Autre(s) compte(s) ? : ø Personnage sur l'avatar : Nutty [Happy Tree Friends]
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Sujet: Regrets and Suffocation [SOLO] Mer 25 Avr 2018 - 23:32
LeannRegrets and SuffocationUn pas, deux pas, tu avances. Tu dois aller la voir. Tu en as besoin.
Trois pas, et tu recules. Non, elle ne veut sûrement pas te voir. Pourquoi le voudrait-elle ?
Quatre pas, tu avances encore. Bien sur que si. Tu as besoin de la voir, de t'assurer qu'elle va bien.
Cinq pas, six pas, putain, tu recules à nouveau. La peur te paralyse. Mais la peur de quoi, au juste ?
Tu te réfugie sur le banc le plus proche. Putain, t'es vraiment trop con. Réfléchies deux minutes. Ca fait, quoi... quatre putain d'années, que vous ne vous êtes plus adressés la parole ? Que tu n'as fait que la snober, l'ignorer, lui jeter quelques regards froids au mieux, lorsque tu la croisais ? Pourquoi ? Par pure fierté ? Parce que tu lui en voulais de t'avoir laissé ? Alors que c'est toi qui l'a poussée à agir comme ça ? Alors que c'est toi et toi seul qui, comme toujours, t'es comporté en véritable connard ?
Pourquoi t'a-t-il fallu aussi longtemps pour te décider à ne serait-ce qu'essayer de lui rendre visite ? Pour a-t-il fallu qu'elle se retrouve dans un putain de lit d'hôpital pour que tu envisages le fait de poser à nouveau un jour un regard bienveillant sur elle ? Elle est là, juste là, à quelques mètres seulement derrières ces murs blancs. Est-elle encore consciente ? Est-elle gravement blessée ? T'en as aucune putain d'idée. T'étais pas là, quand ça s'est passé. Tu savais rien du tout. Et quand t'as appris la nouvelle, t'as même pas cherché à en savoir plus. Tu t'es contenté de courir jusqu'ici, sans réfléchir.
Tu réfléchis jamais. Ou du moins, jamais au bon moment. T'es tellement fier, tellement sûr de toi que tu penses toujours faire ce qu'il y a de mieux. De mieux, oui, mais pour qui ? Pour quoi ? Tu penses faire ce qu'il faut, tu avances les yeux fermés jusqu'à te retrouver au bord du ravin. Et alors, il ne te reste qu'un choix : tu recules, ou tu sautes.
Mais t'as peur. De quoi ? De quoi t'as peur ? Putain, ouvre les yeux ! Qu'est-ce qui t'empêche de faire ces quelques pas, de franchir ces murs, de courir la serrer dans tes bras ? De t'excuser ; de l'avoir entrainée dans tous tes coups foireux, de l'avoir blessée, de t'être comporté en véritable fils de pute ? Pourquoi tu t'es jamais excusé de tout ça ? Et même, pourquoi tu t'es jamais excusé de... lui avoir un jour adressé la parole ? D'avoir espéré devenir son ami ? Pourquoi, au juste, t'as essayé de construire quelque chose avec elle ? Comment t'as fait, pour la convaincre de t'aimer ? Et comment t'as fait, pour te convaincre toi, que ça fonctionnerait ?
Elle est si gentille, si douce, si bienveillante. Alors que tu es si ingrat, si violent et si immature. Non, ça ne pouvait pas fonctionner. C'était voué à l'échec. Tu n'as eu que ce que tu méritais, assurément. Tu le sais, c'est de ta putain de faute, et uniquement de la tienne si tu te retrouves dans cette situation. Et si elle ne voulait plus te revoir, elle aurait bien raison. A sa place, tu ferais sûrement de même.
Tu repenses à ces moments passés à discuter de tout et de rien, à ces après-midi entiers perdus à regarder des films en mangeant les pâtisseries qu'elle te cuisinait. Est-ce que ça te manque ? Est-ce que tu as le droit de ressentir du manque, la concernant ? Après tout ça ? Tu peux encore te souvenir de la déception dans ses yeux, ce soir-là. La déception ? Ou alors la tristesse ? Peut-être même la colère ? Ou bien les trois à la fois; la déception, la tristesse, la colère de te voir participer à toute cette mascarade. S'est-elle sentie trahie, ou trompée ? Tu n'y as jamais prêté attention, aveuglé par ta propre colère.
