés et pas rangés - J'imagine bien... On verra ce que tu gagneras quand tu auras fini de tout retourner.
A la fois amusé et dépité. Ça te démangeais déjà de ranger tous ces flacons, toi le maniaco-perfectionniste qui tenais l'infirmerie d'une main de fer. Tu restes bien assis sur le tabouret alors que les effets de la zone d'anti-gravité commence à avoir raison de toi et t'énonces une solution à ton tour, voulant rassurer la norvégienne. Solveig marque une pause, la curiosité ravivant une flamme dans ses yeux, surement intriguée. Ce n'était surement pas une bonne idée d'avoir formuler l'éventualité d'utiliser ton pouvoir, ça donnait souvent envie aux autres. Ton pouvoir amène souvent les gens à s’intéresser à toi, à te poser des questions, bien plus que pour les autres dons... Dérangeant pour toi, avec ta nature à longer les murs et à vivre dans l'ombre.
- C'est envisageable, pour ne pas dire tentant. Mon pouvoir n'a pas d'effet sur le temps, à moins que j'arrive un jour à générer l'équivalent d'un trou-noir. Par contre... Est-ce sûr ? Pas que je doute de votre maîtrise, mais avec les événements actuels... J'ai pas envie de me retrouver chez les dinosaures, pas sans la maîtrise de ma magie.
La confiance règne.
- C'est vrai que je ne suis pas infaillible, mais on ne se retrouvera pas chez les dinosaures, Solveig. C'est rare que je vais aussi loin, d'ailleurs.
Tu souris et marque une pause. Si tu arrivais à une époque aussi lointaine, tu tomberais directement dans les paumes pendant plusieurs heures, si ce n'est plus.
- Je n'ai pas eu de soucis avec le contrôle de mon don récemment et je l'utilise souvent.
Pour ne pas dire tous les jours : un retour dans ton présent, puis quelques aller-retour pour arranger quelques incidents, t'avais rien détecté d'anormal. Mais il c'est vrai que tu peux te tromper de quelques heures, ou de quelques minutes quand tu es fatigué ou malade. Ce qui commence à être le cas. Mais tu ne te tromperas pas d'années, ça tu peux en être sûr, tu continues de parler d'une voix ferme.
- Mais on sera bloqué là bas pendant 24h à peu près, tu devras faire ce que je te dis... et le voyage en lui même peut te secouer un peu.
Rien d'alarmant, mais après avoir emmener quelques personnes avec toi tu as remarqué que certains avait des vertiges en arrivant dans une autre époque, d'autres se sentaient mal à l'aise, pas à leur place aussi. Pas étonnant, puisqu'ils n'avaient rien à faire là bas.
Une fois le LMS envoyé à ton collègue Luke Parker -qui avait la faculté d'annuler les dons- Solveig reprend la parole, te donnant des conseils pour gérer les effets secondaires de la bulle d'anti-gravité. Un bas arbitraire, gérer la sensation de chute sans tomber, le principe d'action-réaction... Tu hoches la tête, essayant de refouler tes nausées. Avec un peu de chance le médicament ferrait bientôt effet. T’appliques ses conseils, résigné.
Tu hausses les sourcils, soupirant un peu plus bas après avoir fixé un point et fais quelques gestes aléatoirement. Sans grande conviction.
- ...ça faisait un moment que je m'étais pas senti ridicule.
Aveux un tantinet blasé, tu te frottes les joues, le visage fermé. Le regard dans le vague quelques instants. Un tintement attire ton attention et tu te retournes, un mauvais pré-sentiment te collant à la peau. Toutes les bouteilles, petits objets non rangés dans des tiroirs semblaient flotter. Spectacle presque fascinant et inquiétant, quand on savait que cela n'était pas du tout voulu.
- La zone prend toute la pièce. Perspicace. Tu ramènes ton regard vers Solveig. Tu sens si elle continue de grandir ? Tu pourrais aller jusqu'au où en temps de normal ?
