and all my walls stood tall painted blue - taiata #2
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Sujet: and all my walls stood tall painted blue - taiata #2 Dim 5 Aoû 2018 - 0:01
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Ce n'est pas comme ça que c'était censé se passer. Tout simplement. Si on lui demandait ce qui l'avait motivé, ce jour-là, à envoyer un tel message à son amie d'enfance et à peu près l'unique personne sur Terre à même de supporter l'horrible connard qu'il était devenu au fil du temps, il n'aurait pas su le dire. Ce n'était pas de ces décisions qui se réfléchissait vraiment - et quand bien même il pourrait l'expliquer, Taari n'était pas du genre à s'étaler sur son palier sentimental autrement que par des insultes bien placées. Aussi pudique que renfermé, il ne comprenait pas lui-même, mais il avait relu une dernière fois ce message auquel il n'avait pas la foi de répondre, les yeux rivés sur ce petit paquet cadeau dans lequel trônait fièrement le bracelet de perles. Qu'était-il censé en faire ?
Il n'avait jamais été adepte des décisions difficiles, et il avait les yeux dans le vide depuis un moment - ses devoirs bouclés, privé d'une quelconque occupation et bercé dans un calme hypnotique dont il n'avait pas l'habitude. Il observa sa veste Batman bazardé dans un coin du lit, encore recouvert du parfum enivrant qu'était son odeur et auquel il ne voulait pas penser. Taari détestait ce genre de petits détails, ce naturel avec lequel elle s'imposait dans sa vie comme si rien n'avait changé en lui, entre eux - elle ne voulait pas ignorer tout ça, mais simplement agir comme si elle était capable de tout changer et de le sauver de lui-même.
Il voulait y croire, lui aussi. Dans un univers où ses maux étaient réduits à quelques regrets pour un homme en prison, où le deuil de sa mère s'était mué en quelques souvenirs heureux qu'il ne voulait pas oublier et où elle ne risquait rien aux côtés d'un garçon plus responsable que dangereux. Il ne pouvait pas y croire, parce qu'il avait sombré il y a trop longtemps et que ces petits gestes ne suffisait pas ; parce que son quotidien ne signifiait rien s'il laissait le monde dérailler avec la même ferveur qui l'avait privé de tous ses bons côtés.
Dieu existe, aimait-il à dire, mais il me déteste; et c'est bien réciproque - Taari ne croyait pas en une force omniprésence qui ne veuille le bien de qui que ce soit. Il enfila le bracelet à son poignet droit, jeta un dernier coup d'œil à sa veste et quitta sa chambre, dix minutes après son message grossier en jugeant que de toute façon, il faisait trop chaud pour risquer une telle folie. Le chemin n'était pas si long, en soi. Ce sont ses pensées qui étirèrent la voie jusqu'à la rendre sinueuse, allongée de ses doutes permanentes, accrochant son esprit à la vérité brute de sa solitude éternelle. Qu'y pouvait-elle, de toute façon ? Il jonglait d'un pied sur l'autre, entre l'impatience de la voir et celle de la savoir partie à tout jamais. Il pensait à son bien, mais il était trop égoïste pour accepter son départ. Il entra sans frapper dans l'espace commun et ne fit pas preuve de davantage de politesse pour la chambre d'Aiata. En silence, il s'assit au bord du lit avant de s'y laisser tomber sur le dos, les bras tendus, observant le plafond, une fois encore. Évasif, menteur, vaste, aveugle.
« Le monde entier me casse les couilles. »
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Sujet: Re: and all my walls stood tall painted blue - taiata #2 Dim 5 Aoû 2018 - 1:31
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Copine. Elle avait poussé sa chance un peu loin, okay. Aiata ne prenait pas ce genre d'échange au sérieux parce qu'elle était protégée par un écran. En personne, elle aurait craint un peu plus d'obtenir un non fatidique dont elle devrait discerner la part de mensonge et de vérité.
