peace and fox // mila

« Venez voir, venez voir, ils sont là ! »

Tu n'avais pas bougé, toi. Tu ne savais que trop bien de quoi il parlait, et après une nouvelle interaction avec ce sujet-là, tu t'étais contenté de rouler des yeux en te concentrant sur ton livre de maths.
Dans la salle des E, l'ambiance était rarement au travail, tant et si bien que la salle était aussi voire plus animée en vacances que durant les périodes scolaires. Par habitude, tu étais venue dans la salle des 6ème années alors que dans deux semaines, ce ne serait même plus la tienne.

Certains de tes camarades avaient eu le même réflexe, mais ils étaient plus intéressés par les membres de FOX qui marchaient dans le parc - sans rien faire d'autre que discuter normalement, soit dit en passant - que les quelques affaires de cours qu'ils avaient emmené pour se donner bonne conscience.
Dans ton cas, tu étais venue pour essayer de travailler un peu - ce qui n'était pas ton habitude la plus récurrente, tu devais l'admettre - mais tu avais fait des efforts en ce sens, depuis la fin des vacances.

Ton niveau scolaire n'était pas si exécrable, mais le fait que tu refuses totalement de participer à l'examen des pouvoirs t'avait valu un allée simple pour la classe E. De fait, tes notes dans cette matière étaient de 0, en revanche, les professeurs avaient accepté de te noter pour autre chose que de l'oral.
Ils étaient gentils avec toi - il faut dire que les rares qui prenaient la peine de venir pour les E étaient généralement assez motivés pour comprendre ce genre de problèmes. Ces derniers temps, ils étaient de plus en plus nombreux, et le constater te donnait le sourire.

Tes camarades n'étaient pas assez reconnaissants pour changer leur façon d'être, mais tu n'étais pas responsable d'eux : tu décidais de partir vers une salle des A - sans vraiment en regarder l'année - dans laquelle tu t'installais en silence. Ici, au moins, il n'y avait pas de risques que des élèves troubles-fêtes viennent te déranger.
Cinq minutes passèrent.
Avec une autre élève plus jeune et une salle impeccable, tout se passait à merveille - et alors, des murmures montèrent du couloir. Tu haussais les sourcils sans vraiment bouger jusqu'à ce que certains de tes camarades ouvrent la porte d'un coup sec et se dirigent vers toi en courant à moitié.

« Hé, Idalia, attends ! Avec les potes, on voulait organiser une fête de fin d'année ! On se disait qu'on pouvait inviter les gars de FOX, ça va grave mettre l'ambiance. Il y aura Loki, et... »

Tes sourcils se froncèrent et tu te levais pour lui faire face, malgré ta taille risible comparée à son mètre quatre-vingt.



Tu n'avais que peu d'espoir de passer en D, mais tu t'accrochais quand même à cette possibilité. Ton pouvoir te pénalisait beaucoup trop. Avec un sourire d'excuse, il t'adressa un au revoir et quitta la salle aussi vite qu'il était parti.
Lorsqu'il l'ouvrit pour sortir, tu entendis un nouveau brouhaha dans le couloir et aperçus la silhouette de l'un des quatre membres du groupe qui faisait tant parler de lui, ces derniers temps.

Désarmer les militaires... qui avait bien pu avoir une idée aussi folle ?
Les E avaient l'air d'apprécier, en tout cas. De ton côté, tu n'étais pas sûr que ce soit raisonnable d'agir ainsi, mais tu avais d'autres choses à penser. Ton regard se posa sur la seule autre personne présente - une petite A aux cheveux colorés - et tu griffonnais sur ton cahier avant de poser la feuille sur le bord de son bureau.

peace and fox

Habituellement, quand j’étais encore en C, pendant les vacances, je ne sortais pas trop, je ne travaillais pas trop… Je n’avais pas vraiment besoin de ça, j’avais déjà ce qu’il fallait, mais là… Il y avait urgence que je travaille pour ne pas prendre du retard ou voir même essayé de prendre de l’avance. Le niveau n’était clairement plus le même et, jamais je n’arriverai à me convaincre de travailler en restant dans les dortoirs. Je venais donc assez régulièrement en classe et parfois dans la bibliothèque pour travailler mes cours de l’année qui arrivait.