Tu penses à prévenir quelqu'un mais qui ? Le directeur a disparu. L'équipe de l’administration est composée à moitié de bras casés. Tu viens d'envoyer des élèves dans la salle des profs, tu viens de faire partir ton lézard vers l'un de tes collègues.
J'ai encore une élève qui perd le contrôle de son don à l'infirmerie (contrôle de la gravité), cela m'arrangerais que tu passes pour calmer tout ça.
... Sinon tant pis, je me débrouillerais seul.
Esteban.
InvitéInvité
Sujet: Re: Gravity ▬ ft. Solveig Dim 30 Aoû 2015 - 18:46
Fear my power, feed my soul
Après que Solveig est fait part de quelques... réticences et doutes légitimes à se faire balader dans le temps alors que le pensionnat souffrait d'une épidémie de perte de contrôle magique, Esteban lui répondit. "C'est vrai que je ne suis pas infaillible, mais on ne se retrouvera pas chez les dinosaures, Solveig. C'est rare que je vais aussi loin, d'ailleurs." la rassura l'adulte, peut être un poil vexé par les doutes de la norvégienne. Ou alors, simplement pour mettre un peu plus à l'aise la jeune fille. "Je n'ai pas eu de soucis avec le contrôle de mon don récemment et je l'utilise souvent." poursuivit Esteban, s'attirant un regard avidement intéressé de Solveig.
Comme ça, l'infirmier usait fréquemment de son pouvoir ? Intéressant. Solveig avait comme apriori qu'il ne fallait pas jouer avec le temps (trop de livres/films de SF) et que ce genre de pouvoir devait être réservé pour les cas d'urgence. Le cerveau de Solveig commença à imaginer comment pourrait réellement être quelqu'un qui usait et abusait de ce genre de magie. C'était troublant. Quelle tentation ce serait ! La moindre erreur, la moindre contrariété, le moindre drame pourrait être éviter... L'infirmier poursuivit, annonçant les limitations de son don et la tirant de ses réflexions sur la manipulation du destin.
"Mais on sera bloqué là bas pendant 24h à peu près, tu devras faire ce que je te dis... et le voyage en lui même peut te secouer un peu." termina Esteban. Rassurant... Solveig n'avait rien contre l'autorité en tout cas. Enfin, tant qu'elle s'appliquait avec bon sens et logique. Pour l'inconfort et la douleur elle pouvait gérer. ça ne pouvait pas être pire que maintenant, non ? Elle acquiesça d'un hochement de la tête signifiant son accord. "Ok, alors, si ça empire, je vous laisse faire." affirma-t-elle, affichant une confiance en elle qu'elle n'était pas certaine de ressentir.
Après que Solveig est expliqué les effets désorientant de son don et donner quelques conseils, Esteban attira à nouveau son attention sur leur étrange situation. "La zone prend toute la pièce. Tu sens si elle continue de grandir ? Tu pourrais aller jusqu'au où en temps de normal ?" s'inquiéta un peu l'adulte, ramenant Solveig à la réalité.
La jeune fille lâcha un juron fort peu digne d'une demoiselle bien élevée et se concentra sur son moniteur interne, essayant (quasiment en vain) de freiner la propagation de son pouvoir. Elle s'était laissée distraire par ces histoires de voyage dans le temps et ses explications sur la gravité zéro. "Normalement, ma zone d'effet ne dépasse pas les dix mètres de rayon. Mais ça, c'est normalement, quand il n'y a pas un truc qui fait n'importe quoi de mon don..." répondit la norvégienne en pestant un brin. "C'est comme, normalement, je n'arrive pas à faire plus que doubler la gravité... Mais sous le coup d'une émotion forte, j'ai déjà fait plus. Si ça se trouve ça fait pareil pour la taille de la zone. Et...euh... ça grandit encore, là. J'essaye de la ralentir, mais ça marche pas très bien..."
