Sujet: and all things will end || Hadès Mar 23 Mai 2017 - 11:17
If I was the sun, I'd look for shade If I was a bed, I would stay unmade If I was a river I'd run uphill
« Tout a une fin » comme on le disait.
La fin… La fin d’une vie si courte que cela en était injuste. Une toute petite flamme qui luttait pour survivre malgré le manque d’oxygène, avait fini par s’éteindre dans un souffle. Tu avais remarqué cette petite lueur qui s’était éteinte dans le regard terne d’Harrison ; habituellement insensible au malheur d’autrui, tu t’étais pourtant approchée de lui dans le but de le réconforter – tu ne pouvais nier que la perte d’un être cher devait être douloureuse.
Et quelques jours plus tard, cela a été à ton tour d’endurer ce sentiment de perte. La perte d’un être cher.
Tu étais rentrée un jour, notant sa curieuse absence ainsi que le silence pesant dans le bungalow ; ton regard avait traversé la chambre à de nombreuses reprises, de nombreuses reprises dans l’espoir de dénicher une silhouette familière. Rien… Tu avais préféré supposer une petite sortie de sa part pour prendre l’air, et c’est alors que tu avais trouvé une lettre manuscrite posée sur une petite table de bois. Signée Harrison. Bien entendu, tu avais tenté d’abord de l’ouvrir avec tes longs et fins doigts, jusqu’à ce que tu réalises que, curieusement, l’enveloppe de papier était protégée par un sortilège. Pourquoi donc ? Tu avais persisté à plusieurs reprises, comme si tu souhaitais te convaincre que tu avais tort, que tu pouvais parfaitement la vaincre. Pourtant, le papier persistait davantage à te prouver qu’il te tiendrait toujours tête.
Tu avais fini par abandonner, t’allongeant sur ton lit aux côtés de l’étrange message scellé, à l’observer continuellement d’un air pensif. A te demander ce qu’il pouvait bien renfermer, quel genre de textes si précieux contenait-il pour l’avoir ainsi protégé ; mais surtout, tu t’étais questionnée sur le moyen de déverrouiller cette curieuse magie, car tu doutais que l’on te l’offrît pour que jamais tu ne l’ouvrisses. Seule une annulation permettrait de briser le cadenas invisible, mais jamais on ne te tendrait un de ces précieux bracelets – ils ne servaient qu’à des buts purement administratifs.
C’est à ce moment-là que l’idée du Démon Rouge t’est venue.
C’est à ce moment-là que tu as pris la décision de lui demander ce petit service personnel, car il est capable de créer des mondes dont il rédige les lois et les règles, n’est-ce pas ? Tu supposais qu’il serait forcément capable d’annuler les pouvoirs dans l’un de ses petits univers – au moins un qui pourrait transporter ce message.
Tu en serais capable, n’est-ce pas Hadès ?
Tu toques à la porte de son bungalow, tout doucement avec toute ta grâce, comme si tu craignais de de la fissurer. La porte s’ouvre tranquillement, alors qu’il t’accueille avec son visage orné d’un sourire de politesse. Tu attends qu’il t’invite à entrer pour pénétrer dans la petite maison où le silence règne en maître. Un peu comme la tienne désormais. Tu lui adresses un faible sourire, un sourire chaleureux comme celui qui est habituellement gravé sur ton visage, mais qui semble aujourd’hui un petit peu plus forcé.
— Bien le bonjour très cher, je te prie de m’excuser pour le dérangement inattendu. Mais… je souhaitais juste te demander un petit service, si c’est possible bien entendu. commences-tu avec ton habituelle voix lente mais accentuée.
Oh bien sûr, tu t'excuses un peu faussement, car cela t'arrive avec certaines personnes de t'inviter chez eux, parfois même sans prévenir ; mais le cas présent est un petit peu particulier. Les mains jointes dans ton dos, tenant entre tes ongles la lettre manuscrite, tu affiches une mine à mi-chemin entre le sérieux et le sourire ardent prêt à flatter, alors que ta queue s'agite lentement.
— Vois-tu, j’avais une question à te poser. Tu marques une pause. Toi qui es maître de tes mondes, qui régis les lois suprêmes des univers que tu façonnes, je me demandais si tu serais capable d’en créer un qui annule la magie à l’intérieur de son périmètre, ou bien de recréer un artifice de cette nature. demandes-tu d'une voix flatteuse avant de muer en un ton plus sérieux.
Tu te tais alors, fixant les yeux rougeoyants d’Hadès ; tu présentes finalement devant lui le sujet de ta venue soudaine.
— Disons simplement que j'en aurais besoin. Pour ceci. conclus-tu.
Tu t'en moques si tu dois te priver momentanément de tes accessoires de renarde, car c'est pour Harrison ; et l'on pourrait t'accuser de beaucoup de choses, de sentiments un peu trop niais et désespérés. Mais dans les faits, sans ses interventions, il est probable que tu aurais quitté ce monde depuis des mois.
HRP : ♥ Date : Fin mai
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Sujet: Re: and all things will end || Hadès Mar 23 Mai 2017 - 14:16
Ça ressemblait à une journée simple à la base. Tu te doutais que ton retour se ferait entendre, que personne ne viendrait dans l'optique de retrouvailles chaleureuses. Tu t'attendais pas à quoi que ce soit et pourtant, le son qui frappait la porte avec cette régularité polie t'imbibait d'une ombre de curiosité à chaque fois. Ce n'était arrivé qu'à deux reprises, pourtant - et un élève assez vieux qui ne cachait pas sa curiosité à l'idée de vérifier la rumeur de ton retour ; et tu l'avais puni. Sans regrets, sans l'ombre d'un doute, faisant frapper les conséquences de l'irrespect d'une réputation qui n'était pas sans fondements. La seconde fois, tu n'avais pas eu le cœur à punir ce qui n'était qu'un bouc émissaire - une fille jeune, incapable de parler correctement, comme récitant bêtement un texte sagement répété.
