Sujet: I am a waste, a monster and I need you. Dim 13 Mar 2016 - 15:16
Don't loose hope Ansi...
▬ Papa Luke.
Les jours passaient, les gens aussi. Tes amis, ta famille, des professeurs… souvent les mêmes et en fait t’avais vraiment du mal à concevoir qu’il y avait autant d’êtres qui pouvaient tenir à toi, à ta faible existence. Cela faisait sept jours que t’étais réveillé, sept jours que du monde venait s’entasser dans cette petite chambre. Sept jours qu’un peu plus tout les jours t’essayais de cacher ce que tu découvrais. T’es pas le meilleur menteur de la planète Ansel, mais pourtant t’as réussi à figer ce petit sourire et ce « Ca va au mieux pour l’instant » comme un tee-shirt mouillé à ta peau. Le jour de ton réveil ça a été la débandade dans cette pièce, t’es presque sûr que ton nom doit être affiché sur la porte. Chrissy, Orest, Gautier, Min… et encore des gens. C’est moche, mais faut avouer que quand les infirmières ont foutu tout ce beau monde dehors t’as eu l’impression de pouvoir respirer d’un coup. Toi qui aime tant la solitude il fallait croire que ce ne serait plus le cas. Le lendemain c’était uniquement la famille. Lisel et son air dépitée, qui a quand même esquissé un sourire en partant la dernière. Tes tantes et ta grand-mère, c’était sympa de les voir, rassurant en fait. Puis il y a eu ton père… ton père qui voulait porter plainte, ton père excédé, paniqué et… ton père quoi. Pourtant t’as réussi à gagner ce combat, malgré ta position pas très avantageante et t’as promis de venir le voir, en Allemagne. Tu te demandes encore si tu le feras vraiment, heureusement tu n’as pas donné de date. Le 23 donc, c’est Warren qui est passé, avec Niels, enfin… t’es plus très sûr, tes souvenirs s’embrouillent un peu et t’oses pas en parler, tu ne veux pas qu’on te plaigne. Bref, Warren et venu avec les mauvaises nouvelles : Plus de cabane 6, plus d’affaires, des élèves en proie à la panique. T’étais dépité et franchement, c’est Niels qui a ranimé lentement cette flamme rouge en tout, comme quand t’étais H.S. Tu t’es étonné encore plus de voir que des gens pouvaient croire en toi, toi qui n’as aucune idée de l’endroit où tu vas.
Les jours filaient, les gens aussi, mais un peu moins. Il est vrai qu’après la visite de tes deux camarades rouges t’as préféré limité les visites, tu voulais pouvoir te reposer, réfléchir, en plus on t’avait de quoi réfléchir dernièrement… rien que Min obsédait ton esprit à un point que tu n’aurais pu imaginer. Il fallait que tu réfléchisses oui, mais il n’y avait pas que ça… tu ne voulais pas qu’ils voient les tremblements incontrôlables qui te pourrissaient la vie en mangeant, ni les terreurs nocturnes de plus en plus violentes, en plus tu ne dors pas que la nuit en ce moment. Tu ne voulais pas qu’on sache qu’il fallait t’amener pisser et aussi t’aider à te laver. Tu ne voulais pas qu’on te touche, que personne ne voit les marques sur ton corps… t’étais redevenu cet animal sauvage qui essaye quand même de faire bonne figure, cet animal sauvage qui ne contrôle plus rien. C’était le 26, Marisol est venu te voir dans ton bain et elle eu le malheur de toucher ton épaule nue… elle n’a même pas eu le temps de crier que son crâne rencontrait les pavés de la salle de bain. Faut croire que t’es devenu plus puissant qu’avant, mais t’en a totalement perdu la maîtrise. La pauvre femme s’en est remise, enfin, c’est ce qu’on t’a dis, et depuis tu portes des gants à nouveau, on te manipule avec des gants durant les tests psychomoteurs et tout le reste. T’es redevenu un danger publique, autant pour les autres que pour toi, mais il faut croire que cela ne te déranges pas plus que cela… comme ça t’auras une bonne excuse d’être en E : Violent et incontrôlable.
