•♦ LYDIE ~ ALL ENDINGS ARE ALSO BEGINNINGS ♠

- Le 26 Mars, Lydie naquit d’un père japonais et d’une mère Anglaise à Londres, en Angleterre, ce n’était malheureusement qu’un accident, ses parents ne la désiraient pas. -
Un homme courait sous la neige qui tombait épaisse. Les flocons lui humidifiaient le visage, mais peu lui importait. Ses pas s'enfonçaient dans le dru manteau blanc qui recouvrait entièrement le béton des artères qu'il empruntait, laissant des profondes empruntes de chaussures en cuir. L'homme aux cheveux bruns et aux yeux bleus qui courait, portait profusément de cuir en cette soirée. Chaussure, manteau, valise... Il ressemblait fort à un homme d'affaire. Seule ombre noircissant le portrait: son visage était rouge de froid.
Au bout d'un certain temps, cet homme s'arrêta de trotter. Il était arrivé devant un grand édifice aux murs blancs, orné d'une magnifique croix rouge. Un hôpital. Celui-ci était immense. Il y avait deux parkings, un extérieur et un sous-terrain, sans pour autant laisser le modernisme envahir l'espace vert qui entourait l’immeuble. Malgré la neige, il était impossible de ne pas s'apercevoir qu'il y avait de l'herbe fraîchement tondue, des arbustes dont les branches étaient régulièrement coupées, et même les quelques fleurs qui avaient survécu à ce rude hiver semblaient avoir été dernièrement arrosées.
Mais l'homme ne s'arrêta un seul instant pour contempler cette merveille de la nature. Il pénétra tout simplement dans le bâtiment, sans avoir besoin de pousser les portes car celles-ci étaient automatiques, et se dirigea à grands pas vers l'accueil. Une chance, la file d'attente n'était pas longue, seule une personne patientait devant lui. Cette personne était un homme d'âge ancien aux cheveux grisonnants et aux yeux froids. Il parlait avec la jeune infirmière de l'accueil, s'exprimant à voix haute. L’infirmière lui répondait tranquillement, de sa voix douce mais lasse. L'homme s'impatientait, il n'avait le temps d'attendre. Aussi poussa-t-il la personne d'âge mur, tandis que ce dernier protestait violemment, et s'adressa-t-il à l'infirmière qui, étrangement, semblait soulagée.
«Je voudrais savoir dans quelle chambre se trouve Meredith Grant. C'est le docteur Mandis qui s'en occupe.
-A quel service je vous prie ?
-Quel service ? Mais je n'en sais rien moi ! Service accouchement sans doute !»

L'infirmière eut un sourire qui semblait à la fois désenchanté, ironique et empreint de pitié, mais elle se mit à chercher dans les fichiers de l'ordinateur qui se trouvait près d'elle tandis que l’homme âgé s'énervait toujours d'avoir été écarté de «la place qui lui revenait». Au bout de quelques secondes, le regard de l'infirmière brilla, puis elle se tourna vers l'homme.
«Vous la trouverez chambre 30A, à l'étage 2. Mes félicitations pour cet heureux évènement Monsieur.»
Sans un remerciement, l'homme partit en direction des ascenseurs tout en esquissant une grimace de dégoût. Lui ne considérait pas cela comme un heureux événement bien au contraire. Pour lui, les félicitations, dans pareil cas serait plutôt les condoléances. Il remuait ses sombres pensées lorsque l'ascenseur s'arrêta, produisant un petit bruit. Il reprit sa mallette, mit sa veste sous le bras et s'avança vers la chambre 30A. Après quelques instants d'hésitations, il frappa juste deux petits coups à la porte de la salle et recula de quelques pas.
« - Entrez. »
La voix était faible, mais l'homme l'avait entendue et savait non seulement d'où elle provenait mais aussi de qui elle provenait, ceux qui le fit frissonner. Et sur un lit, se trouvait une jeune femme qui tenait dans ses bras un petit bébé. Cette jeune femme semblait fatiguée, épuisée même. Ses longs cheveux blonds raides lui tombaient élégamment sur la taille et ses yeux noisette dardaient d'un regard triste la fenêtre qui donnait vue sur les flocons de neige tombants du ciel gris. D’une voix tranchante, celle qui était censée n’être qu’une aventure, qui était pourtant mariée à cet homme deux ans et qui était parti du jour au lendemain lorsqu’il a su pour sa grossesse. Celle qui avait mis au monde ce bébé par accident, mais qui avait décidé malgré tout de le garder, l’insulta en larmes. Alors que lui, indifférent, avait pris la décision de renier l’enfant mais de lui donner une pension tous les mois pour qu’elle puisse nourrir ce petit ange. D’un chuchotement faible et impuissant, elle lui avoua : « C’est une adorable fille… Lydie. Elle n’aura pas la chance d’avoir un père qui l’accepte… Mais je lui donnerais tout l’amour qui lui faudra. Je réussirais, même sans toi. ». L’homme partit sans éprouver de rancune, de regret, il était jeune mais inconscient du mal qu’il allait faire à Lydie et à son épouse.
Dix années passèrent, en dernière année de primaire, d’excellentes notes sans même avoir à réviser. Lydie faisait la joie de sa mère qui l’élevait de tout son cœur et son amour. N’évoquant jamais le sujet tabou qui était son père, la petite fille vint à lui demander, comment était-il, quelle était la raison de son départ. Meredith lui répétait toujours la même phrase, toujours : « Il a décidé de partir lorsqu’il a su que j’étais enceinte. Ne pense pas à lui, il n’en vaut pas la peine ». Ce qui emplit la conscience de Lydie de remords, à chaque fois qu’elle y pensait, elle avait mal, comprenant qu’à cause de sa naissance, son père avait quitté sa mère qu’il aimait. Murmurant un « désolée » à Meredith chaque jour, sans en citer la raison, sa mère ne s’était jamais doutée qu’elle pensait que sa venue au monde n’aurait pas dû avoir lieu.
Jour après jour, vivant de ce bourrèlement, tentant d’avancer malgré toutes les épreuves qu’elle surmontait au quotidien. La confiance en soi était une chose qu’elle ne connaissait guère. Sa seule raison de vivre ; ne faire que le bonheur de sa mère, panser ses blessures et ne jamais être un poids pour elle.
A l’âge de onze ans, son père, Hiro, refit son apparition par la plus banale des rencontres. Il sonna à la porte, c’était Lydie qui l’ouvrit. Les larmes aux yeux, il enlaça tout de suite sa fille, ne comprenant pas, elle cria, effrayée par son geste. Sa mère accourut aussitôt, laissant tomber les vêtements qu’elle avait en main, sous le choc de le revoir après autant d’années. Il s’agenouilla devant eux, en leur murmurant mille pardons, déclarant à Lydie qu’il était son père. Perdant toute notion de parole en cet instant, éclatant en larmes, elle se hâta puis se blottit contre lui, le sourire aux lèvres, elle était heureuse, oui si heureuse de revoir son père qui lui avait tant manqué. Il s’était enfin décidé à retourner vivre avec les deux personnes les plus chères à ses yeux ; sa femme et sa fille dont il ne savait rien à part son prénom.
C'est lorsqu'elle eut douze ans qu'elle réalisa l'existence d'un des dons les moins communs, elle l'a découvert durant son séjour au bord de la mer avec ses parents. Alors qu'elle était tranquillement entrain de nager, elle vit un oiseau des plus fascinants, ses yeux restaient figés sur cette belle bête. Puis, sans le moindre effort, elle le fit se rapprocher d'elle de plus en plus, son désir s'était transformé en pouvoir, Elle l'accueillit donc sur son bras. Comment était-ce arrivé ? Lorsqu'elle expliqua cela à ses parents, ils ont soupiré de soulagement, de crainte qu'elle acquiert un pouvoir négatif, au contraire, il s'agissait d'un pouvoir très difficile à maîtriser et dont ils sont particulièrement fiers.
A ses dix-sept ans, ses parents ont décidé de l'envoyer sur une île, dans une cité scolaire appelée Prismver, qui est très réputée, afin qu'elle en sache plus sur ce mystérieux don. Quant à eux, ils restent à Londres, le pays de Meredith et de Lydie. Aussi, elle accepta, même si elle n'allait plus jamais les voir comme avant, elle était bien ambitieuse, visant une maîtrise encore plus parfaite de son don. Elle en était capable, et elle réussira, du moins, l’espérait-elle.