Une fille assez idiote pour écouter d'autres élèves, trop jeune pour y comprendre quelque chose ou mériter un quelconque jugement - sans compter que ça n'avait pas de sens. T'as vite repris le cours de ta vie sans te soucier de tout ça, tu t'es perdu dans cette solitude si évidente que t'en avais presque oublié les bienfaits. Tu n'attendais rien de ton retour ici, tu n'avais rien cherché en reprenant ta place si ce n'est terminer une scolarité déjà bien en poche. Tu ne pensais certainement pas voir de visages familiers et pourtant, dès le lendemain, tu avais été surpris de faire face à Aisha. Tu t'attendais pas à grand chose, depuis le début, alors t'étais pas surpris de savoir que ça n'avait rien d'amical. Aisha ne faisait pas parti de tes proches - c'était l'une de ces rares personnes assez lucides pour ne pas se faire prendre par tes petits jeux. Ta vie était bien assez dramatique pour que tes interventions magiques ne lui fassent pas grand effet, et plutôt que de lui chercher des problèmes, tu avais sympathisé avec elle. Tu ne le regrettais pas - elle faisait parti de ces gens qui, malgré leur manque de proximité avec toi, étaient incroyablement intéressants, mais tu n'avais jamais pris la peine d'apprendre à la connaître davantage.
Il n'y avait pas de raison particulière à ça (si ce n'était ton dégoût sans mesure des gens) mais ça non plus, tu ne le regrettais pas. De toute façon, tu t'en doutais ; elle n'était pas ici pour te voir - elle avait besoin de quelque chose, mais ça faisait si longtemps que quelqu'un n'était pas venu avec des bonnes intentions que tu ne trouvais pas l'envie de le reprocher. Au contraire, ce fut une agréable surprise de constater qu'elle faisait non seulement confiance à tes capacités pour briser une magie mais aussi à toi, personnellement, étant donné l'importance que semblait avoir cette lettre pour elle. "Bonjour Aisha." répondis-tu simplement - aucun sourire ne vint répondre au sien puisque, comme elle le savait, ce n'était pas dans tes habitudes. Tu n'étais pas là pour la rassurer ou quoi que ce soit, simplement pour l'aider, comme elle s'en doutait, comme l'annonçait sa façon de te poser la question. Bien sûr que tu en étais capable. Il y avait dans sa façon de te demander une sorte de défi auquel tu ne pouvais ne pas répondre. Elle te connaissait bien, en dépit de votre relation si étrange, et tu haussais les épaules avec un maigre sourire. Un geste qui se suffisait à lui-même. Une confiance connue du monde.
"Tu permets ?"
Aucun instant ne fut perdu et dès que la lettre se déposa dans ta main tendue, le décor changea, le monde fut transformé, plié à ta volonté pour un décor d'une neutralité absolue. Un bâtiment normal et une cage rectangulaire vitrée, au milieu de laquelle se tenait une personne armée d'un bracelet. La rumeur avait été répandue : des bracelets annulateurs, fonctionnant via la création d'objets magiques. Connaissant le fonctionnement, reproduire des objets ici était facile. Ils ne pouvaient sortir de ce monde, mais leur existence même ici était suffisante. tu déposais la lettre dans les mains de la personne et se fondit d'un simple "Ouvre-la." sans autre forme de politesse.
La magie annulée par le bracelet fit son effet : la lettre ne résista pas et se déplia. D'un signe de main, tu fis signe à Aisha de venir alors que la personne, qui n'était autre qu'un civil créé dans ce monde - il n'était pas question que tu te confrontes à la magie par toi-même, mieux valait un cobaye qui, de toute façon, n'était pas vraiment réel - commença la lecture de la lettre, dévoilant une vérité inviolable.
Lettre:
Cher monde,
je commencerai par dire que je ne m’attends pas à être cru ou compris. J’ai été porteur depuis mon adolescence d’un secret trop lourd pour moi, probablement trop lourd pour une seule personne, et qu’il m’était impossible de communiquer. Je n’ai pas été capable de supporter dix ans dans cette situation ; sans doute que d’autres personnes auraient su se montrer plus fortes, mais ça n’est pas mon cas. La plupart des mages qualifieront leur magie de « pouvoir » ou de « don », dans ma situation, c’est une malédiction. Et cette malédiction m’empêche, sous la menace d’un insoutenable douleur, d’en communiquer la nature. À présent, la somme des douleurs qu’elle m’apporte a largement dépassé celle que pourrait bien m’apporter sa révélation alors je scelle tout dans cette lettre, conscient des innombrables possibles conséquences.
Je peux revenir dans le passé. (la phrase est mal écrite, la papier troué à un endroit - la douleur se ressent à la vue de l’écriture.)
gfdkolflgfcvfdsl à l’aid pitié ne lisez pas la douleur est stop!!!!!!!!! écris écris continue tu dois tuez m
(À partir d’ici, le texte est écrit d’une couleur différente et est plus foncé - il a été écrit plus tard, avec un autre stylo.)
Je suis malade depuis des jours. La douleur s’est largement atténué mais elle semble avoir emporté avec elle mon énergie - je sens la magie qui me quitte, et j’ai bien peur que mon pouvoir ne disparaisse au terme de cette lettre, pour en avoir partagé l’existence.
Sans conteste, je le promets : je n’ai jamais utilisé cette magie pour moi. Je m’en suis toujours servi pour les autres, pour sauver Aish les gens de leurs malheurs, dans certains cas, d’une mort à laquelle j’avais déjà assisté.
