Et une bouteille de rhum {Pv Judith McKingley]

Et une bouteille de rhum

Une fille bien inutile...

James se trouvait tranquillement, au soleil, bien que quelques nuages apparaissaient pour le couvrir. Il se trouvait plus exactement vers les ruines, il y avait de temps en temps des étudiants qui venaient ici pour se reposer, James ne fréquentait pas trop les lieux, il venait seulement quand il faisait bon. Pour une fois, il avait envie de boire du rhum, mais hélas, il n'avait rien sous la main, et aller voir si les cadavres de bouteille qui jonchaient les lieux contenaient encore un peu d'alcool ne le tentait pas du tout.

Il était absorbé par ce va et viens de nuages, puis, son oeil fut attiré par une autre chose quand il se releva. Une jeune fille, plutôt inutile à son goût. Et ce qui est inutile est beau, comme disait l'ami poète. Il haussa donc la voix, en direction de la jeune fille, essayer de faire son intéressant, ça lui plaisait.

- Hey, toi là bas ! Qu'est ce que tu fais dans le coin ?

Et une bouteille de rhum

Quelques acrobaties

- C'est moi, pourquoi ?

Alors, James sauta d'un étage les ruines, il manqua de chuter lourdement au sol et donc de se casser quelque chose, mais par chance, il était arrivé à réussir son atterrissage. Une fois en bas, il se dirigea vers Judith, visiblement occupée, elle écoutait de la musique. Elle était habillé normalement, c'est à dire sans un uniforme du pensionnat, il était impossible pour le roi lézard de deviner à quelle classe elle appartenait. Elle était légèrement surélevée par rapport à James, assise sur son rocher, il devait même lever les yeux pour pouvoir voir son visage.

- C'est un endroit assez bizarre pour se promener non ? La ville est plus appropriée pour les promenades. Après, ce n'est que mon avis personnel.

Enfin, se promener sur le royaume du roi lézard, sur un petit morceau de royaume à vrai dire, les ruines n'étaient pas qu'à James. Mais il connaissait bien le coin, même si il n'avait jamais voulu explorer certains recoins. Les oiseaux chantent une berceuse de printemps, c'est assez sympa à entendre, même si ce ne sont pas les sons favoris de James.

- James Douglas.

Avait-il alors dit, attendant une réponse de la part de son interlocutrice.

Et une bouteille de rhum

Peu intéressé...

Elle a plutôt l'air de s'en ficher que James soit là où non, peut être qu'elle préfère la solitude ? C'est un peu pareil pour le roi lézard, sauf quand il a une personne en vue. Après avoir entendu le prénom et sa légère remarque, James semble réfléchir quelques instants, puis il reprit la parole.

- Ca dépend quel type de foule, je ne préfèrerai pas me retrouver en plein milieu de A et de B, après, le reste m'importe peu.

Et en même temps, ce tic qui est de caresser son torse inconsciemment le prend, il est un vrai charmeur, mais seulement pour celles qui sont attirées par lui, donc peu de femmes. Et puis, il préfère celles qui sont plus vieilles que lui. En matière d'amour, le reptile n'est pas très fort. Enfin, elle n'est pas non plus moche, il ne se retiendrai pas pour le dire de toute façon si elle se doutait de quelque chose.

Et une bouteille de rhum

Citation

Elle était presque arrivée au stade de la misanthropie, enfin, on ne se forge pas un avis sur des choses comme ça quand on est adolescent. Ca arrive à certains, mais c'est rare. Ne sachant quoi dire, James récita une citation qu'il connaissait par coeur.

- J’ai toujours été attiré par tout ce qui parlait de révolte contre l’autorité. Celui qui se réconcilie avec l’autorité se met à en faire partie. J’aime les idées qui parlent de détruire ou de renverser l’ordre établi. Je m’intéresse à tout ce qui traite de la révolte, du désordre, du chaos, et surtout aux activités qui semble n’avoir aucun sens. Cela me paraît être le chemin vers la liberté. La liberté extérieure est la voie qui mène à la liberté intérieure.

Il trouvait que ça ressemblait légèrement à ce qu'avait dit Judith, même si c'était faux, ça lui faisait plaisir quand même. Il était loin d'être bête, juste flemmard, trop flemmard. Il arrêta de se caresser le torse, pour fixer son regard de reptile sur Judith.

Et une bouteille de rhum

Explications

Au moins, une discussion était lancée, si le lézard ne brille pas par son charme, il brille au moins par ses paroles. Judith a l'air assez intriguée par ce que vient de dire James.

- La vie en elle même est quelque chose qui n'a pas de sens, tout comme la mort, autant démontrer ce qu'elle est réellement non ? Nous vivons dans le chaos au quotidien, seulement, on essaie de masquer cette vérité qui dérange. C'est pour ça que la liberté extérieure mène à la liberté intérieure. Il faut savoir être désinvolte, et n'avoir l'air de rien.

C'était presque un cours de philosophie, enfin, James n'aimait pas la pratiquer en classe, et les rares fois où ils parlaient pendant les leçons, il se faisait juste remettre à sa place, lui, et ses idées marginales.

Et une bouteille de rhum

Réflexions

- La liberté, c'est ne pas vivre sous des lois et des règles, quand on invite une foule à se révolter contre le peuple, c'est que la liberté n'existe plus, c'est pour ça que les peuples se sont rebellés il y a de cela quelques siècles. Et ils continuent encore aujourd'hui, sans être violents pour certains.

Il était, c'est vrai, assez difficile d'imaginer que tout ne devienne qu'anarchie, c'était une utopie comme le marxisme qui n'avait connues que des dérivés aussi tordues les unes que les autres. Mais James était plutôt utopiste, bien que légèrement pessimiste, il avait appris à vivre au jour le jour, pas à essayer de s'organiser pour que le temps qui lui reste lui soit bénéfique, il voulait que ce temps là soit imprévisible.

- Aucune récompense éternelle ne viendra nous pardonner d'avoir gâché l'aube.

James croyant ? Non, pas trop, il était croyant quand ça l'arrangeait, assez perfide comme mentalité, mais il s'était forgé cet esprit si dérangeant et quelques fois attirant, comme maintenant, avec ce débat.

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Des différences

Au moins, il y avait eu un débat non violent, avec des avis différents. C'était mieux qu'un débat qui finissait en bagarre, et puis, James n'avait pas pensé à amener les gants de boxe si la situations aurait dégénéré... Il écouta donc la tirade de Judith, plaça entre temps :

- Respire quand même...

Il avait l'impression qu'elle allait s'étouffer à force, mais elle finit sa longue phrase, il réfléchit encore, puis répondit :

- Heureusement que je suis prisonnier de moi même, sinon je n'existerai pas...

Puis, il regarda le sol, elle avait dit des choses vraies dans sa tirade, mais pas assez pour convaincre James, alors, il essaya de trouver autre chose à dire.

- Et sinon, tu es en quelle classe, et en quelle année ?