Un regard de gauche à droite. Face au croisement vide, je m’avance dans le couloir de gauche et continue ma route en direction du bureau du psy. C’est craignos, je sais. Il y a toujours pire dans la vie mais dans ma situation, je m’accorde le droit de me qualifier de malchanceux. C’est l’un de mes premiers jours au pensionnat Prismver, école maintenant célèbre de magie où le bordel règne (oui, j’ai eu un brieffing à l’entrée - et laissez-moi vous dire que prendre des noms de piafs pour avoir l’air crédible, c’est une mauvaise idée) et où les élèves sont maintenant priés de faire attention à la santé de Finn Norgaard, un petit danois aux os de verre auquel on accordera un instant d’attention par pitié avant de veiller à l’ignorer. Mais avec attention - qu’on n’aille pas lui briser les os. Cela dit, dans l’affaire, c’est moi qui suis forcé de partir chez le psy, comme quoi, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
Je n’ai pas besoin de quelqu’un pour m’expliquer ce qu’on me répète depuis plus de quinze ans. J’ai besoin d’un manuel de comportement à offrir aux autres - ou de lancer ma gamme de t-shirts JE SUIS NORMAL pour que les autres le comprennent enfin. (Pour l’anecdote, j’ai vraiment essayé de lancer une marque, mais c’est un peu plus compliqué que je ne le pensais.) Quelque part, ce rendez-vous n’était pas si gênant : il avait lieu sur des heures de cours que j’avais pas puisque j’avais un emploi du temps déchargé avec seulement trois options, faute d’avoir un corps capable de mieux. Je ne sais pas pour quelle raison, j’ai choisi l’EPS dans le lot. Peut-être que je voulais me venger de l’administration en leur offrant du boulot supplémentaire - à défaut d’être réellement persuadé de pouvoir intégrer la NFL. Toutes ces questions trouvaient leur réponse derrière cette porte indiquant « M. ROSEBURY » et qui, malgré sa légèreté, m’offriraient sans doute plus de difficulté qu’un record du monde de poids lourd. Je n’avais pas envie d’être suivi, mais si j’avais appris quelque chose au cours de ma pitoyable existence, c’est que j’avais rarement le choix.
J’ai saisi délicatement la poignée que j’ai tourné et poussé la porte en veillant à éviter tout problème habituel. Une fois passé, je l’ai lâché, à la fois en signe de protestation mais aussi parce que fermer une porte me demandait autant d’efforts et que je n’avais pas envie de les faire maintenant. Je ne sais pas ce qui m’a le plus surpris en entrant dans le bureau : l’apparence très jeune du psychologue ou le confort surprenant de cette pièce. Dans mon pays, les psys avaient davantage l’allure de types sévères adeptes du principe simple qu’une éducation dure est la bonne et, qu’en bousculant un peu tout le monde, chacun est capable du maximum - ce qui est particulièrement faux dans mon cas puisque 1) me bousculer reviendrait à me briser l’épaule et 2) quand le client précédent est un enfant de 8 ans qui sort en larmes, on apprend à se méfier du psychologue. Au bout du compte, je m’estimais plutôt en droit de me méfier : la dernière psy avait davantage sa place dans une thérapie pour dépressifs-suicidaires que dans un cabinet normal. Elle était persuadée que mon état mental actuel n’était qu’un masque et elle se sentait obligé de me répéter en permanence que j’étais une personne normale comme si j’étais persuadé du contraire.
Étant donné que mes parents étaient trop inquiets pour être objectif, j’étais bien obligé d’inventer des choses pour qu’ils pensent que tout s’arrange doucement - faisant de ma vie une succession de mensonges sans queue ni tête, le tout, pour faire plaisir à mes parents. Je n’ai pas besoin d’un psy, je vais très bien. Mais peut-être que j’ai des choses à dire, malgré tout.
"Je n’ai pas besoin d’être ici." lançais-je sans autre forme de politesse.
J’étais debout dans l’entrée et je guettais déjà le fauteuil le plus confortable. Ce n’était pas tant par soucis de confort que pour l’état de mes os que j’avais cette manière toujours prendre le meilleur siège - mais je ne m’assoirai pas ici. Je ne voulais pas lui donner l’envie de penser que j’avais besoin de ça.
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Sujet: Re: no need — andrew Mar 5 Sep 2017 - 20:30
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Le premier contact est toujours le plus important. Tu le sais pertinemment et tu fais toujours en sorte que tout se passe bien. C'est dans ta nature. Alors pour la première visite du jeune homme que tu as convoqué aujourd'hui, tu es resté parfaitement toi-même. Tu n'as pas fait plus de rangement dans ton bureau, ni changé tes habitudes. Mentir pour paraître à ton avantage ne fait pas partie de tes habitudes. Ni de tes principes. Tromper les autres, ce n'est pas toi. Être à ton avantage ne t'apportera rien de plus. Puis, ce n'est pas non plus un rencard. Tu souris en pensant ça. C'est parfois le genre de réflexion que tu te fais quand tu appréhendes un peu une rencontre ou une situation.
Quand il est presque l'heure du rendez-vous, tu déploies ton don à la recherche du jeune homme que tu attends. Bien des étudiants t'évitent comme la peste. Tu as appris des parades pour les obliger à venir. De leur plein gré ou non. Ton don t'est notamment d'une grande aide dans ce cas. Après le déploiement, tu sens tous les possesseurs de don autour de toi. Tu les ressens par vague. Une fois que tu es familier avec tous ces points qui apparaissent dans l'image mentale que tu t'es faite de l'école, tu recherches le don qui t'intéresse. Tu ne mets pas longtemps à trouver la régénération. Il est à proximité de ton bureau. Bien. Ce jeune homme ne compte pas te poser de problème avant votre rencontre. Inconsciemment, il marque un bon point.