Il lui arrive d'y penser, à ces mots là prêt de la tour. Quand il lui a tourné le dos sans se retourner, après lui avoir dit qu'il lui prouverait qu'elle avait tort. Elle hausse les épaules comme pour reprendre la réaction qu'elle avait eu à ce moment là. Vêtue d'un débardeur noir et d'un short pyjama, elle avait à nouveau passé toute sa journée à l'intérieur, la chaleur l’empêchait d'en faire quoi que ce soit.
Projet de développement web fermé, depuis deux heures, des heures de code brut pour compenser ce que les workframes ne peuvent lui offrir - son ventilateur est juste à sa gauche sur sa table de chevet et pourtant elle se sent encore plus fondre.
Lorsque Taari arrive et s'allonge à côté d'elle sans s'annoncer, la B le regarde. Elle attrape cette bouteille d'eau fraiche qu'elle avait gardé au frigo, dont elle boit une gorgée avant de lui répondre.
▬ Et la chaleur me brûle les ovaires.
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Sujet: Re: and all my walls stood tall painted blue - taiata #2 Dim 5 Aoû 2018 - 12:04
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Une chambre, un sanctuaire, une bulle d'univers. L'impression que ses problèmes lui étaient arrachés et la sensation des sentiments grandissants, comme réveillés d'un long sommeil. Un voyage temporel de quelques années pour retrouver le plaisir simple de sa compagnie, et il semblait retrouver son innocence, l'esprit poussé par une fatigue dont il ne voyait pas le terme. Il ne restait qu'elle, Aiata, et et ses propres désirs enfouis derrière une implosion silencieuse. Le monde pouvait bien attendre un jour, et quand bien même, Taari n'aurait pas bougé le petit doigt pour sauver le monde d'une quelconque menace.
Des flammes dévoratrices à la météorite, du plus petit écart danger à l'apocalypse, sa volonté aveugle devant une envie unique, celle de cette soirée au calme, les yeux fermés, le cœur ouvert. Quelques fois, il avait de ces humeurs incompréhensibles, un ras-le-bol qui le conduisait à croire encore plus en le désespoir du monde. Quelques fois, il ne pouvait s'empêcher de penser à lui, pousser volontairement son égoïsme jusqu'à en contredire ses propres résolutions. Alors, l'univers disparaissait à ses yeux : chaque personne, chaque objet, chaque concept s'effritait dans une nonchalance si grande qu'il luttait pour ne pas s'y laisser égarer.
« J'ai envie de tout plaquer, des fois. Les héros comme les vilains. Et je me dis que t'avais pas tort de rejoindre les Pinguino. »
Envie de tout plaquer, tout oublier ; envie de se laisser porter par le vent et de n'être que la conséquence grossière et impuissante d'un destin sarcastique. Quand on ne sait pas s'exprimer autrement que par la colère et la haine, la rédemption devient difficile à atteindre. Pour autant, Taari n'en avait pas besoin. Il ne s'était pas seulement écarté du droit chemin - il s'était enfoncé dans l'obscurité ; blessé, perdu, jusqu'à y épouser cette noirceur devenue amicale. Ce qu'il était capable de sauver, ça lui était bien égal. Il ne restait que le vestige d'une personnalité bienveillante, morte depuis longtemps - et aucun retour en arrière, aucun pardon, aucun regret ne pourrait ramener cette entité.
« Mais je ne peux pas laisser tomber, peu importe combien j'en ai envie. Ni mes idéaux, ni toi. »
S'il était dans ton cas, il aurait laissé tomber depuis longtemps. Parti chercher son bonheur, laissant cette amitié filer aux quatre vents.
S'il était toi, il aurait abandonné ces souvenirs douloureux. Mais il n'est pas toi. Et lui ne peut pas. S'il était toi, il serait peut-être bien plus heureux - au moins son attachement serait-il sincère, et pas le reflet d'un égoïsme dont il ne voyait pas la fin. Comme il se détestait chaque jour un peu plus. Une introspection permanente, un amour dissimulé au regard d'une haine sans merci.
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Sujet: Re: and all my walls stood tall painted blue - taiata #2 Mer 8 Aoû 2018 - 13:52
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Aiata vient enlacer ses jambes, appuyer sa tête contre ses genoux alors qu'elle le regarde. Petits petons l'un sur l'autre en un frottement quelque peu incertain. Un oeil sur un poignet et elle remarque le cadeau que lui a offert sa maman.
