Sujet: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Jeu 5 Oct 2017 - 13:29
Hey, we need to talk feat. Amelia E. Remington - date. début octobre
Tu slalomes entres les gens, dans les couloirs, évitant le flux de personnes qui sortent des classes pour se diriger vers la sortie de l'école, descendant les escaliers, papotant au détour d'un couloir, d'autres se dirigeant vers les salons ou la bibliothèque.
Tu as la tête ailleurs, ces temps-ci. Les cours ne te passionnent plus autant, ne t'intéressent plus spécifiquement. Tu n'es pas concentré sur le club de musique, ou même celui de boxe, et tu arrives à peine à comprendre les mots qui s'échappent des lèvres de tes professeurs, et ça, depuis quelques jours. Depuis que tu as réfléchis aux mots de Finn, depuis que tu as compris qui lui avait donné un aller simple pour un lit d'hôpital. Et ton estomac se retournait à l'idée même que tu pouvais avoir raison, à l'idée même que tu t'étais trompé sur leur compte, et que finalement, ton amitié avec l'un comme avec l'autre ne tiendra pas à cause de vos point de vue diamétralement opposés. Et il y a Théa, aussi, et tu ne sais pas réellement comment définir vos relations, comment comprendre ce qu'il se passait dans sa tête. Puis Hadès, et les cauchemars qui hantaient tes nuits depuis, mais jamais, ô grand jamais, tu ne l'avouerait à quiconque. Et puis, le Ranker. Tu es persuadé de te prendre la tête pour rien, de réfléchir beaucoup trop, elle t'avait sûrement menti, balancé ça comme ça, juste pour te faire peur, juste pour que tu la laisses tranquille, c'était une option à ne pas négliger.
Une silhouette aux cheveux rouges entre dans ton champ de vision quand tu descends le dernier étage, arrivant au rez-de-chaussée, et tu la reconnais. La S dont tu ne connais pas le prénom, mais qui te connaît déjà beaucoup trop à ton goût.
— Hey !
Tu la hèles, elle ne s'arrête pas. Tu la suis un moment, accélérant le pas, slalomant un peu plus rapidement entre les autres élèves, et enfin, tu arrives à attraper son poignet, l'arrêtant dans sa marche, la forçant sans le vouloir à se tourner vers toi. Tu la lâches en annonçant, ne lui donnant pas réellement le choix de refuser :
— Toi et moi faut qu'on cause.
D'Aaron et Laurent en premier lieu, tu veux être sûr avant d'aller leur taper sur la gueule. Puis du Ranker, et ensuite du club de musique. Et lui demander son prénom serait peut-être pas du luxe non plus.
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Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Sam 7 Oct 2017 - 1:13
no, i don't.
Il faut qu'on cause, et la formulation m'énerve. Il faut qu'on cause, mais il ne faut que rien, il ne faut que ce que je décide et je refuse qu'on me prouve le contraire. Je refuse de changer, de voir autre chose que ma propre vérité. Je refuse que mon monde ne s'en réduise à celui de tous, guidé par ces règles que je méprise, je refuse d'être l'esclave de ce que je ne parviens même pas à comprendre. Je déteste, je les déteste, je déteste ça comme tant de choses et je ne parviens pas à m'expliquer le respect instinctif de leur fonctionnement. Je me retourne et je n'éprouve jamais qu'une colère viscérale à l'égard de cette formulation, de cet ordre passif. Je me retourne et la violence me prend déjà de court, le désir de destruction se met en place sans la moindre justification - et je me rends compte que tout cela n'est qu'une excuse. Je réalise l'absurdité de cette réflexion en même temps que j'en comprends la provenance. Ce n'est qu'une illusion, un mensonge abject.
Ce n'est qu'une excuse car je ne rejette pas ces normes, je m'en moque simplement. Je n'éprouve pas de colère à l'égard de ses mots mais de la moindre chose, de son existence, sa respiration, de cette voix qui me semble familière. Je n'éprouve rien, et je me contente de poursuivre mon unique objectif - je n'éprouve rien et lorsque je me retourne, ces certitudes s'écroulent en même temps que cette haine du monde, cette haine si forte qu'elle en devient ma simple normalité. Mais c'est différent. Il est différent. Il n'est pas plus important et je ne tiens pas plus à lui qu'un autre.
Je n'éprouve aucun amour et je suis incapable de changer, même pour lui, surtout à présent. Mais il m'a vu. Il m'a croisée dans un de ces moments de faiblesse et il ne me verra sans doute pas comme je suis maintenant. Il connait cette brèche dans ma personnalité, il connait Elena. Il a vu la faiblesse et ne pourra agir comme si elle avait cessé d'exister - alors que moi-même suis maintenant persuadé que c'est bien le cas.
Toi.
C'est ma simple et entière réponse. Un pronom plus qu'évocateur, une dénomination courte et sèche qui semble montrer toute l'étendue ce que j'éprouve pour ce type. Admiration, sympathie, dégoût, peur, rejet. Killiam est différent, fort à sa manière. Il n'a pas peur du Ranker et éprouve une colère pure et humaine à l'idée qu'il puisse s'en prendre à son quotidien. Il n'a pas montré de sens de la justice prononcé, cette hypocrisie positive que chacun présente. Il est spécial, unique parce qu'il est franc lorsqu'il défend simplement son quotidien. Et c'est exactement ce que je fais. Car c'est le naturel que je désire, le reste que je rejette, car je veux continuer d'être ce que j'ai toujours été, d'agir comme je l'ai toujours fait, de redevenir cette personne que je n'ai jamais pu clamé avoir toujours été depuis que je suis arrivée ici. Je n'ai rien à voir avec Elena. Je ne suis pas cette fille perdue, désorientée qui cherche un peu d'affection au sein de cette vie chaotique, menée par un chef au nom de quelques volontés perdues. Non. Ça n'a rien à voir, je le sais. Ce n'est pas une rencontre aujourd'hui mais je sais que Killiam va me redécouvrir.
Qu'est-ce que tu veux ?
Ce n'est pas froid. C'est juste neutre, platonique, informatif. Il n'y a pas plus de symbole d'impatience que de colère mais je ne cherche pas à être sympathique, juste à éprouver cette discussion comme un événement à oublier pour ne pas en tirer des regrets.
Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Sam 7 Oct 2017 - 11:00
Hey, we need to talk feat. Amelia E. Remington - date. début octobre
Cette simple syllabe te crispe un peu. Toi. Comme si tu n'étais qu'une vulgaire chose que l'on jette et que l'on parsème aux quatre coins du vent, comme si tu n'étais qu'un misérable insecte qui vient nous emmerder, comme si tu n'étais rien, seulement un être dénué de vie propre, que l'on aperçoit seulement quand on le souhaite, et que l'on efface de sa mémoire, quelque chose que l'on retrouve au fond d'un placard, et que l'on regarde avec étonnement et désintérêt.
Quelque chose qui n'est rien.
Elle reprend la parole et ta langue claque contre ton palais, tu tournes un instant la tête, ton regard glissant sur les personnes qui vont et qui viennent, qui disparaissent au détour d'un couloir, d'une parole, d'un rire ; puis tu la fixes de nouveau. Que veux-tu, Killiam ? C'est une question qui a le mérite d'être pertinente, une question à laquelle tu ne pourrais pas vraiment répondre.
— Déjà j'aimerais bien connaître ton nom. Tu connais le mieux, autant que je connaisse le tien, de façon à égaliser un minimum les choses.