Je suis désolé. Je suis tellement désolé, mais je ne peux plus le supporter. Je ne pourrai plus aider personne.
Harrison Winchester
ft. Aisha •• Mai (cycle 3)
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Sujet: Re: and all things will end || Hadès Ven 2 Juin 2017 - 18:09
If I was the sun, I'd look for shade If I was a bed, I would stay unmade If I was a river I'd run uphill
Un défi à relever, hein ?
Tu le connais un minimum pour savoir qu’il ne déclinerait pas ta requête avec cette simple motivation. Après tout, on le surnomme bien la légende des jeux vidéo. Il doit s’ennuyer de manière générale, suffisamment pour saisir ta lettre sans la moindre question, sans la moindre interrogation. A peine l’enveloppe déposée dans ses mains, les paysages vous entourant se transforment, dévoilant le décor d’un bâtiment classique, ainsi qu’une cage de verre enfermant un individu possédant un curieux bracelet. C’est sur ce détail que tu poses ton regard, insistant, guère plus impressionnée par le fabuleux pouvoir d’Hadès.
L’homme façonné obéit aux ordres de son créateur, exécutant sans discuter la tâche qu’il lui confie. La lettre refuse de lui résister, à lui, contrairement à tes vains efforts, Aisha ; regarde-la se déplier dans un geste brusque et sec, comme une feuille normale – la magie a définitivement quitté son corps de papier. L’étrange homme entame sa lecture d’une voix neutre, sans émotion – que peux-tu en attendre de plus de toute manière ? Il n’est qu’un pantin, un pantin qui confie le secret d'un être qui t'a autrefois été cher.
Retourner dans le passé, hein ? Ces mots te traversent comme une évidence, une évidence tant ils expliquent aisément les événements des mois précédents. Tant ils expliquent la panique dans ses yeux et cette anticipation des dangers. La seule question était de savoir s’il retournait dans le passé ou voyait dans le futur. Cependant, cela n’a plus d’importance à tes yeux, Aisha ; la seule chose qui t’importe encore réside dans cette souffrance qui se lit dans ses phrases malgré la voix monotone qui l’accompagne.
C’est un adieu un peu douloureux qui te serre un peu petit le cœur, un remerciement plus sincère, plus conscient, qui se perd et que tu regretteras de ne jamais avoir formulé à Harrison. Tu pourrais tenter de le retrouver dans cet espoir, mais tu n’en as pas envie autant que tu n’en as guère la possibilité. Tu esquisses un faible sourire triste et laisses une simple larme perler au coin de ton œil gauche – une larme que tu essuies avec le dos de ton index avant qu’elle ne coule. Pas deux, pas trois, simplement une, une perle salée et sans doute la première depuis de nombreuses années.
— Je vois... murmures-tu d’une voix fluide.
Tu soupires longuement, te ressaisissant bien vite malgré l’air légèrement mélancolique, bien que souriant de ton visage. Tu es consciente que le Démon Rouge doit te trouver pathétique – quelque part tu le comprends, vos compassions respectives sont toutes deux bien restreintes, bien que pour des raisons différentes.
— Héhé, je m’excuse de t’infliger ce petit moment sentimental — je sais que tu les as en horreur. Je ne tiens guère à me justifier, mais tu auras compris qu’il m’était cher. Sans lui, j’ignore ce que je serais devenue. lâches-tu comme une fatalité.
Littéralement. C’est toujours un peu difficile, un peu douloureux pour l’ego de l’admettre, mais tu t’es bien attachée au jeune Winchester. Au-delà du rôle de sauveur qu’il exerçait, tu devais avouer qu’il t’avait charmé grâce à sa maturité et son calme. Mais on doit faire avec, telle est ta devise, n’est-ce pas Aisha ? Ton visage s’éclaire d’un sourire plus ardent, plus propre à ton expression naturelle. Il n'est pas question de te dévoiler dans un moment de faiblesse. Ta fierté aurait horreur de supporter cette simple idée.
— Dans tous les cas, je te remercie de ce service rendu. Je ne vais guère te déranger plus longtemps avec mes caprices, désormais. conclus-tu avec cette bonne humeur habituelle qui t'est propre.
Les mains jointes derrière le dos, les yeux rivés vers le A, tu attends son signal t'indiquant que tu peux t'en aller. Mais cela te plairait bien, en vrai, que, malgré son tempérament asocial et insensible, il cherche à continuer la conversation d'une quelconque manière.
HRP : ♥ Date : Mai
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Sujet: Re: and all things will end || Hadès Sam 3 Juin 2017 - 13:53
T'étais pas prêt Hadès. Pas prêt pour ça. Pas prêt pour elle. Pas prêt pour cette unique larme qui avait coulé sur un visage qui te semblait tant similaire au tien. Pas prêt pour comprendre que t'étais le seul dénué de larmes - sans doute le dernier à ne jamais avoir versé le tribut d'une tristesse assumée. Et tu la possédais, pourtant, car depuis le retour de tes souvenirs, tu étais conscient de cette bribe d'humanité, assumais ces sentiments comme une part complète de toi - et tu n'étais plus le démon qui fuyait ses bons côtés mais tu les recherchais, comme pour ne pas te noyer dans ton propre mal. Tu avais peut-être trouvé ton humanité mais cette situation n'avait fait qu'empirer tes mauvais penchants. Tu détestais encore plus.
Et le fait de voir que tu étais le seul arrivé à une telle extrémité te rendait un peu triste - tout en t'emplissant d'un réalisme rassurant.
