THE S-CLASS WILL BE WATCHING YOU [PV]

THE S-CLASS WILL BE WATCHING YOU

Ombre dans la nuit. Voilà ce que je suis. Avec agilité, je me faufile dans le complexe sportif. Une dizaine de minutes et me voilà ressorti, deux cordes d'escalade accrochées autour du cou. Je regarde Francesca et lui lance un sourire ravi. Je suis vêtu d'un costume noir, un masque de clown cachant mon visage. Ce soir, plusieurs d'entre-nous sont en mission. Ce soir, nous envoyons un message fort aux clans de la guerre des classes. Tout en chantonnant, on se dirige ensuite vers les salles de biologie. Là-bas, moi et Francesca dérobons trois squelettes. Le silence plane sur le pensionnat et je me mets à chantonner un vieux générique de Lucky Luke.

Puis j'éclate de rire dans la nuit. Un rire qui se répercute contre tous les murs. Pourtant, rien ne bouge. Tout est endormi. J'étouffe mes derniers éclats de rire et me dirige vers le point de rendez-vous. On est tous là, devant l'entrée du pensionnat. Chacun a apporté du matériel. Je les regarde tour à tour ; mes nouveaux compagnons de classe. Je prends un squelette dans mes bras, imite vulgairement une valse. « Alors mon petit Heath, ça te plaît ? » Je parle à un squelette. Aussi étrange que ça paraît, c'est amusant. Je penche mon oreille près de ses machoires. « Comment tu dis ? Ah oui c'est vrai, toi c'est Gautier. C'est vrai que le leader de RED a changé. » Je pousse un faux soupir, prend un ton théâtral. « C'est facile de se réveiller amnésique un jour et de tout laisser à son pote. » L'amnésie d'Heath ne m'intéresse pas vraiment. J'ai toujours pensé que c'était Orest qui l'avait rendu amnésique mais je lui ai jamais demandé. En tous cas, bien fait pour lui. Mais la perte du leader n'a pas étouffé la Vague, elle est toujours là. Ce n'est pas vraiment un problème. Après tout, les S dominent.

Je rigole comme un dément et assois mon squelette. Pendant que les autres s'affairent à les déguiser des différentes tenues, je passe un nœud coulant autour des cous squelettiques. « Désolé Gautier mais tu vas devoir monter tout là-vaut et y rester toute la nuit. » Je me redresse et frappe dans mes mains avant de m'adresser aux autres S. « Allez, un peu plus de nerfs, feignasses. » Qu'est-ce que j'aime être agaçant. Avec Orest et Narcisse, j'aide à finir le chef d’œuvre. Notre chef d’œuvre. Notre avertissement à tous les clans de la guerre des classes. J'observe les squelettes un à un. Un squelette vêtu d'une uniforme rouge pour RED avec une batte de base-ball pour symboliser leur violence. Un squelette vêtu d'une uniforme violette avec une tasse de thé pour RTP. Et enfin, un squelette vêtu d'une tenue d'ouvrier pour WIP avec une fleur pour symboliser leur pacifisme. La cerise sur le gâteau pour Nathaniel : une inscription couleur or. Je souris. L'opération est finie. Il est temps d'aller se reposer. Demain pour la rentrée, les élèves auront une drôle de surprise.

[hrp : le rp se situe la veille de la rentrée, c'est-à-dire le 31 août si je me trompe pas]

S CLASS

L’idée de l’opération était tout simplement géniale.
J’affublais Nikolaï d’une tape amicale sur l’épaule pour lui montrer l’étendue de mon admiration face à une telle inventivité. Quoi de mieux un jour de rentrée qu’une déclaration de guerre envers les trois camps du pensionnat ? J’étais prêt à parier que tous allaient forcément réagir suite à ça, que les élèves en parleraient pendant des semaines. Un sourire satisfait se glissa sur mes lèvres quand enfin Niko ressortit du complexe sportif avec les cordes d’escalade. J’avais apporté mon uniforme de E, assortie d’une cravate rouge et d’une batte de baseball. J’avais sacrifié ma propre uniforme pour la cause des S, et si ça n’était pas une preuve de loyauté, que notre chef aille se faire mettre.

