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 Hamish & Zelda ▬ Toilettes

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MessageSujet: Hamish & Zelda ▬ Toilettes   Hamish & Zelda ▬ Toilettes 1400359500-clockDim 25 Jan 2015 - 2:59
A. Hamish Beckers & Zelda P. Stymest

Téléportés l'un après l'autre dans la même cabine de toilettes. La serrure semble cassée, ils ne peuvent plus ouvrir la porte. La salle entière est également fermée à clé.


HRP:
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MessageSujet: Re: Hamish & Zelda ▬ Toilettes   Hamish & Zelda ▬ Toilettes 1400359500-clockMar 27 Jan 2015 - 16:58
Aiden & Zelda
Il aura tout donné, ce soir. Il aura tout fait pour elle, tout fait pour lui — tout fait pour briser l’éternité de sa vie éteinte. Alaska, belle Alaska, il n’a fallu que d’une seconde pour qu’elle lui soit arrachée. Il aura tout essayé, tout fait pour le bonheur. C’était improbable, pourtant, lui qui avait toujours agit dans le but de l’éviter. Fuir sa famille, fuir son amour, taire ses sentiments pendant un siècle pour espérer les oublier.
Comme si, Aiden, comme si tu pouvais. comme si tu pouvais l’oublier.
Il a compris ça un peu tard, il a vu que cette humanité lui était collée. Attaché, enchaîné à cette façon d’être, à ce malheur qui a fini par le définir en tant qu’homme. T’es rien Aiden, sans ce désespoir ancré dans tes pupilles, t’es rien, sans cette tristesse qui fait battre doucement ton coeur déchiré. Il a pas compris ça, il s’est laissé aller, en oubliant qu’elle finirait par disparaître, qu’on finirait par lui enlever.

Il s’est amusé, oubliant sa plus cruelle vérité.
T’es seul Aiden. Diablement seul.

Qu’est-ce qu’il est censé faire ? Il a le coeur porté vers une tristesse qu’il ne peut pas accepter.
Coincé là, comme un beau diable, dans une cabine minuscule. Il sait même pas ce qu’il fait là, dans cet endroit, sur cette île — à cette époque. Son corps a survécu, s’arrachant de force à son âme, oubliée il y a 100 ans. L’immortalité, c’est bien loin de tout ça. C’est un corps désarticulé de tout bonheur, forcé de vivre sans raison, sans attache, sans motivation. Il n’avait pas envie de rester près des personnes qu’il n’aimait pas, il tenait trop à celle qu’il aimait pour s’accorder le loisir de rester avec elles.
C’est tellement ironique et cruel qu’il se met à rire, le désespoir qui file entre ses lèvres bleues, à mesure que la température descend.
Bienvenue, Zelda. Bienvenue dans l’antre du désespoir.

« Arrachés à nos bonheurs pour être téléportés dans cet endroit avec une inconnue. Quel horrible sens du goût. »

C’est pas contre toi. C’est pas contre lui.
C’est contre le monde, contre sa propre existence, contre tout ce qu’il n’arrive pas à contrôler. L’avantage, avec l’inconnu, c’est qu’il parvient à s’en défaire sans mal. Il lui faut un coupable, t’as juste la malchance d’avoir été choisie. L’oeillade vide, regard porté dans le tien, pourtant tâché d’une souffrance qu’il ne peut que comprendre. Il la baisse encore, brutalement, et déjà, le gel se répand sur la serrure brisée.
Coup de pied sur le mécanisme qui cède dans un bruit sourd, il balaie la pièce du regard avec un manque de patience évident.
Il n’a pas envie de rester ici, il veut la retrouver.

Il veut retrouver son bonheur.

Pourtant, il refuse de l’admettre, mais il l’a perdue. Elle est déjà avec un autre, et pour une fois, il se moque bien de l’état d’esprit dans lequel elle se trouve. Alaska est loin de lui, et ça le tue de voir cette euphorie, ce bonheur s’envoler alors qu’il semblait l’effleurer. Il est pris au piège, emprisonné dans ce huis clos avec cette fille qu’il commence déjà à détester — comme une raison à cet isolement.
Cette fille qui, cruellement, semblait elle aussi terriblement seule.

« Il a au moins eu le bon sens de trier les gens par leur état d’esprit. »
pv. zelda •• 23 décembre •• lightsteelblue •• tenue
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MessageSujet: Re: Hamish & Zelda ▬ Toilettes   Hamish & Zelda ▬ Toilettes 1400359500-clockSam 7 Fév 2015 - 15:21
i'm sick and tired of tryin to hide the mess that i am † aiden
Inanimée.
Elle n'est plus qu'une poupée désarticulée, plongée dans l'obscurité.
Rien ne pourra plus réveiller le cadavre de ses sentiments.
Elle est désespérément seule, la petite fille aux cheveux blancs.