Tu laisses un sourire fleurir sur tes lèvres. Attendant que ton invité frappe à ta porte. Tu ne te lèves pas pour lui ouvrir quand il se manifeste. Parce que tu serais trop tenté de lui serrer la main en guise de salutation. Et tout contacte est prohibé. Tu te contentes de lui dire d'entrer. Suffisamment fort, pour qu'il l'entende. C'est l'avantage d'être psychologue. Sans être réellement insonorisée, la pièce permet tout de même une relative intimité, tant que personne n'élève la voix. Tu eus donc le plaisir de voir entrer le jeune homme que tu attendais. Un certain Finn Norgaard. Tu ne fis aucun commentaire quant au fait qu'il ne referme pas la porte. Tu patientais. Attendant de voir ce que cet élève allait te dire. Tu ne fus pas déçu. Rien qu'avec cette phrase, tu avais de quoi travailler. Tu lui laissas encore quelques secondes pour observer ton lieu de travail avant d'ouvrir la bouche pour la première fois. « Bonjour M. Norgaard. Dites-le moi si j'écorche votre nom. » Parce que toi, tu y tiens à la politesse. Et tu n'aimerais pas le vexer avant d'avoir réellement commencé la séance. « J'apprécie d'avoir votre avis sur mon métier. » Et tu n'es même pas ironique quand tu dis ça. Tu aimes vraiment savoir ce que pensent les têtes blondes qui se retrouvent face à toi. Du moment qu'il font preuve de franchise, tu es tout à fait disposé à les croire. « Mais, si vous n'avez pas besoin d'être là, vous en avez peut-être envie. Qu'en pensez-vous ? » S'il justifie sa réponse et prend le temps d'y réfléchir, tu es prêt à écourter cette rencontre. Néanmoins, pour te satisfaire sur ce point, il faut s'accrocher.
Tu te lèves et viens te placer près d'un fauteuil. T'appuyant contre le dossier de ce dernier pour être toujours face à Finn. Ne croisant ni tes bras ni tes jambes. Ton langage corporel indique clairement que tu es attentif à ton patient. Tu l'es toujours. Même quand tu désapprouves ce que ce dernier peut te dire. Fondamentalement, tu n'es pas là pour juger. Pas péjorativement du moins.
Dans le cas du jeune homme qui se trouve dans ton bureau, c'est compliqué et à la fois tellement simple. Tellement que tu penses pouvoir le résumer en deux mots. À première vue et avec ce que tu as lu dans son dossier. Isolement forcé. Cependant, tu te laisses le bénéfice du doute et attends que l'adolescent te prouve de lui-même que tu as raison. Ou que tu as tort. Ce qui serait nettement plus profitable à ce jeune homme.
ft Finn O. Norgaard • Bureau d'Andy • 06 Septembre • tenue
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Sujet: Re: no need — andrew Ven 8 Sep 2017 - 23:46
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Je m'arrête presque de suite et croise le regard du psychologue en essayant de capter la moindre ironie dans sa voix suite à ses premières phrases. Ça ne peut pas être sérieux, tout ça. Vraiment pas. Je ne sais pas quoi dire face à cette franchise surprenante, une façon de faire qui, à défaut d'être ridicule, se dévoile comme étant efficace. Je l'ai peut-être jugé trop vite, ce rendez-vous. Je prends le temps de détailler mon interlocuteur de haut en bas mais décide de ne pas céder tout de suite - je sais bien que c'est son job de me faire réaliser les choses et d'avancer dans ma mentalité, mais je ne veux pas céder tout de suite. Je ne veux pas lâcher du terrain trop facilement, m'afficher comme un de ces patients naïfs et faciles à persuader.
Au fond, je me moque de son avis personnel à mon sujet. C'est plutôt ma fierté qui me pousse à laisser du blanc après sa question, comme une réflexion en réalité déjà terminée. Je ne suis pas vraiment venu ici par obligation. En tant que retardataire régulier, j'ai appris à moins me soucier des horaires - mais il y a de ces rares événements où je fais quelques efforts pour être à l'heure. Inconsciemment, ce fut le cas. Quand j'ai passé la porte du bureau, ma montre n'avait pas encore sonné. J'étais à l'heure - et ce seul fait témoignait de la perspicacité de Mr. Rosebury ; ma venue ici, à défaut de me plaire, ne me laissait pas indifférent. J'étais ici de mon plein gré, c'était une certitude - et c'est ce qui donnait une atmosphère si particulière à ces bureaux de psy. En y mettant les pieds, on admettait déjà la présence du problème. En venant ici, on se sentait mieux parce qu'on avait déjà effectué le plus dur de la réflexion.
Je prends une légère inspiration et décide de gagner le siège le plus proche, à la fois parce que je sens déjà la fatigue me gagner mais aussi pour admettre mes torts. J'ai beaucoup de défauts, j'en suis conscient, mais admettre mes torts n'en fait pas parti. J'aime l'évolution. Rester bloqué sur les mêmes problèmes me frustre trop pour que je ne m'en satisfasse - c'est sans doute pour ça que l'idée d'un psy ne me déplait pas.
"Je pense que oui. Mais je ne sais pas par où commencer. Je ne sais pas quoi vous dire. Je ne pense pas avoir de problèmes, vous savez ? Je suis normal. Je n'ai pas rien qui doive s'arranger par votre biais."
Et ce n'est pas arrogant. J'aimerais bien que ce le soit, quelque part. J'aimerais être confiant jusqu'à l'orgueil, au point d'en renier mes propres défauts et pouvoir avancer sans peur. J'aimerais être différent de ce gamin un peu naïf qui peine à admettre l'évidence de sa situation unique et qui clame la normalité chez lui. Peut-être que j'ai quelque chose de différent, pas seulement dans les os, mais aussi dans la tête. Peut-être que je suis à côté de la plaque depuis le début et que j'ai besoin d'aide. Peut-être, simplement, mais ce peut-être suffit à me faire accepter ma situation.
"Dites-moi ce que je dois faire."
Mon ton est plus calme, posé, sérieux. L'atmosphère a changé.