Au fond, ça n'était pas si étonnant, et c'en était presque soulageant - car le fin mot de l'histoire était ce que tu avais toujours conté, cette impossibilité du monde à te comprendre et la compréhension, petit à petit, que chacun de ceux que tu pensais similaires étaient en réalité si différents. Pour autant, Aisha faisait des efforts - au-delà de cette larme unique, elle gardait cette même façon d'être qu'à l'accoutumée, courtoise et fermée, affichant ce qui n'était plus qu'une facade à présent. Tu n'étais même plus certain de parvenir à croire en sa nature profonde, en ces mots qui s'apparentaient davantage à un respect nécessaire - et tu laissais un mince soupir s'échapper d'entre tes lèvres tout en gardant tes iris braqués sur elle ; juge.
"Sans lui, tu serais morte." lâchais-tu sèchement.
Tu connaissais Harrison Winchester. Tu t'étais intéressé au bonhomme sans être parvenu à comprendre la nature du pouvoir qu'il était incapable de révéler. Il t'avait toujours semblé exagérément inquiet, bien trop dramatique, et maintenant, tout te semblait logique - et le monde d'auparavant te semblait aveugle, ta fierté blessée sous le coup d'une ignorance contre laquelle tu ne pouvais rien. Tu étais agacé sans vraiment comprendre pourquoi - alors que tu n'étais pas censé être celui touché par la situation actuelle.
"Même ici, avec quelqu'un comme moi, tu ne montreras rien ?"
Haussement de sourcil, le ton calme, plus surpris qu'autre chose - Hadès l'observe, se terre dans un silence censé la gêner pour la faire parler. Ce n'est pas censé marcher sur quelqu'un comme elle, mais troublée comme elle semble l'être, sait-on jamais. L'anglais reprend la lettre et la lui tend, presque impassible.
"Je ne te forcerai à rien, tout ça m'est complètement égal. Mais tu n'auras pas de meilleure occasion."
ft. Aisha •• Mai (cycle 3)
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Sujet: Re: and all things will end || Hadès Lun 12 Juin 2017 - 14:25
If I was the sun, I'd look for shade If I was a bed, I would stay unmade If I was a river I'd run uphill
Il y a cette petite chose dans le regard qui semble avoir changé.
Cette petite chose qui te fait dire qu’Hadès n’est pas tout à fait à l’image de celui que tu as bâti dans tes pensées. Un démon insensible, curieux mais insensible aux malheurs d’autrui – et ce n’est guère une douce compassion qui apparaît dans son regard juge, mais autre chose de plus étrange. D’une certaine façon, cette réponse réaliste te donne l’illusion qu’il ne cherche pas à rabaisser ta tristesse. Tu esquisses un drôle de sourire, ce sourire satisfait que l’on élargit lorsque l’on entend une réplique tapant dans le mille. Exactement, Hadès… Tu as parfaitement compris. Sans lui Aisha serait morte…
— Sans aucun doute, oui. lâches-tu en plissant les yeux.
C'est un fait impossible à nier… Et malgré ton ego surdimensionné, malgré cette obsession de ne dépendre d’absolument personne au quotidien, tu n’as pu t’empêcher de t’attacher au jeune Winchester. Tu ne peux t’empêcher d’avoir cette petite pensée si absurde de regretter de l’avoir laissée avoir tant d’importance à tes yeux. Une petite pensée si absurde qui s’étouffe une fois la raison redevenue maîtresse de ta conscience. Ressaisis-toi un peu.
Vas-tu garder ce masque encore longtemps, Aisha ? C'est ce qu'il te demande implicitement.
Quelque part, tu aurais peut-être souhaité qu'il en s'agisse d'un… Car il s'agit plutôt d'un sourire qui a fleuri sur tes traits autrefois peu expressifs face à la vie difficile que le destin lui avait offerte. Un sourire bourgeonnant enfin sur ton visage après les larmes qui ont coulé dessus, un sourire qui a attendu le rayon d’un espoir pour enfin devenir omniprésent. Tant que ce soleil pétillant continuera de déployer son intense lumière, il refusera de faner. Ton problème Aisha, c’est que ta venue à Prismver t’a rendue insensible au malheur, comme si le poids de ton optimisme continuait de pencher la balance de son côté malgré le fardeau qui viendrait lui faire concurrence. Et tu pensais être parfaitement immunisée de la moindre faiblesse, juste pas tout à fait, car ton erreur était de croire que tout était comparable. Ce n’est… pas tout à fait la même chose, ni même les mêmes sentiments. Tu agrippes la lettre qu'il accepte de te rendre et la repplies doucement.
— Le problème, mon cher, c’est que je n'ai plus grand-chose à montrer de ce côté-là. poursuis-tu en diminuant le volume de ta voix.
Tout ce que tu as à montrer, c’est une mélancolie qui te démange sans faire naître un profond désespoir. Un sentiment de vide sans te tordre le cœur violemment pour en faire sortir un amas de larmes. Tu n’as rien vraiment de tout ça à montrer si c’est ce qu'Hadès attend de la part d'une renarde chagrinée.
— Une part de moi pense sincèrement que cela pourrait être bien pire, que je n’assiste pas à ma perte totale, et même que je suis heureuse qu’Harrison soit délivré de ce lourd fardeau. Je le pense sincèrement. Une pause, pour soupirer longuement Mais je ne nierais pas me sentir accablée de perdre un être aussi cher, sans qui ma vie n’aurait été semblable, si c’est ta question. Sans qui ta vie ne serait plus. Quand bien même cet événement mettra du temps à être assimilé, la vie continue. C'est comme ça et pas autrement. conclus-tu.