Ton regard se fait un peu plus sérieux, ton visage un peu plus fermé. C'est une chance que tu l'aies croisée avant de pouvoir voir Aaron ou Laurent. C'est une chance que tu puisses la voir pour savoir un minimum dans quoi tu t'embarques, dans cette guerre que tu as décidé de mené contre les S, pour sortir Théa de là, pour essayer de ne pas avoir à revoir cette vision d'horreur que t'as montré Hadès. Tu veux savoir dans quoi tu t'embarques, un peu, pour pouvoir prévoir des choses, pour pouvoir te préparer, peut-être ? Tu ne sais pas vraiment.
Un soupir, tu tentes de ne pas t'énerver quand ta voix traverse la barrière de tes lèvres, mais elle se fait froide, colérique, parce que tu ne cautionnes pas, parce que tu ne comprends pas. Et Killiam, tu détestes l'ignorance, tu veux juste comprendre.
— C'est Aaron et Laurent qui ont tabassé Finn ? Plus petit que moi, cheveux bicolore, 7C. T'es au courant de quelque chose ?
Tu veux savoir, tu veux être sûr, tu sais que ce sont eux, et pourtant, tu pries pour qu'elle te dise que non, tu espères vraiment qu'elle te dise que tu te trompes, que ce n'est pas eux, que tu dis n'importe quoi, que tu te fais des films, parce que tu aimerais vraiment que ce soit faux, parce que tu aimerais vraiment que ce ne soit pas eux, que tu as fais une déduction trop hâtive, que tu n'as pas une connaissance de tous les S et que donc, tu as pris les deux premiers que tu connaissais, que tu reconnaissais dans la description sommaire de Finn.
Elle aurait le droit de ne pas te répondre, de dire que ce ne sont pas tes affaires, et dans ce cas là, tu changerais de sujet, tu lui poserais d'autres questions, juste pour comprendre. Et tu rajoutes alors, la voix plus calme, avant même qu'elle ne te réponde :
— C'est important, il faut... j'ai besoin de savoir.
Parce qu'il ne faut pas que tu le saches, non, mais tu as le besoin de savoir. Ce besoin de savoir si c'est vrai, ce besoin de savoir, d'espérer que tu te trompes lourdement. Tu as besoin qu'elle te dise que ce n'est pas eux, que tu te trompes. Tu as ce besoin qu'on te rassure, qu'on te dise que ton amitié avec Laurent n'est pas mise en péril, que la relation amicale que tu as avec Aaron ne va pas se briser. Il faut qu'on te le dise, Killiam, tu ne veux pas accorder ton être à des personnes qui détruisent pour le plaisir, qui font mal et qui attaquent des personnes qui ne peuvent pas se défendre.
Tu as besoin qu'on te dise que tu ne t'es pas trompé sur leur compte.
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Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Sam 7 Oct 2017 - 22:10
no, i don't.
Il faut, et à nouveau, je me sens disparaître, happée par ces formulations, sentiments indécis, impulsifs, par cette envie si forte qu’il le qualifie de besoins et par cette utilité nouvelle et presque indispensable qu’il me donne et qui fait de moi une personne si importante en l’instant. Il le fait et tout change, mais cette fois, pas de mensonge et l’illusion de cette colère qui ne me concerne même pas. Je suis moi, à l’écart de tout cela.
Je suis moi et peu m’importe cette formulation, ses envies, ce qu’il advient des S. Kamyl, Colombe, et Thomas bientôt je l’espère - car j’en ai assez de dépendre de ces dorés idiots incapables de régler les soucis qui les ont menés là. La classe S n’est pas une classe tyrannique, c’est un hôpital psychiatrique pour des gamins idiots avec un complexe de supériorité évident. Je ne veux plus rien avoir à faire avec eux, plus maintenant, plus jamais, pas à présent que j’ai ouvert les yeux sur ma propre nature et sur le courage dont chacun était capable de faire preuve. Je peux faire face, je peux me battre. Je suis indépendante, et je n’ai pas à être cette victime idiote de ma propre existence. Je décide, je contrôle. Et cette envie de destruction a beau être gigantesque, elle m’appartient.
Cette envie a beau être le fil directeur de mes actions, elle n’est jamais qu’une part de moi et non pas la conséquence abjecte de la présence de ses absurdes sentiments en moi. Je suis différente de ces gens, et je n’ai plus envie de les soutenir, les protéger. Ce n’est plus la question de mon intégrité chez les dorés qui est mise-en-péril mais celle dans l’école entière car je n’ai plus envie d’en faire parti, ni des S que je veux défier, ni de cette école que je veux quitter, ni de cette île que je veux éradiquer, ni du monde, de cet univers où je ne peux même pas me reconnaître. Tu ne peux pas comprendre Killiam, ce ne sera jamais le cas.
Et tu n’as pas plus besoin de supplications que je n’ai envie d’en entendre parce que je suis déjà de ton côté, parce que je te dois ça en échange de ta présence inattendue, de ces conseils, de ce naturel si ludique auquel j’ai eu la chance d’assister. Je n’éprouve rien de vraiment marquant mais je sais assumer la reconnaissance que je dois éprouver et aujourd’hui à l’égard de ce garçon qui n’a besoin que d’un bref service. Tu as de la chance, Killiam - ta question concorde avec mes désirs et s’ils doivent s’étendre quelque part, se révéler, autant que ce soit avec celui qui a inspiré mes changements.
Ce sont eux. Aaron et Laurent ont tapé sur le gamin de verre. Ce n’était pas une mission mais c’est arrivé et crois-moi quand je te dis que je ne peux pas me tromper.
Mais je peux te tromper, c’est certain. Et le mensonge m’inspire une envie folle, la tentation d’échapper pour de bon à cette étreinte d’amitié, d’attachement, de faire disparaître l’admiration et la sympathie dans le dégoût que tu éprouverais. Mais à quel prix ? Échapper à la tragédie de ta séparation avec eux, t’éviter cette souffrance en facilitant leur mensonge ? Il n’en est pas question Killiam. Si la réalité doit frapper, autant qu’elle le fasse au travers de ma parole.
Je suis Amelia Remington. Je suis russe et j’ai 16 ans.
C’est concis et je lui fais pleinement face à présent, l’observant au travers de son regard qui mêle la curiosité à la panique.
Qu’est ce sentiment qui semble le prendre de court ?
Je l’observe, curieuse, cherchant à y lire le même désespoir que face aux victimes des dorés. Pendant un temps, les S ont pu me procurer ce sentiment d’existence en me partageant cette raison superficielle de faire le mal, cette raison idiote que je déteste, en me forçant à devenir quelque chose à laquelle je n’ai jamais aspiré. Je suis moi-même, différente, unique, gagnante. J’aime le mal, je l’embrasse. Et je ne suis pas une victime de mes propres émotions - je ne fais pas la même erreur qu’Elena.
Je m’en éloigne, invisible, et je me fonds dans ce naturel si plaisant que je me sens enfin vivre dans une plénitude que j’ai rarement atteint. Et aussitôt, je sais ce que je dois accomplir.
Je peux organiser un rendez-vous.
Une fausse mission, un appât. Les circonstances parfaites.
Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Dim 8 Oct 2017 - 14:53
Hey, we need to talk feat. Amelia E. Remington - date. début octobre
Ce sont eux. Et tu as l'impression qu'un énorme poids vient de tomber sur tes épaules. Aaron et Laurent ont tapé sur le gamin de verre. Et tu as l'impression que ton cœur s'arrête de battre avant de repartir, plus vite. Ce sont eux. Et tu as cette sensation que rien ne va, que tout finira toujours par se briser. Aaron et Laurent on tapé sur le gamin de verre. Et tu as cette sensation qui te prend à la gorge, qui te fait expirer l'air de tes poumons avec difficulté, qui te donne envie de chialer. Ce sont eux. Et ça sonne comme la fin de quelque chose, la fin d'une utopie, d'un rêve éveillé.