Je me posai alors à ma place habituelle, je sortais mes stylos, un livre et une feuille. J’étais prête à travailler. C’était pour moi, une échappatoire. Un moyen d’oublier ce qu’il s’est passé ces derniers temps même si je sais bien que ça ne marchera pas, mes pensées finiront par retourner à ce sujet, mais au moins, je pouvais l’oublier pour quelques heures et si ça ne suffisait pas, je prendrai une petite console pour oublier à nouveau une fois que j’aurai bien travaillé.

Alors que j’étais concentrée sur mes exercices, une autre personne avait pénétrée la salle et je ne l’avais remarqué qu’assez tardivement. Elle était peut-être ici depuis quelques minutes ? En tout cas, s’il y avait bien une chose qui ne m’avait pas échappé, c’est qu’il commençait à se passer quelque chose dans les couloirs. Je haussai les épaules et reportai à nouveau mon attention sur ma feuille quand soudainement la porte s’ouvrit d’un coup. Il m’avait fait sursauter le con, tout cela pour annoncer à la E qui était entrée dans la salle qu’ils vont organiser une fête. Il était vraiment obligé de venir jusqu’ici pour lui annoncer ça ? Je tournai alors mon regard vers le E, alors que la dénommée Idalia semblait se diriger vers lui et étrangement, il est reparti alors qu’elle n’avait rien dit. Ou du moins, elle ne semblait avoir rien dit. Qu’importe, le trouble-fête semblait faire demi-tour, j’en fis donc de même avec ma tête pour me concentrer à nouveau.

Le groupe fox ? Qu’est-ce qu’ils ont de si spécial pour qu’on parle d’eux ? Je m’en fichai un peu de leurs actions tant qu’un nouvel accident ne produit plus ça me va. Tant qu’on nous laisse tranquille… Ca me va. Avec trois secondes de latence, je venais de remarquer que la E avait déposé un papier sur mon bureau que je m’empressai de lire. Pourquoi par papier ? Il n’y avait personne à déranger maintenant, mais le contenu me faisait plus ou moins sourire.

« Bien sûr, tu peux rester. C...Ça ne me dérange pas. »

Après tout pourquoi pas, elle était restée quelques minutes et le bruit ne venait clairement pas d’elle, au contraire… À l’instant, c’était moi qui faisais plus de bruits qu’elle.

« Tu n’as pas besoin de t’excuser, ce n’est pas vraiment de ta faute… B-Bien que j’ai un peu du mal à comprendre pourquoi les autres sont tant excités par rapport à ce qu’il s’est passé. Moi, je trouve ça plutôt inquiétant… J’aurai plutôt peur. »


La crainte pouvait sans doute se lire sur mon visage, j’avais légèrement baissé mon regard, pour fixer mes mains. Je plissai les lèvres légèrement vers le bas. Je me sentais un peu anxieuse sur ce qu’il pouvait se passer dans le futur, sur comment tout ça pourrait terminer.

« Tu penses que ça se terminera bien ? »


Au fond de moi, j’espérais une réponse positive et j’espérais également que ça sera le cas, mais c’était aussi une pensée naïve d’y penser. Je redirigeai mon regard vers elle. Je ne sais pas si elle était venue pour travailler, je devrais peut-être la laisser ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Un agacement te monta à la tête lorsque tu réalisais que tu venais de gaffer. Bien sûr, elle n'allait pas répondre que tu l'avais dérangé. Et elle sourit, amusée - tu te rendis compte que de tout ça, c'est peut-être ton message qui l'avait le plus perturbé.

