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 CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail

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Matthew J. Adler
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MessageSujet: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clockJeu 21 Sep 2017 - 11:23
Mon. September, 18th

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Les cours avaient repris depuis quelques semaines déjà, et tu te refaisais doucement au rythme de l'éducation prismverienne, à ses longues matinées d'enseignement de spécialité sans interruption, au calme régnant dans la salle des A sans qu'il y ait besoin de demander le silence et au train-train de la vie quotidienne dans un petit village, bien loin de l'activité constante de Berlin. T'avais tes week-end cette année, pendant lesquels tu pouvais vaquer à des occupations autres que de traquer les nouveaux mages un peu partout en Europe. Tu en profitais pour prendre de l'avance sur tes cours ou un peu d'air frais la plus part du temps, histoire d'avoir la paix dans les soirs de semaine. Et c'était justement un lundi soir comme celui-ci qui allait te montrer que quelle que soit ton organisation, avoir un soir de paix au bungalow 5 n'était pas chose aisée.

Tu venais de rentrer d'un footing nocturne juste avant l'heure du couvre-feu, les joues légèrement rosées par l'effort et la fraicheur qui était si rapidement tombée sur l'île depuis la rentrée scolaire. Courir le soir avait ce côté apaisant que tu retrouvais pas ailleurs. A cette heure-ci, chacun était déjà rentré chez soi, seul quelques militaires patrouillaient encore dans la ville plongée dans un silence de glace. L'ambiance de ce Prismver un peu trop paisible était étrangement agréable.

T'enlevais tes basket à l'entrée, en profitant pour lâcher un faible soupire avant de monter te doucher. Tu descendais quelques minutes plus tard les cheveux encore humide, habillé d'un t-shirt blanc et un bas de jogging noir pour aller grignoter quelque chose avant de regagner ta chambre et ta dernière relecture de cours de la journée.

Arrivé dans la salle commune, tu ressentais la présence de ta colocataire préférée comme un sixième sens, sans néanmoins pouvoir la voir. Ton don ne te faisait pourtant rarement défaut, et jamais comme cela. Avec un peu de curiosité derrière tes verre encore légèrement embués, tu t'approchais de la cuisine.

- Abigai…

A peine la porte franchit, tu la vois. Assise. Par terre. Dans une situation à laquelle tu étais loin de t'attendre. Tu la jauge avec un regard condescendant et un sourire amusé sur ton visage. Tu dis rien pourtant, mais ton expression dit tout. Lentement, t'avances dans la pièce avec une démarche encore plus hautaine que d'habitude, et t'attrapes un pomme dans le panier à fruit, tu fais demi-tour, toujours sans un mot et regagne ta chambre à un rythme inhabituellement lent. A peine as-tu touché la porte de ta chambre, que tu ne peux t'empêcher de lâcher ce rire moqueur que tu retiens depuis tout à l'heure. Volontairement audible. Volontairement agaçant. Puis tu fermes la porte derrière toi.

Abigail. Cette fille ne cesserai donc jamais de t'étonner.  
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M. Abigail Davis
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MessageSujet: Re: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clockVen 22 Sep 2017 - 20:55

Makes me laugh, you are such a joker
Sick when you joke but cruel to be kind
Love you best when you are savage and bitter

Que fais-tu là ? Même dans ta tête, la réponse ne semble pas apparaître. Tu es un peu malheureuse, et tu ne sais pas vraiment pourquoi. Ça t'agace.  

Un lundi soir. Comme d'habitude, pourtant, rien de particulier. Tu reviens de chez Hamlet, après vos batifolages habituels, et files vers la salle de bain. Tu vas encore bien à ce moment-là, mais en sortant, tu regardes longuement dans la glace et tu soupires. Tu as oublié de te démaquiller avant la douche, et si ton mascara waterproof n'a pas bougé, tu récoltes ton rouge à lèvres et ton eyeliner avec un soupire. Tu te démaquilles doucement, pour récupérer une peau complètement vierge, et soupire à nouveau à cette idée. La chasteté n'est pas ton affaire. La pudeur non plus d'ailleurs, et c'est pour cela qu'enfiler un simple body de dentelle noire sur ton corps et jeter un long gilet par-dessus pour de balader dans le bungalow ne te dérange pas.  

Tu te regardes à nouveau, dans le grand miroir de ta chambre cette fois, et tu souris. Tu es magnifique. Créature éthérée dans la lumière artificielle. Tes cheveux brillent, ta peau est parfaite, tu... tu te demandes pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu continues de prendre autant soin de ton apparence sans prendre soin de ton cœur ? Tu as peur, Madeline. Peur qu'un jour, on te laisse seule. Tu t'accroches désespérément à la chair, parce qu'elle te permet de vivre. Tu sens la colère et la tristesse bouillonner en toi, et tu ne sais pas pourquoi, trop orgueilleuse pour admettre que tu ne vas pas toujours bien. Cela ne fait que renforcer ton courroux, cependant.  

Tu t'énerves, tapes du pied, et sans t'en rendre compte, fais d'un coup fondre le cadre en métal de ton miroir, qui se brise dans un grand fracas que tu évites de justesse. De peur, tu recules, et marchant un peu gauche, pose le pied sur un éclat de verre. Un cri de douleur t'échappe, et tu te réfugies sur ton lit, après avoir vivement attrapé une bouteille de désinfectant. Le morceau est resté avec les autres, seul brillant de rouge à cause de la lumière sur sa surface réfléchissante. Un pansement sur ta coupure, mais pas sur ton cœur, n'est-ce pas ? Tu es agacée et tu sors de ta chambre en évitant calmement les morceaux de verre, avec pour but d'aller chercher le balai pour t'en débarrasser.  Mais voilà, ton attention est captée par ton chat.  

Vodka se frotte contre ta jambe avec un miaulement plaintif, et t'attire à la cuisine. Tu soupires, mollement, et va ouvrir le frigo, devant lequel tu t'accroupis. Un peu de lait, pour ce chat capricieux, et un peu de bière, pour toi. Au final, tu te sens vidée de tes forces. Dans un moment d'incertitude, tu t'assieds sur le sol immaculé de la cuisine, avec deux, trois bières à tes côtés. Le félin finit de boire, et vient se frotter de toi. Les yeux fermés, tu te laisses aller au bruit réconfortant de ses ronrons. Tu rouvres les yeux lorsque tu captes la présence de quelqu'un dans la pièce, sans savoir combien de temps s'est écoulé.  

Matthew. Le voir te rappelle que vous partagez ce bungalow depuis 3 mois déjà. Te rappelle également qu'il est celui qui a été acheter la bière que tu tiens dans ta main. Son sourire est moqueur, son air désinvolte. Il n'a pas changé en trois mois. Pourtant, ce soir, tu manques trop de force pour lui répliquer avec ta fougue habituelle. Il est lent, cependant, lui aussi, un peu comme un prédateur surveillant et jaugeant sa proie. Tu soutiens son regard, sans vraiment te scandaliser. Mais...

Son rire moqueur t'hérisse le poil, et à peine une seconde après qu'il ait refermé la porte de sa chambre, tu te lèves. Ta démarche est un petit peu incertaine, tu titubes presque sur tes pieds nus. Tu abandonnes la canette que tu tenais dans la poubelle de la cuisine et éteins la lumière, ton chat toujours derrière toi. Tu lui intimes le silence d'un petit soupir agacé, et le laisse dans la salle commune. Ta main s'écrase doucement contre la poignée, que tu tournes dans un fracas. Tu as les joues rougies, dans tes vêtements de grand soir, les cheveux en arrière, mais un œil avisé pourrait remarquer de la rougeur autour de tes yeux, un petit gonflement. Tu fais quelques pas, pour t'approcher immédiatement de ton colocataire, et l'attrape par le poignet. Tu es ferme, décidée à ne pas le lâcher. Ta voix file alors, un peu étouffée, mais jamais dénuée de sa teinte d'amertume lorsqu'il se fiche de toi.

▬ Qu'est-ce que tu veux dire exactement, par ce rire ? Tu as un message à me faire passer ? Je t'écoute. Pff.
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Mon. September, 18th

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A peine le temps de passer la porte que tu entends la poignée tourner, et le léger claquement de la serrure qui s'ouvre sur le passage de la rouquine. T'avais pas tout à fait remarquer quand elle était affalée au sol, mais sa tenue n'était pas seulement décolleté mais aussi carrément courte et franchement trop moulante. Elle est pas pudique, la canadienne, et c'est pas la première fois que tu la vois se trimbaler en tenue sexy dans le bungalow, mais là, c'est un tout autre niveau. Ton regard s'attarde quelques secondes sur ses courbes avant de remonter avec une rapidité traduisant un soupçon de gêne. T'aimes pas qu'on s'introduise dans ta chambre, déjà, et la seule présence de ta colocataire avec qui cette frontière avait toujours été bien entretenu te dérange. Pas autant que ce qu'elle a été dérangée par ta remarque, cependant. Ses iris brûlent d'un feu bleuté, elle te fusille du regard quand elle s'approche, allant jusqu'à te saisir le poignet dans son élan.