Tu baisses de nouveau le regard pour le braquer dans ceux d’Hadès, tes paupières aux longs cils mi-closes, un faible sourire triste en guise de conclusion à cette modeste mais complète conclusion. Tu laisses un léger moment de silence planer sans rien ajouter, ne sachant ce que répondra Hadès, et quelque part, s’il décide de froidement te juger cela t’est bien égal. Comme lui par rapport à ton désir de te confesser, cela t’est bien égal que l’on te trouve ridicule ou s’en moque délibérément. Cela ne t'importe pas.
— Mais ne t’en fais pas, je ne te demanderai pas de me comprendre. souris-tu.
Car quelque part, cela t’est égal qu’il te comprenne, enfin... pas totalement. Cela te paraît simplement invraisemblable.
HRP : ♥ Date : Mai
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Sujet: Re: and all things will end || Hadès Ven 16 Juin 2017 - 5:58
Et tu comprends Hadès, c'est ce qui fait le plus mal. Et tu la vois te dire que c'est improbable, partant du principe que tu en es incapable. Et tu la vois dévoiler ses sentiments ou ceux qu'elle ne pourra jamais exprimer. Tu assistes à sa perte, doucement, à ce qu'elle ne sera jamais - à ce que tu es en train d'être. Tu assistes à la malhonnêteté que ta mémoire a forcé à disparaître. C'est peut-être le plus difficile à supporter, cette situation que tu as su surmonter, ces erreurs que tu as su réparer, cette façon d'être à laquelle tu as échappé. Tous deux prisonniers dans ton monde, dans une dimension parallèle où la réalité n'avait presque pas d'importance, tu faisais face à ce dilemme presque humain de vouloir sauver quelqu'un de ta propre détresse.
Ça n'avait pas de sens, et tu connaissais très bien ta relation avec Aisha : plus loin tu restais de ses problèmes personnels, moins tu risquais d'en avoir. Elle faisait parti de cette rare portée de personnes à même de t'atteindre - ces gens suffisamment ancrés dans leurs convictions pour ne pas se laisser ébranler. Et aujourd'hui, elle doutait. Que serait le jeu sans un adversaire honorable ? Tu avais beau l'éviter, tu savais qu'indéniablement, en raison de vos personnalités opposées, tu étais amené à te confronter à elle. Avoir une relation amicale ne suffisait pas à couvrir les divergences d'opinion - et de la même façon que Faust était désintéressé de ta version amnésique, tu n'éprouverais aucune attirance envers une Aisha brisée. Pour le moment, ça suffirait. Pour le moment, cette justification couvrirait ta décision - et, sans non regrets, tu te replongeais dans tes souvenirs récemment acquis dont la seule pensée donnait un ton crédible à ta voix.
"Tu n'as pas besoin de le faire, c'est le cas."
Tu claquais des doigts et le monde disparut, laissant place au décor de ta chambre. Au fond, celle-ci était également un monde parallèle dont l'intimité était aussi certaine. Quelques rares personnes osaient entrer ici un peu trop à leur guise mais quand tu n'étais pas d'humeur, on savait le respecter. Et quand tu n'étais pas d'humeur, ça se ressentait - dans cet air lourd, ce silence exempte de bruits de jeux, la chambre dégageait la même impression qu'une pièce à danger mortel. Tu invitais Aisha à s'asseoir sur le lit d'un geste et prit place sur ta chaise de bureau que tu trouvais autrement plus confortable. Tu n'étais revenu que depuis peu alors la chambre n'était pas encore en bazar et sentait tout à fait normal - et cumuler ces deux faits était déjà un exploit. Cette journée, à y regarder de plus près, ressemblait à une gigantesque farce. Non seulement tu te montrais presque chaleureux en la rassurant, mais en plus, ton espace personnel semblait presque accueillant. Aisha avait une chance insolante ; et en cet instant, face à la bêtise de tes révélations, la déduction te vint que, au point où tu en étais arrivé, retenir tes mots n'avait plus d'intérêt. Quelque part, tu la comprenais. Tu n'avais pas seulement perdu quelqu'un, tu avais aussi perdu Harrison - il représentait un tel sujet de réflexion que sa perte, et même la découverte de son pouvoir étaient une déception.
Mais tu n'en étais pas étonné : le mystère semble toujours décevant une fois qu'il est dévoilé.
"Je serai agacé et déçu de te voir tomber dans des travers tels que la dépression. De fait, je n'ai pas l'intention de laisser cela arriver."
C'était un début, et tu la regardais dans les yeux en lui adressant ces mots, un signe indémodable de ton absence de moquerie. Au fond, les raisons importaient peu. Les actes étaient ce qui comptaient.
ft. Aisha •• Mai (cycle 3)
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Sujet: Re: and all things will end || Hadès Jeu 20 Juil 2017 - 23:05
If I was the sun, I'd look for shade If I was a bed, I would stay unmade If I was a river I'd run uphill
Voir une part de toi succomber au doute semble t’agacer dans le fond, peut-être autant que cela doit agacer Hadès ; persuadée de te connaitre sur le bout des doigts – et même sur le bout des ongles – tu te prouves à cet instant que tu n’as pas suffisamment vécu pour paraître aussi inébranlable que ce que tu prétendais jusqu’ici. Regarde-toi simplement à cet instant, Aisha, plus aussi droite qu’à ton habitude, la tête moins haute et le menton moins levé que ce ton ego te commandait de faire. Tu n’es plus que l’expression d’une mélancolie muette, et le fait qu’Hadès le perçoive, aussi évident soit-il, ne fait qu’intensifier cette irritation. Cela t’agace.