Et elle ne réagit pas, lorsqu'on l'enlève, lorsqu'on l'emmène dans une pièce glaciale. Elle s'écrase mollement sur le sol, les yeux éteints. Elle voudrait effacer ses souvenirs, remplir le trou béant dans sa poitrine. Elle voudrait s'enfoncer dans le sol, être enterrée et ne plus jamais avoir à s'inquiéter, à éprouver ne serait-ce que la plus infime des émotions. La douleur qui résulte de cet amas de pensées sombres lui pique les yeux ; pourtant elle ne pleure pas, elle se contente de fixer la porte, ignorant le monde extérieur.

Une bulle de protection, où rien ne saura l'en tirer. Comme un prélude à la mort, une avant-première à cette sérénité qu'elle a toujours voulu atteindre. Ils lui disent que le suicide ne résout rien, qu'il se contente de détruire les chances d'arranger ses problèmes. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'à ce stade, les problèmes en question font partie de son être, et que les arranger reviendrait à l'achever. Elle s'enferme dans ce qui était autrefois son esprit, et qui n'est maintenant qu'un bordel de désespoir et d'absence de désir.

Non, elle ne veut plus rien. Elle ne veut plus l'affection qu'on lui a donné, l'amour qu'on lui proposait, le calme qu'on lui offrait. Parce qu'après le calme, la tempête est des plus dévastatrices. Parce qu'avec la joie vient le contraire, avec l'amour vient la jalousie. Et c'est cette jalousie qui lui a ouvert le cœur, qui l'a réduite à néant.

Tu redeviendras poussière.

La poupée est noyée dans le lac dans son propre sanctuaire. Elle s'est faite emporter par la tornade de ses propres sentiments. Alors elle se renferme sur elle-même, elle les écarte ; les Hommes finissent par vous faire souffrir, peu importe qui ils sont. Ils finissent par vous trahir, peu importe qui vous êtes. Et jamais ils ne s'excusent, jamais ils ne regrettent sincèrement la peine qu'ils vous feront ressentir.
Alors le meilleur moyen, c'est de s'enfuir, de ne plus avoir affaire à eux.

Le froid s'infiltre dans ses vêtements fins, lui arrache des frissons qu'elle ne semble pas ressentir. Les yeux vitreux, la mine effacée. Elle ne se sent plus vivre, elle n'entend même plus les battements faibles de son palpitant. Elle veut les étouffer, eux aussi. L'obliger à s'éteindre, le forcer à arrêter de battre. Juste quelques instants, juste le temps de lui arracher un ultime sourire.

« Arrachés à nos bonheurs pour être téléportés dans cet endroit avec une inconnue. Quel horrible sens du goût. »

Elle ne répond pas. L'ombre d'un rictus se dessine sur ses lèvres déchirées, sans qu'une trace de joie n'y apparaisse. La résignation d'une condamnée, tout simplement ; condamnée à voir leur joie, leur bonheur sans pouvoir y gratter sa propre part. Comme un pantin de cire, abandonné par son créateur, délaissé au fond d'un grenier.

Elle est persuadée que jamais elle ne pourra s'y faire. Jamais elle n'acceptera ses conditions, ses jeux. Ses jeux qui ne l'amusent plus, elle. Non, le jeu de l'existence est devenu douloureux, elle a conscience de perdre et ne sait comment remonter la pente qu'elle a dévalée. La pente où il l'a poussée. Il l'a jetée dans le vide et il ose la porter responsable de son état à lui, la rendant coupable de la rupture d'un lien pourtant si fort.

Et plus elle pense à ses propres paroles, moins elle y croit. Non, elle n'en est pas capable. Elle ne voudra plus jouer avec lui, elle ne saura plus lui accorder la confiance aveugle à laquelle il avait toujours eu droit. Et en cet instant, tout ce qu'elle veut, c'est lui faire ressentir la même détresse.

« Il a au moins eu le bon sens de trier les gens par leur état d'esprit. »

Le regard sans saveur de la blonde se tourne lentement vers l'individu, le sac d'os qui la compose tremblant de froid. Le même état d'esprit, dit-il ? Un rire affreusement faux prend forme dans sa gorge, qu'elle étouffe presque aussitôt. Ses lippes bleutées sont étirées en une grimace très éloignée du sourire qu'elle tente d'esquisser, et son visage trempé de larmes qu'elle n'a pas senti couler.

« Impossible. »

C'est craché avec toute la haine qu'elle commence à éprouver envers la race humaine, sans être réellement dirigé contre lui en particulier. Non, elle refuse de penser un seul instant que quelqu'un puisse être dans le même état qu'elle. Chaque fois que cet espoir s'est glissé sous sa peau, elle a finit par en souffrir, par se faire gifler de la main d'une réalité impitoyable. Si elle ne veut plus finir assise sur le carrelage gelé d'une petite cabine, elle fermera son esprit à toute forme d'espoir, de sociabilité ou simplement d'émotion lambda.

Elle se redresse lentement, ignorant les craquements de ses articulations mordues par la température ambiante. Pas un frottement contre ses bras recouverts de chair de poule ; elle n'a jamais réellement haït cette sensation qui, aujourd'hui, ne l'atteint même pas. Un regard maussade vers les portes probablement verrouillées, et elle s'écrase contre l'une, s'apprêtant à fermer les yeux. Mais c'est là qu'elle sent le changement, qu'elle s'aperçoit qu'aucun ragot n'a explosé dans son esprit alors que la soirée devait en être bourrée.