Aaron et Laurent ont tapé sur le gamin de verre. Et ça sonne comme une fatalité.
Tu fermes les yeux un instant quand elle se présente après avoir détourné la tête, après avoir fait voler ton regard proche d'une fenêtre. Tu calmes ta respiration, ton cœur battant à tout rompre, mais pas pour les bonnes raisons. Au fond de toi, tu le savais, tu l'as su au moment même où Finn t'a décrit sommairement ses agresseurs, mais tu n'as pas voulu le voir immédiatement, puis tu n'as pas voulu y croire. Et maintenant, maintenant qu'elle te l'annonce, qu'elle te l'assure, qu'elle te dit qu'elle ne te ment pas, tu as un goût amer dans la bouche, quelque chose de âcre qui vient te fait déglutir et qui te donne envie de vomir. Rien n'est simple à Prismver, rien ne l'a jamais été, pourquoi as-tu cru que ça changerait ? Vous êtes tous dirigés, comme des pions sur un immense échiquier, vous n'étiez rien, que des pions qui avançaient au gré du joueur, du manipulateur. Une fois dans ce pensionnat, vous n'aviez plus le choix, et ça te rend malade de ne t'en rendre compte que maintenant, ça te rend malade d'avoir cru que tu pouvais avoir une vie normale.
Rien n'était normal dans ta vie. Rien ne l'avait jamais été.
Au moment même où tu es né deux et non un, au moment même où ton pouvoir s'est déclenché, ce don qui te fait planer. Rien n'a jamais été normal dans ta vie, Killiam. Et mettre les pieds dans cette école n'a été qu'une façon plus rapide de mettre l'autre dans la tombe. Tu n'es pas du genre à laisser faire les choses, pas quand ça concernait tes proches. Alors ça y est, Killiam, tu pars en guerre. Tu aurais dû le faire il y a de ça quelques mois, peut-être même deux ou trois ans déjà. Tu pars en guerre, Killiam. Tu ne sais pas vraiment contre qui, tu ne sais pas si tu en es capable, mais tu ne peux plus rester sans rien faire, tu ne peux plus rester les bras ballants et observer les gens tourner autour de toi, s'écraser sur les murs comme des météores sur des planètes sans vie. Tu ne veux plus être compréhensif, tu ne veux plus essayer de calmer le jeu, non, c'est fini tout ça, Killiam.
Tu pars en guerre contre chaque personne qui touchera un seul cheveux de tes proches, des personnes que tu chéris, que tu aimes, que tu adores, que tu protèges. Et tu feras en sorte que tout le monde le sache, tu feras en sorte que tout le monde te connaisse, que chaque personne dans ce putain de bahut sache que s'attaquer à quelqu'un que tu aimes, c'est s'attaquer à toi, et s'attaquer à toi... oh Killiam, tu ne vas pas rester là sans rien faire, non. Oh non, jamais.
Elle reprend la parole et un rire jaune t'échappe, traverse la barrière de tes lèvres et tu lâches, froid :
— Je n'ai pas besoin de toi pour ça.
Oh non, tu n'as besoin de personne, Killiam. Tu n'as besoin de personne pour faire ta propre justice, ce que tu as demandé à Finn de ne pas faire. Tu n'as besoin de personne pour te venger de cette peur qui te tord l'estomac, pour faire fuir les cauchemars qui viennent te hanter depuis ta visite chez Hadès. Tu n'as besoin de personne pour te faire respecter, Killiam. Tu n'en as jamais eu besoin, c'est juste que tu n'as jamais eu envie de le faire. Mais maintenant... non, maintenant c'est différent, à vrai dire, tu vis ça comme une trahison. Tu as eu confiance en eux, en leur façon d'être... et en leur faisant confiance, tu les as laissé tabasser Finn. Tu as eu confiance, Killiam... et tu t'es lourdement trompé.
— Pourquoi le Ranker veut des infos sur moi ?
Tes mains tremblent et tu les fourres dans tes poches. Tu es tellement en colère, Killiam. Tellement en colère que tu as ce besoin horrible de frapper quelque chose, et tu te retiens tant que tu en trembles, que tes poings serrés dans tes poches tremblent, que tu te fais un peu plus agité, moins calme.
Et cette question, Killiam, cette question si vague et pourtant si précise, qui restera à jamais sans réponse. Pourquoi tout ça ?
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Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Dim 8 Oct 2017 - 20:21
no, i don't.
Je l’observe, silencieuse, sans comprendre - mais avec la certitude, cette fois, que tout cela ne tient pas de ma propre incompétence sentimentale. Quelque chose ne va pas. J’accorde un peu d’attention à ma respiration toujours normale, observe son expression changeante et cherche à deviner la mienne, transposée dans cette interface de sentiments dont ni l’origine ni l’aboutissement ne me semble claire. Je suis prisonnière de ce cerveau qui ressent, du moins, dont l’existence des sentiments est un fait absolu depuis que j’en ai fait l’expérience avec Colombe. J’assume mes sauts d’humeur, mes désirs extrêmes, ma personne dans son ensemble. Je sais qui je suis et je n’ai pas la possibilité de me séparer de ce qui me définit comme étant ce que je suis et ce que j’aspire tant à être. Je ne suis pas dépendante d’un sentiment en particulier mais depuis que je suis certaine de leur existence, depuis que j’ai associé des gens, dont lui, à une émotion infiniment forte, je n’ai plus peur de leur manifestation. Durant un petit moment encore, le silence se creuse et je laisse mon cerveau régler les sentiments tout en contrôlant leur justesse pour éviter toute manifestation d’humanité.
Ça monte dans mon esprit comme un liquide acide, je sens mes traits s’alourdir et mon corps me démanger comme un surplus d’énergie, je sens l’adrénaline monter et je reconnais cette sensation qui a tourné dans cette spirale d’humanité que je ne désire plus jamais ressentir. Je sens une légère accélération entre chaque souffle, entre chaque cycle de respiration, je sens mes mains me démanger dans un besoin imminent d’action, le contrôle de mon corps me glisser comme pour embrasser cet état nouveau dont je ne comprenais encore rien. Je me sens comme couler au fond d’une cuve unicolore à la teinte d’une émotion puissante et je comprends la colère comme mère directrice de toutes ces sensations. Je comprends la colère et tout ce qui en découle - et petit à petit se dessinent les conséquences comme cette honte sans fondement, le dégoût et cette indéniable haine comme toile de fond qui semble vouloir s’étendre inlassablement telle une fatalité, l’origine même de mon être - et je me permets, une fois comme ça n’a jamais été depuis lors, de m’en détourner. Ce n’est peut-être qu’une illusion, un retardement, mais j’aime à croire que je suis la maîtresse de cette destruction sans limite, qu’elle trouve sa limite dans ma curiosité d’autant plus élargie.
Tu te moques de moi ?
La voix est froide et le regard change, parce que ce dégoût s’étend. Ce dégoût s’étend, parce qu’il a entaché l’admiration que j’éprouve. L’admiration disparaît, tant tu agis égoïstement, et tu agis ainsi sous le regard torve d’une personne qui ne comprend pas le fondement de ces émotions mais qui est assez intelligente pour comprendre que quelque chose vient en perturber la quête - un désintérêt, de l’égoïsme si puissant qu’il en devient inhumain. Je ne peux pas comprendre mais je sais dans ton regard que quelque chose est différent. Je ne peux pas comprendre et je ne le pourrai jamais mais je sais que ton équilibre a disparu et que dans cette haine qui guide maintenant tes pas se dessine déjà l’ombre d’un futur tyran privé de cœur.