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Sujet: Re: no need — andrew Sam 9 Sep 2017 - 14:01
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Et fatalement, tu attends. Parce que tu as fait un pas vers ce jeune homme. Tu ne peux pas le forcer à faire le suivant contre son gré. Alors tu attends. Ta question trouvera une réponse. Que ce soit dans ses gestes ou dans ses paroles. Puis, tu es celui qui a étudié les silences. Celui qui n'est pas dérangé par eux. Parce qu'ils sont nécessaires. Cinquante pour-cent des informations qui te sont utiles proviennent de ces moments de silence. Des moments où tu es inévitablement plus attentif à la gestuelle qu'aux mots. Au début de ta courte carrière, ces instants te semblaient plus lourds et gênants. Interminables. Tout simplement parce que tu n'y étais pas habitué. Pas familier.
Tu as parfaitement conscience de te faire détailler et juger par ton interlocuteur. Quoi de plus normal que d'être méfiant de celui à qui on va confier ses plus grands secrets ? Sans être dans l'exagération, c'est un comportement typiquement humain. Pas de quoi se vexer pour si peu. De plus, tu sais parfaitement que tu ne t'es pas tâché en buvant ton café ce matin. Donc aucun problème.
Bien que tu ne saches pas si le jeune homme réfléchit réellement avant de te répondre ou s'il cherche juste à t'en dire le moins possible en attendant que sonne la fin de la séance, tu patientes. Inutile de prendre le risque d'interrompre une réflexion pertinente pour une question d'ego. Si le garçon cherche vraiment à laisser s'étendre le silence jusqu'à la fin de la séance, tu sauras te montrer moins clément et moins ouvert la prochaine fois. Sans pour autant devenir le stéréotype du psychologue que tout le monde pense voir en entrant ici. On ne te prend pas facilement pour un imbécile.
Un sourire indulgent franchit tes lèvres quand le jeune Norgaard avance en direction du fauteuil sur lequel tu es appuyé. Bien. Le voilà le second pas que tu attendais. Alors qu'il t'explique son point de vue, tu te diriges vers la porte qui est toujours ouverte. Bien qu'il ne soit pas face à toi, tu enregistres ce qu'il dit. Ton autonote le fait. Pendant que tu reviens vers la table où se trouve les fauteuils, tu te saisis de ton bloc note ainsi que d'un stylo. Après tout, tu es là pour travailler toi.
Alors qu'il termine son petit discours par ce que tu aurais interprété par un appel à l'aide si le ton n'était pas si calme, si posé -tu en es presque perplexe-, tu t'installes à ton tour. Face à lui. Dos à la fenêtre. Habituellement, c'est la place que choisissent tes patients. Tu pourrais presque penser que les rôles sont inversés. Ce qui serait amusant à voir. Peut-être que tu proposeras l'idée à l'un de tes patients les plus coriaces. Tu as déjà une petite idée de la miss à qui l'idée pourrait convenir.
Cependant, ce n'est pas elle qui est face à toi. « Vous ne pensez pas avoir de problèmes ? » La question est purement rhétorique. « Moi non plus je ne le pense pas. » Tu venais de lâcher une nouvelle bombe. Mais tu n'es pas homme à laisser un patient dans une telle situation sans expliciter tes propos. Ou mal les interpréter. Tu ne veux pas le voir sortir parce que tu viens de lui dire ça. « Pourtant, je suis sûr que vous avez eu un problème pour vous repérer dans l'établissement lors de votre arrivée. Je pense aussi pouvoir dire que vous avez un sérieux problème si vous croisez le lézard de compagnie du directeur dans les couloirs. » Tu es persuadé que le jeune Finn ne doit pas voir où tu veux en venir. Toi-même, tu serais perdu à sa place. « Et il est logique de penser qu'un psy ne peut pas vous aider dans ces situations particulières. » Ce n'est surtout pas la première personne qu'on pense à aller voir. « Je vous affirme que je peux vous venir en aide dans ces deux cas. Je suis certes psychologue, mais rien ne m'empêche de guider un élève perdu, ni de lui éviter de croiser le lézard en question. » Tu es prêt à parier que tu l'as juste plus embrouillé qu'autre chose ton patient. Tu souris avant de poursuivre. De lui donner un indice. « Un problème n'est un problème que lorsqu'il est insoluble. » Tu le laisses méditer là-dessus quelques minutes. Tu pourrais presque lui sortir le proverbe Shadok s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème. Mais ce serait faire une honte à ta profession. Bien sûr qu'il y a des problèmes qui n'ont aucune solution. Ce qui n'est pas le cas de ce jeune homme. Tu en es persuadé.
Quant à son problème de normalité, tu te sens affreusement cliché face à ce que tu as envie de lui dire... Tant pis, tu as besoin qu'il t'en parle. « Pouvez-vous me définir la normalité ? Au sens strict puis votre propre vision des choses si elle diffère. » De ton point de vue, ça peut être un bon début.
ft Finn O. Norgaard • Bureau d'Andy • 06 Septembre • tenue
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Sujet: Re: no need — andrew Dim 10 Sep 2017 - 22:24
no need
Je devais admettre qu'il était bon - c'était ma première pensée lorsqu'il commença son discours et entama des comparaisons pour en revenir à la définition de problème, ma propre logique me parut idiote. Une boule se forme dans mon estomac, l'espace d'un instant, comme un rappel, secouant mon esprit pour lui rappeler qu'il vaut mieux que ça. J'ai beau apprécier les conseils extérieurs jusqu'à présent, je déteste paraître pour un idiot. Ça n'a rien à voir avec le jugement des autres, c'est simplement quelque chose que je m'impose à moi-même. Je suis sans doute trop sévère mais dans ma situation, je n'ai pas vraiment le choix. C'est ainsi que je dois vivre. C'est ainsi que je réfléchis. C'est ainsi que je suis.
Je prends une maigre inspiration, me concentre sur les paroles du psychologue, conscient que, pour que cet entretien soit réellement efficace, je devais me concentrer dessus. La réflexion du psychologue était bien menée : il se plaçait non pas en titulaire de son métier mais comme une personne en position de donner de l'aide à un autre. Il n'était pas différent d'un élève que je croiserai dans les couloirs pour lui demander mon chemin, sinon qu'il était qualifié pour gérer mes problèmes psychologiques. Dans le cas contraire, c'est-à-dire celui où tout se passait bien, il pouvait tout à fait m'indiquer le chemin jusqu'à ma salle de classe.