En gros donc : elle ne savait pas. Et Solveig détestait ne pas savoir... le pire, c'est qu'elle sentait cette colère, tournée contre sa propre impuissance, servir de fuel pour alimenter les feux de sa magie. Cercle vicieux. Elle s'efforça donc de se calmer, prenant une grande inspiration et essayant de penser à autre chose. pas facile, avec en plus sa main mutilée qui lui faisait mal.
La norvégienne laissa échapper un petit rire un poil trop aigüe, trop désespéré. "Il y a aussi normalement une limite physiologique." poursuivit-elle, voulant donner un maximum d'informations à l'infirmier. "Mon pouvoir consomme de l'énergie, évidemment en fonction de sa puissance et de l'étendue de la zone... C'est pour ça que je bouffe comme un héros de shonen au self. Si on attend assez longtemps, ma magie devrait s'arrêter toute seule, faute d'énergie. Possiblement en me mettant KO. Hum... Pas vraiment idéal, ça."
Ni agréable. Maintenant qu'elle y songeait, cela en était même un peu effrayant. Elle avait, comme toute adolescente un peu curieuse, déjà poussée sa magie à fond, histoire de tester ses limites. Mais elle ne les avaient pas dépassées. Pas volontairement. Est-ce que ce pouvoir en folie pouvait la drainer complètement de son énergie ? Ou bien alors allait-il gentiment s'éteindre ? Un frisson la traversa et elle jeta un regard nerveux à l'horloge.
"Hummm..." continua-t-elle, d'un ton encore moins rassuré. "Il y a aussi, normalement, un temps limite. Mes zones ne dépassent en général pas vingt minutes... Habituellement, je me contente de relancer la magie à intervalles réguliers pour éviter l'interruption..." Ce qui évitait des chutes impromptus. Le plus souvent. Comme c'était plutôt désagréable de choir du plafond, ce qui lui avait valut de fréquenter assidument ces lieux, Solveig avait vite appris à bien gérer son temps.
"Et...euh... normalement, ça aurait déjà dû s'arrêter, je crois." termina-t-elle avec un soupir las. "Génial, ce bug relance de manière inconsciente mon pouvoir. Vraiment génial. J'espère que ça va s'arrêter avant de m'envoyer dans les vapes..."
La colère, la peur et la honte revenaient et la norvégienne sentit sa magie y réagir. Génial encore. Elle souffla longuement, essayant de se calmer. Dieu qu'elle détestait être impuissante, ne pas contrôler une magie qu'elle croyait soumise ! Bon, il fallait qu'elle pense à autre chose. C'était le moment de satisfaire sa curiosité.
"Euh... Alors, c'est comment de manipuler l'espace-temps ?" questionna-t-elle, tout de même un poil gênée, surtout qu'Esteban semblait loin d'être à l'aise dans son nouvel environnement. "Comment vous gérer la tentation de tout vouloir rectifier ou plier à vos désirs ?" Interroger l'infirmier la distrairait un peu de la douleur de sa main et de son état de danger public incontrôlable... Et pendant ce temps malheureusement et malgré ses efforts, sa zone poursuivait lentement son expansion, contre son gré.
InvitéInvité
Sujet: Re: Gravity ▬ ft. Solveig Mer 30 Déc 2015 - 13:56
Gravity
feat. Solveig Odegard
- La zone prend toute la pièce. Tu sens si elle continue de grandir ? Tu pourrais aller jusqu'au où en temps de normal ?
Le regard rivée vers la norvégienne, tu jetais des regards parfois autour de toi, guettant le moindre signe de danger. Solveig semblait se concentrer et se mit à évoquer de nouveau les limites normales de son pouvoir... Limites dont semblaient se jouer sa perte de contrôle. Donc ils ne savaient pas bien à quoi s'attendre, ni même ce qui se passait actuellement. Soupirant, inspirant l'élève était dans une situation désagréable et elle se mit à lâcher un petit rire hystérique, continuant de donner des informations à l'infirmier qui lui prêtait une oreille attentive.
