Tiens donc, un B en retenue ?

Tiens donc, un B en retenue ?

Feat : Ulrich Mc-Cullen

Il arrive parfois que je me lève et que je me dise : «Putain, ça vais être une journée de merde ». Et le karma est bien décidé à me donner raison. Pourtant, ce n’est pas faute de ne pas l’avoir vu venir : Le petit orteil contre le pied du lit, un classique ! Plus de lait dans les céréales, je ne vous conseil pas d’essayer avec du jus d’orange ! La trousse qui finit par terre, ouverte, renversant ses stylos partout, histoire de bien montrer à tout le monde que ta la poisse ! Et enfin, le summum du casse burne : oublier sa carte de self dans sa chambre … Je sens qu’on va passer une BONNE JOURNEE, BORDEL DE RACLURE DE BALAI A CHIOTE !

…
 
Pauvre Johny … Cet abruti fini de la classe E était connu comme étant le plus associable de sa classe. Un homme élastique dont le sadisme n’avait d’égal que l’espace vide entre ses deux oreilles. Bref, un bizu … MON bizu … Il se trouve que je le rencontrai par un très heureux hasard (ou pas) en train de requêter à nouveau les gamines des D et C. Evidemment, je ne pouvais que réagir ! Après tout, il me fallait bien un prétexte pour lui casser la gueule à nouveau … Les gens ne voient jamais à quel point mon pouvoir peut avoir des propriétés ludiques particulièrement amusante en combat. En plus, en B je passe vraiment pour le gros intello de base. Mais devenir maître de Kung Fu ou de n’importe quel pouvoir en un éclair de seconde est parfois utile. Aussi, ce pauvre Johny se retrouva les bras noué dans le dos tels un lacet de chaussure, pendu à un arbre par une jambe et chialant toute les larmes de son corps. Défoulant … Défoulant et puéril, certes, mais défoulant.

Bon évidemment, mon manque flagrant de subtilité arriva bien vite aux oreilles du surveillant (Modefuck …). Il faut croire que l’appui des préados que j’ai sauvé du racket de leur gouté n’ont pas suffi à me donner un quelconque droit sur mon action, même si notre Johny national s’est bien fait enguirlandé (Best jeu-de-mot ever …), mais mon héroïque action ne se fut pas du même œil de tout le monde …

- 4H DE COLLES ? Mais c’est une punition de collégien pré-pubère ça !

­- Et estime toi heureux de ne pas avoir plus ! Aller hop, et avec le sourire je vous prie !

Journée de merde … Putain … Je déteste les colles. Déjà 30 petites minutes me paraissent insupportables. Et les devoirs qu’on me donne sont trop facile, même pas de quoi m’occuper un peu les pensées … Avachi de tout mon possible sur ma chaise, la tête posé contre la vitre, je m’occupais à mesurer la distance de moi à un arbre dans la cour par parallaxe en fonction des mouvements du soleil … Me fait chier T,T … Le temps passait, le soleil affichait la couleur rosé de la fin de l’après-midi, lorsque quelqu’un me sortit de mes pensées :

- Monsieur Ulrich Mac-Cullen de classe B je présume ? Vous ne devriez pas vous avachir autant sur votre bureau au risque de souffrir du dos plus tard. Je vous passerais le sermon comme quoi cette position est tout sauf esthétique et je me contenterais de vous poser une question qui me brûle les lèvres : que faites-vous donc ici ?

- Heu … Je … Heuuu 

Je balbutiai quelque dixième de seconde, le temps de reconnecter les fonctions neuronales et comprendre qui me parlait. C’était un adulte, un prof me semble-t-il, je l’avais croisé une ou deux fois mais je ne savais ni son nom, ni sa matière … Pas contre, il parlait comme Grand-Père … Rarement une bon signe ça ^^’. Le dévisageant comme quelqu’un de mal réveillé et me redressant à peine de ma chaise, je répondis froidement à sa question :

- Je me suis battu, monsieur.

Tiens donc, un B en retenue ?

Feat : Ulrich Mc-Cullen

Rien de bien étonnant, le professeur me sermonna … Oui, je sais, c’est pas bien, c’est méchant, c’est puéril, blablabla … Mais avouez que de temps en temps, cela faisait du bien de se défouler un peu. Et puis, j’assumais la totalité de mes actes. Je râle parce que c’est une bonne raison pour mais je sais ce que je risquais. Lorsque le prof me demanda pourquoi je m’étais battu, je n’osais pas dire que c’était par pure gratuité. Hochant la tête, je répondis tout aussi froidement :
 
- Je me suis battu avec un E, je me trouvais au mauvais endroit au mauvais moment, c’est tout.
 
