Let's make it Golden

Une provocation en duel.

L'idée t'avait fait sourire derrière l'écran de ton téléphone, hein mon gros matou d'or ? Tu te demandais même si elle était sérieuse, à jouer les critiques quant à ton utilisation de son pouvoir. Sérieusement, qui en avait quelque chose à secouer ? Pas toi en tout cas. Tant que ça explose et que ça fait des dégâts, tu te fiches du reste. Toi, ce que tu veux, c'est semer la destruction et surtout taper là où ça fait mal. Et cette philosophie se retrouvait dans ta maîtrise de ce don qui n'était pas tien. Cette magie qui avait été la première à se faire copier lorsque la petite enflure s'amusant à échanger les pouvoirs t'avais retiré ton contrôle de la roche pour ce qui était maintenant l'arme te permettant de tout faire.

Tu regrettais parfois ton ancienne capacité, oui. Il t'arrivait même de te sentir incomplet. Mais tu avais appris à aimer ce talent de copieur. Car toi, Faust, tu avais l'opportunité de maîtriser tous les pouvoirs que cette île t'offrait. Tu pouvais dominer et vaincre, pousser le contrôle plus loin que n'importe qui. Du moins tu te plaisais à le penser.

Alors forcément, lorsqu'une A née avec l'explosion en arrivait à vouloir comparer sa maîtrise à la tienne, tu ne pouvais que répondre présent : ce n'est pas tous les jours que l'on t'offrait l'occasion de comparer ta maîtrise acquise à la sueur de ton front à celle naturelle et innée d'un mage légitime. Alors si, cerise sur le pompon, le domaine de compétences concerne ce que tu aimes considérer comme tes 5 cartes maîtresses, tu ne peux qu'être au comble de la joie. Un lion vorace comme toi ne pouvait décemment pas décliner l'offre. Tu n'avais plus qu'une envie : planter tes crocs et dévorer cette violette au psychisme au moins tout aussi dérangé que le tiens.

C'est donc avec une certaine impatience que toi, le lion fou, suivait le lézard de Damoiselle dynamite. Plus les minutes défilaient et plus tu t'enfonçais profondément dans la forêt : tu avais même franchis la limite de la cabane de fortune que tu avais utilisé comme planque suite à ton passage dans la cabane des délégués. Quelques secondes, tu te demandas dans quel état elle pouvait se trouver. M'enfin, ce n'est pas comme si elle te manquait : tu préférais de loin l'appartement que tu t'étais acheté dans les quartiers anciens et qui te servait maintenant de repère, toi qui refusait toujours de partager ta demeure avec ces foutus envahisseurs.

Enfin, le doré arrive à destination. Allýson se présentait devant lui affublée d'une tenue quelque peu atypique mais dont tu devinais l'utilité. Elle avait donc besoin de ce genre d'artifices pour manier son pouvoir, hein ? À croire que le procédé n'était pas le même selon les individus partageant la même magie. Toi, tu étais simplement recouvert d'une tenue plus que casual : pour une fois, pas de costume sortant tout droit d'un tailleur. Attendez un peu, vous pensiez vraiment qu'il allait risquer de ruiner ses fringues en connaissant le lieu du rendez-vous et surtout ce qu'il allait s'y passé ? Et puis quoi encore ? Et deux secondes, j'en entends se plaindre au fond. Que dîtes-vous ? Ce paragraphe ne colle pas avec le reste car je ne cause plus à base de "tu"? Ah oui. Bah vous savez quoi ? j'en ai rien à foutre et je vais continuer comme ça.

Poursuivons donc notre récit. C'est dans une simple tenue composée d'un jean bleu foncé, de rangers et d'un pull à capuche noir que Faust se présenta, ses mains recouvertes de gants sans doigts fourrées dans les poches de son pull. Sa crinière mi-longue et d'un blond rappelant le sable entourait son visage rond ( Pour tout vous dire, bien que le lion soit fier et n'aime pas se montrer sous sa véritable apparence, il n'était pas pour autant coquet au point d'user de ses réserves juste dans le but de maintenant une plastique parfaite. ) ( Bref, c'est le Grofaust que vous aurez dans ce rp et non la version beau gosse capable de faire tourner les têtes malgré son caractère de merde. ) et ses lunettes blanc ivoire rendaient ses yeux bleus plus gris et froid qu'ils ne l'étaient en réalité. Calme, il activa sa magie et voilà que l'explosion était maintenant sienne. Un sourire sournois vint se coller à ses lèvres tandis que la naine s'empressa de lancer les hostilités.

