OUUUUPS [ ft Bellamy ]

Plus tard, Bellamy se dira sans doute qu’il aurait mieux fait de rester au lit ce jour-là.
Premièrement, il était samedi et il fallait être fou, passionné ou eu la main forcée pour se lever à une heure pareille durant le week-end. En ce qui le concerne, il n’avait pas de réelle passion, était peut-être fou mais pas au point de faire subir une chose aussi cruelle à sa propre personne. Il ne restait donc que la dernière option, celle qui, depuis le début semblait être la plus plausible de toute manière. On lui avait forcé la main. Pas quelqu’un, mais quelque chose. Le jeune homme avait décidé de faire quelques efforts pour arriver à l’heure en cours, mais cette très bonne résolution était à double tranchant. Ok, il arrive en classe à l’heure prévue – et ne manque pas d’y terminer sa nuit si nécessaire d’ailleurs, mais quand on oublie de le désactiver le week-end….

C’est la troisième fois que ça lui arrivait.
Alors ce matin-là, Bellamy décréta qu’il n’était plus nécessaire de jouer les fayots. S’il devait sacrifier de bonnes heures de sommeil et se lever de mauvaise humeur toutes les fins de semaines pour s’attirer les faveurs des professeurs, il préférait laisser tomber.
Mais si seulement il n’y avait eu que ça.
C’est encore à moitié endormi qu’il se traîna dans les toilettes. Séance de débarbouillage quotidien lui prenait quelques minutes et…
Plus de gel.
Une chose qu’il fallait savoir à propos du C et de ses cheveux : il détestait ses cheveux au naturel. Généralement, il évitait de sortir sans avoir tartiné sa chevelure de gel au préalable. À croire que le sort s’acharnait sur lui. Peut-être qu’on lui avait jeté une malédiction ou un truc dans le genre, va savoir. En tout cas, il ne s’agissait pas de son jour de chance.

Désormais bien réveillé, mais également bouillonnant de rage – ouais rien que pour ça, le jeune russe retourna dans sa chambre et fouilla dans ses affaires avant d’afficher un sourire triomphant lorsqu’il eut trouvé ce qu’il cherchait. Il visa une casquette sur sa tête – ce qu’il faisait toujours quand il y avait pénurie de gel – et décida qu’une petite sortie ne pourrait que lui faire du bien.
Bien sûr, il ne savait pas où aller.
Il devait se réapprovisionner en gel, mais ce dernier jugea qu’il serait préférable de s’y rendre plus tard dans la journée. Ainsi, il vagabonda dans le pensionnat, à la recherche de quoi s’occuper efficacement. Quelque chose dont il ne se lasserait pas au bout de deux minutes.
Bellamy ne savait pas vraiment ce qui le poussa à se rendre aux piscines.
Ni pourquoi il préférait le côté des filles à celui des garçons. Enfin, si.
D’abord, il n’y avait quasiment personne et il lui serait donc aisé de s’infiltrer en ces lieux qui lui étaient pourtant interdits. Et le pourquoi était aussi simple que bonjour : il s’agissait d’un homme. Attiré par les femmes. Poussé par des pulsions que l’on disait souvent incontrôlables. Du moins, le C n’hésiterait pas à user de cette excuse s’il venait à se faire attraper.

Le jeune homme progressait presque naturellement quand… « Qu’est-ce que… ? » Il lève prudemment sa trouvaille à hauteur de ses yeux, du bout des doigts, ne comprenant pas tout de suite de quoi il s’agissait. Et lorsqu’il reconnut enfin le tissu entre ses mains, il n’en crut pas ses yeux. Bien sûr, ça aurait trop facile et illogique si personne n’était à la recherche de ce vêtement au moment même où il le tenait entre ses mains d’hommes pervers. Alors il ne fut qu’à moitié étonné de voir une jeune fille à moitié nue en face de lui.
Malheureusement, Bellamy n’était pas du genre à être gêné par une telle situation. Il ne faisait pas vraiment partie de ceux qui rougissaient et prenaient la fuite.
Au lieu de ça, un sourire s’installa sur ses lèvres qu’il finit par délier :
« Belle paire. »

Ce genre de situation était digne d’une série américaine répétitive et de piètre qualité dans le genre de Degrassi ou encore Beverly Hills. En passant, Bellamy n’avait jamais regardé ces séries. Enfin si, mais pas avec assiduité. Juste un ou deux épisodes, histoire de pouvoir critiquer librement sans qu’un fan ne puisse lui dire « t’as même pas regardé, tu peux pas critiquer ! ». Il y avait peu de choses qui énervaient autant Bellamy que cette situation.
Enfin bref.
Tout ça pour dire qu’un contexte pareil lui paraissait possible uniquement dans une fiction, mais qu’en prenant en compte le fait qu’il soit dans un pensionnat accueillant des jeunes gens avec des pouvoirs, le C se dit finalement que ce n’était pas si loufoque que ça.
Puis en même temps, il était plutôt satisfait de cette position. Il pouvait se rincer l’œil tôt le matin et il était loin d’être désintéressé. De plus, ce dernier aurait très bien pu tomber sur un surveillant ou une personne encline à lui faire regretter sa perversité.

Car oui, Bellamy avait appris à ne pas constamment sous-estimer les filles et ce qu’elles étaient capables de faire. Que ce soit en Russie ou ici, à Prismver. Pourtant, là, il se permettait de jouer les malins, sans doute enivré par la présence d’une fille – plutôt charmante d’ailleurs – à moitié nu et à quelques mètres à peine de lui.
Il l’écoute s’indigner comme n’importe quelle autre fille normale aurait fait dans ce genre de situation. Tout sourire. Sourire qui s’effaça pourtant progressivement lorsqu’elle eut terminé sa phrase, pour laisser place à un air stupéfait.
Il ne rêvait pas.
Elle venait bien de dire ce qu’elle venait de dire.
Oui logique. Même si ça paraissait tellement irréel.