Ignorance.
Inconscience.
Egoïsme.
A qui veux-tu faire croire que tu ne savais pas que tu finirais par la perdre ? Tu savais pertinemment qu'elle ne serait pas là pour toujours. Qu'elle finirait par en avoir sa putain de claque, de ta sale gueule. Tu le savais, qu'elle ne pourrait pas supportait ta face de petit con arrogant et égoïste éternellement. C'était évident.
Et maintenant ?
Maintenant t'es là, et t'attends. Tu te questionnes, tu regrettes. Tu laisses parler tes émotions, comme rarement tu oses le faire. La seule émotion que tu as toujours su laisser apparaitre au grand jour est la colère. C'est à cause d'elle que tu perds les gens. Assurément. Et pourtant, tu refuses de changer. Bien sur qu'il est toujours là, le gamin sage et réfléchit, tout au fond de toi. Mais il est séquestré ; bâillonné, ligoté, dans un coin sombre de ta mémoire. Parce que c'est beaucoup trop compliqué de réfléchir. De ressentir. Tu préfères laisser crier que parler, user de tes poings plutôt que de ta cervelle. T'es devenu lâche. Et c'est pour ça que tu l'as perdue. Et c'est pour ça que t'oses même pas tenter de la récupérer.
C'est vrai, elle a eu raison. Raison de partir, de t'abandonner. T'as toujours été un poids pour elle, et tout fonctionnait à sens unique. C'est pas la première fois que tu te le dis. Et puis, c'est pas ta chose ; elle a le droit de faire ses propres choix, et toi, t'as pas le droit de l'obliger à rester à tes cotés. Mais est-ce que ça t'interdit aussi de te battre pour elle ? Tu pourras jamais revenir en arrière, mais est-ce que ça t'interdit d'essayer de changer ton futur ? D'essayer de faire en sorte que vos deux futurs deviennent votre futur ?
Cesses de réfléchir.
Tu te lèves, et fermes les yeux. Un pas, deux pas, trois pas, quatre pas. La marche est engagée. Plus question de faire demi-tour. Tu passes la porte vitrée et te laisses quelques secondes aveugler par la lumière éclatante. Tu dois trouver la boutique, celle où ils vendent des cartes et des cadeaux pour souhaiter un bon rétablissement aux malades. Elle devrait être dans le coin, non ?
Après quelques minutes à vadrouiller dans tous les sens, tu parviens enfin à elle. En vitesse, tu achètes un bouquet de fleurs. T'as aucune thune, et l'argent que tu devais mettre dans ta prochaine dose de sucre y passe entièrement, mais tu prends le plus gros et le plus coloré qui soit. Il te ressemble sacrément, avec toutes ses couleurs éclatantes qui ne devraient pas aller ensemble mais qui forment étrangement une harmonie des plus inhabituelles.
Au loin, tu entends deux infirmières parler d'une jeune fille, dans une certaine chambre. Elles disent qu'elle vient de Prismver et que, vu son état, elle pourrait être dangereuse pour elle-même, qu'il faut la surveiller. Elles semblent effrayées par le fait qu'elle soit étudiante dans l'école des mages. Tu fais claquer ta langue d'exaspération et te dirige en vitesse vers la chambre indiquée par les deux femmes.
Mais arrivé devant la porte, ton corps se paralyse à nouveau. T'es là, ton énorme bouquet à la main. Elle, elle est derrière. Est-ce qu'elle dort ? Est-ce qu'elle va bien ? Est-ce qu'elle est seule ? Et si le fait de te voir la mettait hors d'elle, comme la dernière fois que vous vous êtes parlé ? Et si...?
Tu secoues la tête. Tant pis pour ton courage, ce sera pour une autre fois. Tu sors de ta poche des bonbons à la framboise ; tes bonbons à la framboise, ceux que tu manges sans te lasser depuis des années, ceux avec lesquels tu t'empiffrais quand vous passiez des heures à discuter. Tu en glisses quatre dans le bouquet, et le dépose devant la porte, avant de tourner les talons.
Un jour, t'arrêteras d'être un lâche. Un jour, tu feras face. En attendant, tu te débrouilles comme tu peux. 2981 12289 0