Terminé. || DLFHIFOZRFYGZFUOGZ. (sisic'estuntitre) | Pv Linkounet. ♥

Pourquoi a-t-elle l'impression de mourir sur place ? Putain Anarchy, apprends à fermer ta gueule, tu l'fais d'habitude. Elle se tabasse mentalement, se fait plus petite extérieurement. C'est pas possible. Elle a pas demandé ça. Elle aurait dû mourir, elle aurait dû se taire et ne jamais parler. Être muette, voilà.

▬ Aucune idée. Aïe. Gautier, tu m'fais mal. Mais je laisse pas une amie tomber quand elle est dans la merde, c'est pas plus compliqué que ça. Au contraire, c'est beaucoup plus compliqué.

Il a même pas l'air de croire ce que lui il dit. Okay, elle est un peu surprise, qu'il dise ce genre de choses. C'est pas souvent que ça lui arrive, mais tout de même. Elle repasse sa phrase dans sa tête, comme pour trouver une réponse, briser le silence soudain qui s'installe entre eux. Elle n'ose même pas le regarder, alors quelle devrait. Après tout ça, ne pas pouvoir le fixer, c'est comme refuser de lire un manga qu'on a acheté. Ca a été douloureux d'en arriver là, alors maintenant, faut pas se gêner...

▬ Dans la merde, tu dis... J'avais pas l'impression d'y être, pourtant.

C'est vrai. Elle se sentait pas si mal, avant. Elle savait que sa façon de penser l'empêcherait d'avoir une centaines d'amis. Mais pas au point d'être dans la merde. Ca fait mal, que quelqu'un le dise, que quelqu'un s'en rende compte avant nous. Surtout quand c'est quelqu'un qu'on apprécie, qu'on adore même.

▬ Et.. Comment t'as l'intention de t'y prendre, pour m'en sortir ? Désolée, je suis curieuse, c'est tout.

Une échappatoire, pourquoi ne pas s'accrocher à la perche qu'il lui tend ? Elle soupire. Sortir de son trou pour affronter la lumière. Ouvrir la porte pour prendre l'air. Elle sourit. Pourquoi pas ?

▬ Alors vas y. Fais c'que tu veux. J'te suis, Gautier.

J'ai même pas balbutié. T'es doué.

Si court. Le moment où elle s'est sentie confiante. Forte. Sans peur. Si court, ce moment. Si douloureuse, la réalité qui revient. Elle se force à se cacher, à masquer tout ça. Sois forte, putain. Elle déglutit, passe une main dans ses cheveux; Attend. Il n'a pas l'air si courageux, c'est déconcertant. Peut-être encore son histoire de second degré ? Est-ce qu'elle a pris au sérieux une nouvelle blague ? Ridicule, je suis si ridicule.

▬ En fait je sais pas du tout.

Il beugue encore plus qu'elle-même. C'est la première fois qu'elle fait rougir quelqu'un, qu'elle lui fait perdre ses moyens. Ô Anarchy, comment fais-tu pour être si stupide ? Vilaine voix dans son esprit... La ferme. Conscience, tu parles. Anarchy attend, une nouvelle fois. Que va-t-il dire, que va-t-il faire ? Il nen sait rien. Tu es un cas désespéré. La feeeerme.

▬ La première étape pour s'habituer aux sensations sera... LES MONTAGNES RUSSES !

Surprise. t'es déçue ? Effrayée ? Déballes tout. Un instant de pure absence mentale la prend. Montagnes russes. Est-ce qu'il est vraiment sadique ? C'est une blague, non ? Elle tremble un peu. Motives-toi. Dis-toi que c'est pour pas rester comme ça éternellement. Que tu vas pas mourir si tu voles sur des rails. Chut. Ne penses plus. Elle obéit. Ne réfléchit plus.

▬ ... Okay.

Pas encore ça, la voix. Essayant de se rassurer toute seule, elle jette un regard au manège en question. Et là, gros mirage. C'est pas un simple grand huit qu'elle voit, c'est l'Enfer lui-même. Lucifer, me voilà. Prêt ou pas, j'arrive... Pourquoi ses parties de cache-cache lui reviennent ? Elle hausse les épaules, se tourne vers Gautier. Et lui lance un fuckin' regard déterminé.

▬ Okay !