- Qu'est-ce que tu veux dire exactement, par ce rire? Tu as un message à me faire passer? Je t'écoutes. Pff.

Tes traits restent stoïques, et seul un vague haussement de sourcil traduit ta surprise de la voir dans un tel état. L'odeur d'alcool qui se dégage de ses lèvres trop maquillées, sa voix étouffée, sa tenue, son comportement, tu te demandes encore comment une fille intelligente comme elle peut vraiment se poser la question.

- Ais-je vraiment besoin de te répondre?

Tu conclus par cette simple question rhétorique, te contenant d'inspecter une dernière fois sa tenue avec insistance. Tu lèves les yeux au ciel, puis fini par te lasser de son début d'emprise. Sans beaucoup d'effort, tu dégages ton poignet de ses doigts fins, avance jusqu'à ton armoire dont tu sors une veste noire que tu poses sur ses épaules avant d'aller t'assoir sur le bord de ton lit. Ca t'agace de la voir se mettre dans un tel état, parce que malgré vos petites disputes de celui qui pissera le plus loin dans le bungalow, tu trouves que c'est une nana sympa, jolie et intelligente, qui gâche son potentiel en jouant la carte de la rébellion face à papa et maman. Alors tu soupires, accoudé sur tes genoux, lui donnant un regard moralisateur.

- A quoi tu joues, au juste, hm?

C'est pas à toi de lui dire tout ça, mais puisque personne ne semble s'oser à aborder le sujet avec elle, il faut bien quelqu'un pour lui parler. Tu restes silencieux quelques secondes, une moue contrariée qui te donnerai presque l'air inquiet. C'est pourtant pas réellement ce sentiment qui te parcours, mais quelque chose de plus proche de la frustration.
 
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MessageSujet: Re: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clockLun 25 Sep 2017 - 14:47

Makes me laugh, you are such a joker
Sick when you joke but cruel to be kind
Love you best when you are savage and bitter

Le feu aux joues, toujours. Le souffle court, tu l'observes. Si impassible, Matthew. Tu sais, tu l'es aussi quand tu le veux. Mais ce soir, on peut lire en toi comme un livre ouvert. La façon dont tu pinces tes lèvres hurle ton agacement. Tu le regardes t'échapper, avec une facilité déconcertante, et pense un instant à le menotter, avant de te raviser devant cette idée stupide en sentant la veste sur tes épaules. L'alcool aidant, tu n'avais pas remarqué le froid dans le bungalow, et tu n'oses pas te plaindre de la chaleur qu'elle t'apporte, bien plus efficace que celle procurée par ton gilet. Ta tête un peu baissée, parce que tu fixais tes doigts ayant laissé partir son poignet, tu la relèves un peu pour le regarder s'asseoir. Tu essaies un instant de te redonner de la contenance, Madeline. De croiser les bras, de te tenir droite, de plisser les yeux, de récupérer ta nonchalance. Mais sa phrase te suffit à tout perdre.

Tu sens le sang affluer à nouveau, tourne vivement la tête sur le côté, et te laisse tomber au sol avec un grognement. Il t'énerve, comme souvent, mais encore plus aujourd'hui. Ce soir, tu es à fleur de peau ma belle. Tes jambes remuent doucement et ton regard se perd dans leur mouvement, tête baissée à nouveau. Un soupir s'échappe de tes lèvres et tu attrapes nerveusement une mèche de cheveux, que tu commences à entortiller mécaniquement autour de ton index droit. Tu le dévisages un instant, le blond, et décide te réagir pour te protéger en parlant de ce que tu connais le mieux. Le paraître. Tu n'es pas très bonne en être, mais le paraître, tu le connais par cœur. Il te reste quelques réflexes de ton ancien pouvoir, cette façon dont tu essaies d'estimer sa taille et ses proportions rien qu'à l'œil. Tu relâches finalement ta mèche, et souffle dessus d'un air boudeur.

▬ C'est quoi ces vêtements ? C'est vraiment moche. T'es super moche comme ça. J'espère que t'as pas l'intention de sortir à nouveau.

Tu as conscience que c'est puéril, mais tu n'as pas pu te retenir. Il semble vouloir jouer les papa, alors tu fais la vilaine petite gamine. Il y a sur ton visage ce petit sourire mesquin, alors que tu imprimes de plus en plus en toi l'attitude d'une petite fille insolente. Tu réfléchis un instant, à ce que tu pourrais faire, mais dans un éclair de lucidité, tu balaies ces pensées et ton sourire dans un soupir. Tes doigts reposent sur ta cuisse, que tu tapotes du bout de l'ongle avant de te redresser un peu pour venir s'asseoir à côté de lui. Tu te laisses tomber en arrière, sur son lit, comme si tu n'avais toujours pas envie de céder ce bungalow, malgré le nombre de colocataires que tu avais obtenu depuis la nouvelle rentrée. Tu attrapes un peu le drap pour le serrer entre tes doigts, et la ressemblance de ce geste avec un autre vieux de quelques heures te fait sourire comme une idiote, avant de te pousser à une certaine réalisation. Tu es toujours incapable de te séparer du paraître pour ce soir. Tu te redresses en poussant un peu sur tes mains, pour revenir en position assise, et fière d'être envahissante, pose ta tête sur son épaule.  

▬  Tu me demandes... à quoi je joue ? C'est clair non ? Je suis la personne que les gens ont besoin que je sois pour me cracher dessus malgré mon absolue et évidente perfection. Je suis la fille que mes parents ne voudraient pas que je sois, mais ça, tu le sais déjà. Je suis peut-être un rêve, aussi ? Qui sait ? Je ne suis clairement pas... qui je suis. Et toi, dis-moi, à quoi joues-tu ? Pourquoi ne veux-tu pas mordre à mon jeu ? Hamlet, il m'aurait déjà sauté dessus... Une bonne partie de mes conquêtes, à vrai dire.  

Une seconde de pause, un soupir las.

▬  Est-ce que je te reproche d'être un être humain décent ? Peut-être.  

Tu te relaisses tomber en arrière, mollement, avant de le fixer.  

▬  … Je ne sais pas. C'est plus simple... de paraître que d'être. Je ne sais pas qui je suis. Je veux dire... à part la plus jolie fille que le monde n'ait jamais connu, la plus intelligente et la plus généreuse, bien sûr. D'autres questions ?  

Un rire t'échappe, et l'espace d'un instant, tu te demandes si tu n'es pas encore plus saoule que tu ne le pensais. Tu te demandes si tu as vraiment répondu à sa question, à ses questions, comme il aurait voulu que tu y répondes. Tu les as un petit peu évitées en te faisant plus bête que tu ne l'es pour t'en sortir, après tout.. Et la seconde d'après, tu comprends que c'est le souci chez toi. Que tu te demandes trop si tu corresponds à ce que les autres voudraient que tu correspondes, que tu n'as toujours été que ça. La gentille petite fille voulue par papa et maman, puis la vilaine petite fille voulue par le monde entier. Mais toi, Madeline, qu'est-ce que tu veux ? De l'amour, avoue-le. De l'attache. La question, ma douce, c'est de savoir si tu veux que cela vienne de toi ou des autres.  

Avec Matthew, ça ne va ni dans un sens ni dans l'autre, penses-tu. Tu ne le comprends pas. C'est un peu idiot, parce que vous vous ressemblez beaucoup sur certains points.
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Matthew J. Adler
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MessageSujet: Re: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clockMer 27 Sep 2017 - 21:46
Mon. September, 18th

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Son comportement puéril t'arrache un soupire. Elle a finalement plus bu que tu ne le pensais. T'as été témoin de ses gamineries à plusieurs reprises déjà et tu avais remarqué qu'elle adoptait cette attitude passé quelques bouteilles. Tu te contentes donc de hausser les épaules. Au fond, peu t'importait de ce qu'elle pensait de ta tenue de jogging. Ca empêche pas Abigail de te rejoindre sur le lit, puis de s'y laisser mollement tomber, laissant ses fines jambes se dévoiler un peu plus devant toi. Tu jettes un regard discret dans sa direction, observant la rouquine jouer avec tes draps, ses yeux azurés habillés d'un reflet amusé. Tu te focalise à nouveau sur tes chaussettes quand tu la voit se relever, ne voulant pas lui laisser entrevoir cette attention que tu lui a accordé en ces quelques secondes d'inattention. Grattant nerveusement le haut de ta nuque, tu peux pas t'empêcher de la trouver ridiculement jolie, même sans tout ce maquillage qu'elle s'applique à mettre si longuement tous les matins. Cette expression pure que tu as aperçu  sur son visage ne semble pas vouloir s'envoler de ton esprit. Si différente et pourtant si naturelle à la fois.