Que préoccupée par les propos que le B lui tient actuellement, détaché d'un souhait même si réel de séparation - ce n'est pas tant parce qu'elle est têtue qu'elle lui parle comme avant. Seulement le sentiment d'un présent plus important perdure, attaché à une habitude à une attitude.
S'attendait-t-elle à ce qu'il revienne sur ces mots ? C'était pas vraiment important, au final. Puis, elle n'était pas du type à sonder les gens pour essayer de les prédire à moins de profiter d'opportunités - Aiata n'était là qu'en réaction, c'est plus direct et parlant, plus important encore ça ne la place pas dans une position de condescendance ou souhaitée de supériorité.
La B lâche ses jambes, maintenant à genoux sur son lit, qu'elle appuie lentement contre le draps en des plissements conséquents, dans son déplacement en la direction de son ami d'enfance. Elle passe un bras au dessus de lui pour récupérer un oreiller à la droite de Taari qu'elle pose à côté de lui pour s'y allonger à son tour. La soif à nouveau. Elle boit.
Aiata se dit que son visage est un peu chaud tout de même. L'eau lui apporte un plus grand bien. Elle arrive tout de même à dire en se tournant vers lui, et avec témérité :
▬ Je veux pas te voir disparaître de ma vie non plus.
C'est ce que c'est. Un sentiment réel, un abandon qu'elle ne veut pas se voir réaliser d'elle à lui de lui à elle - si elle n'eut pas été tout à fait capable de dire ce qui la tourmentait auparavant, de par les révélations en découlant ou la crainte de se faire rejeter en étalant trop ses sentiments, là c'était différent.
Un silence où elle le regarde d'un sérieux comme jamais.
S'en suit son grand sourire.
Atmosphère détendue et temps des confessions.
▬ ...J'étais en soirée avec une amie avant qu'elle ne se fasse attaquer par des non-mages. C'est moi qui l'ait trouvée dans une rue.
Un rire, si doux tinté d'un brin de tristesse.
▬ Evidemment vu que ça m'a touchée directement, j'ai revu ma manière de penser. Je ne veux plus me retrouver dans cet état où les choix ont été faits pour moi, ou que je me dise "et si je n'étais plus spectatrice"...
Un ton plus décidé.
▬ Oeuvrer pour la paix c'est déjà se préoccuper de nos problèmes de mages, améliorer nos conditions, le traitement donné à certains et qu'on soit reconnus juridiquement. Du moins, je crois. C'est pour ça que je suis passée Adler.
((Est-ce le même Adler que le tien ?))
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Sujet: Re: and all my walls stood tall painted blue - taiata #2 Mer 8 Aoû 2018 - 23:11
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À quel moment avait-il déraillé à ce point ? Il s'était maintes fois posé la question. Il s'était tant assailli de tout, avant tant cherché la réponse. Il avait tant voulu le bien qu'il s'en était perdu dans le mal. Il s'était tant battu pour la paix qu'il en avait méprisé les défenseurs. Il avait tant aimé les anges qu'il les avait maudit pour l'éternité. À présent, Taari comprenait. Il n'était pas mauvais, pas vraiment. Il en avait parlé avec elle, dressant cette compétition des valeurs sous le joug d'un jeu à peine assez sérieux pour s'y intéresser. Mais elle l'obsédait. Son envie de vaincre, ou Aiata, il ne saurait dire. Peut-être les deux, à vrai dire.
Et maintenant qu'elle lui avouait, il sentit une boule se former au creux de son ventre, à mi-chemin entre une jalousie qui lui inspirait un dégoût et une déception de n'être pas la cause de ça. Mauvais perdant ? Ou peut-être triste pour elle ? Si seulement, Taari. Si seulement il pouvait trancher, mais il ne ressortait de ses pensées troublées qu'un ensemble de tout cela, un ensemble qui le rendait fou, et il ne savait ni quoi faire, ni comment agir à présent que la seule qui le ramenait à son identité se trouvait submergée par son propre mal.