J’ai l’air de mauvaise humeur ?
Sans aucun doute. Se trimballer dans la nuit avec une Nova sur le dos qui vous a collé une uniforme d’ouvrier autour du cou pour vous faire un foulard de scout, ça n’est pas agréable. A la base, c’était destiné à déguisé le squelette de WIP - de même que la rose qu’elle avait collé dans mes cheveux ; soit disant pour imiter le pokémon Rosalia. J’avais préféré me passer de commentaire -et, que ce soit clair, j’adore Pokémon en temps normal-, considérant la réaction excessive et presque trop joyeuse qu’elle avait eu quand je lui avait traduit le surnom S de Nathaniel, la veille de l’opération. Si j’avais su qu’entendre « Léviator rouge » pouvait la faire réveiller les deux chambres, je me serai abstenu de lui dévoiler.

Bref, cette fille était une plaie, et pas seulement parce qu’elle me filait des coups sur les côtes pendant que je marchais, m’obligeant à me déplacer comme un zombie dans le derrière duquel on aurait enfoncé un moteur. Le chemin fut un vrai calvaire, au bout duquel elle descendit finalement pour déguiser le squelette de WIP. Je m’occupais de celui de RED, le laissant ensuite entre les mains de Niko qui décidait de se fondre en une valse. Après une pareille vision, je me promis de ne jamais évoquer le sujet de son orientation sexuelle. Je tendis à Nova l’un des deux pinceaux que nous avions volé et commençais à peindre le visage des squelettes en sa compagnie.

Je n’avais jamais été doué pour la peinture, mais croyez-moi, après un ou deux coups de pinceaux bien placés, on aurait vraiment dit le Joker. …Le sourire raté, les yeux absolument pas identiques et le nez en bordel, mais c’était quand même pas mal. Je me reculais, observant mon oeuvre magnifique puis aidais à monter les squelettes en compagnie de Niko et Narcisse. C’était beau, franchement, bien trouvé, et il nous fallut peu de temps pour réussir à hisser les squelettes en haut de l’entrée.

Le seul mauvais point, c’était les « fausses alertes » de Nova, en position de guet.
Quelle idée d’envoyer la plus forte des S dans un rôle aussi pourri ?

Je soupire finalement d’aise, content d’être venu à bout de l’opération. Mon regard glisse sur les autres S, un accord commun sans mot s’installe, désignant la fin de l’opération. J’entends le bruit du flash de l’appareil de Francesca, bien trop fatigué pour y accorder un peu plus que mon audition. Je suis crevé - et comme si ça ne suffisait pas, Nova retourne me sauter sur le dos. Grognement, mais son rire de satisfaction effaça presque ma mauvaise humeur. Elle paraissait tant heureuse de ce genre de choses que je décidais d’éviter de râler et me promis de ressortir ma Gameboy un jour.

Toujours est-il que l'opération était un succès.

Elle était impatiente Nova, comme toujours. Toujours partante pour tout. Toujours enthousiaste. Toujours, toujours. Et surtout beaucoup trop tout, beaucoup trop la. Nova c’est la gamine insupportable qui te demande toutes les cinq minute « Alors c’est quand qu’on arrive ? C’est bientôt ? On est loin ? » Sautillant sur la banquète arrière dans un bouquant a la limite du supportable. Nova est la gamine chiante qui s’emporte pour un rien. Et pourtant, elle respire fortement pour calmer le cœur. Pas toute suite Nova, pas toute suite, garde ça pour plus tard, tu verras, tu t’emporteras. Et t’auras le droit. Elle aimait bien les annonces de projets, elle aimait bien en faire partie, être à leur suite. Etre utile. Elle voulait qu’ils l’aiment les S, elle voulait qu’ils l’acceptent. Elle faisait tout pour ça. Elle avait ces sourires de gamine qui pense envahir le monde avec un bouclier en plastique, une épée en bois. Nova elle pense pouvoir retrouver ses horizons infinis en leur compagnie. Elle pense pouvoir devenir plus forte encore. Forte, elle l’est déjà pourtant. Dangereuse même. Mais ça elle le sait Nova. Elle sait qu’elle en fait trembler certain. Elle sait qu’on se méfie. Elle le sait même trop. C’est pour ça qu’elle est la. Au milieu des cravate dorée, elle est la, parce que la peur, c’est ce qu’on lui demande d’instaurer. Devenir le cauchemar avant même la nuit tombée.