C'était complet - et un maigre sourire d'admiration vint flotter sur mes lèvres devant cette déduction de ma part. Peut-être était-ce quelqu'un à qui je pouvais me confier, finalement ? J'aimais à le croire. J'aimais à imaginer la possibilité de dénicher un problème pour avoir le simple plaisir de le rapporter à quelqu'un qui s'en soucie.
"Je ne suis pas sûr de pouvoir définir la normalité." commençais-je. "Je pense que si je peux vivre un quotidien simple et exempte de trop gros problème, c'est une vie normale. Et ça ferait de moi une personne normale."
Je ne suis pas très doué, je sais. Je ne l'ai jamais été en littérature. Je suis plutôt terre-à-terre, indiquant toutes mes envies sans problème, presque froidement, mais surtout efficacement. Je ne suis pas exempte des métaphores, des prises-de-tête et de simples détails. Je suis ouvert d'esprit et si je ne pensais pas que cette réflexion pouvait me servir, je n'y prêterai pas d'attention. Mais Mr. Rosebury était bien mieux placé que moi pour savoir quoi faire.
"J'imagine que tout le monde est normal selon ses propres critères, n'est-ce pas ? Alors ma réflexion n'a sans doute pas de sens."
Je devais comprendre. C'était le point de départ de toute chose.
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Sujet: Re: no need — andrew Lun 11 Sep 2017 - 19:10
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Ton plaidoyer avait largement l’air de satisfaire ton tout nouveau patient. Puisque tu eus tout le loisir de remarquer un petit sourire prendre place sur son visage. Ton regard brilla furtivement face à cette constatation. Bien. Très bien même. Tu prends quelques notes sur ton bloc-note, bien à l’abri de son regard. Pas que ta remarque soit très pertinente. Bien au contraire. En fait, il s’agit juste d’un smiley souriant. Oui, tu synthétises. En même temps, tu n’as pas tellement le temps de faire mieux actuellement. Tu t’occuperas de mettre ça au propre avec des mots et des phrases correctes à la fin de l’entretien. Tu préfères concentrer ton attention sur la personne qui se trouve face à toi plutôt qu’aux remarques que tu écris. Ton autonote sert principalement à ça d’ailleurs. Pouvoir garder une trace sans enregistrement audio ou vidéo, ni perte de temps de ta part.
Finalement, le jeune homme concéda à répondre à ta question concernant ce vaste sujet qu’est la normalité. Sa vision des choses est correcte et sa justification tient parfaitement debout. La suite fut d’autant plus prometteuse et encourageante qu’elle était pleine de sens. « Effectivement, j’imagine que 95% pour-cent de la population se considère normale selon ses propres critères. » Toi-même, tu n'échappes pas à cette affirmation. Selon tes propres critères, c'est plus parce que tu n'as pas de problème avec la justice et que tu es mentalement sain, que tu peux entrer dans cette case très prisée. Et ce n'est pas parce que les gens viennent te voir qu'ils ne sont mentalement pas sains. Tu ne cesseras jamais de le répéter.
« Je ne vois pas pourquoi elle n’aurait pas de sens. » Au contraire, rien d’absurde n’avait encore été dit. Si le jeune homme qui l'émet y voit du sens, il n'y a pas besoin de chercher plus loin. « C’est dans la nature humaine de se rassurer pour chaque différence qu’il y a avec les autres. » Et quand tu dis les autres, tu penses à tous les autres. Tous les gens que tu peux croiser dans la rue comme n’importe lequel de tes collègues ou des élèves qui circulent dans les couloirs. La société actuelle n'aidait en rien pour lutter contre ce mouvement du “tout le monde doit être pareil”. « Bien que de mon point de vue, chaque différence participe au charme individuel. » Car comment se démarquer si tout le monde se ressemble ? « Puis être atypique ou malade, ne fait pas de vous quelqu'un d'anormal. » Tu y as mis des mots cette fois. Commençant à imposer une vérité. Celle qui devait être dite. C'est malheureusement la vie et personne ne peut rien y faire. Être né ainsi condamne les personnes concernées à avoir certaines difficultés et plus de contraintes. Ça ne les empêche en rien d'avoir une vie normale ou même banale. Et selon les critères de la société d'aujourd'hui cette fois.
Tu évitais délibérément de répondre à son “dites-moi ce que je dois faire”. Ce n’est pas à toi d’imposer ton avis sur la question. Et ça, plus que tout, le jeune homme face à toi devait le comprendre par lui-même.
ft Finn O. Norgaard • Bureau d'Andy • 06 Septembre • tenue
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Sujet: Re: no need — andrew Lun 11 Sep 2017 - 21:51
no need
Je suis normal. La certitude s'engouffre dans mon cerveau à mesure que j'écoute les paroles du psychologue, à mesure que mon cœur bat la mesure des secondes passées ici dans le calme, les prises de conscience, les échanges amicaux. Elle s'étend comme une pommade bienveillante, un sentiment chaud au creux du ventre et alors, je comprends l'utilité de ces séances. Je comprends ce que chacun recherche ici et ce que j'ai obtenu en très peu de temps. Je comprends la satisfaction de l'honnêteté et le premier pas vers la guérison que chacun recherche. Je sais que ce sentiment peut devenir une addiction et je sais que je ne dois pas m'accrocher à ce bonheur qui n'est qu'illusoire. Je dois trouver mes réponses par moi-même et le psychologue n'est qu'une passerelle pour m'y mener. Depuis le début, il applique les bonnes méthodes, m'exhorte à faire les démarches intellectuelles si bien que j'ai presque l'impression de parler seul. Il s'efface, parait presque inutile et c'est ce qui le rend tant efficace.