Le problème, ce n'est pas tant qu'il avait gagné. Le problème, c'est qu'il n'avait jamais pensé pouvoir gagner, et cette vérité marquait la fin d'un périple de doutes dont sa victoire si brutale le rendait inapte à agir dans quel sens que ce soit. Taari savait. Il était perdu pour toujours dans cet ignoble tourbillon de culpabilité, dans des actions si absurdes qu'elles ne pouvaient qu'empirer la précédente. Il aurait pu la serrer dans ses bras, la maintenir à l'abri, dans ce silence, dans cette chambre, à l'abri de cet univers cruel, menteur et hypocrite. Il aurait pu fuir avec elle, et après tout, emprunter quelques armes pour crever les quelques connards qui oseraient la menacer au nom de leurs propres ressentis.
Il n'en avait rien à foutre, quelque part ; et il parlait de justice, de paix dans le monde, maniait ces mots avec de grands gestes pour se donner de l'importance alors qu'il était prêt à laisser l'univers brûler pour la garder en vie. Il n'y avait qu'elle, elle, elle. Owain, quelque part aussi, et un peu de Jack, sûrement - tout comme il y avait eu Luce et sa mère. Il en avait assez, assez de se bercer de ces illusions de héros de merde, assez de la négliger pour des principes menteurs et de perdre du temps qu'il ne pourrait rattraper. Il en avait assez, pour aujourd'hui. Assez, égoïstement, et il restait à ses côtés, tout en sachant que le lendemain tout redeviendrait comme avant, parce qu'il était la corruption, un péché d'envie, celui qui la bénissait de ces espoirs d'un passé retrouvé et d'un futur embelli. Il était celui qui dansait au crépuscule pour disparaître à la lueur de l'aube. Comme ça le dégoûtait, Taari. Comme il se dégoûtait, mais il ne pouvait s'arrêter, parce qu'elle était là, si proche - parce qu'elle était sa kryptonine et son remède le plus bienveillant ; délicieuse ataraxie.
« Adler, c'est de la merde. »
Il serra le poing, avec cette envie destructrice qui le caractérisait. Cette passion lointaine, brûlante, enfouie derrière ce masque de désintérêt. Il ne voulait pas juste laisser l'univers mourir mais le détruire de ses mains pour ce qu'il lui avait fait. Il ressentit cette colère, cette envie de destruction, d'une incinération brutale et douloureuse, et la seule chose que son poing put frapper, ce furent les draps de son lit. Alors il frappa, encore, encore, encore. Il frappa avec rage, sans causer de dégâts. Il frappa sans bruit, sans satisfaction, en hurlant, et il se leva pour flanquer son pied dans le mur sans retenue. Ce bruit, enfin, cette réponse ; le mur, ou ses os, quelle importance ; et s'il s'agissait de lui-même, tant mieux, après tout ! « Oui, putain, les muffins étaient bons. Mais pourquoi il a fallu que tu sautes, hein ? Préviens-moi, au moins. Que ce soit moi qui te rattrape, et pas ce CONNARD de mage de vent ! » S'il pouvait souffrir pour s'épargner les réponses, s'il pouvait répandre le bruit de ses os cassés au-delà des larmes de son âme déchirée. Alors il frappe, une fois encore, et la chambre vibre, et il s'en veut, parce que c'est elle qui prendra, c'est elle qui devra réparer, payer, et il ne pourra pas l'aider. Il s'en voudra, parce qu'en prendre la responsabilité, ce serait assumer les mots qu'il prononce sans vouloir s'écouter. « Si t'es ma copine, hein ? Parce que tu crois que je peux ? Tu crois qu'un type comme moi MÉRITE une copine comme TOI ? » Ce sont les poings, maintenant. Parce que ses chaussures sont trop larges pour qu'il ressente la douleur dans ses pieds, qu'il entende sa peau se craquer. Alors il frappe, frénétiquement et pas trop fort ; parce qu'il ne le peut pas vraiment, de toute façon, et sa peau saigne, et il en a assez, Taari, parce que c'est ce qu'il fait depuis toujours. Assez de frapper les murs, assez de se battre contre le monde. Il se tourne vers elle, retrouve ce lit sur lequel tu te tiens toujours. Clip clap, les bruits de l'écarlate qui coule de ses mains, mais il vient se dresser au-dessus elle, son visage au-dessus du sien, laissant sa respiration se calmer. Il appose son ombre par-delà la lumière du monde tandis que leurs deux peaux embrassent le goût salé de son liquide vermeil, tes mains glissant sur ses poignets.