Et, plus que tout, c'est là qu'elle sent le souffle encore plus glacial que la pièce de quelque chose qui n'a rien de vivant.
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MessageSujet: Re: Hamish & Zelda ▬ Toilettes   Hamish & Zelda ▬ Toilettes 1400359500-clockLun 9 Fév 2015 - 0:46
Aiden & Zelda
C’est avec l’arrogance du désespoir que ses yeux viennent trouver les yeux, planter son immensité sombre, ses trous noirs emplis de souffrance dans le vide incommensurable de tes iris. Il t’observe, mains dans les poches, toute la taille qui vous sépare presque représentative de la différence entre vous. C’est ironique, devenir presque fier de cette tristesse sans nom qui le caractérise, de tout ce mal être qui le parcours. Il n’a rien à ajouter, rien à dire de plus à cette gamine brisée par la vie avant même d’avoir démarré la sienne.
Voilà ce que fait de mettre ensemble deux âmes brisées - elles se joignent entre elles pour achever leur destruction programmée.
Regarde, Princesse du Vide, le désespoir dans sa terrible étendue. Il a cette aura puante, la souffrance qui colle à sa peau blafarde, tout son corps qui évoque le désespoir dont il est incapable de se débarrasser. Il est absurde ; un poids trop grande de souffrance collé à ses frêles épaules, le visage résolu à subir encore davantage que ce qu’il a connu. Résolu à mourir - comme épuisé du bataille qui a perdu son sens.

Regarde Zelda, jusqu’où l’esprit peut aller avant d’abdiquer.
Sois le témoin du paroxysme de la souffrance qu’un Homme est capable d’atteindre.

Il trouve ça presque ridicule de te voir t’apitoyer, choisir la solution de facilité. Ca l’énerverait s’il n’était pas d’un calme effroyable, et pourtant, il se contente de l’observer avec toute la patience de ce monde qui n’est pas le sien.
Comme lessivé, à sa manière, par toute cette négativité qui traversait son corps. Cet orgueil qu’elle avait engendré, significative du fait qu’il avait fini par respirer tout ce Mal qu’il maudissait. Il était né heureux, et c’est seulement au fil du temps qu’il avait tout perdu, c’est parce qu’il avait voulu vivre qu’il avait fini par étouffer de regrets.
Tu as raison Zelda, c’est impossible. Vous êtes trop différents pour être réglés sur le même état d’esprit. Il peut te comprendre, lui, il sait ce que signifie l’abandon forcé - mais tu es sûrement loin de voir ce que signifie ne plus pouvoir aimer.
Si ce n’était que la peur, mais c’est au-delà de ça, c’est la nature-même qui refuse de le voir heureux, baigner dans ce bonheur sans avoir à blesser.

« Tu as raison, c’est impossible. Tu n’as que… 17 ans ? J’ai approximativement 25.47 fois ton âge. »

Il l’observe avec une certaine assurance, détaille chaque parcelle de son corps avec curiosité comme pour tenter d’en déceler certaines choses.
Il sait y faire, a apprit à connaître chaque signe de souffrance, de dépression, à faire face au Mal et en découvrir les moindres facettes. Il peut tout voir, ne serait-ce que deviner la souffrance à la lueur des yeux. Il voyait sa malédiction, dans les yeux de Sarah, et à présent, c’est une souffrance toute autre à laquelle il fait face, dans les iris vides de cette frêle demoiselle.
Peut-être avait-il des goûts morbirdes, comme un attrait pour les poupées dont l’intérieur était déjà exempte de vie. Ou peut-être, au fond, n’était-ce que sa ressemblance avec lui qui lui donnait cette envie de les rapprocher.

Qu’importe, qu’elle ait vécu des choses différentes. Il se moquait de savoir si sa souffrance était différente ou illusoire - elle demeurait présente et de ce fait, était plus qu’apte à le comprendre. Il n’avait pas envie de se prendre la tête, pas envie de jouer sur leurs différences. C’était leurs points communs qu’il voulait souligner, c’était ce mal qu’il voulait mettre à profit dans cette nouvelle rencontre.
Elle n’avait pas à avoir peur de celui qui n’avait plus rien à perdre. « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? » Il s’adossa à la porte d’une cabine, son regard rivé sur elle - comme l’oppression insoutenable de 100 ans d’attente. Il sait que ce n’est pas facile, lui qui gardait toute sa souffrance pour lui, mais plus encore, il savait que tu en étais capable. Car au fond de ses yeux, trop vieux pour un corps si jeune, résidait une certaine bienveillance.