- …Génial, ce bug relance de manière inconsciente mon pouvoir. Vraiment génial. J'espère que ça va s'arrêter avant de m'envoyer dans les vapes...
Limite physiologique. Son pouvoir aurait dû s'arrêter depuis un moment, les lèvres pincées tu assimilas l'information. Tu restais calme, stoïque bien que tu devinais la détresse de l'élève à qui tu faisais face.
- Euh... Alors, c'est comment de manipuler l'espace-temps ? Comment vous gérer la tentation de tout vouloir rectifier ou plier à vos désirs ?
Tu fronças les sourcils, un peu perturbé qu'elle essaye de te faire la conversation en un moment pareil. Mais soit. Tu ne pouvais aider directement cette élève autant essayer de bien lui tenir compagnie, chose que tu lui avais promise peu de temps après son entrée dans l'infirmerie.
- C'est compliqué, comme tu peux l'imaginer. Il m'a fallu plusieurs années pour maîtriser complètement ce pouvoir et il y'a beaucoup de contraintes quand on veut éviter les catastrophes. Il y'a... énormément de choses à calculer quand on ne veut pas modifier le cours des choses et juste voyager. Pause. Je n'ai le droit qu'à un voyage toutes les 24h environ comme je te l'ai dit, je pourrais en faire un de plus, mais ce n'est pas très viable pour moi avec les effets secondaires. C'est surtout des malaises, de la désorientation et de la fatigue dans mon cas : pas très jolie à voir donc.
Sourire crispé. Tu parles ouvertement de ton pouvoir, de toi aussi là et ça ne te met pas très à l'aise. Grâce au cachet que tu as pris et à cette conversation, les effets de la zone antigravité commencent à s'estomper sur toi sans que tu n'y prête plus d'attention.
- Et je rectifie beaucoup de petites choses, mais on va dire que j'essaie de le faire toujours de façon subtile et rarement pour des événements importants… et quand tu dépasses ces points négatifs là, voyager dans le temps est quelque chose de formidable, c'est sans doute pour ça pour que j'utilise autant mon pouvoir. Quasiment tous les jours en faite. J'ai pu aider énormément de gens sans qu'ils ne s'en rendent compte, voir des choses qu'aucune autre personne n'a vu dans sa vie... Des choses magnifiques comme effrayantes à vrai dire.
Tu souris un éclat plus vif, plus lumineux dans des yeux d'ordinaires ternes.
- La première fois que mon pouvoir s'est enclenché, je me suis retrouvé en plein Paris à la fin du 19ème siècle, la grande terreur si tu connais, je me suis fais coincer par un groupe de personnes qui voulait me dépouiller et j'en ai vu d'autre se faire décapiter... J'avais 12 ans et quand j'ai réussi à rentrer chez moi, des traqueurs m'attendaient : j'avais disparu depuis plus de trois mois en ne vivant qu'une journée... C'était la première expérience que j'ai vécu avec mon don et sans doute la pire, mais j'en ai vécu des centaines d'autres histoires.
Ce n'était pas la meilleure histoire c'est sûr, mais elle avait le mérite de faire réfléchir sur les dangers de ton don, de freiner l'enthousiasme des personnes qui s'intéresseraient trop à ton pouvoir aussi parfois. Tu reportas ton attention un instant sur la compresse posée de manière maladroite sur la plaie de la jeune fille.
- J'espère que ça ne te déconcentre pas trop... Tu veux que je continues ? Je peux te laisser tranquille si tu veux. Montre moi ta plaie, j'ai l'impression que ne te saignes plus, je vais vérifier.
Tu te rapprochas d'elle, essaya de passer outre les effets secondaires de son don et pris sa main blessé délicatement pour l'examiner.
- J'ai mal vu on dirait...
