Sujet: Eau trouble. [PV Céleste~] Dim 1 Mai 2016 - 22:17
Eau trouble.
C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'on doit fermer sa gueule.
ft. Céleste ~
Page par page, il tournait. Les feuilles tournoyaient à mesure où ses iris suivaient les lignes dansantes des mots. C'était un acte minutieux qui lui prenait du temps, mais il adorait presque une heure ou deux pour laisser son esprit s'évader entre des lignes harmonieuses racontant une histoire qu'il ne connaissait pas. Dâstân laissait le temps filer, bien trop intéressé par ce que dégageait le livre qu'il tenait dans ses mains, là, assis au beau milieu de la bibliothèque calme, son regard vitreux voguant dans un monde dont il n'était pas le maître. A cette histoire, une mélodie douce s'insinua dans sa tête, faisant frémir son corps alors que ses yeux bougeaient un peu plus vite pour suivre son long périple. C'était dur de se concentrer avec une musique titillant le fond de ses songes, mais il y parvenait pour le bien de cette histoire enchanteresse. Cela se balançait doucement, avant qu'il arrive à l'apogée du livre, terminant les dernières lignes, la mélodie se stoppant in extremis alors qu'il fermait le bouquin dans un bruit sonore. Un soupire passa la barrière de ses lèvres et il laissa son regard voyageait dans la pièce. Vide, presque, quelques personnes parlaient dans des rayons et d'autres étudier seuls sur des tables seules elles aussi.
Ailleurs, dans un univers qui n'appartenait qu'à lui il se sentait flotter, regard fixe sur ce que faisaient les autres, sur ce que le temps infligé à tous. Il adorait ça, ces moments de calme et de quiétude où il pouvait se retrouver avec lui-même.
Le lézard de Céleste, Connard, mit fin à sa rêverie en arrivant sur la table, l'air heureux avec un message pour lui. Il le regarda un instant, l'air las, glissa sa main pour caresser la petite chose distraitement pour le remercier d'être venu à lui si gentiment, enfin il prit le message pour le lire : mec t'es où ? j'ai paumé les clefs de la chambre j'suis comme un con entrain de me le cailler dehors, j'crois je les aient laissé à l'intérieur et un teubé dans ton genre à fermé derrière lui t'es parano bordel ps : on paris cb que t'es à la bibli ? ta meuf
Un soupire, plus fort que le premier, glissa hors de ses lippes pour atterrir dans l'air qui l'entourait tandis que sa main plongeait dans sa chevelure pour en tirer des mèches. Il devenait totalement fou avec ce mec, ce gosse, ce gamin, cet idiot, cette princesse qui ne savait rien faire de ses dix doigts. Dâstân s'en fichait pas mal et essayait même de fuir son camarade de chambre qui était collant par moments, jusqu'à l'harceler de messages. Il décida, non sans fainéantise, de ne pas répondre avec son lézard et renvoya le sien en lui donnant un petit bonbon.
Depuis le temps qu'il était à Primsver, Céleste ne faisait que coller les basques de Dâstân quand celui-ci s'emmerdait, de quoi ennuyer notre jean-foutiste, car malgré le fait qu'il s'en fiche éperdument des avances, des taquineries ou des bêtises de son camarade, il ne cessait pas de s'irriter quand il était près de lui, tout portait à croire que Céleste était néfaste, mais pas trop. Il inspira, prit un autre livre entre ses doigts et se replongea dans sa lecture pour en oublier ses songes peu conventionnels. Mélodie allumé, cerveau éteint, le voilà entrain de se noyer dans un océan de mot sans chercher à s'en sortir.
« On a beau être en printemps, aujourd'hui était une journée particulièrement fraîche pour la saison, le vent soufflait sans ménagement, venant se glisser vicieusement dans mes vêtements, faisant ainsi virevolter ma chevelure et iriser les poils de ma peau sous le tissu. Bon. Tout ça était bien poétique, mais ça devait bien faire dix plombs que je me les caillais, là, comme un con, adossé au bâtiment. Connard avait l'habitude d'être en retard mais là, j'me doutais bien que le blond avait tout simplement ignoré mon message et p'têtre même qu'il avait pas pris le temps de le lire, le connaissant, c'était fort probable. Ainsi, un soupire las vint s'échapper de mes lèvres. Il aurait pu au moins prendre le temps de me répondre quelque mot. C'était chiant.
M'disant qu'j'allais pas coucher dehors, j'me mis en route pour la bibliothèque en pensant qu'il devait bien s'y trouver. Cet endroit, c'était un peu son refuge, il y est restait le plus clair de son temps même si personnellement, je voyais pas l’intérêt de perdre son temps à suivre des lignes ; d'après-moi, la vie était dehors et fallait mieux s'éclater plutôt que de se perdre dans un monde qui n'existait même pas mais j'aurais beau lui expliquer cela, il ne comprendrait pas. Enfin. Il était en C. J'me retenais de tout commentaire, les C sont bien trop loin de la mentalité des D. C'est p'têtre ça le problème entre nous ?