Enfin tout de même, pour que sa langue fourche à un moment pareil et d’une telle manière, elle ne devait pas avoir beaucoup de chance la pauvre. Surtout le mot « lécher » qui pouvait avoir une connotation sexuelle très accentuée, plus encore dans leurs conditions. Awkward.
Un nouveau sourire.
« Je dois admettre que tu es plutôt charmante et que tu ne me laisses pas indifférent, mais de là à… « Lécher » ton sous-vêtement et qui plus est lors de notre première – et étrange rencontre, ça me semble un peu poussé. »
Aucune pitié.
Bellamy savait parfaitement qu’il s’agissait d’une malencontreuse erreur de locution et qu’elle devait déjà être bien assez gênée par ça et pourtant ça ne l’empêchait pas d’en rajouter. C’était juste plus fort que lui.

Le jeune homme finit par se redresser et tendre le morceau de tissu vers la pauvre fille. Non, il n’avait pas pensé une seule seconde à le garder, c’était beaucoup trop malsain à son goût. Il était certes pervers, mais pas à ce point. De toute manière, le corps des femmes le passionnait bien plus que leurs lingeries. « Mais je propose que l’on apprenne à se connaître d’abord et éventuellement faire des choses plus intimes si affinités. Pas au point de lécher tes sous-vêtements, mais quelque chose de ressemblant. » Était-ce une de ses nombreuses techniques de dragues un peu foireuses ? Non parce qu’avec toutes ces allusions…

Au moins, il avait eu le mérite de la faire sourire.
Et apparemment, elle ne semblait plus lui en vouloir autant qu’il y avait à peine disons… Trente secondes ? Oui, Bellamy s’en était plutôt bien sorti. N’importe qui aurait jugé nécessaire d’avertir un responsable qui aurait bien évidemment trouvé une sanction adéquate à lui imposer. Mais grâce à son numéro de charme – du moins, c’est ce qu’il pensait –, ce dernier a pu éviter une punition qui, soyons honnêtes, aurait été largement méritée.
Même qu’en y réfléchissant bien, une chance pareille semblait tout sauf normale.
Alors que quelques minutes plus tôt, il avait enchaîné les malheurs. Ce n’était pas forcément bon signe, mais Bellamy préférait simplement se dire que la roue de la chance avait fini par tourner.
« Bonne idée. J’attendrais là cette fois. »

Oui parce qu’il aurait aussi très bien pu venir l’épier pendant qu’elle terminait de se changer. Il aurait été témoin de choses bien plus intéressantes pour l’homme pervers qu’il était. Ce dernier la regardait d’ailleurs s’en aller pour se vêtir, lorsqu’il se rendit finalement et réellement compte de ce qu’elle venait de lui dire. « Attends, ça veut dire qu’il y aurait une prochaine fois ? »
Attendez, elle avait quand même dit « pour l’instant ».
Alors oui, ça aurait très bien pu être une sorte de provocation comme lui-même l’avait fait un peu plus tôt. Mais bon on sait jamais, l’espoir fait vivre et le C n’était pas contre. Loin de là.

Mais peut-être qu’il devait se calmer un peu tout de même.
Autant ne pas aller trop vite, histoire d’éviter des ennuis inutiles. Et aussi de fausses idées en passant, ces choses n’étaient jamais bien plaisantes.
Enfin bon, il venait de rencontrer une fille à moitié nue, ça ne pouvait pas se terminer de trente-six mille manières différentes, si ? Seul l’avenir nous le dira. Et pour l’instant, Bellamy devait simplement attendre qu’elle revête une tenue disons… Plus adaptée ?

HRP : Ça me va ♥ Je te laisse choisir le prochain lieu si ça te dérange pas ? c:

Il s’agissait bel et bien d’une révélation absolue pour le jeune homme.
Bien sûr, ce n’était pas la première fois qu’il suscitait l’attention de la gente féminine – du moins c’est ce qu’il pensait –, mais ça faisait toujours plaisir de l’apprendre. Plus encore lorsque la jeune fille en question était aussi charmante. Mais le plus beau dans cette histoire, c’était qu’il avait réussi à intéresser une fille alors que Bellamy n’avait fait que jouer les gros pervers dégueulasse. Un détail qui le fit sourire autant que la réponse de Cassiopea. « Bien sûr, je vois pas de raison pour refuser. » Ce serait stupide d’ailleurs. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, Bellamy était tout de même capable de raisonner de manière tout à fait rationnelle.

Même si en ce moment même, il espérait rien qu’un tout petit peu que la serviette de la jeune fille ne tombe malencontreusement au sol. Tout était possible après tout et il semblait normal pour un homme relativement pervers comme lui d’attendre une vue pareille.
Quoique, ce serait très embarrassant pour la E.
Lui, ça ne le dérangeait pas en soi, mais il était persuadé que si une telle chose arrivait, elle s’en irait aussi vite que possible et ne voudrait plus jamais lui faire face. Ce serait une réaction plus que normale, admettons-le.

« Mais bon, on en reparlera quand tu seras un peu plus habillée. C’est ce que faisait les personnes normales en général lorsqu’ils se rencontraient pour la toute première fois. Même s’il n’y avait rien de « normal » dans leur situation actuelle. Même si ça ne me dérange pas que tu ne le sois pas… » Effectivement, il s’amusait bien à la mettre mal à l’aise même s’il ne la connaissait que depuis quelques minutes. Et encore, le jeune homme n’avait pas encore pris connaissance de son prénom.