On appelle ça le jour J? (PV Edwin Baxter)

Frédéric entendit la sonnerie. C'était le moment de la pause déjeuner, l'heure où l'on pouvait se reposer un peu. Il se dépêcha de prendre son sac et quitta la salle des cours. En sortant, il se trompa de chemin et fit aussitôt demi-tour. Il descendit les escaliers d'une rapidité prodigieuse et se retrouva en un rien de temps dans le Réfectoire. Il souffla un bon coup et poussa la porte du réfectoire.
En prenant une plaque et des services puis se rendant vers la cuisinière, il prévoyait déjà sa place. Il repéra une petite table où il reconnut Edwin. Qui était Edwin? C'était un bon ami à lui qu'il a connut vers ses débuts. Edwin était déjà présent dans le pensionnat depuis quelques temps et l'a assez vite accepté. Fred lui a assez rapidement fait confiance et lui a déjà confié plusieurs choses sur lui. Comme son homosexualité par exemple, et il a bien respecté cette nature. C'est pour ça que c'est un bon ami pour lui. Sa personnalité souriante et gentil lui plaît beaucoup. Par contre, il ne lui a jamais expliqué pourquoi il parlait parfois tout seul. Ou encore il n'avait pas l'air d'apprécier ce projet "Harem", c'est pour ça qu'ils n'en parlent plus.

Pendant ce temps, la cuisinière avait déjà servi le jeune garçon sans qu'il s'en rendre compte. Il se retrouva poussé par les gens qui attendaient dans la queue. Finalement, Fred fit comme si on ne lui avait rien fait et avait réussi à ne rien renverser. Il fit un signe de la main à Edwin pour qu'il le remarque. Il s'approcha de sa table et lui adressa un sourire amical.

"Salut Edwin! Comment vas-tu?"

Il s'assit à sur le banc face à lui. Sans attendre la réponse il se mit à manger comme son ami. Il avait un peu de mal à dire plus de choses. Pour être exact, Fred a des sentiments pour lui. Il tombe difficilement amoureux mais son amoureux occupe une grande partie de ses pensées. Et lui, malgré le peu qu'ils se connaissent, occupait déjà beaucoup de ses pensées. Mais il arrive à se concentrer tout de même. C'est à ce moment là qu'il devint assez doux de nature.

"Quoi de neuf?"

Un peu de mal à engager une discussion avec lui. Mais son sourire arrivait malgré tout à le rassurer un peu. Il arrivait à le regarder normalement, mais ses mots partaient rapidement. Il se demandait si son ami allait le remarquer. Après tout il n'était pas aussi franc et assuré que d'habitude. Surtout que son don de percevoir les humeurs et sentiments étaient un peu brouillé à cause de la timidité du lanceur.

Il finit par répondre qu'il allait très très bien. Etrangement à ce moment là, Frédéric retrouva sa confiance. Son stress s'était dissipé. Il retrouva son expression de visage habituel. Un sourire naturel puis un visage pâle à son habitude. Il ne put s'empêcher de compléter ce que dit Edwin.

Alors tout vas bien dans ce cas. De mon côté tout se passe bien aussi. Le pensionnat est sympathique.

Il s'avança un peu plus vers la table pour manger. Puis continua à consommer le repas servi, qu'il ne trouvait ni excellent, ni mauvais. Il regardait son camarade. Que se passait-il? Il avait un air étrange aujourd'hui. Il souriait toujours, mais il y avait quelque chose en plus. Un drôle de sentiment ressortait chez lui. Et comme Fred en est spécialiste, il pouvait le voir mieux que personne. Il baissait la tête, comme s'il voulait éviter le regard du jeune homme. Il était rouge aussi. Décidément quelque chose n'était pas normale. Puis Edwin finit par prendre une grande inspiration puis dit clairement:

"Fred, il faut que je te dise un truc important. Je…"

Il ne pouvait pas finir sa phrase. Pourquoi? Avait-il de la fièvre ? Si c’était le cas, il fallait qu’il se soigne. Le sourire et la bonne humeur de Fred se dissipèrent pour faire place à l'inquiétude. D'un coup, il se leva pour se précipiter vers son ami.

"Edwin? Tu es malade? Tu veux aller à l'infirmerie?"

Il ne voulait pas attendre sa réponse, craignant le pire. Il lui prit la main pour se précipiter hors du réfectoire. Ils traversèrent rapidement la salle bondée de monde en laissant les assiettes sur les tables. Ce n'était pas grave finalement. Frédéric avait presque terminé la sienne et celle d'Edwin également. Il demandait aux gens de se pousser. Quant aux gens, ils ne répondaient pas et laisser passer.
Ils traversèrent les couloirs, Fred savait que l'infirmerie se trouvait juste à droite du réfectoire, à peine à sept mètre de la porte qu'ils venaient de passer Il se rendit compte qu’il lui avait tenu la main durant tout le trajet. Etrangement ça ne lui faisait pas grand-chose. Il ne faut pas croire qu’il s’en fiche, mais ce n’est pas un très grand romantique. En temps normal, les gens rougiraient énormément dans ce genre de situation, mais lui ne pouvait pas totalement comprendre. Mais plus important, il regardait son ami et hésitait à entrer chez l’infirmière. Il devait vérifier.