Il me fallut moins d'une quinzaine de minutes pour arriver à ma destination, je glissais entre les étagères, le cherchant du regard alors que je marchais de la façon la plus décontractée possible. J’apercevais quelques personnes de ma classe qui semblait me faire les gros yeux en me voyant dans un lieu pareils mais j'me demandait aussi ce que EUX foutait ici. Non, vraiment. La bibliothèque n'étais pas pour les jaunes, on avaient autant notre place ici que les rouges. Un point commun en somme.
Finalement je le vis, le nez dans l'bouquin et le casque sur les oreilles, il semblait totalement absorbé parce qu'il lisait. Lentement, je m'avançais derrière lui avant de zieuter vite fait quelques lignes pour m'en désintéresser très vite, amenant ainsi mes mains à ses épaules pour les laisser glisser en avant, amenant ma tête tout prêt de la sienne tout en ayant le corps buté contre la chaise.
« – S a l u t. » fis-je en détachant chaque syllabe en ayant l'impression d'être un parfait abruti.
Après tout j'venais sûrement d'le faire flipper et avec sa musique, il pouvait pas m'entendre.
Bordel je savais pas s'que j'foutais là. Dans la putain de bibliothèque où j'ai pas mis les pieds depuis au moins deux ans. Pourquoi ce mec qui me tèj' tout le temps, arrive à m'avoir au basques depuis un an pour m'faire traîner dans des endroits qu'j'aurais pas cru. J'sais pas, j'ai p'têtre cette curiosité maladive envers lui mais en vrai ça m'fait un peu flipper ; aller mec, ressaisis-toi, t'es juste venu chercher les clefs.
Je vais pas te mentir sur le marché je suis pas forcément ce qu'il y a de meilleur, parce que je suis bancal, je suis menteur , je suis pas fiable , je suis jamais à l'heure...
#00000 GRAS ••J'T'AI DANS LA PEAU J'T'AI DANS LA TETE
Sujet: Re: Eau trouble. [PV Céleste~] Jeu 5 Mai 2016 - 13:54
Eau trouble.
C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'on doit fermer sa gueule.
ft. Céleste ~
Ses yeux virent, attaquent, battent et mémorisent chaque mot ainsi que ses syllabes volages. Il va vite, Dâstân le sait, il va toujours vite dans des livres qu'il apprécie au moins un peu. Il se nourrit des histoires, il se nourrit de cette culture et des envies qu'il y est compté. Il désire, il veut, il aimerait cette vie. Personnage imaginaire voguant au gré de ses sentiments, découvrant un monde qu'il ne connaît pas et rencontrant des personnes fabuleuses, bien loin de l'ordinaire. Ce n'est que de la fantaisie, il sait qu'il n'aura jamais ce genre de vie presque parfaite, il sait qu'il est bien trop différent pour ce genre de choses insignifiantes, mais pourtant il boit les mots. Il s'envole comme un oiseau lors de sa naissance, comme un papillon anciennement chenille. Il est libre dans les bouquins, il est une tout autre personne perdue dans un monde que lui-même n'arrive pas à comprendre. Dâstân fronce les sourcils une fois encore et sa mélodie se termine une fois encore avant qu'une autre renaisse au fond de son ouïe, il renaît de ses cendres tel un Phoenix.
Et il pense, il ne lit plus, regarde juste le bouquin qu'il tient à deux mains. Il pense encore et encore sans pouvoir s'arrêter. Pourtant, il n'est pas du genre à penser autant sur des choses dont il s'en fiche, mais un prénom lui revient trop souvent en tête pour qu'il s'arrête. Il tourne, il le nargue et il sait que c'est mal. N'est-ce pas Céleste ? C'est mal n'est-ce pas ? Ce qui se passe entre nous, ce n'est pas une bonne chose, mais aucun de nous nous arrête, personne ne nous met des barrières et on se lance dans ce jeu qu'on sait que tous deux perdrons. Rien n'est mis à l'écart, ses sentiments y passent et depuis le bon nombre de mois que Céleste le suit partout il parvient même à accepter sa présence sans broncher, sans grogner ou sans...s'en foutre. Non, Dâstân n'arrive pas à s'en foutre de ce gosse, de cette diva aux manières abusées, à ce coureur de jupons ou ce menteur à profit quand cela lui arrange le truc. Notre blond ne comprend plus, il n'a plus envie de comprendre et quand il espère enfin stopper le flux de ses songes il sent quelqu'un venir contre ses épaules. Pas besoin de sursauter ou d'avoir peur, pas besoin de se demander qui est l'auteur de ce désagrément. Dâstân sait que trop bien qui il est. En revanche, il sait, mais n'arrête pourtant pas sa musique. Son regard glisse sur les mains qu'il entraperçoit et il soupire discrètement.