Pourtant, quand il mentionne – maladroitement ? – comprendre la douleur que tu ressens, tu sens ton égocentrisme dépressif – ce lourd sentiment de se focaliser seulement sur sa propre peine – te quitter temporairement. Ce sourire chagriné s’efface, trace une humeur interrogatrice ainsi qu’intriguée sur ton visage hâlé ; tes oreilles se redressent pour exprimer cet intérêt soudain, tandis qu’Hadès réduit à néant les décors qu’il a façonnés. Les murs gris et froids du vieux bâtiment s’écroulent, les murs de bois redevenant maîtres des paysages de l’espace clos. Tu observes le spectacle comme s’il semblait banal à tes yeux, ne tournant pas une seule fois la tête – pourquoi devrait-il être extraordinaire après tout ? Les intentions du garçon aux cheveux de sang t’intriguent davantage, et c’est sans discuter que tu acceptes de t’accaparer le matelas – a priori plus confortable que la chaise dont il se contente. Tu t’assieds élégamment, allongeant ta longue queue touffue sur le lit. Seule une douce lumière éclaire la pièce, et tu devines la présence de certaines consoles de jeu provenant de firmes dont tu n’as pas même retenu le nom. Peu importe, ce n’est pas le sujet.
— Je serai agacé et déçu de te voir tomber dans des travers tels que la dépression. De fait, je n'ai pas l'intention de laisser cela arriver. — Si cela peut te rassurer, je le serais également ; c’est pourquoi cela n’arrivera pas. rétorques-tu avec assurance.
Tu arbores un sourire confiant, aussi ardent que cette flamme brûlant habituellement dans ta poitrine. Un sourire car tu n’as jamais prétendu que tu t’y laisserais engouffrer. Oh non... Une part de raison a déjà conscience que cette intense émotion s’évanouira – il n’y a aucune raison pour qu’elle persiste éternellement. Tes lèvres redeviennent neutres, aussi neutres que l’expression de ton visage à présent.
— Qui était-ce ? murmures-tu, d'un ton direct et sérieux.
Intrusive, comme toujours jolie Aisha, mais il devait s’en douter. Il en a trop révélé pour se taire désormais, ou même croire qu’il fuirait l’évidente question. Tu ne le connaissais pas suffisamment bien, ni lui ni même les rumeurs qui l’entouraient avant son arrivée en S. Et tu veux tout savoir, espérant qu’Hadès en dira suffisamment malgré sa tendance à trop synthétiser ; Qui était-ce ? son nom, son âge, sa rencontre, son rôle… Car peut-être cherches-tu simplement une forme de réconfort dans une histoire qui te ressemble, autant que l’idée que le A a priori dénué de sentiment ait connu une situation semblable. Peut-être. Sûrement.
HRP : Oui, j'ai changé tous les codes. Date : Mai
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Sujet: Re: and all things will end || Hadès Mer 9 Aoû 2017 - 22:51
Tu étais du genre à ne pas croire au hasard, à imaginer le monde comme une gigantesque toile remplie de possibilités innombrables. Il y avait des probabilités et chaque fait avait une raison, et bien que tu connaisses cette théorie sur le bout des doigts, tu étais incapable de donner la raison qui t'avait mené dans cette situation. Tu étais dans ta chambre, avec Aisha, une personnalité à la fois crainte et respectée, avec quelqu'un que tu désirais éviter et avec qui tu partageais des pensées. Seulement voilà, tu avais fini par prendre conscience d'une vérité cruellement simple : les émotions ont besoin de sortir un jour, quelque soit leur forme - et leur partage était le moyen le plus saint de les contrôler. Si tu voulais reprendre tes obligations de Démon Rouge et mener tes petits hobbits comme auparavant sans que tes émotions ne s'en mêlent, il fallait les satisfaire - car leur existence était indéniable. Effacer cette humanité n'était plus possible à présent que le brouillard de ton ignorance s'était dissipé : il s'agissait de la séparer du quotidien que tu désirais montrer aux autres.
À sa manière, Aisha avait déjà appliqué cette méthode : elle était bien différente de toi et elle connaissait bien mieux le fonctionnement humain. Qui sait, peut-être pourrais-tu apprendre de sa façon de faire - outre le fait que tu désirais véritablement partager ton expérience avec elle. La similitude t'avait toujours attiré. Quelque soit la situation, tu avais toujours été plus sympathique à l'égard de ceux qui te ressemblaient, comme si vos points communs les rendaient moins stupides, plus enclins à prendre la bonne décision. Aisha correspondait à tout ce que tu recherchais : l'intelligence, le culot et une capacité hors-normes à ignorer ce qui est sans importance. Quelque part, votre amitié s'inscrivait comme un fil gigantesque dans cette toile, un fil presque impossible à ignorer mais dont la largeur t'effrayait tant il semblait impossible à briser par la suite. Tu n'aimais pas l'idée que vos ressemblances soient si frappantes, car c'était comme suivre les ordres du destin - mais tu devais d'admettre qu'elle en valait la peine.
"Tout mon passé, plus ou moins."
Un murmure, une introduction, une façon discrète de démontrer à quel point ce moment t'avait affecté. La disparition de Zelda était quelque chose car le réel ne comptait pas, il n'avait jamais compté pour quelqu'un qui pouvait changer de réalité - car elle avait toujours compté, et si elle était une illusion de ton cerveau alors ce dernier venait de perdre son pilier directeur. Lorsqu'elle avait disparu, falsifiant tant de bons souvenirs, te confortant dans la solitude qu'elle avait fait disparaître, tu avais cru perdre la raison. Tu n'étais plus apte à croire la moindre chose - mais les autres souvenirs, ta mère, cette humanité réelle avaient atténué cette douleur.
"J'ai passé la plus grande partie de ma vie avec une personne qui n'était pas réelle et qui a disparu lorsque mon esprit s'est échappé du maléfice dans lequel il était plongé. Je n'ai perdu personne, et dans ce cas, c'est aussi une manière d'affirmer que j'ai tout perdu."