J'ai presque envie de lui adresser un sifflement admiratif - mais je garde un visage impassible à défaut de pouvoir jouer à ce jeu de fierté plus longtemps. Il n'a plus aucun sens. Mr. Rosebury n'est pas mon ennemi et le fait de me faire guider est pour mon bien - et sitôt que je me fais cette réflexion, tout semble aller pour le mieux. Mon regard change vis-à-vis de ses remarques et je me détends, m'adosse au siège, l'observe avec plus de clarté, m'éloignant de cette rancœur qui paraissait m'étouffer dans mes moindres relations avec les autres. Je respire enfin plus clairement et mon opinion est différent. Je suis normal, non pas parce que ma maladie n'est pas différente mais parce que je n'ai pas de raisons de ne pas l'être et parce que l'opinion des autres n'a aucune réelle importance sur le concept de normalité. En si peu de temps, nous sommes parvenus à cette conclusion et le plus gros laps de temps venait sûrement du délai entre mes réponses - mais je veux prendre mon temps pour réfléchir. Je veux donner le meilleur de moi-même ici ; pour ne ressortir que meilleur.
"Je suis mis à l'écart. L'administration m'écarte des autres pour ma sécurité - on m'éloigne des foules pour m'éviter des blessures, des cours trop remplis, et je finis par être mis-à-l'écart par les élèves. Partout où je suis allé."
C'est là, tout ce que j'ai sur le cœur. C'est cette situation dont les circonstances sont évidentes mais pas si simples à avouer. C'est le ressenti du patient dont les états d'âmes sont évidents mais qu'on a apprit à ignorer. Ça fait mal, quelque part, et je déteste cette situation comme j'ai fini par déteste les autres. Je veux toujours les aider, plus que tout. Je veux devenir quelqu'un sur qui on peut se reposer - mais pour l'heure, mon corps se briserait sous le moindre poids. Pour l'heure, je ne peux prétendre à davantage qu'à ma propre survie.
"Je ne sais pas comment faire pour combler ces différences."
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Sujet: Re: no need — andrew Lun 11 Sep 2017 - 23:08
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Tout dans l'attitude de ton patient montre l'apaisement, la décontraction, le mieux. L'évolution. Le progrès. Tu ne pensais clairement pas atteindre ce point-là avant la prochaine séance. Une fois que le jeune homme aurait eu le temps de cogiter tout ce que vous aviez échangé. C'est un résultat plus que probant. Tu écris à nouveau sur ton bloc-note. Parce qu'il est important de recenser tous ces petits détails insignifiants qui montrent que ton patient est en très bonne voie. Tu aimes ces séances qui se déroulent tout en finesse et qui progressent bien. Vite n'est pas un critère important. C'est même préjudiciable la plupart du temps. L'essentiel, c'est toujours d'agir en profondeur. Non pas de soigner le mal visible, mais celui qui se cache aux tréfonds de l'âme. Le premier partira alors de lui-même. Et quand c'est le cas, que tu y arrives, tu es fier ne voir leurs dossiers changer de tiroir pour atterrir dans celui dédié aux archives. Ce tiroir, tu en es particulièrement fier. Et pas seulement parce que tu travailles bien, mais parce que tu es utile et que ta thérapie aide. Soulage. Améliore les quotidiens.
Le problème suivant n'avait rien d'anodin. Tu en pris parfaitement conscience en constatant le ton utilisé. Il ne portait pas vraiment de rancœur. Il n'avait rien d'haineux. Ça devait peser sur la conscience de ce jeune homme depuis un bon moment pour qu'il s'y soit à ce point habitué. Tu regretterais presque qu'il ne soit pas plus récent. Ça voudrait dire qu'il aurait pu profiter de sa vie avant ça. Mais tu ne peux pas influer sur toutes les variables, la plus évidente étant de ne pas pouvoir agir en sa faveur. Cependant, tu es professionnel. Alors certes, tu t'investis pour toutes les personnes qui viennent ici, mais tu ne franchis pas cette limite que tu t'es fixée. Tu n'auras pas pitié d'eux. Parce que c'est la pire chose que tu puisses leur procurer. Et aucun d'entre eux ne mérite ça. Ils méritent tous mieux que ça de ta part. Parce qu'ils peuvent l'obtenir de n'importe qui cette pitié.
Tu réfléchissais à ce que tu pouvais faire maintenant. L'administration a choisi la solution qui lui semblait la meilleure pour la santé physique du jeune homme. Tu n'avais pas été présent lors de cette décision. Le médecin scolaire oui. Une divergence d'avis ne vous aurait de toute évidence pas été profitable. À personne. Cependant, le bien-être mental de ce jeune homme avait largement été mis de côté. Tu n'y avais pas songé avant que tu ne l'entendes de la bouche du principal concerné. Tu comprenais parfaitement les non-dits également. Quelle plaie.
Devais-tu interférer avec la décision de l'administration ou devais-tu choisir une nouvelle approche ? Laissant délibérément de côté cette détresse qui ne devrait pas exister. Actuellement, le débat interne qui se joue est d'une complexité telle que tu préfères contourner le problème. En abordant un autre point qui aiderait potentiellement Finn ici présent. Tu auras largement de préparer ton approche avant le prochain rendez-vous. « Que préférez-vous chez les autres ? » La sociabilité. « Disons, chez vos camarades et vos professeurs. » Pas forcément ceux de Prismver. Toute expérience est bonne à prendre. Pendant que le jeune homme réfléchissait, tu ajoutes un commentaire. « Il n'y a aucun piège à cette question. » Tu ne lui demandais absolument pas son genre de fille ni quoique ce soit du même acabit.