"Céleste..." Ce n'est qu'un murmure, mais assez fort pour que ça passe au-dessus de l'harmonie jouant une nouvelle fois dans ses oreilles et assez fort pour que cela atteigne son camarade.
Il n'a même pas la foi de retirer des bras, de s'éloigner de son visage ou de simplement lui dire de ne pas le toucher ainsi. Il se laisse simplement faire et l'ignore, essayant de replonger peu à peu dans ce monde rempli de mot et d'illusion. Mais...car il y a toujours un mais dans cette histoire, il ne peut pas et il n'y arrive pas. D'un revers il retire, presque arrache, la musique de ses oreilles et ferme les yeux un instant pour se concentrer sur ce qu'il pourrait lui dire. Puis lorsqu'il ouvre ses paupières il glisse sa main dans sa poche et en sorti un trousseau de clefs, lui tendant.
"Tiens, les clefs." Rien de plus, rien de moins. Pas besoin d'une grande conversation, cela ne mène à rien.
InvitéInvité
Sujet: Re: Eau trouble. [PV Céleste~] Mar 10 Mai 2016 - 21:14
« On dit souvent qu’il y a des jours sans et des jours avec. Des jours où ça va et d'autres pas. Avec moi, ça n'existait pas, ça n's'arrêtais pas.
Je tendais la main avec nonchalance avant d’offrir ma paume dans l’intention qu’elles tombent consciencieusement - les clefs - au creux de cette dernière dans un cliquetis caractéristique. Pour autant, je ne bougeais pas de ma position initiale et j’observais mon vis-à-vis avec longueur. Dâstân, c’était ce mec qui était là sans l’être réellement, tu sais, celui qui se trouve toujours dans l’coin de ton œil sans qu’tu puisses mettre le doigt sur son prénom tout en sachant qu’tu l’connais déjà. C’est ce mec qui se fout de tout et surtout de ta gueule, qui s’plonge dans son monde et qui veut pas en sortir, offrant son majeur à ceux qui aurait l’audace d’en avoir ne serait-ce que l’envie d’l’en faire sortir. Dâstân c’est littéralement mon antithèse ; mon contraire. Tout les deux on a rien en commun et pourtant j’lui court après depuis le début d’l’année dernière sans vraiment savoir pour quoi ni comment.
P’têtre parce qu’il est si différent, qu’il représente celui que j’serais jamais. P’têtre bien que dans l’fond j’le jalousais.
J’souriais bêtement. J’me sentais con.
« – Merci.»
On pourrais se demander si j’suis tombé dans les bras de ce gamin insolent mais j’en suis pas si sûr. Tomber amoureux, ça me semblait si con, si superficiel, si inutile. C’était tout simplement pas moi. Suffisait d’avoir un putain de don comme le mien pour arriver au résultat qu’l’amour c’est éphémère et que tout n’est qu’illusion. Au final, l’amour est un autre nom pour adoration, admiration, adulation. On dit souvent qu’on a toujours besoin de quelqu’un dans la vie, j’me disais souvent qu’perso j’avais besoin de personne. J’avais tort. J’le sais. Je m’en foutais. Fierté. Cette pute de fierté. Assez payée pour m’faire chier avec son amie, la trainée qui répond au doux nom de Conscience.
Ne t’en vas pas. Reste avec lui. Dis quelque chose, n’importe quoi. qu’elle me disait.
« – Si t’avais envie d’me voir autant me le dire au lieu de me foutre des vents quand je te demande quelque chose.» dis-je tout en esquissant un sourire.
T’es con. qu’elle me disait aussi.
Je rapprochais imperceptiblement mon visage du sien.
Ma relation avec lui n’était plus comme avant où on se prennaient le chignon à chaque fois que l’un de nous ouvraient la bouche, c’était plus calme, plus sain et j’appréciais cette avancée même si j’avais beaucoup de mal à trouver les mots justes pour lui parler convenablement avant d’me souvenir que j’savais pas parler convenablement - sauf quand je faisais semblant.
Alors ouais, j’gueulais à qui veut l’entendre que je ressentais rien pour lui. Pourtant y avait un truc que j’avais envie de tester depuis l’début, depuis l’jour où on s’est vu.
« – Fait froid. Dehors.»
J’me rapprochais encore un peu avec ce sourire sournois aux coins des lèvres. Confiant, assuré, l'esprit calculateur de mon double parfait aux fonds d'mes prunelles.
Qu'est-ce que j'étais entrain de foutre ?
Au fond j'te trouvais beau comme une comète !
#00000 GRAS •• J'T'AI DANS LA PEAU J'T'AI DANS LA TETE