« Je peux te raconter mon histoire en premier. Je ne cherche pas à t’aider, si tu te poses la question, mais autant rendre la chute plus facile à supporter. »
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MessageSujet: Re: Hamish & Zelda ▬ Toilettes   Hamish & Zelda ▬ Toilettes 1400359500-clockMer 11 Fév 2015 - 21:26
i'm sick and tired of tryin to hide the mess that i am † aiden
« Tu as raison, c’est impossible. Tu n’as que… 17 ans ? J’ai approximativement 25.47 fois ton âge.
- Chouette. »

L’amertume déchire sa voix, presque plus intense que l’agressivité qui se dégage d’elle. Le moment est terriblement mal choisi, elle n’a pas besoin de se faire encore abattre - par un inconnu, qui plus est. Elle n’a pas envie. Pas envie d’attendre la prochaine inspiration, le battement de coeur suivant. Elle devrait peut-être se laisser partir ici et simplement patienter, subir l’existence qu’on lui a imposé sans pour autant y prendre part.

« Qu’est-ce qui t‘es arrivé ? »

Le silence s’abat. Elle ne lui jette même pas un seul coup d’oeil, préférant couler un regard maussade vers le sol. Pourquoi lui raconter ? Pourquoi se confier alors qu’elle ne le connaît même pas ? Idiote. Elle l’a toujours fait. Elle a toujours préféré résoudre ses problèmes auprès d’inconnus, tout simplement parce que leur avis neutre la réconforte plus efficacement que celui de ses proches, teinté d’une pitié évidente.

« Je peux te raconter mon histoire en premier. Je ne cherche pas à t’aider, si tu te poses la question, mais autant rendre la chute plus facile à supporter. »

Zelda tremble. Elle tremble de froid, et d’un désir presque incontrôlable de tout déballer, de cracher sa haine envers l’humanité sur ce type qu’elle n’aurait certainement jamais rencontré sans l’intervention “brillante” de ces chers Cupidons. Elle se demande ce qu’il se serait passé, si elle avait pu parler réellement à Hadès. Si, au lieu de l’écouter, elle avait osé dire tout ce qu’elle avait sur le coeur. Et finalement, sa voix aussi douce que sa frêle carcasse retentit, dans un murmure empli de lassitude.

« La chute ? Je suis déjà au sol. »

Jamais elle n’avait autant eu peu d’envie de poursuivre une discussion. Elle a peur, peur de s’effondrer en plein milieu, et c’est cette peur qui la fait hésiter, qui la pousse à se mordre nerveusement la lèvre avant de prendre une profonde inspiration.

« Quelqu’un m’a menti. Pas quelqu’un d’ordinaire, sinon je n’en aurais rien à faire. Non, quelqu’un qui compte.. comptait beaucoup pour moi. Il m’a menti, m’a écarté de son jeu pour ma “sécurité”. C’est dingue, il a couché avec quelqu’un d’autre mais j’ai l’impression que c’est moi qui me suis faite baiser. Elle replie ses genoux contre sa poitrine, les battements paniqués de son palpitant la freinant dans son récit. Son regard s’assombrit encore, et un sourire résigné ourle ses lèvres. Dit comme ça c’est que dalle, mais pour moi c’est la pire chose qu’on aurait pu me faire. »

Elle veut sortir. Sortir de cet endroit, de ce pensionnat. Partir et ne plus jamais revenir. Oui, elle voudrait ignorer chaque putain d’être qui respire en ces lieux, et finir son existence au paroxysme du misérable dans un coin où personne ne l’ennuiera. Dans quelques mois, elle pourra partir. Dans quelques mois, son séjour à Prismver ne sera plus obligatoire.
C’est cette pensée qui la tient encore à genoux, sans lui permettre de rester debout. Cette pensée qui caresse son esprit comme la main douce d’une mère dont elle n’a jamais eu le loisir de profiter.

Pourtant elle sait qu’ailleurs, la vie serait pire. Finir internée pour avoir paniqué en public, crever enfermée dans une chambre et dans une camisole de force. Elle a beau désirer ardemment s’éloigner de cet établissement insensé, rien ne l’effrayait plus que d’être seule. D’être seule, sans repère, perdue dans un monde qui ne veut manifestement pas d’elle. Qui sait où elle irait, une fois dehors ? Aucun héritage ne l’attend.

« Je t’écoute. »

Et la voilà partie. Partie à parler avec quelqu’un dont elle ne connaît même pas le nom, quelqu’un qu’elle a simplement croisé sans le remarquer. La petite poupée brisée aussi peut s’accrocher à une bouée. Même au bord de la noyade, elle sait rassembler suffisamment de forces pour une dernière inspiration, une dernière bouffée d’air pur. Mais la mort est inévitable.
C’est cette même mort qui lui effleure soudainement le bras, avec la lenteur d’une personne ayant l’éternité devant elle. Zelda ne la voit d’abord pas, la silhouette floue agenouillée devant elle. Et son regard se vide une fois de plus, l’étincelle de curiosité qui y brillait quelques instants plus tôt s’évanouit. Elle sent son énergie se faire insensiblement drainer, sans y opposer une quelconque forme de résistance.

Parce que l’être sans vie qu’elle commence à distinguer représente pour elle la perspective d’un souhait réaliser. Elle ne voulait plus avoir affaire à un être vivant ? Eh bien les âmes des défunts sauront satisfaire ses propres envies. Des envies de compagnie, de soutien psychologique. Elle tend la main, oubliant instantanément la présence de l’autre. Et quand ses doigts traversent la demoiselle éteinte, quand le froid engourdit subitement chacun de ses doigts, un frisson d’excitation parcourt la colonne vertébrale de Zelda.