C'est la pression sur ton épaule qui te sors de tes rêveries. Le visage d'Abigail posé tout près du tiens, ses mèches cuivrées venant caresser ton cou découvert. Tu fais mine de lever les yeux aux ciel pour la façon dont elle s'installe sans gêne sur toi, mais tu t'en sert surtout comme excuse pour ne pas la regarder de si près. Entre sa tenue, son parfum sucré et sa moue boudeuse, tu préfères regarder ailleurs.

- Tu me demandes… à quoi je joue? C'est clair non? Je suis la personne que les gens ont besoin que je sois pour mem cracher dessus malgré mon absolue et évidente perfection. Je suis la fille que mes parents ne voudraient pas que je sois, mais ça, tu le sais déjà. Je suis peut-être un rêve, aussi? Qui sait? Je ne suis clairement pas … qui je suis. Et toi, dis-moi? A quoi tu joues? Pourquoi tu ne veux pas mordre à mon jeu? Hamlet, il m'aurait déjà sauté dessus. Une bonne partie de mes conquêtes aussi, à vrai dire.  

T'es pas surpris par son explication, bien que tu restes étonné qu'elle se montre si sincère. Tu tentes un bref regard en sa direction quand elle réalise la quasi absurdité de sa question. Tu peux pas nier y avoir songer une seconde, pourtant, en la voyant ainsi vêtu dans tes draps. Pourtant, tu te refuses à considérer ta colocataire comme un plan cul potentiel. T'avais l'habitude de garder tes distances avec les filles de cette catégorie, et votre colocation risquait de rendre la chose plus compliquée, d'autant que Hamlet t'emmerdait déjà assez pour qu'en plus tu ne te tapes pas la même nana que lui. Ou tout du moins c'est l'excuse que tu te répétais. En la regardant s'affaler à nouveau sur ton matelas, quand elle marmonne ces quelques éléments de réponses en fixant le plafond, tu te décides à prendre le relais.

- C'est sûrement plus simple de se dire qu'on se fait détester volontairement que de ne pas réussir à plaire à tout le monde.

Tu te laisserai bien tomber à ses côtés, mais tu songes qu'avec ce qu'elle a ingurgité, elle pourrait réagir stupidement. Dans un mouvement relaxé, tu te contentes de te tourner dans sa direction, assit en tailleur sur le bord de ton lit.

- J'sais pas trop si je suis bien placé pour te faire la morale à ce sujet, mais c'est dommage, j'imagine.

Tu passes la main dans tes cheveux, un peu confus. T'as pas trop l'habitude d'avoir ce genre de conversation sérieuse, et ce ton paternaliste est généralement réservé à Joy avec qui ta relation est bien plus approfondie. La D, c'est un peu comme ta petite sœur, c'est cette nana avec qui tu traines depuis cinq ou six ans, pas une simple coloc que tu connais depuis quelques mois à peine. Cette confiance en toi qui te caractérise tellement d'habitude disparaît peu à peu de ta voix, de ta posture, de tes mots. C'est assez rare, mais t'as comme cette impression de pas être à la hauteur de tes propres attentes, tu doutes sur ce que tu racontes. Soupires. Roulement de tes iris derrière tes lunettes. Moue pensive.

- Je veux dire, tu pourrais avoir une autre réputation que la simple fille facile du bahut. Que tu veuille pas être honnête avec plus part des gens, j'comprends, mais cette image ne te met pas en valeur. T'as vraiment besoin de te taper la moitié de Prismver pour te convaincre que t'es… jolie?

T'hésites à finir ta phrase comme ça. C'est un fait que peu de gens pourrait contester, mais tu te sens mal à l'aise de faire ce genre de déclaration. C'est pourtant pas la première fois que tu fais ce genre de compliment, t'es pas gêné de le faire à n'importe qui d'habitude, mais là, t'étouffe ce mot dans un toussotement étouffé.  

- J'suis à peu près sûr que t'as d'autres talents à mettre en valeur que la vitesse à laquelle t'écartes les jambes.
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Makes me laugh, you are such a joker
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Un moment tu restes coincée dans la bulle de tes pensées, suspendue dans le temps par tes réflexions. La seconde d'après, la voix de ton colocataire adoré te parvient, et tu lui trouves un ton si inhabituel que tu ne peux contenir l'expression de surprise qui se dessine sur ton visage. Ce regard, que tu avais laissé dévier sur le plafond, tu le reconcentres sur sa figure alors qu'elle se rapproche de toi. Tes capacités d'observation laissent à désirer, ce soir, mais tu remarques bien qu'il est un peu différent. Peut-être que tu t'es trompée, après tout ? Il a bien l'air d'avoir changé, ne serait-ce qu'un peu. Dommage, qu'il dit. Probablement. Il essaie de te parler avec sérieux, et si tu étais dans ton état habituel, ça t'agacerait un peu de le reconnaître mais tu le prendrais probablement un peu plus au sérieux. Actuellement, ça t'amuses juste, cet air de grand qu'il prend. Certes, il est plus âgé que toi, mais tu trouves qu'il se surestime un peu.

Ou peut-être que tu es vraiment enfantine ? Tu esquisses une moue boudeuse, parce que l'idée que l'on puisse t'apprendre des choses t'as toujours un peu vexée, si fière et sûre de toi que tu es. Quand il reprend la parole, pour ce que tu prends pour un simple discours moralisateur de plus, tu t'apprêtes à répliquer mais son dernier mot coince tes mots dans ta gorge. Tu aimes qu'on te dise que tu es jolie, et l'apparente sincérité si maladroite du blond te fait sourire, mais tu n'as pas l'habitude que ça vienne de lui. En oubliant la joie que te procure ce compliment, tu tiques un instant et te demande si il a vraiment compris. Sa phrase suivante te rassure un peu sur ce domaine, mais tu restes songeuse. C'est idiot. Tu sais très bien que tu es jolie. Que c'est quelque chose d'indéniable, oh oui, tu es indéniablement jolie. Est-ce qu'il espère t'apprendre quelque chose d'aussi évident ?  

Des talents. Tu as plein de talents. Tu maîtrises extrêmement bien ton pouvoir, tu sais dessiner, tu sais coudre, tu sais jouer de la musique et cuisiner. C'est idiot. Tes parents ont tout fait pour que tu sois bourrée de talent. Tu ne les caches pas vraiment, ces capacités que tu possèdes, si ? Tu as cuisiné pour lui, et il a déjà vu certaines de tes créations. Tu as l'impression que ton esprit s'éclaircit un peu, au fil des minutes, sans te rendre compte qu'en réalité c'est l'inverse, et tu te redresses en produisant de l'élan avec tes longues jambes fines, éloignant cette veste qu'il t'a donné. De retour en position assise, tu t'approches un peu de lui, avant de te laisser tomber à nouveau, contre lui cette fois. Tu poses ta tête sur sa cuisse, et avec l'exigence candide d'une enfant impétueuse, tu attrapes sa main pour la guider dans tes cheveux, quelque part près de ton front. Sur le dos, tu te permets de le regarder, de le jauger de ton regard océan. Tu lèves un peu le bras pour effleurer son cou, une mèche blonde et sa joue, avant d'attraper ses lunettes avec un sourire mesquin, pour les glisser sur ton nez.

▬ T'es pas mal aussi, quand t'es flou.

Un rire enfantin raisonne dans la pièce, mais cette fois-ci, c'est volontairement que tu te montres enfantine. Tu ne veux pas qu'il le sache, bien sûr, ni qu'il sache que tu penses récupérer peu à peu ton sérieux... oh, ton honnêteté surtout. Ses mots ont beau raisonner dans ta tête, même toi tu te rends compte qu'il fait partie des personnes avec qui tu aimerais être honnête. Ne serait-ce qu'un petit peu plus honnête, un peu moins jouer les idiotes quand tu es avec lui. La question, c'est pourquoi. Peut-être que tu en as juste marre, qu'il se moque de toi. Mais tu aimes bien ça, aussi. C'est compliqué dans ta tête, tu es confuse et tu t'agaces toute seule, à nouveau. Il a raison, tu sais. Tu choisis la solution de facilité. Tu offres cette solution aux autres. Des moyens de te détester, quand tu agis mal volontairement, pour les pousser à penser ce que tu veux qu'il pense mal de toi si tu ne peux pas maîtriser leurs pensées positives.  