T’es étonné que Luke ne se soit pas pointé aux aurores ce matin, déjà on t’avait foutu la paix la veille, en même temps c’était ton anniversaire. Personne n’est venu et c’est tout ce que t’avais demandé… t’as reçu quelques LMS et cadeaux assez sympathiques, mais ça s’arrête là et c’était tant mieux. Seul avec tes carottes dégueulasses. Ouais non parce qu’en plus d’être un casse-couilles de végétariens, tu bouffes quasiment rien… mais au fond cela n’a pas la moindre saveur et puis quand tu vois la gueule de la viande t’es bien content de ta salade, par contre tu ne touches pas aux œufs, ils font trop flipper. Tu attends, c’est le quoi, dix heure du mat’ par là. Tu sais qu’il ne servira à rien de lui mentir, il doit déjà avoir reçu ton dossier avec toutes les petites choses écrites sur toi. Le fait que t’oublies des trucs, que tes souvenirs s’emmêlent, pourtant ton cerveau reste une putain d’éponge qui emmagasine tout… toujours le petit surdoué à maman. Les tremblements incontrôlés qui t’empêches limite de manger, enfin ce n’est pas l’appétit que t’as non plus, et d’écrire et les terreurs nocturnes. Pour ça t’es pas sûr que Luke puisse y faire quelque chose, mais pour ton pouvoir oui. Il faut qu’il te réapprenne à le contrôler, sinon tu vas y passer. Tu ressembles plus vraiment à grand-chose, tu fais même peur… chétif et blafard comme la mort, tes cheveux fillasses te tombent devant les yeux, tes cernes sont immenses et sans parlé de tes joues creuses. Ton regard est gris ternes, sans le moindre éclat. T’es à nouveau au bord du gouffre.
T’entends toquer à la porte et la poignée tourner. Voilà, il est là et c’est ton heure. Tu t’enfonces dans l’oreiller, pas besoin de prendre un air blasé, cette attitude semble ne faire plus qu’un avec toi.
Sujet: Re: I am a waste, a monster and I need you. Jeu 17 Mar 2016 - 1:13
Il était peut-être temps d’aller le voir. J’attendais le meilleur moment. A vrai dire un prof, aussi cool qu’il soit, ça nique un peu l’ambiance. Si je m’étais pointé alors qu’il était avec des amis. Ils se seraient tous brutalement tus, et ils auraient fixé le sol sans rien dire. Ils n’ont pas besoin de ça pour le moment. Je gardais un œil sur ce sale gosse sans être dans sa chambre. Tous les jours j’appelais l’hôpital pour savoir comment il allait, s’il avait mangé ou non, s’il avait vu des gens, si oui qui etc… Je le laissais un petit peu couler tout seul. Qu’il se rende compte de par lui-même qu’il a besoin d’aide. Je ne peux pas imposer mon aide à quelqu’un, il faut qu’il y ait un besoin, et surtout une prise de conscience de ce besoin.
Puis j’ai appris pour l’accident avec Marisol. Je n’allais pas tarder à entrer en jeu. Sully voulait m’accompagner, mais elle m’empêcherait d’amorcer le travail que je veux effectuer avec Ansel. Elle s’est contentée de me filer des cookies qu’elle avait préparés. J’avais pris quelques bricoles pour son anniversaire qui était hier. Il avait demandé à ce que personne ne vienne, c’était le moment rêvé pour passer le voir. Je voulais le faire dormir un peu avant de venir lui casser les pieds avec mes conneries d’adultes. J’entrais dans la clinique, la secrétaire médicale à l’accueil semblait me reconnaître. Après tout, j’étais venu une fois, et je l’ai appelé tous les jours. Elle était plutôt mignonne, et un peu trop insistante du regard. Tout ce que Sully aime. Je me dirigeais vers elle. « Ansel est réveillé ? … Il n’a toujours pas mangé je suppose… » Toute émoustillée elle me répondit qu’elle ne savait pas, et qu’en effet il faisait toujours la grève de la faim. Puis le commentaire sur le fait qu’elle n’avait jamais vu un professeur aussi attention et concerné par ses élèves. Je me contentais de sourire. Si ma femme était là… Ton facebook aurait déjà été hacké même si l’île était privée d’internet ou de tout réseau, crois-moi…
Je frappais à sa porte. Je ne pris pas la peine d’attendre une réponse. J’entrai. « Sadako-chan ? Putain cette tronche de cul que tu te payes… » je posais mon sac et je pris place à côté de lui. Je passais frénétiquement ma main devant son visage, avant de couper son don le temps de foutre ses cheveux en arrière. « Tu me foutais trop l’angoisse avec cette coupe. » Je me penche pour fouiller dans mon sac, j’en sortis une boîte métallique contenant les cookies de ma femme. Je l’ouvris et j’en pris un que je mangeais. « Ma femme nous a fait ça. Elle te souhaite un joyeux anniversaire. » lui dis-je la bouche pleine. « D’ailleurs en parlant d’anniversaire, je t’ai pris un petit cadeau. » je sortis une boîte emballée dans un papier doré parcourus de rayures argentées. « Ne te fatigue pas pour l’ouvrir, c’est une poupée gonflable, j’ai entendu dire que tu n’étais plus trop maître de ton don… En attendant si tu ne veux pas tuer une de mes élèves… ça pourrait te dépanner. » lui balançai-je avec un clin d’œil à peine exagéré. « Ou alors, si tu es trop faible pour la gonfler, je t’ai fait des coupons pour une heure de batifolage avec qui tu veux, je ne te juge pas, tu as juste à les détacher et me les envoyer par LMS. Y a aussi des cours particuliers gratuits, mais ça on s’en fiche un peu. » lui dis-je en sortant un bloc de post-it roses rempli de coupons divers et variés.