Tout perdu, peut-être, non sans recouvrer tant d'autres belles choses - et tu n'étais pas certain de vouloir refaire l'échange si tu en avais l'occasion, mais la lucidité avait ça de bon que tu pouvais partager ton expérience sans risque d'être pris pour un fou. Si cette notion avait encore une signification, alors tu étais prêt à sauver ce qu'il te restait de logique dans ton esprit tant abîmé - t'assurer de la fiabilité de ton entourage pour ne plus avoir à risquer ça. Aisha avait été sincère et elle méritait des retours. Après tout, si Delphia avait fait ça, c'est parce que tu avais refusé de t'ouvrir alors qu'elle avait fait le premier pas. Tu n'avais pas écrasé ses espoirs d'amitié, juste joué avec jusqu'à ce qu'elle décide de créer la sienne. C'était toujours sa faute, cela dit. Juste pas complètement.
"Je vais devoir acheter ton silence maintenant. Tu as soif ? Tu veux manger quelque chose ? Mets-toi à l'aise, si tu veux. Contrairement aux clichés, je n'ai pas que du soda et des chips. Je mange plutôt sainement à vrai dire."
ft. Aisha •• Mai (cycle 3)
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Sujet: Re: and all things will end || Hadès Mar 28 Nov 2017 - 22:00
If I was the sun, I'd look for shade If I was a bed, I would stay unmade If I was a river I'd run uphill
Tout son passé ? C’est étrange cette formulation qui sonne drôlement comme une hyperbole, cette petite figure de style si classique qui souhaite illustrer l’énorme perte que cette personne représentait à ses yeux – l’œuvre d’un artiste ; pourtant… pourtant tu sais pertinemment qu’Hadès n’a pas l’esprit à s’embarrasser de tant de poésies, bien au contraire. C’est intriguant… Tes oreilles se redressent dans un mouvement brusque et instinctif, curieuse de connaître davantage de détails ; car après tout, il ne peut se contenter de ces six simples mots aussi vagues, n’est-ce pas ? Et finalement, il se décide à expliciter ses propos.
Un maléfice.
Un maléfice qui a façonné une entité parfaite selon ses propres critères, implantée dans son esprit d’apparence si imperméable et si logique. Oh non Aisha, tu étais loin de te douter qu’il ait un jour pu avoir été victime d’un charme aussi perfide ; et surtout, tu ne parviens à en imaginer la raison. Une vengeance ? Oh bien entendu, quelle évidence flagrante. Mais tu te questionnes davantage sur sa nature, son origine, sa source... Le principal ressenti qui découle de cette confidence n’est guère l’empathie en premier lieu, mais la curiosité. Car vos histoires respectives n’ont a priori rien de semblables, si ce n’est le vide qu’elles ont créé. Elles n’ont rien de semblables, en effet… Un ami imaginaire ancré dans toute une histoire, et un homme sans qui tu ne serais même plus de ce monde. Pourtant… pourtant tu tentes de t’accrocher à ce soupçon de ressemblances pour trouver un semblant de soutien dans ce moment difficile que tu traverses, toi qui as tellement de peine à compatir aux drames des autres, toi qui as même tendance à t’en moquer d’ordinaire, c’est finalement ce qui finit par t’envahir à présent. La compassion.
Car c’est toujours lorsque le malheur nous frappe que l’on y devient sensible, finalement.
Hadès se tait, décide de ne pas en dévoiler davantage sur son passé qui représente toujours un mystère flou. Il est vrai qu’il te laisse un petit peu sur ta faim, toi, l’âme trop curieuse non rassasiée qui en demande toujours plus. Hadès se tait, et se contente de se lever ; il te propose de quoi te rassasier de façon plus littérale, afin d’acheter ton silence. Et ça t’arrache un rire léger, amusé, Aisha, sincère et pourtant légèrement teinté de nervosité ; tu glisses ta main sur tes lèvres pour l’étouffer rapidement.
– Oh je t’inspire si peu confiance ? Tu as bien raison. réponds-tu.
Tu étends un drôle de sourire fier, faussement menaçant. Quelque part, tu ne peux qu’approuver une telle méfiance de sa part, surtout pour toi qui saisis à peine le concept de « secrets. » Tes lèvres retrouvent une forme plus conventionnelle, avant de continuer.
– Mais puisque tu le proposes, de l’eau me conviendra parfaitement. En tout cas, tu me vois ravie d’une telle nouvelle : j’ai une sainte horreur de ce genre de nourriture. Néanmoins tu as de la chance : avec mon diabète j’évite de grignoter entre les repas. racontes-tu sans gêne.
Traces d’un passé où, parfois, les fast food demeuraient la seule solution pour apaiser la faim à bas prix, jusqu’au dégoût complet des aliments trop gras. Tu ne comprends guère comment ces industries jouissent d’une aussi grande popularité, ni même comment les gens parviennent à ne jamais s’en lasser. Même pour les plus petites choses de la vie, le passé ne cesse de marquer son passage. Et tu te demandes d’une certaine manière comment Hadès peut faire face à cette illusion qu’il a vécue, de manière presque détachée maintenant. Tu ne ressens pas réellement cette colère qui aurait animé quiconque qui se serait senti trahi d’une quelconque manière. Plutôt une souffrance muette, discrète, mais bien réelle. Peut-être que « résignée » était le terme le plus approprié.
– Je n’aurais jamais imaginé que tu avais vécu ton passé aux côtés d’une illusion. C’est aussi étrange qu’étonnant tout de même comme relation, et tu conviendras que ce n’est pas tous les jours que l’on entend ça. Silence, léger ricanement avant de retrouver ton sérieux. Toutefois, qu’elle ait été réel ou un simple maléfice, cela reste une énorme perte, il n’y a pas de doute là-dessus.