Tu pestes un peu entre tes dents, à cause de cette situation particulière, tu n'avais pas pu faire les points de suture dont tu avais parlé au début de la visite. Et tu ne te voyais pas lui en faire dans la zone d'anti-grativité. Heureusement, l'hémorragie se calmait. Tu jetas la compresse taché et en appliqua une autre avec autant de soin que tu le pu.
Sujet: Re: Gravity ▬ ft. Solveig Sam 9 Jan 2016 - 21:55
Inversion
Esteban s'enquit des limites du pouvoir de Solveig, enfin de celles d'en temps normal... L'adulte commencerait-il à s'inquiéter ? Peu de gens était capable de s'imaginer les désastres qu'une manipulation de la gravité pouvait causer... Heureusement, son pouvoir était verrouillé sur une mise à zéro de la pesanteur, ce qui était sommes-toutes (si ça ne durait pas), relativement bénin. "A pleine puissance, je peux normalement affecter une zone sphérique de 10 mètre de rayon." répondit diligemment Solveig, essayant de paraître malgré tout fiable et sûre d'elle. "Cela grandit encore, malheureusement, mais lentement." Le mot clé était "normalement", et la légère hésitation et la montée dans les aiguës quand elle le prononça informa sans nul doute l'aide-soignant qu'actuellement, ce n'était pas le cas. L'infirmerie avait beau ne pas être la pièce la plus grande de Prismver, le don de Solveig l'affectait déjà en entier, dépassant ses limites théoriques.
Les explications du pouvoirs de l'infirmier permirent à Solveig de se détendre. Un peu. Et d'oublier un instant la douleur, la fatigue (de plus en plus prononcée et accompagnée d'une faim de plus en plus dévorante) et l'humiliation de perdre un contrôle si difficilement acquis. Malgré l'épuisement et la souffrance, la norvégienne aux cheveux turquoises vit bien que ses questions avait un poil gêné l'adulte. Pourtant, il y répondit avec franchise, donnant d'intéressantes et personnelles informations, ce qui enflamma l'imagination et l'esprit analytique de Solveig. Elle ne remarqua même pas que sa zone d'effet s'était stoppée, alors que son intellect disséquait les informations, ainsi que les risques et conséquences potentielles d'un voyage dans le temps.
Pour tout dire, elle était étonnée : Esteban maitrisait fort biens son don extrêmement complexe et puissant et surtout, il n'hésitait apparemment pas à y avoir recourt. C'était surprenant : la plupart des élèves, voire des surveillants magiquement actifs répugnaient à faire usage de leurs dons, réservant leurs utilisations à des cas très précis. c'était d'autant plus déroutant parce qu'en plus le voyage dans le temps pouvait être, comme la maitrise de la gravité, source de pas mal d'ennuis.
"J'espère que ça ne te déconcentre pas trop... Tu veux que je continues ? Je peux te laisser tranquille si tu veux. Montre moi ta plaie, j'ai l'impression que ne te saignes plus, je vais vérifier." s'enquit alors l'infirmier avant d'examiner la main que lui tendit Solveig. Une fois son attention attirée à nouveau sur son corps et non quelque problème d'espace-temps, la douleurs revint, plus forte. Mais plus que tout : agaçante. Elle la distrayait de ses réflexions et de la tentative pour reprendre le contrôle. Heureusement Esteban lui appliqua une nouvelle compresse qui calma un peu le feu qui rongeait sa main ensanglantée.
"Non, non... J'ai besoin de faire tourner mon cerveau, plutôt que d'angoisser inutilement ou de paniquer." répondit alors la jeune fille. "Merci pour les explications : je sais que pour beaucoup, parler de son pouvoir mets mal à l'aise..." La norvégienne hésita un instant, mais sa curiosité fut plus forte que la douleur et l'affolement dû à sa perte de contrôle magique. "Alors comme ça, vous... rectifiez le passé ? J'imagine que vous faîtes ça que sur des événements sans trop d'importance...Il n'y a pas de conséquences imprévues ? D'effet-papillon ? Comment décidez-vous d'intervenir ou de modifier le passé ou pas ? N'est-ce pas une trop grande responsabilité à porter ?" balança avidement l'adolescente, obnubilée comme une Chan qui découvre un nouveau don.