- T'as pris ton temps Tennant. Prêt à perdre ?

Le fauve roule des yeux avant de les poser sur la jeune femme aux allures d'enfants.  Le modèle réduit voulait jouer les grandes ? Bien. À ses risques et périls. Le doré fixa un point invisible non loin du côté droit de Allýson. Un crépitement sourd frictionna l'air et en l'espace d'un souffle, une détonation d'une rare violence retentit. Le genre à vous faire automatiquement tomber à terre par la simple violence du son. Faust lui même avait bien de la chance d'avoir un arbre à ses côtés pour s'y appuyer sous peine de tomber à la renverse. Les débris et la poussière retombèrent quelques secondes plus tard et ce qui était auparavant un espace parfait pour accueillir un pique nique avait maintenant de tranchées sur plusieurs mètres. L'islandaise voulait l'attention du Golden Lion ? Elle l'avait.

- Fais-moi le plaisir de garder tes piques à l'intérieur de ton claque-merde et montre-moi plutôt ce que tu as dans le ventre, Grímurdóttir.

Son timbre de voix était impérieux et si jamais son ton autoritaire n'était pas suffisant à traduire ses pensée, ses yeux rivés sur la A traduisait une dureté implacable. L'évidence s'imposa alors : ce n'était en rien une simple demande. C'était un ordre. Car Faust est ainsi. Il se fiche de votre avis et exige. De plus, son sang bouillonnait beaucoup trop pour faire preuve de patience avec la blonde. Au diable les gamineries, il voulait tout, tout de suite et si elle se refusait à le lui donner, alors la sanction était simple et expéditive : la prochaine explosion serait pour sa jolie petite gueule.

Tu souhaites danser avec un fauve,  Allýson ? Commence déjà par apprendre quel est le point à ne pas franchir sous peine de te manger un coup de griffe. Dans le cas contraire, pas sûr que tu sois assez maligne pour esquiver lorsque la mâchoire se refermera autour de ton cou si fin.

©Gau

Cette fille devait avoir un grain au moins aussi prononcé que celui dirigeant depuis des mois Faust vers plus de violence. Déjà, n'importe qui d'un minimum censé n'aurait jamais osé défier le lion, alors en prime y prendre du plaisir comme son sourire le laissait penser... Ne la rendait que plus intéressante aux yeux du doré. Certes, c'était loin d'être la première fois qu'un adversaire se mettait sur sa route ou se disait qu'au fond, il n'était pas si dangereux que ça, que ce n'était que des rumeurs, mais rapidement, ces imbéciles réalisaient qu'au contraire, les bruits de couloirs n'avaient en fait tendance qu'à atténuer la réalité. Mais cette blondasse, ce qu'elle recherchait est justement ce fauve se fichant de répandre le chaos sur son passage.

Ainsi, si Faust ressentait l'adrénaline monter dans son être, il n'en restait pas moins calme. D’apparence tout du moins. Car voir une saloperie de singe voltiger d'un arbre à l'autre n'était pas non plus une scène le mettant particulièrement en joie. Ally profitait de sa petite taille et de son agilité, prouvant de par la même qu'être grand et imposant comme l'était le lion n'était pas toujours un avantage. Le blond regardait l'islandaise faire des cabrioles et esquiva avec un certain flegme la branche se dirigeant droit sur lui.

Si lui était le lion charismatique du coin, elle, était, sans nul doute, le macaque farceur des environs. Et un singe a beau faire le guignol, ça n'en reste pas moins une sale bestiole maligne. Faust restait donc méfiant : une fille comme elle, aussi blonde soit-elle, n'était pas idiote. Elle attendait le bon moment pour contre-attaquer et, bien que ne soit qu'une hypothèse, voulait certainement regarder le fier doré s'épuiser à la faire descendre de ses arbres. L'américain ne semblait pas très enthousiaste à cette idée.

- Tu aimes faire traîner les choses avec tous tes partenaires car tu ne jures que par les préliminaires, ou c'est juste avec moi, Grímurdóttir ?