C'est ironique. Tu ne veux pas te plier à ce qu'ils voudraient que tu sois, mais tu veux bien te plier à cette image négative. Un soupir t'échappe, et tu essaies de le masquer avec un petit sourire beaucoup trop artificiel pour duper qui que ce soit. Tu attrapes la veste qu'il avait mise sur tes épaules, et couvre un peu ton corps et tes vêtements de succube avec, enlaçant presque le tissu.  

Dis.

Pourquoi tu continues d'agir comme ça ? Tu te rends compte de ce qui cloche. Cette sincérité, ce soir, te rend toute faible, et tu refuses.

Tu fermes les yeux, parce que sentir son regard te brûle. Tu t'agrippes à cette veste, mais chaque millimètre carré de ton corps en contact avec celui du blond est en feu. Tu poses maladroitement ta main sur le lit pour te redresser, dos à lui cette fois. Tu fixes le mur, pour essayer de te détacher de ce qui t'entoures, mais tu adresses un discours à Matthew qui est plus empreint de sincérité que tout ce que tu n'aies jamais dis.  

▬ Je suis peut-être à moitié bourrée, mais je ne sais pas si c'est ton comportement ou le mien qui est le plus inhabituel. Je suis mauvaise pour savoir ce que les gens pensent, quand ce sont des choses positives. Je ne sais pas si tu es plus honnête ou moins honnête que d'habitude. Je ne sais pas ce que tu penses de moi, alors dis le moi sans détours. Je peux faire ça aussi, si ça t'amuse. Mais... J'ai pas envie que tu me fasses me sentir faible. Que tu me dises que j'ai tort. Alors dis-moi tout ce que tu penses ce soir, et je ferais mine d'avoir tout oublié demain.

Tu finis ta phrase et ton masque se replaque sur tes joues. Un petit bruit exaspéré t'échappe et tu te relaisses tomber tête contre sa cuisse avec un air aussi hautain que boudeur.

▬ … Si tu parles de ça à qui que ce soit, tu me le paieras.
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MessageSujet: Re: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clockLun 2 Oct 2017 - 0:58
Mon. September, 18th

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Abigail prend ses aises, elle se relève mollement, puis se rallonge sans aucune gêne sur tes jambes. Tu lèves les yeux au ciel, mais tu ne dis rien, tu ne la déloge pas non plus de tes cuisses, tu te laisses faire quand elle prend ta main pour la mettre sur ta tête. A quoi bon, de toute façon. Elle a simplement trop bu, et se prendre la tête avec quelqu'un trop imbibé pour entendre raison ne serait qu'énergie gâchée. Tu te contentes de fixer ta veste, oublié sur le matelas, enfreignant ton envie de râler à l'idée de devoir à nouveau la repasser si elle la laissait traîner comme ça. Mais ton manque d'attention semble agacer la rouquine qui ramène ton regard en sa direction en laissant glisser ses doigts de ton cou à ton visage pour t'emprunter tes lunettes. Tu tentes un mouvement de recul, mais tu t'y prend trop tard. Ton attention était ailleurs, et ta colocataire a déjà dérobé ta précieuse monture. Rapidement, ton environnement devient flou. Sans tes verre correcteurs, tu perds une bonne partie des détails de son visage quand tu baisse la tête dans sa direction.

- Je te dirai bien qu'elles te vont bien, malheureusement, je ne vois rien sans.

Nouveau soupire exaspéré. T'as l'impression de faire face à un vraie gamine, mais t'es pas pour autant résolu à la gronder. Tu ne fais que récupérer ce qui t'appartient avec un geste las. Son sourire a eu le temps de disparaître de son visage, ses prunelles azurée tout à coup recouverte d'une brume d'inquiétude. Tu peux pas t'empêcher de l'observer quand elle se laisse perdre dans ses pensées. Au fond, tu  te demandes ce qui lui passe par la tête dans ce genre de moments. Si elle accorde la moindre importance à tes paroles ou rêve tout simplement à autre chose. Si sous son masque de frivolité qu'elle se plait tant à arborer, elle n'a pas finalement bien mieux à montrer. T'as suffisamment l'occasion de voir ce qu'elle sait faire, mais t'es à peu près certain que si on demande à n'importe quel élève du pensionnat les capacités de la canadienne, la plus part d'entre eux seront incapable de répondre sérieusement. Et au fond, ça t'énerve. Ca t'énerve, parce que tout aussi agaçante puisse-t-elle se montrer, tu t'es attaché à cette fille au caractère de feu, toujours prête à relever le défi, toujours prête à se battre pour se montrer la meilleure et parallèlement qui aimait tant se faire détester de ses camarades.

Tes yeux la suivent quand elle se redresse, et tu admire la façon dont chacun de ses mouvements reste si contrôlé dans tout ce qu'elle entreprend. Elle respire la bourgeoisie, les bonnes manières, l'éducation des familles strictes, dans ses moindres actions, dans le simple fait de se couvrir de ta veste, de s'y agripper, de se cacher sous cette simple étoffe après s'être si fièrement exhibé en tenue légère.

-  Je suis peut-être à moitié bourrée, mais je ne sais pas si c'est ton comportement ou le mien qui est le plus inhabituel. Je suis mauvaise pour savoir ce que les gens pensent, quand ce sont des choses positives. Je ne sais pas si tu es plus honnête ou moins honnête que d'habitude. Je ne sais pas ce que tu penses de moi, alors dis le moi sans détours. Je peux faire ça aussi, si ça t'amuse. Mais... J'ai pas envie que tu me fasses me sentir faible. Que tu me dises que j'ai tort. Alors dis-moi tout ce que tu penses ce soir, et je ferais mine d'avoir tout oublié demain. 

T'es rassuré à l'idée qu'elle ne voit pas ton visage à cette déclaration. Ton comportement? Etrange? En y repassant, c'est vrai que t'es particulièrement patient avec elle aujourd'hui. T'aurai probablement mit n'importe quelle personne entrant dans ta chambre bourré la nuit pour te faire des reproches dehors en temps normal, mais ce soir, t'avais tout simplement même pas essayé. Qu'est-ce qui t'avait poussé à la laisser entrer? Qu'est-ce qui t'avait fait rester si calme face à son comportement? Qu'est ce qui te poussait à lui dire tout ce qu'elle voulait entendre? Ton regard glissait rapidement au sol, traduisant une certaine forme de malaise. Tu lui parlait de son manque d'honnêteté envers les autres, mais au final, t'étais le premier à te cacher sous un masque d'ironie, même avec ceux que tu appréciait.

- … Si tu parles de ça à qui que ça soit, tu me le paiera.

Un sourire en coin se dessine sur ton visage. T'es le premier à souhaiter que rien ne sorte de cette salle. Pourquoi? Tu te le demandes bien. Au fond, t'as juste envie de garder ton image de mec libre, populaire, mais qui ne prend pas grand-chose au sérieux, et surtout pas les problèmes des autres. T'aime pas t'impliquer émotionnellement, parce que ça te fatigue, parce que tu le sais, les sentiments, c'est pas vraiment ton fort. T'as ce besoin de tout rationaliser, et à ton grand désarroi, il y a certaines choses qui ne s'expliquent pas.

- J'en parle pas si tu gardes ta bouche fermée toi aussi.

Tu lui adresse un clin d'œil confiant, reprenant ton image habituel du Matthew assuré habituel, avant de poser brièvement ton index sur ses lèvres.

- Ce que je pense, Abigail, c'est que malgré les apparences, t'es pas aussi confiante que t'en a l'air. T'as constamment besoin de l'approbation des autres, et c'est pour ça que t'es tout le temps dans les draps des uns des autres. Parce que t'as besoin de te prouver que t'es belle, parce que t'as besoin de savoir que tu peux faire ce que tu veux. Je pense aussi que t'as peur de décevoir, que ça soit les autres ou toi-même, et que c'est pour ça que tu joues le rôle de la fille détestable, parce qu'au moins, personne n'attendra quoi que ça soit de toi. Parce qu'au moins, tu seras pas déçu par les gens qui sont autours de toi pour ton nom ou ton argent. Parce qu'être détestable, ça fait se sentir bien quelques secondes, se sentir supérieur. Parce que garder des relations superficiel, ça permet de pas être déçu.

Tu laisses ton sourire fier disparaître un instant, parce que tes mots raisonnent à ton propre comportement. T'as un peu l'impression de te faire la morale à toi-même, et ça t'insupporte. Tu détestes cette petite voix qui te dit que t'es pas différent d'elle. C'est peut-être pour ça que tu la comprend si bien, que tu vois clair dans ses agissement frivoles.