Plus fort, plus sûr, plus confiant. Elle serre le poing, sans pour autant le brandir, faut pas exagérer. Et s'il n'est pas sérieux ? Il se joue de toi, Anarchy. Il fait semblant. Elle secoue mentalement la tête. Chut. Tu verras, quand il te lâchera. Penses au maître d'école. Tous les mêmes. Chut. Il ne faut pas penser. Il faut faire confiance. Pour une fois.

Comment se donner le courage de courir à sa propre mort ? C'est dur, c'est très dur. Intérieurement, des chibis d'elle hurlent leur peur ; elle va probablement s'évanouir, faire une crise cardiaque et clamser piètrement dans un foutu wagon. Sa main passe dans ses cheveux ; ses yeux fixent intensément l'attraction ; Link n'a jamais fuit devant un temple. Sauf quand il ne lui restait qu'un coeur. Alors Anarchy ne fuira pas. Poings serrés, sourire fixé, détermination inébranlable.

Salut la Mort, je m'appelle Kyara. Okay, elle se croit un peu dans un film d'action, où l'héroïne se décide à foutre en l'air sa trouille pour commettre le suicide le plus ridicule de l'existence de l'humanité. Sauf que les héroïnes finissent toujours par avoir une réaction whysoclassious, donc elle, ça fera pareil, non ? T'es pas dans un film chérie. Ta gueule.

La ceinture se clipse. Il est foutrement proche d'elle. Sauf qu'elle y fait même pas attention. Patin ; pourquoi elle lui dit pas qu'elle veut descendre ? Qu'elle veut partir et ne plus jamais revenir, même si cette action la conduit trop vers la honte et la dépression nerveuse ? Wait. Réfléchis Anarchy ; T'as toujours voulu être une ado' normale, pour une fois qu'on t'offre cette possibilité, tu prends ton courage à deux mains. Et j'me casse avec ?

Elle se lèche les lèvres, histoire de les humidifier un peu. C'tout sec, par là. Proche de l'hyperventilation, elle ne dit rien, elle sert la barre de protection d'une seule main ; l'autre est agrippée à sa propre cuisse. Comme ça elle est sûre de ne pas faire mal à Gautier, si elle a peur.
Le wagon démarre, doucement.
Elle lui jette un regard.

▬ Gautier ? Je te hais.

Première montée. Lente, douloureuse, effrayante. La mort l'attend, c'est pas possible de survivre psychologiquement à un tel truc. Elle se broie la jambe, se craque les mâchoires. Ses cheveux fouettent l'air, derrière elle. N'aie pas peur. Penses comme Link. Tête baissée ; genoux serrés ; ton arme c'est ton courage. Passe de l'épée de bois à Excalibur, merde ! Auto-rassuration. Patin, ça marche. Elle reprend peu à peu sa respiration, s'apprête à remercier son ami à côté d'elle...

▬ Ok laisse-moi juste deux secondes. Je crois que je me suis foulé la cheville en montant.

Menteur. Ses sourcils se froncent brièvement, elle ouvre la bouche, mais n'a pas le temps de prononcer un mot.
Chute.

Rapide. Violente. Elle serre les crocs, tente de ne pas crier. Ses griffes labourent sa cuisse d'un coup. Niiiiih. Les autres crient à peine ; explosent de rire ; s'amusent. Pas elle, pas vraiment. Et Excalibur redevint de bois...

Le wagon redescend. Crispée, Anarchy n'a même pas envie de bouger, de peur que la peau de sa jambe s'arrache dès qu'elle lèvera la main. Les doigts de celle de gauche se détachent lentement de la barre de fer, une petite cloque gonflant sous sa peau. Aïe. Elle tourne enfin la tête vers Gautier, prête à l'engueuler pour lui avoir menti.

▬ Non mais en fait ça me grattait juste. Oh.. Gautier, tu me brises le coeur.

Elle lève enfin les bras, le regarde fixement ; longuement ; mais sans aucune méchanceté. Juste neutre. Un regard presque vide. Pas d'émotions, pas de peur.

▬ Gautier. Pourquoi tu me mens ? Toi aussi tu as peur de l'avis des autres ?

Le wagon remonte. Il faut qu'elle se dépêche.

▬ Je ne te juge pas. Mais ne me mens plus, s'il te plaît. Ca se voit sur ton visage ...

Conclue bien.

▬ Je t'aime bien, moi.

Le train de l'enfer entame de nouveau sa descente.