On lui avait dit, Nova, en parle pas, c’est secret. Projet de S à ne pas dévoiler. Alors elle avait mit ses mains sur sa bouche, hoché deux fois la tête pour acquiescé. Pourtant ça lui bruler la langue. Oui j’dis rien PROMIS. C’est Orest qu’avait subit les conséquences de tout ça. Elle l’aimait beaucoup Orest. Parce que c’était le seul qu’avait bien voulu être avec elle, sans être obligé. Alors elle avait eut un moment d’hésitation, un moment de t’es sur hein ? Tu mens pas dit… Et tout ça, ça avait été suivit de sourire en cascade. Des tas de sourire que l’on laisse enfaite réellement s’épanouir. Elle le quitte pas Nova, surement que comme les autres, il la supporte pas. Mais elle essaye de se dire que c’est pas pareil. Parce qu’il l’écoute parlé. Parce qu’elle est persuadé d’être l’équipe de choc quand elle est a ses cotés. Il rattrape un peu ses conneries, Orest. Quand elle gueule dans la nuit que Nate est un génie, qu’elle l’aime pour son surnom et qu’elle le veut dans son équipe. Il est pas sorti d’affaire Nate, lui non plus. C’est presque sur quelle va lui courir après en lui criant « POKEBALL GOOOO ». Elle les aime tous les S, Nova. C’est pas vraiment de sa faute si c’est pas réciproque. C’est pas vraiment de sa faute si elle colle pas sur tous les points au profil de la maison.

Elle court partout aujourd’hui Nova, elle reste tout prés d’Orest, elle cherche a gardé le contact comme elle peut avec lui. Quand elle touche a son ventre comme ça, c’est presque pour se rassurer. Tu partiras pas toi hein ? T’as pas peur dis… Saute sur le dos, hurle que vous êtes trop fort ensemble. Invente des nouvelles conneries dont il ferra parti. Et puis c’est les préparations qui se mettent en place. Les costumes qui s’enfilent. Tu laisses ça aux autres après un coup de pinceau sur le nez d’Orest. J’men occupe, j’fais ça bien, vous en faite pas. Personne passera. La mission on l’accomplira. Mais faire la surveillance, c’est toujours à ta manière. Et toutes les cinq minutes, tu cries comme une cassos.

« CEST BON IL Y A PERSONNE »
…
« IL Y A TOUJOURS PERSONNE »
…
« AH IL Y A QUELQU…. AH NON FAUSSE ALERTE. »
….
« BON BAH DU COUP IL Y A TOUJOURS PERSONNE »
…
« PERSONNE TOUJOUUUUUURS »
…
« SOLITUUUUUDE »
…
« IL Y AVAIT QUELQU’UN MAIS J’MEN SUIS OCCUPEE »
…
« DU COUP IL Y A PLUS PERSONNE »

A force, ça devient juste un bruit de fond. De toute façon, qui voudrait passer avec Nova dans les environs….

UN PETIT PAS POUR LES S...

