Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai (PV Owain) (TERMINAY)

Toutes ces attaques sur les élèves, Alice en a entendu parler. S'en fichant pas mal, flirtant avec le danger en sortant faire la fête la nuit et revenir seule au bungalow. L'unique chose qui l'eut inquiéter fut qu'Owain puisse se faire agresser. Il est fort. Il est intelligent. Cela ne peut pas lui arriver. Elle se répétait ces phrases dans sa tête, tentant vainement de se convaincre que son ancien (et toujours malgré la douleur) amour était en sécurité. Mais qui se trouve en sécurité sur une île où des criminels tabassent des innocents ?

L'impossible est arrivé. La peur, l'horreur, le choc qu'elle as vécu quand elle apprit la nouvelle. Owain rejoint la liste des victimes de ces cinglés. Il se trouve à la clinique. Elle fondit en sanglots, pleurant toutes les larmes de ton corps. Ce besoin d'aller le voir. Cette peur de l'apercevoir si amoché. Alice lui laissa un jour, un seul pour qu'il puisse se reposer.

L'heure est arrivée. Vêtue d'une robe en dentelle rouge, un grand chapeau et une paire de lunettes de soleil. Elle finit de recouvrir ses lèvres et son visage de maquillage avant de se lever, regardant une dernière fois ce corps parfait. Mais à l'intérieur dévaster. La jeune femme quitte le bungalow. Un sac à main autour du bras. Une angoisse la saisit alors qu'elle continue d'avancer. Pour une fois, elle va faire face à ses peurs. Pour une fois, elle va affronter ses responsabilités. Pour la dernière fois, elle va dire à Owain qu'elle l'aime.

Alice se présente à la clinique et on l'a conduit à la chambre de son ami, de celui qui lui torture le cœur. Maigre sourire en remerciant la personne avant de s'installer sur une chaise se trouvant juste à droite du lit. Owain a les yeux fermé et semble dormir. La E passe une main dans les cheveux du blond, déposant timidement un baiser sur le front de son coloc.

Après plusieurs minutes, celui-ci semble lentement ouvrir les yeux. Alice lâche un soupir de soulagement et ne se retient pas de lui sauter délicatement, afin de ne pas le blesser d'avantage, dans ses bras. Le serrant contre elle. Se gorgeant de son odeur. De sa présence. Elle se sent revivre.

Alice qui rit face à la plaisanterie du D. Sil savait. À quel point, en cet instant, elle lutte contre cette envie de déposer ses lèvres contre celles du blond. Ressentir les doux frissons. Elle veut lui dire. Prononcer ces mots interdits. Ces, je t'aime. C'est la vérité. Elle ne peut le nier. Elle a toujours aimé Owain. Elle l'aimera toute sa vie.

La jeune femme fronce les sourcils quand son ami sort le téléphone et lui passe entre les mains. Elle regarde l'enregistrement. La peur ? L'angoisse ? Tout cela disparaît pour laisser place à la haine. La colère qui la ferait presque serrer si fort le smartphone au point de le briser. Alice sent se pointer en elle, ce sentiment de vengeance. Elle analyse la vidéo. Fixe tous ses visages. Elle tremblerait presque. Pourtant, elle se contient, un plan germant dans son esprit. Elle se contente de hocher la tête en souriant :

« T'as réussi, Owain. On va les faire tomber. »

Puis, elle lance un regard vers la fenêtre ouverte. Elle sent l'air lui caresser le visage et elle lâche un soupir. La E passe le tel à son partenaire. Elle le regarde le poser sur la table basse. Hésitation. Elle sait qu'après ça, plus rien ne sera comme avant. Qu'elle s'engage sur une route dangereuse. Qu'elle peux le perdre. Mais elle est persuadée de faire ça pour lui. C'est son devoir. Vengeance doit être faite.

Alors, elle se lève. Lui lance un regard droit dans les yeux. Se rapproche. Passe lentement une main sur le torse du bellâtre. Yeux doux. Elle inspire et se lance. L'embrassant passionnément. Avec trop de sincérité, peut-être. Alors que sa main gauche glisse derrière la nuque de son amant. Tandis que l'autre, discrètement saisis le smartphone et le glisse dans le sac à main.

Détachant ses lèvres, elle murmure, presque dans un souffle, comme si cela la tuait de lui avouer dans de telles conditions :

« Je t'aime. »

Pause. Silence. Elle ne sais pas combien de temps s'écoulent avant de continuer :

« Sache, que je t'ai toujours aimée. Et que je continuerais de le faire. »

Quelques larmes qui coulent. Un peu de vérité dans cette scène tragique. Elle l'a fait. Elle lui a dit. Mais à quel prix ? Non. Elle ne doit pas douter. Elle ne peut pas douter. Il est trop tard. Désormais, tout ce qui importe, c'est que Justice soit rendus.