ft Finn O. Norgaard • Bureau d'Andy • 06 Septembre • tenue
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Sujet: Re: no need — andrew Mar 12 Sep 2017 - 6:24
no need
Je reste immobile et commence à promener mon regard sur les alentours de la salle, m'y habituant peu à peu. Je reste immobile mais je me détends à mesure des secondes et de la voix apaisante de Mr. Rosebury. Je cherche dans les alentours un indice sur son prénom et, faute de mieux, décide d'en rester à ma connaissance actuelle. Je lui demanderai à la fin de la séance - si j'en ai le courage, non pas pour me montrer indiscret ou familier, mais par pur curiosité. J'aime l'idée de pouvoir penser à lui plus simplement qu'en l'appelant "Monsieur" ou "Psychologue" bien qu'il s'agisse plus d'un caprice qu'autre chose - et après cet instant d'égarement, je me concentre à nouveau sur la réflexion. Il travaille par métaphores tant et si bien qu'il est difficile, au début, de voir le lien entre la question et le sujet que j'aborde - et j'avoue que cette fois-là, c'est véritablement le cas. Je fronce légèrement les sourcils et tente de comprendre, parfaitement conscient que la réflexion finale me sera utile. Même sans cette réflexion cachée, la question en soi est difficile. Ce que j'aime chez les autres ? Je n'y ai jamais vraiment pensé - aussi, je décide d'y répondre rapidement pour donner ma réponse la plus naturelle.
"Je ne suis pas sûr, mais je dirai... leur humanité, peut-être. Passer du temps avec les gens, discuter de nos goûts, nous amuser ensemble. Toutes ces choses."
C'est un peu vague, j'en conviens, et je me mords la lèvre en cherchant une meilleure réponse, conscient que rien ne viendra. Mr. Rosebury doit être parfaitement conscient de mon insatisfaction comme du fait que je ne vois pas le rapport avec ma question. Je sais que ce jeu de réflexions peut m'énerver à terme - je me connais suffisamment pour affirmer que je suis loin d'être la personne le plus calme.
Certes, au quotidien, je suis facile à vivre, et je ne suis pas impulsif, mais tout le monde a une limite. Si je me fie à lui et qu'il décide de s'amuser plutôt que de m'aider, je sais que je le prendrai mal - mais il est déjà trop tard pour faire machine-arrière. Je lui fais déjà suffisamment confiance. Le reste, disons-le, repose entre ses mains.
"J'ai beaucoup de marge mais j'ai l'impression de ne pas pouvoir participer au plus important. Je n'ai que trois options alors j'ai moins l'occasion de passer du temps avec les autres. Je ne peux participer qu'à peu de clubs et la plupart des sorties me sont interdites. J'ai beau dire, à la longue, c'est assez frustrant."
Et le dire, je dois l'avouer, fait un bien monumental.
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Sujet: Re: no need — andrew Ven 15 Sep 2017 - 23:41
No need
En fait, tu n'attends pas si longtemps que ça pour avoir une réponse. Le jeune homme semble décidé à être le plus honnête possible. Le plus instinctif également. Ce n'est pas un mal, loin de là. C'est différent. Mais tu analyses toujours autant ce que ton patient te raconte. Parce que tu n'es là que pour le guider. Objectivement, pour ce jeune homme, tu ne vas pas servir à autre chose. Tu n'as pas besoin de le recadrer. Ni de le sanctionner. Tout au plus, tu peux devenir une oreille attentive aux difficultés qui vont joncher sa route. Ce sera le maximum que tu pourras fournir pour lui. Ce qui est plutôt positif quand tu réfléchis.
Tu ne t'attendais pas à cette réponse. Certes, ta question a pu le perturber, mais tu attendais quelque chose de plus conventionnel. L'humanité ne l'étant absolument pas... Cette réponse n'a cependant pas l'air de satisfaire ton jeune patient. Serait-il bloqué dans sa propre réflexion ? Ce n'est pas impossible. Sachant que tout le monde a des limites, imposées ou non, par son subconscient. Tu ressens d'ailleurs totalement sa frustration quand il termine sa tirade. Ce qui est normal. Une personne qui trouve ce confinement justifiée est une chose, l'accepter en est une autre, clamer sur tous les toits très bien le vivre est un mensonge. Parce que l'humain est complexe et que jamais il ne se satisfait entièrement de ce qu'il a. Il lui en faut toujours plus. À différentes échelles. Mais tout de même.
Cette fois, tu prends le temps de sélectionner tes mots avant de les lui dire. Ils ne doivent en aucun cas être blessants. Le ton doit être amical au mieux, professionnel au pire. Tu ne peux te permettre de prendre le risque d'être mal interprété. Parce que même si cette entrevue se déroule bien pour le moment. Un seul mot peut tout faire basculer. Ça t'arrive plus souvent que tu ne le voudrais. Même quand tu es prévoyant.
Quand tu es sûr de toi, tu oses exposer ton point de vue. « Toutes ces choses, comme vous le dites, sont aisément faisables. Il n'y a pas de réelle barrière à la discussion dans votre situation. L'isolement en est la conséquence logique. Mais rien n'empêche d'envoyer bouler la logique. » Et tu ponctues ta phrase d'un sourire. Parce que la bonne vieille logique est parfois plus un frein qu'une réelle aide. Quelle dure fatalité que la vie. « La salle de classe est un bon endroit pour se lier avec des gens effectivement. Mais il n'est bien heureusement pas le seul. Les salles de clubs le sont aussi. Pour ceux que vous pouvez fréquenter j'entends. » Tu as bien compris que ça le frustre d'être limité. « Quoique rien ne vous empêche de vous inscrire dans un club sportif. Je suis persuadé qu'il y en a quelques-uns qui seraient ravis d'avoir quelqu'un qui s'occupe des plannings et de toute la maintenance du club. À condition que ça vous intéresse bien évidemment. » Ne t'éloigne pas dans de grands discours Andy. Ce que tu dis doit être clair et compréhensible. Sinon, ça n'a strictement aucun intérêt.
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Sujet: Re: no need — andrew Sam 16 Sep 2017 - 23:04
no need
La barrière n'est pas si haute. C'est comme ça que j'aborde les choses à présent. Chaque instant passé ici me fait du bien et le fait d'avoir poussé cette porte se définit comme étant l'un des meilleurs choix de ma vie. Je ne peux m'empêcher de sentir une pointe d'excitation quant à la suite des choses. Mr. Rosebury me guide dans une réflexion qui me semble si aisée que je me sens ridicule de ne pas l'avoir menée par moi-même.