« Avec moi, soit les gens meurent, soit ils finissent corrompus. Tu fais chier, Aiata. Je suis trop égoïste pour m'éloigner de toi. T'es la seule qui me reste et t'es dedans jusqu'au cou. »
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Sujet: Re: and all my walls stood tall painted blue - taiata #2 Lun 13 Aoû 2018 - 17:03
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Elle eut un rictus à l'odeur de sang Elle n'aimait pas ça du tout Elle en avait même horreur Elle pour qui, c'était synonyme de blessure Elle pour qui, c'était synonyme d'un corps grandissant Elle qui ne pouvait combattre son corps de femme Elle qui ne pouvait soigner toutes ces cicatrices Elle qui ne pouvait rien faire face au changement
Il s'est passé quelque chose, n'est-ce pas..? Elle l'avait vue avec lui des fois, Luce - de sa boisson lever ses yeux curieusement, un brin de confusion d'abord mélangé à une réalité d'un Taari en compagnie. Elle était plus jeune qu'eux, et une énigme pour la B.
Puis il était seul. Peut-être accompagné quelque fois mais. Il ne souriait plus comme il lui arrivait de faire avec elle. Honnête et sans malveillance.
((Et ces coups contre le mur, qui te firent paniquer de par la soudaineté d'un tout, par un visage énervé contre le monde entier - Aiata, écoute-le. Qu'est-ce que tu y reconnais ? C'était les réponses que tu voulais, non ? Pourquoi sont-elles tintées d'une douleur sans nom ?))
Oui, elle aurait pu le prévenir, ne pas lui faire la peur de sa vie et croire qu'il allait la perde. Mais n'avait-il pas fait la même chose en lui disant de rester loin ?
▬ Arrête...
Une peine dans un regard, et la chaleur qui monte et ce malgré le ventilateur à ses côtés.
▬ Arrête de te blesser comme ça.
Physiquement ? Mentalement ? Les deux ? Elle ne sait, d'abord. Elle voulait qu'il arrête, qu'il recule, qu'il se repose, qu'il cesse dans ces contusions qu'à lui-même il inflige. Quitte à ce qu'elle le prenne dans ses bras qu'elle puisse l'aider momentanément. Quitte à ce qu'elle soit sa thérapie momentanée, au point ou elle en est. Pas de son pouvoir et cette enivrante sensation sensation de bien-être qui en découle - le fait d'enlacer seulement, sa présence et le constat qu'elle a toujours été là elle. Mais à ses mains à ses blessures physiques elle ne pouvait rien - qu'être cet être vers lequel il revient, frustré parce qu'elle serait tout ce qui lui reste.
▬ Si j'y suis jusqu'au cou... laisse-moi t'enlacer.
Si elle voulait être avec lui ? Elle en rêvait, et jamais pensé même qu'il serait possible de sa bouche entendre des mots comme ne pas la mériter, le Taari qu'elle connaissait était téméraire à excès mais arborait pour sa personne un respect réel. Elle voulait le revoir. Elle pouvait attendre jusqu'à là. Ou combattre une part de lui naissante dont elle ne voit pas encore les points d'ombre.