Cela sonne un brin froid, posé comme une évidence inébranlable ; une froideur et un sérieux que l’on t’associe si difficilement, Aisha, toi qui, depuis que tu es arrivée à Prismver, prend la plupart des choses à la légère. Mais aujourd’hui Aisha, tu es sensible. Plus de petites blagues, plus de petites taquineries, car ton humeur n’est pas au rendez-vous. L’expression de ton visage s’adoucit légèrement, plus mélancolique.
– Cela devait être quelqu’un d’exceptionnel. Une pause de quelques secondes ponctue cette supposition presque certaine, sachant à quel point l’estime d’Hadès était difficile à gagner. Finalement, toi et moi sommes semblables. Du moins… plus que je ne l’imaginais. J’ose espérer bientôt l’être complètement dans cette optique.
C’est dit avec tant de confiance, comme une autre évidence ; pourtant on ne sent que trop bien qu’il y a ce sentiment si rare qui brûle dans ta poitrine, celui de la jalousie. La jalousie d’avoir accepté cette perte que toi tu regrettes encore. La jalousie d’une force que tu t’associes normalement. La jalousie de représenter la faiblesse en cet instant alors que ton vécu t’a façonné ce mental d’acier inébranlable. Car aujourd’hui, Aisha, ce n’est pas toi qui peux te vanter d’être au-dessus des autres. C’est tellement risible quand on y pense…
HRP : Comme d'hab, mon retard est légendaire. Et je m'en suis pas rendue compte mais c'est super long pour pas grand-chose. Date : Mai
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Sujet: Re: and all things will end || Hadès Lun 4 Déc 2017 - 21:58
Tu lui ressembles, Hadès. Tu lui ressembles bien trop comme des aimants attirés, comme des éléments opposés, comme la peur et l'attrait d'un inconnu à la nature trop évidente. Tu lui ressembles et c'est ce qui vous rapproche dans cette compréhension mutuelle renforcée par d'évidentes différences. Tu as vécu ton passé aux côtés d'une illusion - c'est un résumé qui fait mal, vérité si lointain qu'elle en paraît presque abstraite, vérité si douloureuse qu'elle t'en submerge de sentiments trop évidents pour être assumés. Son réalité s'abat, son réalisme se reflète dans le pessimisme qui se glisse au milieu des illusions de ta vie construite, bâtie comme une protection.
Tout ça, tandis qu'elle baigne au milieu d'une réalité qu'elle ne peut éviter, prisonnière et forcée à une prise de conscience permanente d'un malheur qu'elle n'a pas choisi de rencontrer. Sur ce point-là, vous êtes pareils - et c'est une nouvelle carte qui s'abat, une compassion partagée et la certitude grandissante de cette relation qui se dessine et vous rapproche inéluctable. Le destin, sans doute pas. Ce sont une suite de décisions, une volonté, quelques efforts toujours plus appuyés qui font de vous des personnes liées par une affection qui, elle aussi, grandira au fil du temps. Ce que Aisha deviendra pour toi dans le futur, toi-même, tu es incapable de le dire, mais cette proximité ne peut pas être ignorée ou oubliée au même titre de tout ce que vous venez de partager. Tu lui sers un verre d'eau et tu lui tends le récipient poliment, gardant cette même proximité méfiante qu'elle semble elle-même avoir déjà installé.
Tu cherches à comprendre, à la comprendre, à comprendre le fonctionnement de votre relation, des relations, de l'humanité, de cet univers bizarre qui t'enlève et te rend les choses sans réelle logique, t'a fait partir comme revenir, comme aussi indécis qu'un enfant aux envies impétueuses et inexplicables. Plus tu y réfléchis et plus ça te semble ridicule et plus cette entité divine et omnisciente ressemble à un enfant immature et ennuyé qui a créé les problèmes pour avoir quelque chose à regarder. Plus tu y penses et plus tu le détestes, parce que tu te tapes bien de l'expérience, de la maturité ou de toutes les merdes que tu peux bien gagner dans le malheur. Tu te fous bien de tout ça, parce que s'il n'y avait pas de malheur, aucun d'entre vous n'aurait à subir tout ça.
"Elle l'était. Et je dois admettre que tu n'es pas mal non plus en tant que personne."
Il y a ce sentiment protecteur qui se dessine, presque absurde, et influence tes pensées, parce que tu commences à la détester cette vie, ce destin, ces rencontres idiotes, ces personnes qui n'en valent pas la peine et toutes ces conneries de guerre, de non-mages, de ces pourris qui n'y connaissent rien et cherchent juste à exister.
Tu en a marre de tout ça alors qu'elle cherche juste à survivre avant même de vivre, alors qu'elle veut juste le minimum là où chacun cherche à surpasser les autres autant pour l'accomplissement que pour les voir s'écraser. Tu détestes ça, comme tu détestes ton propre objectif et tu admires cette pureté, cette franchise et cette modestie auxquelles se mêle cette arrogance amusante. Pour aujourd'hui, cette relation n'ira pas plus loin - vous avez dit tout ce que vous aviez à vous dire, mais tu sais bien que ça ne s'arrêtera pas là.
"Si tu as besoin, n'hésite pas à me rendre visite."
C'est sans doute pauvre, peu expressif, assez idiot, bête, basique, et plus tu y penses, plus tu regrettes une meilleure formulation et quelque chose d'un peu plus personnel pour vous deux. Mais c'est ce que tu avais de mieux à lui offrir. C'est tout ce dont tu es capable maintenant et c'est ce que tu es vraiment. C'est la meilleure part de toi, la plus honnête, si positive soit-elle.