Il était peut-être temps de devenir sérieux. « Mais bon, on sait tous les deux ce dont tu as le plus besoin là, tout de suite. C’est ça. » je retrousse la manche de mon gilet, et je lui tends mon bras. « Vas-y, je maîtrise ton don pour toi. J’ai besoin que tu sois un minimum conscient pour notre conversation. » J’avais déjà atténué son don. Dans son état il ne devrait pas le ressentir, seulement que son don a été réactivé rien de plus. Il n’a rien à craindre. Mais à la seconde où il attrapera ma main, je la serrerai, et je ferais mine de tomber dans les pommes…
Juste pour l’emmerder.
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Sujet: Re: I am a waste, a monster and I need you. Mar 19 Avr 2016 - 20:07
Don't loose hope Ansi...
▬ Papa Luke.
Tu hausses un sourcil quand il te parle et refoule le « ta gueule » qui te démange le bout de la langue. Pourtant t’oses tendre les bras vers lui comme le fait la fille dans le film Le Cercle, dont à priori à qui tu ressembles là tout de suite. T’aurais bien rigolé, mais non. Sadako-chan ne rigole pas. Luke c’est assit à côté de toi sur la chaise la plus proche juste après avoir posé ses affaires. Soudainement il passe sa main devant ton visage et tu t’enfonces dans l’oreiller pour tenter de masquer le fait qu’il vient de te surprendre. Le pire c’est quand il se met à te toucher les cheveux, là tu te crispes. *Euh… gros, on n’est même pas potes, alors touches pas à mes cheveux !* Heureusement tu gardes cette réflexion pour toi, sinon il ne t’aurait probablement rien manqué pour qu’il t’en colle une. Pourtant tu ne peux pas t’empêcher de lui lâcher un :
▬ C’était le but. Je me suis endormi la première fois que j’ai regardé ce film.
Tu n’as pas la moindre idée de pourquoi tu lui dis ça à lui, il doit s’en foutre mais alors vraiment. En attendant, tu n’as pu que remarquer qu’il a de la bouffe, en plus ça sent bon et ça a aussi l’air comestible, pas comme ce qu’on te file à bouffer depuis que t’es ici à la clinique. Tu tends les mains vers les cookies. S’il ose te sortir une phrase du type : « pas de bras, pas de chocolat » tu le slap, prof ou pas prof. Même s’il faut l’avouer, la probabilité que tu t’éclates au sol est d’au moins quatre-vingt quinze pour cent.
Tu récupères tout à coup un paquet dont tu commences déjà à détacher le scotch tout en les remerciant Sully et lui, même si sa femme n’est pas présente la tout de suite. Tu ne la connais pas vraiment, mais tu l’as déjà croisé dans les couloirs… la première fois, t’as même cru voir un fantôme, enfin, bref. Tu marques un temps d’arrêt à la phrase de ton professeur, que tu fusilles presque immédiatement du regard. *Il n’est pas sérieux…* Juste pour t’en convaincre, alors qu’il continue à te parler sans changer de sujet, tu ouvres quand même le paquet et deviens tout pâle en découvrant que non, il ne se foutait pas de ta gueule. Tu soupires. T’as entendu dire que ça n’allait pas trop bien entre Warren et sa copine, tu sais déjà à qui tu vas refiler cette nana gonflable. Tu récupères les post-it roses, t’es à deux doigts de lui dire qu’il est un fucking pervers et qu’il ne devrait pas avoir le droit d’enseigner quand soudainement tu penses à Min. Je vous vois venir bandes de petits êtres sales, mais non Ansel n’est pas comme ça voyons… c’est juste que clairement puisqu’il a peur de toucher qui que ce soit depuis que son don déconne, ou c’est lui qui déconne ? Peu importe, mais genre voilà, histoire de pouvoir être naturel ça pourrait être bien et tout quoi…
▬ Si j’ai bien compris, tu m’offres la possibilité de m’envoyer en l’air avec qui je veux grâce à ces trucs… Tu brandis le bloc de post-it. Mais t’aurais pas un peu oublié les capotes ?