Vu la réputation de cette classe, mon excuse, bien que vague était tout à fait possible. Enfin, excuse ou pas, cela ne semblait pas satisfaire l’autre rabat-joie.
 
- De toute manière, on ne se bat pas dans l'enceinte du pensionnat, vous devriez également le savoir.
 
Oui, oui je sais … J’hochai la tête avec un air agacé. Pourquoi tous les profs sont persuadé que nous sommes tous des illettrés en matière de règlement intérieur ? Il est interdit de se battre dans l’enceinte blablabla … On aurait presque l’impression de passer pour des irresponsables. Bon certes, ce n’est peut-être pas le bon contexte pour me faire ce genre de remarque mais j’ai toujours eu horreur de ce genre d’argument à 2€ …
 
- Enfin bon... Combien de temps votre sanction dure t elle ?
 
Checkant rapidement l’horloge dans l’espoir qu’elle est avancé plus vite que la minute précédente, je répondais :
 
- Quatre heures. Mais normalement, il ne me reste qu’une heure et demie.
 
Je dis normalement parce que pour peu que les E du fonds se décident à faire le bordel, la punition peut très bien être rallongé d’une heure en plus. Le pion revint de sa pause-café et s’étonna de la présence de l’autre. Oui d’ailleurs, il venait faire quoi ici ? Professeur Aaron, enseignant de bonne manière … Hum … Son manque de succès n’était pas vraiment étonnant … La plupart des élèves de cette école sont tous des arrogants avec plus ou moins de cervelle. Faute aux pouvoirs surtout, le personnel a trop tendance à ignorer à quel point il peut avoir de la discrimination entre les élèves en fonction de la puissance de leurs dons. Plus on est doué, plus on est arrogant … Il ne faut pas être idiot pour comprendre ça, et dieu sait que je suis doué !
 
Alors qu’Aaron observais mes exercices de colles, il me complimenta sur la réussite de mon travail. Aussitôt, je coupai court à ses louanges :
 
- Désolé de vous décevoir monsieur, mais je n’ai aucun mérite. C’est à cause de mon don …
 
Et c’était vrai : Au début de l’année, j’ai voulu l’utiliser pour approfondir un sujet vue en cours et mon cerveau assimila inconsciemment tout le programme de l’année ainsi que tous les sujets d’examens que l’école pouvais fournir. Je ne supportais pas mon pouvoir. Etre capable d’assimiler en quelque seconde des années de connaissances aussi variés les unes que les autres peut avoir un coté charmeur. Mais à la longue, cela devient mentalement très pesant : Tout connaitre, tout savoir, cela gâche complètement de plaisir de vivre de nouvelles expériences… Encore heureux que mon pouvoir ne soit pas passif et que je sois capable d’oublier. Il n’y a que dans le sport ou je peux me permettre de sentir un certain intérêt car je me sens progresser dans quelque chose. Voulant fournir un peu plus d’information, je désignai une élève dans la salle :
 
- J’ai vu le titre de son devoir lorsque le pion les a distribués … Les réponses de son QCM sont A, B, B, A, C, D, D, B, C … Si vous voulez, je peux vous dire avec quel imprimante de l’école cette copie a été tiré, dans quel entreprise ladite imprimante a été acheté, et en quel année ladite entreprise a été fondé. Sans bouger de ma chaise.
 
D’un air blasé, je détournais mon regard vers la fenêtre, mes yeux se perdant dans le paysage.
 
- Je n’ai aucun mérite.

Tiens donc, un B en retenue ?

Feat : Ulrich Mc-Cullen

Encore et toujours des remontrances qui ne faisaient accentuer ma mauvaise humeur … Je n’avais qu’une envie, c’était d’ouvrir ma grande gueule et de lui faire ces quatre vérité. Heureusement pour moi, ma bonne conscience et mon sens des réalités calmirent mes ardeurs … Je n’allais décemment pas envoyer chier un prof, d’autant plus qui enseigne le savoir vivre. Et là, c’est sûr que j’y resterais plus longtemps que prévu dans cette salle … Mon indignation ne se manifesta finalement que par un léger soupire et un regard fuyant.

Evidemment, comme n’importe qui l’auraient fait, lorsque j’abordai ma position vis-à-vis de mes capacités, le professeur essaya de me faire voir le côté positif des choses. Oui, je sais, mon pouvoir est sans doute le pouvoir le plus utile du monde dans la vie de tous les jours et je suis le premier à ne pas m’en priver par moment. Et je fais probablement des envieux et des jaloux, à juste titre, je le conçois. Néanmoins, ma maitrise dans ce don se tend à devenir un pouvoir permanent, sans avoir besoin de concentration ou d’énergie. Cette idée m’exaspère et je ne peux malheureusement que subir son évolution et ses inconvénients. Je ne parle même pas de mes maux de tête horrible que j’attrape par moment, capable de me paralyser plusieurs heures voir plusieurs jours.