Tu fais ça souvent, te servir des gens en jetant leurs émotions à la poubelle ? Leur demander quelque chose et partir tout seul comme si tu pouvais tout régler ?
Et je comprends parce que les miennes sont assez faibles pour que je parvienne à m’en séparer. Je comprends parce que je les ai laissé couler un instant de trop, un instant suffisant pour comprendre que quelque chose ne tournait pas rond - et je ne comprendrai jamais parce que ce n’est qu’une illusion, celle de toucher cette humanité du bout des doigts tout en en restant éloigné, et je ne comprendrai jamais parce que j’ai choisi une voie différente, sans regret et qu’il est stupide de penser que je puisse toujours me comporter comme avant avec toi. J’en ai marre, marre de vouloir savoir, marre de cette curiosité borderline, marre d’être une vulgaire entité sans importance pour la seule raison que je n’en ai pas autant que tes proches.
Si tu n’as pas besoin de moi, pourquoi tu m’arrêtes ?
Un pas en avant, le regard écarlate commence à briller. Penses-tu que les S soient si simples à battre, Killiam ? Penses-tu que la réputation émoussée de cette classe, que tu suffirais seul à les mettre en péril ? J’espère que tu déconnes. Et une part de moi espère le contraire, pour corriger cette arrogance qui te fait perdre ta lucidité.
Si tu n'as pas besoin de moi, pourquoi tes mains tremblent ?
Un autre pas. La peur a beau être là, à portée, je n'en suis pas la source - et je ne parviens pas à éprouver de pitié. Je ne comprends pas et je suis peut-être en tort mais je refuse de rester sur le côté sans comprendre parce que tu comprends mieux cela que moi. Je refuse de me laisser effacer au nom de la connaissance alors que j'ai fait bien plus d'efforts que toi.
Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Lun 9 Oct 2017 - 13:06
Hey, we need to talk feat. Amelia E. Remington - date. début octobre
Sa voix vibre à tes oreilles, résonne dans le couloir maintenant presque vide et ta langue claque de nouveau contre ton palais. Non. Non tu ne te moques pas d'elle, tu ne te fous pas d'elle, clairement pas. Tu n'as pas besoin d'elle, tu n'as pas besoin de surprendre Aaron et Laurent, tu n'as pas besoin de les avoir par surprise. Tu vas aller les voir, toi, et seulement toi. Tu n'as pas besoin de...
— Tu fais ça souvent, te servir des gens en jetant leurs émotions à la poubelle ? Leur demander quelque chose et partir tout seul comme si tu pouvais tout régler ?
Et tes mains tremblent encore plus, Killiam, et tu la regardes, plongeant tes yeux si gris dans les siens si saturés, si rouges, si différents ; ses yeux si différents des tiens, Killiam. Jeter ses émotions à la poubelle ? Pour qui se prend-elle ? Quelles émotions ? Vous n'aviez aucune relation, vous n'étiez clairement rien pour l'autre et c'était clairement pas dans son intérêt d'être de ton côté, de prendre la décision de t'aider pour secouer Aaron et Laurent. Parce que clairement, que pouvais-tu faire, Killiam ? Qu'allais-tu faire à Laurent ? A part le secouer, lui dire à quel point il faisait de la merde ? Allais-tu le frapper ? Porter ton poing sur le visage de celui qui t'a si souvent relevé, avec celui que tu as tant ris, tant plaisanté ? En serais-tu simplement capable, Killiam ? Et Aaron ? Pourrais-tu aller le voir et lui foutre ton poing dans la gueule ? Oui. Oui tu pourrais, mais tu ne pourrais pas faire plus, par rapport à Narcisse, par rapport à cette amitié naissante et bizarre que tu as entretenu avec Aaron il y a quelques années, mois, puis de nouveau depuis le début de l'été. Serais-tu vraiment capable de laisser ta haine te dicter ? Finalement, Killiam, que feras-tu, une fois devant eux ? Que feras-tu une fois que tu les auras devant toi, et que tu auras cette horrible envie de les frapper, et cette horrible envie de pleurer ?
Et elle a raison, Killiam, d'un certain côté. Si tu n'as pas besoin d'elle, pourquoi tu l'arrêtes ? Tu n'as pas besoin d'elle pour faire ta propre justice, tu avais juste besoin d'une confirmation. Oui, tu as besoin d'elle, juste pour savoir. Mais pas plus. Jamais plus, tu ne veux pas. Tu ne veux pas la mettre en porte-à-faux, tu ne veux pas qu'elle prenne un mauvais coup, et surtout, surtout, tu veux faire ça tout seul.
Elle s'avance d'un pas et tu continues de la regarder, sans bouger.
— Si tu n'as pas besoin de moi, pourquoi tes mains tremblent ?
Et un autre.
— Tu as intérêt à vite t'expliquer.
Tu n'y es pas obligé, cependant. Tes yeux s'abaissent vers les siens, tes sourcils se froncent et tu te forces au calme, tu te forces à respirer, à ne pas exploser. Tu serres les dents, et tes poings dans tes poches, tu fermes les yeux un instant, pour calmer cette tempête au fond de toi, pour ne pas lui répondre avec violence et brutalité, pour ne pas lui répondre qu'elle n'a rien à voir dans tout ça, que tu avais juste besoin d'une confirmation et que c'était tout. Tu inspires profondément, expires lentement, tentant de détendre tes poings au fond de tes poches.
— Mes mains tremblent parce que je suis en colère, pas parce que j'ai besoin de toi.
Parce que tu exploses rarement, en vérité. Quand tu es en colère, tu te tais, tu acceptes, et tu lâches prise ensuite, tu frappes le sac de sable, le mur, des fois. Mais tu exploses rarement, très rarement. Tu as explosé avec Théa, parce que c'était juste... trop. Une de tes mains encore tremblante vient passer dans tes cheveux, les emmêler et tu lâches alors :
— Je ne les prendrai pas par surprise, c'est pas mon genre. Et qu'est-ce que t'y gagnes ? Ils ne sont pas dans ta classe ? Vous êtes pas censé être, j'sais pas, une sorte d'un seul être contre le monde ou un truc du genre ? J'ai juste besoin de savoir. C'est toi qui en sait le plus, on le sait tous les deux, je vois pas pourquoi je ferais semblant de ne pas avoir besoin de savoir.
Ce serait mentir de dire que tu es allé la voir pour la connaître elle. Même si tu aimerais bien qu'elle rejoigne le club de musique, qu'elle semble en avoir envie, ce n'est pas ton but premier, encore moins maintenant.
— Donc pourquoi tu m'aides ? Qu'est-ce que t'y gagnes ? Maintenant et la dernière fois, aussi, à dire que tu mentirais au Ranker ? Maintenant à dire que tu veux bien m'aider à secouer Aaron et Laurent ? C'est pas moi qui joue double-jeu ici. C'est pas à moi de m'expliquer.
Non. Ce n'est pas à toi d'essayer d'expliquer ton sens de justice un peu bizarre, ton besoin de protéger tes proches, d'essayer de trouver un juste milieu à tout ce qui se passait. Ce n'est pas à toi d'expliquer, tu as toujours été honnête envers toi-même, tu n'as jamais changé, tu n'as jamais menti sur le fait que tu n'en avais rien à foutre des autres, tant que tes proches et les personnes que tu aimes sont en sécurité. C'est elle qui joue double-jeu, c'est elle qui fait parti des S, qui a des missions, qui veut mentir au Ranker, qui veut t'aider ensuite.
Ce n'est pas à toi de te justifier. Tu n'as rien plus rien à justifier, et à personne.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Mar 10 Oct 2017 - 17:25
no, i don't.