Elle les voit petit à petit, tout autour du brun. Son attention se focalise sur eux, sur chaque vision qu’elle aperçoit. Et tous se nourrissent de ses propres ressources, lentement mais sûrement.

« Les morts sont tout autour de toi. »

C’est prononcé d’une voix faible, sur un ton rêveur. Peut-être n’est-elle pas consciente, peut-être est-ce un de ces rêves éveillés qui lui embrument parfois l’esprit. Elle s’en moque éperdument.
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MessageSujet: Re: Hamish & Zelda ▬ Toilettes   Hamish & Zelda ▬ Toilettes 1400359500-clockJeu 12 Fév 2015 - 20:25
Aiden & Zelda
Soupir glacial - yeux levés vers le plafond de la salle, il a presque envie d’abandonner. Elle est pessimiste, bien trop pour qu’il ne puisse être sympathique - ses yeux sombres se glaçent, son visage perd toute l’empathie qu’il faisait l’effort d’y glisser. Elle peut l’envoyer chier, ça lui est égal, mais tenir un tel discours est si ridicule qu’il a envie de rire comme il ne l’a pas fait depuis longtemps. Pourtant, l’éclat se meurt dans sa gorge et son visage se décompose dans une expression perdue, presque triste.
Il l’écoute l’espace de quelques secondes, mains fourrées dans ses poches, âme fourrée dans ce corps immortel, corps piégé dans cette pièce vide avec cette fille qui l’est tout autant.
La tempête d’encre voile les alentours, entoure toute cette triste, cette dépression d’une fierté enhivrante. Le visage de glace, la colère triste, oxymore parfait pour son état d’esprit actuel. Il hésite longuement, respire un bon coup, plantant ses yeux sur un plafond sombre.
C’est dur à dire, et sans doute qu’elle le prendra mal, mais Aiden n’est pas du genre à se vanter - et sa bienveillance, presque éteinte, peut bien survenir pour au moins une personne.

« J’avais envie de me casser en arrivant là. Tu sais pourquoi ? Parce que je savais très bien que tu me répondrais quelque chose comme ça. J’ai vécu des choses bien pires que toi, et je relève la tête. Je n’y crois qu’à moitié, mais j’y crois encore. Je ne suis pas en train de dénigrer ton histoire, sache-le. J'essaie simplement de te dire que tu es capable d’en supporter davantage. »

Il plante ses yeux dans le sien, exempte de pitié - il n’y a qu’une gentillesse brutale, brûlante de colère, l’empathie effacée par cette vérité décevante pour lui qui a tout connu. Il connaissait Hadès, oui, simple camarade de classe, mais il n’avait jamais rencontré Zelda - et ce discours, cette façon de parler, cette similitude parvient à le convaincre de son identité. Il est beaucoup venu en aide à l’anglais lors de leur séparation - sa seule présence a suffit, à vrai dire, preuve-même de la force dont l’esprit est capable de disposer.
Aiden ne le portait pas dans son coeur, mais ça l’avait réchauffé de savoir qu’il avait aidé quelqu’un.
A présent, il avait envie d’aider Zelda de la même façon - elle paraissait toute aussi aveugle qu’il avait pu l’être un peu plus tôt, c’est pour cette raison qu’il voulait lui venir en aide. Savoir que quelqu’un pouvait baisser les bras alors qu’il y avait encore de l’espoir, ça le rendait presque malade. Comme poussé, par toute la force de sa souffrance, dans cet altruisme, ultime symbole de son humanité.

« Tu imagines si tu avais dû le quitter sans qu’aucun de vous n’en ait envie ? Par obligation ? » Peux-tu imaginer ce qu’il a dû vivre - cette souffrance qui a beau être différent, n’a jamais laissé place à l’espoir. Aiden n’est pas bloqué entre deux options, on n’a simplement pas eu le choix. Tout était décidé à sa naissance par cette malédiction dont il n’avait pas pu se débarrasser en 400 ans d’existence - et il espérait, peut-être, que ça pourrait l’aider à comprendre.
Juste un peu - assez pour sortir de ce mal permanent, interminable qui l’animait.
Remplis-toi, de bonheur comme de rancoeur, remplis-toi de n’importe quoi, sauf d’un attachement mortel envers lui.
« C’est ce que j’ai vécu. J’ai aussi dû m’éloigner de toutes les personnes que j’aimais et qui m’aimaient - dont ma femme et mes deux filles aujourd’hui décédées. C’est vrai, elles ne m’auraient probablement jamais laissé tomber, mais j’ai dû leur mentir, m’éloigner d’elles pour éviter de les blesser davantage. » Il marque une pause, lui laisse le temps d’assimiler les informations. « Je ne peux m’attacher à personne, depuis 400 ans comme encore aujourd’hui, et rien n’y changera. »

Mains dans les poches, il passe sa main sur la poignée de la porte dans laquelle il injecte violemment une bonne partie de son pouvoir, la transformant en glace sous l’effet d’une température monstrueusement basse. C’est un petit tour qu’il avait apprit à faire il y a quelques temps et qu’il utilisait régulièrement. Le verrou fragilisé fut frappé d’un coup de pied, leur ouvrant la sortie en grand.
Ca n’avait pas été une mise en scène, tout ce temps lui avait servi à récupérer sa magie, mais autant l’utiliser à profit.