Faust n'était pas censé participer à cette petite réunion, mais il était venu malgré tout. Un peu à la bourre, certes, débarquant comme une fleur tandis que les autres étaient en train d'apporter la dernière touche à leur méfait, mais il avait d'autres choses à faire, lui, hein. Alors vous fermez vos bouches à caca, les médisants. Humpf. Donc, gros cul avait décidé de voir ses nouveaux super potos trop cools, les S, en action. La joie m'envahit, yahou. Alors, ils allaient faire quoi de beau ? Fracasser la gueule d'un élève random ? Droguer une nana populaire pour l'obliger à faire plein de conneries et ruiner ainsi sa réputation ? Eh bien non. Rien de tout ça.

Car dans la nuit, les S allaient en réalité déguiser des squelettes et repeindre les murs en or. ... Ah bah ouais, trop cool quoi. Ce sont des rebelles, des vrais. RED n'a qu'à bien se tenir face à ce niveau de badasserie ! Après tout, qu'est-ce qu'ils ont fait eux, hein ? À part ravager le Hall et les salles de classes ? Rien, on est d'accord. ... Non mais je vous jure que je suis enthousiaste. Promis juré craché. Je suis en totale admiration devant cette action phénoménale des dorés ! Même le Joker tremblerait d'effroi devant ces êtres animés par la haine, incarnation de l'apocalypse qu'ils sont. J'en mouillerais ma culotte si j'étais une fille. Grave.

Non, j'déconne, ça fait franchement tiep. Faust avait signé pour la domination et le pouvoir, pas pour participer à une révolte digne des maternelles. Fichtre, diantre, zut, flûte ! Allez, j'ose: SAPERLIPOPETTE !!! Donner un avertissement, c'est bien gentil, mais pour un habitué des séries et films, il trouvait le scénario un peu maigre. Si encore les squelettes pendus étaient remplacés par des élèves inconscients, chacun venant d'une classe différente, là okay, il pourrait admettre que ça a un minimum de gueule. Mais pour le moment, il avait du mal à voir où était les génies du mal. À cet instant, Faust avait une folle envie de prendre les devants afin d'expliquer à ces guignols ce que c'est, d'être un véritablement connard sans foi ni loi. M'enfin, la situation étant ce qu'elle est, il n'avait pas vraiment le choix. Mieux vaut laisser pisser que de se prendre une giclée ( J'm'en vais la mettre sous copyright celle-là. ).

Bref, le solitaire n'avait rien de mieux à faire que d'observer de loin. Il n'avait pas envie de participer à ces gamineries et encore moins l'intention de discuter avec ses "camarades". Entre le type qui faisait le mariole en causant au squelette représentant le chef de RED - misérables cloportes qu'ils sont - et l'autre gamine surexcitée - bonjour la discrétion - qui n'avait en réalité qu'une année de différence avec notre blondinet à lunettes, comment lui en vouloir ? D'ailleurs, s'il n'utilisait pas actuellement son pouvoir afin de conserver son apparence svelte, nul doute que Faust aurait volontiers utilisé une autre magie pour que Nova ferme sa petite gueule. Il y avait bien Narcisse pour tenter de la calmer, mais Faust doutait que cela serve à quoi que ce soit. De ce qu'il avait pu en voir et en entendre, la naine n'était pas vraiment du genre à prendre en compte les critiques de ses compères...

Quoi qu'il en soit, les minutes défilent et l'opération semble être un succès. C'est pendant que les autres s'en vont, fiers, que Faust se rapproche finalement de "l'oeuvre" des S. Un squelette en uniforme rouge accompagné d'une batte, un autre en violet avec une tasse de thé et enfin un en tenue d'ouvrier, tenant une fleur. Le tout avec une inscription dorée pour compléter le tableau. Que de talent, que d'imagination, je suis soufflé. Au moins autant que Archiperplexe qui, après avoir observé l'ensemble d'un air critique, lâcha un soupir exaspéré. Un boulot d'amateur, à peine digne de la détérioration que pourrait causer une racaille de rouge. Il perdait son temps. Heureusement, la rentrée était proche et, avec elle, viendrait des événements beaucoup plus intéressants pour un esprit en quête de vengeance comme le sien.

C'est tout le mal que l'on souhaite à ce sympathique personnage qu'est Faust.