Elle en est à un point où elle arrive même à être mentalement sarcastique. Surprise par ses propres paroles, elle essaye de le cacher, d'être un tant soit peu forte. Histoire de prouver au monde entier que, pour une fois, elle s'écrasera pas. Le mensonge ça lui a jamais plu ; une fois elle tolère, deux fois un peu moins. Surtout quand c'est quelqu'un qu'elle apprécie, comme Gautier. Elle passe une main dans ses cheveux, tente de sourire. Même pas le temps de s'excuser qu'il la tire ors du wagon, le contact l'électrisant par habitude.

Il a l'air presque stressé. Comme si une réponse de sa part aller provoquer sa mort. Genre Anarchy fait peur, quoi. Elle éclate de rire, dans sa tête. Le jour où cette petite chose fera peur, elle couinera de bonheur. Autrement qu'avec ses yeux, j'entends. Extérieurement, un sourire finit par fendre ses lèvres. Oui oui, elle est amusée. C'est dingue, mais finalement elle regrette pas d'être sortie de sa piaule.

▬ Je suppose que tu me croirais pas si je te disais que j'en ai aucune idée. Bingo. T'as tout compris.

Okay. Elle est agacée, un peu. En même temps, c'est comme s'il lui disait "si j'te mens encore une fois tu penses que tu me croiras ?". Dans son esprit de zombie asocial, c'est juste ça. Une insinuation douloureusement énervante ; une phrase conduisant inexorablement à une mort lente et pleine de souffrance. Non, aucune exagération là-dedans. Une Nanarchy en colère, c'est vicieux et méchant.

▬ Mais c'est en partie la vérité. Peut-être pour me rassurer, je sais pas, dire des bêtises pour détendre les gens. Des fois je fais même plus gaffe à ce que je dis. Je n'ai pas peur de l'avis des autres depuis un moment.

Aha. Son sourire s'efface d'un coup. Elle sait pas s'il ment, mais c'est pas logique. S'il a plus peur de l'avis des autres, certes ça explique sa manie à sortir des conneries plus grosses que lui. Mais ça explique pas le fait qu'il mente sans même s'en rendre compte. Ou alors c'est qu'il est sacrément con. Patin Nana, penses pas comme ça. Il est pas méchant avec toi, tu veux pas tout gâcher, si ? Elle soupire, longuement. Ouvre la bouche, mais n'a même pas le temps de dire quoi que ce soit.

▬ Je t'aime bien, moi aussi.

Elle avait oublié qu'elle avait lâché ça dans le manège. No stress. Tu dis un truc, logique qu'il réponde non ? Nya nya, taggle voix intérieure. C'est trop pour elle, là. Déjà, y a l'agacement d'avoir été victime d'une courte série de mensonges. Ensuite, y a la gêne de recevoir cette phrase alors qu'on s'apprête à engueuler joliment son interlocuteur. Et pour finir, y a les restes de son don qui lui picotent la peau, comme des fourmis qui courent sur elle.

Hyper désagréable, comme sensation. Elle le regarde pendant cinq minutes sans rien dire, évaluant sa propre réaction. Comment on doit réagir face à ça ? Merde, elle est pas habituée à devoir autant parler. Pfiou. Si j'me casse, il va faire la tronche ? J'y comprends rien moi, à c'qui s'passe vraiment...

▬ Je vois. Pause. Donc si j'ai bien compris, en fait t'es encore plus paumé que moi. Merde, j'avais dit en douceur. Euh.. Je veux dire.. Non, pas ça mais... Tu galères avec toi-même quoi.. Penses à Excalibur. Lin.. Euh Gautier.. Bref. Laisse tomber, oublies tout ça...

Clap. Clap. Clap. Intérieurement, les applaudissements sarcastiques font rage. Elle s'insulte. Deux fois. Elle lève les yeux. Bon Dieu, depuis combien de temps ils sont là ? Oui, cherches une excuse pour partir... Elle se mord la lèvre. Son faciès reprend une teinte cramoisie.

▬ ... Je crois que je vais.. Te laisser.

Retournes-toi. Dégage. Pars. Elle tourne les talons, serre les poings. Et commence à s'en aller. Ses pas se font plus rapides de minute en minute. Il faut plus qu'elle dise quoi que ce soit, pendant une bonne quinzaine d'heures. Prochaine fois, j'resterais avec Link. Contradictoire.