Entre deux verres, mensonges s'avèrent extraordinairement amers (ft Avery)

Avery small glass for a tall lady.

Il rit de son jeu de mot sans finesse ou distinction une claire chanson qui teinte vos deux paires d'oreilles d'un doux son. Une esquisse, un portrait, ses doigts palissent. Sous cette lueur de soirée, chaleureuses lumières d'un travail d'artiste. Owain te sourit lors qu'il te glisse ce verre de cidre.

Le D de loin t'avait peut-être admiré. Vous êtes dans ce groupe de D sans vous parler, deux ans, plus préoccupés par ces fêtes et ces autres personnes qui comptent dans vos vies. Cette soirée là votre entourage ne vous occupe pas, vos yeux ne sont pas rivés sur l'écran du karaoke ou ce pote en train de chanter que vous encouragez sous l'effet de la boisson. Deux ans à se connaître sans se connaître, ça laisse libre à un bon grand nombre de possibilités. Que vos potes se soient écroulés, aient vomi, soient rentrés, rien de tout ça n'importe au D. Deux heures du matin et la nuit est encore jeune. Il ne sait pas vraiment danser faut dire, donc dans ce genre de situation, il s'hydrate de ce qui reste dans ses moyens.

Te paie un verre à toi, casual. Vous vous étiez croisés, parlé plus d'une fois, une relation superficielle comme il en a et qui lui va très bien. Sa gorge s'assèche et il laisse son cocktail lui rafraîchir la gorge à nouveau. Du sucré pour lui aussi, apparemment - pour adoucir les premières boissons plus fortes et à tendance à lui faire puer de la bouche.

▬ Y'a mieux comme soirée qu'écouter mes jeux de mots pourris

One shot.

Parce que la situation s'y prête bien, et qu'il est pas assez bourré pour ce genre de connerie.

Un œil sur un décolleté et il s'en remet une.

▬ J'crois que niveau signal "appétit physique fort" t'y es allée assez franco comme ça, Avery

Okay, il est peut-être plus bourré qu'il pensait.

Pourquoi ? Parce qu'il est trop honnête.

Si la soirée risque d'être longue, ce n'est pas qu'elle en sera ennuyante. Du moins, il n'est pas insensible à tout ça, même s'il relève les tentatives de la D de l'entraîner, le dire tout haut lui permet de se décrédibiliser ((et baisser la tension actuelle qu'il ne veut pas qu'elle atteigne avec lui, parce qu'il est faible)), et aussi voir si elle allait tout de même rester. C'est pas très commun de mettre sur table le jeu de séduction ou il faut plaire.

Il arrive à rire ce rire cristallin et honnêtement touché.

▬ Tu t'en sors ?

Elle le mène et il ne va pas se plaindre. Il aime ça il remarque, celles qui font de la fête leur habitude, si assurées qu'elles amènent à elles le monde comme un aimant. Il peut voir pourquoi Avery est populaire, on peut lui parler franchement et elle a toujours ce sourire et une certaine attention pour les autres.

Il esquisse ce sourire qui lui est propre, bien fortement bourrée expression qui teinte son épiderme de quelques rougeurs. Son sang coule a flot, pompé, fait voir tes couleurs. C'est bref parce qu'il cache son expression dans une main, mais la lueur à l'oeil le trahit. Il respire et laisse son état d'ébriété ((aka son besoin de satisfaction immédiate)) prendre le dessus

lemme bite that bait

▬ Non, j'vais te dire que le bleu te va à merveille et que ça m'embête de se trouver là au milieu de gens qui peuvent te voir comme je le fais avec

C'est lui qui glisse ses bras autour de sa taille cette fois, lie ses mains dans le dos de la D. Yeux rivés sur elle, proximité augmentée, ça lui vient au naturel. Un œil perçant verrait une considérable affection pour son interlocutrice, trahi par la légèreté qu'apporte l'alcool. Assez désinhibé pour jouer le push&pull, pourquoi pas après tout.

Si le brouhaha indique qu'ils ne sont pas seuls, il lui rappellera à sa manière qu'il n'y a qu'eux deux ici.

T'aimais te dire qu'il y avait un peu d'authenticité dans tout ça, au delà du jeu qu'est plaire ou pas, au delà de te demander si tu la ramènerais chez toi ou pas. Le truc avec elle, différent de plusieurs night stands c'est un certain attachement.

Etre dans un groupe de pote constitués fêtards, c'est un truc. Vous avez l'air superficiels à chercher l'amusement par l’ébriété et toutes les conneries qui suivent ça ou complètement stupides. Mais là alors que t'entends ces mots glissés des lèvres de la D, tes yeux se perdent à la regarder, chaque fibre de son corps.

tu veux y voir quelque chose qui n'y est pas, mais pourtant on dirait que c'est ce que tu cherches.

this...
this is extremely dangerous.

mais au lieu de compute et laisser ta peur de la proximité parler t'as cette expression satisfaite - un léger mouvement contre son oreille où t'y murmures :

▬ te fatigue pas trop

ton index et majeur glissent le long de son bras, à marquer sa trajectoire du bout des ongles légèrement enfoncée dans la chair ((pas assez pour marquer physiquement mais assez pour marquer la mémoire de frissons)), arrivée à sa destination tu attrapes sa main ((celle qui t'a touchée la joue)), vous vous séparez le temps que tu la fasses tourner

Lorsque tu lâches sa main, vous êtes à quelques mètres l'un de l'autre.

▬ je reviens, tu affirmes, d'un mouvement de tête donnant ta direction prochaine : soit les toilettes des hommes. Besoin de se passer de l'eau sur le visage, boire aussi, histoire de pas se réveiller avec une trop grande gueule de bois le lendemain. Tu défiles, passes à côté d'Avery avec ce sourire simple.

•••

Lorsque la porte se ferme et que tu te retrouves seul dans les toilettes, tu expires. Accroupi, par quelques maux de tête et cette question sur ce que tu faisais au juste. C'est pas bien pour toi tout ça. T'étais là pour te changer les idées - pas trouver un remplacement pour whatever it was qui faisait que t'as eu ce contre coup.

T'es encore un peu en prises avec ce que tu ressens. Avec le fait que t'aies pas laissé Avery t'approcher superficiellement. La vérité c'était que t'étais un peu toujours fixé sur les femmes de ta vie pour considérer une autre entrer dans la tienne récemment comme juste du nightstanding. Un peu de rinçage de visage, de chemise blanche aux manches retroussées - le reflet qui te regarde t'es familier, même si usé.

Tu quittes les toilettes des hommes avec l'idée plus claire de sérieusement te détacher de tous ces sentiments. Rien de ce qui allait se passer ce soir n'avait avoir avec des idylles passées.