Cette jeune fille était en A. Son apparence respirait l'intelligence et un sérieux qui t'était inconnu, bien que tu fasses de ton mieux. Entre elle et toi, il y avait un monde. Ce n'est pas parce que tu te donnais l'impression de travailler que c'était forcément le cas : cette demoiselle, elle, le faisait depuis un moment, sans doute.
Ton arrivée n'avait pas tout gâché, c'était ton angoisse idiote qui s'en était chargée. Tu n'étais peut-être pas timide, mais tu étais du genre à trop réfléchir et à vouloir trop aider les autres alors qu'ils n'avaient encore rien demandé.

Trop préventive ? Stressée ? Agaçante ?
Lorsque les choses te concernaient, tu étais trop décontractée, mais au sujet des autres, tout était différent. C'est ce genre de mentalité qui te coinçait en D : peut-être qu'au fond, tu saurais flirter avec le bas niveau des D si tu faisais des efforts, mais tu étais occupée à te soucier d'autrui. Tu avais rejoint les Colombe avant même d'avoir rejoint ton bureau pour les révisions du début d'année scolaire.

Idiote, certainement pas ; mais assez tête-en-l'air pour laisser tes priorités dans un tel désordre. Et maintenant, par ton manque de vigilance, elle avait peur. Parce que tu étais venue ici, parce que tu étais incapable de rester à ta place, dans ta chambre, et tu avais suscité la peur chez quelqu'un qui n'avait rien demandé.



C'était sincère.
Tu avais écrit sur ton carnet, cette fois, et tu lui tendis avec un sourire. Tu avais complètement laissé tomber tes propres révisions - tu n'étais pas sûr de pouvoir te concentrer à nouveau après une discussion pareille, et quand bien même, tu n'avançais pas beaucoup.

Le matériel des E laissait clairement à désirer, c'était un fait avéré. L'administration se souciait-t'elle donc toujours de cette stupide Guerre des Classes dont tu avais entendu parler, malgré les circonstances ? Prismver avait tout intérêt à maintenir une bonne image, l'heure n'était plus aux rancœurs.
Tu te promis d'en parler aux Colombe dès que possible.



Tu n'étais pas si loin de la vérité. Mais cet optimisme n'était pas partagé de tous, même des renards eux-même.

peace and fox

Il n’y avait plus aucun doute, pour une raison ou une autre, la personne que j’avais en face de moi respirait le calme, elle ne parlait pas. Le son de sa voix me restait inconnue, ça me perturbait encore mais lui poser la question du pourquoi ne me semblait pas quelque chose que je devrais faire. Il n’y avait aucune raison d’être discret pour communiquer dans la salle, il n’y avait pas de cours, il n’y avait personne d’autre. C’était très clairement un choix de sa part. Quand, elle m’a montré son carnet pour tenter de me rassurer, je n’ai pas pu m’empêcher de l’imagine avec une voix douce, et rassurante. Une voix qui ne pouvait que me faire sentir bien et son sourire m’avait totalement convaincue de l’image que je peux me faire d’elle.

Je jetai un œil à ses affaires, elle était venue pour travailler visiblement ou du moins peut être de faire en sorte. Pourquoi est-ce qu’une E monterait dans la salle des A pour travailler ? Je ne devrais pas la généraliser, ils ne sont pas tous comme ça, et je le sais très bien. Idalia avait une volonté de travailler bien qu’elle en avait maintenant abandonné le projet.

« Merci… Tu es gentille, je pense d’ailleurs que tu l’es tout autant que moi mais, je ne peux pas m’empêcher de penser au futur. J’essaye toujours de penser le plus loin possible en imaginant toutes les possibilités. »

C’était peut-être ce qui pourrait m’aider… De penser au futur. Je suis prévoyante et prudente, pourtant pour cette fois… Je n’agis pas, c’était un peu comme au-dessus de mes forces contrairement au groupe fox qui a eu le courage d’agir pour leur propre intérêt et pour les autres. Ils en avaient clairement de l’audace de se mesurer à des militaires, une audace que je n’aurai jamais sauf quand je sais que ma vie n’est pas en danger, je préfère être sûre à 100%.