La colère, alors ? Et ça me semble absurde. Ça me semble fou, mais folle, je le suis bien davantage et j’ai appris à ne pas ranger les choses via cet adjectif aussi mal que trop utilisé et à relativiser sur la question. J’ai beau être totalement différente sur des questions de morales, je suis plus intelligente que la plupart des gens et de fait, j’éprouve une certaine facilité dans la compréhension de mon univers. J’observe, décortique, comprends les faits car ils sont concrets, j’analyse les réactions les plus utilisées en fonction de leur contexte et avec cette façon de faire, je peux prévoir les comportements des gens indépendamment de leur personnalité, de leurs avis, de leurs pensées, de ma relation avec eux. Privée de compréhension envers les sentiments, j’y attache une analyse froide, statistique et dans un but d’amusement - car rien n’est plus ennuyeux que d’assister au quotidien lorsqu’on ne tire rien des informations acquises. Comprendre pour comprendre ne fait pas parti de ma personnalité, chercher à accumuler la connaissance psychologique parfaite serait peut-être préférable pour mon devoir des S mais je me moque éperdument de cette caractéristique. Je n’ai pas cet esprit avide en la matière.
Ma cupidité se trouve dans les sensations, la liberté, le bonheur, la curiosité. Parce que j’ai envie de savoir ce qu’adviendront les choses, je mets en place les circonstances. Parce que je veux être certaine de mon existence, je l’impose négativement, de la seule façon dont les gens se souviennent de vous - parce que j’aime ça, parce que le plaisir semble résider, plus que tout autre endroit, dans cet ouvrage du mal, je m’y confonds sans limite, sans regrets, et avec une application et des méthodes que je tiens de ma parfaite éducation. J’ai clamé fidélité au Ranker mais je veux maintenant lui dire adieu. J’ai été bernée par l’élève le plus fort au point qu’il profite du spectacle de mon changement de magie plutôt que de me préserver de la souffrance qui en découlait. Je ne lui en veux pas - je n’éprouve pas plus de rancœur envers lui que de moindre haine, et je ne peux qu’admirer cette façon si pointue de faire les choses.
Cependant, il manque d’ambition et je refuse de me cloîtrer à la domination d’une petite école. Il manque de volonté et je ne veux pas dépendre de quelqu’un, d’une organisation quelconque, je veux détruire ces élèves indépendamment de leur statut, détruire les dorés malgré notre soit-disant proximité, détruire le Ranker malgré notre différence de force. Dans une existence qui me semble aussi vide de sens, j’ai décidé d’arrêter d’en chercher les origines ou de me fier à ce que l’on sait de la logique. Je ne me fie pas aux sentiments. Je ne me fie pas à la société, aux lois, à la morale, à cette normalité qui permet à tous de se sentir mieux. Je veux simplement être comblée. Même si pour ça je dois finir par éradiquer ce désir à sa source.
Je me moque des S.
C’est l’information la plus importante ici, parce qu’il est incapable de comprendre alors qu’il devrait être dévasté par la colère, alors qu’il devrait chercher l’efficacité avant l’honneur, parce que son désir de protection me semble ridicule, vide de sens, de raison, et qu’il s’oppose tellement à cet inconnu auquel il fait appel lorsque je cherche à m’impliquer. Il danse entre deux façons de me voir et ça me rend folle parce que je ne peux pas connaître ma place, parce que je déteste que les choses n’aillent pas comme elles le sont, à leur place, où elles devraient être et rester. Il est lunatique et jongle entre l’égoïsme et l’altruisme - et je le sais, ça, parce que je l’ai vu maintes fois. J’ai vu mon frère, plus jeune, agir de la sorte, ces liens familiaux qui frôlaient le désir narcissique de se chercher une importance au sein des moindres problèmes pour échapper à son sentiment d’inutilité. J’ai lu ça dans de nombreuses mémoires à l’époque où j’en avais le contrôle, j’ai survolé cette humanité avec dégoût alors dis-moi Killiam, que tu n’es pas comme ça. Sauve-toi Killiam. Sauve-toi de cette banalité qui te détruirait.
Je le fais parce que ça me plaît.
C’est simple et je laisse un silence planer tandis que je l’observe. Je me suis avancé plus tôt mais la distance me semble terrifiante entre nous. Ce sentiment, c’est moi qui semble le porter - mais ce n’est pas dans un désir égoïsme d’échapper à l’inutilité mais celui d’échapper au vide, parce que je cherche ma propre existence, ma place, ma personnalité. Parce que je veux être davantage et je n’ai aucune façon de juger, si ce n’est mon instinct, et de savoir ce qui sera la meilleure façon de comprendre qui je suis, ou qui je cesserai d’être.
Tu m’intrigues, parce que tu as réussi à m’atteindre quand Elena était encore là, en moi. Ma volonté est en partie inspirée de toi.
Ça sonne comme de la reconnaissance, quelque part. Mais ce n’en est pas. Je n’ai pas envie de rendre des comptes. Je n’ai pas envie de porter la moindre dette - je ne suis pas guidée par ce genre de principes ou le moindre honneur.
La volonté de détruire. Tout, sans distinction, sans autre raison que la curiosité de voir ce qu’il adviendra de moi.
Parce que c’est logique. Parce que c’est de cette façon que se sont manifestées mes seules sensations. Il est temps que tu comprennes. Le plus gros danger n’est pas celui contre qui est dirigée ta haine et ce que je pourrai faire à ton filleul, dans un futur proche, sera bien pire que ce qu’il peut bien avoir subi. Le boss final, tu n’es pas à leur recherche. Il est en face de toi.
Tu m’as mal comprise. Je ne veux pas t’aider mais t’accompagner dans mon propre intérêt. Quoi que tu fasses, moi, je m’occuperai d’eux. Un jour, ce sera ton filleul. Mais ça n'aura rien de personnel contre lui, car un autre jour, ce sera une personne dont tu te moques sans honte. Un autre, ce sera toi.
Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Mar 10 Oct 2017 - 20:44
Hey, we need to talk feat. Amelia E. Remington - date. début octobre
Elle s'en fout, Killiam. Elle n'en a que faire, des S, ce n'est pas son problème. Elle s'en moque, des S, Killiam, et ça te surprend. Ça te surprend assez pour te faire froncer les sourcils, pour te faire pencher la tête, pour que tes pupilles la fixent sans se faire recouvrir par tes paupières. Tu restes là, à rester silencieux, à l'observer, et à essayer de comprendre. Ça t'obsède. Tu ne comprends pas, tu n'arrives plus à comprendre, à trouver une logique dans ce qu'il se passe autour de toi. Tout semble s'effondrer, et pourtant, tout est à la même place qu'avant ; tout semble si simple quand elle le dit. Elle fait ça juste par envie, parce que ça lui plaît, comme un hobby. Et toi, ça te perd.
Et elle continue, Killiam, elle continue de te perdre, parle d'une Elena, dit que tu l'intrigues, que sa volonté est inspirée de toi. Mais quelle volonté ? Que lui as-tu inspiré ? Tu n'as rien dit, rien fait. Tu n'as été que présent à un court moment de sa vie, une dizaine de minutes, un si court instant, éphémère, quasi illusoire. Et elle parle, parle, parle, et tu te crispes, serres les poings qui ont retrouvé leur place dans les poches de ta veste et tu la regardes, toujours, la détailles.
Elle te met mal à l'aise, mais tu ne sais pas pourquoi.