Tout paraît si lié que je me plonge aisément dedans, comme un poisson dans l'eau et je comprends que tout est à ma portée. Il n'y a pas de réelle barrière. Les cours ne sont pas l'unique réponse car je peux tout à fait me rendre dans un club - et alors que je mène cette réflexion, l'ombre de mon sourire s'efface. Je m'arrête une seconde, m'imaginant franchir la salle, m'adresser à une foule de membres se connaissant déjà et l'opération prend en difficulté. Je me mets l'image en tête et mon ventre se tord de cette tension que je connais parfaitement. Ce n'est pas la timidité qui me bride, ça n'a jamais été le cas. C'est cette peur du rejet, de la différence, et j'ai beau savoir que ça ne change pas tant de choses, je ne peux m'empêcher de la ressentir.
"Certains gens ont cette aisance que j'ai du mal à comprendre. Parfois, j'essaie de parler, de dire les choses... mais il y a toujours ce blocage. J'ai l'impression qu'il me manque quelque chose, un bout de courage, un sentiment que je n'ai pas. J'ai l'impression que se convaincre ne suffit pas. Le gouffre me paraît gigantesque."
La barrière est haute. Définitivement trop. Je perds mes repères, me redresse légèrement pour respirer plus lentement et prendre le temps de me remémorer où je suis. Le psychologue est là, la situation n'a pas changé. Les choses sont telles qu'elles l'ont toujours été. Je respire doucement, régulièrement, sens mon corps me revenir à mesure que j'observe les alentours mais les impressions sont toujours là. Le stress disparaît quand je prends conscience de l'absence de danger mais mon entrain est parti en même temps que tout ce que j'avais l'impression d'avoir appris. Je suis naïf de penser que les choses se réglaient aussi facilement. Je suis naïf, terriblement naïf et je m'en veux d'avoir voulu tout précipiter - le château de cartes s'est cruellement écroulé.
"Il y a une barrière dans ma tête." C'était la meilleure formulation, à n'en pas douter. "Et je ne sais pas comment la faire disparaître."
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Sujet: Re: no need — andrew Lun 9 Oct 2017 - 21:13
No need
Tu vois sur son visage le cheminement de ses pensées. Tu vois qu'il accepte facilement tes explications. Qu'il est prêt à y croire. Cependant, tu constates aussi qu'il va en falloir plus. Qu'il ne va pas changer du tout au tout, encore moins tout de suite. Mais ce n'est pas ce que tu lui demandes. À vrai dire, tu ne lui demandes rien à proprement parler. Puis, quand il prend la parole, tu écoutes. Attentivement. Tu gardes en tête qu'il utilise des termes forts pour parler de cette séparation qu'il ressent entre lui et les autres. Gouffre, barrière, blocage, mais surtout gigantesque. À ton avis, ce n'est pas la séparation qui peut être qualifiée ainsi, mais sa peur à la surmonter.
Satisfait de ta déduction, tu vas démonter petit à petit ce nouveau plaidoyer. « Une barrière ? » Le choix du terme est bon. Très bon. Parce qu'une barrière n'est en rien un mur blindé ! Elle n'est pas insurmontable, ni infranchissable. Peu importe combien elle est haute et massive. « Il est inutile de la faire disparaître. Après tout, on ne change pas une personnalité du tout au tout. Encore moins si on ne le désire pas profondément. » Changer pour autrui n'est jamais bon. Il faut le faire pour soi-même. Et par soi-même. Ne jamais laisser quelqu'un imposer ses choix si on ne les souhaite pas soi-même.
Une comparaison te vient pour illustrer ton idée. Un peu enfantine mais claire et compréhensible. C'est l'essentiel. « De ce que vous me dites, j'imagine votre barrière comme une clôture autour d'un pré rempli de vaches. » Et tu illustres, sur une des feuilles de la petite table, des piquets de pâture avec des fils barbelés qui les relient. « Une vache ne peut pas la franchir, c'est d'ailleurs fait pour ça. » Puis sur ton dessin, tu ajoutes un loquet et une possible ouverture. « Il n'a cependant jamais été dit qu'elle devait se débrouiller seule pour sortir. » Et tu abandonnes ta feuille ainsi. En la tournant vers ton patient. « Bien sûr que ce n'est pas évident de s'intégrer au sein d'un groupe déjà formé. Et je conçois que ce n'est pas facile d'aller vers les autres. » La peur du rejet est légitime. Peu importe ce que pense la population, avoir peur du rejet est normal. C'est dans la nature humaine. « Mais pour autant, vous n'êtes pas obligé de le faire seul. » C'est exactement là où tu voulais en venir. « L'administration vous a attribué un parrain ? Ou bien une marraine. » Tu n'as pas eu l'occasion d'avoir son nom encore. Mais ça ne saurait tarder. « C'est justement à ça qu'il peut servir. Ce n'est pas un simple guide pour faire visiter l'établissement ou une personne qui vous aide dans vos études. C'est aussi quelqu'un qui est là pour vous intégrer à l'établissement. » C'est élémentaire cependant, si pour les plus jeunes c'est nécessaire, pour les plus vieux c'est moins bien accepté. « Avec lui ou avec elle, vous n'avez plus à franchir cette barrière, il vous suffit de le laisser ouvrir la porte. » Franchir le seuil sera tout de suite plus facile. Même la rencontre avec le parrain ne sera pas insurmontable puisque ce dernier fera le plus gros du travail. Tu espères néanmoins que la personne qui sera en charge du parrainage de Finn sera correcte. Sinon, tu n'oses même pas imaginer la catastrophe.
ft Finn O. Norgaard • Bureau d'Andy • 06 Septembre • tenue
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Sujet: Re: no need — andrew Mer 11 Oct 2017 - 21:21
no need
On ne change pas une personnalité du tout au tout. On ne change pas une personnalité. On ne change pas.