« Non, ils ne sont pas mauvais… Je ne connais personne de mauvais à Prismver. Même si certain aime le faire croire, nous ne sommes encore que des enfants en pleine croissance qui mûrissent chaque jour. Je ne doute pas de la raison de fox, mais leur méthode me laisse perplexe. Mais… Maintenant plus personne ne croient à une possible communication avec les non-mages… Et, je les comprends. »

L’explosion au pensionnat, comment est-ce qu’on pourrait encore faire confiance au non-mage après ce qu’il s’était passé, tout n’est qu’enchainement, les conséquences de ce qu’il s’est passé ce jour-là… Pourtant, fox semblait vouloir

« Je n’ai plus vraiment confiance au fait que les choses puissent être résolu avec des mots pas après l’explosion, et encore moins à la violence… Mais qu’est-ce que nous pouvons faire maintenant. Avant d’être une mage, je suis une humaine. Pourquoi est-ce que des enfants qui n’ont rien demandé devrait…. Subir ça ? »

Je n’ai pas la réponse à ma question, c’était certain… C’est pour ça que j’ai décidé de ne pas agir, de dormir et ironiquement, je le montrais fièrement alors que ne rien faire… N’était clairement pas la solution.

Codage par Libella sur Graphiorum

C'est quand elle prend de nouveau la parole que tu réalises l'intelligence de cette jeune fille. Dans ses mots semble se refléter une profonde réflexion, dans ses idées, un réalisme qui ferait peur à voir. Elle n'est peut-être pas très âgée mais elle aborde le monde d'un point de vue si pessimiste que tu as du mal à en admettre la vérité.

Les choses sont ainsi faites - chaque action violente éloigne ce monde de la paix auquel tant de gens aspirent. Les possibilités peuvent être sombres, tout comme ce futur radieux ne semble pas totalement éteint par les vagues de haine qui submergent l'île.

Personne n'est mauvais - et comme elle le dit si bien, l'école n'est jamais qu'un regroupement d'étudiants en pleine croissance. La maturité de vos convictions n'est qu'une façade, et pour la grande majorité des personnes ici, leur vérité sur le monde n'est qu'une conséquence de leur expérience personnelle.

Comment défendre un monde magique quand lui-même ne semble pas apte à se gérer ?
La Guerre des Classes, de 2003 ou de 2014, est une preuve de l'immaturité de cette communauté. Tu n'étais pas présente mais tu t'es beaucoup renseignée depuis que tu as rejoint les Colombe : tu n'as pas la prétention d'être plus mature que les autres mais tu as décidé d'emprunter le chemin au terme duquel tu es certaine de n'éprouver aucun regret.

En faisant le mal, la douleur finit par nous rattraper - mais chercher à être bon ne sera jamais vraiment une erreur. Du moins, c'est ce que tu veux penser.



Il y a des élèves de tout genre, ici, et même des professeurs - tu le sais, bien que tu ne puisses pas en parler. Ta parole n'aurait aucune valeur.
Tu as rencontré Jack, et tu as vu l'attrait du pouvoir - tout comme tu as rencontré Owain et tu as vu la peur de ce dernier.

Chaque personne est différente, mais chez aucun d'entre eux tu n'as décelé l'envie d'animer une guerre. Si mauvais soient les élèves, ce ne sont que des enfants et des jeunes adultes qui ne voudront jamais connaître le poids du deuil et du champ de bataille.
Le monde est plus cruel que chacun ne veut l'admettre, et les Colombe cherchent à la rendre plus vivable chaque jour, malgré les erreurs de chacun.



D'ordinaire, tu n'aimais pas proposer ça aux gens si vite. Souvent, les conflits étaient si présents que les points de vue différents amenaient à des tensions. Tu connaissais l'agacement et la colère que toute cette guerre d'opinions pouvait créer.
Pourtant, cette fille semblait presque avoir besoin d'agir, comme si l'inactivité la dévorait de l'intérieur.
Était-ce vraiment une bonne chose de la recruter sans en parler à Owain ? Tu te doutes qu'il n'était pas contre un nouveau membre, mais tu t'en voudrais de lui donner de faux espoirs.