- Tu me demandes d'être honnête, mais tu veux pas que je te fasses sentir faible. Pourtant, c'est ça ta faiblesse, non? Tu préfèrerai que je te dise que t'es belle, intelligente, bourrée de talent et que tout le monde devrait le savoir. Tu préfèrerai que je te dise que t'as pas besoin de sortir les tenues en dentelle pour qu'on veuille de toi, parce que tes remarques de tout à l'heure, c'était pas innocent. Ca t'énerves que je me contente pas de te sauter dessus, que j'obéisse pas à tes règles. Et c'est pour ça que tu t'évertue à te coller contre moi. Par ce que se prouver que les humains sont pas décents, comme tu dis, c'est la bonne excuse pour se comporter de la même façon, pour pas faire d'efforts.

T'as beau essayer de dévier vers autre chose, ta voix intérieur continue de te demander si ce discours ne t'es pas adressé. T'as envie de lui dire de se taire, que c'est pas le moment pour ce genre de chose et que de toute façon, t'es bien différent, que t'as pas à te soucier de ta réputation.

- Et tu sais, quoi? T'as raison. Les gens sont des cons. Et quoi qu'il arrive ils profiteront de toi à la moindre vulnérabilité.

Rapidement, tu passes ta main sous son gilet, tes doigts effleurant ses cuisses fines alors que tu observais sa réaction avec un regard défiant. Ca, ça correspondant à ton image. Avec ça, ta conscience pouvait pas te reprocher quoi que ça soit. C'était pas moralisateur. C'était purement un moyen d'obtenir ta satisfaction personnelle, parce que pourquoi pas après tout? Elle est jolie, elle te cherches depuis tout à l'heure, est-ce que t'as besoin de plus? Est-ce que tu en as quelque chose à faire d'être un gars décent? Pourtant, dès que tu te retrouves face à face avec elle, t'as comme cette culpabilité qui se réveille. Qu'est-ce que tu fais, Matthew? Elle est à moitié bourrée, putain. Ca serait pourtant pas la première fois que tu profites de l'alcoolémie élevée d'une demoiselle pour s'attirer ses faveurs, mais tu retires ta main à l'instant où tes pensées te rattrapent.

- Alors … Alors fais en sorte que ça ne soit pas une de tes faiblesses. Assumes juste ce que tu penses, ce que tu fais et fais-en une force. Parce que ça sera le meilleur moyen d'arrêter de te décevoir.

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MessageSujet: Re: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clockMer 4 Oct 2017 - 21:06

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Tu as un peu peur de ce qu'il va te dire, Madeline, mais dans un certain sens, le fait qu'il fasse mine de garder sa contenance, son assurance habituelle et ses actes "normaux" te rassure. Son clin d'œil t'est familier, tout comme le sourire insolent sur ses lèvres, et ça te conforte un peu pour l'écouter calmement. Mais malgré le retour apparent du Matthew dont tu as l'habitude, ses mots te touchent en plein cœur. Il a raison, vraiment raison. Il te connaît bien, vraiment bien, très bien, trop bien même. Un instant tu restes vexée d'être si facile à lire pour lui, mais la seconde d'après, ton regard se perd sur lui et tu sens que quelque chose ne va pas, même si tu n'arrives pas à précisément mettre le doigt sur ce détail qui cloche. Il reprend, et le couteau remue dans la plaie de ton cœur. Touchée. Tu ne peux retenir un petit soupir las, mais il ne te laisse pas le temps de parler. Tu ne sais pas à quoi il joue, et si ta conscience est perturbée, c'est ton corps qui réagit le plus vivement.

Ses doigts, lorsqu'ils se glissent sur ta cuisse, te brûlent plus que ses yeux, plus que mille flammèches. S'ils n'avaient pas fait que t'effleurer très brièvement, tu aurais probablement reculé toi-même avec un visage de proie apeurée. Ta moue actuelle n'est pas très loin de cette idée, à vrai dire. Tu es surprise, et ses derniers mots ne laissent qu'une empreinte superficielle dans ton crâne. Les lèvres entrouvertes, surprise, encore, les yeux écarquillés, tu as une allure de biche prise en pleins phares. Tu ne sais pas pourquoi, mais avec lui, il y a toujours un moment où tu perds tes moyens, où sa simple présence te fait agir de façon illogique. Tu déglutis, un peu difficilement, et perds ton regard sur son visage. Derrière ses verres, ses yeux verts scintillent directement sur toi. Soudain, tu comprends et tu souris. La surprise partie, tu arrives à le comprendre aussi bien que si vous ne faisiez qu'un. Cette pensée en particulier te donne une idée.

Oh, Madeline, tu sais bien qu'il a remit son masque habituel, maintenant, tu comprends que l'aperçu que tu as eu était le véritable lui. Peut-être que le lendemain, tu ne t'en rappellerais pas clairement, mais pour ce soir, tu avais envie de t'amuser avec lui. Avec ses nerfs. En agitant tes jolies jambes, tu te redresses finement, roulant un peu pour être devant plutôt que dessus lui. Tu te laisses te redresser, à genoux devant lui, et, le dominant physiquement un peu de cette façon, tu laisses tes doigts refroidis glisser contre le tissu fin de son tee-shirt, remonter sur son torse en y appliquant une légère pression. Ils tournent contre son cou, miment un geste de strangulation, avant de remonter encore un peu. Tes doigts froids restent sur ses joues, et seuls tes pouces sont utiles à légèrement relever son menton dans ta direction.

Sourire de sphinx teinté d'amusement, jolie rouquine. Tes yeux se perdent un peu dans les siens, pour quelques dizaines de secondes, et tu te refuses toujours à prononcer le moindre mot. C'est puéril, mais ce mot marque toute ton attitude, dans un sens, en ce moment, et à vrai dire, tu essaies surtout dans ta tête de chercher la nuance la plus mielleuse que tes cordes vocales puissent produire. Ta petite langue rosée darde ta lèvre effrontément, et tu laisses ton regard seul capteur de son attention. Tes paumes redescendent contre son torse, en haut à vrai dire, sur ses épaules, et elles poussent fermement. Tu le laisses, le fais tomber sur le lit et t'abats au-dessus lui à quatre pattes, comme la foudre. Un petit rire t'échappe, alors que tu prends tes aises, pour t'asseoir sur son ventre. Douce comme du miel, tu te laisses un peu pencher contre lui, te maintenant légèrement au-dessus de sa personne grâce à tes bras, droits et tendus, plantés des deux côtés de sa tête.  

▬ Je t'écoute. Je te regarde. Je te sens. Prouve-moi... que j'ai raison de me méfier... que je suis une pauvre proie fragile dans ce monde... que ma conduite est mauvaise, et dangereuse... qu'un jour, tout finira mal, parce que les hommes comme toi ont l'habitude d'avoir tout ce qu'ils désirent, de le prendre sans demander, pas vrai ? Parce que toi... toi Matthew tu es si... si fier et sûr de toi... que même dans mon état, si tu as quelques chose à prendre, tu n'hésiteras pas la moindre seconde... à te servir, à... cueillir mon cœur comme une pomme sur un arbre...

Le message qu'il essayait de te faire passer, ironiquement, tu l'aurais probablement moins bien compris si tu avais été dans ton état habituel. Mais là, ton cerveau est doucement embrumé, et il laisse à ton imagination une liberté d'interprétation plus grande, te donnant plus de chances d'avoir juste. Tes sens, tous tes sens, sont moins et plus affûtés à la fois. Ta conscience se gargarise d'une confiance exacerbée et déraisonnable. Un gloussement t'échappe, alors que tu laisses tes bras glisser pour que seuls tes coudes te maintiennent. Tu es proche, Madeline, très proche. Trop proche. Tes mains, doucement, relâchent la pression et vont se glisser contre ses joues. Tu es pour ainsi dire allongée sur lui, dans cette tenue si légère et affriolante. Ton visage se cache dans son cou.

Tu ne sais pas alors, ma jolie, tu as bien peu conscience de la douceur avec laquelle tu le violentes. Tes lèvres attisent sa peau, tes dents la picotent. Ta bouche glisse sur sa peau fraîche et douce, avant de trouver la sienne, sa jumelle. Mais tu ne l'embrasses pas, non, ce serait trop simple. Trop facile. Ce serait lui donner ce qu'il fait mine de vouloir prendre, et ça n'aurait plus aucun sens, ça ruinerait tout ce que tu essaye de construire. Tu te montres plus cruelle que cela. Un nouveau rire enfantin t'échappe, et c'est de ce miel teinté d'amusement que tes lèvres murmures quelques mots contre les siennes.