Étonnement, je repense à ce jour où Isaac m'a brûlé la figure. Je repense à la haine sur son visage, l'incompréhension, son impossibilité à me regarder en face. La boule me prend au ventre et curieusement, j'y associe ce mal-être d'aujourd'hui. Je repense à ce passé et je me sens disparaître, absorbé par ma situation, ma maladie comme si je n'étais défini que par ça, surplombé par les façons de m'écarter, les méthodes de protection, les différences et les regards. Je me sens devenir, ou plutôt, ne plus être, je sens mon cerveau surchauffer sous le joug d'une réflexion qu'il n'arrive plus à suivre tant elle est illogique. Je m'évade et n'écoute plus qu'à moitié.
Et cette angoisse repart, cette peur des autres, elle m'envahit, me serre à la gorge. Et je me sens disparaître parce qu'au fond, je déteste ces gens qui me regardent de travers et font des efforts sans trop savoir pourquoi, je déteste ce monde qui s'adapte sans présumer de ma capacité à me débrouiller seul, je déteste les psychologues et cette mesure qu'on m'impose, je déteste tout ça et je sais que ce n'est pas sincère, que je n'éprouve rien de mauvais et que mon état me le fait penser mais je ne peux rien y faire et je me déteste pour ça, car c'est ça l'origine de toute chose, je déteste ce corps et ma personnalité incapable de s'y adapter. Je me déteste, juste moi, pas ça, pas les autres, et c'est ce qui cause tout cela.
"Je vois mon parrain cette semaine. Je-Je vais le laisser faire. C'est une bonne idée."
Chaque phrase, chaque mot, chaque syllabe est une souffrance, et je peine à rester concentré sur l'entretien et à répondre convenablement. Pourtant mes phrases sonnent normal, mon visage est le même et ce débat chaotique reste transparent, s'effectue à l'intérieur, invisible, irréversible, parce qu'on ne change pas si vite, si facilement, parce que les problèmes restent, s'accrochent pour autant qu'ils ne soient pas réglés et qu'il était stupide d'être aussi arrogant pour penser que tout se terminerait aussi vite. Et maintenant, l'angoisse s'accroche et un coup d'œil à l'horloge me prévient du temps restant tandis que je me tortille légèrement sur ma chaise face à ce problème dont je ne peux pas lui parler parce que vous voyez monsieur, j'aimerais que tout se termine vite, vous voyez, j'aimerais ne pas avoir à faire trop d'efforts, vous voyez, je déteste l'idée d'être prisonnier de ça et de ne pas être aussi à l'aise que les autres, et ça me tue, lentement, parce que j'aimerais être normal, facile, accessible.
"Merci de m'aider."
Je lâche ça, simplement, comme une bombe. Parce que ça compte - parce que rien n'a jamais plus compté.
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Sujet: Re: no need — andrew Mer 18 Oct 2017 - 19:10
No need
Tu entends l'hésitation, le bégaiement dans sa phrase. L'accroc qui coupe la fluidité de ses paroles te renseignes bien plus que tout le reste sur son ressenti actuel. Tu ne sais pas si c'est un bon point d'avoir remis les pendules à l'heure quant à l'efficacité de cet entretien. Briser les espoirs de tes interlocuteurs n'est pas dans tes habitudes ni dans tes méthodes. Néanmoins, les laisser se bercer d'illusions ne l'est pas plus. Tu préfères rester réaliste et que ton patient le comprenne. Si le retour sur terre est brutal, la suite sera nettement plus productive et favorable à son évolution. Tu espères que ce sera le cas pour Finn.
Hochant la tête pour confirmer que c'est une bonne idée, tu en profites pour noter qu'il a utilisé le masculin pour décrire son parrain. Ne pas oublier de rechercher auprès de l'administration qui est ce dernier. Si c'est l'un de tes patients, tu auras plus facilement accès à toutes ses informations. Cependant, tu ne t'impliqueras pas dans cette relation qu'ils ont à nouer. Bien sûr que tu pourrais conseiller le principal concerné sur les démarches à suivre. Mais ce n'est pas ton rôle. Non, tu dois les laisser se débrouiller. Tu n'es pas un grand manitou. Tu te dois de lâcher du lest.
Tu ressens le changement d'ambiance. Le regard vers l'horloge. Le malaise apparent. Tu vas l'enlever cette horloge. Le patient n'a pas besoin de voir l'heure défiler. Tu constates toi-même que la demi-heure de séance est presque arrivée à son terme. Tu ne veux pas le quitter là-dessus. Réfléchissant à comment lui donner une note positive, tu ne t'attends pas à ce que ce soit ton patient qui te la fournisse. Le jeune Norgaard te surprend en te remerciant. Ce n'est pas courant. Ça te touche. Peu de gens te remercient pour ce que tu fais pour eux. Généralement, tu te sens satisfait quand ils acceptent que la thérapie est nécessaire. C'est ta victoire personnelle. Alors tu ne sais pas vraiment comment réagir à tant de sincérité. Tu prends quelques secondes pour te reconcentrer avant de dissiper le silence qui commence à s'installer. « J'accepte bien volontiers les remerciements. » Tu accompagnes le tout d'un sourire discret mais sincère. Ce n'est pas le moment de sortir ton sourire trente-deux dents éblouissant et bien trop joyeux. Ce n'est pas non plus le bon contexte. Éventuellement quand arrivera la dernière séance ou que Finn aura surmonté son petit problème.
Prenant à nouveau ton carnet de notes, tu marques de lui demander de parler de son parrain pour la prochaine séance. « Vu l'heure qu'il est, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Sauf si bien sûr vous souhaitez me parler d'autre chose ? » Tu ne mets personne réellement à la porte. Quitte à décaler le prochain rendez-vous. Suite à ça, tu te lèves et te diriges vers ton bureau. Ce ne serait pas une mauvaise idée que celle que tu viens d'avoir. Tu ouvres un des tiroirs et en sors un plat de sucreries avant de le ramener et de le poser en évidence sur la petite table. « Vous pouvez prendre une douceur avant de partir. » Tu accompagnes la remarque d'un sourire chaleureux. À défaut d'un bol de chocolat chaud, les sucreries feront l'affaire.
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