« Tu peux t’en foutre si tu veux, je ne te dirai pas comment gérer ta vie. N’oublie simplement pas que tu es plus forte que tu en a l’air, tu peux te remettre de ça. Le premier amour, la première attache est quelque chose que l’on oublie jamais… mais tu ne dois pas laisser ce mal compromettre la suite. » Il se tourne vers la sortie, lui jette un dernier regard. « Je vous raccompagne, mademoiselle, c’est la moindre des politesses. » Nature galante qui ne laissait place à aucun refus.
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MessageSujet: Re: Hamish & Zelda ▬ Toilettes   Hamish & Zelda ▬ Toilettes 1400359500-clockSam 14 Fév 2015 - 20:02
i'm sick and tired of tryin to hide the mess that i am † aiden
Elle voudrait s'arracher les oreilles, ne serait-ce que pour que les paroles agaçantes de cet inconnu cessent de perturber son environnement. Elle voudrait le forcer à se taire, écouter le murmure silencieux des formes floues autour d'eux. Tais-toi, homme, écoute le chant des morts. Ouvre ton esprit, cesse de déballer ta douleur et prends conscience de celle des autres.

« J'avais envie de me casser en arrivant là. Tu sais pourquoi ? Parce que je savais très bien que tu me répondrais quelque chose comme ça. J'ai vécu des choses bien pires que toi, et je relève la tête. Je n'y crois qu'à moitié, mais j'y crois encore. Je ne suis pas en train de dénigrer ton histoire, sache-le. J'essaie simplement de te dire que tu es capable d'en supporter davantage. »

Les derniers lambeaux d'espoir qui osaient encore faire briller son regard s'éteignent, le rendant presque vitreux. Les verres de contact sont tombés, ses pupilles grises transpercent le brun d'un regard d'acier, dénué de toute émotion. Elle se ferme peu à peu, sa coquille la protégeant de ses dires blessants. Non, elle ne peut en supporter plus. Elle est à saturation, la petite poupée. Elle n'est pas comme lui, ils ont rempli sa vie de douleur et elle n'en peut plus. Persuadée que la suite ne sera que pire, que rien de bon ne pourra résulter de tout ça.
Pourtant elle ne dit rien, elle écoute distraitement. Elle ne se détache pas complètement, évitant d'attiser sa colère. Il pense connaître ses limites à elle, soit. Mais elle ne lui donnera pas raison.

« Tu imagines si tu avais dû le quitter sans qu'aucun de vous n'en ait envie ? Par obligation ?
- Non. »

C'est murmuré d'une voix blanche. Imaginer est trop dangereux pour elle. Elle ne veut pas y penser, elle ne veut penser à rien. Est-ce que partir sans qu'il ne le souhaite réellement aurait été pire ? Probablement pas. Elle l'aurait fait souffrir par égoïsme, par rancune. Elle aurait eu la satisfaction malsaine d'avoir été vengée – maigre consolation que voilà. « C'est ce que j'ai vécu. J'ai aussi dû m'éloigner de toutes les personnes que j'aimais et qui m'aimaient – dont ma femme et mes deux filles aujourd'hui décédées. C'est vrai, elles ne m'auraient probablement jamais laissé tomber, mais j'ai dû leur mentir, m'éloigner d'elles pour éviter de les blesser davantage. Je ne peux m'attacher à personne, depuis 400 ans comme encore aujourd'hui, et rien n'y changera.
- Alors pourquoi s'obstiner ? »

Son ton est mielleux, comme si elle cherchait à lui faire voir une réalité qui l'étouffe elle-même. Elle ne peut se mettre à sa place, elle qui n'a jamais eu de famille à proprement parler ; un simple frère, qui survivrait très bien sans sa présence. Elle qui a pourtant connu la perte, l'absence, le manque. Elle pourrait très bien retourner voir Hadès, le lendemain. Elle pourrait se glisser sans un mot dans ses bras et lui ordonner gentiment de ne pas briser ses illusions, le temps d'une étreinte furtive. Mais elle ne peut pas ignorer ses propres sentiments. Elle ne peut noyer l'impression de trahison, qui voile son regard lorsqu'elle le porte sur celui qu'elle considérait comme son pilier.