▬ Mais tu vois, je vais être honnête. Je trouve que tu as tort. Tu es un menteur. Tout le temps. Une bonne personne, au fond. Je peux t'aguicher... autant que je veux... tu n'oseras rien me faire... parce que tu m'apprécies, et que je suis dans un état dans lequel la clarté mon consentement laisse à désirer...

Comme une enfant, tu joues sans t'intéresser aux risques, avec le feu et ses nerfs.
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MessageSujet: Re: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clockJeu 5 Oct 2017 - 23:42
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Tu vois à son sourire qu'une idée lui ait passé par l'esprit, et tu sens immédiatement que ça ne sera pas en ta faveur. Mais t'es assez bête pour la laisser faire, parce que finalement, tu t'attendais pas à ça. Tu imaginais une réplique cinglante de sa part, peut-être, ou tu ne sais trop quoi. Ou alors avais-tu songé à cette possibilité et laissé faire, car l'idée ne te déplaisait pas? Mais une fois qu'Abigail s'était mise à genoux contre toi, il était trop tard pour faire marche arrière. Ton corps légèrement incliné vers l'arrière,    il te faut lever la tête pour croiser son regard perçant qui te transperce de part et d'autres. T'as pas d'échappatoire. Tu pourrais attraper ses poignets, arrêter le mouvement de ses doigts sur ton torse, mais tu n'es pas assez mal honnête avec toi-même pour nier que tu aimes ce qu'elle entreprend. Même ta conscience commence à vaciller. Cette fois tu n'y es pour rien. C'est elle qui se montre la plus entreprenante, et de toute façon, toute l'île la prend pour une nymphomane, personne n'ira douter de ta moralité dans cette histoire. Ton image restera intacte.

Pourtant, tu serres les dents, tu contiens du mieux que tu peux les frissons qui te parcours quand elle caresse ton cou, quand elle pose ses pouces son ton menton, parce que t'hésites. Pourquoi? Tu ne cesses de te marteler cette question. Ce n'est pas ton genre, de jouer dans les règles, de te montrer respectable en dehors de ce qui peut t'être profitable. Aussi bien maniérée et intelligente soit-elle, elle ne faisait finalement que te prouver qu'elle n'était rien de plus que la trainée que tout le monde voyait dans son comportement. Un autre jouet à usage unique. Profites-en, elle n'attends que ça. Tu devrai t'en foutre qu'elle vaille mieux que ce qu'elle te propose. Ca devrait pas être ton soucis. Depuis quand tu te préoccupes de plus que du corps d'une de tes conquêtes? Elle est belle, elle te plait, elle t'aguiches.

Pourtant tu retiens tes mains de venir caresser ses cuisses quand elle te pousses en arrière pour se mettre à califourchon sur ton ventre. Tu maquilles un souffle d'envie en un soupire exaspéré, mais elle n'est pas dupe.

- Je t'écoute. Je te regarde. Je te sens. Prouve-moi... que j'ai raison de me méfier... que je suis une pauvre proie fragile dans ce monde... que ma conduite est mauvaise, et dangereuse... qu'un jour, tout finira mal, parce que les hommes comme toi ont l'habitude d'avoir tout ce qu'ils désirent, de le prendre sans demander, pas vrai ? Parce que toi... toi Matthew tu es si... si fier et sûr de toi... que même dans mon état, si tu as quelques chose à prendre, tu n'hésiteras pas la moindre seconde... à te servir, à... cueillir mon cœur comme une pomme sur un arbre... 

Ecoutes-la parler. Tu sais que c'est ça ton image, que c'est ça que tu renvoie quand on te regarde. Tu l'aimes, cette image de mec fier, du gars qui obtient ce qu'il veut, quand il veut. Tu sais très bien ce que tu veux, là, maintenant, et il te suffisait de tendre la main pour l'obtenir. Elle pèse rien, Abigail. L'attraper par les hanches, la jeter sur le matelas, ça serait l'affaire de quelques secondes. Et plus ça va, plus elle fait vaciller le reste de moralité qui t'habite. Son souffle contre ton oreille, son corps qui s'affaisse contre le tiens et tu te laisses hypnotiser par le mouvement de ses lèvres quand elle t'achève de sa dernière provocation.

- Tu n'oseras rien me faire… parce que tu m'apprécie, et que je suis dans un état ou la clarté de mon consentement laisse à désirer…

Un rictus vient briser ton expression jusqu'à présent si tendue. Tes doigts viennent effleurer son cou, puis son épaule pour en faire tomber la manche de son gilet avant que tu ne te glisses sur la fine l'étoffe dentelée qui la recouvre. Tu balade le bout de tes ongles sur son dos, suivant minutieusement les courbes de sa colonne vertébrale jusqu'à mi-parcours où finalement, tu te décides à attraper sa chaire à pleine main, soulevant son corps maigrichon de quelques centimètres avant de le reposer entre tes draps et ton visage juste au-dessus du siens. A ton tour de jouer à ce petit jeu.

- Tu le penses vraiment, Abigail? Tu penses que je fais tout ça pour toi? Pour une quelconque forme d'amitié entre nous? La seule chose que je pourrai apprécier chez toi, c'est le petit moment de plaisir que tu cherches tant à obtenir depuis que t'es entré dans cette chambre. Et en ce qui concerne ton consentement, hmf, laisse-moi rire. Ta réputation te précèdes, et je ne vois pas qui irait douter un instant qu'une fille comme toi l'ai voulu.

Tu maintiens ses mains sous les tiennes, tandis que tu vas perdre ton visage dans son cou, baladant tes lèvres contre sa peau jusqu'à son oreille où tu viens lui chuchoter quelques mots à ton tour.

- Tu m'as pris pour un mec bien, mais si je t'ai conseillé, c'est simplement par respect pour Joy. Mais finalement il semblerait que les filles comme toi ne méritent pas vraiment de respect.

Ta voix est cassante, méchante, aussi rêche que tes propos. Tu te rend compte de ton agressivité et d'à quel point tu es en colère. Plus que n'importe quelle autre sensation, c'est ça qui te contrôle, qui accélère ta respiration, qui tend tes muscles pour la maintenir immobile. Tu ne supportes pas son comportement, tu ne supportes pas qu'elle ne t'écoutes pas, tu ne supportes pas qu'elle continue d'agir comme une idiote, qu'elle ait se pouvoir de te mettre dans un tel état d'énervement en une simple provocation, et surtout qu'au fond, elle ait raison. Par ce que cette rage de la voir se foutre en l'air, elle vient du fait que tu l'apprécie.

Tu reprends un peu de recul, et tu la contemple sans aucune pudeur. La rouquine a peut-être le pire caractère de l'île, mais c'est son tempérament bien trempé qui t'attire, le fait qu'elle n'hésite pas à foncer à chaque challenge, qu'elle n'ait pas froid aux yeux et qu'elle ne se démonte jamais devant rien. Elle a beau ne pas être le mur de pierre qu'elle prétend, ça reste une fille forte, et tu détesterai influencer dans le mauvais sens cette qualité chez elle.

Sans plus de manière, tu libères la jeune femme de ton étreinte sans pour autant effacer l'arrogance de ton regard quand tu t'assois sur le bord de ton lit. Ca fait une éternité que tu l'as pas fait, mais t'allumerai bien une clope pour te calmer les nerf. Sans adresser la moindre attention à la fille sur ton matelas, tu te lèves pour gagner ton bureau d'où tu sors une paquet de tabac à moitié vide et un briquet. D'un mouvement désabusé, t'ouvres la fenêtres avant d'embraser l'embout de ta dose de nicotine, assit sur une chaise à proximité.

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MessageSujet: Re: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clockDim 15 Oct 2017 - 23:24

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Au début, Madeline, tu t'amuses de ses réactions, de son air tendu et de son énervement. Oui, c'est drôle un moment, moi aussi je dois bien l'admettre, mais lorsqu'il sourit, tu prends un instant peur. Peur ? Oh, certainement pas de lui, tu es dans cet état beaucoup trop confiante pour cela, plus en toi qu'en lui cependant. Ta peau s'excite sous ses doigts comme ton esprit sous la surprise, et tes terminaisons nerveuses s'enflamment tellement que tu n'arrives même plus à distinguer son contact du feu ardent qui te monte aux joues. Tu te demandes si il saura voir que c'est ton masque à qui il s'adressait, lui qui enfile le sien. Non, si tu as peur de quelque chose, c'est d'être allée trop loin. Bizarrement, Matthew, au contraire de la majorité des gens à présent, tu n'aimerais pas qu'il te déteste. Tu deviens après un instant aussi fragile mentalement que physiquement, et ton cerveau te pare de sa propre armure, à coups de bouffées d'orgueil. Ne l'écoute pas. Tu es formidable. Tu es géniale. Il est fou de toi, tout le monde l'est. C'est un menteur, mais tu ne sais pas si c'est à toi ou à lui-même que ces mensonges sont adressés.