Tu ne comprends pas. Quel intérêt ? Quel intérêt à s'occuper des S ? A s'occuper de Finn, ou même de toi ? Quoique, les S en général, le Ranker, tu pouvais comprendre... mais Finn ? Toi ? Tu ne lui avais jamais rien fait, jamais approchée, tu ne comprends pas.
— Et qu'est-ce que Finn t'a fait pour que tu t'en prennes à lui un jour ? Qu'est-ce que moi je t'ai fais ?
Et tu restes là, les poings serrés dans tes poches, mais ne tremblant plus, l'incompréhension, et surtout la curiosité se lisant dans tes yeux. Tu veux savoir, tu veux comprendre. Parce qu'il n'est pas question que tu la laisses toucher un seul cheveux de Finn. Tu ne lui laisseras pas la possibilité de le faire.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Mer 11 Oct 2017 - 19:09
no, i don't.
Tu n’as rien fait, pas plus qu’un autre, pas moins que ceux qui ont déjà souffert. Tu n’as rien fait et ce n’est pas de faute, pas plus que la mienne mais celle de ces désirs éphémères qui construisent une identité. C’est celle d’un dieu, si présent qu’omniscient, c’est celle de l’univers, si écrasant que dominant, c’est celle de notre destin, de ce futur irréversible et de nos différences. Quand je regarde en arrière, je n’éprouve pas de regret. Quand je compare mes différences, mon absence de sentiments, ce vie qui semble être tiré de ma propre expérience, je n’en tire rien. Je ne suis pas comme toi, dépendante des morales de ce monde, dépendant d’une façon robotique de dicter les choses et qui semble vouloir définir les limites de notre humanité. C’est ma liberté qui me définit à la façon de mes actes sans réflexion, c’est ma propre morale qui dirige ces actions cruelles. Je n’en ai pas la moindre idée, au fond.
Je n’ai pas envie de m’arrêter là, pas envie de cesser la construction de cette réponse à ma propre existence. Je n’ai pas envie de laisser la moindre personne s’en tirer au profit de quelques sentiments que je suis capable d’ignorer. Je ne suis pas impassible, pas maintenant, et je peux sentir ma volonté se renforcer au contact de ces quelques doutes que créé ma curiosité. J’ai essayé, dans la magie, de trouver un opposant capable de surmonter ces questionnements. J’ai essayé, au contact de Colombe, de laisser mes sentiments s’exprimer.
J’ai essayé d’être humaine à la manière dont chacun cherche à le rester. J’ai laissé Elena, si longtemps, j’ai cherché des réponses au sein d’un monde si naïf qu’il me semblait idiot de ne pas lui laisser sa chance. J’ai essayé, essayé, essayé, j’ai cherché une solution autre, qui puisse me détourner, j’ai cherché un compromis qui m’empêche d’en venir à cette extrême qui sera ma dernière chance. J’ai voulu trouver une autre solution susceptible de me mener à la notion même d’existence. J’ai cherché, prisonnière de mes doutes, mais seule la destruction semblait plausible, seule la destruction semblait me répondre, car privée de tous, privée de la moindre existence autour, privée des moindres constructions de l’humanité, ce désir disparaîtrait.
Privée de tout, de toute personne, de toute alternative, ne resterait qu’un sentiment unique, emplit de pureté - ne restait que moi, mise-à-nue, loin de tout péché. Il ne resterait que moi et le désir s’exprimerait alors, dans cette utopie concrète, dans un univers privé des moindres désirs superficiels, je saurai enfin ce que je désire tant trouver. Je saurai enfin l’origine de mes désirs, la volonté la plus enfouie qui n’aura plus rien derrière quoi se dissimuler.
Pour comprendre. Pour exister.
Deux mots, une réponse, le noyau même de mes actions, le cœur de mes sentiments. En cet instant, tout semblait se figer, en cet instant, il n’y avait que lui, que moi, une compréhension qui fleurissait ou au contraire, qui disparaissait dans le tourbillon de haine et de colère qui semblait maintenant le guider.
Pendant une courte seconde, j’imaginais la possibilité qu’il puisse se ranger de mon côté pour comprendre, lui qui ne mentait pas à ses désirs, lui qui assumait ses mauvais pas sans honte, lui qui, malgré sa fidélité accablante, semblait partager ma notion d’humanité. J’avais été stupide de croire, sans nul doute, stupide d’espérer. J’avais été stupide d’y voir de l’espoir mais il me semblait fade puisque de toute façon, je n’en éprouvais rien du tout. Il y avait cette fenêtre, cet espoir si étroit qu’il brillait de mille feux mais il me semblait terriblement transparent, invisible au cœur de cette plaine désertique et parcourue de ce sentier unique, tranchant, lucide, de ce désir gigantesque qui avait fini par me définir. Au mieux, ces sentiments tenaient de la curiosité - et je me revoyais face à Colombe, cherchant à comprendre ses émotions. Je me revoyais devant elle, en pleine attente, dans un moment de compréhension que j’aurai pu tant faire durer.
Je me revoyais impuissante, incapable d’y ajouter les moindres souvenirs, incapable, maintenant que la magie s’était dissipée, de m’accrocher à leur normalité. J’ai cessé de vouloir essayer, de vouloir au mieux leur accorder le bénéfice de les comprendre. J’ai cessé d’essayer de déchiffrer leurs paroles depuis que je connais la faiblesse des mots. J’ai cessé de vouloir apprécier autre chose que le plaisir de sentir le mal effectué.
Ton bonheur est facile à briser, comme celui de beaucoup de gens. Il suffit d’atteindre ton entourage, ceux que tu ne caches pas aimer.
J’ôte mon sac de mes épaules et le pose sur le sol, contre le mur. Cette discussion risque de durer alors autant prendre mes aises.
Il aime détruire les gens. Tu as une volonté forte et une envie sincère de les protéger - mais tu ne pourras pas faire face à une opération préparée.
Car c’est ainsi que les dorés marchent. Les missions données aux plus qualifiés, parfois de façon cruelle. La gestion des sentiments, de la fidélité, il calculait tout - et il ne laissait rien aux hasards. Au sein des S, seule la couleur nous rapprochait et c’était une notion qui nous avait très vite été expliquée - une notion bourrée d’évidences pour des êtres comme moi.
Moi, je ne te déteste pas, mais je ne t’aime pas. Ni toi ni lui.
J’observe par la fenêtre du couloir, évasive. Ça n’a rien à voir avec les autres, avec les S, avec l’ordre d’un soit-disant chef. Je suis comme je suis et rien ne pourra le changer. Je suis en recherche, en expérience, à la poursuite d’une identité et je suis prête à tout pour y arriver, parce que sans ça, je n’aurai pas de raison de continuer à respirer.
Je ne chercherai pas à t’expliquer un désir que tu ne peux pas comprendre. Je ne te comprends pas non plus, ni même pourquoi tu es en colère. Et peut-être que je n’aurai pas besoin d’agir à votre encontre si je trouve ma réponse avant. Mais peut-être que ce jour arrivera, telle une fatalité.
Un court silence. Je tortille mes doigts, inactifs depuis trop longtemps, cherche à trouver les sensations de ce jour-là. Le piano, l’amour de la musique, mon passé. La façon dont il est entré au milieu de mon union avec ma passion. Au fond, Killiam n’est pas grand chose mais il était là quand il n’avait pas le droit de l’être, il était là quand je n’étais pas moi et quand je l’étais vraiment. Il m’a aperçu, jeté un œil directement sur ce que j’étais et aurait pu devenir - fait connaissance avec une part disparue de ma personnalité. Il sait ce que j’aurai pu être et ce que je ne serai plus jamais.
Toi. Tu ne t’intéresses pas vraiment à tout ça, pas vrai ?