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Sujet: Re: and all my walls stood tall painted blue - taiata #2 Jeu 16 Aoû 2018 - 16:23
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Si tu es là, le monde peut bien disparaître. Si tu es là, le monde peut bien brûler. Il le pense, et chaque instant loin de toi est une douleur assumée, qu'il estime mériter ; chaque instant de cette confession lui revient en tête, emplie de regrets, et il se déteste d'avoir craqué, prononcé les mots qu'il n'avait pas le droit d'avouer. Il déteste cette faiblesse, ces désirs qui n'étaient pas plus censés exister que l'espoir d'un monde en paix. Taari n'y croit plus, et dans ce monde corrompu, il n'y a jamais que toi - ta voix, tes paroles auxquelles il se raccroche, ton regard si bienveillant et ce sourire dont il ne cesse pas de rêver. Il y pense, chaque jour, chaque instant qui le sépare de toi, de ce futur qui s'effrite à mesure que sa haine remonte. Il y pense, et il hait ce désespoir, cette résolution, la rédemption qui brûle au sein de cette colère assumée. Taari ne haït pas vraiment, au fond. Il a juste cette colère enfouie, si puissante, inégalée. Taari est un chien enragé qui a perdu ses directives, son unique raison et qui gambade au milieu d'un champ de haine dont il ne voit pas la fin. Taari est perdue, si détesté qu'il en est devenu détestable.
Taari a tant aimé qu'il a fini par se retourner contre les rêves en lesquels il croyait tant. Taari se venge, par habitude d'une haine à la raison oubliée. Enfant immature, agent d'un chaos qu'il ne désire pas vraiment de voir s'accomplir.
Taari est unique, réel dans ces sentiments mauvais, baignant dans les doutes de la paix d'un esprit fissuré. Taari est unique parce qu'il continue de se battre, au fond, à chaque seconde ; Taari est fort, parce qu'il ne veut pas détruire les restes de son passé et qu'il se bat pour les protéger de lui-même. Taari est faible, aujourd'hui, avec toi. Taari se laisse aller dans des bras trop doux pour qu'il n'ait le droit de s'y frayer une place, et pourtant, il laisse ses yeux se fermer. Une seconde, c'est déjà trop. Mais il s'accroche alors que les regrets remontent, et chaque instant est un plaisir noyée dans la torture qu'il s'inflige à lui-même. Il aime, il aime bien trop pour se permettre de rester là ; il est bien trop heureux pour accepter de tout arrêter, maintenant, avec toi, et il s'écarte, les yeux brillant durant une seconde avant que le revers de son bras ne le débarrasse de cette ultime preuve de son ombre passée.
« J'peux pas. Parce que tu vois, je me suis noyé depuis longtemps. Et je refuse que tu tombes là-dedans avec moi. »
Parce qu'il aime, aime, aime ; parce que cette colère est une réponse à cet amour qu'il n'a jamais pu effacer. Tu comptes plus que tout, Aiata, et c'est ce qui l'a rendu ainsi. Cet amour est bien trop fort, et c'est ce qui l'a transformé, la peur de te perdre. Il veut protéger, qu'importe ses mots et ses mensonges, qu'importe ses actes et les coups donnés. Il aimerait t'extirper de ce monde vers le paix des rêves de son enfance, mais ça semble impossible ; et il y pense, de temps à autres, à ces jours avec cette bande d'amis qui lui manque. Il y pense, alors que leurs noms lui échappe et que leur visage s'est déjà effacé. Il y pense, et ça le blesse comme une épée de damoclès qui tournera sans cesse autour de sa tête jusqu'à ce qu'on daigne lui accorder la mort qu'il attend de voir arriver.
« J'aimerais, putain. J'aimerais vraiment. Tu crois que je ne le sais pas ? J'aurais pas dû venir, je le sais. Mais j'ai pas pu m'en empêcher. C'est comme ça. Et en même temps, je n'ai pas le droit de revenir en arrière. C'est juste que... je ne peux pas. N'importe qui mais pas toi. J'ai perdu des gens, mais toi, je le supporterai pas. »
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Sujet: Re: and all my walls stood tall painted blue - taiata #2 Ven 31 Aoû 2018 - 22:19
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Ses doutes se traduisent dans un regard empli de questions. De ses yeux confus face à un bras qui se force à la pousser, Aiata relève la tête qu'elle avait il y a peu enfoncé contre son épaule, de ses deux bras enlacer Taari dans une quête d'un peu de chaleur humaine. Quelle est la solution ? Pourquoi a-t-elle cette impression dégoûtante d'un cercle vicieux dans lequels tous deux se trouvent, s'y perdent, s'en moquent et s'y trouvent à nouveau jusqu'à n'en puisse finir ? L'odeur du sang persiste, rappelle sa présence et la crainte qu'a la B lorsqu'en reculant sa paume se tâche d'hémoglobine. Elle regarde sa main, puis lui.
