do u wanna dance ? here we go — ft golden&purple bitchiz aka stan&léo

{{« you're only happy when your sorry head is filled with dope them
ft golden & purple bitchiz

C’en était presque devenu une habitude, finalement, de regarder avec mépris chaque chose sur laquelle se déposaient tes yeux. Comme s’ils n’étaient capables que de voir la laideur, que toute trace de couleur avait disparu en même temps que lorsque tu avais fait ton choix, ce jour-là, de refuser la peur, de refuser la faiblesse. Ce jour-là où tu n’aspirais désormais qu’à avoir de l’or autour du cou, cupide, alors lorsque tu voyais ces pendants blancs dénudés de personnalité, t’avais envie de rire ; encore.
Toi tu savais. Tu savais que toute cette mascarade, qui, visait à ramener paix et égalité au sein du pensionnat était vouée à l’échec. Tu étais assez réaliste pour le comprendre.

Et le bal ? Le bal avait déjà commencé depuis longtemps pour toi – et tu t’amusais. Tu allais bientôt reprendre la danse avec Allyson, et ça te faisait déjà sourire. Quant au vrai bal, celui de noël, qui semblait avoir été créé par des personnes encore plus aveugles et hypocrites que tous ceux qui ont mené à terme le projet White Day, tu ne comptais pas y aller. Du moins, jusqu’à ce que tu reçoives le LMS de Stan. Et sa proposition semblait plus alléchante que celle d’aller trainer dans un bar probablement.
Tu savais que Léocade y allait déjà. Ça, à la limite, t’en avais rien à foutre. Mais qu’il y aille avec Felicia, ça te faisait chier. Tu savais pas vraiment pourquoi – parce que même si tu ne supportais pas cette gamine, voir sa tête à chaque fois qu’elle te croisait était plus une satisfaction malsaine qu’autre chose.

Tu fixas une dernière fois ton reflet dans le miroir. Rictus moqueur encore figé sur la gueule, des yeux plus affublés de malice que n’importe quelle autre partie de ton corps ; ta robe moulait tes formes, les mettait en valeur, provocante – tu cherchais à impressionner personne, fin’ c’est ce que tu croyais, t’façon t’es bien trop stupide pour te rendre compte de certaines choses qui sont juste sous le bout de ton nez – ; t’étais juchée sur des escarpins vernis, décidée à chasser ce soir. Mais chasser quoi ? Aucune proie ne te semblait assez appétissante pour satisfaire ta personne, trop imbue de toi-même.
Tu voulais être la reine ce soir. La reine des garces. La reine de ces filles qui cherchent à briser entre leurs doigts la dentelle de la beauté et de la fragilité.

Tu voulais être la reine des enfers, la pièce maîtresse de cet échiquier. Et ce soir, Stan serait le roi.

Tes pas résonnaient sur le plancher de ta cabane, chacun d’eux étaient fermes, ancrés, décidés. Tu te tournas vers la chaise où tu avais laissé ton uniforme ; la cravate jaune délaissée. Nouveau sourire. Tu savais qu’elle ne serait bientôt plus tienne. Elle semblait être un avant-goût de la cravate dorée, trop fausse pour être aussi prestigieuse. Tu la détestais autant que tu l’aimais, parce que finalement, elle aussi le symbole du refus. Parce que t’as refusé d’être ce que tous attendaient de toi.
Tu l’attrapas, la nouas rapidement autour de ton poignet. T’étais pas comme les autres, à suivre la cadence. T’es un soldat qui sort du rang. Qui n’a pas besoin de recevoir des ordres pour savoir ce qu’il veut vraiment.
On pouvait te trainer de tous les noms, on pouvait te dire que tu cherchais juste à te faire remarquer, que finalement tu n’étais rien d’autres qu’un élément perturbateur sans aucun impact. T’en avais rien à foutre. Toi, tu sais parfaitement où tu vas.

T’entends le bruit d’un poing frappant la porte. T’avais pas besoin de savoir voir à travers les murs pour savoir qu’il s’agissait de ton cavalier. Tu te dirigeas vers l’entrée, l’ouvrit à la volée, et sans même prendre le temps de le saluer, t’adoptais encore ce comportement de fille détestable qui te collait à la peau mais qui était, avec lui, devenu un jeu.

— Alors baltringue, devenir gay t’as fait oublier comment inviter une nana dignement ou comment ça se passe ?

Parce qu’entre vous, rien ne sonnait plus normal qu’une insulte voilée d’un humour qui n’appartenait qu’à vous.

(c) S I A L