Que tu es innocente, insouciante, pourquoi vois-tu la vie si rose, malgré avoir été blessée tant de fois ? Accordes-toi une importance, ne crois plus en ces personnes qui ne désirent que ta perte. Ne te confie plus à personne, décide-toi à ne plus t’attacher, décèles tous ces liens. Tu n’as besoin que de toi pour avancer dans la cruelle vie de l’hypocrisie. Oui, tu es si sincère, si expressive, si émotive que tu ne peux changer aussi vite, malheureusement pour toi, tout cela ne sont que des défauts. Pourquoi donc es-tu née si candide, timide à un point que dès que quelqu’un te fait le moindre compliment, tu rougis et détourne ton regard, cela te gêne plus qu’autre chose, mais au fond, cela te fait tellement plaisir. Tu es malgré cela trahie, si un homme venait à te séduire, que ferais-tu ? Ne sois pas aussi naïve, tous se jouent de toi, tu n’as jamais aimé d’amour un garçon, et tant mieux, tu souffres déjà assez avec les soi-disant amis. Tu ne fais que rêver, il est temps pour toi de redescendre sur terre, le Prince Charmant n’existe plus depuis bien longtemps. Tu es si gentille, généreuse et douce, tu ne juges jamais une personne, même après la connaître, tu gardes tout au fond de toi. Au bout d’un certain temps, tu finiras par craquer, tu verras que tu en auras assez d’être un ange. C’est naturel chez toi, malheureusement, mais apprend à ne plus te laisser faire, ne pas montrer tes faiblesses est si difficile pour toi ? Tu as besoin d’un homme à tes côtés, qui te connaisse par cœur, mais qui t’aimera pour ce que tu es, pour toujours. Tu es certes réservée, mais si tu vois quelqu’un de renfermé, tu fais le premier pas pour nouer des liens avec cette personne. Pourquoi peux-tu le faire avec ceux-là mais guère avec d’autres ? Oui, c’est bien cela, tu n’as confiance en toi, tu n’as jamais été sûre de ta personne, tous peuvent le percevoir rien qu’en te voyant. Tu n’as jamais levé la main une seule fois sur quelqu’un, que ce soit pour te défendre ou autre, tu hais la violence, si tu pouvais, tu aurais voulu qu’elle n’existe jamais. Mais la vie n’est pas rose jeune Lady. Tes sentiments et émotions sont si transparents, ne te fatigue plus à dissimuler quoi que ce soit, tout se voit en toi. Tes bons côtés comme tes mauvais ; malgré que, mauvais, tu n’en as pas du tout. Avant de t’endormir, tu lis des romans d’histoires d’amour ou policiers. Tu es si commodément manipulable, tous peuvent te faire croire n’importe quoi. Ta sensibilité est également une de tes grandes faiblesses, les larmes te viennent souvent, mais tu t’isoles dans un coin quand cela te prend à chaque fois. Aucun n’a vu tes gouttelettes perlées, du moins, c’est ce que tu crois...