Ta vie se définit par les personnes que tu rencontres et les choses que tu créer avec elle. Alors sors de chez toi !

« Allo ? Cassis ? Ouais, c'moi. Tu pourrais t'habiller en robe de soirée, s'il te plait ? Ouais. Écoutes, je te réserve une surprise. Tu vas adorer. Tu vas chier des bulles tellement c'est beau. Ouais ouais. Je te rejoins au portail du pensionnat dans une heure. Une heure, oui ! Allé, grouilles-toi ! »

Je raccroche, sourire aux lèvres, et pose mon portable sur le bureau. J'attrape ma serviette et file à la douche, fredonnant une chanson qu'une amie m'avait fais découvrir il n'y a pas longtemps. En entrant dans la salle de bain, je me fixe longuement dans le miroir en face. Puis, j'attrape ma brosse à cheveux et entame une danse étrange, qui se voudrait sexy. Je commence à chanter plus fort et m'arrête que lorsque la musique s'arrête également. Enfin, je fonce dans la donche et profite de cet instant de calme, avant la tempête.

Après ma douche, je m'étais adonnée à un petit instant maquillage. En général, je n'en met pas beaucoup. Et cette soirée ne faisait pas obstacle à la règle : juste du mascaras et du rouge à lèvre brun, qui met ma peau bronzée en valeur. J'enfile une robe blanche, possédant de margnifiques détails en dentelle autour de la taille, et des baskets. Quoi, des baskets avec une robe ça fait moche ? Bien sûr que non, imbécile ! Prends tes dix doigts, tes deux yeux, et fais une recherche sur intranet ! J'attrape mon téléphone, mes écouteurs et mon petit sac à main. Puis, je file en dehors de la chambre, laissant en plan mon coloc. Je me dirige vers l'exterieur du pensionnat et vois déjà au loin Cassandra.

Cassandra est une professeure coincée à mes yeux. Je l'ai toujours appelé Cassis. Elle est vraiment choue, et je l'adore. Je me souviens d'un jour, il n'y a pas si longtemps que ça, lorsque qu'elle m'avait dit qu'elle n'était jamais allée en boite de sa vie. C'est ainsi que j'ai su quoi faire avec elle ce soir. Je ne sais pas si elle va aimer la surprise, vue sa timidité maladive, mais j'ai confiance. Et puis, elle n'aura pas le choix !

J'affiche un sourire idiot en voyant Cassandra, et commence à marcher à pas feutrés jusqu'à elle. Je m'arrête derrière elle et pose mes mains sur ses épaules, la secouant brusquement tout en lui hurlant à l'oreille un mot simple, mais effrayant :

« BOUH ! »

Je ris à sa réaction et me met en face d'elle. Je lui souris, lui ébouriffe légèrement les cheveux, et remarque combien son maquillage est... limité. Cela ne m'étonne pas d'elle. Sa tenue reflète belle et bien son caractère coincé. Je souris et tire la langue en lui donnant un coup d'épaule, pour la taquiner un peu :

« Héééé mais c'est quoi ça. On dirait une coincée du 93 ! »

Je fouille dans mon petit sac, en sors un gloss rose magnifique (et cher, il faut bien le dire). Je l'ouvre et l'agite sous le nez de Cassandra :

« Tiens, mets-en un peu ! L'endroit où on va n'est pas fait pour les innocents aux caractères fragiles ! »

Je me met à rire, bêtement. Je sais que Cassandra a besoin d'une personne pouvant lui donner un peu d'énergie. C'est important. Je le sens. Elle est assez réservée, et ma présence lui permettra sans doute de se lâcher un peu en boîte.
Je la laisse faire bon lui semble avec mon gloss, fouillant en même temps mon sac. Bien évidemment, il n'y a que du bordel à l'intérieur. Entre mes écouteurs en vrac, mon porte-monnaie, mon trousseau de clefs, une cannette de coca vide, des sachets de bonbons vides, une barette accrochée à un élastique, des papiers qui semblent être mes cours de maths, mon chargeur de portable (on ne sait jamais), une batterie pour portable que je n'ai même pas chargé, et j'en passe. Après cinq minutes d'archéologie jusqu'au fond de mon sac, je trouve enfin le fruit de mes recherches ; une bouteille de limonade. La limonade, c'est la boisson préférée de Cassandra, et je le sais depuis notre première rencontre.

« Tiens ma grosse, je t'ai pris ta boisson, histoire de t'hydrater avant d'aller... En boîte de nuit ! »

A entendre cette conversation, on pourrait carrément penser que Cassandra n'est pas une professeure, et encore moins du même pensionnat où j'étudie. Pourtant, c'est bel et bien le cas. Je crois que nos différences nous on rapproché. Son âge d'adulte et le mien qui me fait mineur n'ont jamais fait barrière à notre amitié. Elle est comme... ma protégée.