"Tout va bien ? Et que voulais-tu me dire ? Si tu ne vas pas bien on peut entrer."

Il attendait sa réponse, priant pour que tout aille bien. Il le regardait avec un air très sérieux. Il se sentait dans le devoir de l'aider. A cause de ses sentiments? Non peut-être pas. Enfin oui, il ne serait pas si inquiet sinon. Mais il voulait être sûr qu'il allait bien. Sa première idée qui lui vint à l'esprit était de mettre sa main sur son front puis son autre main sur le front d'Edwin pour voir s'il n'avait pas de fièvre. Il ne sentit pas de chaleur différente.

"Tu ne me sembles pas malade... Je suis désolé de t'avoir traîné, on retourne au Réfectoire, c'est pas loin?"

Il pouvait de nouveau sourire, puisque tout semblait bien aller.

Il voyait que son ami commençait à devenir un peu gêné. C'était de moins en moins compréhensible pour Fred. Mais en réalité, il ne réfléchissait pas à une quelconque hypothèse. Il n'aimait pas beaucoup réfléchir, il trouvait que ça le menait à des conclusions beaucoup trop hâtives.
Il le voyait se pencher en sa direction. Que... faisait-il à se rapprocher sans prévenir? Ca commençait à devenir gênant pour Frédéric aussi. Mais ce n'était rien comparé au baiser qu'Edwin lui vola. Il se mit à rougir, se demandant si ce qui arrivait n'était pas un rêve. Non, ce n'en était heureusement pas un. Au bout de quelques secondes, son ami recula pour lui déclarer son amour. Il restait là, en regardant Frédéric troublé.

Lui aussi l'aimait? C'était une surprise. Une surprise qu'il qualifierait de très bonne surprise. Lui, il n'avait pas l'attention de lui avouer sa flamme avant un bon moment. Mais puisque plus rien de l'empêchait de sortir avec lui, autant en profiter. Il s'avançait vers lui calmement. Il savait par ses anciennes expériences et études, que ça avait tendance à intriguer les gens. Il ne voulait pas qu'il parte, c'en était hors de question. Mais autant lui déclarer ses sentiments, il n'avait plus rien à perdre à présent, mais plutôt à y gagner. Il ricana très légèrement.

"Vraiment? Voilà qui est surprenant."

Le voilà maintenant très proche d'Edwin et l'obligeant à reculer pour se retrouver contre le mur. C'est à ce moment là que Fred remarqua que le jeune Baxter avait bien fait attention que personne ne les remarque. Il était intelligent, oui. Il avait bien l'étoffe d'être de la classe A, même si ce n'était pas grand chose. Fred s'accrocha à son cou en se mettant sur la pointe des pieds. C'était rageant tout de même. Edwin n'avait que 14 ans, soit trois ans de moins que lui, mais le dépassait largement en taille. Ce n'était pas vraiment préoccupant, mais de temps à autre, Frédéric regrettait de ne pas encore avoir eu sa poussée de croissance. Peut-être qu'il ne l'aura jamais, mais ce n'était pas si grave encore une fois.

"A mon tour de te dire ce que je ressens. Ou plutôt, de te montrer ce que je ressens."

Il s'approcha doucement en fermant les yeux puis finit par l'embrasser à son tour, en lui touchant accidentellement la langue avec la sienne. Il était plus jeune de trois ans que lui, il était plus grand en taille que lui, mais ça ne l'empêchait en rien de l'aimer. Tout ce qu'il voulait c'était que cet instant ne se termine jamais. Pour lui, Edwin était quelqu'un d'assez innocent, gentil et souriant. Il adorait ça. Mais si ça ne tenait qu'à lui, il aurait cherché un endroit un peu plus isolé pour embrasser son amoureux plus fougueusement, se qu'il n'osait pas ici à cause des gens qui pouvaient passer.
Il ignorait pourquoi mais quelque chose chez le jeune garçon l'attirait. Ce n'était pas la première fois qu'il a aimé ou embrassé un garçon. Mais c'était autre chose, l'embrasser lui faisait plus d'effet que les autres au passé. Peut-être était-ce parce qu'il l'aimait, en sachant que c'était un garçon comme lui. Frédéric s'éloigna en souriant.

"Tu ne m'avais pas dit que tu aimais les garçons toi aussi."

Il regardait Ed', il était mignon. Malgré tout il ne put s'empêcher de ressentir une boule au ventre. Edwin n'était absolument pas d'accord, d'après ce qu'il a cru comprendre, avec son projet harem. Ca n'avait jamais été vraiment quelque chose de vraiment confirmé ou officiel, mais seulement quelque chose de probable. La présence de son ami, ou plutôt maintenant petit ami, ne lui donnait que moins l'envie de l'accomplir. Il n'avait pas encore l'idée d'y renoncer. Il y réfléchirait plus tard. Tout ce qui comptait, c'était Edwin. Son envie était bien entendu d'en faire son petit ami, mais il voulait voir si Edwin était aussi de cet avis.