Je me suicide. [PV: Origami]

The falling down

Goong signalant la pause du midi. Un troupeau d'élèves se ruant vers le réfectoire telle une véritable horde de loups affamés. Tu venais à peine de terminer ta matinée de cours que ton ventre se mit à gargouiller. Pas besoin de traduction, tu avais également extrêmement faim. Le fait de rester concentrée plusieurs heures d'affilée avait complètement vidé ta réserve d'énergie. Tu commençais à te sentir lasse. Heureusement que la pause du midi était là afin de te permettre de reprendre des forces pour pouvoir tenir les heures suivantes.
Tu cherchais désespéremment un endroit sec dans le but de déguster tranquillement les mets que tu avais concoctés la veille. En vain. Les nuages gorgés d'eau ne cessaient de s'amonceler dans le firmament, prêt à déverser de nouveau leur semence. En effet, il avait plu récemment, ce matin même pour être précise. Peut-être que ton humeur lasse et maussade était dûe au mauvais temps d'aujourd'hui, un temps à donner le cafard à tout le monde à part certains hallucinés de l'arrière monde. Toi, tu espèrais le retour des rayons du soleil. Tu désirais ressentir de nouveau la chaleur qu'ils te procuraient en caressant ta peau, quitte à avoir trop chaud parce que tu commençais réellement à ne plus supporter toute cette humidité autour de toi.

~ Tiens, et si j'essayais de tomber d'ici, ce serait rigolo. ~

Ces quelques mots avaient attiré mon attention lorsque je passai à proximité du balcon. Je me retournai alors vivement, scrutant du regard à droite et à gauche afin de discerner l'inconnu qui avait parlé. Je vis un jeune homme appuyé sur le balcon, se penchant dangereusementvers le vide. Que projetait-il donc de faire ? Avait-il envie de rejoindre un de ces mondes chimériques évoqués dans toutes ces paperasses que sont la Bible ou encore le Coran ? Je mis petit à petit à éprouver du mépris vis à vis de cet inconnu. Comment pouvait-on faire preuve d'autant de faiblesse, pire encore de lâcheté ? Les paroles prononcées quelques minutes auparavant ne cessaient de résonner dans ma tête. J'avais décidément du mal à digérer ce qu'il venait de dire. J'avais d'ailleurs l'impression qu'il n'avait même pas réellement conscience des conséquences de ce qu'il s'apprêtait à faire.
Je le rejoignis sans gênes. Je ne pouvais pas rester impuissante, les bras croisés face à une situation aussi pathétique. Il existe vraiment des personnes qui possèdent la faculté d'avoir un petit pois vert à la place de cerveau ma parole !

~ T'as l'air fin comme ça ! ~

De la provocation agrémentée d'une touche d'ironie pourrait certainement faire réagir cet insconcient enfermé en ce moment même dans sa propre bulle. Tant pis s'il monte sur ses grands chevaux. Au moins je lui aurais fait comprendre qu'il était véritablement en train de perdre la tête ...