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ilence qui accompagne un souffle juste alors que ses prunelles s'abaissent avant qu'elles ne viennent, à travers ses longs cils, se poser droit devant elles, toisant longuement avant que son menton se relève, peut-être de manière hautaine sans pour autant être sur la défensive avant qu'un soupire ne vienne mourir au fond de sa gorge.
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Et les vacances avaient commencés ;
-- puis elles s'étaient terminées.
Depuis la mort de sa sœur, l'obligation de consulter un psychologue pour être suivit à son retour lui avait été imposé et malgré de longues séances, il n'avait jamais prononcé plus de deux mots à la fois ; tout simplement parce qu'il ne le pouvait pas.
Ce qui en résultat fut une dépression en bon et du forme, apathie lancinante en restant cloîtré dans la chambre de Killiam, éloignement, prise de distance avec son entourage, colère et saut d'humeur qui fut une des raisons des principales embrouilles avec Narcisse et la peut-être fin définitive de son amitié avec Hayden, perte d'appétit déjà au plus mal difficilement soutenu par son copain, idées noirs, cauchemars et crises d'angoisse --
-- et pourtant, il se tenait là, assis en face de ce bureau, l'air aussi vif qu'avant avec cette pointe mélancolique comme si toute cette partie de sa vie venait à se clore, comme s'il tournait une page et pourtant, pourtant, en regrettait les lignes.
S'il en avait la force, ce n'était pas par pur hasard, parce que personne ne pouvait se remettre du décès d'un de ses proches aussi facilement, même seulement extérieurement parlant, en seulement deux mois ; tout cela n'était pas un hasard si, par instinct, il n'avait pas rejeté la seule personne au monde qui lui permettait de guérir de ce poison qui s'insinuait dans le palpitant pour s'irriguer vers l'occipital -- et Killiam n'avait pas réfléchit, n'avait peut-être, lui-même, pas remarqué qu'il agissait sur lui en créant une guérison qui lui permet à présent de ne pas ciller et de rester celui qu'il était.
A peu de choses près ; anxiété accrue, tics plus récurrents et stress facile, il lui reste des moments d’absence, qui, avant, s'il elles étaient innocentes, étaient à présent empreint de cette tristesse qu'il ne pouvait que garder - et qu'il garderait éternellement, comme une plaie ouverte.
Il penche légèrement la tête sur le côté, juge silencieusement, fait rouler sa langue sur son palais et lâche un énième soupire avant de prendre la parole, pour la première fois depuis son entrée ici ; une phrase -- entière.
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je crois que l'ont est arrivés à terme.Je crois que je suis arrivé à terme - serait d'autant plus juste, mais dans ce soucis de paraître pour la toute première fois, moins distant, il incluait ; globalement.
(( combien même il se parlait à lui-même ))
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que voulez-vous que je vous dise ?-- détacha-t-il, comme si les mots lui faisaient défauts.
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