Une nouvelle explosion retentit, bien plus faible que la précédente, sur l'arbre le plus proche de celui où se tenait actuellement la A. Ce dernier en était quitte pour une légère odeur de brûlé. Faust observa Allyson et peu après, une seconde détonation suivit, cette fois-ci quelques mètres plus loin, au sol. De loin, un élève lambda pourrait en venir à la conclusion que le lion visait à côté et, qu'en plus, la puissance de ses explosions était de plus en plus réduite, mais il n'en était rien et ça, le macaque devait s'en douter. Et au vu des agissements du ouistiti, Faust pouvait maintenant confirmer que cette naine ne faisait que l'étudier. Se prenait-elle pour un professeur ? Hum... En toute logique, en tant mage utilisant naturellement ce pouvoir et appartenant aux violets, elle pouvait légitimement voir Faust comme un amateur dans le domaine des fans de feux d'artifice.

- Bien, reste donc perchée à tes branches si c'est comme ça que tu visualises l'idée de t'envoyer en l'air.

Un troisième "pétard" retentit dans un buisson beaucoup plus lointain et, sans prévenir, le lion s'en retourna en direction de la zone qu'il avait ravagé peu avant. Là, il extirpa pour la première fois ses mains de ses poches, son regard bleu acier toujours fixé sur le singe... Pour finalement s'asseoir à même le sol, le visage toujours aussi impassible. Sérieusement Frosties, à quoi tu joues ? T'en es arrivé à ce point de ras-le-bol ou tu t'amuses juste à la provoquer pour qu'elle montre enfin de quoi elle est capable ? À moins que ce ne soit un mélange de ces deux hypothèses qui te pousse à agir avec autant de détachement ? Dur à dire. quoi qu'il en soit, notre fier roi de la savane reprit la parole, et ce à un volume assez élevé, histoire de bien se faire entendre malgré la distance le séparant de sa "proie" :

- Je pensais que derrière ta provocation en duel, tu voulais avant tout savoir qui de nous deux est capable de faire le plus de dégâts, non ? Dans ce cas il va falloir m'expliquer ton plan, car ce n'est pas en m'épuisant à te faire descendre de tes pins et autres chênes que je vais donner le meilleur de moi-même.

Monsieur lunettes blanches haussa les épaules, poussant un peu plus la provocation, un sourire confiant se dessinant sur son visage rondouillard. Il paraît que plus un singe monte à un arbre, plus il montre ses fesses, hors, bien que celles de Allýson ne sont pas désagréable à reluquer, le lion en avait assez d'observer la belle faire ses galipettes. Il pointa son index droit en direction de la forêt.

- Une chance pour moi d'avoir estimé jusqu'où pouvait porter tes sauts... Je n'ai plus qu'à faire sauter l'ensemble de ta zone d'action ! GAME OVER !!!

Le claquement de ses doigts résonnèrent accompagné d'un un rire dément tandis qu'un bruit sourd annonciateur d'un bon gros "boom" commençait à se faire entendre et... Rien. Pas la moindre détonation. Par contre, le singe était bel et bien en l'air, tentant de fuir l'explosion qui n'avait pas vue le jour. Faust se redressa d'un bond, un sourire moqueur accroché aux lèvres.

-  Comme si j'allais me démener à raser toute la zone alors qu'il me suffit d'exploser les arbres sur lesquels tu veux atterrir.

Son masque souriant s'effaça alors et c'est celui du prédateur qui se dévoila. Le lion claqua à nouveau des doigts et cette fois, l'explosion survint réellement, pas aussi puissante que la première qui avait lancée les hostilités, mais assez violente pour déraciner le pauvre végétal qui avait mis tant d'année à arriver à cette hauteur comme arracherait une mauvaise herbe. L'islandaise allait maintenant devoir faire avec un arbre ne tenant plus que sur du vide et se brisant ça et là, dans une anarchie complète.

Pour sûr, elle allait trouver un moyen de se tirer de là, mais dans tous les cas elle devait au choix devoir pousser sur le plan physique, ou, ce que désirait le lion, user de son pouvoir. Qu'importe le moyen mis en œuvre pour ne pas chuter dans le vide, Faust était maintenant prêt à la harceler en éclatant chaque feuillus pouvant lui permettre de voltiger d'une branche à une autre, et ce jusqu'à ce qu'elle ramasse la poussière... À moins qu'elle ne se décide elle aussi à passer à l'offensive.

- Je n'ai jamais pu blairer Rafiki.

Gau