Car c’est une chose que j’ai comprise. Du moins, une part de toi que je pense avoir cerné.
Tu ne penses qu’à tes proches et à ce qui les concerne. Tu te moques du sort du monde et de ce que je compte lui faire.
Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Mer 11 Oct 2017 - 21:24
Hey, we need to talk feat. Amelia E. Remington - date. début octobre
Oui, ton bonheur est facile à détruire, à briser. Il est facile à tuer, et par conséquent, il est facile de te détruire toi. Tu ne peux pas vivre sans les personnes que tu aimes, Killiam, et même s'il y a de ça quelques mois, tu ne pensais pouvoir vivre qu'avec Théa et Laurent, et maintenant, ton sens des priorités a radicalement changé. Et elle te fait peur, un peu, Killiam. Elle te fait peur à te dire que tu ne pourras pas faire face à une opération préparée. Mais tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas pourquoi tu devrais faire face à une opération préparée. Tu n'as rien à donner au Ranker, tu n'as rien à donner à qui que ce soit.
Et c'est ça que tu ne comprends pas Killiam.
Tu ne comprends pas pourquoi on se tourne vers toi, pourquoi c'est toi qui devrait faire face à tout ce qu'il se passe, alors que tu n'as rien à voir avec ça, que Finn n'avait rien à voir avec ça. Tu ne comprends pas. Tu comprends pour Théa, et là encore... c'était assez compliqué.
Et elle ne te l'explique, t'explique pour elle ne t'explique pas, et ça te fait serrer les dents, et tu soupires, t'appuies sur le mur, laissant tomber ton sac sur le sol. Tu as envie de partir, tu as envie de laisser tomber, d'aller te terrer quelque part, de quitter cette île et d'embarquer avec toi toutes les personnes que tu aimes, les protéger, les emmener loin de tout ça. Oui... oui tu aimerais vraiment que tout s'arrête, et que, pour une fois, tout soit normal.
— Toi. Tu ne t’intéresses pas vraiment à tout ça, pas vrai ? Tu ne penses qu’à tes proches et à ce qui les concerne. Tu te moques du sort du monde et de ce que je compte lui faire.
Tu fixes le sol, les épaules presque ancrées dans le mur et tu te mords la lèvre. Non, tu ne t'intéresses pas à tout ça. Elle peut en faire ce qu'elle veut du monde, elle peut faire ce qu'elle veut de cette école de merde, de tous ces gens dont tu n'en as que faire. Elle peut assassiner qui elle veut, tant qu'elle ne touche pas aux personnes auxquelles tu tiens... tu t'en fous, t'en as rien à foutre. Tes paupières se soulèvent, comme ton regard qui se fixe quelque part sur le mur en face, et tu soupires de nouveau :
— J'm'en fous ouais. Tu peux faire ce que tu veux, je t'arrêterai pas, j'en ai rien à carrer, c'est pas mon problème.
Et pourtant, tu ne peux t'empêcher de redemander, les yeux fixés sur le mur, dérivant vers la fenêtre, la voix basse, presque trop silencieuse, inexistante :
— Pourquoi le Ranker veut des infos sur moi ?
La curiosité est un vilain défaut, Killiam.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Jeu 12 Oct 2017 - 20:13
no, i don't.
C’est difficile de comprendre, de cerner, de jeter un regard neutre sur cette vision sans laisser libre court à ces pensées parasites qui me parcourent. Je suis immobile et surtout inactif, et pour l’une des rares fois depuis quelques temps, le monde me semble fade, gris, ennuyeux, te plus rien ne semble avoir d’autre intérêt que l’observation, la compréhension de cet être étrange qui laisse cohabiter du courage avec un tel rejet du monde.
Au sein de ma folie sans égale, éprise de ce désir devenu primaire, incompatible avec cet univers, j’avance sans détour, sans le moindre arrêt en cherchant la domination absolue de mon existence. Je n’ai jamais cherché à fuir et à présent je me confronte à ces doutes, cette absence d’émotions ou du moins leur incompréhension totale qui ne semble pas en différer puisque je m’en fiche, je les ignore et je ne veux pas changer, je veux disparaître et en même temps tout dominer dans une connaissance absolue, en ayant plus aucun autre désir que celui d’attendre la mort. Quelle est cette vie, à laquelle j’adhère ?
Je lis le dégoût dans ses yeux, je sais qu’il ne comprend pas et je ne le comprends pas non plus puisque je déteste ça et je déteste ça et je le déteste et je déteste cette. façon d’être et le fait d’aimer ses proches et je déteste cette envie de protection arrogante et je le déteste et je veux le détruire comme je lui ai si bien dit. Et alors, tout s’efface, ce flux de sentiments s’envole et je me retrouve vide, terriblement vide et seule au milieu de tout ça, je ne suis plus vraiment moi et je ne sais pas me retrouver au sein de cette inconscience de moi-même et je déteste cette confiance et sa façon d’être si certain de lui-même.
J’aimerais être comme ça j’aimerais être quelqu’un j’aimerais croire en moi j’aimerais croire en eux j’aimerais protéger quelqu’un juste être quelqu’un croire en quelque chose non juste pouvoir me reposer et je n’y peux rien je ne peux rien de tout ça et je déteste ça et je déteste ça et toi et toi et eux et je vais les détruire parce que si je n’ai pas ça alors tu n’as pas de raison de l’avoir. Maigre inspiration, le battement de mon cœur s’accélère, expire juste Amelia et tout ira bien, plus qu’un geste. Mais tu es toujours là et je t’entends encore et ferme-la je me moque du Ranker et toi aussi alors regarde-moi et arrête de t’inquiéter des autres maintenant pourquoi tu ne veux pas comprendre tout ça et pourquoi je te déteste et me moque de toi l’instant d’après et je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas ça, je ne veux pas de toi et tu ne m’écoutes même pas alors pourquoi tu continues de me regarder sans vraiment me voir.
J’expire doucement, et lève les yeux vers toi et t’observe mais il me faut un instant pour me rendre compte du spectacle. Il y a ces cristaux, mes cristaux, ces piques menaçants qui sont sortis du sol pour converger tous vers toi, et ils se sont arrêtés à une très maigre distance de toi et certains t’ont éraflé, fait couler ce liquide que j’aime tant, et je ne l’explique pas, je ne m’explique pas mais c’est tout ça que je déteste, cette idée de ne pouvoir rien y faire, de ne plus pouvoir briller et je déteste l’idée que personne ne me reconnaisse alors je leur montrerai à tous.
Il veut des infos pour t’attaquer, parce que tu es une cible facile.
Alors vas-y tu sais quoi va le voir ou l’affronter je m’en moque et je ne veux plus rester ici avec toi et je reprends mon sac pour l’enfiler à mon épaule comme le poids de la culpabilité.
Ignore le monde si tu penses pouvoir échapper aux problèmes. Ils finiront par te rattraper.
Mais pas aujourd’hui, car je m’en vais, et parmi tous les pires, ce problème sera moi.
Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Ven 13 Oct 2017 - 11:19
Hey, we need to talk feat. Amelia E. Remington - date. début octobre
Tu as un mouvement de recul que tu ne contrôles pas, qui ne sert à rien parce que tu es déjà contre le mur. Et bizarrement, tu ne te sens pas si menacé que ça, ça ne te fait pas aussi peur que ça devrait, ça ne te fait pas aussi peur que si c'était quelqu'un d'autre à ta place. Finalement, quand c'est toi Killiam, tu n'en as rien à faire, tu te fous de tout, de ce qu'il peut bien t'arriver, et c'est quelque chose que tu n'as jamais vraiment compris. Tu as eu ce mouvement de recul, et ton cœur bat fort dans ta poitrine, il rate quelques battements avant de repartir plus vite, plus fort, accélérant ta respiration, faisant serrer tes poings. Tu n'as pas si peur, pas autant que si c'était Ezéchiel à ta place, ou même Théa.