« Tu peux t'en foutre si tu veux, je ne te dirais pas comment gérer ta vie. N'oublie simplement pas que tu es plus forte que tu en a l'air, tu peux te remettre de ça. Le premier amour, la première attache est quelque chose que l'on oublie jamais... mais tu ne dois pas laisser ce mal compromettre la suite. Je vous raccompagne, mademoiselle, c'est la moindre des politesses. »

Elle se redresse d'un air absent, l'être sans vie flottant à ses côtés. Un regard insistant dans sa direction, elle pousse sa vision à la suivre. Le premier amour. Est-ce qu'elle aimait Hadès ? Elle n'en sait rien, elle ne s'en préoccupe plus. Ce qu'elle ressentait auparavant a été terrassé par les ressentis actuels. Bien au-delà de blessée, elle hésite à avancer. Elle hésite à relever les épaules, à prendre les devants et à tourner la page sur les erreurs. Persuadée de n'en avoir elle-même jamais fait – à part peut-être naître – elle ne supporte pas l'idée d'accorder le pardon à quelqu'un qui ne s'est pas même excusé. Sacrifier ses convictions, soit, mais déchirer son orgueil, hors de question.

« Tu me raccompagnes ? Où ? »

Certes, elle a une chambre. Une chambre qu'elle a très rarement habité, une chambre qui l'indiffère totalement. Il était parfaitement hors de propos qu'elle dorme ailleurs qu'avec Hadès, mais à présent, elle n'en est plus sûre. Où est-il ? Est-ce qu'il pense à elle ? Tant de questions sans intérêt qui se bousculent dans son esprit, lui donnant la sensation que son cerveau va imploser. Fais-toi une raison petite, après cette porte, c'est la solitude qui t'attends. Tu peux sortir, tu peux les regarder ; plus personne ne t'aimera après ce qu'ils pensent que tu as fais subir à celui qu'ils fixaient tous. Elle avait raison, la petite voix au creux de ton oreille.
Tu es seule, complètement seule.

Et c'est cette solitude qui l'effraie, malgré ses discours intérieurs. Elle hurle silencieusement qu'elle préfère être seule qu'accompagnée de mauvaises personnes, mais la majeure partie de son âme est déchirée par la perspective de ne plus avoir aucun contact. De ne plus entendre que les chuchotements terrifiés des morts qui l'entourent. La mort, quelle belle connerie. Elle n'a pas peur de mourir, Zelda. Elle a peur de vivre, de vivre trop longtemps pour avoir profité de chaque instant. Trop longtemps pour avoir été heureuse.
Une vie, c'est trop. Elle n'aurait voulu qu'un morceau, qu'une poignée de belles années. Revenir à la douleur n'était pas quelque chose qu'elle désirait.

Guide-la, Aiden. Ecris sa fin, termine son histoire. Achève le chiot au lieu de le laisser se ronger les pattes.
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MessageSujet: Re: Hamish & Zelda ▬ Toilettes   Hamish & Zelda ▬ Toilettes 1400359500-clockDim 15 Fév 2015 - 13:57
Aiden & Zelda
En réalité, il n’avait pas vraiment de raison. Aiden s’était toujours dit qu’il était normal, presque logique de chercher à vivre. Il avait beau ne plus savoir pourquoi, il avait continué d’avancer - et peut-être que sa force était dans cette inexplicable volonté. Jamais il ne s’était posé la question et à vrai dire, une part de lui estimait que c’était absurde. Il était debout face à la sortie, faisait face à tout ce froid dans sa tenue de soirée - observait ce monde dont il était lassé. Il resta immobile, silencieux à ressentir la température sur ce corps habitué à la contrôler.
Il contemplait cette vie, la Vie qu’il avait toujours maudit de posséder.
Et Aiden était incapable de la détester. Incapable de fuir, comme elle le faisait, fermer les yeux et complètement renoncer à cet inestimable cadeau qu’il possédait. Il ne pouvait pas et, dans son regard rayé d’une culpabilité monstre ne pouvait s’éteindre cette envie folle de vivre, de découvrir, de continuer à espérer.

Ca faisait mal, autant pour elle que pour lui, et c’est ce qui l’aidait à avancer. Il ne se lassait jamais de croire, pour au fond s’écrouler d’une déception monstre et de toute la souffrance qui n’en finissait jamais. Il connaissait par coeur ce sentiment, ce mal, et malgré toutes les fois où il l’avait affronté, il ne pouvait y remédier.
Il aurait tout fait pour, même juste une fois, échapper à ce sentiment, ce dégoût qui n’en finirait jamais de le parcourir. Il aurait tout fait pour échapper à cette malédiction, juste une fois, le temps d’agir en égoïste et suivre ces envies qu’il avait fini par lui-même détester. Ces envies qui, à présent, tenaient plus d’une obligation que d’un désir encore présent. C’était quelque chose d’incompréhensible, un besoin ardent au fond de son coeur qui le bouffait, une flamme qui brûlait, enfouie sous une froideur trop grande pour être encore comptée.
Juste une petite flamme, qui l’empêchait de définitivement sombrer.

