(chronologie: ce rp se déroule quelques heures avant Nigthmare, sur le port)
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Comme partout il faut un bouc émissaire quand la situation dégénère, se dégrade. Cela compte parmi les mécanismes de survie psychiques, tout le monde n'y a pas forcément besoin, ni recours, eux si, visiblement. Dès que les insultes fusent, que les accusations se déversent sur ses épaules en masse compacte assez puissante pour l'écraser, il sait que la journée ne se terminera pas bien.
La peur, l'angoisse, la colère, l'insécurité motivent leur comportement, un élève de la classe honnie sous leurs yeux fait figure d'agneau sacrificiel: la victime idéale. Oui, quelle surprise le problème vient d'un de ces parias, ces E au blason rouge, cette lie de l'établissement, ils n'existent que pour une chose: permettre aux gens normaux, à l'élite en prime d'évacuer sa frustration par l'injustice, la cruauté, la méchanceté gratuite.
Artemis ne voit pas à quoi cela sert de s'opposer, il pourrait, se battre pourquoi, endosser le mauvais rôle encore? Celui de fauteur de trouble? Car à cause de la réputation de cette classe juste nommée ainsi par commodité de langage, il se prendra tout les tords à la figure. Blasé, il lève à peine les yeux vers ce énième faciès grinçant, il ne répond pas ou pas assez vite, donc ils perdent patience, en viennent aux mains.
Usé, voilà, il s'en fout de tout ce qui se passe, ce bras que l'inconnu tord à moitié lui procure une douleur minime, ah, ils fulminent, ils exigent qu'il pleure, qu'il supplie, se traîne à terre demandant pardon pour son indigne existence, qu'il implore leur clémence qu'il lui accorderont dans leur infinie mansuétude de A. Avant, il doit se plier au petit rituel, le Roi réclame de l'amusement, le Bouffon doit lui offrir un spectacle: en scène!
Le garçon à la corpulence mince ne cille pas, il cligne des paupières, fatigué, une nuit de plus sans trouver le sommeil, son air oscille entre celui d'un zombie ou d'un camé et ça les met en rage. Il réagit à peine au sang qui macule désormais sa lèvre éclatée, un simple fourmillement, il ne ressent rien de plus. Les insultes, les menaces, leur discourt entier se noie dans cette espèce de mélasse qui porterait pour nom réalité. La frontière se floute de plus en plus entre ce qu'il ressent par son pouvoir et ce qui y est extérieur.
Au moment où l'air commence un peu à lui manquer, la main délaisse sa gorge, les vagues humanoïdes se retirent. Des cheveux noirs, une forme tendue, ha, une main, des mots? Qu'es ce que cette présence vient de dire? Il ne sait plus, il n'en peut plus... Alors il sourit, sans doute plus proche du rictus.
-...'rci....