Contrarié par ma désinvolture face à ses conseils, je le vis soupiré. Mais ses tentatives de me remonter le moral ne s’emblaient pas épuisé. Lorsqu’il s’avança vers le bureau pour poser sa mallette, il me demanda mon livre d’histoire. Me figeant un instant dans la méfiance, je songeais rapidement à ce qu’il pouvait bien vouloir manigancer. J’aurais très bien pu rétorquer que je connaissais le livre par cœur (ce qui était presque le cas) et donc que je ne le prenais jamais sur moi mais la politique de l’école voulait que nous ayons toujours nos affaires sur nous, qu’importe le prétexte. Septique mais curieux, je sortis le manuel en question de mon sac avant de me lever et de le donner sagement au prof, sans un mot.

Tiens donc, un B en retenue ?

Feat : Ulrich Mc-Cullen

Alors que je tendais mon livre au professeur, il se figea un instant. Semblant pour le coup étrangement gêné, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il lui arrivait. Ni même ce qu’il se passait depuis quelque minutes qu’il était là. Cette heure de colle prenait un air de Breakfast Club (Très bon film par ailleurs !) … Après un dixième d’instant, le jeune homme fini par s’excuser platement pour m’avoir réclamé mon livre et m’invita à le ranger. Après un regard quelque peu étonné, je me fronça légèrement les sourcils. Retournant à ma table, je l’observai discrètement. Malgré sa démarche digne et fière, quelque mimique trahissait son mal à l’aise. Bon certes, son sketch était quelque peu bizarre … Enfin après, je m’en foutais un peu. Je suis assez égoïste et tant que rien ne touche à mon cercle privé, je me contrefiche de tout ce qui se passe au même titre que ma première chaussette.
 
Aaron se dirigea vers le bureau et sorti un livre de son attaché caisse. Sherlock Holmes. Pas vraiment mon genre de livre. Néanmoins, la vie de son auteur, Sir Arthur Conan Doyle, était très singulière et transparait complètement ses propres expériences avec celles de son héros. C’était assez amusant avec le recul. Alors que je m’apprêtais à me renfermer à nouveau dans ma mauvaise humeur (doublé d’avoir une belle occasion d’étaler ma science), il me prit de vitesse, prétextant ne cherchant simplement qu’à alléger la lourdeur de ma punition. Surpris, la curiosité devait maintenant se lire sur mon visage puisqu’il esquissa un léger sourire.
 
- Heu … Et bien … A la bonne heure ? Je crois …
 
Encore une fois, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Il n’allait quand même pas me faire la lecture ? Ce serais vraiment ridicule … Enfin, j’appréciais néanmoins l’intention. Tous les professeurs n’aurais pas été autant à l’écoute des élèves. Me prêtant au jeu, malgré ma franche réticence, je m’apprêtais à l’écouté. L’étude en rouge, le roman le plus célèbre de Sherlock Holmes était de loin la meilleure histoire (La dernière adaptation avec Robert Downey Jr. serais d’ailleurs la plus ressemblante au Sherlock Holmes des livres), aussi, lorsque le professeur démarra sa lecture je sursautai. Dans un nuage de fumée, des personnages se distinguais au fur et à mesure, et je pu clairement deviner le personnage de Sherlock Holmes en personne me dévisagé de toute sa hauteur. Particulièrement intimidé pour le coup, je me redressai instinctivement de ma chaise pour faire un ou deux pas en arrière.
 
C’était donc ça son pouvoir ? Rien de bien franchement utile mais il avait au moins le mérite d’être plutôt impressionnant. La première surprise passé, je commençais alors à détaillé ce qu’il se passait. Les ombres s’agitaient autour de moi, les scènes s’animant, je pus redécouvrir le livre sous un angle que personne n’aurais jamais vu. Au bout de quelque minute, je fini par me prêter au jeu, circulant dans la pièce pour observer la scène sous le meilleur angle … Je me risquais même à passer ma main au travers des protagonistes, histoire de voir ce que ça fait (Tout le monde aurais fait la même chose !). Même si il est généralement difficile de me faire retombé en enfance, je devais définitivement avouer que ce que je voyais me laissais particulièrement bouche bée
 
- C’est … assez impressionnant …

Tiens donc, un B en retenue ?

Feat : Ulrich Mc-Cullen