Tu t'apprêtes à lui poser cette question avec le ton le plus moqueur que ta voix puisse produire, en continuant de faire la sourde, mais lorsque ton cerveau te la renvoie, tu te ravises. Son hypocrisie fait cruellement écho à la tienne. Trop de choses t'affluent, trop d'éléments t'arrivent, te noient, se referment sur toi comme tant de dents acérées d'une gueule béante, d'un requin voulant se repaître de ta concentration, de ton self-control. Il te chasse, toi, en apnée dans une mer houleuse où la vérité se mêle impitoyablement à la cruauté de vos masques à tous les deux. Mais enfin, Matthew s'éloigne, et tu regagnes la surface. Tu as du mal à comprendre ce qu'il vient de se passer. Ton corps entier est engourdi. Ton dos, tes épaules, ton cou et tes oreilles sont emplis de fourmis qui te picotent férocement. Alors tu inspires violemment, forçant les goulées d'air jusqu'à tes poumons.  

Tu es confuse, terriblement confuse. Tu sais qu'il contredit ce qu'il t'a dit précédemment, même s'il semble se justifier. Le blond attentionné t'a claqué la porte au nez, et renvoyé ce jumeau que tu connais bien, pour qu'il vienne te cracher au visage. Tu restes immobile jusqu'à ce qu'enfin, son attention se pose sur autre chose que toi, et cela te fait l'impression d'être libérée d'un étau. Il ouvre la fenêtre, s'empare d'un bâtonnet de cancer légalisé. Le vent frais et l'odeur âcre du tabac te calment petit à petit. Une brise glaciale t'effleure et calme ton sang qui bouillonnait. Lentement, tu te redresses, les yeux figés sur son dos, et les pensées se mélangent dans ta tête. Alors que tu inspires l'air frais, le tabac se fige dans ta gorge et déclenche une petite quinte de toux. Tu la calmes d'un râle sourd, avant d'éclater de rire devant le ridicule de ta propre situation.

Un fou rire te prend alors et tu en es ravie pour le temps qu'il te permet de faire passer le sel qui perle sur tes joues pour des larmes de rires. Tu penses à Joy, qu'il a mentionné, à la tête qu'elle ferait si elle vous avait vu ainsi, aussi proches charnellement. Tu sais qu'en entendant ton rire ça risque de l'énerver de plus belle, mais tu n'as pas le temps de t'en soucier, et ton rire n'a pas le temps de s'imprimer dans sa tête, parce que rapidement, la vague de sel t'emporte et tes hoquets de rires se muent en sanglots. Continuant de te protéger de ta couverture d'orgueil, tu penses un instant complètement ignorer la raison de tes pleurs, avant que la vérité ne te frappe comme une gifle, soudaine et brusque. Tu t'amuses un instant d'à quel point ses mots auraient pu te blesser si il avait compté pour toi, avant de te rendre compte que c'est le cas.

Tu ne veux pas. Pour rien au monde, tu ne voudrais qu'il soit sincère. Tu t'étends dans une cacophonie un peu bizarre dans son dos. Des cris de rages, des sanglots, des soupirs agacés, rien de très positif. Tes pieds touchent le sol, tu chancelles un peu sur tes propres jambes. Quelques pas, moins légers qu'à ton habitude, pour rejoindre et presser l'interrupteur du plafonnier. L'obscurité, étrangement, te rassure. Tu te prives du paraître, mais si c'est pour paraître aussi pitoyable que maintenant, c'est pour le mieux. Tu penses au mascara qui aurait coulé autour de tes yeux si tu ne t'étais pas démaquillée, et esquisses encore quelques pas, dans sa direction. Un instant, tu t'appuies dos à la fenêtre, avant de te laisser glisser, assise contre le mur, au sol.  

Tu renifles un instant, pour ravaler tes larmes du bout de la manche fine de ton gilet, et tu ne peux retenir un nouveau soupir. Lentement, tu ramènes tes genoux à toi, avant d'installer ton menton dans le creux qui se forment lorsque tu les colles l'un à l'autre. Tes bras enserrent mieux cette partie de ton corps qu'ils ne l'ont jamais fait avec aucun de tes amants, et tu regardes un moment le sol. Tu es hésitante. Les mots se figent dans ta gorge, et tu as le plus grand mal du monde à les laisser sortir. Une petite pique, pour te mettre à l'aise ? Tu pourrais aussi tenter une moquerie. Au fond, tu n'en as pas la force. Alors tu te lances. Dans un dernier effort, tu tournes la valve de tes sentiments et laisse le torrent repartir, tes larmes allant s'y mêler à nouveau. C'est cependant par un petit rire que tu commences.

▬ C'est rigolo, quand même. C'est drôle à quel point tout cela me ferait du mal si tu comptais pour moi, toi. Si, à force de m'épuiser, j'avais fini par user assez mon masque pour qu'il tombe en morceaux. Je ne sais pas ce que j'aurais pu faire, dans ce cas-là. Peut-être que j'aurais fondu en larmes. Peut-être que j'aurais éclaté de rire. Peut-être, peut-être que j'aurais fait le second avant d'enchaîner avec le premier. Peut-être même que je me serais assise au sol, privée de la lumière sous laquelle j'aime tant scintiller, qui sait. Ça aurait été con tu trouves pas ?

Un soupir fend tes lèvres, et tu cesses de fixer le sol pour remonter le menton, et perdre tes yeux sur son visage à la recherche d'une réaction.

▬ Dis Matthew, j'espère que moins que ça te fait plus de bien que de mal de me dire tout ça ?  

Un petit rire étouffé, alors que tu replonges ton visage à l'abri dans tes genoux.

▬ T'es vraiment un gros con quand tu t'y mets... Hm, même moi je ne comprends plus rien à ce que je raconte... Je crois que j'ai vraiment trop bu, hein ? Hahaha...

Second rire. Plus faux que les seins d'une candidate de téléréalité.
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MessageSujet: Re: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clockLun 16 Oct 2017 - 13:31
Mon. September, 18th

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Tu t'apprêtais à lui dire de rentrer dans sa chambre, qu'elle en avait assez fait pour ce soir, quand son rire parvint à tes oreilles. Tes yeux montent au ciel alors que tu inspires une longue bouffée de nicotine. Il te faudrait plus que ça si elle continuais à jouer avec tes nerfs de cette façon. Tu t'attendais déjà à ce qu'elle te dise que tu n'as finalement rien fait, qu'elle avait raison, et tu préparais déjà un regard noir à lui lancer, mais elle n'en fût rien. T'as pourtant eu le temps de longuement expirer la fumée toxique de ta bouche, et ça seule chose que t'entends, c'est des pleurs tentant d'être maquillées en moqueries.

Nouveau soupire. T'aimerai être simplement agacé par ces explosions sentimentales dont tu ne sais que faire, mais t'es vraiment impacté par ses émotions. Tu supportes pas l'idée que t'ai pu la faire pleurer au point de te sentir trop coupable pour te tourner et la regarder dans les yeux. Ca craint. Tu sais que t'es pas censé être affecté de la sorte, que d'habitude t'as pas l'impression que ton cœur se resserre, se comprime, s'écrase à chaque sanglots. Tu devrais te dire que c'est pas ta faute et que si elle choisit d'agir comme une trainée, elle devrait en assumer les conséquences, mais là, tu t'en veux. Tu te dis que t'as vraiment été un sale type, qu'elle mérite pas le traitement que tu lui infliges.  Et tu paniques, parce que t'as pas la moindre idée de quoi faire. Tu sais pas comment réagir pour consoler une fille en pleurs, et ça te rend terriblement vulnérable.

Elle se lève, et toi tu restes silencieux. Dis quelque chose. Mais aucun mot ne sort de ta bouche entrouverte. Tu penses qu'elle va partir, regagner la chambre d'à côté dans cet état et franchement, t'as pas vraiment envie de finir la soirée de cette façon. T'as pas envie d'entendre ses petits reniflements à travers le mur qui vous sépare. S'excuser serait-il suffisant? Mais elle est déjà si proches de la porte… Tu
t'apprête à te lever pour la rejoindre, saisir son poignet une seconde fois pour lui dire que t'es désolé, à mettre ta main libre dans ses cheveux cuivrés, mais au lieu du grincement de ta porte, c'est un simple clic qui résonne et l'obscurité qui s'installe.