« Alors pourquoi s'obstiner ? »
« Je suppose que c’est dans la nature humaine. C’est pour cette raison que tu m’écoutes. »

Il n’avait pas besoin d’en dire plus, car c’était à elle d’y réfléchir. C’était à elle de décider de ce qu’elle ferait de son futur.
Il pouvait l’influencer, lui donner de l’espoir ou simplement la consolation de toute l’empathie qu’il possédait à son égard. Il pouvait lui offrir tout ce qu’il pouvait, mais il était incapable de décider pour elle. Il n’y avait qu’elle, apte à avancer - elle seule, capable de se tirer de ce gouffre dans lequel elle avait fini par tomber. « Où tu as envie d’aller. » Il pouvait simplement lui montrer toute la grandeur de la triste malédiction qui l’entourait. Lui montrer à quel point un homme pouvait se battre, se remettre, et perdre des parts de lui-même avant de s’écrouler.

Il voulait lui montrer que, peu importe toute la dépresson que pouvait bien subir un homme, il était toujours possible d’y trouver une part de bien - même pour le simple désir d’aider autrui.
pv. zelda •• 23 décembre •• lightsteelblue •• tenue
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MessageSujet: Re: Hamish & Zelda ▬ Toilettes   Hamish & Zelda ▬ Toilettes 1400359500-clockMar 24 Fév 2015 - 17:35
i'm sick and tired of tryin to hide the mess that i am † aiden
« Je suppose que c’est dans la nature humaine. C’est pour cette raison que tu m’écoutes.
- Probablement. »
Elle aurait pu le contredire, maintenir qu’être humain ne signifiait pas que l’on était forcément stupide et obstiné.
Mais elle-même n’aurait pas cru ces mots.

Et elle hésite, elle s’arrête une poignée de secondes - le temps de réfléchir à sa proposition. Où veux-tu aller, Zelda ? Où serais-tu, à défaut d’heureuse, simplement à l’aise ? Et elle finit par hausser les épaules, par avancer d’elle-même. N’importe quel endroit, tant que c’est loin de ces toilettes. Tant que ça l’empêche de sombrer. Elle veut se débattre, obliger l’air à s’engouffrer dans ses poumons déjà fatigués. Pourtant, quelques semaines plus tôt, elle aurait tout donné pour bloquer sa respiration, pour s’effondrer comme une simple poupée de chiffons.

« Loin d’ici. »

Si elle le pouvait, elle partirait. Seule, à des années lumières de ce pensionnat, de ce pays. De ces hypocrites. Si il n’y avait pas cette peur constante et morbide de la solitude, cet instinct d’aller, malgré tout, vers ces personnes qui la font souffrir. Elle le ressent encore, ce besoin presque masochiste de rester près d’eux, de pardonner leurs erreurs et de mettre de côté sa rancune. Elle qui aime cracher que l’être humain est faible, elle a conscience de l’être encore plus, et c’est peut-être le plus douloureux dans l’histoire.

Parce que ça froisse son amour-propre, son estime d’elle-même. Enfin, estime.. Elle est probablement incapable d’éprouver la moindre fierté, après le flot de haine qu’elle a dirigé envers sa propre personne. C’est tellement plus simple de haïr, de rejeter - plus simple de décider que tout est de notre faute. Et plus elle y pense, plus elle s’en convainc. C’est elle, la coupable. Elle qui a refusé d’accepter ses explications, elle qui a obéit à un ordre qui n’était peut-être pas pensé. Et elle a beau dire que chacun des mots qu’elle a hurlé était bel et bien né de son esprit, elle n’en est plus sûre.

En acceptant l’aide de cet inconnu, elle a accepté sa propre faiblesse. Inconsciemment, elle a montré que même elle avait besoin d’être aidée - et, en un sens, ça lui fait plus de mal que de bien.
« Pas envie de retourner à la Jim’s. » C’est marmonné d’un ton proche de la bouderie, comme si, quelques instants plus tôt, elle n’était pas au bord des larmes. Si la présence de quelqu’un l’aide, l’oubli est encore plus efficace. Alors elle cherche à oublier. Oublier qu’elle a mal, oublier que si c’est le cas, c’est en majeure partie sa faute. Oublier que le fil est à deux doigts de se rompre, que celui à côté d’elle n’est pas Hadès.

Oublier jusqu’à son propre nom, peut-être. Elle le sent encore, l’alcool qui bout dans ses veines, qui accentue le brouillard dans son esprit. Et ça aussi, ça l’aide. Tant de petites choses plus utiles que les humains. Elle aimerait penser qu’elle peut se débrouiller. Que seule, aucun problème ne viendra l’ennuyer. Mais ça non plus, elle n’y croirait pas. Et elle le sait pertinemment, les yeux baissés vers le sol. Misérable.

« Je crois que je préfère même rester dans les couloirs. »

Les couloirs quasiment vides, aussi calmes que s’il n’y avait pas de fête. Ces couloirs qu’elle aime parcourir lorsqu’elle a du temps, ces couloirs où il lui arrive de s’asseoir simplement, pour calmer une respiration trop rapide ou un sentiment de peur trop intense. Oui, elle préfère largement rester là.
Parce que cet endroit la détend. Parce qu’elle a besoin de rester calme. Et peut-être aussi parce qu’elle n’a simplement pas envie d’aller trop loin, au fond.
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MessageSujet: Re: Hamish & Zelda ▬ Toilettes   Hamish & Zelda ▬ Toilettes 1400359500-clock
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