Distraite par toutes ces hypothèses et son propre flot de questions, elle ne remarqua pas que la zone d'effet de son don commença à s'amenuiser, à se résorber. Mais le tintement de verre brisé d'un flacon éclatant au sol les en informa sous peu. "Oh ! Désolé !" lança mécaniquement Solveig, se concentrant immédiatement sur son univers intérieur pour voir ce qui se passait à présent avec sa magie. "Bon, je contrôle toujours rien mais on dirait que ça va s'arrêter !" Impossible de cacher son ton enthousiaste, même si le brutal passage à la gravité normale allait foutre une pagaille monstre dans l'infirmerie où pour l'instant instruments, bouteilles et flacons de médicaments virevoltaient paresseusement dans les airs. La jeune fille ferma les yeux un instant, seul sa faim et les langueurs de sa blessure l'empêchant de sombrer dans un sommeil enfin réparateur. Elle tenta de reprendre le contrôle, mais celui-ci lui échappait encore pour l'instant : elle ne pouvait que suivre, impuissante, les modifications fantasques de son pouvoir. "Progression géométriquement inverse." informa-t-elle l'infirmier, avec sa froideur analytique habituelle. "Ma bulle se résorbe peu à peu et..." Elle se tut soudain, fronçant les sourcils. Lentement, son corps revint au contact des couvertures du lit. La chaise et Esteban furent de nouveau attiré par ce bon vieux plancher des vaches, bien que très très légèrement. Puis de manière de plus en plus ferme. Les objets qui flottaient négligemment retournèrent lentement au sol. Ou pas lentement.
L'oeil exercé de Solveig et son expérience des gravités alternatives lui permirent de comprendre ce qui se passait. Ce qui lui fit cracher un juron norvégien que les cookies magiques de Ruthel refusèrent de traduire. "C'est pas fini !" pesta-t-elle, à nouveau paniquée. "Ma zone se réduit, mais la gravité ne se contente pas de revenir à la normale ! Elle augmente ! Et je n'y peux rien !"
Solveig avait toujours était nulle pour manipuler une gravité supérieure à la pesanteur terrestre... Sauf dans des instants de rage, incontrôlés où parfois son don s’emballait et franchissait ses limites. Elle se mit à faire des math dans sa tête, comparant ses impression et la situation actuelle à son vécue. Actuellement, la portion de l'infirmerie affectée devait être aux alentours de 8m de rayon, pour une gravité également à environ la moitié de la normale. La norvégienne surveilla un instant l'évolution de sa bulle de magie.
"Hmmm... Je suis pas sûr que vous devriez rester là." annonça-t-elle à Esteban, vaguement inquiète. "Le pouvoir est toujours centré sur moi et son aire d'effet se réduit. Si sa continue comme ça, la zone aura disparut d'ici 5 ou 6 minutes... J'espère.Mais par contre la gravité sera d'autant plus forte qu'elle est petite. D'ici 2 minutes, elle aura doublée... Triplé à 3, quintuplé à 4..."
Et aurait atteint dix fois la normale à la fin. Solveig avait plaisanté avec les membres du club de boxe sur sa musculature issus d'un entrainement de super-saiyan. C'était d'un coups beaucoup moins drôle. Elle se demandait combien de temps elle pourrait supporter une gravité dix fois supérieure à celle de la Terre, surtout qu'elle était complètement vannée. En tout cas, inutile qu'Esteban soit soumis lui aussi à cette torture, qui avait été si gentil et attentionné avec elle, restant malgré le danger qu'elle représenter. Espérons qu'il prenne son avertissement au sérieux et n'aille pas jouer au preux chevalier sans raison...