Elle n'y croit pas. Tout cela semble relever du rêve. Où d'un cauchemar terrible. Elle veut se pincer le bras. Se réveiller dans son lit, avec un inconnu. Comme à son habitude. Se dire que tout cela est illusoire. Pourtant, c'est bien réel. Elle serre Owain contre elle. Lui embrasse le cou. Caresse ses cheveux, reste coller à lui. Dans la crainte, de le perdre. De le voir s'envoler, lui et ses rêves. Briser en miles éclats.

Elle en pleure presque. De cette joie immense qui l'envahit. De cette peur immense qui l'envahit. Savoir qu'elle va certainement tout casser. Mais persuadée de bien faire. Elle ne va pas faire demi-tour. Ravalant ses sanglots, ses peines.

« Ce genre de moment me manquait. »

Elle caresse légèrement son torse. Alice ne veut pas partir. Elle désire ardemment que ce moment ne s'arrête jamais. Qu'il dure pour l'éternité. Lui et elle. Elle et lui. Cette histoire d'amour, entre passion et trahison. Attirance et jeux. Complicités et mensonges.

« Enfin, pas que ces moments. » Dit-elle en lui offrant un clin d’œil amusé.

Elle pose son sac à main sur la chaise. 'Lice voudrait presque se glisser dans les draps pour sentir le corps de son petit-ami contre le sien. Leurs souffles chauds. Elle dépose ses lèvres une nouvelle fois sur celles d'Owain. Tout cela lui a tellement manqué. Rompant le contact, elle pose sa tête contre son épaule. Ferme les yeux, et se laisse bercer.

«Aishite, Owain-senpai.»

Alice fait mine de faire la tête lorsque Owain lui décoiffe ses sublimes cheveux. Avant de laisser son petit-ami la prendre par la taille pour que leurs nez se touchent. Profitant du baiser rapide. Elle passe ses mains sur les joues du D. Souriante, heureuse pendant un bref instant. Oubliant presque tous les soucis qui vont la rattraper. Elle ne cesse de le contempler. Ce genre de contact lui a tant manqué.

« J'oserai pas me moquer de toi. »

Mensonge. Elle ment. Et ça la tue de lui mentir. Elle déteste cela. Elle ne peut s'empêcher de dire une part de vérité :

« Je t'aime trop pour ça, darling. »

Autre baiser voler. Qu'est-ce qu'Alice est niaise parfois. Elle ne veut pas partir. Alors, elle essaye de marquer le coup afin qu'il n'oublie jamais ce moment. Pour le meilleur. Mais surtout le pire.

Il y a cette bataille au sein de son esprit. Venger Owain ou ne rien faire. Faire ce qui est juste où laisser d'autres élèves être les potentielles victimes de ces tarés. La raison lui dirait de ne rien faire. Qu'elle n'est qu'une simple étudiante. Que pourrais-t'-elle changé ? Le problème étant qu'elle n'est pas raisonnable. Elle va retrouver un par un tous ces immondes connards. Les détruire. Les faire souffrir comme ils ont fait soufferts Owain. Comme ils ont fait soufferts les autres. Avec ses poings, avec une batte. Ils ne ressembleront plus à rien quand toute cette merde sera finie.

Elle laisse son copain l'embrasser sur le front. Elle sourit. Pourtant, tout ce qu'elle veut, c'est fondre en larmes face à cette trahison. Elle se contient. Ne pas pleurer devant lui. Où est passée sa franchise ? Sa trop grande honnêteté ? Elle sait la faire taire dans ce genre de moments décisifs. Elle s'éloigne alors de lui, se dirigeant vers la sortie. Puis, son cœur s'arrête. Tout semble vaciller. Cette dernière phrase, prononcée par son petit-ami, l'achève. Elle lui lance un dernier regard, souriant tristement. Murmurant la même chose du bout des lèvres.

Elle marche rapidement en quittant la chambre. Ouvrant son sac pour voir le smartphone. Elle inspire et continue. Détachant ses cheveux, elle range la paire de lunettes de soleil. On le voit chez elle, elle transpire la détermination. Elle ne prend pas la peine de regarder les infirmières et les médecins. Non. Plus rien de ça n'existe autour d'elle. Elle ne voit que le visage des agresseurs. Serrant les poings.

Ils voulaient envoyer un message ? Fort bien. Elle ferait de même. Elle s'apprête, peut-être, à déclencher une guerre. Un conflit terrible. Rien à foutre. Tout ce qu'elle sait, actuellement, c'est qu'elle va aimer entendre ces chiens la supplier, les craquements des os qui se brisent.

Elle se retourne une dernière fois vers la fenêtre ouverte de la chambre d'Owain. Elle ferme les yeux. Laissant sortir ces mots d'une vérité qui la dépasse.

« Je t'aime aussi, Owain. »

Cet amour passionnel qu'elle ressent pour lui. Profond, destructeur. Elle ouvre de nouveau les yeux, plongeant son regard dans la pénombre. Prête à faire ce que les autres refusent de faire. Se salir les mains. Elle ne reviendra pas en arrière. Trop tard, maintenant. Elle disparaît donc dans les ténèbres de la nuit.