… Putain Ansel mais pourquoi tu dis ça pile au moment où j’essaye d’expliquer que t’es pas comme ça ?! POURQUOI ?! ‘Fin bref. Tu poses tes cadeaux sur la chaise de l’autre côté du lit. S’en est fini de la rigolade, on passe au sérieux faut croire. T’essaye de masquer le fait que tes yeux se mettent à briller quand il se propose pour te donner de son énergie vitale. Par contre t’es un peu vexé qu’il te dise que c’est bon, qu’il contrôle ton pouvoir pour toi… t’aimes pas ça l’idée d’être un faible, d’en avoir perdu la maîtrise au point d’en être réduit a cet espèce de légume drogué qui n’attends qu’une chose : sa dose. Luke retrousse sa manche et tu saisis sa main presque immédiatement, dans un geste limite trop brusque… trop avide. Il se passe un truc bizarre, Luke serre ta main et soudain il s’écroule au sol. Tu voudrais pousser un cri, mais rien à faire. La panique et déjà là avec la crise d’asthme. *Putain ! Putain ! Mais quel con !* Tu renverses tout sur la table de chevet le temps de trouver le spray de ventoline que tu presses devant ta bouche pile au moment où il se redresse le sourire sur la face. T’es en colère et tu lui balance ce que tu tiens dans la main en pleine tronche, laissant un « Espèce d’enculer » franchir tes lèvres de façon étouffé. Pendant que t’attends que ta respiration redevienne normale tu te demandes réellement s’il a conscience que t’aurais vraiment pu lui faire ça… qu’il aurait clairement pu tomber raide mort aux pieds de ton lit.
▬ Sérieusement, si t’es venu pour jouer tu peux te casser.
T’évites d’ajouter que t’as autre chose à faire, car c’est faux, tu te fais plus chier qu’un rat mort à la clinique. T’essaye aussi de cacher que t’as eu peur, mais en même temps cela ne t’as vraiment pas fait rire du tout. Tu plantes ton regard gris orage dans le siens, t’es sérieux, s’il n’a vraiment rien d’autre pour toi que des blagues douteuses, il peut vraiment s’en aller. T’as envoyé un SOS et demandé du secours, pas un clown à deux balles.
Sujet: Re: I am a waste, a monster and I need you. Dim 5 Juin 2016 - 0:33
Il me jette son bronchodilatateur au visage, je le balaie du revers de la main, et il s’éclate contre le mur. « Ferme ta gueule quand tu ne sais pas ce qu’il se passe. Je suis la seule personne qui peut t’aider à te remettre sur pied. » je me redressais face à lui « Je vérifiais ta perception du don et ton état mental. » Mon sourire avait disparu. « Le flux de vitalité que tu absorbais était constant et régulier, tu ne l’as pas senti. Tu es tellement flippé que tu as paniqué sans même réfléchir petit génie ? Je t’ai testé, tu as échoué. Mais je peux t’aider à passer les rattrapages, à moins que tu ais mieux à faire… » Silence… « C’est bien ce que je pensais. » je tapais dans mes mains avant de prendre une profonde inspiration.
Je soupirais « On repart de zéro, j’en ai bien peur… » je retroussais les manches de mon gilet « Bon maintenant que tu as repris des forces. Va falloir parler. Raconte-moi tout depuis le début : la découverte de ton don, l’apprentissage, la compréhension, les expériences que tu as eues avec, ce que tu as fait pour le maîtriser. Est-ce que tu en as déjà perdu la maîtrise comme aujourd’hui ? etc… Je veux tout savoir. Plus j’en sais et plus je serai efficace, et plus vite tu pourras jeter ta poupée gonflable. »
Je sortais de mon sac de quoi prendre des notes comme j’en ai l’habitude, dans mon cahier, j’ai plein de pages avec les expériences des gens, les déclencheurs de leurs dons, les points faibles et les points forts, à chaque fois que je finis mes sessions de cours particuliers, j’arrache la page et je la range dans un endroit tenu secret de tous, même de Sully. Ce petit classeur vaut de l’or. Je le brûlerai peut-être un jour, mais je le tiens depuis que je suis étudiant ici quand j’aidais mes potes ou des connaissances à passer les rattrapages des examens de maîtrises. J’en ai beaucoup aidé, ils me sont tous redevables j’ai un joli carnet d’adresse de gens prêt à m’aider si besoin. C’est toujours utile non ?
Mais là c’est différent, je suis payé pour le faire. Bien que ce soit hors de mes heures de travail, j’ai l’engagement moral qui suit le titre de professeur de maîtrise. Et puis même je ne peux pas laisser ce sale mioche en galère à l’hôpital. Je redresse la tête vers lui. « Je t’écoute. J’ai toute la journée devant moi. »
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Sujet: Re: I am a waste, a monster and I need you.