Assise près de la fenêtre, tu observes la rouquine à la seule lueur de ta cendre brulante. Tu n'en distingue que quelques formes dans la pénombres, mais c'est suffisant pour la voir se resserrer sur elle-même. Tu lâches un soupire silencieux alors qu'elle se dévoile dans une hypothèse un peu trop réaliste. "Si tu comptais pour moi". Un sourire amusé se dessine sur ton visage alors que ta langue viens chatouiller le bout de ta canine droite. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là? Et fallait-il vraiment que tu portes attention à ses paroles alors qu'elle était visiblement déjà bien trop alcoolisée pour vraiment savoir ce qu'elle faisait?

- Dis Matthew, j'espère qu'au moins ça te fait plus de bien que de mal de me dire tout ça?

Non. Non, mais tu n'oses pas lui dire. Parce qu'elle n'a pas besoin de l'entendre. Par ce qu'elle est bien trop bourrée de toute façon. Et toi t'es trop conscient que ton propre état est trop anormal pour partir dans des confessions nocturnes.

- Je ne répondrais à aucune question sans la présence de mot avocat.
- T'es vraiment un gros con quand tu t'y mets... Hm, même moi je ne comprends plus rien à ce que je raconte... Je crois que j'ai vraiment trop bu, hein ? Hahaha... 

Rien à redire, le rouquine a raison sur toute la ligne. T'es un gros con. Regardes ce que tu fais aux gens à qui tu tiens, Matthew. Tu écrases ta clope encore à moitié fumante sur son paquet, t'attrapes ton briquets et tu vas rejoindre la violette sur le carrelage.

- Je n'aurais pas mieux dit.

T'éclaires vos visages à la lumière de ton briquet, et tu lui lances un regard concerné. Elle a encore les yeux rosés, un peu bouffi, mais tu la trouves toujours attendrissante.

- Aller, viens. Tu iras mieux après une bonne nuit de sommeil loin du gros con que je suis.

Tu passes ta main sur ses joues, essuyant quelques larmes salées coulant encore sur son visage. T'as toujours cette expression mi-blasée mi-inquiète dans les yeux, mais quand tu soupires avant de te pincer la lèvres, tu as tout à coup l'air bien plus sérieux. Tu restes un instant immobile, tes doigts toujours contre ses joues, ton regard plongé dans le siens, à te demander si tu vas vraiment te contenter de lui dire qu'elle devrait dormir pour oublier ça.

- Je suis désolé, Abigail. J'aurai pas dû te dire ça.

T'humidifies rapidement tes lèvres alors que tes iris évitent les siennes, un peu trop gêné par ton comportement. C'est pourtant juste des excuses, un truc normal, mais ça te met mal à l'aise. Faut vraiment être un gros con pour détester reconnaître ses fautes à ce point.

- Rien de ce qu'il s'est passé ce soir ne sort de cette chambre, hein?

Sur ces mots, tu éteint la flemme qui vous éclaires et te lèves en un mouvement un peu trop brusque pour être naturel. Tu lui tends la main, pour l'aider à se relever. Il n'y avait plus grand-chose à ajouter à ce fiasco.

- Si tu tiens ton engagement, j'te paie un resto. Sinon tu me devras un rendez-vous, vu?

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MessageSujet: Re: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clockLun 16 Oct 2017 - 14:18

Makes me laugh, you are such a joker
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Il y a ce moment de flottement, dans la pièce, et à la première réponse qui fuse, tu ne sais pas si son manque de sérieux te donne envie de sourire ou de pleurer d'avantage. Ton attention est attirée par un petit bruit, et quand tu relèves légèrement la tête, quittant un instant ton allure de boudeuse, tu te rends compte qu'il s'est extirpé de cette position de domination physique à laquelle tu l'avais élevé. Près de toi, sur le sol qui refroidit à vue d'œil à cause du vent septentrional qui s'infiltre dans la pièce, il te fait hésiter. Ses mots te surprennent, tu dois l'admettre, et ils te transissent plus de froid que le souffle de Borée sur ta peau. À moins que ce ne soit de la chaleur, que tu ressentes, mais dans ce cas-là, viendrait-elle de sa voix ou de la flamme qui éclaire ton visage encore rougit ? Ce qui engourdit ton cœur n'est pas désagréable, en tout cas. Oui, au contact de sa main sur ta joue, tu te laisses un peu aller à lui offrir un sourire sincère.  

Tu ne sais pas trop si il est sincère, ou si il n'est qu'ironique. Tu as du mal, ce soir, à comprendre ce qu'il se passe pour de vrai dans sa tête. Est-ce qu'il s'avoue vaincu ? Tu pensais que la victoire te serait plus douce, mais peut-être qu'au final tu ne la voulais pas vraiment, si ? Du sommeil. Le sommeil pourrait effacer ta peine, laisser l'alcool se fondre dans ton sang, te rendre toute ta bonne humeur et ta force. Malgré tous les bienfaits que tu peux lui trouver, tu hésites et préfère te laisser languir encore un peu dans ta paresse. Peut-être que tu es trop fatiguée pour bouger. C'est là tout ce dont tu tentes de te persuader, mais au fond, tu sais bien qu'une petite voix en toi te demande de rester encore un peu aux côtés du blond, ta résistance mise à mal en cette nuit hivernale. Il ne semble pas s'impatienter cependant, et continue de parler.

Il n'aurait pas dû, en effet, mais ça ne fait que souligner tout le problème avec Matthew. Même s'il te fait du mal, qu'il se saisit des lambeaux de ton cœur que tu lui montres pour les piétiner sans la moindre pitié, tu n'arrives pas à te mettre en colère. Tu n'arrives pas à te dire sincèrement qu'il a tort, et que tu n'as aucunement à te remettre en question de ton côté. Est-ce cela, que l'on appelle être touché par les mots de quelqu'un ? C'est une sensation que tu découvres, dans un sens. Redécouvre, plutôt. Une sensation oubliée depuis déjà un moment par ton cœur fier. À la flamme de ce briquet, sous le contact brûlant de ses doigts, à cause du feu ardent qui t'a roussi les joues, tu sens l'épaisse couche de cire protégeant ton cœur fondre doucement.

Il n'aurait pas dû, mais la façon dont son regard se détache de toi t'es presque douloureuse. Ses mots aussi d'ailleurs. Peut-être qu'il n'y aurait pas que des trucs à jeter, de toute cette soirée, si ? Si, probablement que si. Il a raison de te faire promettre cela. Ce sont tes propres mots, qu'il répète. La flamme disparaît avant que tu n'aies eu le temps de lui répondre, et il se relève vivement. Tu sais au fond de toi qu'il cherche la fuite, la solution de facilité, mais il serait mal venu de ta part de lui en tenir rigueur. Au lieu de ça, tu laisses tes yeux se réhabituer quelque peu à l'obscurité, avant d'accepter sa main en te hissant sur tes genoux, puis sur tes pieds. Sa dernière phrase t'arrache un sourire, et tu t'époussètes un peu avant de lui répondre. Dans un hochement de tête, tu le fais un peu tourner sur lui-même pour te retrouver à sa place et qu'il adopte la tienne, sans lâcher sa main.

▬ Hum, d'accord. Mais... je te préviens, il va falloir un très bon restaurant pour effacer tout ça, pour... que ma mémoire et mon honnêteté se retrouvent miraculeusement embrumés.

Tu as repris des couleurs, et ta voix a repris de l'aplomb. Tu marches un peu à reculons, faisant toutefois attention à ne trébucher sur rien. Toujours réticente à l'idée de briser ce contact physique, de sa main dans la tienne, tu le tires avec toi lorsque tu t'avances vers la porte. Enfin, lorsque tu sens le battant de bois dans ton dos, tu marques une pause pour le regarder dans les yeux. Cette soirée était indéniablement mouvementée. Ta nuit de sommeil sera bien méritée. La sienne aussi, assurément. Le show doit continuer, mais pour ce soir, il est temps de tirer le rideau. Vive, tu te blottis contre lui pour déposer un rapide baiser sur sa joue, avant de te décaler un peu pour laisser ta main glisser contre la poignée métallique de la porte.  

Tu l'entrouvres, et disparaît derrière elle dans un claquement. Avant de quitter la scène, cependant, tu t'épanches d'une dernière réplique, accompagnée d'un clin d'œil.

▬ Bonne nuit, Matthew.
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MessageSujet: Re: CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail    CET HOMME VA CHERCHER A MANGER DANS SON FRIGO. CA TOURNE MAL!!! //mabigail  1400359500-clock
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