Quelque chose brûle ta joue, picote, comme si tu venais de tomber sur le sol et de glisser sur le bitume, brûlant ta joue. Tu fermes les yeux, faisant taper ton crâne contre le mur et tu l'écoutes, elle et ses paroles menaçantes, elle et sa vérité sanglante. Tu essuies ta joue sur laquelle goutte une ou deux perles de sang du dos de la main et tu la vois reprendre son sac. C'est avec lenteur que tu quittes le mur sur lequel tu es appuyé pour la rattraper, évitant les piques qui sont bien trop proches de toi, puis tu l'arrêtes de nouveau, attrapant son poignet cette fois-ci bien plus fort, avec bien moins de douceur que la première fois. Et tu la forces à te regarder.
— Et tu crois vraiment que je vais te laisser faire ? Tu peux t'attaquer à qui tu veux j'en ai rien à foutre, je vais pas te mentir, mais tu crois vraiment que je vais te laisser faire après ce que tu viens de me dire ? C'est quoi ton problème Amelia ? Tu veux faire du mal aux gens juste parce que t'en as envie ? Et tu penses que je vais rien dire ? Rien faire ? J'vais te laisser te... j'sais même pas, genre, t'autodétruire ou toute cette merde ? Putain tu trouves pas que c'est assez le bordel comme ça tu veux en rajouter ? Détruis qui tu veux, j'm'en branle, j'en ai rien à foutre, je t'arrêterai pas. Mais ne t'approche pas de mes proches. Et si je suis là quand tu... fais ta merde, je t'arrêterai. On a assez de psychopathes dans l'école, t'as pas besoin de devenir l'un d'entre eux en plus.
Et tu lâches son poignet, violemment, après avoir exercée une dernière pression, bien trop forte, et déjà, tu t'en veux. Tu es en colère et tu as peur, non pas pour toi, mais pour les autres. Tu as peur pour Ezéchiel, tu as peur pour Finn, pour Théa, peut-être un peu pour toi, mais c'est minime.
— Le club de musique t'est toujours ouvert si tu décides de pas trop faire de la merde, lâches-tu d'une voix basse, mais tout aussi froide que précédemment.
Tu n'es pas inquiet pour elle, non. Ou peut-être que si, un peu. Tu ne sais pas vraiment si tu dois l'arrêter ou pas, tu ne sais pas vraiment si tu dois la secouer ou non, si tu dois lui supplier de ne rien faire ou d'être violent avec elle. Tu ne sais pas. Et peut-être que cette fille que tu as croisé dans la salle de musique n'existe plus, et finalement, ça te fait un pincement au cœur.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] Hey, we need to talk [Amelia] Ven 13 Oct 2017 - 17:04
no, i don't.
Il ne comprend pas, personne n’en est capable et c’est quelque chose sur quoi je n’ai jamais compté. Un deux trois et l’espoir s’envole, je plonge mes yeux rouges en lui pour tenter de déchiffrer ses plus profondes pensées et déceler un peu de compassion au milieu de la nonchalance qui enveloppe l’amour de ses proches. Il en a assez du mal, d’agir, assez des conflits où je me complais. Il en a assez des moindres problèmes, de la tristesse, de la haine et c’est à cet instant précis que je comprends que rien ne pourra marcher. Un deux trois et l’espoir est piétiné - ces maigres instants guidés par une once de sentiments disparaissent. Je ressens mon humanité se diluer dans un désespoir bien trop profond, tel un aimant de plaisir, et je me sens inaccessible - et il me paraît s’éloigner doucement au fil que ses mots perdent de leur intérêt. Inspiration.
Je me concentre sur l’instant présent duquel j’ai l’impression de ne pas vraiment faire parti, comme spectatrice de l’évènement et ça me détruit doucement, cette question sans réponse semble accroître une haine qui baigne dans l’attente de satisfaction. Comment ai-je pu seulement penser qu’il saurait me comprendre, m’apaiser ? Comment ai-je pu, et je m’en veux, déteste ces vestiges d’un espoir grossier, cette haine maintenant certaine d’une existence à l’objectif qui paraît si singulier.
Je refuse d’être le pion d’une volonté supérieure, me conformer aux attentes de la divinité, je refuse cette réponse si banale qui n’a jamais su me représenter. Je creuse ma propre route, sans hésitation. Je suis ma propre voie et je me moque de voir mon esprit se transformer aux normes d’un univers détesté. Pas question, Killiam, pas question de te ressembler, pas question d’essayer, pas question de voir ma singularité étouffer au milieu de cette normalité. C’était possible, du temps d’Elena. C’était possible, si tu étais là plus tôt, si tu avais eu plus de temps. C’était possible dans un conditionnel où nos humeurs ne se confrontent pas, où tu aurais pu m’atteindre avant que la fissure de mon esprit ne se referme. C’est impossible parce que tu es transparent, parce que je ne veux plus te regarder, parce que la douleur est la seule chose qui me maintienne ici, parce que je me suis déjà effacée, balayée par ts croyances vides de sens.
Et ces pensées m’aspirent de nouveau, tourbillonnent comme une addiction et je déteste l’idée qu’il me retienne ici. Et ma liberté m’échappe parce qu’il me maintient là avec une volonté pas si ridicule et ça me fait douter. Je sens cette spirale se renfermer, cette spirale intense, étroite, incontournable, une Scylla qui avale les moindres vestiges de raison pour me forcer à ne rien éprouver. Je sens ce tourbillon intense, ces pensées transparentes, gagnées par la haine et ce même désir, cette destruction, cette avancée qu’il bloque. Je ne peux pas accepter ça laisse-lui une chance et ma main libre se crispe tandis écoute-le écoute-ton amour de la musique que le froid gagne mes doigts et la haine écoute-le bon dieu ne fais pas ça ne fais pas ça se dessine encore, une haine que je ne comprends pas il veut de toi encore il ne te déteste pas et ça m’agace un peu plus et le cristal, long, fin, pointu se dessine lâche-moi ça je t’en prie LÂCHE-MOI mais il me lâche et le cristal disparaît, tous les sentiments que contenait cette poigne se dissipe au gré du vent en même temps que la vision de sa gorge tranchée.
Je t’attendrai.
Mon regard se plante dans le sien et il l’a déjà compris, je le sais. Il l’a déjà compris, je ne suis plus qu’une petite fille, je ne suis pas qu’une gamine, et ces cristaux ne feront pas preuve de pitié, ces cristaux ne s’arrêteront pas une seconde fois. Tu m’intrigues Killiam, et je cherche encore à comprendre, c’est bien pour ça que je n’ai pas fait taire tes pensées. Je n’ai pas renoncé à ma réponse, à cet espoir, et si je dois m’occuper de chacun, autant que tu passes en dernier. Mais tu m’as donné ma réponse, tu m’as donné le moyen de savoir comment t’atteindre, te forcer à agir. Tu m’as montré la voie et je ne gâcherai pas cette chance ni la moindre de ces perles écarlates que je leur ferai verser. J’agite mon poignet pour m’informer de son état et la douleur irrite mes pensées alors que je lui fais toujours face. Je me détourne de lui et l’agite encore, inhale cette douleur d’existence, cette immonde preuve, cette répugnante addiction. À chaque pas que j’effectue, je sais que je le reverrai. À chaque avancée, je sais que nos destins se rapprochent de cet inexorable jour où il sera forcé de m'affronter, de me détester.