Parce que les faiblesses naissent avec des forces... (Pv Laelya)

+ Ludovico Einaudi - Una Mattina +

Combien de fois que j'ai pensées que cette vie...je ne la méritais pas ? Combien de fois que mes pensées voulaient s'arrêter et que j'en finisse une bonne fois pour toute ? Je ne peux vous le dire....parce que j'ai perdu le compte. La tristesse est lourde, puissante et maîtresse de mon âme. On dirait qu'elle ne veut jamais partir, me faisant comprendre que je me sentais impuissant, seul et surtout jamais satisfait. J'ai bien beau me dire de sourire, de me contenter de peu, mais rien ne marchait. Mes émotions ne suivent jamais le reste. Je me dis toujours que si je vis de la merde depuis mon enfance, alors le futur sera de même. Les faux espoirs que les gens me disent....

'' On sait jamais ce qui va se passer ! Peut-être que tout va changer ? Il faut pas perdre espoir que le bien va arriver un jour ! ''

Ce n'est que de la pure idiotie. Les humains sont fragiles, naïfs et surtout ignorants. Comment peuvent-ils dire ceci tandis qu'ils savent très bien la vérité que la joie n'est qu'un luxe que très peu peuvent avoir ? Que la joie, on la construit avec de la volonté....parce que notre société est ainsi faite ? Franchement, cela me répugne. Cela m'enrage ! Et cela m'attriste....

J'ai bien beau resté, mais je ne me sens jamais à ma place. Uniquement avec ma belle Laelya que je peux sentir quelque chose....me dire que rien n'est perdus....

J'ai tellement vu d'atrocité dans la race humaine que je me dis que je ne mérite pas de voir ça. J'en ai même mal au coeur à y penser. Suis-je réellement si différent ? Pourtant, je suis humain. Pourtant, je suis comme eux. Pourtant, je fais partie de ce ''moule''...

Mais j'ai l'impression que je suis bien trop à part pour me mettre dans le même sac qu'eux. Je lâche un long soupire en baissant mes épaules bien basses. Je regarde mes mains, placées sur le piano, comme si j'hésitais de jouer une note ou une mélodie. Pourtant, je sentais mes doigts brûler comme des feux ardents d'un volcan puissant.  Je voulais jouer, je voulais oublier....

Je voulais vivre.

La musique, est pour moi, ma voie salvatrice. Sans ça, je n'aurais pas survécu jusqu'ici. À travers les notes, les chants, les mélodies. je peux transmettre mes émotions et comprendre sur moi-même. Les grands génies ont tous faites ceci, alors ....je fais de même. À travers de grands noms historiques, sont les mélancolies de l'humanité. Ses personnes ne sont que des icônes qui nous prouvent que parmi les hommes, les plus fragiles ont été les plus virtuoses...

Bien sûr, je sais que je généralise, mais on ne peut me dire que je n'ai pas raison.

Mais bon, je devrais penser à rien, chose difficile, et ....jouer. Une image me vint en tête, une image avec ma belle Laelya. Une journée au parc, ensemble, avec nos yeux qui se contemplaient. Une image douce, profonde, mélancolique. De plus en plus que je visualisais, mes mains sont parties toutes seules. Je mettais des émotions en cette image, de la joie à la fois de la tristesse. De la douceur à la fois de la vivacité. De la passion même. Je sentais ma poitrine se pincer à la fois être libérée. Mon corps bouge au même rythme de mes mains, comme si je voulais me transformer en mélodie pour former un unisson. Je me balançais, comme de l'eau. Je mettais du coeur, comme un feu brûlant. J'étais élégant, comme le vent qui souffle. J'étais présent, comme la terre sous mes pieds. Mon esprit vibrait, comme l'énergie qui me donne existence...

Puis, dès que mes pensées s'affadissent, je terminais les quelques notes ...doucement...pour bien finaliser cette scène sans vouloir arrêter sec. Mes mains se sont enlevées à la fin et...mon corps s'encra au sol. Je me sentais lourd et ...seul ? Je ne comprenais pas ce sentiment. Par contre, Mein Herz Brennt. Mon coeur brûlais...mon coeur était aussi ardent qu'un soleil. Est-ce que c'était l'image de ma belle Laelya qui me faisait cet effet ?

L'ennui.

Je veux la voir, mais je n'ose pas. Je suis en sale piteux état. Mes cheveux en bataillent, ma chemise à semi boutonné laissant le haut de ma poitrine à découvert, mes yeux qui ne sortent que le vide....

J'étais dans le plus pire état que je pouvais accepter de m'offrir.  

Je passe une main molle dans ma chevelure, pensant que je devrais partir dans ma chambre et m'y cloîtrer. Je me lève puis...je fis un face-à-face avec Laelya. Depuis combien de temps elle était là ? J'ai figé sur place.

+ Lae...?

Pour une raison qui m'était inconnue, je ressentais de la peur. Peut-être parce que je ne voulais pas qu'elle me voie ainsi ou bien j'étais trop dans un moment de faiblesse pour que j'agisse normalement.