C'est trop compliqué pour elle tout ça tous ces changements, toute cette indécision. Celle de Taari, comme la sienne et elle ne veut pas s'abaisser à jouer l'ataraxie de maux même si c'était en son pouvoir. Qu'est ce que ça ferait d'elle alors ? Un pauvre objet dont on se sert pour calmer ses douleurs ?
Le parfum du blond à ses narines était si apaisant contre elle pourtant, un songe à la douceur et à la nostalgie heureuse. Donnez-lui un peu plus de temps et elle lui aurait peut-être fait partager ce baume à lèvre cerise.
Décidément, corps et esprit ne se mettent pas d'accord sur ce qu'ils veulent. Aiata serre le poing par rapport à ça, ce constat face à ses propres incertitudes, incohérences et cet état de dissonance que Taari lui partage sans même s'en rendre compte. Elle voulait donner raison à la colère, celle qui s'indigne lorsque Taari lui sous entend qu'elle ne pourrait accepter ce qu'il est devenu, mais également à cet instant lors d'un contact rassurant, ou au constat qui fait qu'en ces temps ils se supportent assez sans que Taari ne soit pas lui peut-être même à la logique qui fasse qu'il faudrait qu'elle lui donne le temps de se reconstruire, de se ressaisir.
((mais pour combien ? et surtout, sans elle ? l'idée ne lui plait pas du tout))
Tout est authentique, et tout la perd, elle se perd. Elle craint qu'en se sens il la perde également. Elle respire.
▬ Regarde-moi.
Elle lui tient la main.
▬ Là, je suis avec toi, il n'y a personne d'autre, juste nous deux.
Ses doigts sont hésitants à enlacer les siens, il pourrait à nouveau s'en prendre au mur, et s'énerver donc elle glisse - sous peine de recommencer le cycle.
Est-ce qu'elle est plus avancée que ça par rapport à la situation ? Pas vraiment. C'est toujours un tas de sentiments et d'indécision par rapport à tout ça. Elle ne veut pas de cage ou le voir comme elle serait apparemment la seule à le voir, elle veut qu'il apprenne à la respecter et la faire confiance pour accepter mais aussi rejeter ce qu'il est devenu si ça lui semble juste. Et pourtant elle sait qu'il ne voulait pas prendre le risque de la perdre.
Egalement, Aiata voulait qu'on le connaisse comme elle lui, qu'on admire, jalouse, adore, déteste, cette bouille de vainqueur aux airs bien trop sûrs de lui. Celui qui donnait de son tout. Il pourrait rire entouré de ceux qui le voyait pour ce qu'il était.
▬ Aussi rassi de bonne âme que tu penses être, il reste du bon, du bon qui est vrai et vivant. J'y crois moi, en toi et que tu puisses combattre ce que tu crains devenir, cette partie dont il faille que tu me protèges.
Son souhait fort, la trahit, elle le touche avec un voeu d'apaisement bien trop pur - qu'il s'y matérialise. Elle qui voulait qu'il la combatte de ses propres moyens, panique en sentant qu'elle utilise son pouvoir lorsqu'elle lui touche le bras.
▬ Je-
Une inspiration. De la stupeur.
▬ Désolée je-
Elle émet une onomatopée de frustration vis à vis de son action.
▬ Non, je...non. Pas comme ça, je veux t'aider mais pas comme ça. Je me suis emportée, ça n'arrivera plus.
Elle ferme les yeux et serre son bras de cette main qui l'a effleuré. Les autres, c'était pas un problème, mais Taari ? Non, après les événements elle s'était interdit d'user de quelque conque de son pouvoir et ce même si ça semblait être une solution. L'idée de lui en rendre dépendant, ou qu'il pense qu'elle le voit comme quelqu'un à soigner la dégoûte. Elle se dégoûte.
Aiata refuse de le regarder dans les yeux après ça.
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Sujet: Re: and all my walls stood tall painted blue - taiata #2
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