What matters [ft. Nolwen]

Il trouve une de ces photos non pas sur la porte de son bungalow comme d'habitude mais sur la porte de sa chambre. Au delà du fait qu'il n'imagine pas Nolwen justifier entrer dans ce dortoir là pour une raison aussi futile que coller son semblant d'art quelque part où il peut le voir, il remarque qu'est joint à sa chose une note au marker :

"C'EST LA TAILLE QUI COMPTE".

Owain a failli s’étouffer de rire.

Il lui prend un temps fou pour se calmer - quinze minutes plus tard il est encore en train de tousser et reprendre son souffle. Insinuerait-elle quelque chose ? Non, elle l'insinue pas - Nolwen n'est pas tant finesse qu'elle aimerait le croire.

C'est poser ses sabots et crier au monde à ce stade. Manquerait plus qu'on la voie courir dans le campus crier qu'il a une petite-

Ouais non, ne lui donne pas d'idée, Owain, tu sais pas à quoi t'attendre avec elle. Elle semble prendre tellement de plaisir à le piétiner faut dire, c'est pas tant malsain que ça - juste une touche mauvaise. ((Et puis des fois elle se désintéresse et il la relance))

L'histoire de la taille qui compte c'était il y a quelques jours de ça. Il avait fini par lui donner son avis sur sa photo, une sorte de ratatouille dans un plat. ((Owain fait mine de ne pas remarquer que la taille de ces légumes, même découpés, insinue bien grande épaisseur et longueurs de courgettes, aubergines, et autre met que certains utilisent à la place de gode, ugh - la vanne est peut-être bien placée mais le plat doit être dégueulasse.)) Et si la problématique qui lui avait été posée aurait été "qu'est ce qui compte ?" ? Aurait-elle eu l'audace de présenter sa photo devant d'autres photographes et énoncer la réflexion et pertinence derrière ses propos ? Blaguer c'est facile, mais ça ? Il croit pas non.

Il avait un projet à rendre pour la semaine à venir avec le thème de la violence à la clé. Owain ne se sentait pas particulièrement aborder cette problématique avec de l'imagerie graphique sanglante ou en direct lien avec cassures, blessures qu'on associe généralement à ce genre de thématique. C'était une forme d’expérimentation, la défloration - ce sur quoi il s'était penché pour son court métrage. L'idée principale était d'en rester à l'image des fleurs, succéder plusieurs moyens de les détruire, fanées, brûlées, écrasées ((la rosée du matin coulant sur la flore également, en rappel des saignements)) à vitesses sur des musiques variables, traiter une demi seconde l'image actuelle de relation charnelle comme un rappel à la réalité derrière ces métaphores. Il a choisi de belles et de moins belles fleurs, dont l'image se tarit au fil du court métrage.

Owain se dirige vers la porte du bungalow de sa critique personnelle y toque.

-"Owais, c'est Owain - est-ce que Nolwen est là ?"